SSéismes en laboratoire : de la géophysique à la physique Le frottement solide est le mécanisme clé de la dynamique des failles sismiques. La faille est maintenue bloquée grâce aux forces de frottement s’appliquant entre ses constituants. Elle entre en glissement quand les contraintes appliquées deviennent trop élevées, engendrant un séisme.La physique du frottement est depuis longtemps étudiée (Léonard de Vinci fut le premier il y a 500 ans). En effet, le frottement est omniprésent sur Terre. Nous utilisons les frottements pour marcher, faire du vélo, grimper une falaise, il provoque l’usure des pièces mécaniques, produit du bruit… Le rôle des physiciens est de comprendre comment agit le frottement de manière universelle, aussi bien pour les pièces mécaniques que pour les failles sismiques.Elsa Bayart, chargée de recherche CNRS à l’ENS Lyon, vous montrera qu’en réalisant des expériences de laboratoire, nous pouvons faire le lien entre les objets géologiques complexes que sont les failles et une simple interface frictionnelle entre deux solides. Nous cherchons à extraire les ingrédients minimaux nécessaires à la compréhension de la dynamique d’une faille. Nous verrons qu’il est possible de comprendre et modéliser des observations sismologiques à partir de systèmes modèles de laboratoires.En partenariat avec l’Université Ouverte (Lyon 1).>> Plus d’informations :BM Part Dieu
LLes Métiers de la MOM Exposition prolongée du 2 janvier au 31 mars 2023.La MOM, Maison de l’Orient et de la Méditerranée, rassemble de nombreux métiers dans les domaines de l’archéologie et des Sciences de l’Antiquité, faisant appel à des disciplines à la fois diverses et complémentaires, peu connues du grand public.« Les Métiers de la MOM » est une exposition destinée à faire connaître les activités de la MOM, mais surtout à mettre en lumière une sélection des différents métiers qui y sont exercés, ainsi que les compétences pluridisciplinaires qui concourent à ces activités.L’exposition propose une série de panneaux, où l’anecdote et les illustrations rencontrent le discours scientifique, permettant un éclairage nouveau sur les acteurs de la recherche, et mêlant spécialités disciplinaires et métiers d’appui à la recherche.L’exposition « Les Métiers de la MOM » est un projet développé par l’axe stratégique « Savoirs en société » piloté par Claire Giguet (Archéorient) et Alexandre Rabot (HiSoMA), en collaboration avec le pôle communication et médiation scientifique de la MOM, et les membres de la fédération.> Pour en savoir plus : MOM©Jebulon, CC0, via Wikimedia Commons
GGéologue : la passion du sol, la variété des métiers Qui n’a jamais ramassé de cailloux en s’interrogeant sur leur matière, leur formation, leur histoire ? Derrière une discipline qui peut paraître poussiéreuse avec ses fossiles, la géologie révèle des champs de connaissance très divers. De la découverte de nos origines lointaines à la découverte d’autres vies ailleurs en passant par la préservation de nos sols et sous-sols, le terrain de recherche et les objectifs sont vastes… Portraits de chercheurs, professeurs et scientifiques qui ont gardé en tête, leurs questions d’enfant !A la conquête de Mars !Un amas de cratères sur MarsCathy Quantin-Nataf. Passionnée par les montagnes, la petite fille ramassait des cailloux avec intérêt sans même savoir qu’un jour, ce sont les roches de Mars qu’elle découvrirait. Cette enseignante chercheuse, planétologue de 43 ans s’intéresse à la composition des roches sur Mars pour savoir si la vie a pu émerger… Et si oui : où et quand ? « il n’y a pas de végétation sur mars donc la géologie se lit facilement ». Ainsi Cathy a supervisé la mission du choix du site d’atterrissage du Rover (robot -laboratoire) sur Mars. Depuis janvier 2019, l’exploration des roches et la détection des mesures se fait à distance ; aujourd’hui elle fait partie de l’équipe qui analyse les données et les publie dans des revues scientifiques. La terre de Mars abonde de traces d’écoulement d’eau, un environnement qui a sans doute été favorable à l’apparition de la vie. La prochaine mission dite 20-20 menée par une équipe californienne est de ramener des échantillons de Mars sur Terre ! Cathy reste en contact avec les équipes de cette mission quotidiennement.Quand elle n’encadre pas ses élèves à l’Université, elle est connectée en permanence pour donner ou suivre des conférences. « Peu encouragée par mes professeurs à l’école malgré mes très bons résultats, je ne m’imaginais pas être chercheur. Je n’étais pas non plus férue de science-fiction. C’est à l’Université que l’horizon s’est ouvert. J’ai un master de géophysique puis j’ai poursuivi en doctorat, mon moteur est la connaissance et la science, c’est fascinant d’être exploratrice. C’est comme si j’avais la mission de Christophe Colomb ! ». A la question de se sentir utile, elle répond qu’elle avait hésité avec la médecine car passionnée par les sciences du vivant globalement. En temps d’épidémie de Covid, elle regretterait presque. Ce sont les questions fondamentales qui continuent d’émerveiller Cathy : sommes-nous seuls dans l’univers ? N’y aurait-il pas d’autres combinaisons de molécules dans les matières carbonées pour faire de la vie ?Pour en savoir plus :e-planets – LGL-TPE A la recherche des tous premiers animaux !Jean Vannier, paléontologue, son objectif depuis l’enfance : connaître l’origine du monde animal. A 62 ans, la question passionne toujours le chercheur qui fouille les sols datant d’un demi-milliard d’années, période du Cambrien. Cette période est marquée par la découverte des premiers fossiles animaux, des organismes marins. D’abord fixes, ces ancêtres de crustacés appelés ostracodes, se seraient mis à se déplacer. « Les restes fossiles, c’est en Chine, en Russie, au Canada que l’on peut le mieux les saisir » assure Jean. D’abord parti au Japon après son doctorat, il a sillonné le monde à la recherche de gisements et pour établir des collaborations internationales. Les apports de chacun et de son équipe ainsi que les technologies redéfinissent le métier né au 19ème siècle où le chercheur œuvrait seul. Aussi lorsqu’un fossile est découvert aujourd’hui, on peut explorer l’intérieur à l’aide de la microtomographie (technique d’imagerie 3D) sans ouvrir ou détériorer l’objet, se réjouit Jean.La peluche (grandeur nature) représente le plus gros prédateur du Cambrien : l’anomalocaris (500 millions d’années).La double formation géologie/biologie lui profite : comprendre comment les fossiles ont été conservés et quels sont les minéraux et sédiments qui ont permis de les conserver restent les objets de questionnement du scientifique et pour cela, il se rapproche de la biologie. Pour tester ses hypothèses sur l’origine de la mobilité animale, il doit pourvoir utiliser le génome des espèces actuelles et établir des déductions à propos de l’ADN sur des possibles liens de parenté entre les espèces. Finalement pour sa thèse, Jean n’aura pas hésité très longtemps entre la tectonique des plaques et les ostracodes, « c’est comme la généalogie, c’est prenant, on reconstitue notre histoire, notre origine ». Et des ostracodes, il y en a même au Parc de la Tête d’Or à Lyon !Pour en savoir plus :Jean Vannier, paléobiologiste – Futura Planète De la recherche appliquée !Étienne Cossart, ce n’est pas tant le sous-sol que son interprétation paysagère qui est à l’origine de la passion de Étienne Cossart, 41 ans.Géomorphologue, le chercheur travaille sur l’érosion, il fait rimer ses 2 domaines de cœur : la géographie et la géologie. Ne pensant d’abord pas se diriger dans l’enseignement supérieur et la recherche, Etienne Cossard opte pour la poursuite d’études longues avec une thèse sur l’érosion comme enregistrement des variations glaciaires sur le secteur de Briançon (Alpes du sud), soit : comment la déglaciation a un signal érosif particulier. L’amour de la montagne l’a conduit à s’intéresser à ces questions et à toujours les creuser, comme par exemple, l’origine anthropique (conséquence de la présence humaine) de l’érosion dans les pratiques des viticulteurs et agriculteurs. « Il faut sortir du schéma de causalité binaire, du type : dès qu’il y a des agriculteurs, il y a défrichement, c’est plus complexe que cela ». Préserver la ressource du sol est un défi déterminant et insuffisamment médiatisé d’après lui.Etienne Cossart étudie dans quelle mesure les signaux érosifs enregistrent les changements climatiques (Alpes, Islande) et les effets de pratiques anthropiques (terroirs viticoles, notamment).Étienne a été encouragé : sa directrice de thèse tout d’abord puis les rencontres qui jalonnent son parcours, constituent un cercle vertueux pour atteindre ce niveau. Aujourd’hui c’est lui qui forme les étudiants. Professeur des Universités, il encadre leur travail et leur impulse des objectifs. La recherche fondamentale doit être valorisée, elle est utile pour la société et ses enjeux contemporains à savoir : le problème de gestion des ressources des sols, la sensibilisation au réchauffement climatique… De la recherche fondamentale oui, mais avec des retombées sociales. Les étudiants apprennent à se forger une vision dépassionnée. Avec ses trois casquettes, Étienne jongle entre l’enseignement, la recherche et la gestion de la recherche ; cela lui convient bien, il est très attaché à faire progresser sa discipline… La formation et la diffusion du savoir lui tiennent à cœur.Pour en savoir plus :Étienne Cossart, site Géo confluences Les mystères du temps profondGuillaume Suan, enseignant-chercheur en géologie, est spécialisé dans les liens entre changements environnementaux et perturbations géochimiques globales dans les temps anciens.Autre chercheur en géologie : Guillaume Suan
LLa Terre, un puzzle géant? La surface de la Terre, tel un puzzle, est morcelée en plaques tectoniques le plus souvent très grandes, mais parfois bien plus petites, comme la plaque ibérique. En se penchant sur les raisons de cette différence de taille, les scientifiques nous ont permis d’en apprendre plus sur l’histoire de la Terre et de ses continents. Les détails dans cette nouvelle vidéo de «Zeste de science».Visionnez l’épisode!Cet épisode est également disponible en LSF. Cet épisode a été réalisé en collaboration avec Claire Mallard du Earthbyte Group (University of Sydney) et Nicolas Coltice du Laboratoire de Géologie de l’Ecole Normale Supérieure (CNRS / ENS Paris) en lien avec leurs travaux de recherche réalisés lors de leur affectation au Laboratoire de Géologie de Lyon – Terre Planète Environnement (LGL-TPE – CNRS / Université Claude Bernard Lyon 1 / ENS Lyon). Une actualité scientifique a été diffusée à l’occasion de la publication et la couverture dans Nature. Un article dans CNRS le Journal est également disponible.