VVivre en marge des temps modernes

Toward Los Angeles. ©Dorothea Lange

Qui ne rêve pas quelquefois de s’extraire de la frénésie de notre rythme social ? Qui n’a pas le désir, peut-être amplifié depuis la crise sanitaire récente, de se retirer du monde et de son tempo soutenu, voire aliénant ? Depuis l’avènement de la modernité, des femmes et des hommes, parce qu’ils/elles ne pouvaient pas ou ne souhaitaient pas s’inscrire dans les contraintes temporelles de la société, se sont placé.e.s en marge.

Laurent Vidal nous racontera la façon dont ces « marginaux » (ouvrier.e.s, migrant.e.s, exilé.e.s, colonisé.e.s…) se sont emparé.e.s de la lenteur pour subvertir la modernité et sa course effrénée au progrès : de l’oisiveté revendiquée aux ruses déployées pour s’approprier des espaces assignés, les « hommes lents » créent des rythmes inouïs, jusque dans les musiques syncopées du jazz ou de la samba. En inventant de nouveaux modes d’action fondés sur les ruptures de rythme, ils nous offrent un autre regard sur l’émancipation

Une passionnante plongée dans l’histoire des marges qui nous aide à repenser notre rapport au temps et à la liberté.