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Prostitution et migration, destins croisés

PProstitution et migration, destins croisés

Les espaces communs entre migration et l’industrie sexuelle sont complexes, mais néanmoins très nombreux. Trois sociologues croisent leurs regards pour tenter de comprendre les logiques migratoires et prostitutionnelles à l’œuvre aujourd’hui.

Conférence enregistrée le 02.11.17 au Périscope (Lyon 2e), dans le cadre des 13e rencontres Et si on en parlait organisées par l’Université de Lyon.

Afin de ne pas réduire les travailleurs migrants du sexe à d’uniques victimes d’un « trafic », il s’agit de comprendre les expériences de ces personnes qui vendent corps et affection pour vivre ou survivre : les raisons du départ, les chemins empruntés, leurs conditions de vie à destination et le rapport au pays d’origine.

Avec :

  • Nicola Mai : sociologue et réalisateur, professeur de Sociologie et Etudes migratoires à l’Université Métropolitaine de Londres.
  • Lilian Mathieu : spécialiste de l’étude de la prostitution. Directeur de recherche au CNRS rattaché à l’équipe 5 (Dispositions, pouvoirs, cultures et socialisations) du Centre Max Weber (ENS de Lyon). Enseignant à l’Institut d’études politiques de Paris et à l’Université Lumière-Lyon 2.
  • Laure Sizaire : spécialiste des rapports sociaux de sexe et des nouvelles mobilités. Doctorante au CNRS rattaché à l’équipe Dynamiques sociales et politiques de la vie privée du Centre Max Weber (ENS de Lyon).
  • Échanges animés par Samuel Belaud (Université de Lyon)

Pour aller plus loin, découvrez la fiction interactive Exode(s) Charnel(s). Trois parcours de la migration à la prostitution.

Exode(s) Charnel(s). Parcours de la migration à la prostitution

EExode(s) Charnel(s). Parcours de la migration à la prostitution

L’Université de Lyon propose une plongée fictionnelle et interactive basée sur des travaux de recherche et proposée dans le cadre de la 13e édition des rencontres « Et si on en parlait« .

A travers les parcours, fictifs, de trois prostituées originaires de Chine, du Nigéria et de Bulgarie, tentons de comprendre les logiques prostitutionnelles et de migrations. Des raisons de la prostitution, aux rites ou l’embrigadement dans des réseaux jusqu’à l’arrivée … cette immersion est l’occasion d’une analyse profonde des conditions sociales de vie et de « travail » des prostituées migrantes : la notion de dette, le rapport à l’identité, au corps et les rapports sociaux au sexe. Enfin il s’agira aussi d’étudier les possibles fins de parcours … comment s’en sortir ?

Donner à comprendre la prostitution par le prisme des migrations, c’est se détacher des regards contradictoires portés sur les prostituées elles-mêmes : à la fois victimes et participant de troubles à l’ordre public. Abordés depuis peu dans une réflexion associant les deux sujets, Migration et Prostitution recouvrent pourtant ensemble, une réalité socio-historique importante. En effet la population concernée et les terrains d’enquêtes ont pu paraître peu aisés à approcher (moins désormais) tant la conjonction de situations sociales stigmatisantes pousse ces personnes au ban de la Société.

À la lecture d’ Exodes charnels, nous constatons que depuis quelques dizaines d’années et grâce aux travaux précurseurs de plusieurs chercheur-e-s, les études relatives à cette minorité composée des femmes combinant les conditions de prostituées et de migrantes, permettent de donner des clés de compréhension de phénomènes plus larges de nos sociétés.

Nous observons également que pour ces femmes, l’intérêt propre ne prenant plus le pas, elles sont malgré elles poussées à une forme d’acceptation de brutalité ou d’insécurité. Et la condition de migrante ajoute à cela des « étapes de violences » (le rite, la dette, l’embrigadement, les filières de l’exil, etc.) à celles déjà importante des conditions in situ (sanitaires et sociales pour ne citer qu’elles). L’exploitation des corps se confond alors pour ces femmes dans une triple contrainte : pécuniaire (remboursement), de survie et de travail.

 

exodes-charnels.universite-lyon.fr

Et si on en parlait ? / 13e édition

EEt si on en parlait ? / 13e édition

CONFÉRENCES, RENCONTRES, PROJECTIONS, DÉBATS, ATELIERS, BALADES URBAINES, SPECTACLES, TABLES RONDES, …

Pour questionner les mouvements des Hommes et des cultures, la 13e édition des rencontres ‘Et si on en parlait’ veut sortir du tourment médiatique, prendre le temps de l’enquête, de l’analyse et du débat. Les recherches en histoire, anthropologie, sociologie, sciences politiques, environnement, … offrent une approche plus large, contextualisée et au-delà des controverses de ces phénomènes. Ainsi, durant un mois et demi, l’Université de Lyon convie ses chercheurs aux côtés de la société civile et des artistes pour engager le dialogue et offrir un nouveau regard sur les migrations. 

VISITEZ LE BLOG ETSIONENPARLAIT.HYPOTHESES.ORG

♦ PROGRAMMATION

 

Exodes charnels. La prostitution à l’épreuve des migrations

EExodes charnels. La prostitution à l’épreuve des migrations

(Dans le cadre des 13e rencontres Et si on en parlait)

Les espaces communs entre migration et l’industrie sexuelle sont complexes. Afin de ne pas réduire les travailleurs migrants du sexe à d’uniques victimes d’un « trafic », il s’agira de comprendre les expériences de ces personnes qui vendent corps et affection pour vivre ou survivre :

Les raisons du départ, les chemins empruntés, leurs conditions de vie à destination et le rapport au pays d’origine.

 

> 19H 

  • Projection // Travel

Après la mort de son père, Joy quitte le Nigéria pour aider sa famille. Elle savait qu’elle allait se prostituer en France, mais n’imaginait pas le degré d’exploitation qu’elle allait subir. Avec l’aide d’une association, elle obtient l’asile politique, mais pour aider sa famille et vivre sa vie, elle continue à se prostituer.

Cette ethnofiction a été écrite et interprétée par Nicola Mai et 8 femmes nigérianes ayant des expériences de migration, de travail sexuel et d’exploitation. Joy est un personnage de fiction qui incarne ces expériences tout en protégeant leurs identités.

Travel affirme sa dimension documentaire en amenant ces femmes à écrire et jouer leurs histoires, et en s’appuyant sur le travail ethnographique de Nicola Mai.

 

> 20h 

  • Table-ronde

Nicola Mai : sociologue et réalisateur, professeur de Sociologie et Etudes migratoires à l’Université Métropolitaine de Londres.

Lilian Mathieu : spécialiste de l’étude de la prostitution. Directeur de recherche au CNRS rattaché à l’équipe 5 (Dispositions, pouvoirs, cultures et socialisations) du Centre Max Weber (ENS de Lyon). Enseignant à l’Institut d’études politiques de Paris et à l’Université Lumière-Lyon 2.

Laure Sizaire : spécialiste des rapports sociaux de sexe et des nouvelles mobilités. Doctorante au CNRS rattaché à l’équipe Dynamiques sociales et politiques de la vie privée du Centre Max Weber (ENS de Lyon).

Animée par : Samuel Belaud (Médiateur scientifique – Université de Lyon)

 

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