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Rêver pendant le confinement

RRêver pendant le confinement

Quel impact le confinement a-t-il eu sur nos vies ? De quoi avons-nous rêvé ? Quelles métaphores le rêve a-t-il utilisées pour représenter cette situation inédite, sans frontière, menaçante et anxiogène ? Qu’est-ce que ces rêves nous disent sur le ressenti des Français(e)s pendant cette période, sur les enjeux de notre époque ?

Cet ouvrage propose de répondre à ces questions à partir des résultats de l’enquête en ligne Confinement, Sommeil et Rêves lancée le 6 avril 2020 dans toute le France et menée par l’équipe de Perrine Ruby au Centre de recherche en neurosciences de Lyon.

L’analyse de plus de 3 000 réponses permet d’estimer l’impact quantitatif et qualitatif que la crise sanitaire et le confinement ont eu sur nos vies, nos rêves, nos âmes. Cette enquête a mis en lumière de nombreuses modifications des modes de vie (e.g. sommeil, exercice, sexe, tabac, alcool). Pour ce qui est des rêves, ils ont été plus négatifs qu’habituellement ou, au contraire, plus positifs. Les métaphores oniriques ont révélé des ressentis et aspirations communs aux quatre coins de la France (e.g. inquiétude, impuissance, soumission). L’indignation, la colère et l’injustice sourdent de tous ces témoignages intimes, ainsi que la volonté de résistance et l’aspiration à des jours meilleurs, plus verts, plus libres, plus collectifs, plus ensemble.

Auteure : Perrine Ruby – « Ce que le rêve nous apprend sur le vécu des Françaises et des Français », paru le 18 nov. 2021, essai (broché), edp sciences. (EAN : 978-2759825417)

Les mesures sanitaires changent-elles notre rapport à l’autre ?

LLes mesures sanitaires changent-elles notre rapport à l’autre ?

Le confinement et la distanciation sociale nous ont-ils rendus plus méfiants, voire plus égoïstes ? Selon l’économiste Marie Claire Villeval, ces mesures ont surtout transformé de façon « immédiate et absolue » notre perception des normes et des comportements, pas notre nature profonde. Pour CNRS Le Journal, elle développe son analyse dans un podcast de la série « La parole à la science ».

Marie Claire Villeval est spécialiste d’économie expérimentale et comportementale, directrice de recherche au CNRS, au sein du Groupe d’analyse et de théorie économique Lyon-Saint-Étienne. Elle a reçu la médaille d’argent du CNRS en 2017.

Exercer son activité en télétravail : une délicate mission d’équilibriste

EExercer son activité en télétravail : une délicate mission d’équilibriste

Alors que la deuxième vague de l’épidémie s’étend sur l’ensemble de l’Europe, le télétravail est à nouveau vivement recommandé par le conseil scientifique (organe consulté par le gouvernement français pour orienter sa politique sanitaire). Comme beaucoup l’ont déjà expérimenté pendant le confinement, exercer son activité à distance bouleverse de façon implicite, mais néanmoins palpable, notre relation au travail : reconfiguration des rapports hiérarchiques, débordement du temps de travail sur nos vies personnelles, nouvelle gestion de notre espace domestique au profit de notre vie professionnelle… Cette situation inédite pose très concrètement la question de la réorganisation du travail et interroge le contenu de nos activités.

A travers cette interview, Emilie Vayre, professeure de psychologie sociale à l’Université Lumière Lyon 2, analyse les difficultés engendrées par le télétravail, mettant au jour l’impérieuse nécessité de créer collectivement et individuellement de nouveaux équilibres entre vie professionnelle et personnelle.

Comment se reconfigurent les relations à l’activité professionnelle en situation de télétravail ?

C’est compliqué. Le télétravail, en tant que modalité de travail, ne modifie pas à lui seul le travail : dans certaines structures, rien n’a été changé quant à la culture organisationnelle, aux politiques ou modalités de management, aux habitudes… dans ce cas, le déploiement du télétravail est susceptible de poser problème. En France, dans le secteur public comme dans le secteur privé, on constate une culture du contrôle et du présentéisme. Or, si le télétravail n’est pas associé à de nouvelles pratiques managériales, à de nouvelles manières d’organiser le travail, cela peut conduire à une détérioration des relations entre le supérieur et ses collaborateurs, le premier pouvant être tenté d’exercer des formes de contrôle plus fortes sur le travail des seconds. Avec ce type de management, mais aussi du fait des stéréotypes et préjugés relatifs au télétravail, il existe un risque sur la santé : les collaborateurs vont avoir tendance à travailler plus car ils auront le sentiment de devoir constamment faire leurs preuves.

Ce qui est également compliqué quand on est à distance, c’est que tout ce qui relève de l’informel à tendance à disparaitre : les discussions autour de la machine à café, les échanges entre deux portes ou lors du déjeuner du midi… En psychologie du travail, on sait très bien que ces relations sont très importantes pour obtenir de l’information, pour renforcer le lien social, pour créer une identité professionnelle et pour être bien intégré dans son organisation de travail.

Vous avez évoqué les risques pour la santé des agents ou des salariés en situation de télétravail. Quelle définition pouvez-vous donner des risques psycho-sociaux ?

La littérature qui porte sur les risques psycho-sociaux n’est pas nécessairement homogène. Il n’y a pas une définition sur laquelle tout le monde s’accorde. Certains vont insister sur les facteurs de souffrance ou de mal-être, d’autres vont mettre en avant les conséquences liés à ces risques, comme le stress ou l’épuisement professionnel…

En situation de télétravail, des risques psychosociaux et professionnels ont d’ores et déjà été identifiés.

Il existe en premier lieu un risque de surtravail, de surengagement dans le travail. On constate que certains télétravailleurs travaillent plus : ils ont tendance à avoir des journées beaucoup plus longues et à travailler d’une façon plus intense en raison de l’usage des technologies. Dans ce cas le travail est plus coûteux au niveau cognitif. Entre l’augmentation de la charge mentale de travail et l’augmentation de la charge temporelle de travail, le télétravail peut conduire à des arrêts de travail pour cause d’épuisement professionnel.

On constate également des risques physiques liés au télétravail. Si l’espace de travail n’est pas adapté, les individus peuvent adopter des postures délétères. Beaucoup de télétravailleurs disent travailler depuis leur canapé, depuis leur lit, ou encore par terre : cela peut générer des douleurs et des troubles musculo-squelettiques, d’autant plus fréquents que les télétravailleurs font en général moins de pause. Il y a enfin la question de la sédentarité : en travaillant chez soi, il y a moins d’opportunité de sortir et de bouger ce qui, à long terme, engendre des risques pour la santé.

Quelles conséquences le télétravail prolongé peut avoir sur la vie personnelle ? Comment cohabitent ces deux sphères, professionnelles et privées, en un même espace ?

Parmi les études réalisées dans ce domaine, il y a deux types de résultats qui peuvent paraître contradictoires, mais qui en réalité ne le sont pas nécessairement.

Des résultats d’études montrent que le télétravail va favoriser la conciliation entre la vie professionnelle et la vie personnelle, va permettre plus de flexibilité, de mieux s’organiser, de mieux hiérarchiser ce que l’on doit faire, si on dispose d’un minimum d’autonomie. Pour exemple, les hommes comme les femmes disent avoir plus de temps pour s’occuper de leurs enfants.

En revanche, d’autres travaux démontrent que le télétravail rend plus compliqué les relations familiales et qu’il peut être une source de conflit avec le partenaire. C’est souvent lié au surtravail, à une activité professionnelle prolongée, au fait d’être plus présent et pourtant moins disponible.

Pour les enfants, surtout en bas-âge, il est difficile de comprendre que le parent est à domicile mais doit se consacrer au travail. Il est parfois compliqué de comprendre qu’il ne doit pas déranger son père ou sa mère qui est en télétravail, alors qu’il ou elle se trouve juste derrière une porte – si pièce isolée il y a.

Ce qui est aussi compliqué, c’est d’établir une coupure entre ce qui relève du professionnel et du personnel : beaucoup de travailleurs soulignent le rôle du trajet entre le lieu de travail et le domicile pour établir cette coupure. Et dans le cas du télétravail, ce « sas » n’existe plus. Il y a donc des télétravailleurs qui mettent en place des rituels pour essayer de recréer cette frontière entre vie privée et vie professionnelle.

Pendant le confinement, on a beaucoup parlé d’une expérience différenciée du télétravail entre hommes et femmes, en raison d’une prise en charge majeure par les femmes des travaux domestiques et des soins accordés aux enfants. Est-ce que c’est quelque chose que vous avez également observé sur vos terrains de recherche ?

Oui, complètement. Finalement, le confinement a rendu plus saillantes des choses qui étaient déjà présentes avant. Mais sur la question du télétravail il y a très peu d’études sur les différences entre hommes et femmes dans la manière de s’approprier cette organisation professionnelle. Au travers des études que j’ai menées, j’en ai observé certaines : avant le confinement, en contexte de télétravail, les femmes avaient tendance à prendre davantage en charge les tâches domestiques. Quand on leur demandait comment se déroulait leur journée de télétravail, à chaque fois qu’elles prenaient des pauses, elles déclaraient consacrer ces moments de relâche aux activités domestiques (préparer le repas, faire la vaisselle, la poussière, mettre une machine en route, étendre le linge…). Elles restaient donc majoritairement au sein du domicile.

Du côté des hommes, nous avons pu constater qu’ils sortaient davantage du domicile (pour faire du sport notamment) et prenaient en charge des tâches plus gratifiantes (faire les courses ou aller chercher les enfants à l’école). Si certains pouvaient aussi réaliser des tâches domestiques, c’était souvent parce que leurs compagnes leur avaient donné une liste de choses à faire. Ils assumaient donc la charge temporelle liée à la réalisation de ces tâches, mais pas nécessairement la charge mentale de leur organisation.

La crise sanitaire, le confinement et l’expérience prolongée du télétravail ont-ils ouvert de nouvelles perspectives d’organisation du travail ?

Aujourd’hui on s’interroge notamment sur la question des espaces de travail tels qu’ils se développaient avant la pandémie et qui ne sont plus appropriés en situation de crise sanitaire : je pense notamment aux flex-office (espaces ouverts, dans lequel des lieux de réunions plus ou moins fermés sont accessibles, et au sein duquel il n’y a pas de bureaux attitrés par salarié).

On réfléchit également aux fonctions des espaces de travail : le site de l’entreprise deviendra-t-il principalement un lieu d’échange avec ses collaborateur.trice.s et ses collègues ?  L’activité professionnelle individuelle pourra-t-elle se faire principalement ailleurs et pourquoi pas au domicile ?

La question des transports se pose également et est fortement liée à la pandémie : dans ce cas, ne vaut-il pas mieux privilégier des lieux de travail plus proches de son domicile comme les espaces de coworking ou les tiers lieux ?

Lorsqu’on pense le travail à long terme, il est enfin nécessaire de réfléchir aussi à l’activité en tant que telle : on sait que toutes les activités professionnelles ne sont pas adaptées au télétravail, ce qui crée des inégalités et des discriminations au sein des entreprises ou des administrations. Pourquoi ne pas repenser l’activité, la répartir différemment afin que chacun puisse avoir accès, même à petite dose, au télétravail ? On confierait à ceux qui à l’heure actuelle ne peuvent accéder au télétravail des taches réalisables à distance. Il est alors nécessaire de cesser de penser en terme de métier, mais plutôt de se concentrer sur les activités pour plus d’adaptabilité.

Interview menée par Marie Lauricella (chargée des projets de médiation scientifique à l’Université Lumière Lyon 2) et illustrée par Lou Herrmann.

Lyon : le confinement, une parenthèse propice aux innovations sociales dans l’alimentation ?

LLyon : le confinement, une parenthèse propice aux innovations sociales dans l’alimentation ?

S’il est encore difficile d’affirmer qu’une modification durable dans la structuration des activités agroalimentaires et des comportements des consommateurs a été enclenchée avec le confinement, cette situation inédite, bien que malheureuse, a permis de voir émerger un certain nombre d’initiatives. Les acteurs du territoire, professionnels comme particuliers, ont dû et su agir à leur échelle pour contrer la vulnérabilité du secteur.

Prenant des formes variées, comme nous avons pu l’observer lors de nos travaux menés dans le cadre du projet ASIS, ces initiatives observées à Lyon et ses alentours illustrent tout à fait le concept d’innovation sociale, tel que défini par les chercheurs Nadine Richez-Battesti, Francesca Petrella, Delphine Vallade, à savoir « le processus par lequel des acteurs s’organisent pour apporter des réponses nouvelles à des besoins sociaux peu ou mal satisfaits ».

La crise sanitaire que nous traversons représente ainsi une opportunité critique pour saisir la capacité des acteurs à s’organiser dans la contrainte, à répondre à une problématique sociale immédiate et cruciale et à déclencher des processus d’innovation sociale.

Plans d’adaptation

En première ligne de l’approvisionnement de fruits et légumes en circuit court, les distributeurs de produits locaux ont vu fortement leur activité impactée. Beaucoup ont d’ailleurs été submergés par les demandes de nouveaux consommateurs, comme Alter-Conso, qui distribue des paniers de produits locaux, bio ou issus de l’agriculture paysanne et qui a dû faire face à une augmentation sans précédent de son activité. Mais continuer une activité de distribution alors que les mesures sanitaires s’intensifient n’est pas simple.

Samuel Hévin, salarié de la coopérative, explique :

« Au départ, on se dit qu’on va tout arrêter mais rapidement, que ça n’est pas possible… Les paysans avec qui on travaille, qu’est-ce qu’ils font faire de leur came ? Et les consommateurs, ils vont aller où ? On se positionne comme une alternative à la grande distribution et si on arrête, ils vont y retourner et on n’a pas envie de ça. »

En 24 heures, différents plans d’action sont échafaudés pour être parés à toutes les éventualités. La structure a su remettre en cause une organisation du travail pourtant bien huilée. Une leçon d’adaptation efficiente qui prouve la capacité de résilience de cet acteur local de l’alimentation.

L’épicerie Scarole & Marcellin, quant à elle, a dû adapter ses pratiques de distribution au cours du confinement après avoir réalisé la complexité de la situation. Pour concilier une équipe en sous-effectif, une demande croissante et des précautions sanitaires toujours plus exigeantes, c’est un système de commande à distance et de drive qui a été favorisé :

« On arrivait à faire 60 paniers par jour mais, c’était trop peu par rapport à la demande. On savait qu’on allait se priver d’une partie de la clientèle, mais on n’arrivait plus à faire face ! »

Les acteurs traditionnels de la distribution alimentation en circuits courts ont répondu au risque de manque de débouchés des producteurs, puisant dans leur capacité interne d’adaptation. D’autres initiatives ont été organisées, cette fois par des acteurs n’appartenant pas au champ de l’alimentation ou de l’agriculture, mais mobilisant les outils numériques, technologiques et collaboratifs.

Au cœur des initiatives, les réseaux sociaux

Parmi les solutions, le groupe Facebook Marchés Solidaires #69 a fait preuve de grande réactivité. À la suite de l’exemple donné à Montpellier, un groupe de Lyonnais a ouvert un groupe pour en faire un espace de rencontre entre producteurs en recherche de débouchés et consommateurs à la recherche de produits locaux.

Chloé Frézouls, une citoyenne lyonnaise, précise :

« Le 25 mars, donc c’est allé vite, on a lancé le projet des Marchés Solidaires à Lyon. On a eu 2 000 membres en 24 heures, donc on a doublé le score de Montpellier. Et finalement, sur le groupe de Lyon, à la mi-mai, on était 12 800, donc en un mois et demi ! »

Ce groupe à destination des maraîchers et producteurs commercialisant sur les marchés de plein vent, mais a été conçu sans que les initiateurs·trices ne disposent de réseau dans le domaine, comme en témoigne Chloé :

« Moi j’ai recensé des producteurs. Je leur ai envoyé un mail pour voir s’ils avaient des alternatives, si ça marchait pour eux ou s’il falltriceait qu’on les aide. Le but c’était qu’ils arrivent à poursuivre leur activité ».

Sur le groupe, se côtoient virtuellement producteurs et consommateurs, et les propositions d’action sont nombreuses : commandes de paniers, propriétaires de locaux qui profitent de leur fermeture pour accueillir des distributions, relais d’annonces Facebook, de groupes WhatsApp, initiatives de quartier et même parfois distribution « sauvage » dans la rue pour ceux qui n’ont pas d’autre choix…

Le groupe Facebook Marchés Solidaires #69.
Capture d’écran

Le groupe permet visibilité et débouchés assurés. Les consommateurs formulent également leurs demandes : certains recherchent un produit particulier dans leur quartier, d’autres leur producteur habituel… Au bilan, les initiateurs·trices ont donc surtout facilité la rencontre entre l’offre et la demande.

Quand le groupe fait la force

Dès le début du confinement, la jeune association lyonnaise BelleBouffe a établi une carte en ligne et participative qui permet d’identifier les points de rencontre où il est possible de consommer local, bio et raisonné dans la métropole de Lyon.

Marie-Amandine Vermillon, co-fondatrice de l’association, précise pourquoi ils ont eu l’idée d’agir :

« On commençait à voir émerger des choses où les gens se passaient des informations à propos des producteurs. On s’est dit, là, il faut un truc qui centralise tout ça parce que dans le flux continu des réseaux sociaux où tu perds l’information en moins de deux, ça va pas le faire ».

La première étape est plutôt artisanale : un tableur collaboratif permet à tout internaute d’ajouter une référence. Le succès est immédiat et la mise en place d’un outil plus complet devient nécessaire, BelleBouffe s’allie alors avec l’association Zéro Déchet Lyon pour aller plus loin. Ainsi est née l’initiative de la plate-forme Manger local à Lyon durant le Covid.

En moins de deux mois, ce sont près de 50 000 internautes qui consultent la carte, 650 solutions qui y sont référencées et de nombreux témoignages qui mettent en avant l’impact positif de cet outil sur les pratiques…

Carte participative de l’association BelleBouffe.
Capture d’écran

Avec BelleBouffe, Marie-Amandine Vermillon et Martin Cahen, autre co-fondateur, veulent promouvoir à plus long terme la transparence alimentaire :

« On veut utiliser le numérique pour voir à quel point ça peut être un levier pour la transition alimentaire et pour orienter nos actions. Notre objectif, c’était vraiment de faire en sorte que les données soient sous licence ODB (open database), donc sous format ouvert qui puisse être réapproprié par d’autres. Ces données, ce sont des communs qui permettent d’accéder à une ressource vitale : une alimentation de qualité ».

Avec une démarche collaborative qui se veut la plus exhaustive possible et qui vit grâce à l’implication des bénéficiaires, BelleBouffe et sa carte ont permis de réagir rapidement grâce à la force du collectif et d’un outil construit par et pour tous.

Une difficile institutionnalisation

L’approvisionnement de biens alimentaires rendu complexe par la crise sanitaire a favorisé le développement d’innovations sociales qui ont émergé en réponse à une demande sociale apparue de façon immédiate et brutale. Elles se sont donc déployées dans l’urgence et avec des ressources limitées.

Sans être nullement représentatives, nous en avons pointé certaines aux caractéristiques singulières : capacité des acteurs traditionnels de la distribution en circuits courts à maintenir leurs activités sous contraintes au moyen d’une forte flexibilité organisationnelle interne, inventivité de réseaux de citoyens et de nouvelles associations ancrées dans le champ de l’environnement, capacité à mobiliser les réseaux sociaux et les technologies du numérique.

Après quelques mois de cette parenthèse confinée, on constate à présent un déclin voire un abandon de ces nouvelles pratiques. Les acteurs de la distribution semblent avoir retrouvé un nombre raisonnable de consommateurs, les outils de communication déployés sont moins utilisés. Si nous avons constaté une capacité à répondre à un besoin urgent, caractéristique des premières étapes d’un processus d’innovation sociale, la phase de l’institutionnalisation de ces nouvelles pratiques semble plus difficile à atteindre.

Cela confirme d’une part la complexité et la centralité de la fonction d’intermédiation dans l’organisation des systèmes alimentaires localisés qui est évidemment accentuée en période critique. Les agriculteurs inscrits dans ce type de réseau semblent d’ailleurs avoir bien mieux réussi à traverser la période.

D’autre part, à propos du processus d’innovation sociale, le cas extrême du confinement montre qu’il importe bien de distinguer les situations de demande sociale forte (apparue en urgence) et les situations de non-satisfaction durable de besoins sociaux qui, si elles sont critiques en période extrême, demeurent quand la situation se rétablit.

Reste encore de la place pour des processus d’innovation sociale répondant aux besoins ardents de justice alimentaire de certains territoires. Le besoin est tout aussi urgent, extrême et nécessaire.

Auteure : Emilie Lanciano, Professeure des Universités, chercheure au laboratoire Coactis, Université Lumière Lyon 2

Co-rédigé avec : Pauline Remaud, chargée de mission ASIS, laboratoire Coactis.

Cet article est republié à partir de The Conversation sous licence Creative Commons – 12-10-2020 >>> Lire l’article original.

Il est publié dans le cadre de la Fête de la science 2020 (du 2 au 12 octobre en métropole et du 6 au 16 novembre en outre-mer et à l’international) et dont The Conversation France est partenaire. Cette édition a pour thème : « Planète Nature ? ».

Les effets du confinement sur l’environnement

LLes effets du confinement sur l’environnement

Pendant pratiquement 2 mois, les Français et le monde entier ont connu le confinement.
Une expérience inédite pour les chercheurs et associations environnementales.

Nous avons tous pu constater des changements durant cette période de 2 mois où la France s’est arrêtée. L’impression d’un air moins pollué en ville, moins de bruit avec un trafic routier très ralenti, le chant des oiseaux plus présent, les animaux apparaissant dans des endroits où l’on ne les attendaient pas…

Certes, 2 mois, c’est un peu court pour pouvoir élaborer des analyses très poussées, cependant des constats et/ou pistes peuvent déjà émerger…

Dans le cadre de la Fête de la Science et de la Rentrée Anthropocène de l’École Urbaine de Lyon, et en partenariat avec France Nature Environnement Loire.

Intervenants :

  • Bruno LEMALLIER, médecin et membre du conseil d’administration de France Nature Environnement Loire – Histoire de l’impact de l’espèce humaine sur l’écosystème du néolithique à nos jours. Qu’est-ce que cela nous apprend pour notre situation actuelle ?
  • Vincent MÉDOC, Université Jean Monnet, maître de conférence ENES/CNRS (Equipe de Neuro-Ethologie Sensorielle) – Les paysages acoustiques en période de confinement
  • Cyril BESSEYRE, correspondant ATMO Auvergne Rhône Alpes
    Quelles sont les interactions entre la qualité de l’air et la pandémie du COVID-19 ? Quel a été l’impact du confinement sur les principaux indicateurs de pollution de l’air à l’échelon régional comme à l’échelon local ?

En savoir plus :

Université Jean Monnet – CSTI

Le confinement : un terrain d’expérimentation pour les chercheurs

LLe confinement : un terrain d’expérimentation pour les chercheurs

Le confinement aurait-il modifié nos préférences sociales, notre sommeil et nos rêves, notre capacité attentionnelle ?

L’ocytocine aurait-elle une action sur la Covid-19 ? Autant de questions auxquelles les chercheurs du LabEx CORTEX, à Lyon, ont essayé de répondre en lançant des études à grande échelle.

A lire dans son intégralité sur :

CORTEX Mag

Stress, travail, médias… Comment avons-nous vécu le confinement ?

SStress, travail, médias… Comment avons-nous vécu le confinement ?

Expérience inédite, le confinement imposé en France entre mars et mai a inspiré les chercheurs de tous horizons, notamment à Lyon le laboratoire Environnement, ville, société (Université de Lyon / CNRS) et le Laboratoire aménagement économie transports – LAET (CNRS / Université Lumière Lyon2 / ENTPE).

Détails et premiers résultats de leurs enquêtes et de celles menées par d’autres laboratoires dans toute la France sur le quotidien et le ressenti de la population.

Lire l’article intégral sur :

CNRS Le Journal

Faut-il laisser l’océan au repos ? [Pop’Sciences Forum]

FFaut-il laisser l’océan au repos ? [Pop’Sciences Forum]

3 conférences scientifiques captivantes – depuis chez vous – pour s’interroger sur le devenir des fonds marins.

RDV le 8 juin à 17h30. Événement retransmis en direct sur cette page, ainsi que sur Facebook et YouTube. Pour dialoguer et poser vos questions directement aux intervenants, inscrivez-vous dès maintenant !

Le confinement généralisé a offert une trêve aux écosystèmes marins. Pendant quelques semaines, le bruit des moteurs, les chantiers offshore, la surpêche ont drastiquement baissé en intensité. Difficile de penser au monde d’après sans réinventer notre rapport aux écosystèmes marins et à l’usage que nous faisons de leurs richesses. L’occasion de sceller un nouveau pacte avec l’Océan. Les conférences sont enregistrées en direct depuis la Maison de l’Environnement de Lyon.

  • 17h30 : Pollutions plastiques des océans. L’état d’urgence est déclaré ! Avec Henri Bourgeois Costa, expert en économie circulaire pour la mission de la Fondation Tara Océan sur les pollutions plastiques.
  • 18h15 : Préserver la machinerie océanique et sa fonction de régulatrice majeure du climat. Avec Sylvain Pichat, Maitre de conférences en géologie et paléo-océanographie, à l’ENS de Lyon (Laboratoire de Géologie de Lyon) et chercheur invité au Max Plank Institute.
  • 19h00 : Sanctuariser 30% des aires marines : un défi géopolitique. Avec Kiara Néri, Maîtresse de conférences en droit international et maritime, à l’Université Jean-Moulin Lyon 3 (Centre de droit international).

 PROGRAMMATION Océan   |   LE MAG


Contacts


Programmation réalisée en collaboration avec la Maison de l’environnement.

Ils soutiennent la réalisation de ce programme

   

 

COVID-19 | Nos experts dans les médias

CCOVID-19 | Nos experts dans les médias

Chercheurs, enseignants-chercheurs et spécialistes de l’Université Jean Moulin Lyon 3 livrent aux médias leurs analyses de la situation inédite que nous vivons depuis plusieurs semaines.

 

Nos experts dans les médias

L’impressionnisme : mini-série en Histoire de l’art, offerte par Laura Foulquier

LL’impressionnisme : mini-série en Histoire de l’art, offerte par Laura Foulquier

Une nouvelle mini-série en Histoire de l’art, spéciale “confinement” offerte par Laura Foulquier : L’impressionnisme

<épisode n° 1/6 : Femme à sa toilette, Impression, soleil levant, …

Claude MONET et Berthe MORISOT à l’honneur dans ce premier chapitre de notre série

Découvrez le premier épisode

<épisode n° 2/6 : Les coquelicots, Les Nymphéas, …

A la découverte des œuvres de Claude MONET et William TURNER

Découvrez l’épisode 2

<épisode n° 3/6 : Baigneuse dans les bois, Boulevard Montmartre, …

Camille PISSARRO, Edgar DEGAS, … à découvrir dans ce 3ème épisode

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<épisode n° 4/6 : Les raboteurs de parquet, Le Matador, …

Poursuivons notre voyage avec Gustave CAILLEBOTTE, Édouard MANET, Auguste RENOIR et Mary CASSATT

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<épisode n° 5/6 : Néo-impressionnisme, Les Poseuses, L’entrée du port de Marseille, …

5ème étape avec Paul SIGNAC et Georges SEURAT

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