Pop’Sciences répond à tous ceux qui ont soif de savoirs, de rencontres, d’expériences en lien avec les sciences.

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La technique au service de la poésie d’un lieu | Visages de la science

LLa technique au service de la poésie d’un lieu | Visages de la science

« Nu ». C’est l’adjectif évocateur que Grégoire Arthuis, ingénieur et architecte diplômé de l’INSA Lyon, et son associé ont choisi pour nommer leur agence d’architecture et d’ingénierie. Une référence au corps humain qui rappelle aussi un élément essentiel lorsqu’il s’agit d’ouvrages de construction : la structure. 

Après sept ans de double-cursus en école d’ingénieur et un diplôme d’architecte, Grégoire Arthuis sait tirer parti de sa biculture pour s’affranchir des conventions et des contraintes techniques. Chaque projet a ainsi rendez-vous avec une constante : inscrire l’ouvrage dans une unité capable de traverser les âges. Plusieurs distinctions ont d’ailleurs déjà salué ce goût de « l’essentiel ». La dernière en date : le prix de la Première Œuvre de l’Équerre d’Argent 2022 pour une passerelle à Brides-les-Bains. Entretien avec un ingénieur-architecte qui fait du « projet d’après », celui de ses rêves.

En 2010, vous sortez de l’INSA Lyon avec un double diplôme ingénieur-architecte en poche. Alors « ingénieur », vous décidez de compléter vos apprentissages avec un Master à l’ENSA Paris-Malaquais, devenant ainsi pleinement « architecte ». Avez-vous choisi votre camp entre les deux fonctions ?
Avoir suivi un double cursus ingénieur-architecte permet une liberté folle : celle de ne pas avoir peur des contraintes techniques et même d’en jouer. Il me semble qu’il est illusoire de croire que l’on peut être ingénieur et architecte à la fois. Je l’ai longtemps cru en étant étudiant mais ce sont deux métiers distincts, avec des charges de travail et des responsabilités différentes. (…)

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Podcasts des Mercredis de l’Anthropocène – saison 3

PPodcasts des Mercredis de l’Anthropocène – saison 3

41 podcasts pour interroger les mondes urbains anthropocènes

Créés et mis en œuvre par l’École urbaine de Lyon, les Mercredis de l’Anthropocène invitent à mieux comprendre les mondes urbains anthropocènes.

Chercheurs et spécialistes de tous horizons, à partir de sujets précis, croisent leurs paroles, pointent des problématiques et mettent au jour des solutions.

>> Retrouver les podcasts des trois saisons des Mercredis de l’Anthropocène

Les sujets de la saison 3 : mégafeux, ville intelligente, la marche comme outil d’analyse du territoire, l’usage de l’eau, la poésie comme action de l’écologie, imaginaires design et fictions de l’anthropocène, biodiversité, numérique, résilience alimentaire, corps confinés, espace de travail en temps de crise, catastrophe et anthropocène, penser l’anthropocène depuis les suds.

#FDS2019 | Just in Case, Roy Eales and his friends, poésie – musique en cinq langues

##FDS2019 | Just in Case, Roy Eales and his friends, poésie – musique en cinq langues

 

Pour la Fête de la science, Didier Bottineau, chercheur CNRS au laboratoire ICAR (Interactions, Corpus, Apprentissages, Représentations) à l’ENS de Lyon propose une soirée autour du projet de poésie plurilingue du poète britannique Roy Eales, créé par lui et les artistes de Just in Case. Il s’agit d’une création artistique originale où une sélection de poèmes sont déclamés successivement ou simultanément par différentes voix en différentes langues sur un fond musical. Cette expérience interroge notamment le spectateur sur les enjeux culturels et politiques de l’apprentissage des langues : pourquoi un anglais dont la langue s’impose au monde se compromet-il avec le Breton, le Français, l’Allemand et le Gallois ? Après une présentation scientifique des recherches liées à ce projet, dix musiciens et poètes proposeront leur création, et une discussion sera ensuite engagée avec la salle.

Les artistes s’exprimeront en allemand, anglais, breton, français et gallois.

 

 

CONSULTEZ LE PROGRAMME COMPLET SUR
LA MÉTROPOLE DE LYON ET LE DÉPARTEMENT DU RHÔNE

 

Sur la Métropole de Lyon et le Rhône, la Direction Culture, Sciences et Société de l’Université de Lyon coordonne la Fête de la Science.

 

Rap, littérature et poésie … par amour ?

RRap, littérature et poésie … par amour ?

Comprendre et (re)découvrir le(s) rap(s) en combinant les regards d’artiste et de chercheurs … décrypter cette discipline artistique et découvrir les liens ou les ruptures que le rap entretient avec des procédés linguistiques, littéraires et poétiques.

 

Avec :

  • Medhi Krüger : Rappeur, poète, chanteur, slameur. D’origines allemande et algérienne, cet amoureux des mots les considèrent comme « les grains d’un bac à sable truffé de mines. » Des sonorités urbaines aux chansons à textes, il n’y a qu’un pas pour Mehdi, qui depuis 20 ans déclame ses mots sur des dizaines de scènes en France, au Liban, en Belgique, Italie, Tunisie et Algérie.
  • Corentin Roquebert : doctorant au Centre Max Weber (CNRS, ENS de Lyon, Université Lumière Lyon 2, Université Jean Monnet)
  • Anthony Pecqueux : sociologue, chargé de recherche au Laboratoire AAU (CNRS, Centrale Nantes, ENSA Grenoble, ENSA Nantes) et directeur du Centre de Recherche sur l’Espace Sonore et l’environnement urbain (CRESSON)
  • Modération : Samuel Belaud (Université de Lyon)

Vidéo enregistrée le 4 novembre 2016 au SUCRE (Lyon), dans le cadre d’une soirée organisée dans le cadre du 11ème cycle de rencontre Sciences-Société ET SI ON EN PARLAIT, par la Direction Culture, Sciences et Société de l’Université de Lyon. Partenaires : Le Sucre / Sensible. Réalisation : Abrup.

Moments rares, festival des écoles & du collège de la duchère

MMoments rares, festival des écoles & du collège de la duchère

Pendant quinze jours, vous pourrez découvrir la plupart des réalisations artistiques des six écoles et du collège de La Duchère, tous les projets d’éducation artistique menés en partenariat avec des artistes de la
compagnie Les arTpenteurs, de la Compagnie Hallet Eghayan, du TNG, des Percussions Claviers de Lyon, du Conservatoire de Lyon, du Pôle Pic et de l’Université de Lyon avec le festival Pop’Sciences.

SPECTACLES, CONCERTS, EXPOSITIONS …

19 spectacles de chant, danse, musique, poésie, théâtre, plusieurs expositions et animations sont programmés à la MJC Duchère, dans les écoles, au collège V.Schoelcher, aux Échappées Belles, à l’Hameçon, au TNG, place Abbé Pierre pendant le festival Pop’Sciences. (17 et 18 mai).

Programme moments rares 2019.

Comment définir le beau ?

CComment définir le beau ?

Lorsqu’une œuvre est dite belle, est ce que ce jugement peut faire l’objet d’un débat constructif sans tomber dans le subjectif ? De ce fait, est ce que le laid n’est pas qu’une autre forme d’apparition du beau ?

Le beau pourrait se comprendre comme valeur culturelle et un écho à sa propre personnalité. Mais alors, le beau comme le laid auraient-ils comme fonction la fascination pour attirer ou éloigner ? Ainsi, le beau serait alors que l’apparition stylisée d’un besoin relevant d’une connaissance culturelle et d’un ressenti personnel.

Intervenants : Tristan GARCIA, maître de conférences en philosophie, auteur; Cyril DEVÈS, historien des arts, chercheur et conférencier ; Carine FERNANDEZ, auteure, poète, enseignante en Lettres modernes
Animée par : Sandrine RABOSSEAU, enseignante, Faculté des Lettres & Civilisations, Université Jean Moulin Lyon 3

Cette table ronde a lieu dans le cadre de la programmation de Magnifique Printemps 2019, du 6 au 23 mars : rencontres et textes poétiques, table ronde, expositions, lectures : une déambulation dans ces mondes sensibles et une exploration des multiples facettes de la beauté.

En savoir plus :

Université Jean Moulin Lyon 3

Le chêne et le roseau | #FDS2018

LLe chêne et le roseau | #FDS2018

Les percussionnistes Katalin La Favre et Baptiste Ruhlmann vous propose une escapade autour du conte « Le chêne et le roseau ».

Mélange poétique et musical, ce spectacle au format de poche évoque l’œuvre de Jean de la Fontaine en alliant la poésie à la matière végétale des instruments.

Intervenants : Katalin La Favre et Baptiste Ruhlmann

Public visé : à partir de 5 ans | Entrée libre

 

BU LYON 1

 

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en Métropole de Lyon et Rhône

Un magnétisme entre rap et langue française ?

UUn magnétisme entre rap et langue française ?

Bettina Ghio est docteure en littérature et civilisation françaises, enseignante au lycée et chargée de cours à l’université Paris 3. Ce témoignage vient en écho aux échanges de la table-ronde « Rap, littérature et poésie … par amour ? », qui s’est tenue le 4 novembre 2016 au Sucre à Lyon dans le cadre des 11èmes rencontres « Et si on en parlait », organisées par l’Université de Lyon. Bettina est auteure de Sans fautes de frappe. Rap et littérature, un ouvrage qui propose une exploration du rap français au miroir de l’histoire littéraire.

En développant son argot, son parler-lascar et ses métagores, les rappeurs ont-ils fait éclore un mouvement artistique sur les braises d’une langue qui ne les représentait plus ?

B.G : La question de la langue, et notamment de la langue française, est plus que complexe dans le rap hexagonal. Contre toute attente, les rappeurs qui utilisent exclusivement le parler banlieusard dans leurs textes ne sont pas si nombreux que ça. En tant qu’artistes à part entière, ils sont plusieurs à choisir le registre de langue selon les exigences de rythme et de prosodie. Il n’est pas rare que des rappeurs emploient aussi un langage soutenu ou encore des termes désuets. Je pense qu’il y a une distinction essentielle à faire entre le rappeur en tant qu’individu qui a sa façon de parler (s’il vient ou non de banlieue) et son texte en tant qu’objet artistique.

Ce n’est donc peut-être pas la langue qui ne les représentait plus, mais l’expression de cette langue. Ils ont réussi à faire du français une langue littéraire qui parle aussi de la banlieue, des rapports avec les institutions, de racisme, etc. Il me semble que beaucoup de rappeurs s’approprient la langue française à la façon des écrivains de la négritude pour rappeler qu’elle leur appartient – à eux-aussi – à part entière. De là l’idée que je propose du rap comme le « lieu d’une réconciliation » entre l’univers marginal des banlieues et la « haute culture ».

On peut alors déceler une certaine continuité avec l’héritage culturel français, en particulier littéraire. Nombreuses sont les références aux classiques de la littérature et de la poésie française, comme si nous assistions à un mouvement continu des artistes à aller contre les institutions et de les remettre en cause. Est-ce une spécificité française du rap ?

Je ne suis pas certaine que les références à la littérature française soient dans le rap pour remettre en cause les institutions, même si dans certains cas on peut faire cette lecture : NTM avec l’oxymore de Corneille (« l’obscure clarté de l’espoir ») dans un texte où il s’attaque à l’Etat qui néglige les banlieues, « Qui paiera les dégâts », 1993.

Dans la plupart des cas, c’est un élément révélateur que le rap n’est pas une musique de « ghetto », comme se plaisent à insister ceux qui le dénigrent, mais qu’il se nourrit d’une culture et d’une langue commune. Quelque chose m’a marqué à ce propos : que les références à la littérature ou à la chanson françaises soient souvent exprimées comme appartenant à tous. On cite rarement la source car on présuppose que l’auditeur sait bien de quoi il s’agit (Oxmo Puccino, « nous savons tous que personne ne guérit de son enfance » (« L’enfant seul », 1998), cite ici la chanson de Jean Ferrat « Nul ne guérit de son enfance », 1991). On pourra passer des heures à discuter cette question, mais ce « nous » traduit à mon avis l’appartenance à la culture hexagonale commune – en contrepoint au « nous » plus identitaire et revendicatif qui se trouve également dans plusieurs raps. Le bagage lettré sert ici d’outil fédérateur qui tisse des liens, crée des ponts et qui se détache d’un objectif purement contestataire.

Ensuite il y a la question de la mémoire de la langue dont parle Roland Barthes (Le degré zéro de l’écriture, 1953), lorsqu’il dit que nous ne sommes pas seuls quand nous utilisons une langue. Car elle nous intègre dans une communauté et dans un héritage des choses dites auparavant. Ceci sert à expliquer la continuité des textes de rap avec l’héritage littéraire francophone. L’exemple le plus fragrant est à mon avis la ressemblance que certaines formes du rap ont avec la tradition pamphlétaire, dont un écrivain comme Céline se démarque particulièrement. Dans Sans fautes de frappe, il y a des pages consacrées à cette question qui montrent comment le ton, les façons de dire et les figures employées dans certains raps (notamment ceux de NTM) font écho à l’écriture célinienne.

La rage / l’insulte / l’égo-trip … Souvent objets de délectation de la part des critiques du mouvement rap, sa sémantique et le ton employé dans certains textes, sont clairement en détachement du langage institutionnel. Qu’est-ce que cela révèle de ses auteurs et de leurs intentions ?

Il faut approcher ces éléments du point de vue esthétique et non pas psychologique. Ce n’est pas parce qu’il y a de l’insulte dans les textes que c’est de l’injure. C’est la question du « premier degré » qu’on attribue souvent au rap quand on ne le perçoit pas comme de la création. L’insulte n’est pas gratuite mais recouverte d’une esthétique et ceci n’est pas propre au rap : j’en veux pour exemple des écrivains comme Genet ou Céline, certaines formes de la chanson, la tradition carnavalesque, le théâtre de Guignol, etc.

La rage, la violence peut même être parfois plus intense dans des textes où il n’y a pas d’insulte (les morceaux de Casey, par exemple). Il y a beaucoup de choses à dire sur cette question car il ne faut pas oublier non plus la dimension raciale de l’accusation du rap. Par exemple, les rappeurs mis en cause à la suite des émeutes de 2005 insistaient déjà sur le fait que dès lors que des enfants d’immigrés dénoncent des choses dans leurs textes, c’est perçu comme de l’insulte. Tandis que quand quelqu’un d’autre le fera, on considérera d’abord que c’est de l’art et on parlera alors de liberté d’expression.

Il faut comprendre que l’ego-trip, les vannes et d’autres éléments agonistiques, perçus souvent comme de l’insulte et qui sont propres au rap, s’enchainent aussi dans toute une esthétique au fil des siècles : des troubadours au poète qui se vante de sa plume, de Cyrano de Bergerac aux pratiques langagières urbaines afro-américaines.

Enfin, il ne faut pas oublier que tout langage littéraire est détaché du langage institutionnel et il se permet alors certaines licences. On arrive ici à la question qui fâche : pourquoi accepte-t-on ces licences aux écrivains, poètes et chanteurs et non pas aux rappeurs ?

Justement, le rap s’est complexifié à mesure qu’il devenait connu et reconnu ; il parait aujourd’hui difficile de l’envisager et de l’étudier comme un seul et même mouvement. Pourtant comme en contradiction, nous assistons à des dynamiques réfractaires sur le rap dans son ensemble. Le genre artistique qu’il est fait débat et les émeutes de 2005 ont beaucoup participé à une cristallisation des positions sur sa place au sein du vaste ensemble de la « culture française ». Alors à quel point le rap peut-il être une ouverture nouvelle sur la langue ?

Cette question est la problématique qui traverse Sans fautes de frappe. Le rap est principalement « méconnu » en France et appréhendé par des a priori et des préjugés. Montrer qu’il se nourrit d’une culture littéraire (aimée cette dernière, non pas pour être le signe des élites, mais parce qu’elle fait partie d’un patrimoine dont tous devraient pouvoir se revendiquer), c’est montrer qu’il ne se place pas dans la contre-culture, mais qui fait bel et bien partie de la culture hexagonale chansonnière et littéraire, au même titre que Renaud, Brassens, Rostand ou Verlaine.

Après, il est intéressant d’entendre ce que disent les rappeurs là-dessus car ils sont nombreux à reconnaître que le rap les a rapprochés des textes, du bon usage de la langue, de la consultation assidue du dictionnaire, de la découverte de nouveaux auteurs ou des techniques poétiques. Cet aveu vient à contrepoint des constats de certains linguistes ou pédagogues qui expliquent le langage appauvri des jeunes banlieusards par l’écoute du rap. Par ailleurs, nombreux sont les textes qui revendiquent un emploi plus poussé de la langue et les rappeurs qui se vantent du bon usage de celle-ci, maintes fois dans une démarche d’ego-trip.

Dans quelle mesure alors, doit-il être utilisé dans l’enseignement (à l’image d’autres chansons) comme une porte d’entrée vers l’étude du français et de sa culture ?

Je pense que c’est aux enseignants de juger si le rap peut ou non être utile pour leur cours. Mais ils doivent arriver à ce constat une fois qu’ils en ont écouté avec le même recul que lorsqu’ils écoutent une chanson de Brel ou lisent Baudelaire. Le rap peut être effectivement une porte d’entrée vers certains textes littéraires. Il peut servir à introduire ou à illustrer une variété des thématiques comme la poésie des troubadours, la voix épique ou la chanson de geste, la vocation du poète, le système des rimes et des figures, tout comme un certain nombre d’auteurs et de personnages comme La Fontaine, Cyrano de Bergerac, Jules Vallès, Céline, Aimé Césaire, parmi d’autres.


Pour aller plus loin :