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Femmes artistes, des parcours entre lutte et création

FFemmes artistes, des parcours entre lutte et création

Les femmes occupent une place essentielle dans la création artistique. À l’occasion de la Journée internationale des droits des femmes, découvrez les parcours et les œuvres de femmes créatives et engagées, de l’Algérie, à l’île de La Réunion en passant par la Syrie, à travers un cycle de trois jours de rencontres, projections et concerts.

>> Au programme :

  • Le 7 mars à partir de 18h30, Nocturne « Femmes d’ici et d’ailleurs »
  • Le 8 mars à 18h30, rencontre et discussion autour du thème « De la Méditerranée à l’Océan Indien, parcours de femmes artistes »

Trois femmes artistes, de trois générations et de trois origines différentes (Algérie, Syrie et Ile de la Réunion) nous parlent de leur rapport à la création. Quels sont leurs parcours ? Quels obstacles ont-elles rencontrés ? Comment sont-elles parvenues à les affronter et même à s’en nourrir ?

Avec : Houria Aïchi, chanteuse, anthropologue et Ann O’aro, musicienne, chanteuse.

Discussion animée par : Isabelle Barbéris, universitaire et journaliste, spécialiste des arts du spectacle

  • Le 8 mars à 20h, projection et rencontre autour du film Behind the lines (Au-delà des lignes) de Alaa Amer et Alisar Hasan
  • Le 9 mars à 20h, concert « Le maloya d’Ann O’aro quartet »

Plus d’informations sur le site du :

MUSÉE DES CONFLUENCES

Lutter pour avorter ?

LLutter pour avorter ?

Les mouvements pour la liberté de l’avortement et de la contraception – MLAC – ou l’histoire d’un combat qui a changé la société

Le livre de Lucile Ruault retrace la sociohistoire des mouvements pour la liberté de l’avortement et de la contraception (MLAC) dits «dissidents» de 1972 à 1984, ayant poursuivi la pratique de l’avortement entre femmes après la loi Veil en 1975.

Le film de Blandine Lenoir avec Laure Calamy suit le parcours d’Annie, ouvrière et mère de deux enfants, accueillie par ce mouvement unique fondé sur l’aide concrète aux femmes et le partage des savoirs. Elle va trouver dans la bataille pour l’adoption de la loi sur l’avortement un nouveau sens à sa vie.

« Mon histoire c’est un petit peu l’histoire de tout le monde. J’avais avorté une fois dans un truc dégueulasse, chez une concierge infecte, pour 50000 balles il y a 14 ans de ça. Il n’y avait pas la pilule, et 6 mois après je me suis retrouvée enceinte. »

Hélène, dans Le spéculum, la canule et le miroir, de Lucile Ruault, p. 45

>> Au programme :

  • 18H30 – DÉBAT

Avec la sociologue Lucile Ruault, auteure de l’ouvrage Le spéculum, la canule et le miroir. Avorter au MLAC, une histoire entre féminisme et médecine.

En la présence exceptionnelle de la cinéaste Blandine Lenoir.

Animé par Vanina Mozziconacci, maîtresse de conférences en philosophie à l’université Paul Valéry de Montpellier, codirectrice de la collection perspectives genre.

Avec la participation du Planning Familial du Rhône (69).

 

  • 20H – PROJECTION

Du film Annie Colère, lauréat du Prix du film de fiction historique aux Rendez-vous de l’histoire de Blois (2023).

Lucile Ruault a été conseillère historique sur le film de Blandine Lenoir Annie Colère.

Pour en savoir plus :

Festival 50 ans d’action du mlac à aujourd’hui

Conférence gesticulée : Vous désirez ?

CConférence gesticulée : Vous désirez ?

Issu des sciences sociales, le concept de « culture du viol » permet de mettre en lumière les liens entre le viol comme crime et les normes sociales qui banalisent l’extorsion de rapports sexuels non-désirés, fournissent un large éventail d’excuses aux agresseurs et blâment les victimes. Dans une culture du viol, on enseigne aux filles comment éviter de se faire violer plutôt que d’apprendre aux garçons à ne pas agresser. Résultat : selon l’Union Européenne, 1 femme sur 3 a subi des violences sexuelles.
Pour faire reculer ces statistiques, il est urgent de commencer à construire une « culture du consentement enthousiaste », basée sur l’idée que le sexe n’est pas quelque chose qui se prend mais quelque chose qui se partage, dans le respect et le plaisir mutuel. Dans cette société basée sur l’égalité et l’empathie à laquelle nous croyons, la norme serait que chacun·e s’assure systématiquement que sa ou son partenaire est sur la même longueur d’ondes… et sans « oui », c’est « non » !

Les culottées du bocal.
Co-programmation avec la Mission Égalité – Diversité de Lyon 1, dans le cadre de la journée de lutte contre les violences faites aux femmes.

Descendre de Jeanne

DDescendre de Jeanne

Levez-vous pour accueillir la cour !
Le Tribunal des Affaires Historiques Sensibles et Controversées ouvre le procès de Jeanne d’Arc. Objection votre honneur ! Aujourd’hui Jeanne n’est plus accusée : c’est elle qui porte plainte ! Elle en a assez que l’on raconte tout et n’importe quoi à son sujet, alors ça va chauffer ! Le tribunal parviendra-t-il à bouter hors de nos têtes les mythes, récupérations et idées reçues qui la poursuivent ?

Quoi de mieux qu’un polar judiciaire pour enquêter avec humour sur ce sujet brûlant ?
Un spectacle tout public mêlant plaidoirie loufoque, reconstitution historique et combat médiéval.

Compagnie Colegram
Texte : L. Bernardi, C. Bouvarel, G. Dubreuil et C. Schneider
Interprètes : Coline Bouvarel, Gaël Dubreuil, Michel Le Gouis et Cécilia Schneider
Régie : Thibault Deloche

En savoir plus :

Théâtre Astrée

Le livre blanc du cercle « Féminisons les Maths et l’Informatique »

LLe livre blanc du cercle « Féminisons les Maths et l’Informatique »

Le cercle FMI, pour Féminisons les Maths et l’Informatique, est une initiative de la fondation Blaise Pascal en collaboration avec Sopra Steria

Après une présentation et une analyse synthétique du contexte, ce livre blanc décrit 5 recommandations pour susciter des vocations en science chez les filles. Il montre ensuite au travers de quelques exemples comment ces propositions peuvent être concrètement mises en œuvre ainsi que leurs résultats.

Ce document  se veut une pierre de plus à l’édifice qui est en train de se construire tant dans le monde académique que dans le monde socio-économique pour favoriser l’accession des femmes aux métiers du numérique.

 

>> Consulter le livre blanc :

©Fondation Blaise Pascal

 

>> Retrouvez tout l’actualité de la fondation :

Fondation Blaise Pascal

Les sorcières d’Akelarre

LLes sorcières d’Akelarre

Projection du film Les sorcières d’Akelarre, 2021, 1h32

1609, Pays Basque. Six femmes arrêtées et accusées de sorcellerie doivent faire face à l’inquisition.

En présence du réalisateur Pablo Agüero et Nicole Jacques-Lefèvre, conseillère historique.

 

Plus d’informations sur le site du :

MUSÉE DES CONFLUENCES

Les nouvelles sorcières, une émancipation contemporaine

LLes nouvelles sorcières, une émancipation contemporaine

Traquées et persécutées, présentées comme des figures diaboliques et démoniaques, les sorcières ont nourri pendant des siècles un imaginaire incroyable. Depuis quelques années, les sorcières s’imposent comme de véritables figures contestataires, émancipées de leur héritage malfaisant.

Table ronde animée par : Céline du Chéné, productrice à France Culture, autrice de Les sorcières, une Histoire de femmes

Intervenantes :

  • Camille Ducellier, auteure, réalisatrice et plasticienne ;
  • Nicole Jacques-Lefèvre, professeure émérite des Universités, spécialiste de la littérature du 18e siècle et des discours démonologiques ;
  • Marianne Closson, maîtresse de conférences en littérature française du 16e siècle à l’Université d’Artois

Plus d’informations sur le site du :

Musée des Confluences

Pourquoi l’économie a-t-elle besoin du féminisme et vice versa ?

PPourquoi l’économie a-t-elle besoin du féminisme et vice versa ?

La science économique a été pensée par des hommes, pour être au service d’une société dirigée par des hommes. Elle est aussi la science sociale la moins féminisée : les femmes représentent à peine un quart des économistes.

 Je suis une économiste féministe , affirmeHélène Périvier. En levant le voile sur l’apparente neutralité des concepts et des analyses de cette discipline, elle met au jour les ressorts d’une organisation sociale issue du modèle patriarcal, centrée sur Monsieur Gagnepain, tandis que Madame Aufoyer est devenue Madame Gagnemiettes.

L’économie féministe, parce qu’elle renouvelle les thèmes et les approches de la discipline, déploie des savoirs et des outils pour atteindre l’égalité des sexes.

Organisé par : la chaire Economie Sociale et Solidaire de l’Université Lumière Lyon 2, dans le cadre des Mardis de l’ESS.

Intervenante : Hélène Périvier, économiste à l’Observatoire français des conjonctures économiques (OFCE-Sciences Po)

En savoir plus :

Université Lumière Lyon 2

Rencontre « Matîn ! » avec Eva Roussel

RRencontre « Matîn ! » avec Eva Roussel

« Mâtin, quel journal ! » c’est un média numérique dessiné, diffusé uniquement en ligne quotidiennement sur Instagram pour aborder la protection de la planète de manière ludique et décalée. Chaque matin, dessinateurs et dessinatrices vous proposent un sujet court sous forme de strip nourri par l’actualité.

Parmi ces artistes, Eva Roussel est lyonnaise et écologiste, autrice de « Tout va bien, enfin ça va aller » avec Bruno Isnardon. Elle participe à « Mâtin, quel journal ! » avec sa série Switch! qui traite d’écoféminisme, de solastalgie, de notre rapport à la nature…

Clothilde Palluat, rédactrice en chef de « Mâtin ! » et Eva Roussel seront nos invitées pour parler de ce nouveau média original et de la manière dont la BD peut inspirer la transition écologique.

Pour l’écoféminisme, « tout est relié » | The Conversation

PPour l’écoféminisme, « tout est relié » | The Conversation

Abolir les frontières entre nature et culture, c’est l’un des projets de l’éco-féminisme

Le terme « écoféminisme », forgé par Françoise d’Eaubonne en 1974, est associé à un mouvement social anglophone né aux États-Unis et au Royaume-Uni dans les années 1970-80, et continue à essaimer aujourd’hui. L’objectif militant de l’écofeminisme consiste à éveiller les consciences sur les deux grandes questions intrinsèques à son concept : la crise environnementale et le féminisme.

Selon la Déclaration d’unité de WLOE (Women for Life on Earth) en 1980, les écoféministes affirment voir « des liens entre l’exploitation de la terre et de ses populations et la violence physique, économique et psychologique perpétrée envers les femmes », et veulent « comprendre et surmonter les divisions historiques basées sur la différence de race, de degré de pauvreté, de classe sociale, d’âge et de sexe ».

La visée du mouvement est donc double : la prise de conscience de l’équation « domination des femmes/domination de la nature », et sa traduction en exigences de « réinvention de l’histoire » et de « réappropriation de la place des femmes dans le monde ». Y compris la réappropriation de leurs qualités présupposées féminines et pour cela trop souvent dénigrées ou peu valorisées (du soin des proches à la maternité, du rapport aux plantes à la sensibilité…).

Un angle d’étude insolite

Aborder l’écoféminisme (certains l’appellent « féminisme écologique ») sous l’angle anthropologique permet de montrer ces dynamiques même au cœur des groupes humains étudiés. Être anthropologue, voire ethnographe dès lors qu’il s’agit d’appliquer directement la méthode d’investigation anthropologique dans la proximité côte à côte avec ses interlocuteurs de terrain, ce n’est pas observer du haut d’une tour d’ivoire mais bien s’insérer dans une population donnée, en faire partie au quotidien pour une période plus ou moins longue, et y découvrir, chemin faisant, des aspects des phénomènes qui intéressaient au préalable au chercheur, ou en découvrir de nouveaux. C’est l’« observation participante ».

Dès lors, il s’agit de définir, pour chaque culture, ses propres « systèmes symboliques qui rendent le monde signifiant ». Par exemple, le célèbre anthropologue C. Lévi-Strauss avait compris que la conformation du village de Kejara des indigènes Bororo (au Brésil), où la maison des hommes (baitemannageo) et les maisons possédées par les femmes sont situées respectivement au centre et à la périphérie circulaire de l’espace habité, servait à séparer les individus non seulement d’un point de vue physique, mais aussi en termes symboliques, en leur attribuant de différents rôles sociaux selon les catégories. Ainsi, les femmes sont exclues des rites religieux réservés aux hommes dans leur « maison », tandis qu’elles ont à cœur la gestion de la résidence et de la vie conjugale.

En anthropologie, il faut en particulier distinguer les données relevant du point de vue affirmé par les interlocuteurs de celles inhérentes aux analyses et interprétations du chercheur.

C’est de cette façon que j’ai travaillé avec les deux associations en territoire vaudois de mon terrain : les femmes de la Maison pour agir et à Bricologis revendiquent des valeurs et pratiques participatives relatives aux champs de l’« écologie », la « solidarité » et du « bricolage » pour l’amélioration du cadre de vie de proximité.

En entrant dans les coulisses de ces associations, j’y ai découvert des représentations révélatrices de traits féministes. Alors, comment ces femmes se révèlent-elles comme écoféministes ? Comment, d’ailleurs, se comporte l’ethnographe face à elles, et vice-versa ?

S’émanciper de la nature…

Ces femmes mettent en place une série d’actions collectives mettant en avant un éthos écologique commun et aux saveurs locales : des ateliers de cuisine anti-gaspillage alimentaire (au premier rang) à ceux de cosmétiques « faits soi-même » ; mais aussi les repas partagés, occasions de goûter des soupes aromatiques ou des cakes truffés de fruits et légumes « glanés » (récupérés des magasins), tout en entretenant des amitiés de quartier de longue date.

Alors, s’enchaînant, selon les journées, les phases méticuleuses et conviviales de création de masques à l’argile verte, de « pâtes à tartiner » à partir du mixage de dattes, miel et lait, de déodorants composés de cires naturelles et d’huiles essentielles, de tartines de ratatouille à base de poivrons, courgettes et aubergines étalés sur un fond léger de crème chantilly.

Le tout rythmé par des moments de dégustation ou d’échange de récits de vie ou d’impressions éclatantes. « Oh que c’est bon ce jus de pomme ! » ; « mes enfants ils seraient venus, ils adorent cuisiner » ; « on est bien ici, entre nous… » ; « c’est malheureux mais c’est ça en fait, on a toujours mis les femmes à la cuisine alors que les meilleurs pâtissiers c’est les hommes. Les pâtissiers c’est les mecs ! ».

C’est là que le noyau dur de l’écoféminisme se construit au fil des rencontres. Puisque la « nature » n’est pas fixe, mais changeante, elle se recrée dans les recettes. Et parce que ce sont des femmes qui la transforment grâce à leur créativité et leur maîtrise technique, elles s’émancipent de ce naturalisme millénaire, conception masculine dominatrice, qui associe les femmes à une idée de nature passive et inférieure à la culture.

Elles mêlent librement autonomie personnelle et coopération, mais aussi tradition et innovation en reproduisant des recettes du passé, de l’époque de leurs parents, à l’aide d’outils électromécaniques modernes (blenders, mixeurs plongeants, toasters). La nature est de ce fait culturalisée, elle devient une élaboration active dans un vocabulaire écologique qui lie les membres du groupe ; elle est proche finalement de la vision féminine du « care », qui critique à bas bruit le stigmate naturaliste de la passivité.

Travailler dans un groupe féminin

Étant presque le seul homme dans les groupes des deux associations, il me fallait combattre un double « danger » hantant les milieux féministes : celui de rejouer la domination masculine, mais aussi celui, statutaire, que représentait ma casquette de chercheur. On sait qu’un des défis de toute enquête ethnographique est de réussir à réduire le fossé social séparant l’enquêteur des enquêtés, de sorte que ceux-ci ne soient pas instrumentalisés en « simples représentants de leur culture ».

Pour travailler dans de bonnes conditions, je devais donc prendre part aux actions, sans être ni intrusif ni tout à fait distancié, écouter et m’intégrer aux conversations, cuisiner, grignoter « écolo ».

J’ai pu vivre de l’intérieur cette volonté, entre « sœurs », à impacter, même à petite échelle, le microcosme local par des habitus plus écologiques. Ce sont là encore des empreintes du « care », ce phénomène transfrontalier qui appelle à unir les femmes militantes dans une quête de connaissances partagées, de tissage de réseaux, de combat face aux catastrophes environnementales ; une quête qui aspire à abattre les frontières entre les être vivants et les non-vivants, entre les femmes et les hommes.

Un déplacement de perspective

Le pouvoir d’agir, indépendamment des fronts où on agit, n’est pas le monopole des hommes. Du seul « privilège » accolé à l’Homme de changer le monde à la possibilité pour chaque femme, pour elle-même et pour les autres, de s’approprier le monde, c’est ce déplacement de perspective très concret que m’a appris ce terrain.

Ce féminisme écologique est un carburant qui vise au bien-être de tous, hommes et femmes, en rejetant les grandes divisions par le biais d’une écologie fluide qui mêle sensibilité et rationalité, tradition et innovation, nature et culture, « ego » et « nous », féminin et masculin. C’est cela que voulaient dire Médaline, Radhia et Olympe en me déclarant non sans emphase : « Ici, Alessandro, tout est relié ».The Conversation

 

Auteur : Alessandro Marinelli, Doctorant en anthropologie, Université Lumière Lyon 2

Cet article a été publié dans le cadre de la Fête de la science 2020 dont The Conversation France est partenaire. Cette édition avait pour thème : Planète Nature ?

Cet article est republié à partir de The Conversation sous licence Creative Commons >>> Lire l’article original.