Écologie - agronomie - développement durable - énergie Article Université de Lyon IIncroyables comestibles. Nathalie cultive un potager de rue Membre des Incroyables comestibles, Nathalie présente l’action de ce mouvement citoyen qui met à la disposition de tous des bacs où chacun peut cultiver des plantes comestibles. L’espace public est de plus en plus investi par des habitants qui en font une extension de leur habitation ou de leur balcon. On se réapproprie la rue pour y faire pousser des plantes aromatiques, on cultive des jardins partagés, on dépose ses déchets biologiques pour les transformer en compost, etc. L’association Incroyables comestibles dispose par exemple des bacs dans l’espace public pour y planter des légumes, et dans certaines rues, des habitants fabriquent eux-mêmes des jardinières en palettes.Propos recueillis par Ludovic Viévard, pour Pop’Sciences Mag : « Hackez la ville ! »Nathalie est membre des Incroyables comestibles.Quel est le principe des Incroyables comestibles ?Incroyables comestibles est un mouvement citoyen totalement informel lancé en 2008, en Angleterre, à l’initiative d’un groupe d’habitants. Ils souhaitaient cultiver des plantes comestibles (légumes, fruits, aromatiques, etc.) dont tout le monde pourrait bénéficier. Le mouvement s’est vite étendu. À Lyon, il existe depuis 2011. C’est encore une petite communauté mais son côté informel fait qu’il est compliqué d’avoir une idée précise du nombre de ses membres. Il n’y a pas besoin d’être adhérent pour planter, arroser, cueillir ! Aujourd’hui, il y a neuf zones à Lyon où trouver des bacs, plus d’autres à Villeurbanne. Ces bacs sont situés dans l’espace public de façon à être accessibles et que chacun puisse se participer. On peut aussi le faire à l’échelle d’une résidence par exemple. Que ce soit l’un ou l’autre, le but est le même : cultiver, partager, sensibiliser. C’est la particularité des Incroyables comestibles.Dans les bacs des Incroyables comestibles, tout le monde peut jardiner et chacun peut piocher de quoi cuisiner !Au-delà du partage des comestibles, le mouvement a-t-il d’autres buts ?Oui. Il y a une volonté de pédagogie et de lien social. Avec ces bacs, inhabituels dans l’espace public, on attire l’attention des passants sur les possibilités de produire des comestibles dans l’espace urbain, même si on ne fait pas de gros volumes. Et puis, on les sensibilise à l’écologie, à une agriculture qui se fait sans engrais chimiques ni pesticides, avec des semences libres, en permaculture. Un troisième aspect pédagogique, est la redécouverte des saisonnalités. Voir les légumes pousser sous son nez, suivre leur développement, c’est rappeler que, par exemple, on ne trouve pas de tomates en hiver ! Pour finir, il y a aussi la volonté créer du lien. Le but, c’est que les plantes des bacs vivent de la collaboration de tous, y compris l’été quand il y a besoin d’un arrosage plus important. Ce qui fait qu’on a toujours besoin de bonnes âmes pour rejoindre les rangs, alors n’ayez pas peur d’utiliser les bacs existants !Comment se passent vos relations avec les gestionnaires de l’espace public ?Au départ, dans l’esprit des Incroyables comestibles, il n’y a pas de relations spécifiques avec les gestionnaires de l’espace public, ni demande d’autorisation ni information. Pour autant, on a à cœur que ça se passe bien. Ça ne sert à rien de mettre un bac le dimanche si les services de la Métropole l’enlèvent le lundi… d’autant que ça pèse lourd ! C’est la raison pour laquelle, la plupart du temps, on contacte les mairies qui soutiennent assez facilement nos initiatives. Souvent même, les mairies nous aident en mettant à disposition un bac, de la terre… Finalement, c’est un hack de l’espace public qui est bien reçu et accompagné par le gestionnaire ! Sans doute parce qu’il permet du partage, du lien, l’animation de l’espace public, son entretien aussi.Lien Facebook : https://www.facebook.com/IncroyablesComestiblesLyon