Pop'sciences Mag

Top
Portail Popsciences
Retour

Ville et Vivant

L’éclairage nocturne : un enjeu juridique ?

L’une des caractéristiques de nos zones urbaines est leur éclairage nocturne. Un enjeu d’aménagement qu’il reste encore à traiter pour permettre à la biodiversité d’habiter au mieux nos villes. Et si le droit nous donnait des leviers d’actions ?

Par Samantha Dizier

>> Version à feuilleter en ligne : cliquez ici

>> Ou téléchargez le pdf du Pop’Sciences Mag #13 :

©Visée.A et Flor Labanca

Si nos rues sont éclairées la nuit, elles le sont pour des finalités humaines : activités économiques, loisirs, sécurité, etc. Or, cet éclairage a une incidence importante sur les vivants non-humains de nos villes. Autant la faune que la flore sont impactées : perturbation de leurs rythmes biologiques, fragmentations des habitats, bouleversements des déplacements, etc.

« Depuis octobre 2022, à part quelques exceptions, la publicité lumineuse doit être éteinte entre 1 heure et 6 heures du matin. »
Philippe Billet, professeur agrégé des Facultés de droit (Université Jean Moulin Lyon 3) et directeur de l’Institut de droit de l’environnement.

Cet éclairage de nos espaces urbains remonte à « 1790 et à l’obligation faite aux maires d’assurer l’illumination des rues et espaces publics pour garantir la sécurité », rappelle Philippe Billet, professeur de droit public à l’Université Jean Moulin Lyon 3. Depuis, il y a eu une prise de conscience des nuisances que pouvaient avoir ces lumières sur la biodiversité. La réglementation a évolué, avec notamment les lois Grenelle de 2009 et 2010, pour réduire et limiter les nuisances lumineuses. Par exemple, « depuis octobre 2022, à part quelques exceptions, la publicité lumineuse doit être éteinte entre 1 heure et 6 heures du matin », explique Philippe Billet.

Ces réglementations peuvent notamment permettre de créer des trames noires. Dans l’esprit de leurs sœurs bleues et vertes, leur objectif est de permettre une continuité entre des espaces non éclairés, pour que les espèces puissent y circuler et y vivre sans nuisances lumineuses. La reconnaissance de ces trames noires, actée par la loi Biodiversité du 8 août 2016, « permet de mettre en exergue et faire prendre conscience des effets de l’illumination de la nuit (au-delà des questions énergétiques) et d’inciter (et inviter) les communes à s’engager dans cette voie de la réduction de l’éclairage de façon volontaire », ajoute le professeur.

 


POUR ALLER PLUS LOIN

02'
Chapitres
Ville et Vivant
La ville-être, êtres en ville
NUMERO 13 | JUIN 2024
Ville et Vivant
Vers un « ménagement » des villes
NUMERO 13 | JUIN 2024