Pop’Sciences répond à tous ceux qui ont soif de savoirs, de rencontres, d’expériences en lien avec les sciences.

EN SAVOIR PLUS

De quelle IA avons-nous besoin ? | Pop’Sciences Mag #15

DDe quelle IA avons-nous besoin ? | Pop’Sciences Mag #15

Ce qu’on appelle l’IA, est-ce vraiment de l’intelligence ? Jusqu’où ses capacités peuvent-elles la mener ? Qu’a-t-elle changé dans notre façon de penser, décider, agir, créer ? Que faire, au niveau individuel comme collectif, pour garder la maîtrise ?

Découvrez les réponses de Mathieu Guillermin, philosophe des sciences à l’Institut catholique de Lyon et Aurélien Garivier, mathématicien à l’École normale supérieure de Lyon.

Une vidéo réalisée pour le Pop’Sciences Mag #15 « En quête de l’intelligence », paru en juillet 2025.

 

© Pop’Sciences – Visée.A

 

Pour aller plus loin, découvrez les articles du Pop’Sciences Mag #15 « En quête de l’intelligence » :

 

Remplaceriez-vous votre petit(e) ami(e) par une IA ?

RRemplaceriez-vous votre petit(e) ami(e) par une IA ?

Pourriez-vous tomber amoureux d’une intelligence artificielle ? Plus important encore, remplaceriez-vous votre petit ami ou amie par une IA ?

Cela peut ressembler à de la science-fiction, mais c’est déjà une réalité pour beaucoup. Des applications de compagnons virtuels comme Replika, Character.AI, ou même des robots émotionnellement réactifs comme Ropet sont commercialisés en tant que confidents, amis, voire compagnons. Ces nouvelles technologies s’avèrent très éloignées des chatbots maladroits ou des assistants vocaux impersonnels imaginés par les écrivains de science-fiction du 20ème siècle. Elles sont personnalisables à volonté , se souviennent de vos préférences, répondent avec empathie, vous envoient des mots d’amour et – si vous choisissez de leur permettre de le faire – vous chuchotent même des mots doux dans la nuit via un chat ou un appel vocal.

Pour certains utilisateurs, ces relations virtuelles, ou digi-romance, ont pris tellement d’importance sur le plan émotionnel que les chercheurs se questionnent sur la possibilité qu’elles prennent le pas sur les fréquentations de la vie réelle. Nos recherches récentes explorent ce phénomène croissant et ce qu’il révèle sur la façon dont les consommateurs créent et parfois externalisent ces liens émotionnels profonds.

[…]

Auteurs : Alisa Minina Jeunemaître, professeure de marketing, emlyon business school,

Stefania Masè, professeure de marketing, Ipag Business School,

Jamie Richard Smith, professeur de marketing, FGV EAESP.

 

>> Lire l’article complet sur :

knowledge@emlyon

 

Club Pop’Sciences Mag : rendez-vous autour des Intelligences

CClub Pop’Sciences Mag : rendez-vous autour des Intelligences

 

Venez dialoguer avec l’équipe de rédaction du Pop’Sciences Mag, magazine de vulgarisation scientifique de l’Université de Lyon, ainsi qu’avec un chercheur et un journaliste qui ont participé à la réalisation de son numéro 15 « En quête de l’intelligence ».

Dans cette édition, à l’aide de travaux scientifiques variés (mathématiques, psychologie, philosophie, éthologie, biologie, neurosciences…), la rédaction propose d’explorer l’aventure de l’intelligence, à travers l’évolution de ce concept au cours de l’histoire, ses formes multiples dans le monde vivant et les défis qu’elle devra relever avec l’irruption de l’Intelligence Artificielle dans nos existences. Le lancement officiel du magazine, avec une soirée-débat, se déroulera le mardi 16 septembre, à 18h30, également à la Bibliothèque Municipale de la Part-Dieu.

 

Participants

Grégory Fléchet, journaliste scientifique.

Rémi Gervais, neurobiologiste et professeur émérite à l’Université Claude Bernard Lyon 1.

Samantha Dizier et Anne Guinot, rédactrices en chef du Pop’Sciences Mag.

 

Informations pratiques

Mardi 7 octobre 2025, 17h à 19h

Bibliothèque Municipale de la Part-Dieu (salle de la Découverte, niveau 4)

Entrée gratuite, sur inscription dès le 9 septembre, à partir du site web de la Bibliothèque Municipale de Lyon (rubrique les Rendez-vous, agenda culturel des bibliothèques).

 

inscription à partir du site de la Bibliothèque

 

Du son au soin : quand l’IA décompose le monde | Podcast « Qu’est-ce que tu cherches ? »

DDu son au soin : quand l’IA décompose le monde | Podcast « Qu’est-ce que tu cherches ? »

Qu’est-ce que tu cherches ? C’est le nom de la série de podcasts lancée par le CNRS. Au micro : des scientifiques racontent leurs quotidiens, expliquent leurs avancées, et vous font pénétrer dans les coulisses de la recherche. Prêts pour une immersion sonore inédite aux côtés de ces experts ?

Du son au soin : quand l’IA décompose le monde | Avec Jérémy Cohen (CNRS)

©CNRS

Que ce soit dans des algorithmes pour décortiquer la musique ou dans des équations pour lire les images médicales, les mathématiques sont partout et permettent d’extraire des informations cachées dans des données complexes. Dans cet épisode de « Qu’est-ce que tu cherches ? » Jérémy Cohen, mathématicien CNRS au Centre de recherche en acquisition et traitement de l’image pour la santé (CREATIS, CNRS | Université Claude-Bernard Lyon | INSA de Lyon | Inserm) vous plonge au cœur de l’invisible pour montrer l’impact des mathématiques dans notre quotidien.

>> Écoutez cet épisode sur la plateforme :

 Qu’est-ce que tu cherches ?

En quête de l’intelligence | Pop’Sciences Mag#15

EEn quête de l’intelligence | Pop’Sciences Mag#15

© Visée.A

Le Pop’Sciences Mag #15 En quête de l’intelligence vient de paraître. Dans ce 15e numéro, plongez à la découverte des capacités qui composent l’intelligence chez les humains, mais aussi chez les autres créatures du vivant (animal, végétal) et du non-vivant (artefacts, machines) ! Des enquêtes, des reportages-photos, des analyses, des interviews… pour éclairer ce grand sujet, qui nous concerne tous et toutes.

 

 

 

 

Édito

L’exploration du cerveau humain a récemment connu des développements considérables permettant, en particulier grâce aux sciences cognitives et aux neurosciences, une meilleure compréhension des mécanismes et des formes de l’intelligence. Ces travaux mettent en lumière la grande diversité de cette aptitude, dont l’éthologie a aussi démontré qu’elle était partagée par l’ensemble du règne animal.

Ce numéro nous fait voyager à travers les continents de l’intelligence : comment, au fil du temps, a-t-on tenté de la définir, ou au moins d’en saisir les grandes formes d’expression ? De quels types d’évaluation est-elle l’objet ? Quels mécanismes se cachent derrière l’une de ses expressions qu’est la décision ? Quel rôle jouent les émotions dans notre intelligence ? Comment les scientifiques s’attachent-ils à reconnaître différentes manières de penser pour mieux les accompagner ? Quelles similitudes et quelles différences entre les capacités cognitives de l’espère humaine et des animaux ? Quels sont les enjeux du développement des usages de l’intelligence artificielle dans de nombreux domaines d’activité ?

La diversité des approches proposées (mathématiques, psychologie, philosophie, éthologie, biologie, neurosciences…), notamment par les chercheurs des laboratoires et établissements de la ComUE Université de Lyon, nous aide à répondre à ces interrogations et à appréhender, de manière accessible, la complexité de ces phénomènes. Elle contribue à une conception ouverte de l’intelligence, sous ses différentes formes et dans ses dimensions individuelles et collectives.

Je vous souhaite une très bonne lecture de ce Pop’Sciences Mag !

Nathalie Dompnier
Présidente de la ComUE Université de Lyon

 

Le Pop’Sciences Mag #15 « En quête de l’intelligence » a été :

  • Réalisé grâce à la contribution de chercheurs issus des établissements et instituts suivants : Université Claude Bernard Lyon 1, Université Lumière Lyon 2, Université Jean Moulin Lyon 3, École normale supérieure de Lyon (ENS de Lyon), Université Jean Monnet Saint-Étienne, Université Clermont Auvergne, Université de Bourgogne, Université de Toulouse, Institut catholique de Lyon (UCLy), Centre national de la recherche scientifique (CNRS), Institut national de la santé et de la recherche médicale (Inserm), Institut national de recherche pour l’agriculture, l’alimentation et l’environnement (INRAE), Hôpital Femme Mère Enfant (Hospices civils de Lyon).
  • Développé avec le soutien de la Métropole de Lyon, de la Région Auvergne-Rhône-Alpes, du projet LYSiERES²– Sciences avec et pour la société et de la CASDEN.

 

> Pour découvrir les articles du magazine :

Pop’Sciences Mag#15

> Pour télécharger la version en pdf :

Diversité des formes d’intelligences : où en est la société ? / Soirée Pop’Sciences Mag

DDiversité des formes d’intelligences : où en est la société ? / Soirée Pop’Sciences Mag

Organisée à l’occasion du lancement du 15e numéro du magazine de l’Université de Lyon, le Pop’Sciences Mag « En quête de l’intelligence », cette rencontre se penchera sur le concept de neurodiversité et les travaux scientifiques qui permettent de mieux l’éclairer.

A la Bibliothèque municipale de la Part-Dieu (Lyon).

Le Mardi 16 septembre de 18h30 à 20h30

Entrée libre dans la limite des places disponibles

 

HPI, TDI, TSA, TDAH, troubles DYS… Autant de sigles, de plus en plus connus, faisant partie des troubles du neurodéveloppement (TDN) aux réalités encore largement ignorées. Reconnus comme des handicaps, les TND bénéficient cependant d’un nouveau regard, plus inclusif. Ainsi, le concept de neurodiversité a émergé dans la société, durant ces 20 dernières années, pour désigner la diversité dans les fonctionnements cognitifs des humains. Quelles situations concrètes ce concept révèle-t-il et quels enjeux lui sont attachés ?

La rencontre abordera les travaux scientifiques, issus des neurosciences et de la psychologie, qui aident à comprendre le fonctionnement des différents profils cognitifs. Elle fera aussi le point sur le chemin qui reste à parcourir pour que l’école et l’ensemble de la société accompagnent mieux les personnes neuroatypiques et créent les conditions favorables au développement de leurs capacités.

La rencontre-débat proposera un éclairage sur ces questions grâce aux regards croisés de :

______________________________________________________________________________________________________

>> PROGRAMME :

18h30 – Présentation du 15e numéro du Pop’Sciences Mag

18h45 – Rencontre – débat

19h45 – Discussion avec le public

Un exemplaire du Pop’Sciences Mag #15 vous sera remis dans le cadre de cette rencontre.

Vous avez envie d’en savoir plus sur la réalisation du magazine ? Prolonger la réflexion autour de ses thématiques ? Rejoignez-nous le mardi 7 octobre, à 17h, également à la Bibliothèque municipale de la Part-Dieu, pour un Club de Lecture autour du Pop’Sciences Mag « En quête de l’intelligence ».

________________________________________________________________________________________________________

Cet événement Pop’Sciences – Université de Lyon est organisé en collaboration avec la Bibliothèque municipale de la Part-Dieu.

Le Pop’Sciences Mag #15 « En quête de l’intelligence » a été :

  • Réalisé grâce à la contribution de chercheurs issus des établissements et instituts suivants : Université Claude Bernard Lyon 1, Université Lumière Lyon 2, Université Jean Moulin Lyon 3, École normale supérieure de Lyon (ENS de Lyon), Université Jean Monnet Saint-Étienne, Université Clermont Auvergne, Université de Bourgogne, Université de Toulouse, Institut catholique de Lyon (UCLy), Centre national de la recherche scientifique (CNRS), Institut national de la santé et de la recherche médicale (Inserm), Institut national de recherche pour l’agriculture, l’alimentation et l’environnement (INRAE), Hôpital Femme Mère Enfant (Hospices civils de Lyon).
  • Développé avec le soutien de la Métropole de Lyon, de la Région Auvergne-Rhône-Alpes, du projet LYSiERES²– Sciences avec et pour la société et de la CASDEN.

Westworld : des androïdes, une étrange vallée et des neurosciences | Cortex Mag

WWestworld : des androïdes, une étrange vallée et des neurosciences | Cortex Mag

©shutterstock

D’après le film Her (2013), dans lequel Joaquin Phoenix tient le premier rôle, il serait possible de tomber amoureux d’une intelligence artificielle désincarnée. Une proposition voisine est faite par Westworld, une série qui met en scène des androïdes conçus pour satisfaire tous les désirs humains. L’idée est-elle envisageable ? Quand des œuvres de science-fiction interrogent les neurosciences : épisode #2

À l’aéroport de Belfast, BellaBot et Holabot sont chargés de servir et de débarrasser les plateaux-repas. Ces deux droïdes se présentent sous la forme de chariots à plusieurs niveaux montés sur roulette. Ils sont également dotés d’une intelligence artificielle qui leur permet d’offrir un service rapide et efficace à leurs clients, un atout non négligeable pour des passagers toujours plus pressés. Cet exemple, parmi d’autres, reflète la place grandissante que prennent les robots dans notre monde moderne.

[…]

Un article rédigé par Postdoctorant à l’Institut des Sciences Cognitives Marc Jeannerod – ISC MJ (équipe DANC) avec l’expertise de Alessandro Farnè directeur de recherche Inserm, responsable de Neuro-I (CRNL)

>> Article à lire en intégralité sur :

CORTEX MAG

L’intelligence artificielle au secours du décodage et de l’analyse du génome

LL’intelligence artificielle au secours du décodage et de l’analyse du génome

La génomique est la branche de la biologie qui étudie l’ensemble du matériel génétique d’un organisme, codé dans son ADN. L’analyse et le décodage de ce génome permet aujourd’hui des avancées dans les domaines de la médecine, de la biologie, de l’écologie ou des biotechnologies. La recherche spécifique de séquences particulières dans cet immense « livre génétique » et l’interprétation de leur rôle dans l’histoire du vivant est maintenant facilité par l’usage d’algorithmes d’intelligence artificielle dont le développement est le sujet d’intenses recherches.

Explication de Laurent Jacob, chercheur en intelligence artificielle pour la génomique au Laboratoire de Biologie computationnelle, quantitative et synthétique en collaboration avec des membres du Laboratoire de Biométrie et biologie évolutive.

>> L’intégralité de ce billet est disponible sur le blog :

La conscience, un mystère à décoder

LLa conscience, un mystère à décoder

Qu’est-ce que la conscience ? Quand commence-t-elle ? Comment la mesurer ? L’IA en est-elle douée ? Le point sur un phénomène intime, universel mais mystérieux, que les neurosciences commencent tout juste à décrypter.

D’un point de vue subjectif, la conscience semble être une notion simple : c’est l’état dans lequel nous sommes lorsque nous sommes éveillés. Pourtant, sa nature scientifique reste difficile à cerner. Le principal problème réside dans sa mesurabilité : comment déterminer si un être, humain ou non, est conscient ? À Lyon, Jean-Rémy Hochmann, directeur de recherche CNRS à l’Institut des sciences cognitives Marc-Jeannerod, explore les origines développementales de capacités humaines uniques telles que le langage et la logique, en étudiant la cognition chez les nourrissons.

>> Lire l’article complet sur le site :

CNRS le journal

L’intelligence artificielle : nouvelle alliée pour sauver nos ressources en eau ? | #3 – Dossier Pop’Sciences : Les actualités de l’eau

LL’intelligence artificielle : nouvelle alliée pour sauver nos ressources en eau ? | #3 – Dossier Pop’Sciences : Les actualités de l’eau

L’intelligence artificielle (IA) est une alliée discrète mais essentielle dans notre quotidien. Bien que son rôle dans la robotique et la santé soit bien établi, son implication dans la gestion de l’eau l’est beaucoup moins. Pourtant, des réseaux de distribution d’eau aux satellites en passant par le suivi des polluants, l’IA révolutionne notre compréhension et notre capacité à préserver cette ressource. Quels progrès permet-elle ? Sommes-nous prêts à l’intégrer pleinement à notre gestion de l’eau ? Jusqu’où devons-nous lui faire confiance ? Plongeons ensemble au cœur du débat.

Un article rédigé par Sonagnon Donald Boko, Romain Dopierala et Louis Estienne, étudiants du master 2 IWS de Lyon et la classe de terminale BFI du lycée Jean Perrin (Lyon) de Mr Jonatan Christiansen (la liste des élèves est mentionnée en fin d’article) – Avril 2025.

L’eau est une ressource vitale, mais elle fait face à de nombreux défis liés au changement global, notamment l’urbanisation et le changement climatique, qui entraînent des épisodes de pollution, de sécheresse et d’inondation. Pour y répondre, l’intelligence artificielle (IA) propose des solutions innovantes et ouvre de nouvelles perspectives.

En analysant des données fournies ou collectées par des capteurs, l’IA traite l’information, résout des problèmes et détermine les actions les plus adaptées. Ses applications sont variées : l’IA prédictive permet d’anticiper des événements météorologiques ; l’IA embarquée, intégrée dans des objets connectés autonomes, facilite la surveillance des milieux aquatiques et de la biodiversité à distance ; enfin, l’IA générative, désormais bien connue avec des outils comme DALL·E ou ChatGPT, créée du contenu textuel ou audiovisuel.

L’intelligence artificielle suscite des perceptions diverses, influencées par les expériences personnelles et professionnelles de chacun. Si elle transforme déjà notre quotidien, quel est son impact concret sur la gestion de l’eau et de l’environnement ?

Observer et comprendre l’eau depuis le ciel

Grâce aux satellites comme Landsat ou Sentinel-2, il est désormais possible d’observer l’environnement à grande échelle avec une précision inédite en enregistrant diverses images essentielles, c’est la télédétection. Cependant, le traitement d’une telle quantité de données requiert des ressources considérables. C’est ici que l’IA intervient, par exemple, en filtrant les images dès leur acquisition (elle élimine celles où le couvert nuageux est trop important).

Pour le suivi des sédiments fluviaux, l’IA permet de détecter leurs différentes tailles, une tâche laborieuse et ponctuelle sur le terrain. Or, la taille des sédiments est un paramètre clé pour comprendre la dynamique fluviale. Lorsque l’apport naturel en sédiments – qu’il s’agisse de sable, d’argile ou de galets – diminue, le cours d’eau compense en érodant les berges et son lit. Cette érosion fragilise les rives et perturbe l’équilibre entre l’eau de la rivière et la nappe souterraine. Ce phénomène a des répercussions majeures, non seulement sur la préservation des écosystèmes aquatiques, mais aussi sur les usages humains, notamment l’approvisionnement en eau et l’hydro-électricité.

Granulométrie réalisée par Galet ©Styx4D

Ici, l’IA Galet développée par Styx4D permet d’établir la granulométrie d’un banc de galets avec un gradient de couleur (a – sur l’image ci-dessus) : rouge pour les plus grossiers, bleu pour les plus petits. En bas à droite (b – sur l’image ci-dessus), on retrouve un zoom sur le fonctionnement de l’IA, entraînée pour recomposer les galets partiellement visibles, pour avoir une plus juste mesure.

Autre exemple, en agriculture, l’IA analyse des cartes d’humidité des sols et de structure des sols – qui reflète la capacité à retenir l’eau – pour recommander aux agriculteurs le meilleur moment pour arroser et la bonne quantité d’eau à utiliser. Cela assure une meilleure croissance des cultures, tout en préservant les ressources en eau.

Lutter contre les fuites d’eau

En France, 20 % de l’eau potable transportée dans le réseau de distribution est perdue. Ce qui représente des millions de litres gaspillés chaque année et engendre un coût économique et environnemental considérable. Ce problème, souvent méconnu, nécessite des solutions efficaces pour limiter ces pertes. Grâce à l’IA intégrée aux capteurs connectés des canalisations, les fuites sont désormais détectées en temps réel avec une grande précision. Ces algorithmes permettent d’intervenir rapidement avant qu’elles ne s’aggravent, réduisant ainsi les coûts de maintenance et anticipant même certaines défaillances avant qu’elles ne surviennent.

Prédire et prévenir les pollutions aquatiques

L’IA joue également un rôle clé dans la surveillance des réseaux d’eaux usées, en aidant à détecter les fuites qui peuvent être sources de pollution. Par exemple, des caméras connectées à des systèmes d’IA sont capables d’analyser l’état des canalisations et d’identifier d’éventuelles défaillances, permettant ainsi d’intervenir avant qu’une fuite ne se produise. L’entreprise suisse Pallon développe notamment des technologies innovantes dans ce domaine.

Évaluation de l’état d’une canalisation d’eau usée ©e.g. Pallon Ltd., Zurich, Switzerland.

Plus largement, la qualité de l’eau est un élément fondamental des écosystèmes aquatiques, et sa pollution constitue une menace majeure pour l’environnement et, par extension, pour la santé humaine. L’IA est essentielle dans l’analyse prédictive des événements futurs et la modélisation de scénarios. Grâce à ses capacités de calcul avancées, elle permet d’identifier le scénario le plus pertinent en fonction des critères définis.

En croisant les données des capteurs de qualité de l’eau et des images satellites, l’IA identifie l’origine des pollutions (industrielles, agricoles ou accidentelles). Elle permet également de suivre et modéliser la dispersion des polluants, afin d’anticiper leur évolution et d’alerter les autorités avant que la situation ne devienne critique.

De même, le réchauffement des cours d’eau met en péril la biodiversité aquatique et exacerbe les effets des pollutions organiques (engrais, rejets des stations d’épuration…). De nombreux organismes, comme les poissons, sont extrêmement sensibles aux variations de température. Là encore, l’IA joue un rôle clé en améliorant la modélisation de la température des cours d’eau selon différents scénarios. Ce qui aide à la mise en place de mesures de protection, telles que la revégétalisation des berges pour limiter le réchauffement de l’eau.

Générer pour mieux gérer

Après avoir exploré l’impact de l’IA embarquée et prédictive sur les sciences de l’eau, penchons-nous à présent sur l’IA générative à travers deux exemples concrets. Pour faire évoluer Galet, vu précédemment, l’amélioration des modèles d’IA a nécessité un entraînement supervisé approfondi. Les images réelles et annotées disponibles ne suffisaient pas : elles étaient trop peu nombreuses, manquaient de diversité et ne permettaient pas une bonne compréhension des surfaces partiellement visibles. Cette limitation a conduit à la décision de générer des images encore plus réalistes que celles utilisées initialement. Grâce à l’utilisation de Stable Diffusion, des images photoréalistes ont été créées, avec des dimensions des galets connues, permettant ainsi d’entraîner le nouveau modèle de manière optimale. Les jeux de données générés par Styx4D sont présentés ci-dessous.

Données d’entraînement générées (à droite) par Stable Diffusion. Les masques colorés (à gauche) sont les contraintes que l’image générée a dû suivre, permettant ainsi de constituer le jeu d’entrainement ©Styx4D.

Un autre domaine où l’IA générative trouve des applications intéressantes est l’aide à la décision. Un exemple concret de cette application est celui des étudiants du Master Integrated Watershed Sciences de H2O’Lyon, qui ont utilisé Fooocus AI pour générer des images à partir d’une image de bonne qualité. L’IA, lorsqu’elle reçoit un « prompt » — instructions données à l’IA pour générer du contenu. — modifie l’image en fonction de ces instructions.

L’implémentation des solutions fondées sur la nature nécessite souvent des supports visuels pour faciliter la communication et la projection de ces aménagements entre les différents intervenants — urbanistes, gestionnaires des eaux pluviales ou citoyens. Par exemple, pour la place Bellecour, les suggestions, étaient l’intégration d’arbres en pot ou en pleine terre, de pelouses, mais aussi l’optimisation de la circulation piétonne au sein de structures végétales (jardins à la française) et l’intégration d’espaces polyvalents tels que des aires de loisirs ou des terrains de sport.

Images générées de la place Bellecour à Lyon selon différents aménagements. ©H2O’Lyon

Ces visuels jouent également un rôle essentiel dans la sensibilisation des citoyens et des responsables politiques aux effets du changement climatique et à son impact sur des espaces urbains emblématiques. Enfin, deux scénarios de catastrophes naturelles ont été générés : une simulation de sécheresse sur le lac du parc de la Tête d’Or et une autre d’inondation dans le quartier de l’Hôtel-Dieu.

Génération d’un scénario de sécheresse sur la lac de la Tête d’Or, Lyon. ©H2O’Lyon

Génération d’un scénario d’inondation à l’Hôtel-Dieu, Lyon. ©H2O’Lyon

Vers une gestion intelligente et responsable de l’eau

L’intelligence artificielle présente un fort potentiel, mais soulève également des défis majeurs, qui ne sont pas uniquement technologiques, mais aussi sociétaux et environnementaux. L’IA, fondée sur des algorithmes, hérite des biais des données utilisées pour son apprentissage. Si ces données sont incomplètes ou biaisées, les résultats peuvent être faussés. Un autre défi majeur est l’effet « boîte noire » : certains modèles d’IA manquent de transparence, rendant leurs décisions difficiles à expliquer, ce qui freine leur adoption en toute confiance. Ces limites alimentent des préoccupations sociétales et éthiques, notamment en matière de transparence et de confiance dans ces technologies.

À cela s’ajoute un enjeu environnemental, particulièrement pertinent dans le domaine des sciences de l’eau : par exemple, l’entraînement de ChatGPT-3 a consommé 1 287 MWh d’électricité, générant 552 tonnes de CO₂, soit l’équivalent de plus de 300 allers-retours Paris-New York !

Malgré ces défis, l’IA peut être une alliée stratégique, à condition d’être encadrée par des principes solides. Elle ne doit pas remplacer l’intelligence humaine, mais la compléter. Sa gouvernance et son développement nécessitent une supervision rigoureuse et des outils de contrôle adaptés. Pour cela, la communauté scientifique a identifié cinq piliers fondamentaux : la justice, pour garantir une représentation équitable des minorités ; l’explicabilité, afin de rendre ses décisions compréhensibles ; la robustesse, pour éviter erreurs et dérives ; la transparence, afin d’assurer un usage responsable ; et la protection des données, pour préserver leur confidentialité.

Quoi qu’il en soit, les sciences de l’eau n’ont pas fini d’évoluer !


Pour aller plus loin


Ont participé au travail d’écriture de cet article, en collaboration avec Sonagnon Donald Boko, Romain Dopierala et Louis Estienne, étudiants du master 2 IWS (par ordre alphabétique) : Al Barazi Omar, Ayadi Aya, Bolitho-Cummins Frédérick, Deglon Thomas, Desire-Piombo Pia, Hainaut Niagara , Mezrar Ilyan, Nedelec-Spencer Gaëlle Anne, Keissy Léna, Petit Melina and Thiery Yaelle.