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EN SAVOIR PLUS

Festival entre Rhône et Saône | Édition 2024

FFestival entre Rhône et Saône | Édition 2024

Un festival à la découverte de l’eau ! Nous traversons leurs ponts, nous flânons le long de leurs berges, nous empruntons leurs quais, mais que savons-nous vraiment du Rhône et de la Saône ? Leur prête-t-on toute l’attention qu’ils méritent ? Le Festival Entre Rhône et Saône invite à les observer de plus près pour mieux les célébrer, les découvrir et les protéger.

Lyon est née de la confluence entre le fleuve Rhône et la rivière Saône. De cette ligne de vie devenue une voie de communication majeure, Lyon a tissé son histoire, tirant avantage de cette double ascendance pour devenir un carrefour économique, industriel et culturel.

Le Festival Entre Rhône et Saône est l’occasion de retrouver cette histoire, de renouer avec des traditions ou des usages, festifs ou rituels, de redécouvrir l’histoire de Lyon à travers ses cours d’eau, en remontant le temps jusqu’à Lugdunum.

>> Retrouvez-nous, ainsi que nos partenaires, lors d’activités organisées pour ce festival :

  • Pop’Sciences propose une animation autour de la pollution par le plastique, Plastique : de nos poubelles à la mer.

Au travers de jeux, d’expériences, de rencontres et d’échanges, venez en savoir plus sur la pollution plastique, mais surtout sur les solutions qui s’offrent à nous pour la réduire !

Vous aurez aussi l’occasion d’explorer le sujet de l’eau, son fonctionnement et l’importance de préserver cette précieuse ressource. Rendez-vous sur notre stand pour discuter de ces thématiques !
L’Université de Lyon se mobilise grâce à Pop’Sciences, ainsi que son école universitaire de recherche sur l’eau et les hydrosystèmes, H2O’Lyon, pour vous proposer une rencontre avec des médiateurs et des professionnels de ces questions.

> Plastique : de nos poubelles à la mer | En continu.

 

©ébulliscience

Atelier sur le cycle de l’eau et la pollution.

À l’aide de la démarche d’investigation – observation, hypothèses, test – découvrez le cycle de l’eau et l’impact d’une marée noire. Les médiateurs d’ÉbulliScience vous donneront ensuite la possibilité de créer vos propres expériences pour comprendre les mécanismes impliqués dans le phénomène de rétention des sols et la pollution des nappes phréatiques. Que devient l’eau après être absorbée par la terre ? Quel est l’impact de la pollution ? Peut-il y avoir plusieurs types de pollution ? Quelles sont les conséquences sur l’environnement et la biodiversité : les animaux, les végétaux, les humains ?

> Cycle de l’eau et pollution | À 11h – 13h – 14h15 – 15h30 (durée : 1h) – Capacité : 20 personnes – Sur inscription

©Ebulliscience

Atelier sur les capacités de l’eau.

Grâce à la démarche d’investigation – observation, hypothèses, test – le public est amené à manipuler, essayer, se tromper, recommencer, comprendre !
Avec l’accompagnement de nos médiateurs·trices, le public se met dans la peau de scientifiques. Que va-t-il se passer si… ? Se poser des questions, faire appel à son esprit critique et sa curiosité, tester par soi-même pour comprendre les phénomènes physiques qui nous entourent. De nombreuses expériences seront à disposition pour faire de la science en s’amusant.

> Les capacités de l’eau| En continu.

 

©DR

L’ancienne usine des eaux de Saint-Clair forme à l’origine un important complexe dont subsistent :
• une pompe pratiquement complète comprenant le cylindre vapeur, le balancier et la pompe proprement dite
• deux bassins filtrants à voûtes soutenues par une trentaine de piliers et une galerie d’aspiration
• un bâtiment néoclassique composé d’un corps central à deux niveaux abritant la pompe et de deux ailes symétriques.

Les pompes de Cornouailles de Lyon ont fonctionné jusqu’en 1910 et les bassins filtrants ont été utilisés jusqu’en 1976.
Guidés par un membre de notre association, vous pourrez découvrir :
• un historique de l’eau à Lyon
• une maquette du site de l’usine des eaux
• la pompe de Cornouailles et son fonctionnement
• le musée Bonarelli
• un bassin filtrant.

> L’eau à Lyon, toute une histoire |De 10h à 12h (duré : 2h) – Capacité : 36 personnes – Sur inscription

 

©DR

Partez à la découverte du monde complexe de la gestion des milieux aquatiques et de l’eau. Distribuées en 3 lots, les participants répartis par équipe de 5-7 doivent retrouver les liens entre les 42 cartes pour comprendre :
• les interactions entre le milieu naturel,
• les contraintes environnementales,
• les politiques publiques liées à cette thématique,
• les aménagements urbains,
• les impacts de l’homme sur le milieu
Le public sera amené, dans un esprit ludique, à placer différentes cartes de jeu sur une fresque, avec l’aide et l’expertise des étudiants du master, qui par leur médiation doivent aider à la bonne compréhension des enjeux de l’atelier.

> Fresque lyonnaise des milieux aquatiques |De 10h à 15h (duré : 1h) – Capacité : 15 personnes – sur inscription

 

>> Pour en savoir plus sur le festival :

Entre Rhône et Saône

De l’assiette à l’océan | Ciné-débat

DDe l’assiette à l’océan | Ciné-débat

Et si notre alimentation pouvait sauver l’océan ?

C’est la question à laquelle répond ce documentaire produit par l’association Blutopia qui veut encourager les citoyens à agir pour préserver l’océan depuis leur assiette.

Avec ce documentaire et différents outils pédagogiques, elle apporte des solutions concrètes pour allier plaisir de bien manger et préservation du vivant.

  • Projection du documentaire « De l’assiette à l’océan » : De Malaury Morin et Julien Gerbet, 2022, 1h30.
  • Débat : en présence du réalisateur Julien Challandes, co-fondateur de Blutopia et d’Axelle Durand, diététicienne comportementale.

Organisé par : Ciné Mourguet

En partenariat avec :  l’AGUPE

>> Pour plus d’information rendez-vous sur le site :

Agupe

Fleuves, Humains et Océan – Un récit commun | Escale Tara à Lyon

FFleuves, Humains et Océan – Un récit commun | Escale Tara à Lyon

Le récit commun des fleuves, des humains et de l’Océan évolue au fil des siècles. Il témoigne des choix qui ont façonné notre histoire commune. Il nous rappelle que notre interdépendance avec la nature est indéniable, que chaque action que nous entreprenons a des répercussions à grande échelle.

Le récit continue de s’écrire, et il est entre nos mains de décider quelle sera la prochaine page de cette histoire commune des fleuves, des humains et de l’Océan.

Table ronde donnée dans le cadre de l’escale de la Fondation Tara Océan à Lyon et programmée dans le cadre du week-end thématique “Du fleuve à l’Océan”.

Intervenants :

  • Gilles Armani, anthropologue du fleuve | Université Lyon 2
  • Gilbert Cochet, biologiste et naturaliste, auteur de Fleuves et rivières sauvages au fil des réserves naturelles de France (Delachaux et Niestlé, 2010) et Le Grand-Duc d’Europe (Delachaux et Niestlé, 2006)| Attaché au Muséum national d’Histoire naturelle
  • Jean-Louis Michelot, géographe et naturaliste, auteur de Sur le Rhône (éditions du Rouergue), directeur de l’agence centre-est d’ECOSPHERE.

Modérée par : Erik Orsenna, écrivain, académicien,  Président d’Initiatives pour l’Avenir des Grands Fleuves (IAGF).

>> Nous vous invitons à revivre cet événement grâce à la vidéo de la conférence :

>> Voir la vidéo sur la chaine YouTube :

Tara océan

Fleuves, Humains et Océan – Un récit commun | Escale Tara à Lyon

FFleuves, Humains et Océan – Un récit commun | Escale Tara à Lyon

Le récit commun des fleuves, des humains et de l’Océan évolue au fil des siècles. Il témoigne des choix qui ont façonné notre histoire commune. Il nous rappelle que notre interdépendance avec la nature est indéniable, que chaque action que nous entreprenons a des répercussions à grande échelle.

Le récit continue de s’écrire, et il est entre nos mains de décider quelle sera la prochaine page de cette histoire commune des fleuves, des humains et de l’Océan.

Table ronde donnée dans le cadre de l’escale de la Fondation Tara Océan à Lyon et programmée dans le cadre du week-end thématique “Du fleuve à l’Océan”.

Intervenants :

  • Gilles Armani, anthropologue du fleuve – Université Lyon 2. Ses recherches s’intéressent notamment à l’analyse des relations fleuve/ville et territoire ou encore aux constructions sociales et perceptions des objets de nature.
  • Gilbert Cochet, biologiste et naturaliste ; il est attaché au Muséum national d’Histoire naturelle, expert au Conseil de l’Europe, président du Conseil scientifique de la réserve naturelle des Gorges de l’Ardèche. Dans la collection « Mondes sauvages », il a déjà publié, avec Stéphane Durand, Réensauvageons la France (2018). Il est aussi l’auteur de Fleuves et rivières sauvages au fil des réserves naturelles de France (Delachaux et Niestlé, 2010) et Le Grand-Duc d’Europe (Delachaux et Niestlé, 2006) ;
  • Jean-Louis Michelot, géographe et naturaliste, auteur de Sur le Rhône (éditions du Rouergue), directeur de l’agence centre-est d’ECOSPHERE. Il a consacré sa vie professionnelle à la prise en compte de la nature dans l’aménagement du territoire.

Modérée par : Erik Orsenna, écrivain, académicien,  Président d’Initiatives pour l’Avenir des Grands Fleuves (IAGF).

 

>> Pour en savoir plus sur la conférence et la programmation de l’escale de Tara à Lyon :

Escale Tara à Lyon

La conférence sera également retransmise en direct (inscription en distanciel).

Trois regards sur le vivant | Escale Tara à Lyon

TTrois regards sur le vivant | Escale Tara à Lyon

La goélette Tara en Antarctique / ©Maeva Bardy – Fondation Tara Ocean

A l’occasion de l’escale de la Fondation Tara Océan à Lyon, une conférence sur Trois regards sur le vivant vous est proposée pour enrichir et décloisonner notre rapport à la nature.

Intervenants :

  • Gilles Boeuf, Professeur à l’université Pierre-et-Marie-Curie, Sorbonne Université, il a été président du Muséum national d’Histoire naturelle de février 2009 à août 2015 et professeur invité au Collège de France en 2013-2014, sur la chaire Développement durable, environnement, énergie et société.
  • Baptiste Morizot, est écrivain et maître de conférence en philosophie à l’université d’Aix-Marseille. Ses travaux, consacrés aux relations entre l’humain et le vivant s’appuient sur des pratique de terrain, notamment de pistage de la faune sauvage. Il défend la possibilité d’établir des relations entre les humains et les autres vivants, qui échappent aux modèles traditionnels (gestion, régulation quantitative, sanctuarisation), sous la forme de ce qu’il appelle une « diplomatie ». Il a écrit Les Diplomates. Cohabiter avec les loups sur une autre carte du vivant (2016), L’inexploré (2023) et, chez Actes Sud dans la collection « Mondes sauvages », Sur la piste animale (2018) et Manières d’être vivant (2020).
  • Philippe Roch, homme politique suisse. Il a dirigé le WWF Suisse puis l’Office fédéral de l’environnement, présidé le comité pour l’Afrique du WWF international, co-présidé le Fonds pour l’environnement mondial et été membre du conseil d’administration de l’UNITAR.

>> Pour en savoir plus sur la conférence et la programmation de l’escale de Tara à Lyon :

Escale Tara à Lyon

La conférence sera également retransmise en direct (inscription en distanciel).

©Fondation Tara Océan

Plongée dans la lumière des océans | Un article Pop’Sciences

PPlongée dans la lumière des océans | Un article Pop’Sciences

Au large de Toulon, Kameleon et Lynx sont prêts à ouvrir les yeux. Les deux objectifs qui équipent la « biocaméra » conçue à l’IP2I de Lyon ont pour mission d’observer les organismes bioluminescents peuplant les abysses. Ils ont accompagné l’immersion d’un petit robot en février dernier. Récit en mer depuis le navire.

Un article de Caroline Depecker, journaliste scientifique
pour Pop’Sciences – 24 mai 2022

Ce lundi 7 février, il fait froid au petit matin dans le laboratoire de cultures biologiques du « Pourquoi Pas ? ». Le navire océanographique, l’un des plus grands de la flotte Ifremer, stationne à 40 kilomètres au large de Toulon. En attendant la prochaine mise à l’eau de matériels scientifiques, la biologiste Marthe Vienne et moi, nous sommes isolées pour étudier le plancton récolté quelques heures plus tôt. Notre objectif : observer sa bioluminescence, c’est-à-dire les signaux lumineux qu’il émet naturellement. Dans le laboratoire, c’est le noir absolu. Bien que je sache le cristallisoir rempli d’eau de mer en face de moi, je ne distingue tout d’abord… rien. Je cligne des yeux, comme la biologiste l’a recommandé, pour dissiper toute trace de lumière rémanente sous mes paupières et laisse mes pupilles s’adapter peu à peu.

écran de bord indiquant la profondeur de la mer sous le navire

2400 mètres, la profondeur à atteindre pour chaque matériel immergé. / © C.Depecker

Soudain, un flash bleu ! Puis un deuxième, un troisième… « Et celui-ci, l’as-tu vu ? » « Où ? » « Là ! » C’est un véritable feu d’artifice auquel nous assistons avec enthousiasme. Dans leur bassin de fortune, de minuscules crustacés bioluminescents se livrent à un ballet improvisé. On les appelle copépodes. A la base de la chaîne alimentaire marine, ces animaux planctoniques profitent des courants du milieu ambiant pour se déplacer. Tout à coup, mon regard accroche un corps fuselé : un petit mobile couleur cyan se déplace vers la droite, il suit l’horizontale. S’éteignant souvent, l’objet lumineux est difficile à suivre. « C’est un Euphausiacé, autrement dit du krill, commente Marthe. Le filet l’a remonté depuis la profondeur de 100 mètres, ce qui est peu courant ». Cet autre crustacé, à l’apparence de crevette, est la nourriture privilégiée des baleines.

Un robot détecteur de bioluminescence

Étudiante en master 2 d’océanologie, Marthe Vienne est venue en mer Méditerranée pour mettre au point différents protocoles expérimentaux. La mission scientifique à laquelle elle participe entre dans le cadre des études menées par Séverine Martini, chercheuse à l’Institut océanologique de Marseille (MIO) et spécialiste en bioluminescence marine. Depuis une semaine, le « Pourquoi Pas ? » contribue au déploiement d’un observatoire câblé pluridisciplinaire, baptisé EMSO-LO, dont une partie est appelée à résider au fond de la mer. Plusieurs instruments de mesure dédiés aux géosciences et aux sciences de la mer sont ainsi immergés sur la plaine abyssale méditerranéenne, à 2400 mètres de profondeur. Parmi eux, BathyBot, un robot chenillé bardé de capteurs et capable d’arpenter l’espace sédimentaire.

Premier dispositif immergé, le jeudi 3 février, BathyBot est muni d’une caméra haute sensibilité lui permettant de détecter la lumière émise par les organismes peuplant les abysses. Une des tâches confiées au véhicule opéré depuis la surface sera, lors de ses explorations prochaines, de surveiller cette bioluminescence. « Celle-ci augmente parfois brusquement suite aux mouvements de masses d’eau qui apportent aux eaux profondes de l’oxygène et des nutriments, « boostant » ainsi l’activité biologique, commente Christian Tamburini, responsable de la mission scientifique et chercheur CNRS en microbiologie au MIO. L’idée que nous poursuivons, Séverine et moi, est de suivre le phénomène en continu avec le robot, et d’évaluer dans quelle mesure les bactéries bioluminescentes en sont majoritairement responsables, ou pas ».

Bathybot sur le pont arrière du navire avant sa mise à l'eau

A l’abri dans sa station d’accueil, le robot BathyBot attend son immersion sur le navire. Crédits Cyril FRESILLON / MIO / CNRS Photothèque

La neige marine comme puits de carbone

Confortablement installé dans un des fauteuils du carré des officiers (la pièce faisant office de salon sur un navire, ndlr) du « Pourquoi Pas ? », le microbiologiste m’explique, à grand renfort de schémas, que ce paramètre lui permettrait de mieux comprendre comment fonctionne la pompe biologique océanique. Dans cette métaphore, le phytoplancton des océans – le plancton végétal – amorce une merveilleuse machinerie hydraulique en captant le CO2 de l’atmosphère durant sa photosynthèse. Cette première étape conduit, via la chaîne alimentaire marine, à la production de déchets organiques qui se déposent sur les fonds sédimentaires sous la forme de particules neigeuses et qui y restent emprisonnées. L’enfouissement de la neige marine, riche en matière carbonée, contribue pour partie à la séquestration du CO2 atmosphérique par les océans.

A côté de ce processus biologique, il existe une autre manière de séquestrer le dioxyde de carbone qui est, elle, physique : le CO2 atmosphérique se dissout naturellement dans l’océan et cette dissolution est favorisée à basse température. L’eau froide étant plus dense, elle plonge et emporte avec elle le CO2 dissous. Grâce au couplage de ces deux phénomènes, le poumon bleu de notre planète représente un gigantesque puits de carbone capable d’absorber jusque 30% du gaz carbonique émis par les activités humaines.

Une vigie sous-marine faite de titane

Si les scientifiques savent quantifier le stock de matière carbonée représenté par la pompe biologique, ils n’en connaissent pas clairement les mécanismes à l’œuvre. Or, d’après Christian Tamburini, le rôle des bactéries bioluminescentes vivant à la surface des particules de neige marine a été largement négligé dans les études jusqu’à présent. Et pour le chercheur, dans le contexte du changement climatique, collecter des données sur le sujet apparaît essentiel afin d’améliorer les modèles simulant l’évolution de l’océan et du climat. Lui et Séverine Martini ont à cœur d’explorer cette thématique de recherche au MIO.

Homme de quart suveillant un écran à la passerelle du navire plongée dans le noir

Observation des instruments de navigation dans la timonerie. Crédits : Cyril FRESILLON / MIO / Ifremer / CNRS Photothèque

 

A l’affût des moindres signaux lumineux exprimés dans les abysses, BathyBot ne sera pas seul. Sorte de vigie placée dans le champ d’exploration du robot, la « biocaméra » développée à l’Institut de physique des deux infinis (IP2I) de Lyon, par le physicien Rémi Barbier et son équipe, l’accompagnera dans sa tâche. La biocaméra consiste en un jeu de deux caméras, l’une baptisée Kameleon pour des prises de vue couleur et l’autre nommée Lynx pour des images en noir et blanc. Leur association permettrait de reconstruire des images tridimensionnelles des organismes bioluminescents entrant dans leur champ de vision. « Chaque objectif est contenu dans un tube en titane prévu pour résister à la corrosion et à l’énorme pression qui existe à 2400 mètres de profondeur, soit quelque 240 fois la pression atmosphérique », explique Carl Gojak, ingénieur de recherche au CNRS lors d’une excursion sur la plage arrière du « Pourquoi Pas ? ». Lui et ses collaborateurs de la Division technique de l’Institut national des sciences de l’Univers de Marseille ont été étroitement associés à la fabrication de l’ensemble des instruments de mesure d’EMSO-LO – dont la biocaméra. « Les deux tubes sont surmontés d’un éclairage à base de LEDs, montre le scientifique. Enfin, le tout est vissé à un trépied en acier mesurant un mètre trente de haut. L’ensemble posé sur le fond sera donc fixe ».

Descente mesurée dans les abysses

Ce mardi 8 février, à 21h, je me déplace à pas feutrés à l’étage le plus élevé du navire. Sur la passerelle du navire plongé dans l’obscurité, le silence est de rigueur pour ne pas troubler la manœuvre en cours : Carl Gojak assiste l’officier de quart dans le largage de la biocaméra. Celle-ci a entamé sa descente vers le fond à la nuit tombée. Le câble au bout duquel elle est accrochée a cessé de se dérouler. Elle est à quelques mètres du plancher océanique, et il s’agit maintenant de déplacer le navire, très lentement, pour la positionner selon les coordonnées GPS voulues.

Le visage éclairé par l’écran qui lui fait face, l’ingénieur a les yeux rivés sur des chiffres : 752 daN. Cette valeur exprime la tension exercée par la biocaméra et son lest sur le câble. Sa constance garantit que l’instrument n’a rencontré aucun obstacle sur son chemin. Le risque qu’elle percute un des instruments déjà posés sur le fond, BathyBot entre autres, est faible toutefois… la vigilance est requise. « On est potentiellement à 3 mètres de la cible ! Laisse filer le câble 5 mètres de plus », lance Carl Gojak. « OK, tu peux larguer ! » L’officier donne l’ordre alors à l’opérateur en charge du câble d’actionner le largueur acoustique. La valeur de l’écran affiche 400 daN de moins : le poids correspondant à la biocaméra. Celle-ci a été libérée ! Campée sur ses trois pieds, elle est parée à ouvrir les yeux.

Mais pour cela, il lui reste encore quelques semaines à patienter… : attendre l’intervention d’un navire câblier pour que le courant électrique en provenance de la côte à laquelle elle est reliée puisse lui parvenir, ainsi qu’aux autres appareils de mesure. La manœuvre pourrait avoir lieu ce début d’été*.

La suite est donc à venir… bientôt !

 

Début d’été 2022, le navire câblier doit se positionner au-dessus de l’observatoire océanographique pour réaliser une jonction câblée avec le détecteur de neutrinos voisin qui est déjà alimenté en courant. La connexion sera ensuite testée. Prochain article : « la biocaméra ouvre les yeux ». Rendez-vous en septembre sur Pop’Sciences.

 

>>> La biocaméra en images :

PPour aller plus loin

Comment la dentelle du Puy en Velay va sauver la barrière de corail !

CComment la dentelle du Puy en Velay va sauver la barrière de corail !

Deux utopies concrètes pour penser autrement l’économie des communs et le sauvetage de la barrière de corail en utilisant la dentelle du Puy.

David Vallat et Jérémy Gobé nous démontrent qu’en mettant en commun ses compétences et ses convictions, même les utopies peuvent se réaliser !

En 14 minutes, un condensé de la conférence de la Confluence des savoirs données par David Vallat et Jérémy Gobé.

Les poissons à l’épreuve du bruit | Visages de la science

LLes poissons à l’épreuve du bruit | Visages de la science

Vous êtes-vous déjà demandé comment était la vie sous l’eau, dans les fleuves ou les rivières? Vous imaginez peut-être une immensité silencieuse… et bien détrompez-vous !
Les activités humaines sont loin de permettre silence et quiétude pour les populations aquatiques.

Bateaux, sports nautiques, activités industrielles ou de détente, tout cela impact fort sur la vie des espèces aquatiques. Mais alors quelles sont les conséquences sur leur comportement ?

Émilie Rojas, doctorante au sein de l’Equipe de Neuro-Ethologie Sensorielle (ENES) à l’Université Jean Monnet – Saint-Étienne consacre ses recherches à ces questions. Le titre de sa thèse ? « Pollution sonore et invasions biologiques. Réponses multi-échelles des communautés aquatiques aux stresses multiples ».

Voici son portrait en vidéo :

Émilie Rojas, doctorante en 1re année au sein de l’ Équipe de Neuro-Ethologie Sensorielle (ENES), a eu la chance de faire partie des 10 doctorants sélectionnés par la coordination nationale de la Fête de la Science afin de présenter sa thèse en bande dessinée dans l’édition Planète Nature de Sciences en bulles.

A l’occasion de la Fête de la Sciences 2020, Émilie a échangé avec le public sur son travail de chercheuse en bioacoustique.

PPour aller plus loin

Migrations et droit maritime. Réglementations en eau trouble

MMigrations et droit maritime. Réglementations en eau trouble

Encore cette année, dès les prémices du printemps, la mer Méditerranée est le théâtre de mouvements migratoires depuis les continents africains et asiatiques, vers les premières côtes européennes. À quels droits et devoirs sont soumis les migrants en mer et les États qui les accueillent et/ou les interceptent ?

3 juillet 2020

Les migrants sont régulièrement mis à l’épreuve de droits qui se contredisent (maritime, internationaux, nationaux). Si le droit international des migrations donne le droit à chacun de partir de son pays et le droit maritime celui de naviguer en liberté, ils n’assurent en revanche pas le droit de poser le pied sur le sol d’un autre pays. Les réglementations se confrontent et laissent à la dérive de nombreux migrants qui ont choisi la mer pour quitter ou fuir leur pays d’origine.

Interview de Kiara Néri, directrice du Centre de Recherche en Droit international de l’Université Jean Moulin Lyon 3, réalisée dans le cadre du Pop’Sciences Mag « Océan. Une plongée dans l’invisible »

 

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