Pop’Sciences répond à tous ceux qui ont soif de savoirs, de rencontres, d’expériences en lien avec les sciences.

EN SAVOIR PLUS

Une histoire des émotions au Moyen Âge

UUne histoire des émotions au Moyen Âge

Pour cette première rencontre du cycle « Penser critique » consacré aux émotions, nous nous intéresserons à leur histoire.

Les émotions sont aujourd’hui omniprésentes. Pourtant, elles ont longtemps été oubliées ou ignorées des historiens, car considérées comme non rationnelles et donc en dehors de tout intérêt d’études.

À ce vide historiographique s’ajoute des préjugés sur le Moyen Âge qui ont participé à l’associer à la qualification de période « obscurantiste ». On la décrit ainsi comme une époque trouble aux émotions exacerbées et excessives, les hommes médiévaux sont particulièrement jugés irrationnels et donc, immatures voire « enfantins » passant du rire aux larmes, de l’amour à la colère, de l’amitié à la haine.

Cependant, l’historien Damien Boquet envisage une toute autre idée dont il sera question dans cette conférence : si les émotions ne s’opposent pas à la raison, sont-elles alors une construction culturelle ? Universelles, elles ont pourtant leur historicité. Différentes de notre époque contemporaine, elles sont exprimées, vécues également de manière dissimilaire. Ainsi, acédie, componction et vergogne sont des émotions qui nous échappent aujourd’hui, mais qui étaient ordinaires fut un temps.

Pour en savoir plus, consultez le site de la :

Bibliothèque Municipale

À nos amours

ÀÀ nos amours

Je t’aime un peu… beaucoup… passionnément… à la folie

L’amour est partout autour de nous, chez les autres espèces animales aussi, et il revêt des formes bien différentes. Du fort attachement pour notre doudou à nos grandes amitiés, de nos rencontres à nos passions amoureuses, de l’amour que l’on porte à nos enfants à l’amour… que l’on se porte.

Adapté de l’exposition présentée au Palais de la Découverte en 2019-2020, le projet du musée des Confluences fait découvrir ou redécouvrir l’universalité de l’amour et la diversité des attachements amoureux, familiaux et amicaux. Dans une scénographie nouvelle, pensée comme une promenade propice aux émotions, « A nos amours » fait dialoguer les points de vue scientifique, sociétal et artistique, à la rencontre des cultures humaines du monde entier et des autres espèces vivantes.

Tant d’amours, que l’exposition explore en mettant en lumière leurs phénomènes biologiques, leurs codes culturels et les questions de société qu’ils suscitent. Grâce à une mise en scène joyeuse et accessible à tous, le musée nous invite à laisser battre notre cœur et parler nos émotions. Et nous souhaite : à nos amours !

Exposition conçue et réalisée par le Palais de la découverte, adaptée par le musée des Confluences

Plus d’informations sur le site du :

MUSÉE DES CONFLUENCES

Tout savoir sur le cerveau

TTout savoir sur le cerveau

Manifestation internationale, la Semaine du Cerveau revient chaque année au mois de mars. Au programme : conférences, ateliers, spectacle, portes ouvertes et rencontres, pour tout savoir de cet organe incroyable et rencontrer les scientifiques qui explorent au quotidien les mystères de notre cerveau. Depuis plusieurs décennies, les recherches sur le cerveau connaissent un essor considérable, avec des découvertes spectaculaires à toutes les échelles, de la compréhension de ses mécanismes de développement aux dernières méthodes d’imagerie permettant de visualiser l’ensemble du fonctionnement cérébral.

SSemaine du cerveau 2023 – « Mon cerveau explore le monde »

La Semaine du Cerveau 2023 de la Métropole de Lyon s’est déroulée du 8 au 27 mars et s’est placée sous le thème : « Mon cerveau explore le monde ». Ce formidable organe nous permet de traiter les informations qui nous parviennent à la fois du monde extérieur et de notre monde intérieur.

Pour le monde qui nous entoure, nos sens tels la vision, l’audition, l’olfaction nous informent sur notre environnement et nous permettent d’adapter nos comportements. Cette analyse sensorielle ne repose pas uniquement sur les caractéristiques physiques des stimuli, mais également sur l’interprétation que nous en faisons en fonction de nos mémoires personnelles. Les données du monde extérieur se confrontent immanquablement à celles de notre monde intérieur. Par exemple, un sujet d’étude particulièrement développé depuis quelques années est celui de l’interprétation du regard des autres.  Il contient non seulement de l’information sur l’identité de l’émetteur mais également sur ses intentions et sur son état intérieur (joie, colère, peur…).  Une interprétation erronée du regard de l’autre pourrait être associée à certains troubles psychiatriques comme l’autisme ou la schizophrénie.

Même en absence de stimuli de notre environnement, ou d’attention soutenue, notre cerveau traite en permanence de l’information issue de notre monde intérieur. Les travaux des dernières décennies amènent les chercheurs à se demander si notre cerveau se repose vraiment. Que se passe-t-il à l’état de repos, quand nos sens semblent négliger le monde extérieur ? Que se passe-t-il lors de la concentration mentale, par exemple lorsque l’athlète, dans une immobilité parfaite, simule mentalement l’action qu’il va accomplir plus tard ? Même lors du sommeil profond notre cerveau se repose-t-il vraiment ou continue-t-il à explorer notre monde intérieur ?

Les animations de la Semaine du Cerveau 2023 aborderont plusieurs de ces thèmes qui font l’objet de recherches particulièrement développées dans la Métropole de Lyon. Les rencontres se veulent interactives et nous comptons sur votre participation. Les chercheurs et chercheuses en neurosciences de notre communauté ont préparé des interventions destinées au grand public. Au nom du Comité d’organisation et de nos sponsors je les remercie chaleureusement pour leur engagement.

Rémi Gervais, Professeur émérite, Université Claude Bernard Lyon 1, Conseiller scientifique de la Semaine du Cerveau – Centre de Recherche en Neurosciences de Lyon (Lyon 1 / CNRS / Inserm).

Chiffres clés de cette 25e édition : 18 événements en présentiels, plus de 40 scientifiques mobilisés, plus de 1200 participants, un collectif de 11structures organisatrices.

Deux rendez-vous ont été enregistrés >> Voir ou revoir les conférences :

ssemaine du cerveau 2022 – « Vos sens en question »

Vision, audition, olfaction, toucher, douleur… Notre cerveau est alimenté chaque jour par les informations transmises par les différents canaux sensoriels. C’est à partir de ces données, et de celles stockées dans notre mémoire, que nous construisons notre représentation du monde.

Mais quels sont les mécanismes qui sous-tendent au final la construction du « soi » ? C’est une question à laquelle les neurobiologistes tentent de répondre depuis plusieurs décennies. Sur le plan expérimental, la perception s’étudie à plusieurs niveaux que l’on peut appeler « bas niveau et haut niveau ».
Depuis le début du XXIe siècle, les recherches sont davantage consacrées à la perception dite de bas niveau : comment nos capteurs (rétine, oreille interne, muqueuse olfactive…) peuvent-ils interpréter les signaux du monde extérieur et transmettre les informations à notre cerveau ?

Plus récemment, les neuroanatomistes se sont intéressés au traitement dit de haut niveau, en tentant de comprendre la manière dont notre cerveau est capable de traiter des processus complexes, comme la compréhension de la parole, la reconnaissance d’un visage familier, ou encore la catégorisation, l’attention sélective et le caractère émotionnel attribué à un stimulus. Autant de mécanismes indispensables, notamment pour l’apprentissage tout au long de la vie et pour nos interactions avec les autres.
La recherche dans ce domaine s’étend maintenant à l’intelligence artificielle et à la robotique, pour la mise au point de machines autonomes et d’humanoïdes performants.

À l’étude de la perception du monde réel, s’ajoute celle des illusions d’optique et des hallucinations. D’où viennent ces déformations de nos perceptions ou de la production endogène d’images ou de parole, telles que celles observées chez le schizophrène ?

Les chercheurs et chercheuses en neurosciences de la Métropole de Lyon qui s’intéressent à ces questions vous attendent pour partager avec vous leurs découvertes. Au nom du Comité d’organisation et de nos sponsors je les remercie chaleureusement pour leur engagement.

Rémi Gervais, Professeur Émérite en neurosciences, Université Claude Bernard Lyon 1, conseiller scientifique de la Semaine du Cerveau – Centre de Recherches en Neurosciences de Lyon (Lyon 1 / CNRS / Inserm / Université Jean Monnet).

<Semaine du cerveau 2021 – « Moi, mon cerveau et les autres »

Dans l’agglomération lyonnaise, la programmation 2021 était construite autour du fil rouge thématique « Moi, mon cerveau et les autres » : une formule qui résume bien l’évolution des recherches en neurosciences au cours des dernières décennies, et les défis qui animent actuellement la communauté scientifique. En effet, confrontés à l’immense complexité du cerveau, les chercheurs ont d’abord développé des approches expérimentales centrées sur l’étude des fonctions sensorielles et motrices, le « moi », jusqu’à la fin du XXe siècle : mémoire, sommeil, langage, motricité… de vastes territoires d’étude centrés sur la neurobiologie de l’individu. Depuis, les progrès en particulier expérimentaux ont permis de belles avancées dans l’étude et la compréhension du « cerveau social », qui régit nos interactions avec les autres. Par quels mécanismes partage-t-on les émotions ressenties par les autres et comment pouvons-nous deviner leurs intentions ? Certains troubles du comportement social ne seraient-ils pas associés au dérèglement de circuits neuronaux identifiables ? Plus récemment, les neurosciences s’aventurent également du côté des interfaces cerveau-ordinateur, et de l’intelligence artificielle.

Rémi Gervais, conseiller scientifique de la Semaine du Cerveau à Lyon
Professeur Émérite en neurosciences, Université Claude Bernard Lyon 1 – Centre de Recherche en Neurosciences de Lyon (CNRS/Université Claude Bernard / Inserm / Université Jean Monnet)

>>> Des conférences en ligne pour nourrir votre cerveau

L’édition 2021 de la Semaine du Cerveau s’est déroulée intégralement en ligne. Les rencontres ont été enregistrées et sont disponibles sur la chaîne Youtube de Pop’Sciences. Retrouvez ci-dessous l’intégralité des thématiques et intervenants, ainsi que les liens des vidéos.

  • Changer le corps et l’espace pour sonder et changer l’esprit

Dans le contexte de la recherche en neurosciences cognitives, la réalité virtuelle (RV) offre l’opportunité de créer des situations inédites en laboratoire, tout en permettant de garder le contrôle expérimental rigoureux nécessaire pour mener à bien des expériences dans des condition pseudo-naturelles. Utilisée seule, ou couplée à des outils propres de la recherche fondamentale en neurosciences, elle ouvre la voie à une meilleure connaissance des fonctions cérébrales allant de la perception visuelle 3D, passant par le contrôle moteur, jusqu’au vécu émotionnel et son retentissement sur la distance que l’on met entre nous et les personnes qui nous entourent. Elle nous permet même de changer temporairement l’apparence de notre corps, avec des conséquences parfois sur notre pensée. Autant de puissance réveille fascination et questionnement éthique, deux compagnons inséparables pour l’avenir de l’usage de la RV en sciences. Une conférence est proposée dans le cadre du Festival Science et Manga, organisé par la Bibliothèque universitaire Sciences de l’Université Claude Bernard Lyon 1.

Intervenants : Alessandro Farné, directeur de la plateforme Neuro-Immersion du Centre de recherche en neurosciences de Lyon, et Jérôme Goffette, philosophe des sciences à l’Université Claude Bernard Lyon 1.

  • Émotions et comportement social

Quel est le lien entre reconnaissance des émotions et comportement social ? La capacité des enfants à reconnaître les émotions (transmission faciale et vocale) est un facteur essentiel pour les interactions sociales, notamment dans le contexte de pathologies génétiques. Que sait-on alors des liens entre reconnaissance des émotions, comportement social et pathologies psychiatriques ?

Intervenante : Marie-Noëlle Babinet, neuropsychologue à GénoPsy – Centre de Référence des Maladies Rares (Centre Hospitalier Le Vinatier) et doctorante au laboratoire Étude des mécanismes cognitifs

  • Binge drinking, les cerveaux qui trinquent

Le binge drinking, qui désigne des comportements le plus souvent groupaux et épisodiques de forte alcoolisation, est un phénomène largement répandu chez les adolescents et les jeunes adultes. Cette pratique, empreinte d’une forte valeur rituelle, n’est pas sans conséquences à court et à long terme sur le cerveau.

Conférence traduite en langue des signes française.

Intervenants : Marc Antoine Douchet, chargé d’études en sciences humaines et sociales, Observatoire Français des Drogues et des Toxicomanies, Fabien Gierski, maître de conférences en neuropsychologie, Université de Reims Champagne Ardenne, Benjamin Rolland, professeur des universités praticien hospitalier (PUPH), Centre Hospitalier Le Vinatier, Hospices Civils de Lyon, Centre de recherche en neurosciences de Lyon

  • Cerveau biologique et intelligence artificielle : quels rapports ?

Les algorithmes d’intelligence artificielle font désormais partie de notre quotidien. Ont-ils des similarités avec le fonctionnement du cerveau ? En quoi peuvent-ils contribuer aux recherches en neurosciences ?

Intervenants : Jérémie Mattout, chargé de recherche Inserm au sein du Centre de recherche en neurosciences de Lyon et Emanuelle Reynaud, maître de conférences à l’Université Lyon 2 et membre du laboratoire Étude des mécanismes cognitifs.

  • Une histoire d’intelligence artificielle

Depuis quelques années, on parle beaucoup de l’intelligence artificielle… comme si c’était une nouvelle révolution ! Mais est-ce vraiment le cas ? Qu’est-ce que l’IA et que bouleverse-t-elle tant ?

Intervenante : Amélie Cordier, docteure en intelligence artificielle, présidente de Lyon-iS-Ai

  • Pourquoi ma blague est tombée à l’eau ? Plongée au cœur des mécanismes de la cognition sociale et de la compréhension de l’autre

La cognition sociale est la capacité à comprendre et décoder les émotions et les intentions des autres. Gros plan sur cette fonction essentielle dans les interactions sociales par le biais d’extraits de films ou de séries discutés par des professionnels de la psychiatrie.

Intervenants : Laura Bon, neuropsychologue au Centre Hospitalier Le Vinatier, doctorante à l’Institut des Sciences Cognitives Marc Jeannerod, et Romain Tabone, psychologue au Centre Référent Lyonnais en Réhabilitation et Remédiation cognitive/Centre Hospitalier Le Vinatier

  • Ne parle pas si vite !

Comment notre cerveau s’adapte-t-il à quelqu’un qui parle avec un débit d’avalanche ? Peut-on accélérer sans limite ? Et les locuteurs du japonais, ils parlent vraiment plus vite que nous, non ? Parlent-ils donc moins longtemps pour dire la même chose ? Cet exposé vous dévoile les liens entre débit de parole et rythmes cérébraux et expliquera l’influence des différences entre langues sur la vitesse de parole.

Conférence traduite en langue des signes française.

Intervenants : Véronique Boulenger et François Pellegrino, chercheurs au laboratoire Dynamique du langage

  • Comment notre cerveau apprend-il à faire des maths ?

Les nombres sont partout autour de nous et les compétences en mathématiques deviennent primordiales dans notre société de l’information. Comment les connaissances mathématiques des enfants se construisent-elles, en partie, à travers la vie quotidienne familiale ? Comment notre cerveau arrive-t-il à résoudre sans effort un problème arithmétique tel que “2+3” ? Nous essayerons ici de répondre à ces questions en discutant de l’état des connaissances actuelles sur les neurosciences des mathématiques.

Intervenants : Andrea Diaz-Barriga Yanez, Cléa Girard et Jérôme Prado, membres du Centre de recherche en neurosciences de Lyon

  • Comment sonder les mystères de l’esprit des bébés ?

Notre nature sociale affecte la façon dont nous percevons notre environnement. Par exemple, nous voyons les visages avant toute autre chose. Quels sont les mécanismes cérébraux influençant notre vie sociale, et comment apparaissent-ils ? Des scientifiques illustreront comment les sciences cognitives révèlent les aspects les plus cachés de notre cerveau social qui se développe dès le plus jeune âge !

Intervenant : Jean-Rémy Hochmann, chercheur à l’Institut des Sciences Cognitives Marc Jeannerod

  • Sur les traces de la mémoire

Qu’est-ce que la mémoire et à quoi sert-elle ? Sous quelle forme et où conservons-nous nos connaissances, nos souvenirs, nos habiletés ? Quels sont les liens entre la mémoire et d’autres phénomènes, comme les émotions ou la musique ? Une équipe de chercheurs et chercheuses présente l’état actuel de nos connaissances sur ce sujet fascinant.

Intervenants : Hanna Chainay, Olivier Koenig, Gaën Plancher et Rémy Versace, , membres du Laboratoire Étude des Mécanismes Cognitifs

  • Cerveau et IRM en résonance !

L’essor des neurosciences s’est fait en parallèle de celui l’imagerie. Mais que voit-on sur une image d’IRM, comment est-elle faite, quel sens lui donner ? Les laboratoires d’excellence CORTEX et PRIMES vous invitent à en apprendre davantage sur les liens entre neurosciences et IRM, de la construction de l’image à son interprétation.

Intervenants : Étienne Abassi, doctorant à l’Institut des Sciences Cognitives Marc Jeannerod, Loïc Magrou post-doctorant à l’Institut Cellule Souche et Cerveau, Hélène Ratiney, chercheuse au Centre de Recherche en Acquisition et Traitement de l’Image pour la Santé, Kevin Tse Ve Koon, maître de conférences à Lyon 1, chercheur au Centre de Recherche en Acquisition et Traitement de l’Image pour la Santé, Magalie Viallon, physicienne médicale au CHU de Saint-Etienne, chercheuse au Centre de Recherche en Acquisition et Traitement de l’Image pour la Santé, Fabien Chauveau, chercheur au Centre de recherche en neurosciences de Lyon.

SSemaine du cerveau 2019 – perception, action, mémoire – développement

La 21e édition de la Semaine du Cerveau à Lyon a proposé, du 5 au 20 mars 2019, une plongée dans la recherche en neurosciences, en particulier dans les domaines de la perception, de l’action, de la mémoire ou du développement.

> Les conférences : cliquez ici

> Les podcasts :

 

Enquête sur la sociologie du rire

EEnquête sur la sociologie du rire

Qu’exprimons-nous de nous-mêmes, de nos expériences sociales, de nos relations aux autres et de nos opinions culturelles dans la déflagration instantanée du rire ?

Laure Flandrin, maîtresse de conférences à l’École Centrale de Lyon (département SHLS) et chercheuse associée au Centre Max Weber a enquêté sur la « plus socialisée de nos émotions », selon l’expression de David Victoroff, psycho-sociologue du 20e siècle.

Mais pourquoi rions-nous ? En quoi les mécanismes du rire sont-ils susceptibles d’être éclairés par les sciences sociales ? Longtemps chasse gardée de certaines disciplines (théologie, philosophie, littérature, psychanalyse), le rire s’est désormais ouvert à la sociologie et fait ici l’objet d’une enquête sur la réception des arts comiques conduite à hauteur de rieur.

 

>> Retrouvez l’ouvrage de Laure Flandrin :

Le rire, enquête sur la plus socialisée de toute nos émotions

 

>> Écoutez la chronique de Laure Flandrin sur la sociologie du rire :

RCF Lyon

 

 

Kant, le sensible et le sentiment

KKant, le sensible et le sentiment

La Société Rhodanienne de Philosophie (SRP) organise chaque année un cycle de 5 conférences mensuelles, dont « Kant, le sensible et le sentiment » en janvier.

Ces conférences portent sur divers grands thèmes de la philosophie (esthétique, éthique, politique, métaphysique, etc.) et couvrent parfois certains thèmes proposés aux concours d’entrée à l’Ecole Normale Supérieure-Lettres ou encore aux concours de l’Agrégation et du Capes de philosophie.

La SRP invite ainsi des personnalités reconnues du monde philosophique ou, plus largement, des intervenants venus d’autres disciplines, mais dont la spécialité intéresse le philosopher aujourd’hui.

>> Plus d’informations sur :

Société Rhodanienne de Philosophie

Sous l’emprise des émotions | Pop’Sciences Mag#10

SSous l’emprise des émotions | Pop’Sciences Mag#10

Nouvelle édition !

Mars 2020, les exemplaires de la 1re édition de ce magazine sont encore chauds de leur sortie de presses quand le couperet du confinement sanitaire tombe. Malgré tout, vous avez été des milliers, depuis, à le lire en ligne sur le portail Pop’Sciences ! Preuve que la mécanique des émotions n’est jamais aussi importante à décrypter qu’en période de doute et d’isolement.

Rappelons que plus l’enjeu d’une situation est important, plus les émotions sont impliquées dans nos choix et nous poussent à l’action. Elles motivent nos conduites, de la plus commune, comme le choix d’un parfum en boutique ou d’une musique à écouter, à la plus engageante, comme la décision d’une rupture amoureuse ou la sélection d’un bulletin de vote au moment d’une élection cruciale. On comprend alors que susciter et provoquer des émotions est un enjeu décisif pour plaire, attirer l’attention ou faire consommer.

Ainsi, les institutions publiques, face à ce qui est identifié comme une menace pour la santé ou la sécurité (tabac, infractions routières, pandémie…), convoquent des images chocs ou des messages graves et alarmants afin d’intercéder avec l’émotion de peur des citoyens et leur faire adopter de nouveaux comportements. Le secteur marchand n’est pas non plus en reste pour faire appel à certains ressorts émotionnels et associer un acte de consommation à une sensation de plaisir. Dans certains cas, cette « persuasion » par les émotions peut engendrer des effets dommageables et entraîner des effets contraires à ceux pressentis. Rien d’étonnant, donc, à voir se développer des dérèglements du comportement associés à la recherche irréfrénable d’émotions positives à travers les jeux d’argent, les achats compulsifs, le sport intensif ou la dépendance aux réseaux sociaux, pouvant parfois s’intensifier au point de basculer dans l’addiction.

La gouvernance par les émotions

Ce magazine, augmenté de deux nouvelles enquêtes, met en lumière des travaux de recherche qui décodent l’importance des émotions sur les choix que nous faisons, leur lien avec des processus d’addiction, leur exploitation à des fins communicationnelles, leur importance dans le milieu du travail, ou encore la façon dont elles sont influencées par les odeurs ou la musique. Dans le cadre de la Semaine du Cerveau 2022, dont le thème retenu est « Vos sens en question », nous vous proposons cette réédition spéciale pour décrypter la mécanique de nos émotions et de celles que nous partageons avec les autres. Les chercheurs du territoire lyonnais que nous avons rencontrés nous éclairent sur ce qui se passe dans nos cerveaux lorsque l’émoi l’émoi l’emporte.

L’équipe Pop’Sciences et le comité de pilotage de la Semaine du Cerveau 2022 – Lyon

Comité de pilotage Semaine du cerveau 2022 : CNRS Délégation Rhône Auvergne, CRNL, Université Claude Bernard Lyon 1, Fondation Neurodis, Inserm, LabEx ASLAN

>> Découvrir le magazine en ligne :

Pop’Sciences Mag#10

Couverture du magazine Pop'Sciences représentant le tableau Le cri - Edvard Munch

Le cri – Edvard Munch

Les émotions et la musique chez les animaux | Pop’Sciences Mag #10

LLes émotions et la musique chez les animaux | Pop’Sciences Mag #10

Chez les animaux aussi, sons et émotions vont de pair. Déjà, dans son ouvrage De l’expression des émotions chez l’homme et les animaux, Charles Darwin pressentait le codage des émotions par les sons. Et en effet, à qui prête l’oreille, la nature offre de véritables paysages sonores truffés d’informations. C’est tout le travail de la bioacoustique de les décrypter.

Cet article est extrait du Pop’Sciences Mag #10 : Sous l’emprise des émotions

Par Héloïse Therrat et Matthieu Martin   |   mars 2022

©Nicolas Mathevon

Les sons nous renseignent aussi bien sur l’état de la biodiversité que sur les interactions entre animaux nous explique Nicolas Mathevon, directeur de l’équipe de neuro-éthologie sensorielle à l’Université Jean Monnet de Saint-Étienne. « La communication animale sert de support aux interactions sociales entre animaux », résume le bioacousticien du Centre de recherche en neurosciences de Lyon (CRNL). Ainsi, par ses vocalises la mésange avertit ses congénères de la présence d’un prédateur ; le hérisson pousse des reniflements rythmiques au cours de sa parade nuptiale ; le singe hurleur marque son territoire par ses cris. Certains sons constituent la signature de l’individu – de même que chaque être humain a une voix, une façon de parler propre – d’autres au contraire transmettent des émotions. Au CRNL, des travaux ont montré que le diamant mandarin – un oiseau originaire d’Australie – pouvait ressentir le stress dans le cri de sa femelle et entrer lui-même dans un état de stress. Les émotions chez les animaux seraient donc bien communicables par les sons.

Mais si les sons provoquent des émotions chez les animaux, qu’en est-il de la musique ? On sait que la musique est très marquée culturellement. Sur ce point, Nicolas Mathevon reste donc prudent : « L’éthologie nous apprend à ne pas nier la personnalité des animaux et à se prémunir de toute approche anthropocentrée », rappelle-t-il. En revanche, les scientifiques s’accordent sur le fait que la musique demande un certain nombre de capacités perceptuelles et d’analyses enracinées très loin dans l’arbre de l’évolution. Il en est ainsi de la perception du rythme, ce qu’a montré une étude menée sur des éléphants de mers en Californie. Les mâles émettent des cris très particuliers destinés à éviter les confrontations avec leurs congénères. En les analysant, des chercheurs ont montré que chaque individu a une signature rythmique propre et une perception très fine du rythme produit par les autres éléphants de mers. Certains animaux auraient donc le sens du rythme. L’origine de la musique se trouverait-elle alors dans la communication animale ? C’est une piste aujourd’hui explorée.

La bonne humeur de la chèvre

LLa bonne humeur de la chèvre

Article #5 du dossier Pop’Sciences « Prenons soin du bien-être des animaux »

Pour juger de l’état émotionnel d’un animal, les chercheurs étudient si celui-ci utilise un biais de jugement lors de ses prises de décision. En procédant de la sorte, il est possible de mesurer la capacité de résilience des chèvres après maltraitance.

Un article de Caroline Depecker, journaliste scientifique
pour Pop’Sciences – 4 janvier 2022

 

Dans la vie, il y a ceux qui voient toujours le verre à moitié plein, les optimistes. Et puis ceux qui ont tendance à ne voir que le verre à moitié vide, ce sont les pessimistes. L’humeur positive des premiers leur donne un avantage dans les moments difficiles. En effet, ils savent qu’ils vivront de nouveaux moments de joie par la suite. Ils s’y attendent. Cet état de pensée les aide à mobiliser l’énergie nécessaire pour surmonter les obstacles et à trouver plus facilement des solutions. Leur humeur positive influence leur façon d’agir via ce qu’on appelle un « biais cognitif optimiste ».

Les animaux agissent différemment selon l’humeur qui les habite

Les animaux sont des êtres vivants intelligents. Ils utilisent des processus cognitifs pour résoudre des problèmes, prendre des décisions ou mémoriser des événements.

« Nous avons de plus en plus d’exemples qui montrent que les animaux, eux aussi, agissent différemment selon l’humeur qui les habite, témoigne Élodie Briefer, professeure à l’université de Copenhague et spécialiste du bien-être animal. Observer s’ils utilisent un biais de jugement optimiste, ou plutôt pessimiste, est un bon moyen d’avoir accès à leur état émotionnel, respectivement positif ou négatif. Et ainsi de mesurer leur bien-être ».

En 2013, dans une étude réalisée pour la première fois sur des animaux recueillis en refuge, cette biologiste d’origine suisse s’est penchée sur la santé mentale des chèvres, des mammifères à qui elles a consacré de nombreuses années d’observation. C’est un fait connu, le stress chronique est une cause importante d’altération de l’humeur. Dans quelle mesure, les caprins qu’elles avaient sous les yeux s’étaient-ils remis des mauvais traitements subis, pour certains, si longtemps ?

© Brian Squibb

Des chèvres plus ou moins rapides pour chercher leur nourriture

Pour le savoir, Élodie Briefer a utilisé un test de biais de jugement spatial. Elle a appris tout d’abord à une vingtaine de chèvres à distinguer deux endroits : l’un comportant de la nourriture et l’autre en étant dépourvu. Son groupe était constitué pour moitié par des chèvres domestiques ayant été maltraitées pendant plus de deux ans avant leur arrivée au sanctuaire (manque d’espace, attache constante, blessures non soignées ou manque d’abri) et, pour une autre moitié, par des caprins ayant été toujours bien traités. Cela faisait plusieurs années par ailleurs que ces bêtes vivaient au refuge.

La biologiste a patiemment mesuré la vitesse de déplacement de chacun des mammifères pour atteindre les endroits récompensés – ou non – sans noter de différence flagrante entre les sous-groupes. Puis, la chercheuse a confronté les animaux à une nouvelle tâche : aller à la recherche de nourriture en progressant dans des emplacements « ambigus », c’est-à-dire situés entre les espaces précédemment reconnus. Si la chèvre hésite, se déplace plus lentement que d’habitude pour réaliser son exploration, elle est qualifiée de pessimiste. Dans le cas contraire, son humeur est jugée optimiste.

Une humeur anxieuse en lien avec la souffrance passée ?

« Nous nous attendions à observer des biais de jugement pessimistes parmi les chèvres ayant subi de la maltraitance », relate Élodie Briefer. Un signe qui aurait été associé à une humeur « anxieuse », voire « dépressive » en lien avec la souffrance passée. « Or, non seulement cela n’a pas été le cas, mais de façon plus surprenante encore, ce sont les femelles anciennement maltraitées qui se sont avérées être les caprins les plus optimistes ! »

Des résultats contre-intuitifs similaires ont été constatés chez les moutons, par Alain Boissy, directeur de recherche à l’INRA de Clermont-Ferrand. Ce chercheur les a interprétés comme l’expression d’un soulagement chez l’animal, celui du stress dorénavant évacué (« release  from stress »). Au-delà de leur caractère inattendu, ces observations soulignent un point important : les animaux ont, comme nous, une grande capacité de résilience, caprins et ovins notamment. Elles témoignent encore du rôle essentiel joué par les refuges pour aider les bêtes à recouvrer leur bien-être.

PPour aller plus loin

 

Les chevaux à l’écoute de leurs émotions

LLes chevaux à l’écoute de leurs émotions

Article #6 du dossier Pop’Sciences « Prenons soin du bien-être des animaux »

Les vocalisations des animaux véhiculent des informations sur leur état de bien-être. Des expériences menées chez les chevaux laissent présager que les équidés éprouvent de la contagion émotionnelle, voire de l’empathie.

Un article de Caroline Depecker, journaliste scientifique
pour Pop’Sciences – 4 janvier 2022

Savoir exprimer ses émotions. Percevoir celles de l’autre. Ces compétences individuelles sont capitales dans nos relations humaines. Il en est de même chez tous les animaux. En effet, l’expression des émotions informe les individus sur l’intention probable des comportements d’autrui. De la sorte, elle régule les interactions sociales. Si le langage des animaux n’est pas le nôtre, pour autant ils chantent, ils vocalisent. Et par ce biais, ils communiquent leurs émotions à leurs pairs.

Professeure à l’université de Copenhague, Élodie Briefer, est spécialiste en communication animale. Elle associe ce champ d’étude aux problématiques du bien-être chez l’animal. Lors de différents travaux, elle a décrypté comment le cri du cheval pouvait transmettre une émotion.

Mesurer l’émotion du cheval à travers ses hennissements

« Le hennissement est un cri de contact. Un peu comme si l’animal disait : « je suis là » », commente Élodie Briefer. Selon que le cheval s’approche de ses congénères, ou qu’il s’en éloigne, le cri est toutefois légèrement différent. Ceux qui vivent avec les équidés perçoivent d’ailleurs cette petite différence juste à l’oreille. Le cheval est un animal grégaire, aussi « lorsqu’on le sépare de ses compagnons, il vit une situation émotionnelle négative, affirme Élodie Briefer. A contrario, lorsqu’il retrouve ses congénères, l’émotion vécue est positive. Lors d’une étude réalisée en 2015, nous avons vérifié que cette valence émotionnelle était bien codée dans les hennissements ».

Un cheval hennit dans son box / © Élodie Briefer

Pour mener à bien cette recherche, Élodie Briefer et son équipe ont enregistré les vocalisations de chevaux domestiques placés dans deux types de conditions : soit en les séparant de leurs semblables (un seul individu extrait à la fois ou bien tous ensemble), soit en les réunissant (même procédé que pour la séparation). Pendant les enregistrements, afin de valider la valence des situations vécues, respectivement négative ou positive, les scientifiques ont mesuré les battements cardiaques des équidés et observé leurs comportements.

Les vocalisations émises par les animaux correspondent à des sons, c’est-à-dire à des ondes acoustiques dont il est possible d’extraire les principaux paramètres physiques. Après analyse des bandes sons, la chercheuse a précisé comment les fréquences sonores mises en jeu lors du hennissement, ainsi que la durée de ce cri, codaient l’information de valence émotionnelle. Leurs valeurs évoluent selon que l’animal est dans un état de bien-être ou de mal-être.

La contagion émotionnelle, prémices de l’empathie animale

Le cheval modifie son attitude à l’écoute des hennissements / © Élodie Briefer

« Dans un second temps, nous avons voulu savoir si les chevaux étaient capables de ressentir l’émotion de leurs congénères, ajoute E. Briefer. Lorsque c’est le cas, on dit que l’animal est sujet à la contagion émotionnelle, une capacité qui est une forme primaire d’empathie ».

En 2018, lors de nouvelles expériences, la biologiste et les chercheurs de son équipe se sont intéressés à des équidés évoluant dans des conditions paisibles : soit libres dans leur milieu naturel, soit tranquilles dans leur box. Ils leur ont fait écouter les cris anciennement enregistrés, à savoir des hennissements à valence émotionnelle positive ou bien négative. Et ils ont observé comment les animaux réagissaient à l’écoute de ces signaux.

« Les chevaux pouvaient lever la tête ou la baisser, modifier la position des oreilles ou de leur corps plus généralement. Tout cela de façon plus ou moins rapide, explique l’éthologue. En les observant, il était clair qu’ils faisaient très nettement la différence entre les émotions positives contenues dans les hennissements et celles qui étaient négatives ». Pour autant, les chevaux étaient-ils affectés par ce qu’ils entendaient ? L’émotion négative perçue chez le congénère stressait-elle l’animal ?

Élodie Briefer est plus circonspecte. « On ne peut l’affirmer, car les indices récoltés pendant l’étude étaient trop minces à ce sujet. Mais ce qui est certain, c’est que les chevaux sont sensibles au contenu émotionnel de leur environnement, notamment celui véhiculé par la voix humaine ». L’Homme, par ses mots, peut donc fortement conditionner le bien-être de l’animal.

Le comportement altruiste des rats

Pour les scientifiques, la contagion émotionnelle est vraisemblablement très répandue dans le règne animal. Elle a été démontrée chez les mammifères comme le chien, le cochon, la vache, la souris ou encore le singe bonobo. Et bien sûr chez l’Homme. Premier stade de l’empathie, elle est à la base de l’altruisme, ce comportement qui pousse un individu à venir en aide à l’un de ses semblables en situation de difficulté ou de souffrance.

En 2011, une équipe de chercheurs de l’université de Chicago a montré que des rats, sensibles aux cris de détresse d’un compagnon emprisonné, mettaient tout en œuvre pour le libérer afin, semble-t-il, de soulager leur propre stress naissant. Une première chez les animaux non-primates qui suggère que le partage et l’aide ne sont pas que des événements culturels, mais feraient partie aussi de notre héritage biologique. De quoi renouveler notre regard sur l’humanité et sur la nature des liens que nous entretenons avec les animaux.

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