LLe rendez-vous bien-être animal | La coupe des oreilles et de la queue du chien Chaque semaine, la Chaire bien-être animal vous propose sur son site internet une nouvelle ressource en lien avec le bien-être animal ! Ce rendez-vous est relayé tous les mardis sur Facebook, Linkedin et Instagram avec le hashtag #LeRdvBEA. Suivez-nous !>> Le « Rendez-vous bien être animal » de la semaineL’otectomie (ablation partielle ou totale des oreilles) et la caudectomie (amputation partielle ou totale de la queue) sont des pratiques chirurgicales réalisées depuis des siècles sur certaines races de chiens. L’otectomie est aujourd’hui une pratique interdite en France, sauf avis médical.Ces interventions soulèvent des questions éthiques et de bien-être animal. Nous revenons dans cet article sur ce que dit la loi sur ces procédures et sur leurs conséquences pour le bien-être et la santé des chiens concernés.Pour accéder à l’article, cliquez sur l’image :>> Les précédents « Rendez-vous bien être animal »Vidéo – La stérilisation des chiensVidéo – Le rapport des enfants aux animauxArticle – La nutrition dans les parcs zoologiquesArticle – Impacts des différents types de sols sur le bien-être et le comportement des porcsArticle – Fiche espèce – Tout savoir sur le lapin domestique !Pour retrouver tous les « Rendez-vous bien être animal », allez sur le site de : CHAIRE Bien-être animal
LL’idée reçue bien-être animal | Améliorer le bien-être des animaux d’élevage est-il toujours bénéfique pour l’environnement ? Chaque mois, la Chaire bien-être animal traite une nouvelle idée reçue sur le bien-être animal et l’élevage! Ce rendez-vous est relayé à la fin de chaque mois sur Facebook, Linkedin et Instagram avec le hashtag #IdéereçueBEA et dans notre Newsletter. Suivez-nous ! La dernière idée reçueLes précédentes idées reçuesEst-ce une bonne idée de mettre des chevaux et des vaches dans une même pâture ? VRAI ou FAUXTous les chats blancs sont-ils sourds ? VRAI ou FAUXLes caméléons changent-ils de couleur selon leurs émotions ? VRAI ou FAUX ?Les insectes sont-ils capables de ressentir de la douleur et des émotions ? VRAI ou FAUX ?>> Retrouvez toutes nos idées reçues ici :Chaire Bien-être animal VetAgro Sup
BBienvenue dans le monde incroyable des animaux ! | Atelier enfants Partout sur notre planète, les animaux jouent un rôle très important pour que la vie existe et puisse continuer. Des plus petits insectes jusqu’au grands mammifères, ils ont tous des « superpouvoirs » qui les aident à s’adapter à leur environnement. Certains nettoient, d’autres soignent la terre, les plantes…À travers des jeux, des histoires et des illustrations, cet atelier permet de découvrir à quel point les animaux sont précieux et que protéger la nature c’est prendre soin de tous.Pour en savoir plus :Musée de sciences biologiques – Dr Mérieux
CC’est rapport aux bêtes Munis d’une cage en guise d’instrument de musique (et quelques autres accessoires), François Salès et Claire Truche de la Nième Compagnie, font imaginer toutes ces bêtes sans qui nous ne serions pas ce que nous sommes.De l’axolotl au polydesme aplati, du microbe au pangolin, du bousier à la drosophile, nous sommes pétris, façonnés par les animaux. Que nous les boudions ou les adorions, les chassions ou les idolâtrions.Notre rapport à l’humanité n’a eu de cesse de s’affronter au miroir de l’animalité.De la chute vertigineuse de la biodiversité à la domestication, de notre condition de carnivore à notre admiration pour leur beauté, ce spectacle est un hommage à toutes les bêtes, des plus insignifiantes aux plus majestueuses… et à celles que nous ne verrons plus.>> Pour plus d’informations, rendez-vous sur le site : Nième Compagnie
LLa Première Guerre mondiale du point de vue des chevaux Retracer l’histoire du point de vue des animaux, tâcher de trouver des sources pouvant témoigner de leur vécu et de leur évolution. Telle est l’ambition du dernier livre supervisé par Éric Baratay aux éditions Tallandier.Dans ces bonnes feuilles que nous vous proposons, cet historien se penche sur la Grande Guerre qui, sur le seul front de l’Ouest, mobilisa pas moins de huit millions de chevaux. Indispensable pour la cavalerie, l’infanterie mais également l’artillerie, pour tirer canons, munitions, vivres et hommes, ils ont façonné l’évolution de cette guerre.Saviez-vous par exemple qu’en 1914 c’est le manque de chevaux des Français comme des Allemands qui a empêché qu’un camp ou l’autre réussisse à contourner son adversaire, ce qui a provoqué la fixation du front et quatre ans de guerre de tranchées.En examinant les écrits de poilus et des vétérinaires au front, Éric Baratay tâche ici de retracer la douloureuse mobilisation de ces millions de chevaux.Lors de leur réquisition, les chevaux éprouvent d’abord un stress psychologique et physique en perdant leurs repères habituels du fait d’une succession de lieux, de mains, de voix. Leur embarquement dans les wagons est souvent difficile ; ils résistent, hennissent, se sentent poussés, frappés, se font serrer les uns contre les autres. Les plus rétifs continuent à hennir, à frapper les parois ; beaucoup sont apeurés par les trains qui passent, éprouvés par les secousses, irrités par les congénères inconnus.Ils vivent un autre bouleversement lors de leur affectation, devant s’habituer à de nouveaux noms, de nouvelles voix et conduites, de nouveaux gestes et mots en divers patois changeant au gré des réaffectations, permissions, disparitions des hommes. Ainsi, les chevaux de trait affectés à la cavalerie se retrouvent avec un soldat sur le dos, rarement plus aguerri, tout aussi craintif, et ceux qui réagissent, hennissent, ruent, subissent alors des coups, entendent des cris, ce qu’ils connaissaient assez rarement auparavant s’ils viennent des campagnes.Escorte de prisonniers allemands par la cavalerie française, le 24 août 1914. | © William Heinemann, London, CC BYDans les services attelés, les chevaux doivent apprendre à travailler avec des congénères pour les solitaires d’autrefois ou de nouveaux partenaires pour les habitués à cet emploi. Ils sont assemblés selon leur taille, leur force, voire leur couleur, rarement selon leur caractère, que les hommes ne connaissent pas et ne cherchent pas. Des chevaux manifestent des incompatibilités d’humeur, obligent ces humains à les séparer jusqu’à ce qu’une répartition soit trouvée, qu’une paix plus ou moins durable s’installe. Lors des essais à tirer ensemble, beaucoup se heurtent, glissent, tombent, s’empêtrent dans les traits, s’épuisent. L’adaptation est remise en cause par les changements d’affectation et les arrivées de nouveaux partenaires, tels ces chevaux américains, que les alliés vont chercher à partir de l’automne 1914 pour compenser les pertes.D’autant que leur traversée de l’Atlantique s’avère un calvaire côté français, où l’on ne donne qu’une avance aux marchands américains, les laissant assurer le transport à moindres frais. Dès l’Amérique, les équidés choisis se retrouvent concentrés et mélangés dans des parcs puis entassés à 15 ou 20 dans des wagons, sans attache et sans surveillance interne. Les conflits, les coups, les chutes s’ajoutent au stress du voyage durant lequel ces animaux ne bénéficient guère d’arrêts le long d’un parcours de quatre à huit jours. Au port, ils sont de nouveau concentrés en enclos puis placés sur des barges et hissés par des grues sur des navires restés au large, une opération très stressante pour les équidés.Perturbés par le déracinement, les importants changements climatiques à l’échelle américaine, le bouleversement du régime alimentaire, beaucoup s’affaiblissent et contractent des maladies infectieuses, d’autant qu’ils ne bénéficient pas de désinfection des enclos et des wagons ou de contrôles épidémiologiques, encore peu usités côté français.À bord des navires, ces équidés se retrouvent entassés les uns contre les autres, en quatre rangées parallèles par étage, attachés de près, et comme ils ne font pas d’exercice dans des enclos ou de promenade sur le pont extérieur, qu’ils restent inactifs trois semaines au minimum, ils endurent des fourbures aiguës aux jambes. L’entassement est tel que des équidés se voient placés sur le pont extérieur où, malgré les couvertures mises sur eux ou les toiles tendues par-dessus, ils endurent de fortes variations de température, une humidité incessante, des courants d’air permanents, subissent d’importants refroidissements tout en devant résister aux tempêtes qui balaient l’endroit.Au moins, ces animaux ne souffrent-ils pas de l’atmosphère confinée des étages internes, de la chaleur moite, du gaz carbonique, des fortes odeurs que les équidés enfermés produisent mais qui les indisposent vivement, d’autant que l’aération, guère pensée, est très insuffisante, que les excréments, le fumier, les aliments avariés sont irrégulièrement évacués et ces ponts mal nettoyés par des équipages négligents, peu impliqués financièrement dans le maintien en bonne santé des bêtes, bien qu’ils pâtissent aussi de la situation. Les morts sont laissés au milieu des vivants tout au long du voyage parce qu’on n’a pas prévu de les évacuer à la mer ! Les rescapés ressentent évidemment les phéromones de stress dégagés par les agonisants puis les odeurs des cadavres.Chevaux et mulets souffrent souvent de la soif et de la faim, les marchands ayant trop peu prévu, les matelots s’évitant des corvées régulières, les aliments n’étant que de médiocre qualité. Ces équidés doivent souvent manger des aliments simplement jetés à terre, avalant en même temps la paille souillée, voire leurs excréments pour compenser la faim, mais les bêtes attachées trop court, incapables de baisser autant leur tête, sont forcées de jeûner. Beaucoup s’affaiblissent, contractent ou amplifient des maladies, mangent encore moins, respirent toujours plus mal, tombent au premier tangage, ont de plus en plus de peine à se relever, se blessent facilement lors des heurts avec d’autres ou contre les parois et lors de ces chutes, se fracturant des os ou se rompant des ligaments, contractant alors le tétanos ou la gangrène.À l’arrivée, les sorties sont souvent retardées car, dans nombre de navires, les rampes reliant les ponts ont été enlevées pour mieux entasser, d’autant qu’on ne prévoyait pas de promenade extérieure. Les équidés doivent attendre plusieurs jours que de nouvelles pentes soient installées, sur lesquelles ils se précipitent pour sortir de cet enfer. Les blessés et les malades ne pouvant pas les gravir attendent d’être sanglés puis soulevés à la grue. À terre, les chevaux, souvent des mustangs plus ou moins sauvages, achetés à moindre coût, se montrent rebelles à la discipline. Ils déconcertent autant leurs congénères européens, habitués au travail, que les conducteurs qui font alors pleuvoir les coups.Chevaux transportant des munitions à la 20ᵉ Batterie de l’Artillerie canadienne de campagne à Neuville | © Saint-Vaast, France.Archives du Canada, CC BYDes incompréhensions réciproquesCes incompréhensions sont nombreuses, d’autant que nombre de soldats n’ont jamais côtoyé de chevaux auparavant et que ces derniers ne sont pas habitués à de tels environnements. Nous avons vu que beaucoup d’équidés réquisitionnés refusent d’entrer dans les wagons ou les camions. Cela conduit les soldats à les qualifier de « bêtes », à se grouper jusqu’à six ou sept pour les forcer et à manier la violence. Or cette attitude des chevaux s’explique par leur vision, mieux connue de nos jours : étroite en hauteur mais très panoramique en largeur, d’un flanc à l’autre. Ils ont donc le sentiment d’être bêtement précipités contre un obstacle alors que la voie est libre autour ! D’autant qu’ils détectent mal l’intérieur noir des wagons, mettant du temps à accommoder leur vue à l’obscurité, et qu’ils rechignent logiquement à entrer dans cet inconnu… à la manière d’un automobiliste qui, par temps ensoleillé, freine devant une section très ombragée de la route formant un mur noir.Des soldats français essayant de tirer une mule épuisée hors de la boue d’un trou d’obus. | ©National Library of Scotland, CC BYUn autre exemple d’incompréhension concerne l’abreuvement des chevaux durant l’été 1914. Ils ne peuvent pas boire suffisamment, souvent une fois la nuit car les cavaliers limitent ces moments dangereux pour eux, et cela provoque une importante mortalité. On peut invoquer la guerre de mouvement, qui réduit les possibilités de nourrir et d’abreuver, et la négligence des hommes, qui est réelle, mais la situation est confortée par un aspect inconnu des humains et même des animaux : on sait maintenant que les chevaux connaissent une forme de déshydratation qui ne provoque pas une soif importante, ce qui signifie que ces chevaux de guerre n’ont sans doute pas suffisamment manifesté leur besoin.Auteur :Éric Baratay, Professeur d’histoire, Université Jean Moulin Lyon 3Cet article est republié sous licence Creative Commons.>> Lire l’article original :THE CONVERSATION
CCes animaux qui nous protègent ! Le Musée de sciences biologiques Docteur Mérieux propose au cours d’une conférence dédicace de vous plonger dans ce livre magnifiquement illustré par Valentine Plessy, où Marie-Monique Robin, journaliste d’investigation, dévoile la diversité et la beauté des animaux qui, au fil de l’évolution, ont su s’adapter à leurs environnements, en développant une extraordinaire inventivité.Partout sur notre planète, ils jouent un rôle essentiel pour assurer la pérennité des conditions de vie de tous les organismes – du plus petit au plus grand. Or les activités humaines exercent une pression inédite sur les écosystèmes et mettent en péril l’existence de nos compagnons de destin. Un million d’espèces animales et végétales sont aujourd’hui menacées d’extinction, dont un quart des mammifères, un sixième des oiseaux et un tiers des amphibiens. Un constat alarmant pour les humains qui font partie de la même chaîne du vivant.Cette détérioration de l’environnement est aussi à l’origine de l’émergence de maladies infectieuses, comme le sida et la Covid-19, appelées « zoonotiques », parce que transmises par les animaux aux humains. Le livre montre que ce ne sont pas les animaux qui constituent le problème, mais… les humains : en bouleversant les équilibres dans la nature, ils créent les conditions pour que des virus, longtemps inoffensifs, affectent notre santé. S’appuyant sur des données scientifiques rigoureuses, Ces animaux qui nous protègent révèle que la biodiversité – animale, végétale et microbienne – est le berceau de la santé planétaire, tout en rendant un hommage vibrant à la vie, qui serait impossible sans la protection bienveillante des animaux.>> Pour plus d’information, rendez-vous sur le site : Musée de sciences biologiques dr Mérieux
MMédiation animale et médiation par la nature : quand le pouvoir du vivant agit sur notre santé La médiation animale et la médiation par la nature sont des domaines en plein essor qui offrent un aperçu unique de la manière dont le vivant peut jouer un rôle central dans le processus de mieux-être des individus. A l’occasion de cette conférence Catherine Padovan, Docteure en psychologie, psychologue, psychothérapeute et référente en médiation animale partagera son expérience et ses connaissances. Elle rappellera notamment l’importance d’avoir recours à des professionnels formés aux techniques de la médiation, garants du bien-être des animaux et des personnes entrant en lien avec eux.La médiation environnementale est un soin qui associe deux médias complémentaires : l’animal et l’environnement naturel (la nature, l’environnement de l’animal). Cette approche repose sur l’idée que les animaux et la nature agissent comme un levier thérapeutique puissant en mobilisant les capacités sensori-motrices, émotionnelles, cognitives, et relationnelles des patients.Le modèle OREZA (Observer, Repérer, Élaborer, Zoom sur l’architecture fonctionnelle) structure cette pratique en mettant en lien les qualités naturelles du vivant et des scénarios/situations adaptés pour répondre aux besoins spécifiques des personnes concernées. Cette complémentarité du média animal avec le média nature favorise un mieux-être dans la vie quotidienne des bénéficiaires de ce nouveau type de soin.Ce dispositif s’adresse à des personnes de tous âges et de tous horizons (scolaires, professionnels…) présentant des troubles émotionnels, affectifs et/ou cognitifs, à condition d’être mis en œuvre par des professionnels formés dans leur domaine et aux techniques spécifiques de la médiation.>> Pour en savoir plus, rendez-vous sur le site :BM PART DIEU
RRêves animal Le musée des confluences de Lyon vous invite à découvrir une exposition fascinante !À travers réflexions, échanges et créations sonores, explorez comment l’animal rêve et comment l’homme rêve d’animal. Une rencontre inédite entre art, philosophie et neuroscience pour parler de rêves et d’animaux, d’évasion et de captivité…Avec Arnaud Theval, artiste plasticien et créateur du projet « Histoire animale de la prison » et Paul-Antoine Libourel, ingénieur de recherche au centre de neurosciences de Lyon, spécialisé sur le sommeil animal.Le projet « Histoire animale de la prison » est développé depuis 2022 en partenariat avec la Direction interrégionale des services pénitentiaires de Lyon, la DRAC Ara et le musée des Confluences.>> Plus d’informations sur le site du :MUSÉE DES CONFLUENCES
EEn forêt avec Vincent Munier Du crépuscule à l’aube, la forêt est le décor d’une vie foisonnante. Photographe et cinéaste amoureux de la nature sauvage, Vincent Munier parcourt les forêts françaises, en particulier celles des Vosges, depuis son enfance. Avec cette exposition, il nous propose un voyage visuel et sonore dans une nature en apparence familière, mais souvent méconnue. Cerfs, chouettes, lynx, grands tétras, pics-noirs… les images, fixes et animées, révèlent la faune qui peuple les forêts en nous invitant à observer, comme à l’affût, pour mieux nous émerveiller de cet univers grandiose et menacé.Plus d’informations sur le site du :MUSÉE DES CONFLUENCES
PPour boire, les dauphins doivent manger des poissons | The Conversation Pour tous les amoureux des animaux, le mois de septembre 2023 restera un mois noir. Sur les berges du lac Tefé, un affluent de l’Amazone au Brésil, 130 dauphins roses (Inia geoffrensis), 23 dauphins tucuxi (Sotalia fluviatilis), mais également des milliers de poissons ont été retrouvés sans vie.Brésil : plus de 120 dauphins roses retrouvés morts (France 24).Selon les propos des membres de l’Institut Mamirauá, un centre de recherche en partie financé par le ministère brésilien des Sciences, recueillis par le Parisien : « Il est encore tôt pour déterminer la cause de cet événement extrême, mais selon nos experts, il est certainement lié à la période de sécheresse et aux températures élevées du lac Tefé, dont certains points dépassent les 39 °C ».Et si ces dauphins, véritables icônes de la faune brésilienne, étaient morts de soif ? Cela semble improbable, me diriez-vous, puisqu’ils ont accès à de l’eau en abondance. Mais, savez-vous comment les dauphins s’hydratent ? Boivent-ils réellement l’eau dans laquelle ils vivent ? La réponse est non, voyons donc comment ils maintiennent un niveau d’hydratation correcte.Les dauphins vivant dans les océans ne boivent pas l’eau de merPour les dauphins d’eau douce, c’est encore un mystère puisqu’aucune étude scientifique ne s’est, à l’heure actuelle, intéressée à la question. En revanche, nous possédons des informations précieuses sur la manière dont les dauphins vivant dans les océans s’hydratent.Contrairement à ce que nous pourrions penser, les dauphins ne boivent pas l’eau salée dans laquelle ils vivent puisque pour eux, comme pour nous, un excès de sel peut être mortel. Dans notre étude récemment publiée dans la revue scientifique Journal of Experimental Biology, nous avons confirmé que les dauphins ne boivent pas de l’eau de mer contrairement aux poissons osseux (le thon, le hareng ou encore la sardine), aux tortues marines et aux oiseaux marins. En effet, boire de l’eau de mer nécessite de disposer d’un moyen de se débarrasser de l’excès de sel, et certains animaux marins disposent pour ce faire d’organes appelés glandes à sels.Les dauphins en sont dépourvus, et leurs reins ne sont pas capables d’éliminer une quantité trop importante de sels. Mais alors, comment s’hydratent-ils ? Les dauphins ne boivent pas « volontairement » comme nous pourrions l’imaginer, ils s’hydratent de manière indirecte grâce à l’eau contenue au sein de leurs proies (entre 70 et 85 % de la masse totale chez les poissons) et de l’eau produite au niveau des mitochondries, des organites situés dans les cellules, qui produisent de l’eau, appelée eau métabolique, issue de la dégradation des molécules organiques ingérées par l’animal (glucides, protéines, lipides).La question de l’hydratation chez les dauphins agitait l’esprit des scientifiques depuis près d’un siècle. Les premières études physiologiques réalisées au milieu du vingtième siècle avaient montré qu’ils ne buvaient pas, mais les expériences se basaient uniquement sur des dauphins à jeun et donc privé d’une source d’eau : la nourriture.Aujourd’hui, c’est l’eau des proies et l’eau métabolique qui sont considérées comme les deux principales sources d’eau chez les dauphins, mais leurs contributions respectives restent inconnues, en particulier chez les animaux nourris. Pour déterminer la proportion respective d’eau provenant des proies, de l’eau métabolique et de l’eau salée environnante chez les Odontocètes (les cétacés à dents tels que les dauphins, les orques ou encore les cachalots en opposition aux Mysticètes, les baleines à fanons), nous avons analysé la composition isotopique de l’oxygène (18O et 16O, tous deux des atomes d’oxygène, mais dont la masse diffère par leur nombre de neutrons au sein de leur noyau) de l’eau contenue dans leur corps afin de déterminer son origine.Les isotopes de l’oxygène comme traceurs des sources d’eauPour cela nous avons mesuré la composition isotopique de l’oxygène de l’eau contenue dans le plasma sanguin et de l’urine de quatre orques, Orcinus orca, et de neuf grands dauphins, Tursiops truncatus, nés et élevés en structure zoologique. Ces valeurs ont été comparées à celle de l’eau contenue dans leurs proies et celle de l’eau environnante (eau du bassin dans lequel ils vivent) et ceci pendant un an et à intervalles réguliers.Prise de sang sur un grand dauphin, Tursiops truncatus. / ©R.Amiot au Zoo Marineland, Fourni par l’auteurPuis dans un second temps, ces données ont servi à alimenter un modèle mathématique permettant de prédire les contributions des différentes sources d’eau des cétacés.Les résultats isotopiques obtenus et ceux de la modélisation indiquent que l’eau des proies constitue la source principale d’apport d’eau chez les orques et les grands dauphins (61–67 % des apports totaux), suivie par l’eau métabolique (28–35 % des apports totaux). La production d’eau métabolique étant significativement plus élevée chez les orques dont le régime alimentaire est plus riche en lipides. Le reste étant de l’eau de mer environnante ingérée accidentellement et de la vapeur d’eau inhalée lors de la respiration.Contributions relatives de chacune des sources d’eau chez les orques et les grands dauphins. / ©Nicolas Séon, Fourni par l’auteurNos recherches apportent de nouvelles informations sur la physiologie des cétacés, avec des implications majeures concernant les problématiques de conservation concernant ces organismes. En raison du fait que ces animaux tirent de leur nourriture l’eau permettant de les maintenir hydratés, la surpêche dans certaines régions du monde et le réchauffement climatique actuel qui affecte la distribution des proies des cétacés s’affichent comme des défis majeurs pour la préservation de la biodiversité marine.>> Les auteurs : Cet article a été coécrit par Isabelle Brasseur, Responsable Éducation – Recherche et Conservation à Marineland Côte d’Azur.Nicolas Séon, Docteur en paléontologie, Muséum national d’histoire naturelle (MNHN);Peggy Vincent, chercheuse CNRS en paléontologie, Muséum national d’histoire naturelle (MNHN)et Romain Amiot, Chargé de Recherche, Université Claude Bernard Lyon 1Le projet OXYMORE est soutenu par l’Agence nationale de la recherche (ANR), qui finance en France la recherche sur projets. Elle a pour mission de soutenir et de promouvoir le développement de recherches fondamentales et finalisées dans toutes les disciplines, et de renforcer le dialogue entre science et société. Pour en savoir plus, consultez le site de l’ANR.Cet article est republié à partir de The Conversation sous licence Creative Commons.>> Lire l’article original sur le site :The conversation