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Aristote, Platon et le bien comme cause finale

AAristote, Platon et le bien comme cause finale

La philosophie d’Aristote et plus spécialement la notion de « principe » appliqué à la théorie métaphysique aristotélicienne des 4 types de cause (formelle, matérielle, finale et efficiente) constitue, aujourd’hui encore en philosophie, une référence incontournable pour toute réflexion sur l’articulation des principes et des causes.

On se propose de revenir sur une critique assez célèbre qu’Aristote adresse à Platon : ce dernier ne serait pas parvenu à penser la cause finale. Depuis toujours ou presque (depuis Alexandre d’Aphrodise en tout cas), ce jugement a été lu tantôt avec circonspection (voire avec embarras), tantôt avec une certaine irritation, selon qu’on est bien ou mal disposé à l’égard d’Aristote. Il n’est, en effet, pas bien difficile de trouver chez Platon les signes de son intérêt pour les explications téléologiques, qu’on pense au Phédon et à la déception qui est celle de Socrate de ne pas trouver une physique téléologique pleinement constituée chez Anaxagore, ou qu’on pense au Timée, où ce semble bien être une physique de ce genre que Platon y déploie. On peut bien sûr accuser Aristote d’être un lecteur négligent ou amnésique. Mais on peut essayer aussi d’appliquer à Aristote ce principe de charité qu’on lui reproche de malmener à l’égard de son Maître.

On souhaite montrer, en particulier, en revenant au texte de la critique adressée à Platon, qu’Aristote ne déplore pas que ce dernier n’ait pas posé de cause finale, mais qu’il n’en ait pas fait le mode de causalité du bien principiel, ce que ni les dialogues ni ce qu’on sait des doctrines orales de Platon ne paraissent vraiment démentir. Loin de relever d’un contresens, le jugement aristotélicien devrait ainsi apparaître comme une lecture vérifiable de Platon et surtout comme un élément d’une lecture plus systématique du bien platonicien, qui peut résumer à lui seul la quasi-totalité des objections qu’Aristote soulève à ce sujet.

Intervenante : Fabienne Baghdassarian, maîtresse de conférence en philosophie ancienne à l’Université de Rennes.

Conférence organisée dans le cadre de la Société Rhodanienne de Philosophie.

Pour en savoir plus, consultez le site de :

Université Lyon 3

Origines du monde : métaphysique et cosmos selon Platon, Aristote et Plotin

OOrigines du monde : métaphysique et cosmos selon Platon, Aristote et Plotin

Contrairement à un préjugé tenace, la métaphysique n’a pas pour vocation de se détourner du monde, mais, tout au contraire, son projet est de préserver le monde. L’abstraction qu’elle accomplit n’est pas le symptôme d’une fuite ou d’une incapacité à endurer le réel, dans sa positivité résistante, mais un effort systématique pour faire apparaître le monde autrement, pour manifester un ordre et une intelligibilité que l’expérience immédiate obscurcit.

L’enjeu, pour la métaphysique, est de restituer le monde à lui-même, à son essence véritable : cette essence, les Grecs la désignent par le terme de  » x6crµoç « , qui fait s’entrecroiser l’idée de totalité unifiée du réel et celle d’ordre et d’harmonie. Nous tenterons d’éclairer comment, à l’aurore et au crépuscule de la métaphysique grecque, trois penseurs emblématiques, Platon, Aristote et Plotin, tentent de manifester l’ordre intelligible du monde à partir d’un principe qui lui est extérieur : les Formes, l ‘Acte pur et l ‘Un.

Conférence-débat organisée par :  Société Rhodanienne de Philosophie* – Université Jean Moulin Lyon 3,

Animée par  : Laurent Lavaud, Professeur à l’ENS de Lyon.

*La Société Rhodanienne de Philosophie est partenaire de la Faculté de philosophie de l’Université Jean Moulin Lyon 3 et de l’Institut de Recherches Philosophiques de Lyon (IRPhiL).

Université Jean Moulin Lyon 3