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Danser avec l’évolution

DDanser avec l’évolution

Dans le cadre de la 10e édition de la Biennale Hors norme qui se déploie dans près de 40 lieux à Lyon, dans la métropole et dans la région Auvergne-Rhône-Alpes.

Le paléoanthropologue Pascal Picq et la compagnie Hallet Eghayan et Artistes Associés ont voulu répondre a la question « Qui sommes-nous ? » avec la création d’une nouvelle forme de spectacle qui propose un dialogue unique entre l’explicite scientifique et l’implicite artistique : « Danser avec l’évolution ».

Pendant une heure captivante, les artistes vont nous livrer quelques clés fascinantes des origines et de l’évolution de la bipédie, mêlant la rigueur de la recherche scientifique à la créativité artistique. Elle nous invite à explorer notre passé lointain de manière innovante, à la fois informative et esthétiquement captivante, offrant ainsi une expérience culturelle unique qui transcende les frontières de la science et de l’art.

Cette œuvre s’inscrit en parallèle à la création « Which Side Story » et constitue le premier volet du projet « Arborescence ».

Pour en savoir plus :

Cie Hallet Eghayan

Penser les sociétés humaines dans une longue histoire évolutive

PPenser les sociétés humaines dans une longue histoire évolutive

Où allons-nous? Qu’allons-nous devenir ? Pexels, CC BY-NC-ND

 

« Et si les sociétés humaines étaient structurées par quelques grandes propriétés de l’espèce et gouvernées par des lois générales ? Et si leurs trajectoires historiques pouvaient mieux se comprendre en les réinscrivant dans une longue histoire évolutive ? Dans une somme importante récemment parue aux Éditions de la Découverte, Bernard Lahire propose une réflexion cruciale sur la science sociale du vivant. Extraits choisis de l’introduction. »


« D’où venons-nous ? Que sommes-nous ? Où allons-nous ? » [Ces questions] relèvent non de la pure spéculation, mais de travaux scientifiques sur la biologie de l’espèce et l’éthologie comparée, la paléoanthropologie, la préhistoire, l’histoire, l’anthropologie et la sociologie.

C’est avec ce genre d’interrogations fondamentales que cet ouvrage cherche à renouer. Si j’emploie le verbe « renouer », c’est parce que les sciences sociales n’ont pas toujours été aussi spécialisées, enfermées dans des aires géographiques, des périodes historiques ou des domaines de spécialité très étroits, et en définitive coupées des grandes questions existentielles sur les origines, les grandes propriétés et le devenir de l’humanité.

Les sociologues notamment n’ont pas toujours été les chercheurs hyperspécialisés attachés à l’étude de leurs propres sociétés (industrialisées, étatisées, bureaucratisées, scolarisées, urbanisées, etc.) qu’ils sont très largement devenus et n’hésitaient pas à étudier les premières formes de société, à établir des comparaisons inter-sociétés ou inter-civilisations, ou à esquisser des processus de longue durée.

De même, il fut un temps reculé où un anthropologue comme Lewis H. Morgan pouvait publier une étude éthologique sur le mode de vie des castors américains et où deux autres anthropologues étatsuniens, Alfred Kroeber et Leslie White, « ne cessèrent d’utiliser les exemples animaux pour caractériser la question de l’humanité » ; et un temps plus récent, mais qui nous paraît déjà lointain, où un autre anthropologue comme Marshall Sahlins pouvait publier des articles comparant sociétés humaines de chasseurs-cueilleurs et vie sociale des primates non humains.

La prise de conscience écologique

Mais ce qui a changé de façon très nette par rapport au passé des grands fondateurs des sciences sociales, c’est le fait que la prise de conscience écologique – récente dans la longue histoire de l’humanité – de la finitude de notre espèce pèse désormais sur le type de réflexion que les sciences sociales peuvent développer. Ce nouvel « air du temps », qui a des fondements dans la réalité objective, a conduit les chercheurs à s’interroger sur la trajectoire spécifique des sociétés humaines, à mesurer ses effets destructeurs sur le vivant, qui font peser en retour des menaces d’autodestruction et de disparition de notre espèce. Ces questions, absentes de la réflexion d’auteurs tels que Durkheim ou Weber, étaient davantage présentes dans la réflexion de Morgan ou de Marx, qui avaient conscience des liens intimes entre les humains et la nature, ainsi que du caractère particulièrement destructeur des sociétés (étatsunienne et européenne) dans lesquelles ils vivaient.

Cinéma et littérature ont pris en charge ces interrogations, qui prennent diversement la forme de scénarios dystopiques, apocalyptiques ou survivalistes. Et des essais « grand public » rédigés par des auteurs plus ou moins académiques, de même que des ouvrages plus savants, brossent depuis quelques décennies des fresques historiques sur la trajectoire de l’humanité, s’interrogent sur ses constantes et les grandes logiques qui la traversent depuis le début, formulent des théories effondristes, etc.

Comme souvent dans ce genre de cas, la science a été plutôt malmenée, cédant le pas au catastrophisme (collapsologie) ou au prométhéisme (transhumanisme) et à des récits faiblement théorisés, inspirés parfois par une vision angélique ou irénique de l’humanité. Cette littérature se caractérise aussi par une méconnaissance très grande, soit des travaux issus de la biologie évolutive, de l’éthologie, de la paléoanthropologie ou de la préhistoire, soit des travaux de l’anthropologie, de l’histoire et de la sociologie, et parfois même des deux, lorsque des psychologues évolutionnistes prétendent pouvoir expliquer l’histoire des sociétés humaines en faisant fi des comparaisons inter-espèces comme des comparaisons inter-sociétés.

Le social ne se confond pas avec la culture

Cette situation d’ensemble exigeant une forte conscience de ce que nous sommes, elle me semble favorable à une réflexion scientifique sur les impératifs sociaux transhistoriques et transculturels, et sur les lois de fonctionnement des sociétés humaines, ainsi qu’à une réinscription sociologique de la trajectoire de l’humanité dans une longue histoire évolutive des espèces.

Elle implique pour cela de faire une nette distinction entre le social – qui fixe la nature des rapports entre différentes parties composant une société : entre les parents et les enfants, les vieux et les jeunes, les hommes et les femmes, entre les différents groupes constitutifs de la société, entre « nous » et « eux », etc. – et le culturel – qui concerne tout ce qui se transmet et se transforme : savoirs, savoir-faire, artefacts, institutions, etc. –, trop souvent tenus pour synonymes par les chercheurs en sciences sociales, sachant que les espèces animales non humaines ont une vie sociale mais pas ou peu de vie culturelle en comparaison avec l’espèce humaine, qui combine les deux propriétés.

Si les éthologues peuvent mettre au jour des structures sociales générales propres aux chimpanzés, aux loups, aux cachalots, aux fourmis ou aux abeilles, c’est-à-dire des structures sociales d’espèces non culturelles, ou infiniment moins culturelles que la nôtre, c’est parce que le social ne se confond pas avec la culture.

Œuvrer pour une conversion du regard

À ne pas distinguer les deux réalités, les chercheurs en sciences sociales ont négligé l’existence d’un social non humain, laissé aux bons soins d’éthologues ou d’écologues biologistes de formation, et ont fait comme si le social humain n’était que de nature culturelle, fait de variations infinies et sans régularités autres que temporaires, dans les limites de types de sociétés donnés, à des époques données. Certains chercheurs pensent même que la nature culturelle des sociétés humaines – qu’ils associent à tort aux idées d’intentionnalité, de choix ou de liberté – est incompatible avec l’idée de régularité, et encore plus avec celle de loi générale.

Les structures fondamentales des sociétés humaines. 2023. Éditions la Découverte

C’est cela que je remets profondément en cause dans cet ouvrage, non en traitant de ce problème abstraitement, sur un plan exclusivement épistémologique ou relevant de l’histoire des idées, mais en montrant, par la comparaison interspécifique et inter-sociétés, que des constantes, des invariants, des mécanismes généraux, des impératifs transhistoriques et transculturels existent bel et bien, et qu’il est important de les connaître, même quand on s’intéresse à des spécificités culturelles, géographiques ou historiques.

Cette conversion du regard nécessite un double mouvement : d’une part, regarder les humains comme nous avons regardé jusque-là les non-humains (au niveau de leurs constantes comportementales et de leurs structures sociales profondes) et, d’autre part, regarder les non-humains comme nous avons regardé jusque-là les humains (avec leurs variations culturelles d’une société à l’autre, d’un contexte à l’autre, d’un individu à l’autre, etc.).


L’auteur vient de publier Les structures fondamentales des sociétés humaines, aux Éditions La Découverte, août 2023.The Conversation

Auteur : Bernard Lahire, Directeur de recherche CNRS, Centre Max Weber/ENS de Lyon, ENS de Lyon

Cet article est republié à partir de The Conversation sous licence Creative Commons.

>> Pour lire l’article original, rendez-vous sue le site :

the conversation.

Leçons hérétiques sur l’histoire du temps présent. L’anthropocène à la lumière de l’analyse historique / Cours public 2023

LLeçons hérétiques sur l’histoire du temps présent. L’anthropocène à la lumière de l’analyse historique / Cours public 2023

Nourri de travaux d’histoire environnementale, des sciences et des techniques et d’une approche interdisciplinaire de la crise des temporalités, ce cours, proposé par l’historien Pierre Cornu (Université Lumière Lyon 2), de janvier à avril 2023, a exploré, en 6 séances, les thèmes majeurs de l’anthropocène : rôle des technosciences et de l’innovation, remise en question de l’entreprise et de la rationalisation héritée des Lumières, redistribution des rôles entre « humains » et « non humains »…

Intervenant : Pierre Cornu est Professeur d’histoire contemporaine et d’histoire des sciences à l’Université Lumière Lyon 2, chercheur en délégation à Inrae et historien référent du Comité d’histoire Inrae-Cirad.

Présentation du cours :

Ce cycle de cours publics se veut une exploration critique et méthodique des possibilités d’une ressaisie du devenir historique dans un monde anthropocène qui a tendance à produire soit un effet de sidération impuissante, soit des formes d’activisme désarticulées. Convoquée de toutes parts, l’histoire elle-même ne sait plus si elle doit se transformer en vision politique, en écologie des transitions ou en sagesse désespérée, pour tenter de s’adapter à une époque hantée par la possibilité d’une « fin de partie » pour l’humanité.

Inspiré des « Essais hérétiques sur la philosophie de l’histoire » du philosophe tchèque Jan Patočka, ce programme visera tout d’abord à éclairer les enjeux d’une adaptation de la méthode historique à un temps présent caractérisé par le désajustement des temporalités des sociétés, des systèmes techniques et de la biosphère.

Quelles archives, quels récits, quelles modalités de mise en débat pour une épistémologie historique de l’anthropocène ? Nourri de travaux d’histoire environnementale, des sciences et des techniques, et d’une approche interdisciplinaire de la crise des temporalités, le cours explorera ensuite les thèmes majeurs de l’anthropocène : le rôle ambivalent des technosciences et de l’innovation ; la remise en cause de l’entreprise de rationalisation du monde héritée des Lumières ; la redistribution des rôles entre humains, non-humains et objets hybrides de toutes sortes, en révolte plus ou moins ouverte contre la « civilisation technique » ; les enjeux du réencastrement de l’activité économique touchant aux bio-ressources dans un ordre socioécosystémique habitable et souhaitable.

Mettre en histoire l’anthropocène, ce n’est pas le clore, c’est au contraire s’efforcer de le déverrouiller.

 

Vidéo de la 1ère séance (26 janvier) : Introduction. Un historien in partibus infidelium :

Vidéo de la 2ème séance : Le principe d’évolution ou la fabrique de la flèche du temps.

Vidéo de la 3ème séance : L’innovation, une figure du temps en fuite.

Vidéo de la 4ème séance : La croissance, une figure du temps en crise terminale ?

Vidéo de la 5ème séance : De la rationalisation comme épuisement du monde.

Vidéo de la 6ème séance : Repenser l’histoire, rouvrir le devenir.

 

 

Ciné-club : Les fils de l’homme

CCiné-club : Les fils de l’homme

En partenariat avec le CNRS, l’Aquarium Ciné Café propose un cycle de rencontres associant projections de films et rencontres avec des scientifiques.

Ce Ciné-Club balayera de grandes questions liées à la biologie, avec la projection du film Les fils de l’homme (Alfonso Cuarón, 2006).

Crise de la biodiversité, extinctions d’espèces, avancées récentes dans la compréhension de l’évolution… Que peut nous dire la science du futur de l’Humanité ? La projection sera suivie d’un échange avec Sylvain Charlat, chercheur CNRS au Laboratoire de Biométrie et Biologie Évolutive.

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Neuromythe #8 : le cerveau reptilien et la théorie du cerveau triunique

NNeuromythe #8 : le cerveau reptilien et la théorie du cerveau triunique

C’est une expression qu’on entend couramment dans les conversations pour désigner la source de nos comportements primitifs – et pas toujours les plus dignes. Le concept de cerveau reptilien se rattache en fait à la théorie du cerveau triunique développé dans les années 60 par un certain Paul MacLean. Bien que rapidement invalidée, elle a connu une belle carrière.

Article de Marine Gauthier-Martins à lire sur CORTEX Mag

Ces gènes qui ont rendu notre cortex humain

CCes gènes qui ont rendu notre cortex humain

Il y a 6 millions d’années, après la séparation de notre lignée de celle des chimpanzés, la duplication d’un gène a favorisé l’expansion du néocortex, siège de nos fonctions cognitives supérieures. Et d’autres ont suivi. Une passionnante enquête !

>> Article à lire en intégralité sur CORTEX Mag

Des os et des gènes

DDes os et des gènes

Quelle est l’actualité de la théorie de Darwin ? En s’appuyant sur l’étude de squelettes animaux et sur l’apport moderne de la génétique, cette conférence explore les mécanismes de l’évolution biologique et les débats suscités dans le champ scientifique.

Par Jean-Baptiste de Panafieu, professeur agrégé de sciences naturelles, docteur en océanographie biologique, auteur et documentariste scientifique.

Plus d’informations sur le site du :

Musée des Confluences

Retracer l’histoire des contes de fées à l’aide de la biologie évolutive !

RRetracer l’histoire des contes de fées à l’aide de la biologie évolutive !

Les contes de fées ont bercé notre enfance mais ils ont aussi le pouvoir de retracer notre histoire !  

Ne vous êtes vous jamais demandés d’où venait l’histoire si célèbre du Petit Chaperon Rouge ? Qui l’avait conté pour la première fois ? Quelque soit la réponse, ne vous inquiétez pas, parce que Benjamin (doctorant en biologie évolutive) l’a fait pour vous !

Dans le premier article de sa rubrique intitulée « Infuse ta Science » (une rubrique 100% vulgarisation scientifique !), il vous propose d’analyser l’histoire de ces récits que nous connaissons tous.

Lors de ce voyage, vous vous intéresserez d’abord aux raisons qui ont et continuent de pousser les humains à inventer des histoires. Vous découvrirez ainsi que chaque culture a ses histoires et que ces récits évoluent à travers les siècles.

Vous verrez ensuite qu’il est possible d’utiliser des outils issus de la biologie (vous avez bien lu !), et en particulier la phylogénie (que Benjamin a défini avec une clarté inégalable, ne vous inquiétez pas !) pour établir des liens entre l’évolution des espèces et celle des histoires.

Pour finir, vous serez plongé directement dans les méandres de l’imaginaire de nos ancêtres au travers de l’analyse de 2 histoires aux origines singulières :

 

Il est maintenant temps pour vous d’entreprendre ce superbe voyage avec Benjamin !

Rendez-vous sur notre site pour découvrir ce superbe article :

Les contes retracent notre histoire

Nous vous souhaitons une belle lecture !

 

Demain, les animaux du futur

DDemain, les animaux du futur

Voyageant dans les mers, les forêts et les déserts du futur, découvrez des animaux à la morphologie et au mode de vie décoiffants : têtards de 40 mètres de long, poux-pieuvres, pingouins à propulsion, oursins-tueurs… Une conférence aux confins de la science et de la fiction, qui pousse autant à la rêverie qu’à la réflexion sur l’évolution du vivant.

Intervenant : Jean-Sébastien Steyer, paléontologue au Muséum national d’Histoire naturelle de Paris et au CNRS

Rencontre suivie d’une séance de dédicace à la boutique du musée

Plus d’informations sur le site du :

Musée des Confluences

Evolution : et si nous descendions du hasard ?

EEvolution : et si nous descendions du hasard ?

Quand la biodiversité est abîmée par une crise écologique globale, comment et à quelle vitesse se répare-t-elle ?

En répondant à cette question, des chercheurs lyonnais en posent une autre : la place du hasard dans l’histoire de la vie.

 

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