Les déchets résultants de 70 ans de production plastique sont surabondants. À peine 30 % des 9,2 milliards de tonnes générées depuis 1950 sont encore en cours d’utilisation. Le reste a été le plus souvent jeté, incinéré, ou a fait l’objet d’un intense commerce entre des pays aisés et consommateurs de plastique, qui expédient une partie de leurs déchets vers d’autres plus pauvres et moins bien équipés pour pouvoir assumer correctement leur traitement. Le reste, faute d’être isolé, recyclé ou réutilisé efficacement, se disperse à tous les recoins du globe, depuis les sommets jusqu’aux abysses océaniques, faisant peser de lourdes menaces sur les écosystèmes et le vivant. Pourtant, la production ne se tarie pas et les scénarios les plus optimistes anticipent un doublement des déchets plastiques générés d’ici 2060.
Millions de tonnes (MT) de déchets plastiques, en 2019, par zone géographique.
Total mondial : 353 MT
Part (%) de cette production considérée comme mal-gérée (plastique non- collecté, jeté sur la voie publique ou géré dans des décharges non-contrôlées)
Les trois fleuves les plus émetteurs de déchets plastiques dans les océans. (En % des émissions mondiales de déchets)
a. Pasig (Philippines) 6.43%
b. Klang (Malaysia) 1.33%
c. Ulhas (India) 1.33%
Solde net des flux de déchets plastiques en 2017 et 2021
En miliers de tonnes, par pays
Jusqu’en 2017, la Chine importait plus de ¾ des déchets plastiques échangés dans le monde. L’annonce de l’arrêt définitif de ces importations dès 2018 a entraîné une baisse brutale des volumes échangés et profondément réorganisé la gestion mondiale des déchets plastiques. Les pays historiquement exportateurs, comme les États-Unis qui transportaient chaque jour environ 4 000 conteneurs d’ordures vers Pékin, doivent désormais assumer eux-mêmes la gestion de ces déchets. Ainsi, les expéditions de rebus de plastique vers d’autres pays continuent, mais dans une moindre mesure qu’auparavant. Dès lors, le Viêt-Nam ou encore la Turquie, ont vu leurs volumes de déchets importés sensiblement augmenter, pour pallier en partie le colossal trou d’air créé par la décision chinoise.