Pop’Sciences répond à tous ceux qui ont soif de savoirs, de rencontres, d’expériences en lien avec les sciences.

EN SAVOIR PLUS

Little Odyssée

LLittle Odyssée

Conçue comme un parcours sensoriel en trois parties, inspirées par les cycles de développement d’un enfant, cette exposition est une ode à la découverte et à l’expérimentation. Elle questionne l’interaction de son corps avec les environnements, illustrant les différents degrés de rencontre du petit visiteur avec le monde. Cheminant de l’intérieur à l’extérieur, et de la perception physique à une approche plus intellectuelle, les plus jeunes rencontrent l’art dans toutes ses dimensions.

Elle assemble une sélection d’œuvres de la collection du musée d’art contemporain pensée à destination des familles et « à hauteur d’enfant ».

Le macLYON a co-conçu cette exposition avec un groupe d’étudiant.es du master Patrimoine et Musées parcours Médiations Culturelles et Numérique de l’Université Lyon 3. Les étudiant.es, accompagné.es par un comité scientifique, s’immergent dans la découverte de la riche collection du macLYON pour en mettre en lumière la singularité, et proposent une exposition résolument tournée vers les besoins du jeune public dans toute sa pluralité, plaçant cette démarche au centre de leur processus de réflexion. Prenant en compte le cheminement d’un enfant dans les salles, son attention, ses acquisitions sensorielles, son bien-être, ils.elles s’attachent à optimiser la rencontre avec l’œuvre.

Cette initiative s’inscrit dans le cadre des nombreux projets de développement culturel du macLYON conçus avec des établissements scolaires ou d’enseignement supérieur, en y ajoutant une démarche innovante de recherche-action.

Pour en savoir plus :

MACLYON

Démêler le faux du vrai : dater les œuvres d’art par le radiocarbone

DDémêler le faux du vrai : dater les œuvres d’art par le radiocarbone

 

Soirée scientifique de l’Université Ouverte Lyon 1

 

La datation par la méthode du radiocarbone est une technique de datation absolue, éprouvée maintenant depuis plus de 70 ans.

Son principe s’appuie sur la désintégration de l’isotope naturel radioactif du carbone, le carbone 14.

Au fil des décennies, son utilisation s’est diversifiée. Si l’archéologie est le domaine d’application le plus connu, il existe de nombreux autres champs qui bénéficient de ses progrès ; on peut citer, par exemple, la surveillance de l’environnement, l’étude des paysages anciens ou actuels, des cycles de l’eau et du carbone ou du paléoclimat, etc. Dans le domaine des sciences humaines, l’apport de la datation par le carbone 14 est indissociable de notre connaissance de la vie des hommes de ces 50 000 dernières années, toutes époques et tous lieux confondus. Enfin, cette technique est utilisée pour traquer les fraudes, que ce soit pour détecter les contrefaçons de produits alimentaires ou démasquer les faux en art.

Après une introduction des principes généraux, Lucile Beck présentera quelques exemples emblématiques de l’utilisation de la méthode de datation par le carbone 14. Elle montrera ensuite les applications pour les œuvres d’art et les développements associés pour tenter de démêler le faux du vrai.

 

Conférence organisée par :

l’Université Ouverte Lyon 1 en partenariat avec la ville de Villeurbanne

 

Pour en savoir plus :

Université ouverte Lyon 1

Université Claude Bernard Lyon, Campus de la Doua, Le Patio, 43 bd du 11 Novembre 1918, 69100  Villeurbanne

Le long du Rhône : Patrimoines et Créations

LLe long du Rhône : Patrimoines et Créations

Cette conférence cheminera ainsi, au gré des courants, selon les époques et jusqu’à nos jours, portés par le pouvoir de l’imagination, la relation au sacré et la création artistique face aux dangers du fleuve.

Intervenants :

  • Nicolas MILLET, Administrateur territorial, délégué-adjoint à la Fondation du Patrimoine – Rhône-Alpes – en charge des patrimoines du Rhône ;
  • André JULLIARD, Docteur d’état en ethnologie, auteur de plusieurs ouvrages sur le Rhône et sur le culte de Saint-Nicolas ;
  • Nadine GUIGARD, Directrice de projet et Coordinatrice du réseau Cap sur le Rhône.

Organisée par :la Confluence des Savoirs, l’Alliance des Rhodaniens et Cap sur le Rhône.

Conférence digitale, avec possibilité de poser des questions aux intervenants en direct par SMS.

Plus d’informations :

Confluence des savoirs

Eleutheria ! Retour à la liberté

EEleutheria ! Retour à la liberté

À l’occasion du bicentenaire de la révolution grecque, célébrée le 25 mars 2021, le Musée des moulages (MuMo) dévoile sa nouvelle exposition pour la rentrée 2021, Eleutheria ! Retour à la liberté : découvrir et transmettre l’Antiquité depuis la révolution grecque.

La Révolution grecque de 1821, conclusion de la lutte pour l’indépendance de la Grèce face à l’Empire Ottoman, a ouvert les portes aux archéologues d’Europe qui (re)découvrent les trésors de la Grèce antique, connus jusqu’alors principalement par les textes anciens et les récits de voyageurs. Cet événement historique s’inscrit pleinement dans l’émergence de l’archéologie comme science au milieu du XIXe siècle. L’archéologie s’institutionnalise, développe de nouvelles méthodes de recherche et d’études des productions artistiques et techniques anciennes en redécouvrant des sites prestigieux.

L’exposition est l’occasion de découvrir par quels moyens le Musée des moulages a contribué à diffuser la culture de la Grèce antique en dehors de ses frontières modernes nouvellement acquises et d’en apprendre davantage sur les représentations du monde grec antique en Europe à cette époque.

Une programmation riche (conférences, ballades urbaines, ateliers pédagogiques, spectacles) en partenariat avec des étudiants en mode, communication, médiation et histoire de l’art viendra compléter l’exposition.

>> Pour plus d’informations et programme complet :

MusÉe des Moulages

Retrouver le son de Notre-Dame | Collections & Patrimoine

RRetrouver le son de Notre-Dame | Collections & Patrimoine

Entretien avec l’équipe lyonnaise de scientifiques de retour de leur première mission dans Notre-Dame de Paris.

Un entretien réalisé par Pop’Sciences – 24 juillet 2020

Une reconstruction « fidèle » de Notre-Dame suppose qu’en plus de la remise en état du bâti (la charpente, la flèche…), une restauration acoustique soit mise en œuvre pour restituer aux générations futures ce qu’était le « son » de la plus célèbre des cathédrales avant l’incendie dévastateur d’avril 2019.

De retour de leur première mission scientifique sur le site religieux, Notre-Dame, l’équipe scientifique « acoustique » de la Maison des Sciences de l’Homme Lyon Saint-Étienne nous explique en quoi consiste son travail. Entre technique et émotions, un le récit digne d’une aventure scientifique hors du commun et hors du temps.

Pop’Sciences | Quelle est l’origine de la création du groupe acoustique ?

Mylène Pardoen, docteur en musicologie, spécialiste de l’archéologie du paysage sonore :

Suite à l’incendie qui a détruit la toiture de Notre Dame (ND) de Paris en avril 2019, la communauté scientifique s’est mobilisée autour du CNRS pour participer à sa reconstruction en neuf groupes de travail thématiques = Incendie, Numérique, Structure, Bois/Charpente, Métal, Pierre, Verre, Émotions patrimoniales et Acoustique.

Ce dernier groupe, composé de 6 personnes et… d’un robot – de son petit nom Deep Trekker – regroupe des équipes de parisiens 1 et de lyonnais issus de l’équipe Pôle Image Animée et Audio (PI2A) de la Maison des Sciences de l’Homme Lyon Saint-Étienne 2.

©Chantier CNRS Notre-Dame_Groupe Acoustique

Pop’Sciences | Quels sont ses objectifs ?

Mylène Pardoen :

Le groupe acoustique a deux objectifs :

Réaliser un modèle informatique sonore de ND qui permettra aux équipes d’architectes de les guider dans leurs choix pour la reconstruction de la voute et de la charpente (en donnant des mesures de l’impact acoustique selon le choix des matériaux, de la forme de la voute, etc.). La cathédrale est alors considérée comme un objet résonnant dans lequel un son est généré – par l’éclatement d’un ballon de baudruche, par exemple – dans le but de pouvoir calculer le temps de réverbération (l’écho) propre à la structure de la cathédrale.

Ce volume acoustique est l’espace délimité par l’ensemble des « parois », tenant compte des caractéristiques acoustiques de leur matériaux (pierre, bois….) et des objets s’y trouvant. Lorsque le son est émis, ses ondes se réfléchissent sur les parois comme une sorte de balle de ping-pong, mais avec un léger temps de retard à chaque rebond. C’est ce que l’on nomme le temps de réverbération (ce qui nous semble être un écho). C’est en quelque sorte la caisse de résonance qui permet à l’orgue ou aux choristes de donner à leurs chants une caractéristique particulière (la signature acoustique d’un lieu, qui est unique).

Ces relevés actuels seront comparés à des enregistrements réalisés lors d’un concert qui avait eu lieu dans ND en 2013, pour permettre de retrouver l’acoustique d’avant sa destruction.

Pendant la mission, seule la partie de la nef a fait l’objet de relevés (le chœur, bien qu’accessible, n’est pas dégagé et le transept, dont le sol est très abimé, était trop complexe à aborder pour le robot et les trépieds). Le robot servait essentiellement à accéder à la nef qui est encore aujourd’hui inaccessible par mesure de sécurité (risque potentiel de chute de pierres ou de la charpente en bois) pour pouvoir positionner deux trépieds à roulettes comportant chacun 2 micros ambisoniques et 2 micros omnidirectionnels nécessaires à l’étude du temps de réverbération de l’onde sinusoïdale (le son produit par le ballon).

©Chantier CNRS Notre-Dame_Groupe Acoustique

©Chantier CNRS Notre-Dame_Groupe Acoustique

Le second objectif est de documenter au niveau sonore le chantier de Notre-Dame ou autrement dit de réaliser une évaluation perceptive et représentative de l’environnement sonore de ND, en installant des capteurs qui enregistreront les ambiances sonores, 24h sur 24, pendant toute la durée du chantier de déblaiement et de reconstruction. Cette captation viendra agrémenter les informations disponibles sur ce bâtiment et continuer à raconter son histoire. Ainsi, seront collectés les bruits du chantier : ceux des corps de métiers qui vont se succéder, mais aussi ceux des oiseaux circulant librement dans le bâtiment… Tout cela agrémente le modèle sonore de ND.

©Chantier CNRS Notre-Dame_Groupe Acoustique

Joachim Poutaraud, assistant ingénieur en spatialisation sonore :

Cette pratique de l’étude du paysage sonore permet d’étudier la relation de l’Homme avec les sons de son environnement. On évalue des « marqueurs sonores », des sonorités signalétiques qui vont nous permettre de cartographier l’environnement sonore de la cathédrale.

Mylène Pardoen :

C’est l’histoire sonore du chantier. On peut repérer les porosités – des interférences qui existent entre les ambiances internes de la cathédrale et celles venant de l’extérieur qui sont le reflet des activités urbaines essentiellement – et la pollution sonore qui rentrent dans la cathédrale pour préserver sa quiétude. Car, quand on sort, on est agressé par le bruit tant la sérénité de la cathédrale est encore présente.

Ce second objectif fait écho aux travaux de Mylène Pardoen, archéologue des paysages sonores qui reconstitue des ambiances sonores du passé.

Avec le modèle virtuel créé, on pourra recréer une acoustique de n’importe quelle époque de ND : par exemple, au Moyen-Âge, on peut retrouver tous les éléments sonores qui étaient présents à cette époque dans ND en prenant en compte l’évolution de l’urbanisme, si le tissu urbain a changé ou non, si les rues ont été modifiées. Après, il faut retrouver qui travaillait autour, les corps de métiers, les bruits des gestes et des outils utilisés.  Mes sources sont les almanachs de l’époque pour recherche la localisation des artisans, les registres administratifs. Il n’y avait pas d’historique des précédents chantiers de ND. Tout le travail sera valorisé tout au long de la mission par des reportages, des enregistrements et des vidéos.

 

———————————————————————————–

Encart

Les chiffres clefs de la mission au niveau technique

Pour la mission :

– 350 Kg de matériel répartis en 6 flight cas pour : le matériel de diffusion et de captation pour l’acoustique, le matériel de captation pour les ambiances sonores,  l’ensemble des matériels pour documenter notre travail (GoPro, caméra JVC, micro binaural…) ;

– 8 kits EPI (2 combinaisons pour les frileux) ;

– 1 pistolet d’alarme et 8 cartouches (pour l’étalonnage) ;

– des ballons à gonfler et à faire éclater (également pour l’étalonnage) ;

– des kits d’éclairage ;

– 4 trépieds à roulettes.

©Chantier CNRS Notre-Dame_Groupe Acoustique

Nos 4h sur site représentant une distance de déplacement d’environ 20 km par personne (uniquement dans l’enceinte polluée au plomb. C’est ce que l’on nomme la zone sale.).

Pour l’équipe lyonnaise, le bilan vidéo représente : 47 min de rushs JCV ; 31 min de GoPro ; 90 Go de vidéos immersive (images robot, GoPro sur micros, timelapse). Le bilan audio : 6,52 Go de fichiers ambisoniques (soit près de 3h d’enregistrement).

Pour l’équipe équipe parisienne : 12h de vidéo (toutes caméras confondues, dont celles du robot) ; 110 Go de fichier audio (pour l’élaboration du modèle acoustique et ses volumes).

Voir la vidéo réalisée par Christian Dury lors de leur première entrée dans ND : Emotion en entrant – 10 juillet 2020.

———————————————————————————–

Pop’Sciences | Pourquoi est-ce important de reconstituer l’ambiance sonore de ND ? Qu’avez-vous ressenti en entrant dans ND ?

Mylène Pardoen :

Il est important de toucher du doigt les porosités et de les mettre en parallèle avec notre ressenti, nos émotions. Le confinement que nous venons de subir nous a fait prendre conscience de la dimension bruyante de nos villes, de nos vies. Des bruits ont ressurgit, les bruits de la nature ont ré-émergés. J’étais bien pendant le confinement ! Aujourd’hui il y a du « surbruit » comme si on voulait faire fuir la Covid comme quand on faisait le charivari pour faire fuir la peste …

Joachim Poutaraud :

Notre rapport au bruit dépend du contexte. Quand on s’intéresse, par exemple, aux paysages sonores indiens dans les quartiers type bidonville (Dharavi, Bombay) la perception du bruit est différente : les habitants de ces quartiers ont peur du silence, un espace sans son est un espace mort. Proverbe indien : « qui mendie en silence, meurt de faim en silence ».

Reconstituer l’ambiance sonore de ND c’est finalement lui rendre son âme.

Pop’Sciences | L’anecdote qui vous reste de cette expérience !

L’anecdote de Joachim : « le moment où on a déposé le boitier (pour enregistrer les sons du chantier) sous la rosace sud, on était à 10 cm des vitraux, voir les motifs de si près était extraordinaire… »

L’anecdote de Mylène : « ce fut un moment intense et la récolte très riche. Un souvenir inoubliable : les chaussures fendues de Joachim à force de marcher ! »

L’anecdote de Christian Dury – Ingénieur, Co-responsable du Pôle Image Animée et Audio : « je fais partie des rares personnes au monde à m’être retrouvé 5 minutes presque tout seul à 3 heures du matin dans ND endormie… »

L’équipe de Pop’Sciences ne manquera pas de vous faire vivre cette aventure scientifique. Rendez-vous lors d’un prochain retour de mission pour en savoir plus sur l’évolution des enregistrements, des relevés et de la construction du modèle sonore de Notre-Dame…

————————————————-
Notes :
[1] l’équipe « Lutheries – Acoustique – Musique » de l’Institut Jean Le Rond d’Alember
[2] La Maison des Sciences de l’Homme Lyon Saint-Étienne est sous tutelles des établissements suivants : CNRS / Université Lumière Lyon 2 / Université Jean Moulin Lyon 3 / Université Claude Bernard Lyon 1 / Université Jean Monnet Saint-Étienne / École normale supérieure de Lyon / Science Po Lyon

 

PPour aller plus loin

Coups de projecteurs sur la galerie médiévale du Musée des Moulages | Collections & Patrimoine

CCoups de projecteurs sur la galerie médiévale du Musée des Moulages | Collections & Patrimoine

La galerie médiévale du Musée des Moulages prend de nouvelles couleurs ! En collaboration avec Véronique Rouchon (Université Lumière Lyon 2/CIHAM), Géraldine Victoir (Université Paul Valéry Montpellier 3 / CEMM) et Jonathan Richer (entreprise d’art numérique Theoriz), le Musée des moulages de l’Université Lumière Lyon 2 a mis en place un système de vidéo mapping qui permet de projeter des couleurs et des motifs sur trois statues de sa galerie médiévale.

Au cours de cette vidéo, les acteurs de ce projet exposent les procédés scientifiques et techniques qui ont permis de reconstituer la polychromie de ces moulages. Vous pourrez bientôt découvrir cette nouvelle forme de médiation au MuMo, 87 cours Gambetta, Lyon, 3e arrondissement. 

Pour en savoir plus sur les recherches menées pour ce projet de colorimétrie : De l’ombre à la lumière. Quand les arts numériques redonnent vie et couleurs aux statues médiévales.

Le couple des Tyrannoctones au centre de l’acte fondateur de la démocratie athénienne | Collections & Patrimoine

LLe couple des Tyrannoctones au centre de l’acte fondateur de la démocratie athénienne | Collections & Patrimoine

Au cours de cet article, nous parlerons tyrannie, car paradoxalement c’est de la tyrannie qu’est issue la démocratie athénienne. Pour l’aborder, nous regarderons de plus près deux moulages conservés au MuMo : Harmodios et Aristogiton.

Dans la Grèce antique, la tyrannie n’a pas du tout le sens qu’on lui donne aujourd’hui. Le terme de tyran renvoie à un homme qui s’est emparé du pouvoir. Dans cette démarche, il reçoit souvent l’aide des classes populaires las du règne politique et économique des grandes familles aristocratiques. Il peut être issu d’une famille exilée, ou d’importance secondaire, mais il est souvent lui-même membre de ces grandes familles.

Le tyran maintient les lois et les institutions, mais place son action au-dessus d’elles. C’est ainsi que procède le tyran Pisistrate, lorsqu’il prend le pouvoir à Athènes en 561 av. J.-C. Il est le chef du parti populaire. Il respecte les lois en vigueur, s’attire les faveurs du peuple des campagnes par des avances d’argent, et de celui de la ville par le développement du commerce. Puis ses fils, Hippias et Hipparque, lui succèdent. On parle alors de la famille ou de la dynastie des Pisistratides. A la mort de Pisistrate en 527 av. J.-C., son fils et successeur Hippias tente une vaine réconciliation avec les familles nobles exilées sous le règne de son père. Il rappelle alors la famille des Alcméonides et Clisthène est élu premier archonte (magistrat) d’Athènes en 524 av. J.-C. Mais la paix ne dure pas. Hipparque est assassiné par les « tyrannoctones », c’est-à-dire « Les meurtriers des tyrans ». Le MuMo expose justement un groupe statuaire qui représente les « tyrannoctones », Harmodios et Aristogiton (inv.L342 et L343). ©C.Mouchot et A.Grattier/Univ. Lumière Lyon 2. Les originaux sont des statues en bronze, œuvres d’Anténor, érigées sur l’agora d’Athènes au début du Ves. av.J.-C.

© C. Mouchot – Université Lumière Lyon 2

Harmodios est alors tué par les gardes d’Hipparque et Aristogiton est arrêté plus tard, torturé puis exécuté. Acte fondateur de la démocratie, il ne marque pas cependant tout de suite la fin de la tyrannie. Profondément marqué par ce tyrannicide, Hippias instaure une répression sanglante dès 512 av. J.-C. tandis que les Alcméonides tentent de reprendre le pouvoir. Sur recommandation de la Pythie de Delphes, ces derniers demandent alors l’appui de Sparte et de son roi Cléomène qui réussit à chasser le tyran en 510 av. J.-C.

Ce premier groupe en bronze représentant Harmodios et Aristogiton est emporté par le roi perse Xerxès Ier lors de la seconde guerre Médique (-480). Il est remplacé par un autre groupe en 476 av. J.-C. Celui du MuMo est le moulage d’une copie romaine du second groupe, retrouvée dans la villa d’Hadrien à Tivoli (Italie) et conservée à Naples, au musée archéologique national. Nous connaissons les grandes sculptures classiques grecques grâce à la passion des romains pour la copie en marbre, qui ne peut être fondue et revendue comme le bronze. Les deux statues ont été réunies dans les années 1970.

© C. Mouchot – Université Lumière Lyon 2

Aristogiton cache l’action d’Harmodios à droite avec l’étoffe pendant que ce dernier porte le coup fatal au tyran. La tension de l’action est renforcée par le fait que le spectateur qui regarde ces statues de face se retrouve à la place de la victime. Leur figure devient un puissant symbole pour le régime démocratique ; après le sac d’Athènes durant les guerres médiques, ce sont les premières statues que l’on refait et que l’on replace dans l’espace public. Athènes ne veut plus du « pouvoir d’un seul » qui mène à des révoltes entre factions. Elle veut un régime d’avantage démocratique pour contrer l’influence des puissants.

Après la fuite du dernier Pisistratide, elle retrouve le bon fonctionnement de ses anciennes magistratures mais un processus de démocratisation du pouvoir s’accélère, qui devient progressivement plus égalitaire. La première réforme qui jette les bases de l’isonomie (égalité devant les lois) est due à Solon (640-558 av. J.-C.), mais c’est l’action réformatrice de Clisthène (vers 565 – vers 500 av. J.-C.) qui va profondément remanier le système politique athénien.

Pour en apprendre davantage sur les actions de Solon et la réforme de Clisthène, rendez-vous ici: https://popsciences.universite-lyon.fr/ressources/democratie-et-bande-dessineecollectionspatrimoine/

 

Jillian Akharraz, doctorant en histoire et archéologie grecque (Univ. Lumière Lyon 2 – Hisoma UMR 5189) et médiateur au MuMo.

En savoir plus :

MuMo

Démocratie et bande dessinée | Collections & Patrimoine

DDémocratie et bande dessinée | Collections & Patrimoine

Dans le cadre de la conférence Le tirage au sort au service de la démocratie qui s’est tenue le 5 février 2020 au Musée des Moulages, Alecos Papadatos (écrivain et illustrateur de bandes dessinées) retrace l’émergence et les fondements de la démocratie athénienne grâce à la réforme de Clisthène, histoire que l’auteur a adaptée dans une bande dessinée intitulée « Démocratie (ou comment une idée peut changer le monde) » publiée en 2015.

Cette conférence s’est tenue à l’occasion de l’arrivée au MuMo de la reconstitution d’un klèrôtèrion, accessible au grand public aux horaires d’ouverture du Musée.

Jillian Akharraz, doctorant en histoire et archéologie grecque (Univ. Lumière Lyon 2 – Hisoma UMR 5189) et médiateur au MuMo, nous en dit plus sur les grandes réformes qui ont inspirées le travail d’Alecos Papadatos.

Solon (640-558 av. J.-C.) est une personnalité importante dans la mise en place de la démocratie athénienne. Vers -584, il abolit les dettes, abolit l’esclavage pour dette, et soumet tous les Athéniens à la loi, qui est désormais la même pour tous. Il crée quatre classes de citoyens selon leur revenu. Le corps civique est désormais organisé selon le nombre de mesures de blé, de vin et d’huile possédées par le citoyen.

Clisthène (vers 570-vers 492 av. J.-C.) propose une série de réformes, vers -508, qui reposent sur la réorganisation de l’espace civique : les anciennes structures politiques reposant sur la richesse et les groupes familiaux sont remplacées par un système de répartition territorial formant des tribus. Ces mesures sont destinées à prévenir un retour de la tyrannie.

Le nombre de tribus passe de 4 à 10. Les tribus sont des groupements civiques et politiques, et par son éclatement géographique elle permet de briser les réseaux de proximité. Ainsi des citoyens vivant à distance les uns des autres, sur la côte, dans la campagne, ou dans la ville d’Athènes, sont regroupées au sein d’une même tribu qui, à l’origine unissait les descendants d’un même ancêtre. Ce système décimal est la base de toute la démocratie.

Ce nouveau découpage permet d’associer plus de nouveaux citoyens à la vie politique en les insérant dans une circonscription nouvelle, ce qui a pour effet de briser les cadres géographiques traditionnels et par conséquent, le clientélisme local des anciennes familles dirigeantes. Ce brassage incite également les groupes n’ayant pas les mêmes activités et intérêts professionnels à mieux s’écouter, se soutenir et collaborer.

Réalisation du support audiovisuel : Jérémy Frenette (SLA– DACDS), Alexis Grattier (COM), et Stéphane Marquet (SLA– DACDS).
Contribution au projet : Sarah Betite (MuMo – DACDS), Michèle Busnel (COM), Pascal Cornet (DACDS), Irini Djeran-Maigre (Association Defkalion), Marie Lauricella (DACDS) et Hélène Wurmser (IRAA).

 

 

 

Le tirage au sort dans l’Athènes classique | Collections & Patrimoine

LLe tirage au sort dans l’Athènes classique | Collections & Patrimoine

Dans le cadre de la conférence « Le tirage au sort au service de la démocratie«  qui s’est tenue le 5 février 2020 au Musée des Moulages, Liliane Lopez (archéologue et chercheure associée à l’IRAA/MOM) s’est prêtée à une interview au cours de laquelle elle revient sur ses travaux de recherche portant sur la reconstitution d’un klèrôtèrion, machine à tirer au sort sous la démocratie athénienne antique (VIe siècle avant J.-C.). Cette reconstitution est aussi bien un outil pédagogique à destination des étudiant.es et des élèves du secondaire, qu’un outil de recherche pour comprendre le fonctionnement politique de cette cité grecque.

Cette conférence s’est tenue à l’occasion de l’arrivée au MuMo (87 cours Gambetta, Lyon 3ème arrondissement) de la reconstitution d’un klèrôtèrion, accessible au grand public aux horaires d’ouverture du Musée.

Réalisation du support audiovisuel : Jérémy Frenette (SLA– DACDS), Alexis Grattier (COM), et Stéphane Marquet (SLA– DACDS).
Contribution au projet : Sarah Betite (MuMo – DACDS), Michèle Busnel (COM), Pascal Cornet (DACDS), Irini Djeran-Maigre (Association Defkalion), Marie Lauricella (DACDS) et Hélène Wurmser (IRAA).

Le klèrôtèrion, machine emblématique de la démocratie | Collections & Patrimoine

LLe klèrôtèrion, machine emblématique de la démocratie | Collections & Patrimoine

Liliane Lopez, archéologue et chercheure associée à l’IRAA (MOM) présente l’histoire et le fonctionnement du klèrôtèrion, machine emblématique du tirage au sort au service de la démocratie athénienne pour faire participer massivement les citoyens volontaires à la vie politique (VIe siècle avant J.-C.). Cette reconstitution est aussi bien un outil pédagogique à destination des étudiant.es et des élèves du secondaire, qu’un outil de recherche pour comprendre le fonctionnement de la démocratie athénienne dans l’Antiquité.

La reconstitution du klèrôtèrion est exposée au Musée des Moulages (87 cours Gambetta, Lyon 3ème arrondissement). Au cours de visites thématiques, venez découvrir une dimension originale de l’histoire de la démocratie !

Réalisation du support audiovisuel : Jérémy Frenette, Philippe Fricaud, et Stéphane Marquet (SLA– DACDS).
Contribution au projet : Sarah Betite (MuMo – DACDS), Michèle Busnel (COM), Pascal Cornet (DACDS), Marie Lauricella (DACDS), et Hélène Wurmser (IRAA).