AAutisme et diversité de genre Les personnes ayant un trouble du spectre de l’autisme (TSA) seraient-elles plus concernées que les autres par une diversité de genre ? C’est la question que se sont posée Élodie Peyroux, neuropsychologue (PhD), et le Dr Guilhem Bonazzi, psychiatre. Dans leur pratique clinique au pôle HU-ADIS du Vinatier, ils se sont aperçus que beaucoup de patients TSA étaient divers de genre. Cette impression est-elle bien fondée ?Afin de faire un état des lieux des connaissances scientifiques sur le sujet, Élodie Peyroux et Guilhem Bonazzi ont effectué une revue systématique de la littérature et une méta-analyse.>> Pour découvrir les résultats de leur étude, rendez-vous sur la page :IMIND
EEntretiens Jacques Cartier 2025 Créés en 1987 à Lyon, en France, les Entretiens Jacques Cartier proposent chaque année colloques, conférences et moments de réseautage reflétant les quatre thématiques du Centre Jacques Cartier : santé et sciences de la vie, enjeux de l’innovation et des nouvelles technologies, enjeux économiques et écoresponsables, culture et société. Ils se tiennent alternativement dans la région Auvergne-Rhône-Alpes et au Québec et à Ottawa.Cette année les Entretiens Jacques Cartier auront lieu en Auvergne-Rhône-Alpes. Chercheurs, experts, décideurs et citoyens se réuniront autour de 25 colloques et conférences passionnants organisés sur la thématique « Résiliences et transformations : nouvelles dynamiques pour un monde en mutations ».Alimentation durable, PFAS, francophonie, intelligence artificielle, santé, innovation, culture, mobilité… cette nouvelle édition s’annonce riche et résolument connectée aux enjeux contemporains.>> Les conférences de nos partenaires :Lundi 6 octobreÉcosystèmes d’innovation : caractéristiques & transformations majeures – Regards croisés Auvergne-Rhône-Alpes – QuébecDans un contexte de transitions écologique, numérique et sociale, l’innovation devient stratégique. En France, l’État soutient les Pôles Universitaires d’Innovation (PUI), dont trois en Auvergne-Rhône-Alpes : Grenoble, Lyon et Clermont-Ferrand, pour intensifier l’innovation d’ici 2027. Au Québec, les zones d’innovation, notamment autour de l’Université de Sherbrooke, suivent une dynamique similaire. Ce projet vise à favoriser les échanges d’expériences entre AURA et Québec, stimuler de nouvelles collaborations et renforcer un partenariat historique, levier clé pour des stratégies de développement durable. >> S’inscrireIA : À quelles transformations les organisations s’exposent-elles ?L’essor de l’intelligence artificielle et de la data transforme profondément le fonctionnement interne des organisations. Ces technologies impactent la gouvernance, les processus de décision, les compétences requises et les dynamiques humaines au sein des structures économiques et académiques. Si ces transformations offrent des opportunités majeures en termes d’efficacité et d’innovation, elles soulèvent également des défis liés à l’éthique, à la gestion du changement et à la résilience organisationnelle. >> S’inscrireUn esprit sain dans un cerveau et un environnement sains : perspectives pour une santé mentale durableDans un monde en pleine mutation, notre projet explore les résiliences et transformations en psychiatrie à travers trois axes innovants : les nouveaux traitements en neuromodulation, permettant des thérapies plus ciblées et efficaces, la pair-aidance et les patients partenaires, valorisant l’expérience vécue pour humaniser les soins et renforcer l’engagement des patients, les approches biophiliques, intégrant les neurosciences dans la conception d’espaces de soin favorisant le bien-être. >> S’inscrireInnover en technologies médicales : pour une santé accessible, équitable et personnaliséeLe colloque réunira chercheurs, cliniciens, patients, industriels et décideurs pour explorer les avancées en IA, biomatériaux et robotique. L’événement mettra l’accent sur l’équité, l’accessibilité et les synergies Québec-France, tout en favorisant la collaboration interdisciplinaire pour une innovation responsable et durable. >> S’inscrireDes enjeux aux solutions au cœur des parcours intégrés des personnes ainées touchées par le cancerLe vieillissement mondial s’accompagne d’une hausse des cancers, exigeant des approches personnalisées pour les personnes aînées. Ce projet vise à améliorer les parcours de soins, soutenir les patients et leurs proches, et promouvoir des solutions durables grâce à la collaboration entre milieux médicaux, communautaires et chercheurs. Objectif : bâtir une vision inclusive et transformer la prise en charge des aînés atteints de cancer. >> S’inscrire Mardi 7 octobreRésilience et transformation en santé: vers des soins centrés sur les objectifs de vie des usagersLe colloque explore les soins centrés sur les objectifs de vie, une approche qui place les priorités des patients au cœur des décisions médicales, de la prévention aux soins palliatifs. Face à des besoins de santé de plus en plus complexes, cette stratégie mise sur des solutions multidisciplinaires et collaboratives. France et Québec croiseront leurs expériences pour imaginer des pratiques plus durables, efficaces et humaines. >> S’inscrireSymposium « Alimentation saine et durable : nouveaux enjeux et stratégies nutritionnelles et culturelles »Ce symposium sur l’alimentation durable explore les transitions nécessaires pour rendre nos systèmes alimentaires plus résilients face aux défis environnementaux, sanitaires et socioculturels. Après une matinée de visites d’infrastructures, l’après-midi abordera les impacts des aliments ultra-transformés, l’évolution des pratiques alimentaires et leurs leviers socioculturels, les filières laitières, entre optimisation des élevages, qualité nutritionnelle et nouvelles habitudes de consommation et deux tables rondes réuniront chercheurs, industriels et institutionnels français et québécois pour identifier des pistes d’action communes et favoriser des stratégies durables. >> S’inscrireGagner en résilience en affrontant ensemble les prochaines urgences sanitairesCette matinée-atelier explore les liens entre le Québec et la région Auvergne-Rhône-Alpes autour des langues et du patrimoine partagés. Chercheurs, professionnels, associations et citoyens échangeront autour de projets concrets pour valoriser la place du français, renforcer les pratiques éducatives et culturelles, et analyser le rôle des communautés dans les réseaux transnationaux. Objectif : créer un réseau commun entre acteurs associatifs, éducatifs et scientifiques pour mieux articuler inclusion culturelle et résilience urbaine, et faire de la langue et du patrimoine de véritables passerelles citoyennes. >> S’inscrire Mercredi 8 octobreLa prévention en action : partager et utiliser les connaissances pour transformer les pratiquesFace à la hausse des maladies chroniques, le partage et l’application des connaissances en prévention primaire sont essentiels pour transformer la recherche en actions concrètes. Ce colloque interdisciplinaire réunira chercheurs, décideurs, entreprises et acteurs de terrain pour croiser les expériences en prévention des cancers et santé mentale, identifier les freins, partager les bonnes pratiques et co-construire des solutions innovantes. Objectif : bâtir une feuille de route pour renforcer l’efficacité, la durabilité et l’impact des politiques de prévention. >> S’inscrireL’approche une seule santé pour répondre aux enjeux urbains de demainCette journée favorise la réflexion entre acteur·rices québécois et français sur l’approche Une Seule Santé (USS) en milieu urbain et son intégration dans la santé publique. À partir de cas pratiques, l’identification d’invariants méthodologiques (transdisciplinarité, science participative, intersectorialité) permettra de passer de la théorie à l’action. Cette rencontre offrira aussi un espace d’échanges sur la faisabilité et les méthodes pour déployer l’approche USS dans les politiques publiques des villes en France et au Québec. >> S’inscrireDévelopper une médecine du microbiote pour restaurer la symbiose hôte-microbesAprès une conférence introductive sur l’impact de nos modes de vie sur l’équilibre hôte-microbiote, trois sessions structureront le programme : Diagnostic : prédire le risque d’infection, l’efficacité et la tolérance des traitements ; Traitement : restaurer la symbiose via transplantation fécale, nutrition ou probiotiques de nouvelle génération ; Développement : accompagner la structuration de la recherche aux Hospices Civils de Lyon et au CHU de Montréal. Une conférence finale explorera les enjeux éthiques, réglementaires, médico-économiques et sociétaux d’une médecine intégrant pleinement la symbiose. >> S’inscrireLes jeunesses francophones : quels nouveaux repères pour la représentation de soi et l’inclusion ?Le projet « Les jeunesses francophones : quels nouveaux repères pour la représentation de soi et l’inclusion ? » propose une journée d’échanges entre grand public, société civile et communauté universitaire. Porté par l’Université Jean Moulin Lyon 3, l’Université d’Ottawa et La Caravane des Dix Mots, l’événement mêlera interventions d’experts (sciences politiques, droit, linguistique, arts) et ateliers participatifs pour valoriser les initiatives favorisant l’épanouissement et la diversité des parcours francophones des jeunesses en mobilité. La journée sera diffusée en direct et disponible en replay. >> S’inscrireAllier recherche et pratique : levier d’actions transformatrices pour l’équité, la diversité et l’inclusionFace à la montée des résistances aux politiques d’équité, diversité et inclusion (EDI), cette journée vise à mobiliser celles et ceux qui agissent pour la justice sociale. Chercheurs, chargés de mission, acteurs et autrices du terrain et professionnels échangeront autour des dynamiques de discrimination et d’exclusion. En croisant approches scientifiques et expériences de terrain, les participants repartiront avec des clés d’action pour défendre l’EDI et impulser des changements durables. >> S’inscrireRencontre France-Québec de l’économie circulaire : évaluer et outiller la transitionCe colloque explore les outils et indicateurs de l’économie circulaire pour évaluer, suivre et accélérer sa mise en œuvre. Il abordera l’adaptation de ces méthodes aux différents contextes (territoires, organisations, etc.), ainsi que la représentation et la diffusion des données. Seront notamment présentés : analyses des flux de matières, outils de scénarisation, bases de données et mesures de circularité, afin de dresser un état des connaissances et d’identifier les pistes de recherche et d’application les plus prometteuses. >> S’inscrire>> Pour découvrir la programmation complète, rendez-vous sur le site :Entretiens Jacques Cartier
CChoisir ou être choisi : ce que le sport révèle des logiques sociales à l’adolescence Dans la cour, sur le terrain ou en salle, les choix d’équipes à l’adolescence racontent bien plus qu’une simple partie de sport. Derrière chaque sélection, des logiques invisibles se dessinent : popularité, genre, origine sociale et statut scolaire dictent qui est choisi et qui reste sur la touche.Les garçons dominent l’espace, valorisés pour leur force et leur audace, tandis que les filles oscillent entre discrétion et marginalité, prises dans des injonctions contradictoires.Le terrain devient le théâtre où se rejouent les inégalités sociales, mais aussi l’endroit où certains peuvent, par la performance physique, renverser l’ordre établi. Les enfants des milieux favorisés y circulent plus librement, forts de codes qu’ils maîtrisent depuis l’enfance. Pour d’autres, l’éducation physique et sportive (EPS) reste un lieu de lutte, où chaque passe et chaque choix d’équipe marquent symboliquement leur place dans le groupe.Et pourtant, cet espace collectif détient aussi un potentiel rare : briser les frontières, créer des alliances inattendues, et ouvrir des brèches dans la ségrégation ordinaire. À condition de repenser les règles du jeu.Une analyse à découvrir dans un article écrit par Raffi Nakas, chercheur associé au laboratoire ECP (Éducation, Cultures, Politiques), Université Lumière Lyon 2 >> Lire l’article :THE CONVERSATION
LL’information échappe-t-elle à la question du genre ? L’École nationale supérieure des sciences de l’information et des bibliothèques – Enssib, vous invite à suivre cette journée d’étude qui s’interroge sur ce qui se joue sur le plan du genre en matière de données et de systèmes d’information, et présentera des dispositifs de sensibilisation et de formation faisant le point sur les enjeux en lien avec ces questions. L’Éducation aux médias et à l’information (EMI) apparaît comme un enjeu majeur des problématiques sociétales contemporaines. Avec le soutien du ministère de la Culture, l’Enssib et l’Inspé de l’Académie de Lyon poursuivent leur cycle de journées d’étude autour des enjeux et perspectives de la littératie informationnelle.> Le programme :de 9h à 9h30 | Accueil caféde 9h30 à 10h30 |Les questions de genre liées à l’information et aux systèmes d’informationde 10h30 à 11h30 | Lutter contre la violence des données issues de la datafication : pour une littératie des données queerIssue de certaines pratiques de datafication, une essentialisation des données fait subir aux personnes queer une invisibilisation de leurs quotidiens et des discriminations du fait de mauvais calibrages des jeux de données et des algorithmes associés. Cette conférence cherche à poser les bases d’une littératie des données queer afin de proposer des formes alternatives de données pour représenter au mieux les vies queer.Intervenant : Ugo Verdi, docteur en Sciences de l’information et de la communication, ingénieur de recherche, Université de Bordeaux12h à 13h30 | Pause déjeuner13h30-14h | Présentation du projet Gender-Ed Coalition, porté par Savoir*DevenirCe projet porte sur la sensibilisation du grand public aux enjeux de l’éducation au genre en contexte de désinformation et vise à mettre en lumière les phénomènes de la désinformation sexiste et genrée et la violence qui en découle dans les médias sociaux.Intervenante : Divina Frau-Meigs, professeur en Sciences de l’information et de la communication14h à 15h45 | Nouvelles prises de conscience, nouveaux enjeux : quelle prise en compte au sein des dispositifs de sensibilisation et de formation ?Intervenantes :> Céline Robert, responsable du fonds de recherche sur le genre ASPASIE, BU Éducation Lyon ;> Sylvie Tomolillo, responsable du Centre de ressources sur le genre, Bibliothèque Municipale de Lyon ;> Association Mémoires minoritaires ;> Aurélie Delmas, journaliste et formatrice au sein du Centre de formation des journalistes.15h45 à 16h | Synthèse grand témoin, par Divina Frau-Meigs>> Pour plus d’information, rendez-vous sur le site : Enssib
CCantines scolaires : sociologie de l’alimentation. Qui mange quoi ? | Triptyque Une invitation… à table ! Ce triptyque, composé de 3 podcasts, nous ouvre les portes des cantines scolaires. Qui mange quoi ? Qui sont les personnes qui y travaillent ? Comment les goûts se manifestent dès l’enfance, comment à la cantine, les relations sociales s’organisent….Cette première interview de ce triptyque s’orchestre autour de la sociologie de l’alimentation, et c’est Élodie Leszczak, doctorante en 2e année au laboratoire Triangle qui nous éclaire, puisque son travail de recherche porte sur « Des normes dans l’assiette : la cantine scolaire, entre production et réception du « bien manger »« .Venez découvrir qui mange quoi avec les podcasts de Triangle !>> Écoutez le podcast :https://popsciences.universite-lyon.fr/app/uploads/2025/03/tri4-1_elodie-leszczak.wav >> Lire la retranscription des propos de l’interview :Tout d’abord, est-ce que les cantines sont obligatoires dans les établissements ? Depuis quand existent-elles et qui les gèrent ?Élodie Leszczak – Elles sont apparues en France au milieu du XIXe siècle, sous l’impulsion d’initiatives locales de maires, d’instituteurs et de mouvements philanthropiques. Aujourd’hui, les cantines sont gérées par les collectivités territoriales, c’est-à-dire les communes pour l’école primaire, les départements pour le collège, et les régions pour le lycée. Et elles ne sont pas obligatoires : chaque collectivité peut décider d’en proposer une ou pas dans un établissement. Elle peut alors soit l’assurer elle-même en régie directe, soit faire appel à une entreprise privée, ce qu’on appelle une délégation de service public.Comment étaient organisées les cantines que vous avez étudiées ? Quels étaient leurs publics ?E.L. – Je réalise des observations directes principalement à l’école élémentaire, mais aussi au collège et en maternelle. J’ai essayé de faire varier les caractéristiques des cantines que j’étudie : une est rurale et l’autre urbaine, une est indépendante et l’autre rattachée à une Caisse des écoles, une se situe en réseau d’éducation prioritaire et l’autre non. Dans les deux cantines où j’ai enquêté jusqu’ici, la cuisine est faite sur place par du personnel communal, c’est pourquoi j’aimerais maintenant trouver un troisième terrain où la cantine est assurée par une entreprise privée et les plats préparés en cuisine centrale.© PixabayDe ce fait, avez-vous constaté que selon le genre de l’enfant (fille ou garçon) les choix des aliments étaient différents ? E.L. – Oui ! Je fais partie de l’équipe de recherche CORALIM, qui est pilotée par Christine Tichit (sociologue et démographe) au sein de l’INRAE (l’Institut national de recherche pour l’agriculture, l’alimentation et l’environnement). On a fait passer pendant plus d’une semaine des questionnaires à une centaine d’élèves, pour qu’ils puissent donner leur avis sur les plats chaque jour. Et on a constaté que les garçons appréciaient en moyenne davantage les repas que les filles, et qu’ils mangeaient de plus grandes quantités qu’elles. Les filles appréciaient en revanche davantage les repas végétariens, alors que les garçons étaient attachés à la présence de viande au menu. Les garçons essayaient davantage de se procurer plus de nourriture que leur portion individuelle, en prenant du rab ou en demandant aux autres élèves s’ils ne voulaient pas leur donner une partie de leur repas – en insistant, parfois !Est-ce parce que les aliments sont genrés ? Est-ce que c’est le poids de la société ou… bref comment l’expliquez-vous ?E.L. – Une de nos hypothèses est en effet que la cantine est un des lieux où les enfants intériorisent des rapports genrés à l’alimentation. Des enquêtes sociologiques auprès d’adultes ont montré que les femmes mangent plus de fruits, de légumes et de poisson que les hommes, mais moins de féculents, de fast-food et de viande. Les femmes sont plus nombreuses à faire des régimes hypocaloriques. Et à force de voir que les hommes de leur entourage ont tendance à plus manger que les femmes, et que certains garçons mangent énormément à la cantine et que ça amuse leurs camarades, les enfants sont socialisés à cette différence de comportement alimentaire. Les garçons apprennent qu’il est normal et même valorisé d’avoir bon appétit, alors que ce n’est pas forcément le cas pour les filles. Chez les jeunes, il semblerait que l’idéal des filles reste plutôt la minceur, alors que chez les garçons, c’est le fait d’être musclé plutôt que mince.Avez-vous également remarqué une différence d’orientation dans l’alimentation selon les classes sociales auxquelles appartiennent les enfants ? Et si oui, quels sont les différents facteurs qui pourraient y contribuer ? E.L. – Oui, tout à fait ! Les enfants issus de milieux sociaux favorisés connaissent davantage les plats qui sont servis à la cantine, en particulier les fruits et les légumes et les plats typiquement français comme les tomates farcies, tout simplement car ils y sont déjà habitués à la maison. En sociologie de l’alimentation, on constate que les familles de milieu populaire vont privilégier le fait de faire plaisir aux enfants avec des aliments qu’ils aiment, alors que celles de milieu favorisé vont très tôt inciter leurs enfants à goûter de tout, en particulier des aliments considérés comme bons pour la santé comme les légumes. En particulier, les enfants de classe populaire d’origine étrangère regrettent souvent que les plats proposés à la cantine soient très différents de leur propre culture alimentaire, et certains aimeraient pouvoir y manger des aliments plus à leur goût. >> À suivre…Le prochain podcast du triptyque cantine « parlera » des agents dans les cantines : qui sont-ils, pourquoi ils ont choisi ce métier, ses contraintes, joies… Pour en savoir plus :Triptyque – Laboratoire Triangle
MMadame contre Monsieur | Le récit du divorce au XIXe siècle Le divorce – s’en souvenait-on ? – est une loi née des pages des fictions du XIXe siècle. Jurisconsultes, écrivains et littérateurs de ce temps en ont en tout cas l’intime conviction. La littérature ferait-elle donc loi ?Remontant cette source, cet essai ouvre l’enquête sur les liens entre le récit et le droit au démariage, dont la législation épouse les soubresauts de l’époque : votée en 1792, introduite dans le Code civil de 1804 avant d’être abrogée en 1816, la loi du divorce est finalement définitivement promulguée sous la Troisième République, en 1884. Revenant sur le pouvoir législateur de la littérature, et sur la révolution que le démariage introduit dans les mœurs, les désirs et les rapports entre les sexes, cette étude interroge enfin la puissance encrivore d’une loi qui met en crise le roman : sur quoi écrire, en effet, si Tristan peut épouser Iseut et Emma divorcer de Charles ?Au croisement de la littérature, de la sociologie et du droit, Madame contre Monsieur est le premier livre en français qui s’essaye à comprendre l’histoire et les influences des représentations narratives et culturelles du divorce dans un long XIXe siècle. Revenant sur la guerre intime qui oppose l’épouse à l’époux dans la société et la littérature depuis 1816, cet essai entend contribuer à l’étude des relations entre l’homme et la femme au XIXe siècle. Jusqu’alors seul et incomparable propriétaire de son épouse au regard du droit, l’homme se trouble devant cette loi nouvelle, qui inquiète sa puissance de mari et de père. Révolutionnant les mœurs, les désirs et les rapports entre les sexes, le divorce met également en crise le roman, car en offrant une solution au récit d’adultère, le démariage propose une fin paisible à l’éternelle intrigue d’un certain amour impossible.Paru dans la collection « Le Genre en toutes lettres » aux Presses universitaires de Saint-ÉtiennePour en savoir plus sur les Presses universitaires de Saint-Étienne :PUSE
LL’égalité femmes-hommes dans le sport français : une chimère ? À la veille des Jeux olympiques et paralympiques de Paris en juillet 2024, certaines parties prenantes de l’événement vont sans doute accentuer la communication sur les valeurs choisies comme étendard vertueux de cette olympiade. Parmi elles, l’égalité entre les femmes et les hommes (F/H) occupe une place de choix, car ces jeux seront les premiers de l’histoire olympique à être paritaires (autant d’hommes que de femmes parmi les athlètes en compétition, mais aussi parmi les relayeurs et relayeuses de la flamme olympique, et – presque – parmi les salariées et salariés du comité d’organisation avec 52 % de femmes).Dans cette perspective, cette olympiade propose également plus d’épreuves mixtes ; un logo à l’effigie de Marianne (porte-parole de la devise républicaine) ; une mascotte en forme de bonnet phrygien que les internautes ne manquent pas de comparer avec un clitoris.Enfin, ces jeux candidatent au nouveau label d’État Terrain d’égalité (lancement en 2022) en vue de promouvoir l’égalité entre les femmes et les hommes et de lutter contre les discriminations et les violences sexistes et sexuelles dans le domaine de l’événementiel sportif. Bien que volontaires, ces mesures sont-elles les signes d’une politique aboutie d’égalité entre les femmes et les hommes dans le mouvement olympique et/ou représentatives de la situation des femmes dans le mouvement sportif français ?Parcours de combattantesLa parité des athlètes aux JOP 2024 est assurément un élément clé de la communication égalitaire des instances olympiques quand on sait le parcours de combattantes nécessaire, d’une part à l’intégration des femmes dans ses grands événements et à leur lente augmentation numérique dans l’ensemble des disciplines olympiques. Alors que Pierre de Coubertin, en 1912, juge l’arrivée des femmes dans le programme officiel des JO, « impratique, inintéressante, inesthétique et, nous ne craignons pas d’ajouter incorrecte », il faudra toute la persévérance et la pugnacité d’une femme, Alice Milliat, pour s’opposer à l’idéologie androcentrique de l’institution olympique ; organiser – comme alternative – des Jeux mondiaux féminins entre 1922 et 1934 et fédérer les dirigeantes internationales du sport autour de la cause des femmes dans et par le sport.Ainsi, le premier combat pour les sportives fut de conquérir le droit d’accès aux fédérations sportives nationales (le droit d’obtenir une licence sportive), et ensuite aux compétitions internationales comme les JO (le droit de performer). Ainsi, pas de femmes licenciées à la fédération française de cyclisme jusqu’en 1948 et pas de femmes cyclistes aux JO avant 1984. Pas de femmes licenciées à la fédération française de football jusqu’en 1970 et pas de footballeuses aux JO avant 1996.Quantitativement, la progression des femmes parmi les athlètes fut lente, irrégulière jusqu’à la dernière décennie du XXe siècle où le sujet de l’égalité F/H dans le sport gagne en légitimité et visibilité lors de la déclaration de Brighton en 1994 (sous l’égide du groupe de travail international femmes et sport) ; de la conférence mondiale sur les femmes de Beijing en 1995 (sous l’égide de l’ONU) ; puis de diverses commissions et projets au sein du Comité international olympique.Au final, c’est en 2012 (JO d’été) et 2014 (JO d’hiver) que toutes les disciplines olympiques (mais pas forcément toutes les épreuves) sont autorisées aux femmes comme aux hommes. Néanmoins, encore aujourd’hui, le ratio femmes/hommes demeure très variable en fonction des délégations olympiques et en fonction des disciplines sportives (par exemple à Tokyo en 2021, seules six fédérations internationales – le canoë, le judo, l’aviron, la voile, le tir et l’haltérophilie – ont adopté des quotas équilibrés d’athlètes entre les femmes et les hommes).Des inégalités persistantesDe plus, si cet objectif de parité des athlètes aux Jeux olympiques de Paris constitue l’un des leviers clés de la promotion, à l’international, du sport vers les femmes, il s’avère décalé avec la situation des sportives dans la plupart des pays. En France, par exemple, les femmes représentaient 39 % des licences sportives en 2020 (chiffre au plus haut avant la pandémie de Covid-19), mais elles n’étaient que 32,8 % dans les fédérations olympiques françaises (et majoritaires dans seulement 4 fédérations olympiques sur 39 : les fédérations de danse, de gymnastique, de roller et skateboard et celle d’équitation). Certes, la progression des licences sportives repose principalement sur l’arrivée de femmes et davantage de jeunes filles – avec +8,1 % de licences féminines contre +2,5 % de licences masculines entre 2012 et 2017 – mais il demeure une importante division sexuée dans l’adhésion aux sports en France.S’il n’est plus possible d’imputer ce constat à des politiques d’exclusion (inégalités d’accès) – comme ce fut le cas par le passé – sans doute révèle-t-il les effets – moins directs – d’inégalités de traitement (moindres ressources matérielles, financières et humaines) et de reconnaissance (moindre valeur et dignité) persistantes qui continuent à être largement défavorables à l’engagement des femmes et des filles dans le sport.Dorénavant, les restrictions à l’égard des femmes prennent la forme d’une absence de sections féminines dans le club sportif choisi à proximité ; d’une offre d’activités, d’horaires, d’équipements, de budget ou d’encadrement (parfois tout à la fois) restreinte. Ces inégalités de traitement vont de pair avec un système de représentations culturelles qui, non seulement entretient la distinction entre la catégorie, socialement construite, des femmes et celle des hommes (autour de ce que « doit être » une femme ou un homme) mais davantage les hiérarchise (Clair, 2015). Ainsi, dès le plus jeune âge, sous les effets d’une socialisation genrée qui se joue dans plusieurs instances, dont les médias, les filles sont davantage encouragées à être lectrices, musiciennes ou sédentaires plutôt que sportives – ou danseuses, gymnastes, athlètes plutôt que footballeuses, rugbywomen ou boxeuses.Les filles sont davantage incitées à participer, à coopérer et à entretenir leur(s) forme(s) plutôt qu’à se battre, se dépasser et performer. Les filles intériorisent une représentation déclassée d’elles-mêmes qui justifierait qu’elles valent moins et donc mériteraient moins de moyens que les hommes. Ainsi, au-delà de la seule parité numérique des athlètes, d’autres critères d’égalité devront être mobilisés pour juger de l’égalité entre les femmes et les hommes comme les usages des espaces sportifs, la qualité des commentaires médiatiques, et plus largement le droit à la reconnaissance de la dignité de toutes les personnes.Le leadership féminin à la traîneDe plus, en matière d’égalité, il convient également d’interroger la situation des femmes hors de l’aire de compétition, notamment dans les fonctions de direction (politique et/ou technique) du sport. Bien que peu médiatisé, le sujet mobilise le législateur français, comme la gouvernance du mouvement olympique, depuis une vingtaine d’années.Au sujet de l’égalité d’accès aux fonctions électives du sport, la France est à l’avant-garde avec, en l’espace de huit ans, deux lois ambitieuses : celle du 4 août 2014, puis celle du 2 mars 2022 fixant l’exigence de parité dans les conseils d’administration des fédérations sportives pour 2024 et dans les conseils d’administration des ligues sportives régionales pour 2028. En l’espace de quelques olympiades, ces politiques ont fait bondir la représentation des femmes dans les instances dirigeantes du sport français (passant de 27,4 % en 2009-2012 à 40,3 % en 2021-2024).Mais ces résultats numériques ne sont que l’arbre qui cache (mal) la forêt des inégalités, car en matière de politique sportive, le plancher colle. En France, seules deux femmes (5,7 %) sont, en 2023, présidentes d’une fédération olympique et pour les autres, nous manquons cruellement d’études sur les fonctions qu’elles occupent dans les CA ; les mécanismes de résistance qu’elles rencontrent et/ou les stratégies de contournement qui limitent un partage efficace du pouvoir. « Car ce n’est pas tant le pouvoir des nombres, qui, somme toute, fait la différence, mais bien le nombre au pouvoir ».Enfin, les mondes de l’entraînement sportif et/ou de l’arbitrage révèlent également d’importantes inégalités entre les femmes et les hommes. En France, le pourcentage de femmes entraîneurs de haut niveau stagne durablement entre 8 % en 2006 et 11 % en 2020. Dans ce secteur professionnel, la mixité (et encore moins la parité) n’est pas à l’ordre du jour, et ce d’autant plus que la situation des femmes est encore mal connue. Si les travaux de la sociologue Caroline Chimot font encore figure d’exception, ils sont actuellement prolongés au sein du LVIS par des recherches en cours sur les carrières et conditions de travail des femmes entraîneurs, sur les raisons de leur moindre durabilité dans le métier et sur les formes de leadership qu’elles développent en lien (ou non) avec les perceptions/réceptions dans l’écosystème sportif.Ainsi, sans vouloir minimiser la portée politique et culturelle de cette décision historique, espérons que la parité aux JOP de Paris 2024 ne sera pas « le dernier pas vers une parité historique aux JO » mais une étape de route vers des politiques et pratiques permettant l’inclusion des personnes minorisées sur le plan de l’ordre de genre à partir d’un travail critique sur les pratiques et politiques à l’œuvre et/ou de l’ancrage épistémique et idéologiques des dirigeants du sport en France et au-delà.Auteure : Cécile Ottogalli-Mazzacavallo, Maîtresse de Conférences en histoire, Université Claude Bernard Lyon 1Cet article est republié à partir de The Conversation sous licence Creative Commons. >> Lire l’article original. Cet article est publié dans le cadre de la Fête de la science (qui a lieu du 6 au 16 octobre 2023 en métropole et du 10 au 27 novembre 2023 en outre-mer et à l’international), et dont The Conversation France est partenaire. Cette nouvelle édition porte sur la thématique « sport et science ». https://www.fetedelascience.fr>>> Retrouvez tous les événements en métropole lyonnaise et Rhône sur popsciences.fr
CCycle de conférences des 50 ans de l’Université Lumière Lyon 2 À l’occasion de son 50e anniversaire, l’Université Lumière Lyon 2 organise une série de rencontres, destinées à un large public, sur des grandes thématiques et des enjeux de société dont elle se saisit depuis sa création.Lieu :PProgramme prévisionnel :50 ans de travaux sur le genre en sciences humaines et sociales. Genèse et construction d’un champ pluridisciplinaire / mardi 26 septembre 2023 à 18h50 ans d’évaluation de l’économie sociale et solidaire – Regards croisés d’enseignantes-chercheuses de l’Université Lumière Lyon 2 / mardi 24 octobre 2023 à 18h 50 ans d’expertise : les relations chercheur.es / pouvoirs publics / jeudi 26 octobre 2023 à 18h 50 ans de créations artistiques dans les formations / lundi 20 novembre 2023 à 18h 50 ans de traitement des données avec et pour les sciences humaines et sociales / jeudi 23 novembre 2023 à 18h 50 ans de recherche et formation autour de la ville et des transports / mardi 28 novembre 2023 à 18h 50 ans de transitions alimentaires / mercredi 29 novembre 2023 à 18h >> Consulter l’ensemble du programme sur le site de :UNIVERSITÉ LUMIÈRE LYON 2
LLe livre blanc du cercle « Féminisons les Maths et l’Informatique » Le cercle FMI, pour Féminisons les Maths et l’Informatique, est une initiative de la fondation Blaise Pascal en collaboration avec Sopra Steria. Après une présentation et une analyse synthétique du contexte, ce livre blanc décrit 5 recommandations pour susciter des vocations en science chez les filles. Il montre ensuite au travers de quelques exemples comment ces propositions peuvent être concrètement mises en œuvre ainsi que leurs résultats.Ce document se veut une pierre de plus à l’édifice qui est en train de se construire tant dans le monde académique que dans le monde socio-économique pour favoriser l’accession des femmes aux métiers du numérique. >> Consulter le livre blanc :©Fondation Blaise Pascal >> Retrouvez tout l’actualité de la fondation :Fondation Blaise Pascal
DDes corps dans la ville: non-binarité et espace public Dans cet atelier participatif en écho à la déambulation-performance Public.ques et à la journée du 8 mars, le Pôle Genre vous invite à repenser la société et l’aménagement urbain tels qu’ils seraient dans une société qui aurait aboli les discriminations et frontières de genre… Photolangage, discussion, contextualisation par Benjamin Moron-Puech (enseignant-chercheur en Droit à l’Université Lumière Lyon 2 et auteur du blog Sex&Law) et prospection en petits groupes : venez partager et apprendre autour de ce futur possible, de ses enjeux dans différents champs de la société et de ses conséquence sur l’architecture et le quotidien urbain.Proposé par le Pôle genre de l’Université Lumière Lyon 2 et la DiSS. Animé par Benjamin Moron-Puech (impliqué dans plusieurs procès stratégiques concernant les droits des femmes et des personnes intersexuées, transgenres ou non binaires) , Lina Roy (chargée de médiation) et Hélène Chauveau (chargée de projets sciences et société). Cet atelier a été conçu en écho à l’exposition « Des corps dans la ville » qui a eu lieu à la Maison de l’architecture d’Ile-de-France du 14 octobre 2022 au 25 novembre 2022. >> Plus d’informations et inscription :Université lumière lyon 2