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EN SAVOIR PLUS

Madame contre Monsieur | Le récit du divorce au XIXe siècle

MMadame contre Monsieur | Le récit du divorce au XIXe siècle

Le divorce – s’en souvenait-on ? – est une loi née des pages des fictions du XIXe siècle. Jurisconsultes, écrivains et littérateurs de ce temps en ont en tout cas l’intime conviction. La littérature ferait-elle donc loi ?

Remontant cette source, cet essai ouvre l’enquête sur les liens entre le récit et le droit au démariage, dont la législation épouse les soubresauts de l’époque : votée en 1792, introduite dans le Code civil de 1804 avant d’être abrogée en 1816, la loi du divorce est finalement définitivement promulguée sous la Troisième République, en 1884. Revenant sur le pouvoir législateur de la littérature, et sur la révolution que le démariage introduit dans les mœurs, les désirs et les rapports entre les sexes, cette étude interroge enfin la puissance encrivore d’une loi qui met en crise le roman : sur quoi écrire, en effet, si Tristan peut épouser Iseut et Emma divorcer de Charles ?

Au croisement de la littérature, de la sociologie et du droit, Madame contre Monsieur est le premier livre en français qui s’essaye à comprendre l’histoire et les influences des représentations narratives et culturelles du divorce dans un long XIXe siècle. Revenant sur la guerre intime qui oppose l’épouse à l’époux dans la société et la littérature depuis 1816, cet essai entend contribuer à l’étude des relations entre l’homme et la femme au XIXe siècle. Jusqu’alors seul et incomparable propriétaire de son épouse au regard du droit, l’homme se trouble devant cette loi nouvelle, qui inquiète sa puissance de mari et de père. Révolutionnant les mœurs, les désirs et les rapports entre les sexes, le divorce met également en crise le roman, car en offrant une solution au récit d’adultère, le démariage propose une fin paisible à l’éternelle intrigue d’un certain amour impossible.

Paru dans la collection « Le Genre en toutes lettres » aux Presses universitaires de Saint-Étienne

Pour en savoir plus sur les Presses universitaires de Saint-Étienne :

PUSE

Juger un chef d’état pour des crimes internationaux, est-ce possible ?

JJuger un chef d’état pour des crimes internationaux, est-ce possible ?

Traditionnellement, le droit constitutionnel et le droit international protègent les chefs d’état de toutes poursuites pénales. Pourtant, deux mandats d’arrêt ont récemment été délivrés contre Bachar al-Assad et Vladimir Poutine. Ces poursuites déboucheront-elles sur un jugement ? A quelles conditions ?

Les Bibliothèques universitaires de l’Université Jean Moulin Lyon 3 vous invitent pour une conférence sur la justice pour les chefs d’état.

Intervenante : Mathilde Philip-Gay, professeure de droit public à l’Université Jean Moulin Lyon 3 et spécialiste de la responsabilité pénale des chefs d’état, nous présentera ses travaux sur le sujet.

Pour en savoir plus :

Université Lyon 3

Cycle de conférences des 50 ans de l’Université Lumière Lyon 2

CCycle de conférences des 50 ans de l’Université Lumière Lyon 2

À l’occasion de son 50e anniversaire, l’Université Lumière Lyon 2 organise une série de rencontres, destinées à un large public, sur des grandes thématiques et des enjeux de société dont elle se saisit depuis sa création.

Lieu :

PProgramme prévisionnel :

  • 50 ans de travaux sur le genre en sciences humaines et sociales. Genèse et construction d’un champ pluridisciplinaire / mardi 26 septembre 2023 à 18h
  • 50 ans d’évaluation de l’économie sociale et solidaire – Regards croisés d’enseignantes-chercheuses de l’Université Lumière Lyon 2 / mardi 24 octobre 2023 à 18h
  • 50 ans d’expertise : les relations chercheur.es / pouvoirs publics / jeudi 26 octobre 2023 à 18h

 

 

 

 

 

>> Consulter l’ensemble du programme sur le site de :

UNIVERSITÉ LUMIÈRE LYON 2

 

Les grands témoins | Les 50 ans de l’Université Jean Moulin

LLes grands témoins | Les 50 ans de l’Université Jean Moulin

À l’occasion de son 50e anniversaire, l’Université Jean Moulin propose une série de conférences « Les grands témoins » mettant en lumière des sujets d’actualité et éclairant le débat sur des questions sociétales.

PProgramme

  • Être magistrat en temps de crises | Jeudi 21 septembre 2023 à 18h30

Intervenant : François Molins, Procureur général honoraire près la Cour de Cassation.

Conférence animée par : Pascale Deumier, professeure à la Faculté de Droit et Éric Carpano, Président de l’Université Jean Moulin.

Lieu : Palais de l’Université – Amphithéâtre Roubier – 15 quai Claude Bernard, Lyon 7e .

> Inscription obligatoire en cliquant ici

 

  • La protection de l’environnement dans le prétoire | Jeudi 5 octobre 2023 à 17h30

Intervenante : Corinne Lepage, avocat, ancienne ministre.

Conférence animée par : Philippe Billet, professeur à la Faculté de Droit et Jean Untermaier, professeur émérite

Lieu : Palais de l’Université – Amphithéâtre Roubier – 15 quai Claude Bernard, Lyon 7e .

> Inscription obligatoire en cliquant ici

 

  • Projection du documentaire « Bigger than us » – Sélection officielle Cannes 2021 | Jeudi 5 octobre 2023 à 17h30

Réalisatrice : Flore Vasseur

La projection sera suivie d’une table-ronde.

Intervenants :

– Chloë Vidal, adjointe au Maire de Lyon, Démocratie locale et redevabilité, évaluation et prospective, vie étudiante,

– Amélie Bohas, maître de conférences, iaelyon School of Management, Responsable transition écologique,

– Valérie Revest, professeur des Universités, iaelyon School of Management, Responsable de la valorisation de la recherche, en charge des grandes conférences de l’iaelyon School of Management

Lieu : Manufacture des Tabacs – Amphithéâtre Malraux – 18 rue Rollet, 69008 Lyon.

> Inscription obligatoire en cliquant ici

 

  • Rencontre littéraire | Jeudi 19 octobre 2023 à 18h

Intervenante : Brigitte Giraud, écrivaine, Prix Goncourt 2022

Animée par : Benoît Auclerc, chargé de mission à la Culture et enseignant à la Faculté des Lettres et Civilisations

Lieu : Bâtiment Athéna – Amphithéâtre Quinet – 7 rue Chevreul, Lyon 7e

> Inscription obligatoire en cliquant ici

 

  • Réussir la transition écologique | Mardi 24 octobre 2023 à 18h

Conférence inaugurale de l’École universitaire de la transition écologique.

Intervenant : Cédric Vilani, professeur à l’Université Claude-Bernard Lyon 1, Médaille Fields 2010

Rencontre animée par : Gilles Bonnet, 1er vice-président de l’Université Jean Moulin en charge du conseil d’administration, du pilotage et de la stratégie numérique

Lieu : Manufacture des Tabacs – Amphithéâtre Malraux – 18 rue Rollet, 69008 Lyon.

> Inscription obligatoire en cliquant ici

 

  • L’intelligence artificielle est-elle une charité ensorcelée ? | Jeudi 26 octobre 2023 à 18h30

Intervenant : Jean-Gabriel Ganascia, professeur des universités à la Faculté des Sciences de Sorbonne Université, ancien président du Comité d’éthique du CNRS.

Lieu : Palais de l’Université – Amphithéâtre Roubier – 15 quai Claude Bernard, Lyon 7e.

> Inscription obligatoire en cliquant ici

 

  • Une histoire du conflit politique. Élections et inégalités sociales en France | Mercredi 15 novembre 2023 à 18h

Intervenants : Thomas Piketty et Julia Cagé, économistes

Conférence organisée en partenariat avec : la Villa Gillet dans le Cadre du Festival Mode d’Emploi 2023.

Lieu : Manufacture des Tabacs – Amphithéâtre D – 18 rue Rollet, 69008 Lyon.

> Inscription obligatoire en cliquant ici

Enregistrement réalisé à l’occasion du 50e anniversaire de l’Université Jean Moulin Lyon 3. L’université avait proposé une série de conférences intitulée « Les grands témoins » mettant en lumière des sujets d’actualité et éclairant le débat sur des questions sociétales.

 

« Faire face à l’Anthropocène : les voies du droit » d’Isabelle Michallet

«« Faire face à l’Anthropocène : les voies du droit » d’Isabelle Michallet

Comment le droit peut-il répondre aux défis de notre époque anthropocène ?

L’Ecole urbaine de Lyon, les éditions deux-cent-cinq et Cité Anthropocène présentent le premier ouvrage issu d’un cours public de l’Ecole urbaine de Lyon, donné par Isabelle Michallet, enseignante à la Faculté de droit de l’Université Jean Moulin Lyon 3.

Dans cet ouvrage, la juriste Isabelle Michallet explore les voies par lesquelles le droit peut aujourd’hui répondre à l’urgence écologique. L’auteure parcourt 6 grandes propositions et esquisse ainsi les voies pour un droit qui protège, capable de répondre aux défis de l’Anthro­pocène :

  • Cesser de piller la biodiversité
  • Personnifier la nature
  • Incarner les générations futures
  • Imposer l’égalité des sexes
  • Criminaliser les destructions
  • Respecter le droit de l’environnement

Isabelle Michallet est enseignante à la Faculté de droit de l’Université Jean-Moulin Lyon 3 et chercheuse au sein du laboratoire EVS (CNRS – UMR 5600), spécialisée en droit de l’environnement (biodiversité, participation citoyenne, gouvernance environnementale, les fleuves internationaux).

En savoir plus et commander ce livre sur le site des Éditions deux-cent-cinq.

Les propositions faites dans ce livre résultent d’un cours dispensé par Isabelle Michallet, dans le cadre des Cours publics de l’Ecole urbaine de Lyon en 2021. Pour les besoins de l’ouvrage, ce cours a été retravaillé et actualisé, rédigé dans la perspective d’être accessible à tout lecteur.

En savoir plus sur le cours public 2021 et revoir les vidéos des séances sur la chaine YouTube :

cité anthropocène

 

Controverses à l’ère de l’Anthropocène. Période 1 : les rapports contrariés de l’homme à l’animal | Cours public 2023

CControverses à l’ère de l’Anthropocène. Période 1 : les rapports contrariés de l’homme à l’animal | Cours public 2023

>> Présentation

A l’occasion du cours public 2022 « Ruptures à l’ère de l’Anthropocène », qui caractérisaient le renouvellement des rapports de l’homme à l’environnement, nous interrogions la personnification de la nature, où l’animal se retrouvait sujet de droit, soustrait de sa condition d’objet de ce même droit. Dans le cadre des « Controverses juridiques » qui marquent cette ère vraiment très spéciale qu’est l’Anthropocène, nous poursuivons ce questionnement des rapports de l’homme à l’animal, qui restent marqués par une différenciation essentialiste, fruit des rapports particuliers de l’homme à la nature, une construction plutôt qu’une relation « naturelle ».

 

>> Intervenant

Philippe Billet, Professeur agrégé de droit public à l’Université Jean Moulin – Lyon 3, directeur de l’Institut de droit de l’environnement de Lyon (CNRS – UMR 5600 – EVS-IDE) et membre du Labex IMU. Spécialiste de droit de l’environnement, il s’intéresse plus particulièrement aux risques naturels, à la protection de la biodiversité et des espaces naturels, à la protection des sols et au régime juridique des services écosystémiques. Président d’honneur de la Société française pour le droit de l’environnement, il est par ailleurs Président de la Commission « Espaces protégés » du Conseil national de la protection de la nature, Vice-président du Conseil scientifique de la Fondation pour la recherche sur la biodiversité et membre du Conseil scientifique du Comité de Bassin de l’Agence de l’eau Rhône-Méditerranée.

 

>> Vidéo de la 1ère séance : Introduction – Comment penser la Nature dans le droit de l’environnement ?

>> Vidéo de la 2ème séance : Espèces animales protégées.

>> Vidéo de la 3ème séance : Le retour des grands prédateurs.

>> Vidéo de la 4ème séance : La lutte contre les espèces exotiques envahissantes.

>> Vidéo de la 5ème séance : La régulation des espèces dites nuisibles.

>> Vidéo de la 6ème séance : L’animal, être sensible.

 

>> Pour plus d’information, rendez-vous sur la chaine YouTube :

Cité anthropocène

 

La Cour suprême américaine à l’assaut du droit de vote | The Conversation

LLa Cour suprême américaine à l’assaut du droit de vote | The Conversation

Aux États-Unis, voilà des années que le mouvement conservateur a élaboré une stratégie de long terme visant à placer à tous les niveaux du système judiciaire américain, et spécialement à la Cour suprême, des juges appartenant à son camp.

Ce projet a particulièrement progressé lors du mandat de Donald Trump. Trois des neuf juges nommés à vie à la Cour suprême ont rejoint cette instance au cours de cette période : Neil Gorsuch, Brett Kavanaugh et Amy Coney Barrett. Aujourd’hui, sur les neuf juges, six, dont le président de la Cour, John Roberts, sont des conservateurs.

L’un des premiers objectifs de la très influente Federalist Society, ce lobby qui murmure aux oreilles des présidents républicains des noms de juges activistes et conservateurs, était de revenir sur le droit à l’avortement. Ce qui a été accompli avec l’arrêt Dobbs en 2022.

Le second objectif est assurément de changer les règles électorales, afin d’accroître les chances des candidats républicains de l’emporter, aussi bien lors des scrutins locaux qu’aux élections fédérales, présidentielle comprise. Le démantèlement jurisprudentiel de la loi sur le vote de 1965 (Voting Rights Act), accomplissement majeur du mouvement pour les droits civiques, déjà en cours depuis longtemps, risque encore de s’accélérer dans les prochaines années, notamment en 2023.

UUne attaque au long cours

Arrêt après arrêt, la Cour suprême favorise les intérêts du Parti républicain en se prononçant sur le droit électoral. On peut citer l’arrêt Purcell c. Gonzalez de 2006, par lequel la Cour, déjà dominée par les conservateurs à l’époque, déclare que les changements des règles électorales ne peuvent être opérés trop proche de la tenue d’élections. Ce qui, en principe, tombe sous le sens. Mais la Cour s’est bien gardée de définir un calendrier « raisonnable ». Par conséquent, c’est à la Cour qu’il revient de décider quel délai est acceptable, ce qui lui permet de « jouer la montre » quand les intérêts républicains sont menacés. Comme l’ont illustré les arrêts Veasy c. Perry en 2015 ou RNC c. DNC en 2020, le principe Purcell est neutre en théorie mais est toujours utilisé pour desservir les Démocrates.

Par l’arrêt Crawford c. Marion County Election Board de 2008, adopté au nom de la lutte contre la fraude électorale (un problème dont l’existence réelle n’est pas avérée), la Cour autorise les États à demander des pièces d’identité pour autoriser les citoyens à voter. Or les électeurs les plus pauvres ne possèdent souvent pas de carte d’identité et se contentent, pour voter, de présenter par exemple leur permis de conduire. Pour se procurer une carte d’identité, ils doivent effectuer une démarche administrative et/ou financière qui peut avoir pour effet de décourager certaines franges de l’électorat, notamment les plus démunies, de voter. L’impact de ces mesures sur l’abstention est difficile à mesurer. Mais le message est clair : les Républicains cherchent à rendre la procédure de vote plus contraignante.

L’attaque la plus frontale à ce jour est assurément l’arrêt Shelby County c. Holder de 2013 qui rend la Section 5 de la loi de 1965 inopérante. La Section 5 avait un effet préventif car elle empêchait la mise en place de procédures électorales discriminatoires. Sans elle, il ne reste plus que la Section 2, qui permet de porter plainte lorsque l’on est victime de mesures discriminatoires lors du vote, mais qui s’applique a posteriori et est donc plus coûteuse et plus longue. Le Congrès étant incapable de répondre à la Cour en passant une loi rétablissant la Section 5, la loi sur le droit de vote se retrouve hémiplégique.

Arrêt après arrêt, la Cour facilite le redécoupage électoral à visée partisane, une pratique qui peut réduire l’impact du vote des minorités ethno-raciales, lesquelles ont très majoritairement tendance à voter pour les Démocrates. Dans un pays où entre 80 et 90 % des Africains-Américains votent Démocrate, il est aisé de comprendre comment l’affiliation ethno-raciale devient une approximation de l’affiliation partisane. Les Républicains peuvent donc réduire l’impact du vote démocrate en visant les Africains-Américains.

Tous les dix ans, suite au recensement, les États redécoupent leurs circonscriptions électorales. Dans la plupart des cas, ce sont les législatures des États qui sont chargées de cette tâche. Pour éviter un conflit d’intérêts, certains États font appel à des commissions plus ou moins indépendantes. Les deux grands partis cherchent toujours à maximiser leur avantage partisan. Mais le découpage électoral fut utilisé, avant les années 1960, pour rendre le droit de vote des Africains-Americains inopérant en le noyant dans des circonscriptions à majorité blanche. En effet, dans un scrutin majoritaire, si les « Blancs » votent pour les « Blancs » et les « Noirs » votent pour les « Noirs », alors le vote de ces derniers, moins nombreux, est dit « dilué ». Ils votent mais n’ont pas d’impact sur l’issu du scrutin. La polarisation du vote est donc double aux États-Unis : elle est fonction de l’affiliation partisane et l’affiliation ethno-raciale. En refusant de réguler le charcutage à visée partisane, les cours laissent la porte ouverte à certaines formes de dilution du vote des minorités ethno-raciales.

 

 

En 2018, Abbott c. Perez rend la dilution du vote minoritaire plus difficile à prouver.

En 2019, dans l’arrêt Rucho c. Common Cause, la Cour refuse encore une fois de statuer sur le charcutage électoral à visée partisane sous prétexte que ce serait une question de nature politique et non juridique.

Enfin, l’arrêt Brnovich c. DNC de 2021, sous couvert là encore de lutte contre la fraude électorale, continue de vider la Section 2 de sa substance juridique et politique.

LLes décisions de la Cour attendues pour 2023

2023 ne sera pas une exception. Le premier arrêt sur lequel la Cour va statuer, Merrill c. Milligan, concerne le redécoupage électoral à visée ethno-raciale en Louisiane et dans l’Alabama. Les Républicains expliquent qu’il s’agit d’un redécoupage partisan. Les opposants affirment qu’il s’agit d’une forme de dilution du vote africain-américain.

La Cour devrait à cette occasion affaiblir encore un peu plus la Section 2 de la loi de 1965 en validant un redécoupage dans l’Alabama qui crée une seule circonscription (sur 7) dans laquelle les Africains-Américains représentent une majorité de la population, alors qu’il est possible d’en créer deux. Par conséquent, un seul Africain-Américain (et donc un seul Démocrate) pourra être élu à la Chambre des Représentants. En effet, concentrer dans une seule circonscription le vote africain-américain (donc largement Démocrate) permet d’accroître la proportion du vote conservateur dans les circonscriptions adjacentes.

Mais la révolution jurisprudentielle attendue par le mouvement conservateur pourrait surtout venir de l’arrêt Moore c. Harper, qui porte sur le redécoupage des circonscriptions électorales de la Caroline du Nord.

La Cour suprême de cet État a rejeté en 2022 la nouvelle carte électorale établie par la législature de l’État, qui donne un avantage disproportionné au Parti républicain. En effet, la constitution de l’État interdit le charcutage électoral à visée partisane. Les avocats républicains contestent ce rejet en avançant une théorie pour le moins discutable : celle de l’indépendance des législatures d’État, c’est-à-dire des deux Chambres du Parlement dont dispose chaque État des États-Unis.

D’après eux, l’expression « législature » contenue dans la Constitution des États-Unis, dans sa clause sur les élections, est à prendre littéralement (les deux Chambres) et non au sens large comme cela se fait depuis plusieurs siècles (à savoir le processus législatif dans son ensemble). C’est-à-dire que les deux Chambres législatives de chaque État pourraient passer les lois électorales qu’elles souhaitent, sans que le gouverneur ou les cours de l’État ne puissent les remettre en cause. En théorie, donc, les Chambres de chaque État pourraient enfreindre la Constitution de leur propre État sans freins ni contrepoids. Trois des juges conservateurs de la Cour suprême – Samuel Alito, Clarence Thomas et Neil Gorsuch – ont indiqué précédemment qu’ils étaient prêts à considérer cette théorie. Et Kavanaugh semble sensible à ces arguments.

LLa Cour, nouveau gouvernement des États-Unis ?

La Cour suprême sait pertinemment que si elle devait ouvrir la boite de Pandore de la « théorie de la législature indépendante », elle mettrait à mal tout le système électoral du pays.

Premièrement, les cours des États et les gouverneurs n’auraient plus prise sur les lois. Deuxièmement, que deviendraient les lois électorales passées par les États en ce qui concerne la tenue des élections fédérales ? Créerait-on un système à deux vitesses entre les États et l’échelon fédéral ? Troisièmement, que ferait-on des commissions indépendantes pour le redécoupage électoral dans les 9 États qui y ont recours ? Si les juges sont prêts à envisager une telle situation de chaos électoral, c’est parce que cette théorie permettrait aux législatures d’État de nommer les grands électeurs qui élisent le président des États-Unis. Ces derniers sont pour l’instant choisis par le vote des électeurs de chaque État. Ils pourraient désormais être désignés par les législatures d’État comme c’était le cas à l’origine du pays. De plus, les grands électeurs ne sont pas tous contraints de voter comme indiqué par le vote populaire (on les appelle en anglais les « faithless electors »).

Or, les Républicains, grâce notamment au redécoupage électoral, contrôlent un grand nombre de législatures. L’arrêt Moore v. Harper pourrait donc assurer aux Républicains de décider du résultat de l’élection présidentielle. Et la réforme de l’Electoral Count Act votée en 2022 ne répond pas à tous les problèmes posés ce système extrêmement décentralisé dont les Républicains entendent profiter.

La Cour suprême décidera peut-être de ne pas statuer sur le fond dans l’arrêt Moore. Moore ne sera peut-être pas l’équivalent pour le droit électoral de ce que l’arrêt Dobbs a été pour le droit à l’avortement. Toutefois, l’évolution de la jurisprudence en matière électorale au cours des 20 dernières années n’est allée que dans une seule direction, celle des restrictions électorales favorisant le Parti républicain. Et la nouvelle majorité conservatrice a démontré qu’elle n’avait pas peur de politiser la Cour ou de perdre de sa légitimité en poussant toujours plus loin « le gouvernement des juges »…The Conversation

Auteur : Olivier Richomme, Professeur d’histoire politique des États-Unis, Université Lumière Lyon 226 février 2023

Cet article est republié à partir de The Conversation sous licence Creative Commons. Lire l’article original :

The conversation

Des corps dans la ville: non-binarité et espace public

DDes corps dans la ville: non-binarité et espace public

Dans cet atelier participatif en écho à la déambulation-performance Public.ques et à la journée du 8 mars, le Pôle Genre vous invite à repenser la société et l’aménagement urbain tels qu’ils seraient dans une société qui aurait aboli les discriminations et frontières de genre…

Photolangage, discussion, contextualisation par Benjamin Moron-Puech (enseignant-chercheur en Droit à l’Université Lumière Lyon 2 et auteur du blog Sex&Law) et prospection en petits groupes : venez partager et apprendre autour de ce futur possible, de ses enjeux dans différents champs de la société et de ses conséquence sur l’architecture et le quotidien urbain.

Proposé par le Pôle genre de l’Université Lumière Lyon 2 et la DiSS. Animé par Benjamin Moron-Puech (impliqué dans plusieurs procès stratégiques concernant les droits des femmes et des personnes intersexuées, transgenres ou non binaires) , Lina Roy (chargée de médiation) et Hélène Chauveau (chargée de projets sciences et société). Cet atelier a été conçu en écho à l’exposition « Des corps dans la ville » qui a eu lieu à la Maison de l’architecture d’Ile-de-France du 14 octobre 2022 au 25 novembre 2022.

 

>> Plus d’informations et inscription :

Université lumière lyon 2

Intelligence Artificielle : demain, les robots « créatifs » toucheront-ils des royalties ? | The Conversation

IIntelligence Artificielle : demain, les robots « créatifs » toucheront-ils des royalties ? | The Conversation

Les avancées de la robotique et de l’informatique cognitive permettent d’envisager à très court terme une « autonomie » assez large pour les robots ayant accès à une intelligence artificielle (IA), en particulier une autonomie créative.

En effet, les IA dotées de facultés d’apprentissage contribuent, et vont contribuer toujours plus au monde des créations, y compris dans des domaines traditionnellement qualifiés d’artistiques, littéraires ou inventifs.

Ainsi, les IA se sont mises à générer des lignes de codes, et ceci correspond à une production intellectuelle, et artistique, qu’elle soit littéraire ou musicale. À titre d’exemples, on peut lire ceux donnés par le site Intelligence artificielle (qui pour le reste se complaît dans l’anthropomorphisme) : amélioration d’images à faible résolution, génération de personnages de jeux vidéo, écriture de morceaux de musique.

Il faut néanmoins encadrer de larges guillemets le mot « autonomie » : ces machines spontanément, tombent en panne ; les règles qu’elles se donnent sont purement formelles : ce ne sont que des règles de calcul, et pas des normes conçues, considérées, et admises comme lois par les agents numériques. On est ici bien loin de l’autonomie comme composante de la liberté des modernes. C’est-à-dire celle d’agents qui peuvent eux-mêmes reconfigurer leur règle d’action, parce qu’ils y comprennent quelque chose et cherchent à accomplir leur volonté propre.

Pourtant, l’illusion est tenace…

Article publié par The Conversation le 19 septembre 2022

Auteur : , Doctorant, AI/IT ethics and sustainability, Université Jean-Moulin Lyon 3

 

>> Lire la suite :

The conversation

PPour aller plus loin

À quoi rêvent les intelligences artificielles ? , Pop’Sciences Mag 2018

À l’Ecole de l’Anthropocène revient au Rize avec sa 5e édition

ÀÀ l’Ecole de l’Anthropocène revient au Rize avec sa 5e édition

Cinq journées pour comprendre, imaginer, construire les possibles autour du changement global.

Du 24 au 28 janvier 2023, l’École urbaine de LyonUniversité de Lyon et ses partenaires proposent la 5e édition de l’événement « À l’École de l’Anthropocène » accueillie, pour la seconde année, au Rize à Villeurbanne. L’exploration de la question anthropocène, pour tous les publics, se poursuit à travers une diversité féconde de formats et d’acteurs. L’anthropologue Tim Ingold sera l’invité d’honneur de cette édition placée sous le signe de la fragilité, du soin et de la relationnalité.

Au programme, soirées débats, conférences, performances – cours publics – ateliers, séminaires – balades et visite de l’exposition « ça se trame à Villeurbanne » – portraits de figures de l’écologie – cartes blanches à des collectifs – rencontres à la médiathèque du Rize avec des auteurs autour de leur parution récente – programmation cinéma adulte et jeunesse au Comoedia – programmation de Radio Anthropocène.

PROGRAMME

>> Pour en savoir plus : ecoleanthropocene.universite-lyon.fr

Un événement produit par : l’École urbaine de Lyon/Université de Lyon,

En partenariat avec : le Rize, le LabEx IMU (Intelligences des Mondes Urbains) et Cité anthropocène.
Une programmation préparée en collaboration avec : October Octopus.

Partenaires : Ville de VilleurbanneMétropole de LyonCentre national d’études spatiales (CNES)Laboratoire Environnement Ville Société (EVS)Comœdia SERLMaison du projet Gratte-Ciel Centre-VilleLyonBD FestivalCentre de Culture Contemporaine de Barcelone (CCCB)Ville de LyonRadio Bellevue WebLyon Music.