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EN SAVOIR PLUS

Ville à défendre – acte 1

VVille à défendre – acte 1

La ville ne doit pas répondre seulement à des enjeux de dynamisme économique mais également, et surtout, aux besoins de ses habitants et citoyens, qui doivent pouvoir s’exprimer en dehors d’élections qui n’ont lieu que tous les 6 ans. La participation des citoyens dans la construction de la ville doit être pensée de façon continue, tant à l’échelle de la rue – un premier pas nécessaire ?- qu’à celle de la métropole, sans oublier les publics qui ne s’expriment pas spontanément. Au cours de plusieurs interventions et une table-ronde nous explorerons ce qui suscite le sentiment « d’habiter la ville », ce qui favorise l’appropriation des espaces urbains par les citoyens et sur quels modèles démocratiques construire les villes de demain.

★ PROGRAMME ET INTERVENANTS ★

18h-20h

  • Conférence introductive | Guillaume Gourgues, maître de conférences en science politique à l’Université Lumière Lyon 2
  • Débat ouvert et participatif | Débora Swistún, anthropologue argentine, spécialiste des questions de droit à la ville | Plein la vue, collectif mobilisant les citoyens et dialoguant avec les collectivités autour de la publicité dans l’espace public | Habitons Mazagran, collectif d’habitants et d’architectes du 7ème arrondissement de Lyon | Kohero, réseau social pour démultiplier les initiatives positives à l’échelle locale

20h-22h

  • Prolongation des discussions autour d’un verre ou d’un dîner.

ÉVÉNEMENT GRATUIT MAIS INSCRIPTION NÉCESSAIRE


★ LE CYCLE VILLE A DÉFENDRE ★

L’actualité nous rappelle constamment les crises socio-économique et écologique dans lesquelles sont empêtrées nos sociétés. Aujourd’hui, les villes en tant qu’écosystèmes agiles sont le foyer d’initiatives locales imaginant de nouvelles réponses au désordre global.
Pour ce faire, les citoyens engagés, héros du quotidien, doivent pouvoir se réapproprier la ville. C’est ici que la citoyenneté, expérience de création mais aussi de résistance, exprime son plein potentiel. Ouishare conçoit ce cycle en partenariat avec l’École Urbaine de Lyon.

Nous considérons que la fabrique de la ville n’est pas l’apanage d’une élite mais bien un processus collaboratif où chacun a son rôle à jouer et sa parole à faire retentir. Penser la ville ensemble et partager le pouvoir avec tous, même les invisibles. Après les succès du Ouishare Fest 2017 « Villes de tous les pays, unissez-vous » et de l’étude Sharitories « L’économie collaborative au services des villes moyennes », Ouishare souhaite questionner les enjeux et moyens de réappropriation urbaine par les citoyens et donner à chacun la possibilité de prendre part à l’œuvre commune et faire communauté. C’est l’ambition du projet Ville à défendre.

à propos de ouishare

De 1968 à 2018 : les 50 ans du droit à la ville

DDe 1968 à 2018 : les 50 ans du droit à la ville

Ce dossier thématique aborde la notion de “droit à la ville”. Il intervient dans le cadre du 50e anniversaire de la publication de l’ouvrage Le droit à la ville par Henri Lefebvre en 1968.

Le “droit à la ville” est une notion introduite dans l’ouvrage homonyme de Henri Lefebvre, publié en 1968. Ce court manifeste critique vivement les modes de productions dominants de la ville. Il se place particulièrement en contre-courant de la ville capitaliste et néolibérale, considérant les inégalités sociales (de classe) qui la structurent.

Le “droit à la ville” s’oppose aussi à la ville fonctionnaliste et standardisée, pour prôner le droit des habitants à auto-produire leur ville. Le “droit à la ville” pourrait se définir par le droit de chaque habitant à imaginer et fabriquer son lieu de vie, à se l’approprier, à y vivre à sa manière, etc. Il ne s’agit donc pas d’un droit au sens institutionnel du terme que l’on pourrait revendiquer, à l’instar des droits de l’homme, mais davantage d’un rapport singulier implicatif que chaque habitant entretient avec la ville comme lieu d’habiter.

50 ans après la publication de cet ouvrage, le contexte urbain a changé mais la notion de “droit à la ville n’est pour autant pas moins d’actualité. Les villes ont grossi et concentré de plus en plus de richesses, les centres-villes se sont patrimonialisés ce qui a engendré une gentrification des quartiers connexes, la compétition métropolitaine a entériné les pouvoirs urbains comme espaces décisionnels, la participation institutionnelle a mis en avant la figure du citoyen et du débat public mais a aussi suscité quelques frustrations, les vagues de migration ont mis en défaut les capacités d’accueil de métropoles pourtant vantées comme espace du cosmopolitisme… Se sont renforcées les ségrégations sociales, les exclusions territoriales, les inégalités environnementales…

Si l’on se penche sur le travail de nombreuses associations et collectifs œuvrant dans divers domaines comme la place des femmes dans l’espace public, le droit au logement, les formes d’appropriations de l’espace public par les citadins, ou la reconnaissance des “invisibles” de la ville  (SDF, minorités, etc.), l’ancrage du “droit à la ville” dans notre époque actuelle apparaît bien réelle. Nous pourrions même dire que certains font du droit à la ville sans le savoir : afin de mettre en avant toute l’actualité de cette notion, nous proposons une carte collaborative d’associations et de collectifs qui, selon nous, agissent selon les principes du droit à la ville tel que nous avons pu le définir dans ce dossier.

Consulter la carte

 

La publication de ce dossier thématique naît conjointement d’une initiative de l’association étudiante de la Mention de master VEU, Urbagora 2.0, qui a réalisé courant mars plusieurs événements visant à faire connaitre cette notion et débattre de son actualité. Ces événements seront rapportés par la suite dans ce dossier.

Ce dossier a été réalisé dans le cadre d’une collaboration entre la Direction Culture, Sciences, Société de l’Université de Lyon et l’École Urbaine de Lyon, visant à impliquer dans un projet de médiation scientifique cinq étudiants de la mention de master Ville et Environnements Urbains (VEU), Khrystyna Gorbachova, Iris Huneau, Lucas Hurstel, Johanna Lubineau et Eya Naimi, encadrés par Pop’Sciences – Université de Lyon et Mathilde Girault (UMR Triangle). Lorsqu’on se penche sur la notion de droit à la ville, ce format pédagogique révèle toute sa portée performatrice !

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>> Les articles :

Iris Huneau

Ce travail a bénéficié d’une aide de l’État gérée par l’Agence Nationale de la Recherche au titre du programme d’Investissements d’avenir portant la référence ANR-17-CONV-0004.

Créer du commun par l’habiter : le cas de trajectoires militantes dans le squat officiel bruxellois « 123 »

CCréer du commun par l’habiter : le cas de trajectoires militantes dans le squat officiel bruxellois « 123 »

La crise du logement est toujours un problème massif en France et en Europe occidentale. Ce sont les classes moyennes, populaires ou pauvres qui sont les plus affectées par cette crise tant pour l’accession à la propriété individuelle que pour la location. Souvent c’est encore la politique publique qui est accusée d’inefficacité dans la régulation de la spéculation foncière et immobilière, bien que les politiques d’implication des habitants s’imposent aujourd’hui comme une composante du projet urbain et fait partie de la “bonne gouvernance” dans les pays occidentaux.

Bien que proches, la participation institutionnelle ne correspond pas, selon nous, à la revendication de droit de la ville comme cela a été théorisé par H. Lefebvre. C’est naturellement que ce décalage, malgré les tentatives voilées, fait ressortir des mouvements divers d’initiatives alternatives en matière de logement. Parmis ces initiatives, une a retenu notre attention pour son caractère collectivement impliquant et ses liens avec la portée subversive de la quotidienneté : l’habitat partagé où les habitants s’impliquent en réalisant l’autogestion et la production commune de leurs logement. Ce n’est pas juste une alternative économique à ce que la ville propose en termes de logement, mais un mode de vie que les gens recherchent. Pour mieux comprendre ce raisonnement et la forme pratique de la revendication de droit à la ville qu’il entraîne, nous proposons à votre attention une interview auprès d’habitants d’une communauté auto-gérée bruxelloise, un squat appelé 123 occupé depuis 10 ans avec un accord avec le propriétaire de l’immeuble.

Ci-dessous vous trouverez deux histoires différentes, deux raisonnements différents partageant une toiture et des espaces communs au quotidien. Celles de Steven, un des fondateurs du squat officiel bruxellois 123, et celle de Koen, habitant du squat officiel 123 à Bruxelles.

 

Khrystyna : Présentez-nous, s’il-vous-plaît, votre habitat et votre action. Est-ce que vous reconnaissez votre mode d’habiter dans la notion de droit à la ville (anticapitalisme, anti-exclusion urbaine, valeur du commun, attentions aux pratiques quotidiennes, auto-gestion.. attitude critique) ?

Steven : En septembre 2015 alors que j’étais sans domicile depuis une semaine, j’ai eu la chance d’arriver par hasard au « 123 » . Cela m’a sauvé : j’y ai trouvé une stabilité pour mon logement et une aide psychologique et affective qu’aucune autre structure officielle n’aurait pu m’offrir.

Lorsque la fille qui m’avait prêté sa chambre est revenue, j’ai ouvert un squat qui a duré 6 mois. C’était très bien. Il s’agissait d’un hôtel particulier qui appartenait à la Banca Popolare et qui était vide depuis 15 ans dans le quartier Européen. Dix autres personnes y ont trouvé refuge. Après je suis revenu au 123 et on m’a donné officiellement une chambre.

Pour ceux qui ont des accidents de parcours ou se retrouvent marginalisés, la société n’est pas adaptée pour leur répondre. On ne fait pas confiance à un système qui vous exclut. Oui, l’opposition à un capitalisme totalitaire fait parti du mode vie en squat. La solidarité et l’entraide sont des valeurs pleine de sens que l’on vit tous les jours.

Koen : Depuis Juillet 2017 j’habite à la Rue Royale, un des lieux occupés par la communauté d’habitants auto-gérée bruxelloise dite 123. La semaine passée je suis devenu officiellement habitant moi-même (hourra !). Il s’agit d’une occupation démarrée en squattant, mais existante depuis  10 ans grâce à une convention avec le propriétaire (public !) : la Région Wallone. En novembre 2018 nous devrons quitter les lieux, car le nouveau propriétaire (privé) veut y construire des logements étudiants. Avant j’ai habité pendant plusieurs années en bougeant à Bruxelles d’un endroit à un autre, souvent en logeant chez des ami.e.s, sans avoir un lieu fixe. Je suis de Bruxelles et j’ai un réseau (famille, ami.e.s…) qui m’a permis de faire cela plutôt confortablement, parce que je veux faire ce choix. Je crois que grâce à cette chance là, et la prise de conscience de voir cette expérience ainsi , j’ai pu mettre ma façon de vivre en question et j’ai pu m’approcher de mondes différents que ceux dans lesquels j’ai grandi, desquels j’étais prédestiné à faire partie, ainsi que de travailler mon empathie. Donc, oui, disons qu’on peut appeler cela une attitude critique. A part ça j’ai toujours connu  l’habitat collectif, faisant partie d’une grande famille de plusieurs ménages, travaillant et vivant ensemble, et ayant été en internat, entre autres…

Khrystyna : Est-ce que c’est une forme du lutte pour vous ? Si oui est-ce qu’il s’agit de la lutte urbaine pour le logement ou est-ce qu’elle rejoint plus largement d’autres formes de luttes urbaines?

Steven : C’est souvent par nécessité que l’on se tourne vers la vie en squat : « Il me faut un toit, je ne veux pas dormir dehors, la maison d’à coté est vide, je rentre m’y abriter. »

Le manque de ressources, l’isolement et parfois la fuite amènent à rencontrer d’autres personnes qui vivent les même galères. L’entraide fait que l’on se retrouve et qu’on occupe ensemble des bâtiments créant une forme de communauté. Un jour, la chance sourit et un proprio’ donne une convention, ce qui nous permet de rester. Car déménager tout le temps ou risquer l’arrivée des flics ce n’est pas drôle. En tant qu’individu on a aussi besoin de stabilité. Donc cette lutte n’est pas permanente, mais il s’agit bien d’une lutte pour sa survie et pour se créer un espace vital qui nous convient.

Koen :  Personnellement, je ne le définirai pas comme une lutte permanente – je me méfie d’une lutte en permanence -, mais je comprends que c’est parfois une lutte. De cette façon, je soutiens la lutte pour le droit au logement et contre la pauvreté, revendiquée au 123 par exemple, mais cette manière d’habiter est pour moi surtout une mise en question de la façon de vivre activement ma relation avec mon environnement (bâti, humain…), la recherche d’une sensation d’abondance, la solidarité, le développement de mon statut social dans le système belge, la notion de la propriété, le développement de l’immobilier… bref, la pratique architecturale. C’est cette même motivation qui m’a mené à m’engager dans la lutte contre la loi anti-squat, récemment mise en action en Belgique.

Khrystyna : Est-ce que votre projet est situé en opposition des actions de l’Etat, en alternative ou en complémentarité? Est-ce que vous sentez un conflit entre votre vision et celle de l’Etat concernant l’aménagement de la ville?

Steven : Il y a des groupes qui s’opposent à l’Etat à travers leurs discours, actions, occupations. Il font un grand travail de militantisme et c’est très bien. Personnellement je suis légèrement plus nuancé. Je suis très méfiant face au capitalisme et l’Etat est devenu un de ses outils. Mais sur le principe je trouve bien que de grands groupes de personnes parviennent à s’organiser pour vivre ensemble. C’est juste que l’Etat ne remplit pas cette fonction, ou mal. L’Etat gère des intérêts divers, dont normalement aussi celui de sa population.

Bruxelles, comme d’autres villes, veut « monter en gamme », attirer des personnes avec de plus hauts revenus ou des entreprises dont ils espèrent en principe la perception d’impôts. Du coup on rase des quartiers populaires pour construire des immeubles de standing et des bureaux. A Bruxelles, on ne pourra pas aller en banlieue, il y aura pour certain un problème de langue (néerlandais) et surtout c’est encore plus cher. Donc la solution qui nous reste pour continuer à vivre c’est la résistance, mais c’est dur à organiser. Le suivisme et la soumission à l’autorité sont forts.

Koen :  Disons que c’est un mixte. Comme me l’a dit un autre habitant un jour, il y a des gens qui se disent que le 123 est un lieu de vie alternative, mais rien n’est moins vrai. C’est un mini-cosmos, la société comme elle est, dans toute sa complexité, mais mise en avant, en confrontation. Ce qui n’est pas toujours le cas en dehors de chez nous. Je ne crois pas que nous vivons réellement avec une vision assumée en tête, mais plutôt avec une attitude pragmatique, cherchant des solutions pour la vie quotidienne ; nous cherchons à compléter avec des alternatives s’il n’y a pas d’accès, comme par exemple la récup d’alimentation. Cependant des situations de conflit avec l’Etat deviennent très claires, comme par exemple actuellement notre composition de ménage est questionnée, ce qui a une forte influence sur la somme des allocations des habitant.e.s qui y ont le droit.

Khrystyna : Où peut commencer et où doit s’arrêter le droit au logement à votre avis?

Steven : Si on accepte l’idée de l’Etat, alors il paraît évident que celui ci doit veiller à ce que ses citoyens aient un logement. Ce doit être un droit fondamental. La ville de Vienne avec plus de 35% de son parc immobilier y parvient presque.

Si on considère que les individus peuvent se créer, se trouver leurs solutions de logement. alors il faut les laisser faire, les aider. Et c’est à mon sens là que l’on trouvera les plus belles réalisations.  L’habitat mobile, les yourtes et les occupations sont des logements ! Il n’y a pas à entraver leur développement sous prétexte qu’ils ne répondent  pas aux standards imposés par les promoteurs et les bourgmestres qui délivrent – ou pas – les permis.

Koen :  Je ne travaille plus, j’habite !

Khrystyna : Comment on compose un espace commun ? Est-ce que ça passe par la définition des règles?

Steven : Un espace commun est un espace où tout le monde peut passer ou à envie d’y aller. Nous avons la chance d’avoir une seule cage d’escalier pour notre grande maison de 65 habitants. C’est un lieu où on se croise en permanence, on se voit, on sait s’y l’autre est dans le bâtiments ou s’il va bien.

Notre ASBL (Association Sans But Lucratif) gère aussi un site avec des maisons. Là bas, il n’y a que la rue pour se croiser. Ce n’est pas suffisant comme espace commun. Surtout qu’à Bruxelles l’hiver est griset on ne reste pas dans la rue pour boire des cafés. Du coup, les habitants sont dans leurs maisons et il y a moins d’espaces pour favoriser l’esprit de groupe.

L’architecture est donc un élément essentiel pouvant rendre possible ou pas le partage.

Koen :  Le fonctionnement de notre occupation est très politisé, il est mis en place pour que soit possible de prendre des décisions collectives, d’être transparent… Chez nous, nous devons confronter les conflits, ils ne passent pas sous le radar et, bien qu’il y en a qui ne veulent pas (parfois par conviction), ce fonctionnement demande de l’engagement. C’est une des beautés du lieu, mais c’est aussi très énergivore. En effet, il y a des règles qui se mettent en place de manière pragmatique et je les apprends chaque jour en faisant des trucs. Par contre ce n’est pas du tout donné de les faire respecter ou de réagir si les règles n’ont pas été suivies.

Khrystyna : Votre projet c’est une revendication de valeurs communes de votre micro-société. Est-ce qu’il y a une forme d’exclusion de ceux qui ne suivent pas des règles posées comme communes / produites en commun ?

Steven : Pour se faire virer du 123 il faut vraiment le chercher. La solidarité y est très forte et le compromis fait parti de la culture belge. En principe, s’il y a acte de violence, cela entraine exclusion.

Ce n’est jamais plaisant. Si on ne parvient pas à virer la personne sur le champs alors il faut avoir recours à la voie judiciaire et ça prends beaucoup de temps. Les personnes qui se retrouvent expulsées sont souvent fragiles mais dans une logique mentale destructrice et nihiliste. Le groupe peut le subir physiquement et psychiquement.

On héberge parfois des personnes très marginalisées. Pour certain c’est une aide inouïe et pour d’autres c’est un échec. Si un collectif super bienveillant ne parvient pas à soutenir quelqu’un, alors il faut vite que la personne trouve une autre bouée. Car rester c’est s’enfermer encore plus loin.

Nous faisons collectivement ce que l’on peut pour s’entraider et aider les autres mais parfois on y arrive pas et même il arrive que l’on devienne l’objet de haine ou de paranoïa. Dans ces cas, à notre grand regret, on a recours à l’expulsion pour se protéger.

Koen :  Je comprends le 123 comme un lieu inclusif. Idéalement il y a de la place pour tou.t.e.s, aussi pour des gens et des comportements compris comme asociaux. Dans la vie de tous les jours par contre ce n’est pas toléré et pose problèmes. Parfois des habitant.e.s sont expulsé.e.s de la communauté à cause des problèmes qu’ils et elles causent. L’expulsion a été une de mes premières expériences qui m’a bouleversé le plus. Cependant, comme je l’ai dit juste en haut, ce n’est pas donné de faire suivre les décisions prises selon le protocol commun de la maison, et il arrive que des individus résistent, restent même dans un environnement hostile et se haïssent parfois eux-mêmes. Ils bénéficient d’un soutien d’une source inattendue : l’Etat qui protège leur domicile et empêche un collectif à se débarrasser vite fait des individus « problématiques » que l’Etat a lui-même contribué à marginaliser et exclure…

Khrystyna Gorbachova

La monotonie paysagère comme aliénation moderne

LLa monotonie paysagère comme aliénation moderne

Critique d’un urbanisme rationnel

Dans la critique de la ville que fait Henri Lefebvre, plus généralement une critique du mode de production de l’espace urbain, notamment de ses principes spatiaux de planification et concentration urbaines, la ville réunirait l’ensemble de la diversité des activités humaines, qu’elle organiserait spatialement. Ces principes font de la ville un objet technique composé de zones spatiales précises auxquelles est affectée une fonction bien déterminée. Les lieux n’existeraient plus en soi mais pour répondre à une fonction précise (économique, sociale, résidentielle, servicielle, administrative, symbolique…).

Ce fonctionnalisme est hérité des théories de Le Corbusier et plus généralement du courant de l’architecture moderne, visant à rationaliser au maximum l’espace urbain dans son organisation (zonage, circulation…) et son usage (ex : identification des fonctions). Domine alors une représentation isonomique de l’espace urbain, en faisant un espace homogène, plane et continu. Il n’y aurait jamais de résistance physique des lieux dans leurs aménagements, mais une maîtrise entière de l’espace.

Or, Henri Lefebvre montre que cet urbanisme rationnel n’a pas réussi à assurer l’harmonie des usages dans la ville.

« Dans les villes historiques, les monuments ont des fonctions si complexes que le concept de « fonction » ne parvient pas à les épuiser. Ils rappellent et ils appellent. Ils rendent présents un passé et un avenir. Ils sont la mémoire de la Cité et son ciment. Ils unissent et réunissent : cathédrales, palais, théâtres, édifices divers. »

(Lefebvre, 1961, p. 196).

La standardisation du bâti dans des formes géométriques et l’homogénéisation des façades ont contribué à une sorte de répétition dans le paysage urbain. Cette unification en termes de fonction, forme ou esthétique crée une monotonie dans les paysages urbains qui ne seraient plus source de stimulation sensorielle, de sollicitation imaginative, d’invitation à la rêverie, d’inspiration créative… La monotonie rend l’habitant aliéné au paysage urbain.

En attestent les critiques qui ont rapidement émergé des grands ensembles : bien que pensés comme des nouveaux quartiers confortables, particulièrement dans le contexte de la pénurie de logements dans les années 60, les grands ensembles ont rapidement été décrits comme des  « barres en béton », matière froide. C’est la répétition de ces barres qui a donné une monotonie visuelle dans un petit espace caractérisé pourtant par une mixité sociale et une forte densité pensée comme synonyme d’activités.

Ce même problème se retrouve aussi à l’échelle de la ville. Par le fait d’une intensité d’urbanisation, d’une rapidité d’occupation de sol et d’une unification des paysages, les villes perdent leur identité et leur mémoire ; par la suite, s’est opérée une dégradation dans la relation de l’individu avec son milieu, il devient progressivement passif dans ses comportements, n’interagit plus avec son milieu.

La qualité de vie comme standardisation dans la compétition urbaine

La qualité de vie en ville comme principe d’aménagement a progressivement suppléé la conception de l’homme au sein de l’urbanisme : à l’homo oeconomicus des années 70 cherchant à tout prix l’optimisation économique de ses choix (Chombart de Lauwe, 1965), aurait fait place un urbain de plus en plus soucieux de son cadre de vie et de la réalisation de ses aspirations.

Or, force est de constater que cadres de vie et aspirations sont construits socialement, en vue des avantages compétitifs qu’ils charrient (Reigner, 2015) : la qualité de vie en ville est devenue un argument premier des stratégies de marketing territorial. La qualité de vie n’est plus recherchée en soi, mais au regard de son rôle dans une attractivité résidentielle socialement sélective. Il en découle une standardisation dans les formes urbaines de la qualité de vie :  piétonnisation et valorisation du patrimoine bâti, modernisation du mobilier urbain et installation d’aires de jeux, construction de grandes arénas et de stades de sport, accueil de festivals urbains et d’événements sportifs… afin d’avoir une ville récréative. Que l’on soit à Paris ou à Lyon, à Londres ou à New-York, nous retrouvons les mêmes formes et rythmes de la qualité de vie. Nous sommes loin ici d’« une appréhension psychogéographique de l’espace urbain »[1] par les pratiques habitantes.

Les politiques de renouvellement urbain des quarante dernières années ont fortement contribué à l’unification des villes par des modèles d’aménagement et de développement similaires comme l’exemple de régénération des « water fronts ». Ces espaces offrent une forte attractivité touristique mais aussi contribuent à la visibilité régionale et même nationale des villes. L’exemple des berges du Rhône en témoigne puisque cet aménagement a initié d’autres similaires dans les autres grandes villes françaises (ex : Bordeaux).

Les berges du Rhône est un espace public linéaire de plus de cinq kilomètres en plein centre-ville de Lyon. C’est une promenade piétonne rythmée par huit séquences pour offrir une variété d’ambiances paysagères à ses multiples usagers : enfants, familles, jeunes…  Ce projet a réussi à mettre en valeur la rivière et la considérer comme un atout favorisant la qualité de vie dans cette ville.

Les berges du Rhône sont un espace de loisir et de détente. Elles ont été aménagées de manière à répondre à plusieurs besoins de loisirs : récréatifs, sportifs, touristiques… Une répartition spatiale des activités est assurée par deux lignes qui longent le Rhône, dédiée respectivement aux promeneurs et aux cyclistes. La piscine située dans la zone sud de la promenade offre un espace sportif aux habitants pour nager dans un cadre un peu différent. Des espaces d’aire de jeux pour enfants, terrain de foot et de pétanque sont aussi prévus pour pratiquer différents sports : boxe, escalade… et surf. Ainsi, un tel aménagement favorise non seulement un mode de vie physiquement actif (prônant un urbain dynamique et en bonne santé), mais également des pratiques récréatives. Nous observons ainsi un tri et un gouvernement des corps par les loisirs.

Enfin, cet espace accueille des événements festifs pour certaines périodes. Il est devenu un outil de politique urbaine « en valorisant symboliquement les territoires et en retravaillant pratiquement les principes de l’urbanisme fonctionnel des années 1970. »[2]

 

(photos : Eya Naimi, 2018)

Une ville ludique en réponse à l’urbanisme des loisirs  

Cette standardisation s’avère assez éloignée de l’ambition annoncée de divertissement dans ces politiques urbaines. Elle s’oppose aussi à la proposition d’ Henri Lefebvre de « ludifier » les pratiques dans la ville afin d’inciter les gens à explorer et pratiquer leur ville. L’idée est de faire de la ville un « terrain de jeux » qui incite à s’évader au quotidien en ayant recours à l’imagination, le détournement fonctionnel, l’auto-dérision… Le jeu serait un mode d’exploration de la ville en réponse à la monotonie de l’urbain et du quotidien, contrairement aux loisirs qui s’inscriraient dans des usages prédéfinis par des aménagements.

 « Le jeu, à notre avis, est multiforme et multiple. Loisir et jeu ne se recouvrent pas exactement. Ne serait-ce pas le jeu qui parachève et couronne la sociabilité ? Il déploie ses diversités et ses inventions entre les activités intégrées à la vie quotidienne, au sein de la famille, et les grandes évasions, départs, vacances, camping, montagne et mer. Les intermédiaires sont innombrables : jeux de défi ou de hasard, jeux dans » les cafés (cartes, billard, juke-boxes) ou dans les clubs, jeux sérieux (échecs) ou frivoles (paris, etc.), sans oublier le « lèche-vitrine », trop dédaigné par beaucoup d’urbanistes, le pur et simple bavardage et quelques autres formes. Le jeu ne correspond à aucun besoin élémentaire, encore qu’il les présuppose tous. Il correspond à des désirs affinés et différenciés, selon les individus et les groupes, désirs que tuent vite la monotonie et l’absence de possibilités. »

(Lefebvre, 1971, p. 197).

 

Eya Naimi

[1]Philippe Simay, « Une autre ville pour une autre vie. Henri Lefebvre et les situationnistes », Métropoles, 2008. URL : http://journals.openedition.org/metropoles/2902

[2]Benjamin Pradel, « Mettre en scène et mettre en intrigue : un urbanisme festif des espaces publics », Géocarrefour, Vol. 82/3 | 2007, 123-130.

Le droit à la ville, une théorie portée à tous ?

LLe droit à la ville, une théorie portée à tous ?

Le droit à la ville fait partie des théories qui ont motivé le mouvement de mai 1968, liant la découverte de la ville comme construit politique avec des réflexions philosophiques sur la démocratie, confrontant des perspectives critiques sur la quotidienneté avec des observations des mutations urbaines. Mêlant revendications politiques pour la construction de l’avenir, observations territoriales du quotidien et interprétation de mutations socio-spatiales en cours, cette théorie nous mettait face à l’émergence d’un phénomène majeur et nous offrait des prises pour le saisir : l’urbanisation. Pourtant, cette théorie a été, jusque récemment, fortement oubliée…

Quand Henri Lefebvre publie Le droit à la ville en mars 1968, il est professeur de sociologie à l’université Paris X Nanterre, influençant directement ses étudiants impliqués dans le mouvement. Dans un contexte de fin de la ville industrielle et d’éclatement de la ville en banlieues, le manifeste de Henri Lefebvre dessine une nouvelle civilisation qui aurait pu, pourrait encore, se réaliser et qu’il qualifie d’urbaine.

Dans son chapitre éponyme à l’ouvrage, Le droit à la ville, Henri Lefebvre introduit la notion en nous faisant part d’un contexte global de crise des cités qui doit ouvrir la voie à de nouvelles praxis, c’est-à- dire à de nouvelles façons de transformer le conditionnement socio-économique de la ville, et chemin faisant aboutir à un nouvel humanisme.

Extrait 1, sur le droit à la ville et un nouvel humanisme

« Entre droits égaux, la force décide » – Marx

La première définition que l’on donne au droit à la ville est liée à la pauvreté économique, la ségrégation spatiale et l’exclusion sociale ; une notion qui serait offerte comme revendication aux populations les plus opprimées des villes. Il ne s’agit pas d’un droit au sens juridique du terme, qui ouvrirait des bénéfices matériels immédiats et identifierait un statut régit par des règles ; il ne s’agit pas non plus d’une ventilation spatiale des droits de l’homme, qui lui conférerait une nature universelle et inaliénable. Le droit à la ville se rapproche davantage d’une reconnaissance de l’oppression urbaine pour certaines populations, que d’un droit indiscutable répondant de critères prédéfinis. Le droit à la ville constitue un droit à prendre la parole sur les modalités de production et d’organisation de la ville.

Dès lors, comme le souligne David Harvey, le droit à la ville peut apparaître comme un cadre analytique et revendicatif dont le contenu dépend de qui choisit de lui donner du sens, c’est un « signifiant vide ». Ceux que l’on identifie habituellement comme faisant la ville, les élus, les propriétaires, les promoteurs, peuvent tout autant faire valoir un droit à la ville au même titre  que les sans-abris, les migrants, les populations marginalisées, les personnes en situation de handicap…

(c) Johanna Lubineau

(c) Johanna Lubineau

Pourtant l’inégalité dans l’accès aux scènes d’échanges et de prises de décision concernant la ville est flagrante entre ces publics. Cela peut conduire certains à revendiquer un droit à la ville au nom d’autres, sans interroger leurs (éventuelles) implications dans la situation actuelle : ainsi, un des principaux acteurs de la promotion immobilière française peut défendre les intérêts architecturaux, économiques et écologiques du… bidonville, tout en continuant de construire de nouvelles opérations immobilières de standing dans les centres métropolitains[1].

Existerait-il différents degrés dans le droit à la ville ? Cette question de l’identité de ceux qui prennent la parole, pose la question des systèmes de domination qui se jouent dans la ville, soit directement (ex : distribution spatiale des équipement) soit indirectement (ex : inégalités culturelles et genrées dans la prise de parole publique) : cela guidera ceux qui ont pris la suite de Henri Lefebvre comme David Harvey ou Edward W. Soja. La ville est donc pensée ici comme un objet de mobilisation politique sur lequel chaque acteur, habitant, praticien, élu, peut projeter ses idées pour la ville collective et son organisation sociale.

Or, comme le souligne David Harvey, les possibilités de changement sont déjà là, latentes et portées au sein du vécu urbain : « Le propos de Lefebvre, […] est qu’il existe déjà à l’intérieur de l’urbain de multiples pratiques regorgeant elles-même de possibilités alternatives. »[2]. Le quotidien serait ainsi un terrain propice à l’installation d’actes et d’espaces permettant la liberté de l’individu dans sa pratique de la ville, jouant littéralement avec elle. Mais par les aménagements, par exemple des berges de fleuves dans de nombreuses villes, c’est aussi dupliquer un modèle de loisirs avec des usages prédéfinis, entraînant monotonie et atrophie des imaginaires des joueurs que nous pourrions être. Il arrive même que nos imaginaires issus du jeu soient orientés par quelques fictions du réenchantement urbain par l’architecture ou du divertissement par l’enquête policière [3]… C’est le propos d’un premier billet.

Le droit à la ville revendique de remettre au centre de l’action et des politiques ceux qui vivent la ville et ainsi la font : les habitants. Tenter de placer “la balle au centre” pose de multiples questions comme celles de la participation ou de la transformation des luttes quand elles se transforment en initiatives du quotidien. C’est le sujet d’un entretien à propos des luttes urbaines pour et par l’habitat : se diluent-elles ou se réalisent-elles enfin quand elles prennent la forme d’habitat participatif ?

L’habitat participatif est vecteurs d’aménités, de communs liés au droit à la ville comme relevé dans sa définition dans le Dictionnaire des biens communs[4]. D’une part la référence au droit à la ville de Henri Lefebvre est récurrente quand il s’agit de défense des espaces urbains et le terme de communs urbains est toujours en construction. D’autre part l’habitat participatif véhicule un certain nombre de valeurs (de solidarité, d’autonomisation, environnementales…) qui permettent « l’élaboration de biens communs vécus » : le droit à la ville rejoint ici les luttes pour le droit au logement comme revendication collective.

Laisser à chaque individu la liberté de prendre le droit à la ville à bras-le-corps pour le modeler selon sa propre sensibilité c’est ouvrir la voie à de nouvelles formes d’appréciation de la ville, à de nouveaux savoirs. C’est ce que propose un voyage sonore, sur le son : au regard de la force et la légitimité qui existent dans l’oralité et le bruit dans la ville, ces derniers méritent qu’on leur accorde une attention positive. Le son est une qualité intrinsèque de la ville qui peut être travaillée par tous et dont les savoirs sont accessibles à tous.

Extrait 2, sur l’urbanisme comme idéologie

La façon dont on aborde le droit à la ville, selon notre position (étudiants, militants, enseignants, praticien du secteur public ou privé…) fait beaucoup dans l’acception que l’on retient du droit à la ville. Parfois on peut la trouver transformée quand elle se met au service d’outils de communication tels que le blog Demain la Ville qui publie et relaie du contenu sur des innovations et des réflexions urbaines tout en étant édité par un acteur premier de la promotion immobilière. Ce détournement de la notion de sa fonction critique du capitalisme urbain n’est ni innocente ni nouvelle, d’autant plus qu’elle propose une opérationnalisation du droit à la ville identifiant ainsi ses acteurs (issus du milieu socio-professionnel), des modèles et outils de réalisation.

Henri Lefebvre dit à propos de l’urbanisme des promoteurs, bien différent de celui des « hommes de bonnes volontés » (les architectes par exemple)  et de l’urbanisme étatique :

« Ils conçoivent et réalisent, sans le dissimuler, pour le marché, en vue du profit. Le nouveau, le récent, c’est qu’il ne vendent plus du logement ou de l’immeuble, mais de l’urbanisme. Avec ou sans idéologie, l’urbanisme devient valeur d’échange. Le projet des promoteurs se présente comme occasion et lieu privilégiés : lieu du bonheur dans une vie quotidienne miraculeusement et merveilleusement transformée. […] La quotidienneté ressemble à un conte de fée. »

Choisir les rapports de classe et de domination comme entrée sur le droit à la ville donne une perspective analytique, alors que l’action commune revendicative permet l’émancipation et parfois une sortie du rapport dialectique “public-privé” (qui exclut les habitants du débat), par la capacitation et l’auto-gouvernement des habitants.

Dans le chapitre Philosophie de la ville et idéologie urbanistique, Lefebvre rappelle l’importance de l’approche critique qui aujourd’hui nous aiderait à nous réapproprier l’idéologie qu’est l’urbanisme.

Extrait 3, sur le droit à la ville

Johanna Lubineau

[1] http://www.demainlaville.com/bidonvilles-modele-urbanisme/

[2] Citation complète : “Mais le propos de Lefebvre, certainement de connivence ici avec les situationnistes, ou au moins redevable à leur égard, est qu’il existe déjà à l’intérieur de l’urbain de multiples pratiques regorgeant elles-même de possibilités alternatives.”

(Harvey, 2011 Le capitalisme contre le droit à la ville : néolibéralisme, urbanisation, résistances, p. 21),

[3] http://www.demainlaville.com/echappees-ludiques-convertir-ville-aux-mondes-imaginaires/

[4] Marie Cornu, Fabienne Orsi, Judith Rochfeld, Dictionnaire des biens communs, Paris, PUF, 2017

Le son comme révélateur des inégalités sociales

LLe son comme révélateur des inégalités sociales

Extrait introductif

Bienvenue dans ce documentaire audio qui va mettre la lumière sur le son. Objet de notre attention et de nos vies quotidiennes il traduit différentes manières d’être humain. Le son permet de s’exprimer pour tous ceux qui le peuvent par le biais de la parole, du chant, du murmure, du cri, du pleur, etc. Plus encore, notre voix peut prendre différentes intonations selon nos sentiments.

Le son, l’un de nos sens les plus utilisé quotidiennement est pourtant peu présent dans les sciences ou dans les débats de société en tant que tel. Bien que l’ouïe soit un repère important dans nos vies : discussions orales, programme radio, conversation téléphonique, bruits de pas sur le sol, bip du micro-onde ou d’une badgeuse, bruit du métro, de l’avion, du train, du tram, clic de la souris, alarme incendie, bruit du chauffage, on ne l’interroge finalement pas très souvent.

Il est l’un des vecteurs  d’une certaine manière de penser, de communiquer et de traduire des images mentales. Ce billet a été imaginé dans le cadre d’un dossier thématique sur le droit à la ville avec l’université de Lyon et le master Ville et Environnement Urbains soutenu par la jeune école urbaine de Lyon. Pour continuer ce voyage dans les matières sonores cliquez sur l’extrait suivant !

Partie 1

Partie 2

Partie 3

 

Script du billet sonore – (PDF)

 

Crédits sonores :

Introduction :
Clair De Lune (Synth Arr.) de Podington Bear, album Clair De Lune Variations, 04:48, 2017.

Partie 1 :
Clair De Lune (Wurly, Drum Machine and Bucket Arr.) de Podington Bear, album Clair De Lune Variations, 04:49, 2017.

Partie 2 :
Clair De Lune (Wurly, Drum Machine and Bucket Arr.), de Podington Bear, album Clair De Lune Variations, 04:49, 2017.
Street signature de Les cartes postales sonores, piste n°11, album NOISE ON EARTH Vol.2 BANGLADESH, 01:12, 2017.

Partie 3 :
Beethoven – Bagatelle op.119 nº9, de Circus Marcus, album Divers Classiques, 00:45, 2014.
Last One, de Small Tall Order, album Easily, piste n°11, 02:46, 2018.
Moonlight Reprise, de Kai Engel, album Irsen’s Tale, piste n°4, 03:01, 2015.

Lucas Hurstel

50 ans du Droit à la Ville

550 ans du Droit à la Ville

Des étudiant.e.s de la mention de master Ville et Environnements Urbains ont souhaité proposer à l’occasion du cinquantenaire de l’ouvrage d’Henri Lefebvre le Droit à la Ville une série d’initiatives au cours du mois de mars 2018. Le droit à la ville est une idée qui porte les études urbaines en France comme ailleurs et sa réactualisation par le biais de nos disciplines nous permet de nous interroger sur nos pratiques et nos modes de vie, notre connaissance de la ville et nos désirs.

Le samedi 3 mars s’est tenue une flânerie urbaine au cœur de Lyon, un moment d’échange et de promenade, débuté par une interrogation sur les vides et les pleins et qui nous a mené de façon improvisée jusqu’au musée Gadagne pour l’exposition Lyon sur le divan.

Le samedi 17 mars a eu lieu à l’Université de Lyon (92 rue Pasteur, Lyon 7e) un temps d’échanges et d’ateliers :

  • Création d’une carte imaginaire de Lyon et d’une fresque collaborative
  • Atelier le genre dans la ville
  • Réflexions autour du Droit à la Ville et co-création d’une exposition

Pour clôturer cet évènement, aura lieu le 30 mars à 18h30, dans le Hall de l’Université de Lyon le vernissage de l’exposition et la restitution des ateliers. Inscription obligatoire

Site association Urbagora

Ville et Environnements urbains - Urbagora 2.0

Ville et Environnements urbains – Urbagora 2.0