AAux origines du plancton, l’allié des océans | « Dis pourquoi ? » ©RCF radioDis Pourquoi ? est une chronique de vulgarisation scientifique de 5 minutes diffusée chaque mardi sur RCF Lyon à 11h50. Dis Pourquoi ? questionne et explore notre univers par les sciences. Chaque semaine, une ou un scientifique répond aux questions et dévoile ses travaux de recherche.> Émission du 20 mai 2025Vous pensiez que la forêt Amazonienne était la seule à pouvoir absorber une grande quantité de CO² sur la planète ? Si les forêts sont des puits de carbone importants, la mer et les océans en sont aussi grâce… aux planctons ! Des organismes vivants qui peuvent mesurer jusqu’à plusieurs mètres mais qui subissent le réchauffement climatique. Explications de Vincent Perrier, enseignant-chercheur en paléontologie à l’Université Claude Bernard Lyon 1 et membre du Laboratoire de Géologie de Lyon : Terre, Planètes, Environnement.Vincent Perrier intervient fréquemment pour présenter ses travaux auprès de collégiens et lycéens dans le cadre des projets Pop’Sciences Jeunes de l’Université de Lyon.Écoutez le podcast :>> Pour plus d’information, rendez-vous sur le site :RCF LyonPPour aller plus loinOcéan, une plongée dans l’invisible – Pop’Sciences Mag#6 – Juin 2020L’océan de l’anthropocène – Conférence de Catherine Jeandel, océanologue CNRS – Octobre 2021
MMicroplastiques : pourquoi sont-ils partout, même dans les bouches d’égouts ? Les bouches d’égout seraient-elles gardiennes défaillantes d’une pollution purement anthropique, qui a désormais franchi les barrières de nos corps humains ? Invisibles à l’œil nu mais omniprésents, les microplastiques s’infiltrent partout, jusque dans les entrailles de nos villes. Si l’on sait le plastique très présent dans les milieux marins, jusqu’à constituer des continents, on connaît moins son voyage insidieux depuis les bouches d’égout jusqu’aux écosystèmes aquatiques, sous la forme de microparticules. Pourquoi cette pollution est-elle plus présente en milieux urbains ? Quelles en sont les principales sources ? Quels sont les facteurs qui influencent leur transport dans les eaux pluviales ? Comment arrivent-ils jusqu’au milieu naturel ?Zoé Iannuzzi, en thèse au laboratoire DEEP (1) de l’INSA Lyon et au LEHNA (2) à l’ENTPE, s’intéresse de près aux origines de cette pollution en milieu urbain. À différentes échelles du territoire, elle a observé la présence de microplastiques, jusqu’à remonter à leurs portes d’entrées favorites : les avaloirs. Une enquête pluridisciplinaire originale pour les hydrologues urbains dont les recherches se sont souvent concentrées sur l’exutoire des bassins versants et un peu moins sur les points d’entrée des polluants.L’études des microplastiques : une science récenteDans l’histoire du plastique, la prise de conscience d’une pollution systémique aux microparticules est relativement récente. Mesurant entre 5 millimètres et 1 micromètre, la présence de microplastiques est mise en évidence au début des années 1970, dans les milieux marins. Plus récemment, la découverte de gyres de plastiques dans les océans Atlantique et Pacifique confirme l’existence d’une pollution chronique de notre écosystème. Leur origine continentale ne fait plus de doute : selon l’Office Français pour la Biodiversité, 80% des pollutions des océans proviennent du milieu terrestre. Ils sont issus de la fragmentation d’objets plus grands ou produits intentionnellement pour des usages industriels ou domestiques. « Beaucoup d’études ont été réalisées sur la contribution des grands fleuves internationaux à polluer les mers. Puis, les recherches se sont étendues aux villes pour démontrer que l’émission de microplastiques est principalement liée aux activités urbaines » introduit Zoé Iannuzzi. (…) >> Rendez-vous sur le site point2bascule.fr pour :LIRE LA SUITE DE L’ARTICLE
PPlongée dans la lumière des océans | Un article Pop’Sciences Au large de Toulon, Kameleon et Lynx sont prêts à ouvrir les yeux. Les deux objectifs qui équipent la « biocaméra » conçue à l’IP2I de Lyon ont pour mission d’observer les organismes bioluminescents peuplant les abysses. Ils ont accompagné l’immersion d’un petit robot en février dernier. Récit en mer depuis le navire.Un article de Caroline Depecker, journaliste scientifiquepour Pop’Sciences – 24 mai 2022Ce lundi 7 février, il fait froid au petit matin dans le laboratoire de cultures biologiques du « Pourquoi Pas ? ». Le navire océanographique, l’un des plus grands de la flotte Ifremer, stationne à 40 kilomètres au large de Toulon. En attendant la prochaine mise à l’eau de matériels scientifiques, la biologiste Marthe Vienne et moi, nous sommes isolées pour étudier le plancton récolté quelques heures plus tôt. Notre objectif : observer sa bioluminescence, c’est-à-dire les signaux lumineux qu’il émet naturellement. Dans le laboratoire, c’est le noir absolu. Bien que je sache le cristallisoir rempli d’eau de mer en face de moi, je ne distingue tout d’abord… rien. Je cligne des yeux, comme la biologiste l’a recommandé, pour dissiper toute trace de lumière rémanente sous mes paupières et laisse mes pupilles s’adapter peu à peu.2400 mètres, la profondeur à atteindre pour chaque matériel immergé. / © C.DepeckerSoudain, un flash bleu ! Puis un deuxième, un troisième… « Et celui-ci, l’as-tu vu ? » « Où ? » « Là ! » C’est un véritable feu d’artifice auquel nous assistons avec enthousiasme. Dans leur bassin de fortune, de minuscules crustacés bioluminescents se livrent à un ballet improvisé. On les appelle copépodes. A la base de la chaîne alimentaire marine, ces animaux planctoniques profitent des courants du milieu ambiant pour se déplacer. Tout à coup, mon regard accroche un corps fuselé : un petit mobile couleur cyan se déplace vers la droite, il suit l’horizontale. S’éteignant souvent, l’objet lumineux est difficile à suivre. « C’est un Euphausiacé, autrement dit du krill, commente Marthe. Le filet l’a remonté depuis la profondeur de 100 mètres, ce qui est peu courant ». Cet autre crustacé, à l’apparence de crevette, est la nourriture privilégiée des baleines.Un robot détecteur de bioluminescenceÉtudiante en master 2 d’océanologie, Marthe Vienne est venue en mer Méditerranée pour mettre au point différents protocoles expérimentaux. La mission scientifique à laquelle elle participe entre dans le cadre des études menées par Séverine Martini, chercheuse à l’Institut océanologique de Marseille (MIO) et spécialiste en bioluminescence marine. Depuis une semaine, le « Pourquoi Pas ? » contribue au déploiement d’un observatoire câblé pluridisciplinaire, baptisé EMSO-LO, dont une partie est appelée à résider au fond de la mer. Plusieurs instruments de mesure dédiés aux géosciences et aux sciences de la mer sont ainsi immergés sur la plaine abyssale méditerranéenne, à 2400 mètres de profondeur. Parmi eux, BathyBot, un robot chenillé bardé de capteurs et capable d’arpenter l’espace sédimentaire.Premier dispositif immergé, le jeudi 3 février, BathyBot est muni d’une caméra haute sensibilité lui permettant de détecter la lumière émise par les organismes peuplant les abysses. Une des tâches confiées au véhicule opéré depuis la surface sera, lors de ses explorations prochaines, de surveiller cette bioluminescence. « Celle-ci augmente parfois brusquement suite aux mouvements de masses d’eau qui apportent aux eaux profondes de l’oxygène et des nutriments, « boostant » ainsi l’activité biologique, commente Christian Tamburini, responsable de la mission scientifique et chercheur CNRS en microbiologie au MIO. L’idée que nous poursuivons, Séverine et moi, est de suivre le phénomène en continu avec le robot, et d’évaluer dans quelle mesure les bactéries bioluminescentes en sont majoritairement responsables, ou pas ».A l’abri dans sa station d’accueil, le robot BathyBot attend son immersion sur le navire. Crédits Cyril FRESILLON / MIO / CNRS PhotothèqueLa neige marine comme puits de carboneConfortablement installé dans un des fauteuils du carré des officiers (la pièce faisant office de salon sur un navire, ndlr) du « Pourquoi Pas ? », le microbiologiste m’explique, à grand renfort de schémas, que ce paramètre lui permettrait de mieux comprendre comment fonctionne la pompe biologique océanique. Dans cette métaphore, le phytoplancton des océans – le plancton végétal – amorce une merveilleuse machinerie hydraulique en captant le CO2 de l’atmosphère durant sa photosynthèse. Cette première étape conduit, via la chaîne alimentaire marine, à la production de déchets organiques qui se déposent sur les fonds sédimentaires sous la forme de particules neigeuses et qui y restent emprisonnées. L’enfouissement de la neige marine, riche en matière carbonée, contribue pour partie à la séquestration du CO2 atmosphérique par les océans.A côté de ce processus biologique, il existe une autre manière de séquestrer le dioxyde de carbone qui est, elle, physique : le CO2 atmosphérique se dissout naturellement dans l’océan et cette dissolution est favorisée à basse température. L’eau froide étant plus dense, elle plonge et emporte avec elle le CO2 dissous. Grâce au couplage de ces deux phénomènes, le poumon bleu de notre planète représente un gigantesque puits de carbone capable d’absorber jusque 30% du gaz carbonique émis par les activités humaines.Une vigie sous-marine faite de titaneSi les scientifiques savent quantifier le stock de matière carbonée représenté par la pompe biologique, ils n’en connaissent pas clairement les mécanismes à l’œuvre. Or, d’après Christian Tamburini, le rôle des bactéries bioluminescentes vivant à la surface des particules de neige marine a été largement négligé dans les études jusqu’à présent. Et pour le chercheur, dans le contexte du changement climatique, collecter des données sur le sujet apparaît essentiel afin d’améliorer les modèles simulant l’évolution de l’océan et du climat. Lui et Séverine Martini ont à cœur d’explorer cette thématique de recherche au MIO.Observation des instruments de navigation dans la timonerie. Crédits : Cyril FRESILLON / MIO / Ifremer / CNRS Photothèque A l’affût des moindres signaux lumineux exprimés dans les abysses, BathyBot ne sera pas seul. Sorte de vigie placée dans le champ d’exploration du robot, la « biocaméra » développée à l’Institut de physique des deux infinis (IP2I) de Lyon, par le physicien Rémi Barbier et son équipe, l’accompagnera dans sa tâche. La biocaméra consiste en un jeu de deux caméras, l’une baptisée Kameleon pour des prises de vue couleur et l’autre nommée Lynx pour des images en noir et blanc. Leur association permettrait de reconstruire des images tridimensionnelles des organismes bioluminescents entrant dans leur champ de vision. « Chaque objectif est contenu dans un tube en titane prévu pour résister à la corrosion et à l’énorme pression qui existe à 2400 mètres de profondeur, soit quelque 240 fois la pression atmosphérique », explique Carl Gojak, ingénieur de recherche au CNRS lors d’une excursion sur la plage arrière du « Pourquoi Pas ? ». Lui et ses collaborateurs de la Division technique de l’Institut national des sciences de l’Univers de Marseille ont été étroitement associés à la fabrication de l’ensemble des instruments de mesure d’EMSO-LO – dont la biocaméra. « Les deux tubes sont surmontés d’un éclairage à base de LEDs, montre le scientifique. Enfin, le tout est vissé à un trépied en acier mesurant un mètre trente de haut. L’ensemble posé sur le fond sera donc fixe ».Descente mesurée dans les abyssesCe mardi 8 février, à 21h, je me déplace à pas feutrés à l’étage le plus élevé du navire. Sur la passerelle du navire plongé dans l’obscurité, le silence est de rigueur pour ne pas troubler la manœuvre en cours : Carl Gojak assiste l’officier de quart dans le largage de la biocaméra. Celle-ci a entamé sa descente vers le fond à la nuit tombée. Le câble au bout duquel elle est accrochée a cessé de se dérouler. Elle est à quelques mètres du plancher océanique, et il s’agit maintenant de déplacer le navire, très lentement, pour la positionner selon les coordonnées GPS voulues.Le visage éclairé par l’écran qui lui fait face, l’ingénieur a les yeux rivés sur des chiffres : 752 daN. Cette valeur exprime la tension exercée par la biocaméra et son lest sur le câble. Sa constance garantit que l’instrument n’a rencontré aucun obstacle sur son chemin. Le risque qu’elle percute un des instruments déjà posés sur le fond, BathyBot entre autres, est faible toutefois… la vigilance est requise. « On est potentiellement à 3 mètres de la cible ! Laisse filer le câble 5 mètres de plus », lance Carl Gojak. « OK, tu peux larguer ! » L’officier donne l’ordre alors à l’opérateur en charge du câble d’actionner le largueur acoustique. La valeur de l’écran affiche 400 daN de moins : le poids correspondant à la biocaméra. Celle-ci a été libérée ! Campée sur ses trois pieds, elle est parée à ouvrir les yeux.Mais pour cela, il lui reste encore quelques semaines à patienter… : attendre l’intervention d’un navire câblier pour que le courant électrique en provenance de la côte à laquelle elle est reliée puisse lui parvenir, ainsi qu’aux autres appareils de mesure. La manœuvre pourrait avoir lieu ce début d’été*.La suite est donc à venir… bientôt ! * Début d’été 2022, le navire câblier doit se positionner au-dessus de l’observatoire océanographique pour réaliser une jonction câblée avec le détecteur de neutrinos voisin qui est déjà alimenté en courant. La connexion sera ensuite testée. Prochain article : « la biocaméra ouvre les yeux ». Rendez-vous en septembre sur Pop’Sciences. >>> La biocaméra en images :PPour aller plus loinJournal de bord de la mission sur le site du MIOLes abysses cachent un monde de lumière, Pop’Sciences Mag, juin 2020.Reportage sonore Ce que les animaux doivent à la nuit. Épisode n°4 : À la recherche de la lumière des abysses, France Culture, 5 mai 2022.Explorer les grands fonds marins grâce à l’ADN environnemental, The Conversation, 9 mai 2022.BathyBot – Deep Sea crawler to see the unseen – Twitter @bathybot
LL’océan de l’anthropocène | conférence de Catherine Jeandel L’océan, qui donne à notre planète sa couleur bleue lorsqu’on la regarde depuis l’espace, subit de plein fouet l’impact des activités humaines. L’augmentation de l’effet de serre réchauffe l’atmosphère, mais plus de 90% de l’énergie en excès émise par ces activités est encaissé par l’océan et perturbe la circulation océanique. Dilatation et fonte des glaces continentales induisent une montée progressive du niveau de la mer.L’augmentation de CO2 atmosphérique a une autre conséquence, moins perceptible, mais tout aussi inquiétante : l’acidification des eaux de surface avec des effets potentiellement dramatiques sur planctons et organismes à coquille calcaire (coraux et huitres, par exemple).La conférence fait le point sur l’état des connaissances concernant ces questions relatives au changement climatique et à la pression de l’humanité, souvent résumée sous le terme d’Anthropocène. Un zoom sur la Méditerranée est proposé.La conférence a eu lieu le 7 octobre 2021 à l’Université Claude Bernard Lyon1, dans le cadre de la Rentrée Anthropocène #2021.Intervenante : Catherine Jeandel, océanologue au CNRS >> Consulter sa biographie >> Regarder la vidéo :En savoir plus :École urbaine de Lyon
LL’océan de l’Anthropocène, par Catherine Jeandel Dans le cadre de la Rentrée Anthropocène #2021, sous les auspices de la Fête de la Science 2021L’océan, qui donne à notre planète sa couleur bleue lorsqu’on la regarde depuis l’espace, subit de plein fouet l’impact des activités humaines. L’augmentation de l’effet de serre réchauffe l’atmosphère, mais plus de 90% de l’énergie en excès émise par ces activités est encaissé par l’océan et perturbe la circulation océanique. Dilatation et fonte des glaces continentales induisent une montée progressive du niveau de la mer.L’augmentation de CO2 atmosphérique a une autre conséquence, moins perceptible, mais tout aussi inquiétante : l’acidification des eaux de surface avec des effets potentiellement dramatiques sur planctons et organismes à coquille calcaire (coraux et huitres, par exemple).La conférence fera le point sur l’état des connaissances sur ces questions relatives au changement climatique et à la pression de l’humanité, souvent résumée sous le terme d’Anthropocène. Un zoom sur la Méditerranée sera proposé. Un diaporama de belles photos d’oiseaux et d’icebergs clôturera la soirée.Organisé par : École urbaine de Lyon (UdL)Intervenante : Catherine Jeandel, océanologue>> Toutes les infos (résumé, biographie, inscriptions) à retrouver sur le site de :École urbaine de Lyon
DDes fleuves aux océans, une relation Homme Nature à réinventer Les lecteurs de 62 organisations de la région Auvergne-Rhône-Alpes qui ont participé cette année au Prix régional du livre environnement ont plébiscité l’ouvrage de Gilbert Cochet et Stéphane Durand, Réensauvageons la France : Plaidoyer pour une nature sauvage et libre, paru chez Actes Sud.Faisant suite à la remise du prix des auteurs lauréats, le 28 novembre à Gières, une table-ronde est proposée dans le cadre du Festival Quais du Départ pour leur journée spéciale Un monde en transition« Le XXe siècle a vu la défaite du sauvage. Nous avons fait le vide autour de nous. Pourtant, malgré tout ce que nous lui avons fait subir, la nature résiste. Mieux, elle revient ! Notre pays est le mieux placé pour être en tête de la course pour la plus belle nature européenne, grâce à sa très riche biodiversité. Passant en revue tous les grands milieux naturels. de la montagne à la mer, cet ouvrage propose un éventail de solutions simples afin de ménager une place pour le bien-être et l’épanouissement de tous, hommes, plantes et animaux.Favoriser le retour de la nature sauvage est un excellent facteur de développement. Cette richesse naturelle est renouvelable et non délocalisable. C’est l’enjeu économique de demain. »Intervenants :Didier Gascuel, professeur en écologie marine, auteur de Pour une révolution dans la mer (Actes sud)Gilbert Cochet, naturaliste attaché au Muséum National d’histoire naturelle, agrégé de science de la vie et de la Terre et co-auteur de Ré-ensauvageons la France, (Actes Sud)Camille Moirenc, photographe, co-auteur de Rhône, un fleuve, (Actes sud), un ouvrage dirigé par Erik Orsenna. Organisé en partenariat avec : Actes sud.Maison de l’environnement