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INSA Lyon

PProthèses de membres : quand l’objet technique s’invite dans l’intimité des corps

Ce sont souvent les corps qui doivent s’adapter aux technologies d’appareillage et non l’inverse. (©Valentine Gourinat et Paul-Fabien Groud)

Il existe aujourd’hui une grande diversité de prothèses, qui varient en matière de matériaux, de formes et d’usages. Mais comment ces dispositifs s’intègrent-ils réellement dans le quotidien, la mobilité et l’intimité de ceux et celles qui les portent ? L’appropriation de la prothèse, c’est-à-dire l’intégration aux sensations, aux mouvements et aux habitudes de vie, ne va pas toujours de soi. Lucie Dalibert, chercheuse au laboratoire S2HEP (1), dans le cadre du projet de recherche « Amélioration du parcours d’appropriation des dispositifs prothétiques » (APADiP), explore cette relation complexe entre les corps et les technologies. Dans ce lien, elle appelle à remettre plus « de soin ».

Vos travaux de recherche s’intéressent aux prothèses et aux liens entre les corps et la technique. Comment pourriez-vous les résumer ?
Mes travaux se positionnent à la croisée de la philosophie des techniques plus spécifiquement dans le champ Science and Technology Studies [STS – études sur les sciences et les technologies], en lien avec les approches féministes. En d’autres termes, je m’intéresse à ce que fait la technique aux corps, aux normes et standards qu’elle véhicule. On peut dire que je suis une philosophe de terrain car je me base sur des enquêtes de type ethnographiques, que je mène la plupart du temps avec d’autres collègues. Je vais interroger ou observer les personnes dans leur environnement et leur intimité. En cela, mon objectif est de questionner le lien, de plus en plus fort, entre les corps et les technologies, en particulier quand ceux-ci sont transformés. À travers mes travaux, j’analyse ce que peut être une prothèse dite « adaptée » ou en adéquation avec les personnes amputées que l’on appareille. Je souhaite interroger un type de soin particulier qu’est le soin technologique (2). Avec le projet APADiP, nous nous sommes concentrés avec Paul-Fabien Groud et Valentine Gourinat, sur ce qui fait qu’une prothèse est « adaptée » ou « inadaptée ». Et la réponse n’est pas si binaire. (…)

 

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(1) Le laboratoire S2HEP (Sciences, Société, Historicité, Éducation, Pratiques), est une unité de recherche (UR 4148) qui a pour tutelle l’Université Claude Bernard Lyon 1 (UCBL).

(2) Cette notion a été développée par la chercheuse Mathilde Lancelot, Maîtresse de conférences en philosophie, épistémologie de la médecine à Nantes.