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EN SAVOIR PLUS

Le trésor du Beaujolais – un voyage géologique inattendu

LLe trésor du Beaujolais – un voyage géologique inattendu

Depuis sa labellisation en tant que Géoparc mondial UNESCO en 2018, le Géoparc Beaujolais met en lumière les trésors naturels et historiques d’un territoire unique, dont les paysages racontent plus de 500 millions d’années d’histoire géologique. En cette fin d’année, le Géoparc se dévoile sur grand écran, à travers un film inédit.

À l’occasion de la Journée mondiale des sols, ce court-métrage, véritable jeu de piste grandeur nature, entraîne les spectateurs dans un voyage au cœur des paysages emblématiques du Beaujolais. Suivez Ambre, votre guide dans cette aventure inédite, et partez pour un voyage dans le temps qui fascinera petits et grands. Explorez les lieux emblématiques du Géoparc Beaujolais, du Mont Brouilly au Lac des Sapins, en passant par Villefranche, le panorama de la Terrasse de Chiroubles, et les carrières de Glay.

Après chaque projection, le public pourra échanger avec l’équipe du Géoparc et les réalisateurs du film.

> Les dates et lieux de projection : 

  • Jeudi 5 décembre à 18h (Première)| cinéma Le Singuliers à Belleville-en-Beaujolais
  • Mardi 10 décembre à 10h | Cinéma Ciné Chazay à Chazay-d’Azergues
  • Mardi 10 décembre à 13h30 | Cinéma Les 400 coups à Villefranche
  • Jeudi 12 décembre à 14h | Cinéma Jacques Perrin à Tarare

> Le teaser : 

Le film sera également disponible sur la chaîne YouTube du Géoparc Beaujolais dès la mi-décembre.

>> Pour plus d’informations, rendez-vous sur le site :

Géoparc Beaujolais

Sur la piste des fossiles rares

SSur la piste des fossiles rares

C’est une mine d’or pour les paléontologues. Le site de Cabrières, dans l’Hérault, abrite l’un des gisements fossilifères les plus diversifiés au monde datant de la période de l’Ordovicien, soit il y a 485 millions d’années.

Très rare, ce type de gisements dits « à préservation exceptionnelle » contient non seulement des restes minéralisés, mais aussi des fossiles d’animaux mous tels des vers ou des éponges. Il a été mis au jour dans l’Hérault par le travail de longue haleine d’un couple d’amateurs passionnés de paléontologie, dont les découvertes ont été étudiées par une équipe internationale impliquant des scientifiques du CNRS, membres du Laboratoire de géologie de Lyon : Terre, planètes, environnement, et de l’Université de Lausanne.

 

>> Pour plus d’information rendez-vous sur la chaine YouTube :

CNRS

À la recherche des fumeurs noirs : la mission ARC-EN-SUB

ÀÀ la recherche des fumeurs noirs : la mission ARC-EN-SUB

Il y a deux ans, une équipe internationale de géologues a embarqué sur le Pourquoi Pas ? pour une campagne en mer d’un mois au milieu de l’océan Atlantique. L’objectif de cette mission, nommée ARC-EN-SUB, est d’étudier la dorsale atlantique ; et en particulier ses systèmes hydrothermaux dont les fascinants fumeurs noirs. Pour le second anniversaire de cette aventure scientifique, nous vous proposons de replonger en vidéo dans les profondeurs des abysses à la découverte de ce monde inconnu et incroyable.

L’équipe des scientifiques de la mission ARC-EN-SUB

L’équipe internationale de 23 chercheurs et chercheuses dirigée par Muriel Andreani (LGL-TPE) et Javier Escartin (ENS) a étudié en détail le massif sous-marin de Rainbow, au large des Açores, pour retracer son histoire tectonique, magmatique et métamorphique. Grâce aux véhicules de la Flotte océanographique française opérée par l’Ifremer à bord du Pourquoi Pas, ils ont pu observer au plus près le fond de l’océan et on ramené de nombreux échantillons qui sont encore étudiés aujourd’hui en laboratoire.

Pour partager au plus grand nombre cette aventure scientifique et humaine, le Labex LIO — Institut des origines de Lyon a financé le montage de plusieurs vidéos à partir des images ramenées par l’équipe et celles réalisées par le ROV Victor 6000.

Mettez-vous à l’aise, éteignez les lumières et plongez à la découverte des abysses.

>> Pour voir le court-métrage documentaire, rendez-vous sur le site de

L’Observatoire de Lyon

 

Retour aux origines ! Les portes ouvertes de l’Observatoire de Lyon

RRetour aux origines ! Les portes ouvertes de l’Observatoire de Lyon

© SDS-OSUL

L’Observatoire de Lyon ouvre ses portes les 14 et 15 juin prochain sur son site historique de Saint-Genis-Laval. Plongez au cœur des dernières découvertes en sciences de la Terre et de l’Univers, rencontrez les chercheurs et chercheuses de l’observatoire, participez à des jeux et des ateliers en famille ou entre amis !

C’est l’événement incontournable de l’Observatoire de Lyon ! Tous les deux ans, nous vous ouvrons en grand les portes du site historique de l’observatoire à Saint-Genis-Laval pour vous plonger dans les sciences de la Terre et de l’Univers. Petits et grands, passionnés ou néophytes : vous êtes toutes et tous les bienvenues pour rencontrer les personnels de l’observatoire, visiter son patrimoine exceptionnel et découvrir les grands travaux de recherche qui y sont menés.

Un programme riche et varié vous sera proposé avec, pour la première fois, pas une mais deux grandes soirées d’observations ! Les instruments de l’observatoire, dont son impressionnant télescope de 1 m de diamètre, ainsi que les instruments des clubs d’astronomies partenaires, seront pointés vers le ciel. Enfants et adultes pourront admirer les étoiles, la Lune, et rêver grâce à la merveilleuse histoire de l’Univers.

Cette année, plein feu sur les origines ! Venez remonter le temps jusqu’aux origines de l’Univers, de la vie, et de notre observatoire.

>> Retrouvez le programme et les informations pratiques sur le site internet :

Observatoire de Lyon

©Observatoire de Lyon

Musée Claude Bernard | Expositions temporaires

MMusée Claude Bernard | Expositions temporaires

©Musée Claude Bernard

Le musée Claude Bernard, au cœur du Beaujolais, présente la vie et l’œuvre du grand scientifique Claude Bernard.
À travers son exposition permanente et de nombreux objets ayant appartenu au savant, il dévoile le parcours et la personnalité du scientifique.

Des dispositifs interactifs et numériques jalonnent le parcours et permettent aux visiteurs de questionner, de manipuler, d’expérimenter, et de se mettre dans la peau d’un chercheur.

>> Venez découvrir les deux expositions temporaires :

  • Sport et science, un duo gagnant ? | Du samedi 29 juin au dimanche 25 août

©Musée Claude Bertnard

L’exposition temporaire « Sport et Science, un duo gagnant ? » vous propose de découvrir ce que le sport doit à la science et inversement. Comment la recherche parvient-elle à améliorer les performances physiques des sportifs ?
Que se passe-t-il dans notre corps quand on est un athlète ? Jusqu’où la science peut-elle aller sans modifier les règles du jeu ?

 

 

 

 

 

  • 500 millions d’années et un jour |Du samedi 31 août au jeudi 31 octobre

©Géoparc du Beaujolais

Les roches du Beaujolais nous racontent un long et beau récit géologique, ponctué d’événements cataclysmiques, d’animaux
disparus, de mers calmes, de mers agitées mais aussi d’incertitudes. L’exposition, élaborée par le Géoparc du Beaujolais, propose une plongée vertigineuse dans ce récit qui se compte en millions d’années pour découvrir les roches du Beaujolais et les multiples usages qu’en ont fait les humains.

 

 

 

 

 

 

Le programme du musée ici

>> Pour plus d’information rendez-vous sur le site :

Le musée Claude Bernard

©Musée Claude Bernard

Conférences flottantes au Lac des Sapins | Géoparc du Beaujolais – ANNULÉ

CConférences flottantes au Lac des Sapins | Géoparc du Beaujolais – ANNULÉ

ÉVÈNEMENT ANNULÉ

Le Géoparc Beaujolais, classé géoparcs mondiaux UNESCO, organise la 4e édition des conférences flottantes au Lac des Sapins à Amplepuis. Au cœur du Beaujolais Vert, embarquez sur un pédalo avec un·e scientifique en Sciences de la Terre pour une mini-conférence insolite.

Préparez-vous pour un grand plongeon dans l’histoire de la Terre. Pour l’occasion, un·e scientifique sera votre commandant·e de bord et vous fera naviguer à travers les Sciences de la Terre.
Cette mini-conférence de 20 minutes, surprenante et confidentielle, vous offrira un échange privilégié avec votre intervenant afin d’en découvrir plus sur la géologie et sur notre territoire du Beaujolais.

>> Pour plus d’information, rendez-vous sur le site :

Geoparc Beaujolais

©Géoparc Beaujolais

A l’eau la Terre…plongez en Terre inconnue ! | Géo-évèvements

AA l’eau la Terre…plongez en Terre inconnue ! | Géo-évèvements

©Géoparc Beaujolais

Pour la huitième année consécutive, le Beaujolais Géoparc mondial Unesco vous donne rendez-vous d’avril à novembre avec une programmation toujours aussi riche.

En 2024, le Géoparc Beaujolais vous invite à plonger dans les 500 millions d’années d’histoire de la Terre, en mettant en lumière le lien qui existe entre notre patrimoine géologique et l’eau.

En famille, en couple ou entre amis, venez découvrir un Beaujolais encore méconnu, qui se cache sous nos pieds, dans les murs des maisons ou encore dans les grands paysages.

>>Au programme : balades commentées, conférences, ateliers, expositions, dégustations, chantiers participatifs, spectacles…

Pour en savoir plus et consulter le programme :

Géo-évènements

©Géoparc Beaujolais

Un zoo fossile d’un demi-milliard d’années

UUn zoo fossile d’un demi-milliard d’années

Un nouveau gisement de fossiles découvert au pied de la montagne Noire, au sud du Massif central, apporte un témoignage inédit sur la biodiversité marine d’il y a un demi-milliard d’années.

En 2018, Cabrières, village de l’Hérault situé sur les contreforts méridionaux de la montagne Noire a été le théâtre d’une découverte exceptionnelle : un vaste ensemble d’espèces fossilisées datant de l’Ordovicien inférieur (- 485 à – 477 millions d’années), soit la période géologique qui succède immédiatement au Cambrien (- 541 à – 485 millions d’années). Les tout premiers fossiles ont été exhumés par Éric et Sylvie Monceret, un couple de paléontologues amateurs qui explore depuis de nombreuses années les affleurements géologiques de la région du Minervois. Ces découvertes ont été étudiées par une équipe internationale impliquant des scientifiques du Laboratoire de Géologie de Lyon : Terre, Planètes, Environnement.

>> Lire l’article complet sur le site :

cNRS LE JOURNAL

L’habitabilité du Système solaire

LL’habitabilité du Système solaire

Sur Terre, la vie existe en surface, mais est aussi présente dans des endroits parfois « exotiques » où règne de hautes températures, de hautes pressions, où le milieu est acide…).

Elle nécessite trois conditions pour exister, et en a nécessité une quatrième lors de son origine : la disponibilité d’eau liquide et de carbone, de l’énergie utilisable, et, lors de son origine, des molécules complexes d’origine abiotique. Nous passerons en revue le Système solaire pour analyser sur quelle.s planètes ces quatre conditions existent ou ont existé (Mars, Europe, Encelade…) avec les moyens d’observations disponibles depuis la Terre. Seul, l’envoi de missions spatiales peut confirmer ou non ensuite si ces planètes sont, ou ont été habitées.

Dans le cadre du Cycle de conférences 2023-2024, la Société Astronomique de Lyon (SAL).

>> Pour plus d’information rendez-vous sur le site :

SAL

 

Mars : découverte d’un ancien environnement propice à l’émergence de la vie

MMars : découverte d’un ancien environnement propice à l’émergence de la vie

Le Rover Curiosity de la mission Mars Science Laboratory explorant les strates sédimentaires du cratère Gale NASA/JPL-Caltech/MSSS

Le Rover Curiosity de la mission Mars Science Laboratory explorant les strates sédimentaires du cratère Gale ©NASA/JPL-Caltech/MSSS

 

Notre groupe de recherche publie aujourd’hui dans Nature les premières preuves tangibles de l’existence passée et durable d’environnements à la surface de Mars particulièrement favorables à la synthèse spontanée des premières molécules de la biologie nécessaires à l’émergence de la vie.

Nous avons découvert des structures fossiles témoins de cycles répétés et durables de séchage-mouillage de sédiments très anciens de la surface de Mars. Ce mode alternatif sec-humide promeut la concentration et polymérisation de molécules organiques simples (sucres ou acides aminés) qui pourraient avoir été contenues dans les sédiments. Ces processus constituent une étape fondamentale vers la synthèse de molécules biologiques tels que les acides nucléiques (ADN ou ARN).

La question qui préoccupe les scientifiques n’est pas tant de savoir si la vie a existé sur une autre planète que la Terre, mais bien de connaître où et comment la vie telle que nous la connaissons sur Terre s’est construite.

Depuis le milieu des années 1980, les biochimistes ont reconnu que le monde ARN fut une étape préliminaire fondamentale sur la route de la vie. L’ARN aurait constitué la molécule originale autocatalytique et porteuse de l’information génétique, avec des fonctions enzymatiques assurées par les ARNs courts. Les protéines auraient ensuite supplanté les ARNs comme enzymes en raison d’une plus grande diversité, et l’ADN remplacé l’ARN comme molécule porteuse de l’information génétique en raison d’une meilleure stabilité.

Pour accéder au monde ARN qui est une molécule complexe il a été nécessaire de construire un enchaînement de type polymère de ribonucléotides, chacun étant composé d’un groupe phosphate, d’un sucre (le ribose) et d’une base azotée (adénine par exemple).

Ainsi, l’émergence de formes de vie primitives telle qu’elle est conçue actuellement par les scientifiques, nécessite d’abord des conditions environnementales favorables à l’agencement spontané de molécules organiques simples en molécules organiques plus complexes.

Des structures datées de 3,7 milliards d’années

Nous rapportons dans cet article des observations inédites transmises par l’astromobile (ou « rover ») Curiosity qui, équipé d’instruments analytiques des paysages et de la chimie et minéralogie des roches, explore depuis 2012 les pentes du Mont Sharp à l’intérieur du cratère Gale.

Lors des « sols » (jours martiens) 3154 à 3156 en juin 2021, nous avons découvert des structures singulières, exhumées au toit d’anciennes couches sédimentaires datées d’environ 3,7 milliards d’années.

Ces structures sont des rides rectilignes qui apparaissent en relief de quelques centimètres à la surface supérieure de strates sédimentaires. Ces rides vues par le haut sont jointives et sont organisées selon une géométrie parfaitement polygonale. Elles sont constituées dans le détail par l’alignement de petits nodules plus ou moins attachés les uns aux autres de roches essentiellement sulfatées. Un nodule est une petite bille qui apparaît en relief dans et à la surface des strates.

Motif fossile de rides polygonales observées et analysées par Curiosity au 3154ᵉ jour de sa progression dans les strates sédimentaires du cratère de Gale sur Mars. NASA/JPL-Caltech/MSSS/IRAP/LGL-TPE

Motif fossile de rides polygonales observées et analysées par Curiosity au 3154ᵉ jour de sa progression dans les strates sédimentaires du cratère de Gale sur Mars. ©NASA/JPL-Caltech/MSSS/IRAP/LGL-TPE

Ces structures polygonales représentent fondamentalement des « fentes de dessiccation », structures ô combien familières aux géologues, et similaires à celles que chacun a observées sur le fond d’une flaque d’eau boueuse asséchée. L’eau initialement contenue dans les sédiments s’évapore sous l’effet du vent et de la chaleur. Les sédiments se déshydratent et se contractent alors, engendrant ce système de fentes de retrait qui s’organise en polygones jointifs.

Des fentes de dessiccation fossiles ont déjà été ponctuellement documentées à la surface de Mars. Mais celles découvertes ici sont clairement différentes du fait de trois « détails » particuliers :

  • Le motif polygonal est un motif en Y, formant des hexagones jointifs de type « tomette », avec des angles avoisinant 120° aux points de jonction des fentes ;
  • Les fentes de retrait sont ici remplies de minéraux sulfatés (sulfate de calcium et magnésium) ;
  • Ces motifs polygonaux s’observent de manière récurrente sur une épaisseur totale de 18 mètres de la colonne sédimentaire.

De nombreux cycles de mouillage-séchage

Selon divers travaux expérimentaux menés dans les laboratoires terrestres sur des bacs à boue, ce motif en Y des jonctions des fentes est caractéristique de cycles répétés de séchage-mouillage du sédiment. Au premier séchage, les fentes de retrait s’organisent en T, formant un motif de type « carreau » avec des angles d’environ 90° aux points de jonction. Au fur et à mesure des cycles expérimentaux mouillage-séchage, les fentes se « fatiguent », et montrent des angles typiquement en Y à 120° au bout du 10e cycle.

Les sulfates sont des roches sédimentaires chimiques dites évaporitiques, c’est-à-dire résultant de la précipitation de saumures associée à l’évaporation d’eau saline. Leur présence au sein des fentes de retrait conforte l’interprétation de celles-ci en termes de fentes de dessiccation. Les nodules qui portent les sulfates sont très irréguliers en morphologie et en composition chimique, ce qui suggère également plusieurs phases de précipitation (séchage) – dissolution (mouillage) partielle des nodules.

Le fait que l’on retrouve à plusieurs reprises ces motifs polygonaux sur une épaisseur de 18 mètres d’empilement vertical des strates sédimentaires indique que cet ancien environnement de dépôt, sujet à des cycles climatiques certainement saisonniers de mouillage-séchage, s’est maintenu sur une période de plusieurs centaines de milliers d’années.

Le sens ultime de la découverte

Ces cycles climatiques saisonniers de mouillage-séchage des sédiments ont potentiellement permis aux molécules simples contenues dans ces mêmes sédiments d’interagir à différentes concentrations dans un milieu salin, et ce de manière répétée et durable.

Ce potentiel de polymérisation des molécules simples au sein des sédiments montrant les structures polygonales prend un sens particulier sachant que celles-ci contiennent d’une part des minéraux argileux de la famille des smectites et d’autre part une quantité significative de matière organique. Les smectites sont des argiles dites « gonflantes » pour lesquelles il a été montré expérimentalement qu’elles ont la faculté d’adsorber et de concentrer les nucléotides entre leurs feuillets constitutifs. L’instrument SAM (Sample at Mars) a par ailleurs révélé la présence au sein de ces mêmes strates de composés organiques simples tels que des chlorobenzènes, des toluènes ou encore différents alcanes. Ces composés sont probablement d’origine météoritique, et leur quantité résiduelle peut atteindre environ 500 g. par m3 de sédiments. Ces molécules ont pu dès lors servir comme certaines des « briques de base » de molécules plus complexes telles que l’ARN.

En résumé, nous déduisons de nos observations, de nos mesures sur Mars, et des différents concepts et expériences terrestres, que le bassin évaporitique de Gale a constitué un environnement très favorable et durable au développement de ce processus de polymérisation des molécules organiques simples en molécules plus complexes nécessaires à l’émergence de la vie.

Nous savons enfin que les structures ici étudiées se situent dans une unité géologique de transition verticale depuis une formation plus ancienne riche en argiles vers une formation plus récente riche en sulfates, et que cette même transition a été détectée par voie orbitale en de nombreux cratères et plaines de Mars.

En conséquence, il apparaît désormais que la probabilité que des précurseurs moléculaires biotiques aient pu se former et être fossilisés à la surface de Mars il y a environ 3,7 milliards d’années au cours de l’Hespérien n’est plus négligeable.

Vers un retour des échantillons martiens ?

Le paradigme actuel pour la vie terrestre est celui d’une émergence dans l’Hadéen, période de temps initiale comprise entre la formation de la Terre il y a environ 4,6 milliards d’années (Ga) par l’accrétion des météorites primitives et environ 4,0 – 3,8 Ga. Mais le plus vieux et seul témoin d’un possible processus biologique hadéen est un graphite (carbone) inclus dans un minéral de zircon daté à 4,1 Ga, ou encore un schiste noir métamorphisé, daté à 3,8 – 3,7 Ga. De plus, l’Hadéen ne comporte actuellement qu’une infime proportion de représentants rocheux à la surface de la Terre en raison de la tectonique des plaques, et en tous cas aucune roche sédimentaire intacte, non métamorphisée. Ceci rend cette quête sous nos pieds d’une vie terrestre primitive a priori vaine.

Contrairement à la surface de la Terre, celle de la planète Mars n’est pas renouvelée, ni transformée par la tectonique des plaques. La surface de Mars a ainsi préservé quasi intactes des roches très anciennes, incluant celles formées dans un environnement et un climat propices à la construction spontanée de précurseurs moléculaires biotiques. En conséquence, autant il semble très peu probable que la vie ait pu évoluer sur Mars aussi fertilement que sur Terre – à ces environnements favorables à l’émergence de la vie à l’Hespérien ont fait suite des environnements arides et froids de l’Amazonien), autant il apparaît désormais possible et opportun d’y explorer l’origine de la vie, et d’y rechercher des composés biotiques précurseurs par le biais de retours d’échantillons prélevés dans le futur par des robots ou des astronautes sur des sites tels que ceux étudiés ici.

Notre découverte ouvre de nouvelles perspectives de recherche sur l’origine de la vie, y compris (surtout) sur d’autres planètes que la nôtre. Elle est à même également de faire reconsidérer les objectifs premiers des missions d’exploration de la planète Mars et celles en particulier du retour d’échantillons.The Conversation

Auteur : Gilles Dromart, Professeur de géologie, École Normale Supérieure de Lyon – 9 août 2023.

Cet article est republié à partir de The Conversation sous licence Creative Commons.

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The conversation