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EN SAVOIR PLUS

Journée thématique : Épidémies, décrypter pour avancer

JJournée thématique : Épidémies, décrypter pour avancer

Si elles accompagnent les espèces animales depuis toujours, les récentes épidémies et notamment celle de coronavirus SRAS-CoV-2 ont replacé les maladies et les virus au cœur de notre société. Une journée pour parler sereinement des épidémies d’hier, d’aujourd’hui… et de demain.

En écho à l’exposition Épidémies, prendre soin du vivant

Au programme le 25 mai :

  • à 14h, atelier « Viral » en réalité virtuelle
  • à 15h, projection de Pandémies de Sophie Bensadoun
  • à 16h, table ronde autour de la question : « Comment les épidémies transforment nos sociétés ? »

Plus d’informations sur le site du :

MUSÉE DES CONFLUENCES

Un monde de virus

UUn monde de virus

©Popcom

Ils sont présents dans tous les compartiments de la planète : les virus. On les retrouve dans l’eau douce, les milieux marins, les sols, au sein de toutes les espèces animales, végétales ou microbiennes. Grâce aux récentes techniques de séquençage et d’analyse ADN, on sait même qu’ils constituent la biomasse la plus abondante sur terre devant celle des bactéries et d’autres espèces microbiennes.

Les virus ont d’abord été identifiés comme les agents responsables d’un grand nombre de maladies humaines et animales telles que la grippe, la rougeole, le sida et, plus récemment la COVID-19. Alors, pour s’en prémunir et développer les outils adéquats, médicaments antiviraux et vaccins, les scientifiques se sont efforcés d’élucider les mécanismes moléculaires à l’œuvre lors de la réplication virale et de comprendre les causes de leurs effets pathogènes.

Non, les virus ne sont pas que des pathogènes

Mais, cette vision des virus, appréhendés avant tout comme une menace, est bien plus nuancée aujourd’hui. Tout un ensemble de travaux de recherche récents, visant à comprendre leur rôle dans la biosphère, convergent en effet pour donner aux virus un rôle fondamental dans le maintien de la biodiversité. Par la pression de sélection qu’ils imposent à leurs hôtes, les virus sont des acteurs majeurs de l’évolution. Et comme les autres microorganismes, ce sont des sources de biodiversité importantes. En cause ? Les nombreuses interactions et échanges génétiques qui ont lieu entre les virus et les cellules animales, végétales ou bactériennes.

Suite à la pandémie de COVID-19, un grand nombre d’articles, de reportages et de vidéos ont été produits pour expliquer en détail le cycle infectieux des virus – en particulier celui du SARS-CoV2, agent responsable de la COVID-19 – et d’expliquer leurs effets pathogènes. Fondamentale, cette diffusion des connaissances a été remarquable par sa rapidité. Mais, elle a aussi renforcé la vision première et menaçante des virus auprès du grand public.

Différents virus grossis au microscope : virus de la grippe, du VIH, du chikungunya et adénovirus. ©P. Roingeard

 

Une revue pour comprendre le rôle des virus dans les écosystèmes

À travers un recueil d’articles, publiés en décembre 2022 dans le numéro thématique « Un monde de virus » de la revue Médecine/Sciences*, deux virologistes du Centre international de recherche en infectiologie (CIRI) de Lyon ont voulu « sortir le nez » des mécanismes moléculaires et proposent de s’affranchir de la vision réductionniste des virus comme seuls agents pathogènes. Il est question d’envisager la diversité virale au sein des organismes et, plus largement, à l’échelle de la planète, et de considérer le rôle des virus dans l’équilibre des écosystèmes.

Les articles, rédigés par des experts français de renommée internationale, décrivent les dernières découvertes sur la présence et le rôle des virus dans différents écosystèmes et les outils pour les étudier. Ils expliquent comment les pertes en biodiversité, dues entre autres à l’urbanisation excessive et aux élevages intensifs, favorisent l’émergence de nouvelles épidémies, voire de pandémies virales. Dans cette revue, on apprend aussi comment l’étude des virus a été à l’origine d’importants progrès techniques et d’un grand nombre de découvertes fondamentales en biologie cellulaire, et en immunologie. Sans oublier l’utilisation des virus en médecine, par exemple pour combattre les infections bactériennes ou comme outils de vaccination. À travers ce recueil d’articles, on comprend ainsi que la virologie doit nécessairement évoluer vers une approche plus interdisciplinaire de l’étude des virus qui intègre, notamment, l’épidémiologie, et l’écologie de la santé.

Un article co-écrit par Caroline Depecker, journaliste scientifique, et Anna Salvetti, directrice de recherche au CIRI  – 24 mai 2023.

>>> Le mot des coordinatrices : cliquez ici.

Pour consulter le dossier en ligne et en accès libre :

Un monde de virus

 

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* La revue Médecine/Sciences est publiée par l’Institut national de la santé et de la recherche médicale (Inserm)

 

PPour aller plus loin

Nos animaux de compagnie peuvent-ils contracter la COVID-19 ?

NNos animaux de compagnie peuvent-ils contracter la COVID-19 ?

Grâce à l’implication de différents chercheurs et partenaires, en particulier le soutien financier « action COVID-19 » de l’IDEX Lyon dans le cadre du Programme Investissements d’Avenir (ANR-16-IDEX-0005), un projet de recherche en épidémiologie et santé publique vétérinaire a pu voir le jour à VetAgro Sup, le projet COVIDAC (COVID-19 et Animaux de Compagnie).

Le projet COVIDAC, coordonné par les Dr Vincent Legros, Emilie Krafft et Angeli Kodjo et rassemblant des médecins vétérinaires et des chercheurs du Centre International de Recherche en Infectiologie (CIRI), du laboratoire d’analyses vétérinaires (LAV) et de plusieurs services du Centre hospitalier Vétérinaire animaux de compagnie de VetAgro Sup, vise à clarifier le rôle potentiel des animaux de compagnie (chien, chat) vis-à-vis du SARS-CoV-2, l’agent responsable de la pandémie de COVID-19, dans un contexte épidémique massif observé aujourd’hui en Europe et particulièrement en France.

La première étude publiée en 2020 par cette équipe pluridisciplinaire en santé humaine et animale dans la revue One Health, a montré qu’une proportion relativement élevée de chiens et de chats particulièrement exposés au virus avaient été infectés par le SARS-CoV-2 (i.e. possédant des anticorps mais sans avoir eu de symptômes). En effet, parmi les chiens et les chats vivant dans un foyer où au moins une personne avait été diagnostiquée COVID-19+, plus d’un animal sur cinq possédaient des anticorps anti SARS-CoV-2, ce qui représente un taux 8 fois plus important que celui retrouvé dans la population générale de chiens et de chats. Les conclusions de cette étude pionnières ont depuis été confirmées par d’autres travaux réalisés dans d’autres pays.

Les animaux domestiques vivant au contact d’humains COVID-19 positifs ont 8 fois plus de risque de posséder des anticorps spécifiques du SARS-CoV-2.

La question du rôle potentiel des animaux de compagnie dans l’épidémiologie du SARS-CoV-2 a en effet fait l’objet d’une attention très précoce suite à l’émergence du virus fin 2019, à la fois en raison de la probable origine animale du virus mais aussi de l’existence de coronavirus proches circulant déjà chez les animaux domestiques. L’absence de risque lié aux animaux domestiques a rapidement fait consensus, malgré la démonstration que ceux-ci (notamment les chats) pouvaient, en laboratoire, transmettre le virus à leurs congénères ainsi que l’identification sporadique d’animaux infectés à Hong-Kong et en Belgique puis dans de nombreux autres pays (France, États-Unis, Espagne, Italie, Irlande, Japon…).

©VetAgro Sup

L’infection des animaux domestiques par le SARS-CoV-2 est largement asymptomatique.

Afin d’évaluer l’intensité de la circulation du SARS-CoV-2 parmi les animaux domestiques, l’équipe de chercheurs a prélevé des échantillons sanguins sur deux groupes d’animaux : le premier groupe dont les 47 animaux (13 chiens et 34 chats) étaient considérés comme à risque élevé car issus d’un foyer dans lequel a minima un cas de COVID-19 humain avait été diagnostiqué. Le second, à risque modéré, était constitué de 38 animaux (16 chats et 22 chiens) dont le statut des propriétaires était inconnu. Les deux groupes d’animaux ont été prélevés entre les mois de mai et juin 2020. Parmi les animaux à risque modéré, seul un chat présentait des anticorps contre le SARSCoV-2. En revanche, dans le groupe à risque élevé, plus de 20 % des animaux (8 chats et 2 chiens sur les 47 animaux) se sont révélés positifs, ce qui suggère une circulation virale plus importante qu’anticipée initialement. Ces infections ne se sont pas traduites par la présence de signes cliniques, ce qui confirme que l’infection des animaux domestiques par le SARS-CoV-2 est largement asymptomatique en conditions naturelles.

Le risque de transmission du SARS-CoV-2 d’un animal à l’humain est négligeable.

Cette enquête sérologique ne permet pas d’identifier de manière catégorique l’origine de la contamination, mais le fait que le risque pour un carnivore domestique d’être infecté par le SARS-CoV-2 soit 8,1 fois plus élevé s’il réside chez une personne positive au COVID-19 constitue un fort argument de l’origine humaine de l’infection. Il est donc établi que les chiens et les chats peuvent être infectés par le SARS-CoV-2 dans des conditions naturelles mais il est très rare qu’ils tombent malades. L’une des inconnues qui persistait était le risque que ces animaux pouvaient représenter pour l’humain. Pour préciser cela, VetAgro Sup a travaillé avec le Centre International de Recherche en Infectiologie à Lyon, l’Institut de Recherche pour le Développement à Montpellier et le Centre Hospitalo-Universitaire de Caen. Entre avril 2020 et avril 2021, afin de rechercher des traces du virus, des échantillons de salive ont été prélevés chez les animaux reçus dans les cliniques de VetAgro Sup avec l’accord de leur propriétaire. Plusieurs centaines de prélèvements ont ainsi été analysés et ont montré que le risque de transmission du SARS-CoV-2 d’un animal à l’humain est négligeable.

Article publié sur le site Viruses, Journal de virologie en « Open access », le 3 septembre 2021.

>> Pour en savoir plus :

Article Covidac   Article en anglais

Auteurs de l’étude : Émilie Krafft, Solène Denolly, Bertrand Boson, Sophie Angelloz-Pessey, Sophie Levaltier, Nicolas Nesi, Sandrine Corbet, Bryce Leterrier, Matthieu Fritz, Eric M. Leroy, Meriadeg Ar Gouilh, François-Loïc Cosset, Angeli Kodjo et Vincent Legros.

Comment améliorer l’efficacité des vaccins ?

CComment améliorer l’efficacité des vaccins ?

L’arrivée des vaccins à ARN messager et leur utilisation massive face au SARS-CoV-2 ont apporté de nouvelles données sur la qualité de la réponse immunitaire. Selon l’immunologue Stéphane Paul, il pourrait être plus efficace de combiner différents types de vaccins, mais aussi de les administrer autrement…

Explications dans ce podcast issu de la série La parole à la science du CNRS.

Intervenant : Stéphane Paul, professeur d’immunologie à l’Université Jean Monnet, praticien hospitalier au CHU de Saint-Étienne, responsable d’équipe au Centre international de recherche en infectiologie à Lyon, et membre du comité scientifique Vaccins Covid-19.

Traitements contre le Covid-19 : les scientifiques affûtent leurs armes

TTraitements contre le Covid-19 : les scientifiques affûtent leurs armes

De nombreux travaux sont menés dans les laboratoires pour mettre au point des médicaments contre le SARS-CoV-2. De nouvelles stratégies thérapeutiques, qui visent le virus ou les protéines cellulaires qu’il parvient à détourner à son profit, sont à l’essai et pourraient apporter des traitements plus efficaces et adaptés aux patients.

Au Centre international de recherche en infectiologie (CIRI) à Lyon, l’équipe VirPath puise dans l’arsenal pharmaceutique déjà disponible pour y rechercher une molécule efficace contre le Covid-19 et explore la piste de l’immunothérapie.

Lire l’article sur CNRS le Journal

Tourisme : vers de nouveaux imaginaires

TTourisme : vers de nouveaux imaginaires

Tout au long du premier semestre de 2021, Pop’Sciences mobilise nos imaginaires et dessine les contours du tourisme post-Covid.

Avant 2020, rien ne semblait pouvoir arrêter l’expansion du secteur touristique, première industrie mondiale avec 10% du PIB mondial et 1 emploi sur 10. Pourtant la crise sanitaire mondiale a terminé d’achever le modèle, jusque-là dominant, du tourisme de masse. Le secteur doit désormais se réorganiser en considérant sa fragilité vis-à-vis des crises sanitaires ou sécuritaires, mais également les contraintes environnementales que la transition écologique lui impose.

Au travers de vidéos, d’un forum et d’un nouveau numéro de son magazine, Pop’Sciences imagine le tourisme « d’après » et interroge : comment échapper au paradoxe d’un tourisme industrialisé qui participe à la destruction des destinations qu’il promeut et – pire – qui a contribué à disséminer la maladie qui a entrainé sa paralysie ?

Une programmation de culture scientifique, gratuite, ouverte à toutes et tous.

 

Ils soutiennent la réalisation de ce programme :

Covid-19 : ces variants qui ont changé la donne

CCovid-19 : ces variants qui ont changé la donne

Plus contagieux et parfois résistants aux anticorps, certains variants de SARS-CoV-2 remplacent progressivement les souches historiques. Alors que ce virus, apparu récemment chez l’humain, s’adapte à son nouvel hôte, les chercheurs de nombreuses disciplines scrutent sans relâche son évolution.

Alors qu’on pouvait commencer à espérer une sortie de la crise sanitaire en quelques mois, l’apparition cet hiver de différents variants du virus du Covid-19 l’a, au contraire, fait repartir de plus belle. Bruno Lina, professeur des universités, chercheur au Centre international de recherche en infectiologie et praticien hospitalier aux Hospices civils de Lyon, apporte son éclairage sur les mutations du virus pour CNRS Le Journal.

lire l’article sur CNRS le Journal

Comment le Covid-19 perturbe-t-il notre odorat ?

CComment le Covid-19 perturbe-t-il notre odorat ?

Alors qu’une large part des personnes atteintes du Covid-19 présentent des troubles de l’odorat, la neuroscientifique Camille Ferdenzi, membre du Centre de Recherche en Neurosciences de Lyon, analyse les diverses façons dont le virus peut altérer ce sens, mais aussi comment le retrouver grâce à la rééducation olfactive.

Un podcast de la série La parole à la science  #PodcastCNRS

Avec la Covid-19, on met enfin le nez sur la perte de l’odorat

AAvec la Covid-19, on met enfin le nez sur la perte de l’odorat

Le déficit olfactif, l’un des effets de la Covid-19, génère de réelles difficultés dans la vie sociale, pouvant se traduire par une tendance à l’isolement ou des symptômes dépressifs.

Dans ce billet publié dans CNRS le Journal avec Libération, Moustafa Bensafi, Catherine Rouby et Camille Ferdenzi-Lemaître, chercheurs en neurosciences et psychologie de l’olfaction au Centre de recherche en neurosciences de Lyon, livrent leur analyse et appellent à une meilleure prise en charge médicale.

Lire l’article sur CNRS le Journal

Les mesures sanitaires changent-elles notre rapport à l’autre ?

LLes mesures sanitaires changent-elles notre rapport à l’autre ?

Le confinement et la distanciation sociale nous ont-ils rendus plus méfiants, voire plus égoïstes ? Selon l’économiste Marie Claire Villeval, ces mesures ont surtout transformé de façon « immédiate et absolue » notre perception des normes et des comportements, pas notre nature profonde. Pour CNRS Le Journal, elle développe son analyse dans un podcast de la série « La parole à la science ».

Marie Claire Villeval est spécialiste d’économie expérimentale et comportementale, directrice de recherche au CNRS, au sein du Groupe d’analyse et de théorie économique Lyon-Saint-Étienne. Elle a reçu la médaille d’argent du CNRS en 2017.