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Choisir ou être choisi : ce que le sport révèle des logiques sociales à l’adolescence

CChoisir ou être choisi : ce que le sport révèle des logiques sociales à l’adolescence

Dans la cour, sur le terrain ou en salle, les choix d’équipes à l’adolescence racontent bien plus qu’une simple partie de sport. Derrière chaque sélection, des logiques invisibles se dessinent : popularité, genre, origine sociale et statut scolaire dictent qui est choisi et qui reste sur la touche.

Les garçons dominent l’espace, valorisés pour leur force et leur audace, tandis que les filles oscillent entre discrétion et marginalité, prises dans des injonctions contradictoires.

Le terrain devient le théâtre où se rejouent les inégalités sociales, mais aussi l’endroit où certains peuvent, par la performance physique, renverser l’ordre établi. Les enfants des milieux favorisés y circulent plus librement, forts de codes qu’ils maîtrisent depuis l’enfance. Pour d’autres, l’éducation physique et sportive (EPS) reste un lieu de lutte, où chaque passe et chaque choix d’équipe marquent symboliquement leur place dans le groupe.

Et pourtant, cet espace collectif détient aussi un potentiel rare : briser les frontières, créer des alliances inattendues, et ouvrir des brèches dans la ségrégation ordinaire. À condition de repenser les règles du jeu.

Une analyse à découvrir dans un article écrit par Raffi Nakas, chercheur associé au laboratoire ECP (Éducation, Cultures, Politiques), Université Lumière Lyon 2

>> Lire l’article :

THE CONVERSATION

L’information échappe-t-elle à la question du genre ?

LL’information échappe-t-elle à la question du genre ?

L’École nationale supérieure des sciences de l’information et des bibliothèques – Enssib, vous invite à suivre cette journée d’étude qui s’interroge sur ce qui se joue sur le plan du genre en matière de données et de systèmes d’information, et présentera des dispositifs de sensibilisation et de formation faisant le point sur les enjeux en lien avec ces questions. 

L’Éducation aux médias et à l’information (EMI) apparaît comme un enjeu majeur des problématiques sociétales contemporaines. Avec le soutien du ministère de la Culture, l’Enssib et l’Inspé de l’Académie de Lyon poursuivent leur cycle de journées d’étude autour des enjeux et perspectives de la littératie informationnelle.

> Le programme :

  • de 9h à 9h30 | Accueil café
  • de 9h30 à 10h30 |Les questions de genre liées à l’information et aux systèmes d’information
  • de 10h30 à 11h30 | Lutter contre la violence des données issues de la datafication : pour une littératie des données queer

Issue de certaines pratiques de datafication, une essentialisation des données fait subir aux personnes queer une invisibilisation de leurs quotidiens et des discriminations du fait de mauvais calibrages des jeux de données et des algorithmes associés. Cette conférence cherche à poser les bases d’une littératie des données queer afin de proposer des formes alternatives de données pour représenter au mieux les vies queer.

Intervenant : Ugo Verdi, docteur en Sciences de l’information et de la communication, ingénieur de recherche, Université de Bordeaux

  • 12h à 13h30 | Pause déjeuner
  • 13h30-14h | Présentation du projet Gender-Ed Coalition, porté par Savoir*Devenir

Ce projet porte sur la sensibilisation du grand public aux enjeux de l’éducation au genre en contexte de désinformation et vise à mettre en lumière les phénomènes de la désinformation sexiste et genrée et la violence qui en découle dans les médias sociaux.

Intervenante : Divina Frau-Meigs, professeur en Sciences de l’information et de la communication

  • 14h à 15h45 | Nouvelles prises de conscience, nouveaux enjeux : quelle prise en compte au sein des dispositifs de sensibilisation et de formation ?

Intervenantes :

> Céline Robert, responsable du fonds de recherche sur le genre ASPASIE, BU Éducation Lyon  ;
> Sylvie Tomolillo, responsable du Centre de ressources sur le genre, Bibliothèque Municipale de Lyon ;
> Association Mémoires minoritaires ;
> Aurélie Delmas, journaliste et formatrice au sein du Centre de formation des journalistes.

  • 15h45 à 16h | Synthèse grand témoin, par Divina Frau-Meigs

>> Pour plus d’information, rendez-vous sur le site : 

Enssib

Cantines scolaires : sociologie de l’alimentation. Qui mange quoi ? | Triptyque

CCantines scolaires : sociologie de l’alimentation. Qui mange quoi ? | Triptyque

Une invitation… à table !  Ce triptyque, composé de 3 podcasts, nous ouvre les portes des cantines scolaires. Qui mange quoi ? Qui sont les personnes qui y travaillent ? Comment les goûts se manifestent dès l’enfance, comment à la cantine, les relations sociales s’organisent….

Cette première interview de ce triptyque s’orchestre autour de la sociologie de l’alimentation, et c’est Élodie Leszczak, doctorante en 2e année au laboratoire Triangle qui nous éclaire, puisque son travail de recherche porte sur « Des normes dans l’assiette : la cantine scolaire, entre production et réception du « bien manger »« .

Venez découvrir qui mange quoi avec les podcasts de Triangle !

>> Écoutez le podcast :

 

>> Lire la retranscription des propos de l’interview :

Tout d’abord, est-ce que les cantines sont obligatoires dans les établissements ? Depuis quand existent-elles et qui les gèrent ?

Élodie Leszczak – Elles sont apparues en France au milieu du XIXe siècle, sous l’impulsion d’initiatives locales de maires, d’instituteurs et de mouvements philanthropiques. Aujourd’hui, les cantines sont gérées par les collectivités territoriales, c’est-à-dire les communes pour l’école primaire, les départements pour le collège, et les régions pour le lycée. Et elles ne sont pas obligatoires : chaque collectivité peut décider d’en proposer une ou pas dans un établissement. Elle peut alors soit l’assurer elle-même en régie directe, soit faire appel à une entreprise privée, ce qu’on appelle une délégation de service public.

Comment étaient organisées les cantines que vous avez étudiées ? Quels étaient leurs publics ?

E.L. – Je réalise des observations directes principalement à l’école élémentaire, mais aussi au collège et en maternelle. J’ai essayé de faire varier les caractéristiques des cantines que j’étudie : une est rurale et l’autre urbaine, une est indépendante et l’autre rattachée à une Caisse des écoles, une se situe en réseau d’éducation prioritaire et l’autre non. Dans les deux cantines où j’ai enquêté jusqu’ici, la cuisine est faite sur place par du personnel communal, c’est pourquoi j’aimerais maintenant trouver un troisième terrain où la cantine est assurée par une entreprise privée et les plats préparés en cuisine centrale.

© Pixabay

De ce fait, avez-vous constaté que selon le genre de l’enfant (fille ou garçon) les choix des aliments étaient différents ?

E.L. – Oui ! Je fais partie de l’équipe de recherche CORALIM, qui est pilotée par Christine Tichit (sociologue et démographe) au sein de l’INRAE (l’Institut national de recherche pour l’agriculture, l’alimentation et l’environnement). On a fait passer pendant plus d’une semaine des questionnaires à une centaine d’élèves, pour qu’ils puissent donner leur avis sur les plats chaque jour. Et on a constaté que les garçons appréciaient en moyenne davantage les repas que les filles, et qu’ils mangeaient de plus grandes quantités qu’elles. Les filles appréciaient en revanche davantage les repas végétariens, alors que les garçons étaient attachés à la présence de viande au menu. Les garçons essayaient davantage de se procurer plus de nourriture que leur portion individuelle, en prenant du rab ou en demandant aux autres élèves s’ils ne voulaient pas leur donner une partie de leur repas – en insistant, parfois !

Est-ce parce que les aliments sont genrés ? Est-ce que c’est le poids de la société ou… bref comment l’expliquez-vous ?

E.L. – Une de nos hypothèses est en effet que la cantine est un des lieux où les enfants intériorisent des rapports genrés à l’alimentation. Des enquêtes sociologiques auprès d’adultes ont montré que les femmes mangent plus de fruits, de légumes et de poisson que les hommes, mais moins de féculents, de fast-food et de viande. Les femmes sont plus nombreuses à faire des régimes hypocaloriques. Et à force de voir que les hommes de leur entourage ont tendance à plus manger que les femmes, et que certains garçons mangent énormément à la cantine et que ça amuse leurs camarades, les enfants sont socialisés à cette différence de comportement alimentaire. Les garçons apprennent qu’il est normal et même valorisé d’avoir bon appétit, alors que ce n’est pas forcément le cas pour les filles. Chez les jeunes, il semblerait que l’idéal des filles reste plutôt la minceur, alors que chez les garçons, c’est le fait d’être musclé plutôt que mince.

Avez-vous également remarqué une différence d’orientation dans l’alimentation selon les classes sociales auxquelles appartiennent les enfants ? Et si oui, quels sont les différents facteurs qui pourraient y contribuer ?

E.L. – Oui, tout à fait ! Les enfants issus de milieux sociaux favorisés connaissent davantage les plats qui sont servis à la cantine, en particulier les fruits et les légumes et les plats typiquement français comme les tomates farcies, tout simplement car ils y sont déjà habitués à la maison. En sociologie de l’alimentation, on constate que les familles de milieu populaire vont privilégier le fait de faire plaisir aux enfants avec des aliments qu’ils aiment, alors que celles de milieu favorisé vont très tôt inciter leurs enfants à goûter de tout, en particulier des aliments considérés comme bons pour la santé comme les légumes. En particulier, les enfants de classe populaire d’origine étrangère regrettent souvent que les plats proposés à la cantine soient très différents de leur propre culture alimentaire, et certains aimeraient pouvoir y manger des aliments plus à leur goût.

 

>> À suivre…

Le prochain podcast du triptyque cantine « parlera » des agents dans les cantines : qui sont-ils, pourquoi ils ont choisi ce métier, ses contraintes, joies…

 

Pour en savoir plus :

Triptyque – Laboratoire Triangle

 

 

Madame contre Monsieur | Le récit du divorce au XIXe siècle

MMadame contre Monsieur | Le récit du divorce au XIXe siècle

Le divorce – s’en souvenait-on ? – est une loi née des pages des fictions du XIXe siècle. Jurisconsultes, écrivains et littérateurs de ce temps en ont en tout cas l’intime conviction. La littérature ferait-elle donc loi ?

Remontant cette source, cet essai ouvre l’enquête sur les liens entre le récit et le droit au démariage, dont la législation épouse les soubresauts de l’époque : votée en 1792, introduite dans le Code civil de 1804 avant d’être abrogée en 1816, la loi du divorce est finalement définitivement promulguée sous la Troisième République, en 1884. Revenant sur le pouvoir législateur de la littérature, et sur la révolution que le démariage introduit dans les mœurs, les désirs et les rapports entre les sexes, cette étude interroge enfin la puissance encrivore d’une loi qui met en crise le roman : sur quoi écrire, en effet, si Tristan peut épouser Iseut et Emma divorcer de Charles ?

Au croisement de la littérature, de la sociologie et du droit, Madame contre Monsieur est le premier livre en français qui s’essaye à comprendre l’histoire et les influences des représentations narratives et culturelles du divorce dans un long XIXe siècle. Revenant sur la guerre intime qui oppose l’épouse à l’époux dans la société et la littérature depuis 1816, cet essai entend contribuer à l’étude des relations entre l’homme et la femme au XIXe siècle. Jusqu’alors seul et incomparable propriétaire de son épouse au regard du droit, l’homme se trouble devant cette loi nouvelle, qui inquiète sa puissance de mari et de père. Révolutionnant les mœurs, les désirs et les rapports entre les sexes, le divorce met également en crise le roman, car en offrant une solution au récit d’adultère, le démariage propose une fin paisible à l’éternelle intrigue d’un certain amour impossible.

Paru dans la collection « Le Genre en toutes lettres » aux Presses universitaires de Saint-Étienne

Pour en savoir plus sur les Presses universitaires de Saint-Étienne :

PUSE

L’égalité femmes-hommes dans le sport français : une chimère ?

LL’égalité femmes-hommes dans le sport français : une chimère ?

À la veille des Jeux olympiques et paralympiques de Paris en juillet 2024, certaines parties prenantes de l’événement vont sans doute accentuer la communication sur les valeurs choisies comme étendard vertueux de cette olympiade. Parmi elles, l’égalité entre les femmes et les hommes (F/H) occupe une place de choix, car ces jeux seront les premiers de l’histoire olympique à être paritaires (autant d’hommes que de femmes parmi les athlètes en compétition, mais aussi parmi les relayeurs et relayeuses de la flamme olympique, et – presque – parmi les salariées et salariés du comité d’organisation avec 52 % de femmes).

Dans cette perspective, cette olympiade propose également plus d’épreuves mixtes ; un logo à l’effigie de Marianne (porte-parole de la devise républicaine) ; une mascotte en forme de bonnet phrygien que les internautes ne manquent pas de comparer avec un clitoris.

Enfin, ces jeux candidatent au nouveau label d’État Terrain d’égalité (lancement en 2022) en vue de promouvoir l’égalité entre les femmes et les hommes et de lutter contre les discriminations et les violences sexistes et sexuelles dans le domaine de l’événementiel sportif. Bien que volontaires, ces mesures sont-elles les signes d’une politique aboutie d’égalité entre les femmes et les hommes dans le mouvement olympique et/ou représentatives de la situation des femmes dans le mouvement sportif français ?

Parcours de combattantes

La parité des athlètes aux JOP 2024 est assurément un élément clé de la communication égalitaire des instances olympiques quand on sait le parcours de combattantes nécessaire, d’une part à l’intégration des femmes dans ses grands événements et à leur lente augmentation numérique dans l’ensemble des disciplines olympiques. Alors que Pierre de Coubertin, en 1912, juge l’arrivée des femmes dans le programme officiel des JO, « impratique, inintéressante, inesthétique et, nous ne craignons pas d’ajouter incorrecte », il faudra toute la persévérance et la pugnacité d’une femme, Alice Milliat, pour s’opposer à l’idéologie androcentrique de l’institution olympique ; organiser – comme alternative – des Jeux mondiaux féminins entre 1922 et 1934 et fédérer les dirigeantes internationales du sport autour de la cause des femmes dans et par le sport.

Ainsi, le premier combat pour les sportives fut de conquérir le droit d’accès aux fédérations sportives nationales (le droit d’obtenir une licence sportive), et ensuite aux compétitions internationales comme les JO (le droit de performer). Ainsi, pas de femmes licenciées à la fédération française de cyclisme jusqu’en 1948 et pas de femmes cyclistes aux JO avant 1984. Pas de femmes licenciées à la fédération française de football jusqu’en 1970 et pas de footballeuses aux JO avant 1996.

Quantitativement, la progression des femmes parmi les athlètes fut lente, irrégulière jusqu’à la dernière décennie du XXe siècle où le sujet de l’égalité F/H dans le sport gagne en légitimité et visibilité lors de la déclaration de Brighton en 1994 (sous l’égide du groupe de travail international femmes et sport) ; de la conférence mondiale sur les femmes de Beijing en 1995 (sous l’égide de l’ONU) ; puis de diverses commissions et projets au sein du Comité international olympique.

Au final, c’est en 2012 (JO d’été) et 2014 (JO d’hiver) que toutes les disciplines olympiques (mais pas forcément toutes les épreuves) sont autorisées aux femmes comme aux hommes. Néanmoins, encore aujourd’hui, le ratio femmes/hommes demeure très variable en fonction des délégations olympiques et en fonction des disciplines sportives (par exemple à Tokyo en 2021, seules six fédérations internationales – le canoë, le judo, l’aviron, la voile, le tir et l’haltérophilie – ont adopté des quotas équilibrés d’athlètes entre les femmes et les hommes).

Des inégalités persistantes

De plus, si cet objectif de parité des athlètes aux Jeux olympiques de Paris constitue l’un des leviers clés de la promotion, à l’international, du sport vers les femmes, il s’avère décalé avec la situation des sportives dans la plupart des pays. En France, par exemple, les femmes représentaient 39 % des licences sportives en 2020 (chiffre au plus haut avant la pandémie de Covid-19), mais elles n’étaient que 32,8 % dans les fédérations olympiques françaises (et majoritaires dans seulement 4 fédérations olympiques sur 39 : les fédérations de danse, de gymnastique, de roller et skateboard et celle d’équitation). Certes, la progression des licences sportives repose principalement sur l’arrivée de femmes et davantage de jeunes filles – avec +8,1 % de licences féminines contre +2,5 % de licences masculines entre 2012 et 2017 – mais il demeure une importante division sexuée dans l’adhésion aux sports en France.

S’il n’est plus possible d’imputer ce constat à des politiques d’exclusion (inégalités d’accès) – comme ce fut le cas par le passé – sans doute révèle-t-il les effets – moins directs – d’inégalités de traitement (moindres ressources matérielles, financières et humaines) et de reconnaissance (moindre valeur et dignité) persistantes qui continuent à être largement défavorables à l’engagement des femmes et des filles dans le sport.

Dorénavant, les restrictions à l’égard des femmes prennent la forme d’une absence de sections féminines dans le club sportif choisi à proximité ; d’une offre d’activités, d’horaires, d’équipements, de budget ou d’encadrement (parfois tout à la fois) restreinte. Ces inégalités de traitement vont de pair avec un système de représentations culturelles qui, non seulement entretient la distinction entre la catégorie, socialement construite, des femmes et celle des hommes (autour de ce que « doit être » une femme ou un homme) mais davantage les hiérarchise (Clair, 2015). Ainsi, dès le plus jeune âge, sous les effets d’une socialisation genrée qui se joue dans plusieurs instances, dont les médias, les filles sont davantage encouragées à être lectrices, musiciennes ou sédentaires plutôt que sportives – ou danseuses, gymnastes, athlètes plutôt que footballeuses, rugbywomen ou boxeuses.

Les filles sont davantage incitées à participer, à coopérer et à entretenir leur(s) forme(s) plutôt qu’à se battre, se dépasser et performer. Les filles intériorisent une représentation déclassée d’elles-mêmes qui justifierait qu’elles valent moins et donc mériteraient moins de moyens que les hommes. Ainsi, au-delà de la seule parité numérique des athlètes, d’autres critères d’égalité devront être mobilisés pour juger de l’égalité entre les femmes et les hommes comme les usages des espaces sportifs, la qualité des commentaires médiatiques, et plus largement le droit à la reconnaissance de la dignité de toutes les personnes.

Le leadership féminin à la traîne

De plus, en matière d’égalité, il convient également d’interroger la situation des femmes hors de l’aire de compétition, notamment dans les fonctions de direction (politique et/ou technique) du sport. Bien que peu médiatisé, le sujet mobilise le législateur français, comme la gouvernance du mouvement olympique, depuis une vingtaine d’années.

Au sujet de l’égalité d’accès aux fonctions électives du sport, la France est à l’avant-garde avec, en l’espace de huit ans, deux lois ambitieuses : celle du 4 août 2014, puis celle du 2 mars 2022 fixant l’exigence de parité dans les conseils d’administration des fédérations sportives pour 2024 et dans les conseils d’administration des ligues sportives régionales pour 2028. En l’espace de quelques olympiades, ces politiques ont fait bondir la représentation des femmes dans les instances dirigeantes du sport français (passant de 27,4 % en 2009-2012 à 40,3 % en 2021-2024).

Mais ces résultats numériques ne sont que l’arbre qui cache (mal) la forêt des inégalités, car en matière de politique sportive, le plancher colle. En France, seules deux femmes (5,7 %) sont, en 2023, présidentes d’une fédération olympique et pour les autres, nous manquons cruellement d’études sur les fonctions qu’elles occupent dans les CA ; les mécanismes de résistance qu’elles rencontrent et/ou les stratégies de contournement qui limitent un partage efficace du pouvoir. « Car ce n’est pas tant le pouvoir des nombres, qui, somme toute, fait la différence, mais bien le nombre au pouvoir ».

Enfin, les mondes de l’entraînement sportif et/ou de l’arbitrage révèlent également d’importantes inégalités entre les femmes et les hommes. En France, le pourcentage de femmes entraîneurs de haut niveau stagne durablement entre 8 % en 2006 et 11 % en 2020. Dans ce secteur professionnel, la mixité (et encore moins la parité) n’est pas à l’ordre du jour, et ce d’autant plus que la situation des femmes est encore mal connue. Si les travaux de la sociologue Caroline Chimot font encore figure d’exception, ils sont actuellement prolongés au sein du LVIS par des recherches en cours sur les carrières et conditions de travail des femmes entraîneurs, sur les raisons de leur moindre durabilité dans le métier et sur les formes de leadership qu’elles développent en lien (ou non) avec les perceptions/réceptions dans l’écosystème sportif.

Ainsi, sans vouloir minimiser la portée politique et culturelle de cette décision historique, espérons que la parité aux JOP de Paris 2024 ne sera pas « le dernier pas vers une parité historique aux JO » mais une étape de route vers des politiques et pratiques permettant l’inclusion des personnes minorisées sur le plan de l’ordre de genre à partir d’un travail critique sur les pratiques et politiques à l’œuvre et/ou de l’ancrage épistémique et idéologiques des dirigeants du sport en France et au-delà.

Auteure : Cécile Ottogalli-Mazzacavallo, Maîtresse de Conférences en histoire, Université Claude Bernard Lyon 1

Cet article est republié à partir de The Conversation sous licence Creative Commons. >> Lire larticle original.

 

 


Cet article est publié dans le cadre de la Fête de la science (qui a lieu du 6 au 16 octobre 2023 en métropole et du 10 au 27 novembre 2023 en outre-mer et à l’international), et dont The Conversation France est partenaire. Cette nouvelle édition porte sur la thématique « sport et science ». https://www.fetedelascience.fr

>>> Retrouvez tous les événements en métropole lyonnaise et Rhône sur popsciences.fr

Cycle de conférences des 50 ans de l’Université Lumière Lyon 2

CCycle de conférences des 50 ans de l’Université Lumière Lyon 2

À l’occasion de son 50e anniversaire, l’Université Lumière Lyon 2 organise une série de rencontres, destinées à un large public, sur des grandes thématiques et des enjeux de société dont elle se saisit depuis sa création.

Lieu :

PProgramme prévisionnel :

  • 50 ans de travaux sur le genre en sciences humaines et sociales. Genèse et construction d’un champ pluridisciplinaire / mardi 26 septembre 2023 à 18h
  • 50 ans d’évaluation de l’économie sociale et solidaire – Regards croisés d’enseignantes-chercheuses de l’Université Lumière Lyon 2 / mardi 24 octobre 2023 à 18h
  • 50 ans d’expertise : les relations chercheur.es / pouvoirs publics / jeudi 26 octobre 2023 à 18h

 

 

 

 

 

>> Consulter l’ensemble du programme sur le site de :

UNIVERSITÉ LUMIÈRE LYON 2

 

Le livre blanc du cercle « Féminisons les Maths et l’Informatique »

LLe livre blanc du cercle « Féminisons les Maths et l’Informatique »

Le cercle FMI, pour Féminisons les Maths et l’Informatique, est une initiative de la fondation Blaise Pascal en collaboration avec Sopra Steria

Après une présentation et une analyse synthétique du contexte, ce livre blanc décrit 5 recommandations pour susciter des vocations en science chez les filles. Il montre ensuite au travers de quelques exemples comment ces propositions peuvent être concrètement mises en œuvre ainsi que leurs résultats.

Ce document  se veut une pierre de plus à l’édifice qui est en train de se construire tant dans le monde académique que dans le monde socio-économique pour favoriser l’accession des femmes aux métiers du numérique.

 

>> Consulter le livre blanc :

©Fondation Blaise Pascal

 

>> Retrouvez tout l’actualité de la fondation :

Fondation Blaise Pascal

Des corps dans la ville: non-binarité et espace public

DDes corps dans la ville: non-binarité et espace public

Dans cet atelier participatif en écho à la déambulation-performance Public.ques et à la journée du 8 mars, le Pôle Genre vous invite à repenser la société et l’aménagement urbain tels qu’ils seraient dans une société qui aurait aboli les discriminations et frontières de genre…

Photolangage, discussion, contextualisation par Benjamin Moron-Puech (enseignant-chercheur en Droit à l’Université Lumière Lyon 2 et auteur du blog Sex&Law) et prospection en petits groupes : venez partager et apprendre autour de ce futur possible, de ses enjeux dans différents champs de la société et de ses conséquence sur l’architecture et le quotidien urbain.

Proposé par le Pôle genre de l’Université Lumière Lyon 2 et la DiSS. Animé par Benjamin Moron-Puech (impliqué dans plusieurs procès stratégiques concernant les droits des femmes et des personnes intersexuées, transgenres ou non binaires) , Lina Roy (chargée de médiation) et Hélène Chauveau (chargée de projets sciences et société). Cet atelier a été conçu en écho à l’exposition « Des corps dans la ville » qui a eu lieu à la Maison de l’architecture d’Ile-de-France du 14 octobre 2022 au 25 novembre 2022.

 

>> Plus d’informations et inscription :

Université lumière lyon 2

Vous avez dit archéologie du genre ?

VVous avez dit archéologie du genre ?

Derrière le mystérieux concept d’archéologie du genre, se cache une notion relativement récente en France qui cherche à étudier les traces des sociétés anciennes à travers le prisme des relations entre sexes. Ce travail permet de remettre en question nos à priori sur la vie de nos ancêtres.

Le changement de regard porté sur les femmes est bien réel, et s’illustre jusque dans la recherche archéologique en questionnant également la place et la condition des femmes archéologues au sein de leur corps de métier.

Pour échanger autour de ces questions, la bibliothèque aura le plaisir d’accueillir deux membres du collectif Paye ta truelle, qui lutte pour l’égalité et la diversité en archéologie.

Neuromythe #7 : le cerveau des hommes est différent de celui des femmes

NNeuromythe #7 : le cerveau des hommes est différent de celui des femmes

Si les hommes et les femmes ne raisonnent pas de la même façon, c’est que leur cerveau est différent. Une thèse vieille comme le monde, qui a longtemps nourri la misogynie avant d’être laminée par les neurosciences et les sciences humaines et sociales. Mais aujourd’hui, les choses ne sont plus aussi claires…

Article de Sara Le Diagon et Estefania Vargas-Gonzales à lire sur CORTEX Mag