SSemaine du Cerveau | Édition 2025 Le cerveau à tous les âgesPour sa 27e édition, la Semaine du Cerveau 2025 de la Métropole de Lyon se place sous le thème : « Le cerveau à tous les âges ». De la naissance au grand âge, notre cerveau ne cesse d’évoluer !La connectivité du cerveau se met en place progressivement jusqu’à l’âge de 25 ans environ. Le cerveau n’a donc pas atteint sa pleine maturation à l’adolescence, ce qui laisse le jeune individu particulièrement fragile. Cela s’observe par exemple par des comportements parfois dangereux et des addictions, notamment aux écrans. Heureusement, dans la grande majorité des cas, cette évolution se fait dans des conditions optimales. Cependant, avec l’âge les performances de notre cerveau diminuent naturellement ou peuvent être fortement altérées par les maladies neurodégénératives comme la maladie d’Alzheimer. Les neuroscientifiques et les thérapeutes proposent donc désormais des approches novatrices pour ralentir le déclin cognitif et moteur, qu’il soit naturel ou pathologique. Pour combattre ces altérations, certaines activités comme les jeux vidéo ou des jeux mathématiques peuvent avoir un effet bénéfique, ainsi que l’activité physique notamment chez les personnes âgées. Une bonne qualité de sommeil s’avère également essentielle.Les maladies liées au défaut du neurodéveloppement sont rares mais peuvent avoir de graves conséquences et sont associées par exemple à l’autisme et à certaines formes de schizophrénie. Les recherches actuelles tentent de mieux caractériser ces déficits et de mettre au point des traitements pour les atténuer.Les animations de la Semaine du Cerveau 2025 aborderont plusieurs de ces thèmes qui font l’objet de recherches particulièrement développées dans la Métropole de Lyon. Les rencontres se veulent interactives et nous comptons sur votre participation. Les chercheurs et chercheuses en neurosciences de notre communauté ont préparé des interventions destinées au grand public. Au nom du comité d’organisation et de nos sponsors je les remercie chaleureusement pour leur engagement. À toutes et à tous, bonne Semaine du Cerveau 2025Rémi Gervais, professeur émérite, Université Claude Bernard Lyon 1, Conseiller scientifique de la Semaine du CerveauCentre de Recherche en Neurosciences de Lyon (Lyon 1 / CNRS / Inserm) LLa programmation dans l’agglomération lyonnaiseRETROUVEZ TOUS LES DÉTAILS DE LA PROGRAMMATION SUR LE SITE DE LA SEMAINE DU CERVEAULundi 10 marsÉmotions en vrac ? Apprendre à les comprendre et à les gérer | De 18h à 19h30 au Centre hospitalier Le Vinatier, Bron – Conférence-débatMardi 11 marsHistoire de la réalité : quelques points de vue croisés entre arts et sciences | De 18h30 à 20h30 à la Bibliothèque de la Part-Dieu, Lyon 3e – Conférence-débatMercredi 12 marsLe cerveau des enfants : un mystère ? | De 14h à 17h30 à la médiathèque de Feyzin – AtelierSea Hero Quest : quand le jeu vidéo devient un outil pour les neurosciences | À 18h30 à la Médiathèque Médialune, Tassin-la-Demi-Lune – Conférence-démoMercredi 12 et jeudi 13 marsÀ la rencontre d’une équipe de recherche en neurosciences et psychiatrie, PsyR² | Plusieurs créneaux de visite au choix, Centre hospitalier Le Vinatier, Bron – Portes ouvertes de laboratoireJeudi 13 marsLa science des rêves – les rêves lucides | De 19h à 20h30 au musée des Confluences, Lyon 2e – Projection-débatVendredi 14 marsJournée du sommeil : quand somnolence et santé mentale se croisent | De 14h à 17h au Neurocampus Michel Jouvet, Bron – ConférencesSamedi 15 marsLes circuits du cerveau : une course de voitures ! | Plusieurs créneaux d’atelier au choix de 10h à 16h à la Médiathèque Médialune, Tassin-la-Demi-Lune – AtelierMemory : à la recherche de nos souvenirs perdus | À 11h au cinéma Le Comoedia, Lyon 7e – Projection-débatActivité physique et cerveau : un duo gagnant pour vieillir en bonne santé ! | De 15h à 17h à la Bibliothèque Jean Macé, Lyon 7e– Conférence et atelierLundi 17 marsL’être humain 2.0 : le numérique déchiffre votre cerveau ! | À 18h30 à la mairie de Lyon 8e – Table-rondeMercredi 19 marsThe Father : quand la mémoire défaille | À 20h30 à l’Aquarium Ciné-café, Lyon 4e – Projection-débatJeudi 20 marsL’inclusion en action : comprendre et participer | De 14h à 18h au Zibou Lab, Lyon 2e – Rencontres et ateliersCerveau et âge : le mode d’emploi du bien vieillir ! | À 18h30 à la médiathèque de Vaise, Lyon 9e – Conférence-débatMardi 25 marsFaut-il avoir peur des écrans ? | De 19h à 20h45 au CCVA, Villeurbanne – Table-ronde > Pour en savoir plus, rendez-vous sur le site de : la Semaine du Cerveau 2025PPour aller plus loinPour limiter les troubles du sommeil liés à l’âge, il faut s’exposer à la lumière naturelle, Claude Gronfier, chercheur neurobiologiste à l’Inserm, Centre de Recherche en Neurosciences de Lyon (CRNL, Inserm/CNRS/Université Claude-Bernard Lyon 1), Inserm – The Conversation – Mars 2024Écrans et cerveau des enfants : une exposition préjudiciable pour les apprentissages ?, Marie Rochas, diplômée du master en neurosciences fondamentales et clinique de l’Université Claude Bernard Lyon 1, Caroline Depecker, journaliste scientifique – Avec l’expertise de Jérôme Prado chercheur au Centre de recherche en neurosciences de Lyon – CRNL – Cortex Mag – Avril 2024« La recherche en addictologie avance au rythme de la société » | Visages de la science – Hospices civils de Lyon – Mars 2024Comment étudier le cerveau des bébés ? – Cortex Mag – Janvier 2024Neuromythe #10 : oui, vous pouvez muscler votre cerveau ! – Marine Gautier-Martins, ingénieure assistant, Institut des Sciences Cognitives Marc Jeannerod – Cortex Mag – Février 2022Tout savoir sur le cerveau – Ressources des éditions précédentes de la Semaine du cerveau (articles et vidéos)Sous l’emprise des émotions – Pop’Sciences Mag#10 – Mars 2022
LL’école éduque-t-elle aux émotions ? | The Conversation Lieu de transmission des savoirs, l’école est aussi un espace de construction affective, à travers les relations entre élèves, mais aussi par la vision des émotions que proposent différentes disciplines.Dans l’imaginaire collectif, l’école est souvent perçue comme un lieu neutre, un décor où seules la transmission des savoirs et l’évaluation des compétences importent. Cette vision fait abstraction d’une dimension essentielle : l’école est aussi un espace de socialisation émotionnelle, un lieu où se forgent des valeurs, des attitudes et des représentations.Certes, on s’y initie aux mathématiques, aux langues vivantes, mais on apprend aussi à se faire des amies et des amis, à respecter l’autorité, à trouver sa place dans un groupe… La majorité des relations sociales entre jeunes d’âge scolaire (6 à 15 ans) ont d’ailleurs lieu dans un établissement scolaire.Les adultes de la communauté éducative jouent un rôle dans cette socia(bi) lisation, s’inquiétant lorsqu’un ou une élève semble ne pas avoir d’amis et endossant parfois le rôle de médiateurs dans les conflits entre élèves. Et, au-delà des espaces de vie scolaire, la classe elle-même est un lieu où se conjuguent apprentissages académiques et construction affective. C’est ce que l’on peut particulièrement observer dans les cours de français, où l’étude des œuvres littéraires joue un rôle insoupçonné dans l’éducation sentimentale des élèves.Une approche transversale des émotionsLe Bulletin officiel n°9 du 27 février 2003 du ministère de l’éducation nationale le stipule :« Tous les personnels, membres de la communauté éducative, participent, explicitement ou non, à la construction individuelle, sociale et sexuée des enfants et adolescents. »Intégrer les émotions dans les apprentissages ne déroge pas à la mission première de l’école mais en élargit plutôt la portée, en préparant les élèves à devenir non seulement des citoyennes et citoyens instruits, mais aussi des êtres humains capables de vivre et de s’épanouir en interaction avec les autres.Repenser la classe comme un lieu d’éducation émotionnelle ne signifie pas en faire un substitut aux familles ou aux autres espaces de socialisation. Il s’agit plutôt de reconnaître que l’école contribue, de manière indirecte mais fondamentale, à la construction des élèves en tant qu’êtres qui ressentent des émotions.L’éducation émotionnelle s’intègre de manière transversale dans l’ensemble des disciplines scolaires sans pourtant être présente au programme. C’est ce qu’on appelle le curriculum caché. Les différentes disciplines proposent des visions de ce que les émotions doivent être et comment on doit les exprimer en société.L’histoire, par exemple, offre des opportunités d’explorer les émotions collectives comme l’espoir ou la révolte, tandis que les sciences se tournent vers la dimension biologique des émotions. Dans le programme de sciences et vie de la Terre, on retrouve par exemple les entrées suivantes : prendre en charge de façon conjointe et responsable sa vie sexuelle, devenir homme ou femme, vivre sa sexualité.En éducation physique et sportive, ce sont les émotions générées par la victoire et la défaite qui sont enseignées. Les moments de récréation, gérés par les membres de la vie scolaire, sont forts en émotions amicales, amoureuses et même hostiles. Les assistants d’éducation (dits surveillants) jouent eux aussi un rôle dans l’éducation émotionnelle en décidant quels moments sont appropriés pour crier ou non, de quelle façon il est autorisé de pleurer ou d’exprimer la colère…La communauté éducative dans son ensemble inculque aux élèves des normes concernant l’expression des émotions acceptées dans le monde des adultes, en se basant sur un modèle occidental et professionnel.L’éducation sentimentale en classeLa séquence du programme de français intitulée « Dire l’amour » fait advenir l’irruption de l’intime dans un contexte scolaire. Les enseignantes et enseignants interrogés constatent les parallèles faits par les élèves entre les œuvres étudiées et leur vie sentimentale :« Ça fait assez écho à ce qu’ils peuvent vivre à l’extérieur, montrer que l’école c’est pas un microcosme à part, que c’est aussi intégrer l’école à ce qu’il se passe autour dans leur vie de tous les jours. » (Laurianne, 31 ans, neuf ans d’enseignement)Certains pensent même que les élèves peuvent s’inspirer des œuvres étudiées pour mettre en lumière leurs propres sentiments et situations sentimentales, parfois pour la première fois. Le documentaire de 2011 Nous, princesses de Clèves de Régis Sauder montre comment l’étude du roman de Madame de La Fayette par une classe de lycéennes et lycéens les amène à adopter un nouveau regard sur leur propre vie sentimentale.Tableau d’Albert Lynch, illustrant le roman de l’abbé Prévost, Manon Lescaut, au programme du bac de français. | ©Albert Lynch, via Wikimédia« Il y a un moment dans la construction de l’individu où on passe par une forme de pastiche, de modèle qui nous inspire. Que l’école puisse véhiculer des modèles qui soient plus contrôlés ou du moins explicités, replacés dans un contexte historique, et que ces modèles-là puissent être détournés, réappropriés par les élèves, en vrai je trouve ça cool », remarque Georges, 27 ans, et trois ans d’enseignement à son actif.Timothée, 24 ans et lui aussi enseignant depuis trois ans, fait un constat similaire :« En quatrième, l’amour c’est au cœur de pas mal d’histoires, de discussions, de sujets entre les élèves. Et puis je pense que, quel que soit le sujet, la littérature et les arts influencent notre façon de nous comporter. »Élèves comme enseignants ont alors en tête que ce moment d’enseignement a le potentiel de dépasser l’univers du scolaire pour entrer dans le cadre d’une éducation sentimentale.Le rôle des enseignantsLes enseignants et enseignantes engagés profitent de la séquence « Dire l’amour » pour diffuser des discours de prévention au sujet des violences sexistes et homophobes auprès de leurs élèves. Certains s’appuient sur les textes étudiés pour cultiver l’esprit critique des élèves quant à ce qui est présenté comme romantique dans certaines œuvres.Une enseignante observée profite d’un débat spontané en classe pour faire entendre un discours de prévention des violences dans les relations amoureuses. Ce débat éclot lors d’un exercice sur le champ lexical de l’amour, qui proposait aux élèves de ranger les verbes de l’amour par ordre d’intensité. Des élèves évoquent alors les « crimes passionnels », ce à quoi l’enseignante répond « c’est la justice qui décide que c’est extrême dans ces cas-là. C’est pour ça que, s’il y a un trop grand déséquilibre dans la relation, on peut arriver à des problèmes de harcèlement et même à des violences. » Ici la professeure de français relève l’intervention de ses élèves afin de diffuser un discours de prévention quant aux violences dans le couple.Nous, princesses de Clèves, de Régis Sauder (Shellac Films, bande-annonce, 2011).Pour la majorité des enseignants interrogés, la séquence « Dire l’amour » entraîne « forcément » des discussions en classe sur les relations amoureuses.Créer un cadre sécurisant, où chacun se sent libre d’exprimer ses ressentis, est une condition indispensable pour que l’éducation émotionnelle porte ses fruits. La question du genre et de l’orientation sexuelle s’est avérée déterminante pour différencier les pratiques enseignantes. Les femmes, les jeunes et les personnes LGBTQIA+ semblent plus susceptibles que les autres enseignants d’avoir des discours de prévention en classe, sortant occasionnellement du cadre strict du programme scolaire.Au sein du panel d’enseignants, ceux qui ne se saisissent pas de la séquence « Dire l’amour » pour proposer à leurs élèves des réflexions sur les violences dans les relations amoureuses sont les hommes hétérosexuels qui n’ont pas de personnes LGBTQIA+ dans leur entourage.> Autrice : Marine Lambolez, Doctorante en sociologie, ENS de LyonCet article est republié sous licence Creative Commons.>> Lire l’article original :THE CONVERSATION
LLe travail émotionnel des repas de famille : le prix de la convivialité Les repas sont de plus en plus marqués par une attente de convivialité. À Noël, le phénomène est à son paroxysme. Cette injonction à la convivialité est liée au diktat du bien-être, du bonheur et à l’importance accordée aujourd’hui au bien-être des enfants. Elle répond aussi à une anxiété collective liée aux risques alimentaires. Mais cette convivialité, loin d’être spontanée, repose sur un travail émotionnel important, surtout porté par les mèresPartager un repas, aussi appelé commensalité, est souvent présenté par les sciences de la nutrition et les politiques de santé publique comme un moyen de prévenir des maladies liées à l’alimentation, telle l’obésité, ou comme levier pour améliorer la santé mentale et sociale des convives. Manger ensemble en famille régulièrement, et d’autant plus manger ensemble dans une ambiance conviviale, serait ainsi la panacée pour des enjeux sanitaires et sociaux contemporains. Pourtant, ces supposés bienfaits ne sont pas clairement démontrés, et nous ne savons pas vraiment ce qui serait bénéfique dans le fait de manger ensemble.Si l’attention à l’ambiance des repas de famille est grandissante, nous en savons peu sur la manière dont la convivialité prend forme et sur les effets de cette injonction sur les mères, principales responsables du travail alimentaire domestique.Nous avons mené entre 2020 et 2023 une enquête sociologique, basée sur une centaine d’heures d’observation de repas de famille dans 14 foyers aux positions socio-économiques variées, en France et en Australie, ainsi que sur des entretiens avec les parents observés. Celle-ci révèle l’ampleur de la gestion des émotions que sous-tendent les repas de famille quotidiens. Les repas sont appréhendés non seulement par l’assiette, mais aussi à travers une approche relationnelle. Ses résultats montrent que la convivialité a un prix : un travail émotionnel invisibilisé.Le concept sociologique de « travail émotionnel »Le concept de « travail émotionnel », théorisé par la sociologue Américaine Arlie R. Hochschild dans les années 1980, est de plus en plus connu, mais demeure mal compris. Le « travail émotionnel » (« emotion work » en anglais), correspond au management de ses propres émotions pour correspondre à un état requis dans une situation donnée. C’est aussi travailler sur ses émotions pour influer sur l’état émotionnel des autres. Ce qui sous-tend le travail émotionnel sont des normes sociales dominantes concernant la parentalité, la famille et les pratiques alimentaires guidant ce que l’on « devrait » ressentir et comment, dans certaines circonstances. Celles-ci sont qualifiées, selon Hochschild, de « règles de sentiments ». Le travail sur les émotions peut être essayer de provoquer, chez soi-même ou chez une autre personne, une émotion qui n’est pas initialement présente ou alors chercher à atténuer ou dissimuler une émotion ressentie. Le travail émotionnel peut également être évité, par exemple si les ressources émotionnelles manquent.Au-delà de l’assiette : la gestion des émotions à tableLes manières de tables ont longtemps régulé la façon de manger ensemble. Les « règles de sentiments » constituent désormais un cadre de référence supplémentaire pour la commensalité. À table, il est ainsi souvent attendu de jouer le jeu du collectif, d’éviter les antagonismes, l’isolement, le mécontentement, et de favoriser le plaisir, l’affection ou l’humour. Il s’agit aussi de faire en sorte que les émotions se manifestent de manière contrôlée : on peut être content à table, mais pas surexcité.Loin de l’image idéalisée des repas de famille, la convivialité repose sur un équilibre fragile d’émotions qu’il s’agit de réguler en permanence. C’est là que le travail émotionnel entre en jeu.Même dans les familles dôtées de super-pouvoirs, les stratégies de travail émotionnel sont souvent mises en échec.Les membres des familles observées lors de l’enquête passent la plupart de leur temps séparé (travail, école, activités extrascolaires, etc.). Ainsi, en plus de l’impératif de nourrir la famille et de socialiser les enfants à une certaine manière de manger, les repas partagés sont une occasion de se retrouver en famille, de se raconter sa journée, de vérifier que les enfants vont bien, et d’être ensemble, tout simplement. C’est également l’occasion de passer un bon moment ensemble, car c’est aussi ce qui « fait famille » aujourd’hui.Le travail émotionnel prend plusieurs formes, comme reprendre des frères et sœurs qui se chamaillent, mais calmement, avec un ton de voix apaisant ; inciter les enfants à manger leurs légumes, mais avec humour ou avec affection ; ne pas prêter trop d’attention au rejet d’un enfant de certains légumes, tout en l’incitant à manger ; prendre sur soi pour rester calme, s’animer pour se montrer plus enjoué ou énergique qu’on en l’est vraiment. Dans les faits, il s’agit plus d’un effort pour tendre vers cet idéal que d’une véritable réussite, car les conditions sociales d’existence empêchent souvent d’y parvenir pleinement. Cet écart entre normes dominantes et réalité pèse fortement sur les parents, en particulier sur les mèresLe genre du travail émotionnelEn plus du travail alimentaire domestique, condition sine qua non aux repas partagés, générer la convivialité exige une quantité importante d’efforts à table, qui sont invisibilisés et répartis inégalement entre les parents en fonction du genre. Si le temps consacré par les femmes à la cuisine a diminué, la répartition genrée du travail alimentaire domestique reste fortement inégalitaire, les femmes passant 34 minutes de plus par jour que les hommes sur le travail alimentaire domestique. Par ailleurs, même si les pères participent plus, les mères portent en général la charge mentale et émotionnelle, ce qui intensifie pour elles ce travail.Les mères et les pères des familles enquêtées s’engagent différemment dans le travail émotionnel. Les mères assument une grande partie de la gestion des émotions à table, bien que celle-ci soit peu visible : c’est le propre du travail émotionnel que de passer inaperçu, comme un jeu d’acteur réussi. Le travail émotionnel des mères vise à la création d’une ambiance harmonieuse et à la modération des tensions et conflits. Cela se fait souvent à travers la démonstration d’affection, en lien avec la place centrale des normes émotionnelles et de bien-être dans la construction de la famille et le soin aux enfants.Les pères, en revanche, assument la partie plus visible de l’iceberg du travail émotionnel commensal, à travers une socialisation par l’humour, taquinant par exemple un enfant sur ses manières de table. Ceux-ci se montrent en revanche plus autoritaires, enclins à s’énerver et à provoquer des émotions intenses (positives ou négatives), ce qui sape parfois le travail émotionnel de fond fourni par les mères.Convivialité et manque de ressourcesL’injonction à la convivialité à table n’a pas non plus les mêmes effets sur les convives et le repas en fonction des ressources de la famille. Lorsqu’un ensemble de ressources (économiques, culturelles, temporelles, émotionnelles, etc.) manque, les parents se trouvent dans une situation où il est difficile de faire plaisir aux enfants autrement que par la nourriture. La démonstration de l’amour parental et le soin accordé aux enfants se cristallise alors à travers la convivialité, en servant des menus qu’aiment plus facilement les enfants, mais souvent moins équilibrés. Cela incite à nuancer les discours parfois moralisateurs adressés aux parents qui ne se conformeraient pas aux normes commensales et nutritionnelles dominantes.Un autre regard sur ce que « bien manger » veut direAlors que la charge mentale du travail domestique est de plus en plus connue, prendre en compte le travail émotionnel propre aux repas de famille enrichit notre compréhension de ce que signifie nourrir la famille et « bien manger » aujourd’hui, notamment au regard d’inégalités socio-économiques et de genre. Les enquêtes sociologiques qualitatives révèlent aussi à quel point le travail domestique alimentaire s’est alourdit pour les mères et que, plus généralement, le métier de mère s’est fortement intensifié.Auteure : Fairley Le Moal, Chercheuse associée en sociologie au Centre Max Weber UMR 5283, Université Lumière Lyon 2.Cet article est republié à partir de The Conversation sous licence Creative Commons.>> Lire l’article original :The Conversation
«« Face à la transition écologique, nos sensations et émotions sont utiles. Elles expriment nos aspirations profondes » Chiffres vertigineux, données du GIEC et de l’IPBES inquiétants, et éco-anxiété : dans une ère où l’utilitarisme déconnecte l’Humain de son environnement et où la vision occidentale privilégie la rationalité au détriment de la sensibilité, émerge un nouveau paradigme. Et si nos sens permettaient de mieux « préserver » et donner envie de « prendre soin de » ? Dans le cadre de la conférence Archipel, Thomas Le Guennic, professeur agrégé de sciences économiques et sociales au Centre des Humanités de l’INSA Lyon et Magali Ollagnier-Beldame, chargée de recherche en sciences cognitives, laboratoire ICAR UMR CNRS 5191, ont proposé un atelier « d’initiation à l’écologie sensible » ; un champ scientifique en émergence. Ils expliquent pourquoi il est intéressant de s’attarder sur l’équation suivante : homo sapiens = homo sensibilis. Pédagogie, recherche ou même politique publique, l’écologie sensible est une approche qui semble applicable à toute activité humaine. Comment la définiriez-vous ? TLG : Je dirais que c’est une approche qui permet de compléter toute connaissance théorique des relations entre les humains et les « autres qu’humains » vivant sur la Terre, à partir de la sensorialité et de la corporéité. Nous connaissons beaucoup de choses sur la nature grâce à la démarche scientifique, mais nous n’avons plus l’habitude, en tant que membres de sociétés occidentales, modernes et urbanisées, d’une approche sensible et émotionnelle de celle-ci. Par exemple, il y a plusieurs façons de percevoir un arbre : il peut représenter un organisme qui capte du Co2 ; il peut représenter un stock de planches ; ou il peut aussi être un être à part entière, qui a le droit de vivre pour lui-même. Il est très inhabituel pour nous, européens occidentaux, de ne pas considérer le vivant comme une ressource définie par son coefficient d’utilité plutôt que comme un être vivant égal à nous-même. Cette approche sensible de la nature est traditionnellement et magistralement portée par les arts, aujourd’hui encore au sein de nos sociétés. Ce qui prouve que nous n’avons pas totalement oublié et que la situation est plus riche et complexe. Ce dont nous avons certainement le plus besoin aujourd’hui est de mettre en relation ces perspectives. Par exemple que la contemplation esthétique de la nature puisse informer la connaissance scientifique, et inversement. Actuellement, de nombreux artistes trouvent ainsi une profonde inspiration dans les recherches en biologie. Elles sont pour eux un point de départ à une proposition artistique et à un regard très riche sur le vivant.MOB : J’ajouterais que l’écologie sensible est un champ scientifique en émergence, une future interdiscipline peut-être ! Elle se place notamment à la croisée des sciences cognitives, des sciences humaines et sociales et des sciences du vivant. Plusieurs travaux1 en philosophie, géosciences, biologie, anthropologie et en éco-psychologie mettent en évidence notre perte de contact avec l’expérience de la nature et du vivant. Ce déficit présente des conséquences : en vivant dans un monde que nous percevons « désanimé », nous développons un peu de la nature, nous craignons l’altérité ou nous sommes même éco-anxieux ; autant de raisons que bon nombre d’entre nous expérimentent au quotidien et qui poussent à explorer le monde vivant à travers nos sens.Face aux conséquences du changement climatique, le « rapport au sensible » gagne timidement du terrain dans le débat public, interrogeant particulièrement nos représentations du « vivant ». Avez-vous des exemples de changements dans la perception de la relation entre l’homme et la nature ?MOB : On peut aujourd’hui percevoir que ces représentations commencent à évoluer : la philosophie de l’environnement est une branche scientifique très dynamique ; ou encore dans le domaine du droit, certains juristes travaillent sérieusement à donner des droits aux fleuves, aux forêts ou aux océans. (…) >> Lire la suite de l’article sur le site :insa Lyon [1] Dont ceux de Abram, Albrecht, Pyle, Ingold, Fisher.
TTout savoir sur le cerveau Manifestation internationale, la Semaine du Cerveau revient chaque année au mois de mars. Au programme : conférences, ateliers, spectacle, portes ouvertes et rencontres, pour tout savoir de cet organe incroyable et rencontrer les scientifiques qui explorent au quotidien les mystères de notre cerveau. Depuis plusieurs décennies, les recherches sur le cerveau connaissent un essor considérable, avec des découvertes spectaculaires à toutes les échelles, de la compréhension de ses mécanismes de développement aux dernières méthodes d’imagerie permettant de visualiser l’ensemble du fonctionnement cérébral.SSemaine du cerveau 2024 – « mon cerveau, une affaire sensible »Pour sa 26e édition, la Semaine du Cerveau 2024 dans la Métropole de Lyon avait pour thème : « Mon cerveau : une affaire sensible ». Nos cinq sens ne se limitent pas à identifier les stimuli, mais leurs attribuent également une valeur émotionnelle. De plus, l’interprétation que fait le cerveau des informations qu’il capte dépend également de son niveau de conscience et de l’évaluation du stimulus pour le bien-être futur de l’individu. Par exemple, que se passe-t-il dans notre cerveau lorsque nous tombons amoureux lors d’une rencontre imprévue, ou bien lorsque que nous succombons à certaines addictions comme à la vue de notre téléphone portable ou d’un paquet de cigarettes ? Les mécanismes mis en jeu sont-ils les mêmes dans tous ces cas de figure ?La mise en lumière par la recherche des mécanismes qui sous-tendent ces fonctions exige notamment une excellente connaissance de l’architecture neuronale, tant au niveau cellulaire qu’au niveau de la connectivité de l’ensemble du cerveau. C’est sur la base de ces connaissances issues de la recherche fondamentale que reposent en grande partie les approches thérapeutiques autour de pathologies comme la dépression, l’autisme ou la schizophrénie.Les animations de la Semaine du Cerveau ont permis d’évoquer plusieurs de ces thèmes qui font l’objet de recherches particulièrement développées dans la Métropole de Lyon. Rémi Gervais, Professeur émérite, Université Claude Bernard Lyon 1, Conseiller scientifique de la Semaine du CerveauCentre de Recherche en Neurosciences de Lyon (Lyon 1 / CNRS / Inserm)Chiffres-clé de cette édition : 26 événements, près de 80 scientifiques mobilisés, 1800 participants, un collectif de 11structures organisatrices.Trois rencontres sont à revoir en ligne : Quand le cerveau tombe amoureux, au grand auditorium du musée des Confluences, le 14 mars 2024L’odorat : un sens émotionnel caché et omniprésent, à la bibliothèque municipale de Lyon Part-Dieu, le 12 mars 2024Manger, bouger, dormir – Journée du sommeil, au Centre de recherche en neurosciences de Lyon, le 15 mars 2024SSemaine du cerveau 2023 – « Mon cerveau explore le monde »La Semaine du Cerveau 2023 de la Métropole de Lyon s’est déroulée du 8 au 27 mars et s’est placée sous le thème : « Mon cerveau explore le monde ». Ce formidable organe nous permet de traiter les informations qui nous parviennent à la fois du monde extérieur et de notre monde intérieur.Pour le monde qui nous entoure, nos sens tels la vision, l’audition, l’olfaction nous informent sur notre environnement et nous permettent d’adapter nos comportements. Cette analyse sensorielle ne repose pas uniquement sur les caractéristiques physiques des stimuli, mais également sur l’interprétation que nous en faisons en fonction de nos mémoires personnelles. Les données du monde extérieur se confrontent immanquablement à celles de notre monde intérieur. Par exemple, un sujet d’étude particulièrement développé depuis quelques années est celui de l’interprétation du regard des autres. Il contient non seulement de l’information sur l’identité de l’émetteur mais également sur ses intentions et sur son état intérieur (joie, colère, peur…). Une interprétation erronée du regard de l’autre pourrait être associée à certains troubles psychiatriques comme l’autisme ou la schizophrénie.Même en absence de stimuli de notre environnement, ou d’attention soutenue, notre cerveau traite en permanence de l’information issue de notre monde intérieur. Les travaux des dernières décennies amènent les chercheurs à se demander si notre cerveau se repose vraiment. Que se passe-t-il à l’état de repos, quand nos sens semblent négliger le monde extérieur ? Que se passe-t-il lors de la concentration mentale, par exemple lorsque l’athlète, dans une immobilité parfaite, simule mentalement l’action qu’il va accomplir plus tard ? Même lors du sommeil profond notre cerveau se repose-t-il vraiment ou continue-t-il à explorer notre monde intérieur ?Les animations de la Semaine du Cerveau 2023 ont abordé plusieurs de ces thèmes qui font l’objet de recherches particulièrement développées dans la Métropole de Lyon.Rémi Gervais, Professeur émérite, Université Claude Bernard Lyon 1, Conseiller scientifique de la Semaine du Cerveau – Centre de Recherche en Neurosciences de Lyon (Lyon 1 / CNRS / Inserm).Chiffres clés de cette 25e édition : 18 événements en présentiels, plus de 40 scientifiques mobilisés, plus de 1200 participants, un collectif de 11structures organisatrices.Deux rendez-vous ont été enregistrés >> Voir ou revoir les conférences :Quand le cerveau se repose, au grand auditorium du Musée des Confluences – 15-03-2023Raisonnement et biais cognitifs : quand notre cerveau nous joue des tours, à la Bibliothèque municipale Lyon Part-Dieu – 14-03-2023ssemaine du cerveau 2022 – « Vos sens en question »Vision, audition, olfaction, toucher, douleur… Notre cerveau est alimenté chaque jour par les informations transmises par les différents canaux sensoriels. C’est à partir de ces données, et de celles stockées dans notre mémoire, que nous construisons notre représentation du monde.Mais quels sont les mécanismes qui sous-tendent au final la construction du « soi » ? C’est une question à laquelle les neurobiologistes tentent de répondre depuis plusieurs décennies. Sur le plan expérimental, la perception s’étudie à plusieurs niveaux que l’on peut appeler « bas niveau et haut niveau ».Depuis le début du XXIe siècle, les recherches sont davantage consacrées à la perception dite de bas niveau : comment nos capteurs (rétine, oreille interne, muqueuse olfactive…) peuvent-ils interpréter les signaux du monde extérieur et transmettre les informations à notre cerveau ?Plus récemment, les neuroanatomistes se sont intéressés au traitement dit de haut niveau, en tentant de comprendre la manière dont notre cerveau est capable de traiter des processus complexes, comme la compréhension de la parole, la reconnaissance d’un visage familier, ou encore la catégorisation, l’attention sélective et le caractère émotionnel attribué à un stimulus. Autant de mécanismes indispensables, notamment pour l’apprentissage tout au long de la vie et pour nos interactions avec les autres.La recherche dans ce domaine s’étend maintenant à l’intelligence artificielle et à la robotique, pour la mise au point de machines autonomes et d’humanoïdes performants.À l’étude de la perception du monde réel, s’ajoute celle des illusions d’optique et des hallucinations. D’où viennent ces déformations de nos perceptions ou de la production endogène d’images ou de parole, telles que celles observées chez le schizophrène ?Rémi Gervais, Professeur Émérite en neurosciences, Université Claude Bernard Lyon 1, conseiller scientifique de la Semaine du Cerveau – Centre de Recherches en Neurosciences de Lyon (Lyon 1 / CNRS / Inserm / Université Jean Monnet).<Semaine du cerveau 2021 – « Moi, mon cerveau et les autres »Dans l’agglomération lyonnaise, la programmation 2021 était construite autour du fil rouge thématique « Moi, mon cerveau et les autres » : une formule qui résume bien l’évolution des recherches en neurosciences au cours des dernières décennies, et les défis qui animent actuellement la communauté scientifique. En effet, confrontés à l’immense complexité du cerveau, les chercheurs ont d’abord développé des approches expérimentales centrées sur l’étude des fonctions sensorielles et motrices, le « moi », jusqu’à la fin du XXe siècle : mémoire, sommeil, langage, motricité… de vastes territoires d’étude centrés sur la neurobiologie de l’individu. Depuis, les progrès en particulier expérimentaux ont permis de belles avancées dans l’étude et la compréhension du « cerveau social », qui régit nos interactions avec les autres. Par quels mécanismes partage-t-on les émotions ressenties par les autres et comment pouvons-nous deviner leurs intentions ? Certains troubles du comportement social ne seraient-ils pas associés au dérèglement de circuits neuronaux identifiables ? Plus récemment, les neurosciences s’aventurent également du côté des interfaces cerveau-ordinateur, et de l’intelligence artificielle.Rémi Gervais, conseiller scientifique de la Semaine du Cerveau à LyonProfesseur Émérite en neurosciences, Université Claude Bernard Lyon 1 – Centre de Recherche en Neurosciences de Lyon (CNRS/Université Claude Bernard / Inserm / Université Jean Monnet)>>> Des conférences en ligne pour nourrir votre cerveauL’édition 2021 de la Semaine du Cerveau s’est déroulée intégralement en ligne. Les rencontres ont été enregistrées et sont disponibles sur la chaîne Youtube de Pop’Sciences. Retrouvez ci-dessous l’intégralité des thématiques et intervenants, ainsi que les liens des vidéos.Changer le corps et l’espace pour sonder et changer l’espritDans le contexte de la recherche en neurosciences cognitives, la réalité virtuelle (RV) offre l’opportunité de créer des situations inédites en laboratoire, tout en permettant de garder le contrôle expérimental rigoureux nécessaire pour mener à bien des expériences dans des condition pseudo-naturelles. Utilisée seule, ou couplée à des outils propres de la recherche fondamentale en neurosciences, elle ouvre la voie à une meilleure connaissance des fonctions cérébrales allant de la perception visuelle 3D, passant par le contrôle moteur, jusqu’au vécu émotionnel et son retentissement sur la distance que l’on met entre nous et les personnes qui nous entourent. Elle nous permet même de changer temporairement l’apparence de notre corps, avec des conséquences parfois sur notre pensée. Autant de puissance réveille fascination et questionnement éthique, deux compagnons inséparables pour l’avenir de l’usage de la RV en sciences. Une conférence est proposée dans le cadre du Festival Science et Manga, organisé par la Bibliothèque universitaire Sciences de l’Université Claude Bernard Lyon 1.Intervenants : Alessandro Farné, directeur de la plateforme Neuro-Immersion du Centre de recherche en neurosciences de Lyon, et Jérôme Goffette, philosophe des sciences à l’Université Claude Bernard Lyon 1.Émotions et comportement socialQuel est le lien entre reconnaissance des émotions et comportement social ? La capacité des enfants à reconnaître les émotions (transmission faciale et vocale) est un facteur essentiel pour les interactions sociales, notamment dans le contexte de pathologies génétiques. Que sait-on alors des liens entre reconnaissance des émotions, comportement social et pathologies psychiatriques ?Intervenante : Marie-Noëlle Babinet, neuropsychologue à GénoPsy – Centre de Référence des Maladies Rares (Centre Hospitalier Le Vinatier) et doctorante au laboratoire Étude des mécanismes cognitifsBinge drinking, les cerveaux qui trinquentLe binge drinking, qui désigne des comportements le plus souvent groupaux et épisodiques de forte alcoolisation, est un phénomène largement répandu chez les adolescents et les jeunes adultes. Cette pratique, empreinte d’une forte valeur rituelle, n’est pas sans conséquences à court et à long terme sur le cerveau.Conférence traduite en langue des signes française.Intervenants : Marc Antoine Douchet, chargé d’études en sciences humaines et sociales, Observatoire Français des Drogues et des Toxicomanies, Fabien Gierski, maître de conférences en neuropsychologie, Université de Reims Champagne Ardenne, Benjamin Rolland, professeur des universités praticien hospitalier (PUPH), Centre Hospitalier Le Vinatier, Hospices Civils de Lyon, Centre de recherche en neurosciences de LyonCerveau biologique et intelligence artificielle : quels rapports ?Les algorithmes d’intelligence artificielle font désormais partie de notre quotidien. Ont-ils des similarités avec le fonctionnement du cerveau ? En quoi peuvent-ils contribuer aux recherches en neurosciences ?Intervenants : Jérémie Mattout, chargé de recherche Inserm au sein du Centre de recherche en neurosciences de Lyon et Emanuelle Reynaud, maître de conférences à l’Université Lyon 2 et membre du laboratoire Étude des mécanismes cognitifs.Une histoire d’intelligence artificielleDepuis quelques années, on parle beaucoup de l’intelligence artificielle… comme si c’était une nouvelle révolution ! Mais est-ce vraiment le cas ? Qu’est-ce que l’IA et que bouleverse-t-elle tant ?Intervenante : Amélie Cordier, docteure en intelligence artificielle, présidente de Lyon-iS-AiPourquoi ma blague est tombée à l’eau ? Plongée au cœur des mécanismes de la cognition sociale et de la compréhension de l’autreLa cognition sociale est la capacité à comprendre et décoder les émotions et les intentions des autres. Gros plan sur cette fonction essentielle dans les interactions sociales par le biais d’extraits de films ou de séries discutés par des professionnels de la psychiatrie.Intervenants : Laura Bon, neuropsychologue au Centre Hospitalier Le Vinatier, doctorante à l’Institut des Sciences Cognitives Marc Jeannerod, et Romain Tabone, psychologue au Centre Référent Lyonnais en Réhabilitation et Remédiation cognitive/Centre Hospitalier Le VinatierNe parle pas si vite !Comment notre cerveau s’adapte-t-il à quelqu’un qui parle avec un débit d’avalanche ? Peut-on accélérer sans limite ? Et les locuteurs du japonais, ils parlent vraiment plus vite que nous, non ? Parlent-ils donc moins longtemps pour dire la même chose ? Cet exposé vous dévoile les liens entre débit de parole et rythmes cérébraux et expliquera l’influence des différences entre langues sur la vitesse de parole.Conférence traduite en langue des signes française.Intervenants : Véronique Boulenger et François Pellegrino, chercheurs au laboratoire Dynamique du langageComment notre cerveau apprend-il à faire des maths ?Les nombres sont partout autour de nous et les compétences en mathématiques deviennent primordiales dans notre société de l’information. Comment les connaissances mathématiques des enfants se construisent-elles, en partie, à travers la vie quotidienne familiale ? Comment notre cerveau arrive-t-il à résoudre sans effort un problème arithmétique tel que “2+3” ? Nous essayerons ici de répondre à ces questions en discutant de l’état des connaissances actuelles sur les neurosciences des mathématiques.Intervenants : Andrea Diaz-Barriga Yanez, Cléa Girard et Jérôme Prado, membres du Centre de recherche en neurosciences de LyonComment sonder les mystères de l’esprit des bébés ?Notre nature sociale affecte la façon dont nous percevons notre environnement. Par exemple, nous voyons les visages avant toute autre chose. Quels sont les mécanismes cérébraux influençant notre vie sociale, et comment apparaissent-ils ? Des scientifiques illustreront comment les sciences cognitives révèlent les aspects les plus cachés de notre cerveau social qui se développe dès le plus jeune âge !Intervenant : Jean-Rémy Hochmann, chercheur à l’Institut des Sciences Cognitives Marc JeannerodSur les traces de la mémoireQu’est-ce que la mémoire et à quoi sert-elle ? Sous quelle forme et où conservons-nous nos connaissances, nos souvenirs, nos habiletés ? Quels sont les liens entre la mémoire et d’autres phénomènes, comme les émotions ou la musique ? Une équipe de chercheurs et chercheuses présente l’état actuel de nos connaissances sur ce sujet fascinant.Intervenants : Hanna Chainay, Olivier Koenig, Gaën Plancher et Rémy Versace, , membres du Laboratoire Étude des Mécanismes CognitifsCerveau et IRM en résonance !L’essor des neurosciences s’est fait en parallèle de celui l’imagerie. Mais que voit-on sur une image d’IRM, comment est-elle faite, quel sens lui donner ? Les laboratoires d’excellence CORTEX et PRIMES vous invitent à en apprendre davantage sur les liens entre neurosciences et IRM, de la construction de l’image à son interprétation.Intervenants : Étienne Abassi, doctorant à l’Institut des Sciences Cognitives Marc Jeannerod, Loïc Magrou post-doctorant à l’Institut Cellule Souche et Cerveau, Hélène Ratiney, chercheuse au Centre de Recherche en Acquisition et Traitement de l’Image pour la Santé, Kevin Tse Ve Koon, maître de conférences à Lyon 1, chercheur au Centre de Recherche en Acquisition et Traitement de l’Image pour la Santé, Magalie Viallon, physicienne médicale au CHU de Saint-Etienne, chercheuse au Centre de Recherche en Acquisition et Traitement de l’Image pour la Santé, Fabien Chauveau, chercheur au Centre de recherche en neurosciences de Lyon.SSemaine du cerveau 2019 – perception, action, mémoire – développementLa 21e édition de la Semaine du Cerveau à Lyon a proposé, du 5 au 20 mars 2019, une plongée dans la recherche en neurosciences, en particulier dans les domaines de la perception, de l’action, de la mémoire ou du développement.> Les conférences : cliquez ici> Les podcasts :Accord musical et accord olfactif | Conférence du 13 mars 2019 – Lieu : MLIS VilleurbanneComprendre les émoticônes, émojis : de la sémiotique aux sciences cognitives | Conférence du 11 mars 2019 – Lieu : Théâtre Kantor – ENS de Lyon
UUne histoire des émotions au Moyen Âge Pour cette première rencontre du cycle « Penser critique » consacré aux émotions, nous nous intéresserons à leur histoire.Les émotions sont aujourd’hui omniprésentes. Pourtant, elles ont longtemps été oubliées ou ignorées des historiens, car considérées comme non rationnelles et donc en dehors de tout intérêt d’études.À ce vide historiographique s’ajoute des préjugés sur le Moyen Âge qui ont participé à l’associer à la qualification de période « obscurantiste ». On la décrit ainsi comme une époque trouble aux émotions exacerbées et excessives, les hommes médiévaux sont particulièrement jugés irrationnels et donc, immatures voire « enfantins » passant du rire aux larmes, de l’amour à la colère, de l’amitié à la haine.Cependant, l’historien Damien Boquet envisage une toute autre idée dont il sera question dans cette conférence : si les émotions ne s’opposent pas à la raison, sont-elles alors une construction culturelle ? Universelles, elles ont pourtant leur historicité. Différentes de notre époque contemporaine, elles sont exprimées, vécues également de manière dissimilaire. Ainsi, acédie, componction et vergogne sont des émotions qui nous échappent aujourd’hui, mais qui étaient ordinaires fut un temps.Pour en savoir plus, consultez le site de la :Bibliothèque Municipale
ÀÀ nos amours Je t’aime un peu… beaucoup… passionnément… à la folieL’amour est partout autour de nous, chez les autres espèces animales aussi, et il revêt des formes bien différentes. Du fort attachement pour notre doudou à nos grandes amitiés, de nos rencontres à nos passions amoureuses, de l’amour que l’on porte à nos enfants à l’amour… que l’on se porte.Adapté de l’exposition présentée au Palais de la Découverte en 2019-2020, le projet du musée des Confluences fait découvrir ou redécouvrir l’universalité de l’amour et la diversité des attachements amoureux, familiaux et amicaux. Dans une scénographie nouvelle, pensée comme une promenade propice aux émotions, « A nos amours » fait dialoguer les points de vue scientifique, sociétal et artistique, à la rencontre des cultures humaines du monde entier et des autres espèces vivantes.Tant d’amours, que l’exposition explore en mettant en lumière leurs phénomènes biologiques, leurs codes culturels et les questions de société qu’ils suscitent. Grâce à une mise en scène joyeuse et accessible à tous, le musée nous invite à laisser battre notre cœur et parler nos émotions. Et nous souhaite : à nos amours !Exposition conçue et réalisée par le Palais de la découverte, adaptée par le musée des ConfluencesPlus d’informations sur le site du :MUSÉE DES CONFLUENCES
EEnquête sur la sociologie du rire Qu’exprimons-nous de nous-mêmes, de nos expériences sociales, de nos relations aux autres et de nos opinions culturelles dans la déflagration instantanée du rire ?Laure Flandrin, maîtresse de conférences à l’École Centrale de Lyon (département SHLS) et chercheuse associée au Centre Max Weber a enquêté sur la « plus socialisée de nos émotions », selon l’expression de David Victoroff, psycho-sociologue du 20e siècle.Mais pourquoi rions-nous ? En quoi les mécanismes du rire sont-ils susceptibles d’être éclairés par les sciences sociales ? Longtemps chasse gardée de certaines disciplines (théologie, philosophie, littérature, psychanalyse), le rire s’est désormais ouvert à la sociologie et fait ici l’objet d’une enquête sur la réception des arts comiques conduite à hauteur de rieur. >> Retrouvez l’ouvrage de Laure Flandrin : Le rire, enquête sur la plus socialisée de toute nos émotions >> Écoutez la chronique de Laure Flandrin sur la sociologie du rire :RCF Lyon
KKant, le sensible et le sentiment La Société Rhodanienne de Philosophie (SRP) organise chaque année un cycle de 5 conférences mensuelles, dont « Kant, le sensible et le sentiment » en janvier.Ces conférences portent sur divers grands thèmes de la philosophie (esthétique, éthique, politique, métaphysique, etc.) et couvrent parfois certains thèmes proposés aux concours d’entrée à l’Ecole Normale Supérieure-Lettres ou encore aux concours de l’Agrégation et du Capes de philosophie.La SRP invite ainsi des personnalités reconnues du monde philosophique ou, plus largement, des intervenants venus d’autres disciplines, mais dont la spécialité intéresse le philosopher aujourd’hui.>> Plus d’informations sur :Société Rhodanienne de Philosophie
SSous l’emprise des émotions | Pop’Sciences Mag#10 Nouvelle édition !Mars 2020, les exemplaires de la 1re édition de ce magazine sont encore chauds de leur sortie de presses quand le couperet du confinement sanitaire tombe. Malgré tout, vous avez été des milliers, depuis, à le lire en ligne sur le portail Pop’Sciences ! Preuve que la mécanique des émotions n’est jamais aussi importante à décrypter qu’en période de doute et d’isolement.Rappelons que plus l’enjeu d’une situation est important, plus les émotions sont impliquées dans nos choix et nous poussent à l’action. Elles motivent nos conduites, de la plus commune, comme le choix d’un parfum en boutique ou d’une musique à écouter, à la plus engageante, comme la décision d’une rupture amoureuse ou la sélection d’un bulletin de vote au moment d’une élection cruciale. On comprend alors que susciter et provoquer des émotions est un enjeu décisif pour plaire, attirer l’attention ou faire consommer.Ainsi, les institutions publiques, face à ce qui est identifié comme une menace pour la santé ou la sécurité (tabac, infractions routières, pandémie…), convoquent des images chocs ou des messages graves et alarmants afin d’intercéder avec l’émotion de peur des citoyens et leur faire adopter de nouveaux comportements. Le secteur marchand n’est pas non plus en reste pour faire appel à certains ressorts émotionnels et associer un acte de consommation à une sensation de plaisir. Dans certains cas, cette « persuasion » par les émotions peut engendrer des effets dommageables et entraîner des effets contraires à ceux pressentis. Rien d’étonnant, donc, à voir se développer des dérèglements du comportement associés à la recherche irréfrénable d’émotions positives à travers les jeux d’argent, les achats compulsifs, le sport intensif ou la dépendance aux réseaux sociaux, pouvant parfois s’intensifier au point de basculer dans l’addiction.La gouvernance par les émotionsCe magazine, augmenté de deux nouvelles enquêtes, met en lumière des travaux de recherche qui décodent l’importance des émotions sur les choix que nous faisons, leur lien avec des processus d’addiction, leur exploitation à des fins communicationnelles, leur importance dans le milieu du travail, ou encore la façon dont elles sont influencées par les odeurs ou la musique. Dans le cadre de la Semaine du Cerveau 2022, dont le thème retenu est « Vos sens en question », nous vous proposons cette réédition spéciale pour décrypter la mécanique de nos émotions et de celles que nous partageons avec les autres. Les chercheurs du territoire lyonnais que nous avons rencontrés nous éclairent sur ce qui se passe dans nos cerveaux lorsque l’émoi l’émoi l’emporte.L’équipe Pop’Sciences et le comité de pilotage de la Semaine du Cerveau 2022 – LyonComité de pilotage Semaine du cerveau 2022 : CNRS Délégation Rhône Auvergne, CRNL, Université Claude Bernard Lyon 1, Fondation Neurodis, Inserm, LabEx ASLAN>> Découvrir le magazine en ligne :Pop’Sciences Mag#10Le cri – Edvard Munch