Pop’Sciences répond à tous ceux qui ont soif de savoirs, de rencontres, d’expériences en lien avec les sciences.

EN SAVOIR PLUS

« Tisser la vie à travers les générations » : une soirée avec Tim Ingold

«« Tisser la vie à travers les générations » : une soirée avec Tim Ingold

L’avenir est-il sur le point de se refermer ou peut-être s’ouvre-t-il vers de nouveaux horizons ? L’origine de notre difficulté à faire face à l’avenir pourrait-elle résider dans notre façon de penser les générations ?

On a tendance à imaginer les générations comme des couches, se succédant comme des feuilles dans une pile. Bien qu’historiquement récente, cette vision multidimensionnelle constitue une toile de fond largement incontestée pour les discussions sur l’évolution, la vie et la mort, la longévité, l’extinction, la durabilité, l’éducation, le changement climatique et une foule d’autres sujets d’intense préoccupation contemporaine.

Et si nous devions plutôt penser aux générations comme s’enroulant les unes autour des autres sur leur longueur, plus comme des fibres dans une corde que des feuilles empilées ?

Dans cette discussion, nous suggérerons qu’un retour à l’idée que la vie se forge dans la collaboration de générations qui se chevauchent pourrait non seulement apaiser certaines de nos angoisses, mais aussi offrir une base durable pour une coexistence future. Mais cela pourrait signifier devoir abandonner notre foi à la fois dans le caractère inévitable du progrès et dans la capacité de la science et de la technologie à protéger l’humanité des impacts environnementaux. Un monde parfait n’est pas au coin de la rue, et nos ennuis ne finiront jamais. Néanmoins, tant que la vie continue, il y a de l’espoir pour les générations à venir.

Une soirée dans le cadre de « A l’Ecole de l’Anthropocène » organisée par l’Ecole urbaine de Lyon en janvier 2023.
>> Avec la participation de :
  • Tim INGOLD (Royaume-Uni), anthropologue et auteur
  • Stéphane FRIOUX, adjoint au maire de Villeurbanne (culture, universités et vie étudiante), qui représentera Cédric VAN STYVENDAEL, maire de Villeurbanne et vice-président à la Culture de la Métropole.
  • Animé par Michel LUSSAULT, géographe et directeur de l’École Urbaine de Lyon.
>> Regarder la vidéo de la soirée :

©Photo : Mélania Avanzato.

>> Pour plus d’information rendez-vous sur le site :
Lyon

Cycle de médiation – Bien vieillir en ville et liens intergénérationnels

CCycle de médiation – Bien vieillir en ville et liens intergénérationnels

Le vieillissement de la population française est un enjeu majeur auquel acteurs publics, privés et associatifs cherchent à répondre. Si aujourd’hui une personne sur quatre est âgée de plus de 60 ans, il s’agira d’un tiers en 2060, ce qui est susceptible d’entraîner d’importantes évolutions socio-économiques. Acteurs territoriaux et chercheurs se sont intéressés à la question et invitent à trouver des moyens de retarder le plus possible l’entrée des seniors dans la dépendance afin d’alléger les dépenses publiques associées au soin et à la santé. Il faut que les villes se saisissent de cet enjeu au niveau local, afin d’en évaluer les circonstances et d’y répondre de manière appropriée.

La vieillesse est toutefois souvent considérée comme incompatible avec la ville, jeune, active et bruyante. En milieu urbain les aînés font face à de nombreux obstacles et sont peu pris en compte lors de décisions d’aménagement, destinés davantage aux adultes professionnels travaillant en ville. Les seniors pourraient néanmoins grandement bénéficier de ce que les villes ont à offrir. Une offre de transport variée, des commerces et services de proximité accessibles, de nombreuses activités sociales et culturelles, des jardins publics et des courtes distances sont au cœur des besoins des personnes âgées, leur offrant davantage d’autonomie, d’indépendance et d’opportunités de maintenir des liens sociaux et de prévenir l’isolement. Il apparaît alors nécessaire de se libérer de l’opinion selon laquelle ville et vieillesse sont incompatibles et de s’interroger sur les manières de rendre les centres urbains plus accueillants pour les aînés.

 

Dans le cadre de la Semaine Bleue des Seniors, tenue à Lyon du 8 au 14 octobre 2018, le TUBÀ s’intéresse à cet enjeu de vieillissement de la population, en se concentrant tout particulièrement sur trois thématiques : l’intergénération, la mobilité des seniors et les gérontechnologies.

 

Face à l’isolement, la nécessité de recréer du lien

Chaque génération fait face à des défis et à des besoins qui lui sont propres, possède des capacités et expériences différentes et pourrait bénéficier en cela d’une entraide avec les autres. Ainsi, une ville intergénérationnelle cherche à répondre aux besoins de chacun tout en encourageant l’entraide et l’interaction entre personnes d’âges différents. Les seniors d’aujourd’hui et de demain sont qualifiés et ont des compétences qu’il pourrait être bénéfique de recycler et d’utiliser dans la société, par exemple au travers du bénévolat et d’activités sociales, culturelles ou politiques. Pour les seniors, l’intergénération représente une opportunité de renforcer les liens sociaux et de minimiser le sentiment d’isolement. Pour les jeunes, ceci entraîne une meilleure confiance en soi, de meilleurs résultats scolaires et finalement une meilleure insertion sociale et professionnelle. La présence de différentes générations au sein d’un même espace permettrait de lutter contre l’âgisme, et de construire un tissu social plus cohésif.

Dans l’espace privé, cette dynamique intergénérationnelle se manifeste au travers de logement ou d’immeubles partagés par des personnes d’âges variés. D’une part, une colocation intergénérationnelle permet de réunir des seniors propriétaires et des jeunes étudiants ou jeunes ménages cherchant à réduire leur loyer en échange de services tels que des courses, de la compagnie ou des tâches ménagères. D’autre part, les immeubles intergénérationnels accueillent jeunes, adultes, familles et aînés dans des habitations différentes. Des échanges de services peuvent alors se mettre en place entre voisins, comme la garde d’enfants, le tutorat, etc.

Dans l’espace public, on encourage la recherche d’un équilibre entre des espaces multifonctionnels permettant une diversité d’usages et des services destinés à une génération en particulier. Ainsi, une école primaire destinée aux enfants en semaine pourrait se transformer en lieu communautaire et associatif les weekends, offrant à des générations variées l’opportunité de se réunir dans le cadre d’activités et d’événements destinés à tous. Si jeunes et aînés sont aujourd’hui peu pris en compte dans l’aménagement urbain, il est important qu’ils soient invités à participer davantage à la conception et gestion des espaces qui leur sont destinés. Après tout, puisque ceux sont eux qui passent le plus de temps dans leur quartier, pourquoi devraient-ils être les derniers à participer à la prise de décision ? Une ville intergénérationnelle est alors une ville où non seulement de nombreuses générations se côtoient et collaborent, mais où elles s’investissent toutes pour façonner leur environnement et son futur.

 

Mobilité et déplacements

Pour les personnes âgées, la mobilité est le garant de liens sociaux et d’autonomie. Conduire, prendre les transports en commun ou encore marcher leur permet de participer à des activités sociales, de continuer leurs loisirs, et de lutter contre l’isolement. Avec l’âge, des déficiences physiques et cognitives viennent restreindre les déplacements et leur zone de vie. L’arrêt de la conduite, souvent prématurée suite à une sous-estimation de leurs capacités, entraîne les seniors dans la dépendance et les pousse à se tourner vers des formes alternatives de mobilité. L’usage des transports en commun est parfois limité par de nombreux défis, tels que leur fréquence de passage, la présence de sièges à la station, ainsi que la disponibilité des informations sur l’offre de transport.

Le dernier kilomètre est également un enjeu clef : certains aînés craignent de s’aventurer dans des espaces peu sécurisés et mal aménagés, craignant de tomber ou d’être agressé. La mise en place de services d’accompagnements encouragerait les seniors à se déplacer en transport en commun ou sur de courtes distances. En somme, de nombreuses solutions sont disponibles pour faciliter les déplacements des seniors. Il s’agirait désormais de centraliser l’information sur les modes de mobilité alternatifs afin de faciliter la recherche et d’adapter les services aux besoins spécifiques de chaque personne âgée.

 

Gérontechnologies

Les nouvelles technologies de l’information et communication, lorsque destinées à créer de meilleurs cadres de vie pour les personnes âgées et à faciliter leur soin, sont parfois nommées gérontechnologies. De nombreux outils ont été conçus, offrant une variété de services. Certains cherchent à compenser les déficiences des seniors ou à stimuler leurs capacités physiques ou mentales. D’autres cherchent à maintenir du lien social en fournissant des informations sur les activités sociales et culturelles disponibles, des moyens de communiquer facilement avec des proches. Facilitée par les nouvelles technologies, la mobilité inversée consiste à faire venir biens et services au domicile des personnes âgées et semble être une solution intéressante pour les seniors pour qui se déplacer est devenu beaucoup trop contraignant. Les tâches des aidants familiaux peuvent également être allégées par certaines technologies en lien avec le lieu de vie du senior, telles que la télé-sécurité ou la domotique.

Il ne faut toutefois pas croire que la technologie est la réponse à tous les maux des personnes âgées. La fracture numérique, creusée par les expériences professionnelles, les ressources ou les lieux de vie, empêche parfois certaines personnes de se servir de ces technologies par manque de compétences. D’autres refusent tout simplement de s’en servir, refusant de s’y intéresser ou de modifier leur mode de vie. Enfin, malgré les bénéfices qu’elles pourraient apporter, un certain stigmate est associé aux gérontechnologies. L’utilisation de ces technologies doit être appropriée et réfléchie, puisqu’elle peut renforcer le sentiment d’être vieux : en s’en servant les seniors reconnaissent leurs déficiences cognitives ou physiques que le numérique cherche à compenser.

 

Le TUBA propose

L’intergénération, la mobilité et les gérontechnologies sont des thématiques complexes mais qui doivent toutefois être discutées et explorées afin de s’adapter au vieillissement de la population française. C’est pourquoi le TUBA a choisi de s’y intéresser et d’organiser des activités afin de sensibiliser un public varié. Si ces sujets vous intéressent et si vous désirez en apprendre davantage nous vous invitons à découvrir les événements suivants :

  • Une table-ronde sur le numérique comme outil facilitant les déplacements des seniors
  • Une table-ronde sur les liens intergénérationnels
  • Un atelier pour penser et construire une ville intergénérationnelle (dates à venir)
  • Un mini-salon des objets connectés (date à venir)

LIENS INTERGÉNÉRATIONNELS : APPRENDRE ET JOUER AVEC DES ÉCRANS DANS DES LIEUX PUBLICS

LLIENS INTERGÉNÉRATIONNELS : APPRENDRE ET JOUER AVEC DES ÉCRANS DANS DES LIEUX PUBLICS

Le projet ITAC  (Interactions inTergénérationnelles Avec éCrans) est une collaboration scientifique entre le laboratoire ICAR, la Bibliothèque Municipale de Lyon, l’Université Lyon 3 et l’équipe ELICO. Il a pour objectif d’étudier les utilisations numériques intergénérationnelles proposées par la BML en se centrant sur les aspects relationnels, linguistiques et éducatifs associés à ces interactions et à leur médiation par les professionnels. Les analyses pluridisciplinaires relèveront de l’analyse interactionnelle, de l’information-communication et des sciences de l’éducation.

Cette journée d’étude sur le thème « liens intergénérationnels : apprendre et jouer avec des écrans dans les lieux publics » clôturera 2 ans de travaux de recherche menés par un groupe d’universitaires chercheurs de l’ENS Lyon et de Lyon 3.

Elle se tiendra :

vendredi 15 décembre de 8h à 18h à la salle de conférences du bâtiment Buisson de l’ENS de Lyon (Institut Français de l’éducation)