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Trier : la première étape du recyclage

À Saint-Fons, l’usine Nicollin est l’un des deux centres de tri auxquels fait appel la Métropole de Lyon pour le traitement de sa collecte sélective. Portés par un dédale de près de 100 tapis roulants, les déchets ménagers franchissent plusieurs étapes de tri, automatisé et manuel. Chacune contribue à les identifier pour les regrouper par grandes familles de matières destinées au recyclage.

Par Ludovic Viévard, rédacteur.

Photos : Vincent Noclin

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© Visée.A

L’ARRIVÉE

Les camions sont pesés à l’entrée et à la sortie de l’usine afin de connaitre le tonnage de chaque client pour leur facturation. En effet, les collectivités paient la prestation de tri mais restent propriétaires des déchets. Ils vident, ensuite, leur chargement dans un hangar où une « chargeuse » organise les déchets avant de les déverser sur un tapis roulant. Là commence le long chemin du tri.

© Vincent Noclin

 

© Vincent Noclin

RÉPARTIR LES DÉCHETS

Reconstruite après un incendie en 2019, l’usine s’étend sur 2,2 hectares. Elle emploie 73 personnes et a traité 48 000 tonnes de déchets en 2024 pour une capacité de 50 000 par an, dont près de 30 000 pour la Métropole de Lyon. Occupant un rôle clé du circuit de recyclage, elle sépare les déchets qui seront envoyés vers les usines de recyclage : cartons (34 %), papier (14 %), plastique (12 %) et métaux (3 %) (Données : Métropole de Lyon 2023).

 

 

 

 

 

 

 

 

 

TRI PAR TAILLE

Le trommel est le premier équipement de tri mécanisé que rencontre un déchet entrant. Sorte de tamis rotatif, il tourne sur lui-même et opère un tri des objets par taille, de façon à ne conserver que les plus adaptés à la chaîne de tri mécanisé. Plus de 32 cm ou moins de 9 cm : ils sont éjectés et suivent un autre processus de tri.

© Vincent Noclin

 

TRI PAR MATÉRIAUX

Chaque étape automatisée du tri a une fonction spécifique, adaptée à la taille, au volume (corps plat ou creux) ou au matériau. Les trieurs optiques, par exemple, disposent de caméras distinguant les fibreux (cartons, papiers, etc.) des non fibreux (plastiques, acier, etc.). La signature infrarouge des non fibreux déclenche des buses d’air comprimé qui éjectent l’objet du tapis vers un autre circuit. D’autres automates collectent l’acier grâce à des aimants ou l’aluminium avec une force électro-magnétique. Ainsi, tout au long de leur chemin commun, les déchets se voient progressivement séparés et rejoignent une ligne de tri plus adaptée.

© Vincent Noclin

 

© Vincent Noclin

TRI MANUEL

Le tri manuel est la dernière étape du processus. Dans « la cabine » s’affairent plus d’une vingtaine de personnes. Débouchant du corps de l’usine, 11 tapis mécaniques y convoient les flux de déchets pré-triés par les machines. Sur la base d’un contrôle visuel, les salariés retirent de la ligne tous les matériaux non conformes au tri. Il est important que celui-ci soit qualitatif ; les repreneurs de PET (un plastique pétrosourcé), par exemple, attendent que les balles qu’on leur livre ne contiennent pas plus de 3 % d’erreurs.

 

 

 

 

 

 

 

 

© Vincent Noclin

DIRECTION LE RECYCLAGE

Le tri achevé, les objets sont compactés en balles. Elles sont stockées en attendant leur envoi, par camion – puis parfois par train – vers les usines qui vont opérer leur retour à une matière réutilisable (barres d’aluminium, granulés plastique, etc.). À 77 %, les déchets triés provenant de la Métropole de Lyon partent en France, le reste dans les pays européens limitrophes.

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

DES CONSIGNES À RESPECTER

Le tri est une opération complexe : si l’usager suit les consignes, il facilite le travail des trieurs. Il est ainsi important d’avoir en tête que la poubelle de tri n’accueille que les emballages et les papiers – les consignes sont rappelées sur le couvercle du bac. À l’inverse, les mauvaises pratiques peuvent être désastreuses. Elles conduisent Nicollin à rejeter 36 % des déchets qui lui arrivent ! Sans compter que les batteries au lithium sont un risque important d’incendie. En cas de doute, on choisit la poubelle des ordures ménagères et, surtout, on s’informe ! D’ailleurs le centre de tri Nicollin se visite, il suffit d’en faire la demande sur le site de la Métropole de Lyon.

© Vincent Noclin

 


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