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Eau

LyonTech-La Doua : expérimentation pour une gestion durable des eaux pluviales

La gestion des eaux de pluie est une problématique majeure en ce qui concerne le développement durable en ville : que faire d’un élément – l’eau – que l’on cherche à la fois à évacuer et à récupérer ? Depuis une dizaine d’années, le campus universitaire de LyonTech-la Doua, à Villeurbanne, s’illustre en tant que référence en la matière. À l’aide de dispositifs alternatifs installés sur l’ensemble du site, chercheurs, ingénieurs et étudiants ont à leur disposition un immense laboratoire à ciel ouvert pour tester différentes solutions innovantes qui, si elles fonctionnent, pourront ensuite être proposées aux acteurs de la gestion de l’eau afin de les implanter directement au sein des territoires urbains.

Par Marie Privé

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>>> Ou téléchargez le pdf du Pop’Sciences Mag #12 :

 

 

Reportage constitué à l’aide de Jean-Luc Bertrand-Krajewski, professeur en hydrologie urbaine au laboratoire DEEP (INSA Lyon), et de Nicolas Walcker, ingénieur d’études à l’Observatoire de terrain en hydrologie urbaine (OTHU). L’écocampus LyonTech-la Doua est un projet commun au Graie, à l’INSA Lyon, à l’Université Claude Bernard Lyon 1 et à l’Université de Lyon.

PAVÉS AUTOBLOQUANTS 

Ces pavés permettent de pouvoir rouler avec des véhicules sans tasser la terre et la colmater, et dans le même temps, de laisser s’infiltrer l’eau par de nombreux trous. Cet ouvrage, comme les autres présentés ici, illustre le concept général de la gestion des eaux pluviales à la source : là où elles tombent, on les laisse s’infiltrer. Cette méthode présente deux avantages majeurs : limiter la présence de polluants dans l’eau (car plus l’eau de pluie ruisselle, plus elle entraîne de polluants avec elle) et éviter de faire déborder les réseaux d’assainissement (car il y a moins de volume d’eau à gérer). À noter aussi que l’infiltration à la source permet de rééquilibrer les sols impactés par les épisodes de sécheresse, et donc éviter que les bâtiments bougent et se fissurent.

©ViséeA

 

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RIVIÈRE SÈCHE

La rivière sèche sert de zone d’infiltration pour les eaux pluviales. Elle récupère aussi une partie des eaux de ruissellement, notamment celles provenant des toitures aux alentours (celles-ci sont connectées à la rivière sèche via des conduites). L’eau s’infiltre ensuite directement à l’intérieur. Le décor aquatique (galets, pont) rappelant l’image d’une rivière, purement esthétique, permet de montrer au public qu’il s’agit d’un ouvrage de gestion des eaux.

 

 

 

 

 

 

 

 

NOUES ET TRANCHÉES DRAINANTES

Des noues et des tranchées drainantes (végétales ou minérales) collectent les eaux pluviales provenant du ruissellement de la voirie et des parkings. L’eau collectée s’infiltre directement dans la nappe, ou bien elle est redirigée vers des chambres de mesure suivies scientifiquement, notamment pour l’analyse performancielle de ces techniques, mais aussi pour détecter la pollution dans l’eau. Près de 600 m2 de surfaces sont ainsi drainés par ces ouvrages.

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SURFACES POREUSES

Située sur le boulevard Niels Bohr, cette route est constituée d’une surface poreuse en béton drainant qui permet d’infiltrer l’eau directement dans le sol. On remarque qu’il n’y a pas de grilles (avaloirs) au niveau des trottoirs puisque l’infiltration se fait directement au niveau de la route. Sur le campus, on trouve aussi un parking expérimental qui a été pourvu des deux types de revêtements : du béton drainant et du béton non drainant. Une chambre de mesure avec des capteurs permet de collecter les données pour réaliser des études comparatives entre les deux, étudier la qualité de l’eau infiltrée par le béton, sa capacité de filtration ainsi que son évolution dans le temps.

 

 

 

 

 

 

TOITURES VÉGÉTALISÉES

Les toitures végétalisées permettent de récupérer les eaux pluviales tout en améliorant l’isolation thermique et acoustique des
bâtiments. Elles sont principalement composées de végétaux consommant peu d’eau et demandant peu d’entretien (type plantes grasses). La toiture se comporte alors comme une éponge : le sol stocke l’eau, qui s’évacue ensuite progressivement par évapotranspiration entre les événements pluvieux. En cas de fortes pluies, l’eau récupérée coule dans une conduite qui ressort au niveau du sol dans une noue poreuse, où l’eau peut facilement s’infiltrer.

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La gestion des eaux pluviales urbaines depuis le 19e siècle : de nuisance à ressource

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Pour aller plus loin

« Eau et changement climatique : peut-on limiter les dégâts ? » par Marie Privé, Pop’Sciences Mag #12, novembre 2023.

04'
Chapitres
Villes
Micropolluants : comment mieux les traiter à la sortie des villes
NUMERO 12 | NOVEMBRE 2023
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Eau et changement climatique : peut-on limiter les dégâts ?
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Pour aller plus loin
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Pop'Sciences - Université de Lyon

Vers une nouvelle gestion des eaux en ville

Organisée à l’occasion du lancement du 12e numéro du Pop’Sciences Mag, Eau, maintenant ou jamais, cette rencontre-débat a eu pour ambition d’interroger notre rapport à l’eau dans les contextes urbains, et plus particulièrement notre gestion des eaux pluviales. Face aux périodes de canicule que nous vivons de plus en plus fréquemment, nous prenons vraiment conscience qu’il est urgent de modifier nos modes de vie et pratiques, notamment dans les villes. La gestion des eaux de pluie est alors un élément crucial à adapter pour l’avenir. Pollution des eaux, transfert de ces polluants vers l’environnement, désimperméabilisation des surfaces, végétalisation, réutilisation des eaux de pluie … autant de sujets développés lors de cette discussion. Cette rencontre-débat a ainsi proposé un éclairage sur ces questions par les regards croisés de Marie Privé, journaliste pour le Pop’Sciences Mag, et Jean-Luc Bertrand-Krajewski, enseignant chercheur en hydrologie urbaine au laboratoire DEEP (INSA Lyon). >> (Re)découvrez l’intégralité de la rencontre : Accept Youtube cookie Crédit vidéo : © Bibliothèque municipale de Lyon Un événement Pop’Sciences/Université de Lyon organisé en collaboration avec la Bibliothèque municipale de la Part-Dieu. >> La retransmission de la rencontre est également disponible sur le site : Bibliothèque municipale de Lyon.

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Article
H2O'Lyon - École Universitaire de RecherchePop'Sciences - Université de Lyon

De la ville entonnoir à la ville perméable : gestion des eaux pluviales sur le campus de LyonTech-la Doua

Depuis la seconde moitié du 20e siècle, avec le développement de l’urbanisation, les sols en ville ont été de plus en plus artificialisés et imperméabilisés, limitant l’infiltration de l’eau de pluie. Conséquence : l’eau ruisselle sur le sol, augmentant le risque d’inondation et entraînant des polluants présents en ville vers les milieux naturels environnants. Pour remédier à cette situation, de nouvelles pratiques et modes de gestion ont été mis en œuvre. Le campus de LyonTech-la Doua à Villeurbanne en est un bon exemple, étant un terrain d’expérimentation pour les aménagements de gestion de l’eau pluviale depuis plus de vingt ans. Un article rédigé par Camille Dianoux, Rémi Combeaux, Mathis Fléret, Marina Benavides Guedes, Almudena Plichon Alberola (étudiants du master 2 IWS) et la classe Terminale 3 du lycée Robert Doisneau (Vaulx-en-Velin) de Mme Valérie Corneloup (la liste des élèves est mentionnée en fin d’article). Une ville imperméable Au 19e siècle[1], la décision fut prise de collecter les eaux usées dans un réseau d’égouts centralisé plutôt que de les relâcher au bord des habitations. L’eau ruisselante était vue comme un vecteur de maladie, elle devait être évacuée par le réseau d’égouts pour s’en débarrasser au plus vite. Les premiers réseaux d’égouts construits en France étaient unitaires : un réseau unique collectait à la fois les eaux usées domestiques et les eaux pluviales. Toutefois, lors de pluies trop intenses, des eaux non traitées, et donc...

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