CClub Pop’Sciences Mag : rendez-vous autour des Intelligences Venez dialoguer avec l’équipe de rédaction du Pop’Sciences Mag, magazine de vulgarisation scientifique de l’Université de Lyon, ainsi qu’avec un chercheur et un journaliste qui ont participé à la réalisation de son numéro 15 « En quête de l’intelligence ».Dans cette édition, à l’aide de travaux scientifiques variés (mathématiques, psychologie, philosophie, éthologie, biologie, neurosciences…), la rédaction propose d’explorer l’aventure de l’intelligence, à travers l’évolution de ce concept au cours de l’histoire, ses formes multiples dans le monde vivant et les défis qu’elle devra relever avec l’irruption de l’Intelligence Artificielle dans nos existences. Le lancement officiel du magazine, avec une soirée-débat, se déroulera le mardi 16 septembre, à 18h30, également à la Bibliothèque Municipale de la Part-Dieu. Participants– Grégory Fléchet, journaliste scientifique.– Rémi Gervais, neurobiologiste et professeur émérite à l’Université Claude Bernard Lyon 1.– Samantha Dizier et Anne Guinot, rédactrices en chef du Pop’Sciences Mag. Informations pratiquesMardi 7 octobre 2025, 17h à 19hBibliothèque Municipale de la Part-Dieu (salle de la Découverte, niveau 4)Entrée gratuite, sur inscription dès le 9 septembre, à partir du site web de la Bibliothèque Municipale de Lyon (rubrique les Rendez-vous, agenda culturel des bibliothèques). inscription à partir du site de la Bibliothèque
DDu son au soin : quand l’IA décompose le monde | Podcast « Qu’est-ce que tu cherches ? » Qu’est-ce que tu cherches ? C’est le nom de la série de podcasts lancée par le CNRS. Au micro : des scientifiques racontent leurs quotidiens, expliquent leurs avancées, et vous font pénétrer dans les coulisses de la recherche. Prêts pour une immersion sonore inédite aux côtés de ces experts ?Du son au soin : quand l’IA décompose le monde | Avec Jérémy Cohen (CNRS)©CNRSQue ce soit dans des algorithmes pour décortiquer la musique ou dans des équations pour lire les images médicales, les mathématiques sont partout et permettent d’extraire des informations cachées dans des données complexes. Dans cet épisode de « Qu’est-ce que tu cherches ? » Jérémy Cohen, mathématicien CNRS au Centre de recherche en acquisition et traitement de l’image pour la santé (CREATIS, CNRS | Université Claude-Bernard Lyon | INSA de Lyon | Inserm) vous plonge au cœur de l’invisible pour montrer l’impact des mathématiques dans notre quotidien.>> Écoutez cet épisode sur la plateforme : Qu’est-ce que tu cherches ?
EEn quête de l’intelligence | Pop’Sciences Mag#15 © Visée.ALe Pop’Sciences Mag #15 En quête de l’intelligence vient de paraître. Dans ce 15e numéro, plongez à la découverte des capacités qui composent l’intelligence chez les humains, mais aussi chez les autres créatures du vivant (animal, végétal) et du non-vivant (artefacts, machines) ! Des enquêtes, des reportages-photos, des analyses, des interviews… pour éclairer ce grand sujet, qui nous concerne tous et toutes. ÉditoL’exploration du cerveau humain a récemment connu des développements considérables permettant, en particulier grâce aux sciences cognitives et aux neurosciences, une meilleure compréhension des mécanismes et des formes de l’intelligence. Ces travaux mettent en lumière la grande diversité de cette aptitude, dont l’éthologie a aussi démontré qu’elle était partagée par l’ensemble du règne animal.Ce numéro nous fait voyager à travers les continents de l’intelligence : comment, au fil du temps, a-t-on tenté de la définir, ou au moins d’en saisir les grandes formes d’expression ? De quels types d’évaluation est-elle l’objet ? Quels mécanismes se cachent derrière l’une de ses expressions qu’est la décision ? Quel rôle jouent les émotions dans notre intelligence ? Comment les scientifiques s’attachent-ils à reconnaître différentes manières de penser pour mieux les accompagner ? Quelles similitudes et quelles différences entre les capacités cognitives de l’espère humaine et des animaux ? Quels sont les enjeux du développement des usages de l’intelligence artificielle dans de nombreux domaines d’activité ?La diversité des approches proposées (mathématiques, psychologie, philosophie, éthologie, biologie, neurosciences…), notamment par les chercheurs des laboratoires et établissements de la ComUE Université de Lyon, nous aide à répondre à ces interrogations et à appréhender, de manière accessible, la complexité de ces phénomènes. Elle contribue à une conception ouverte de l’intelligence, sous ses différentes formes et dans ses dimensions individuelles et collectives.Je vous souhaite une très bonne lecture de ce Pop’Sciences Mag !Nathalie DompnierPrésidente de la ComUE Université de Lyon Le Pop’Sciences Mag #15 « En quête de l’intelligence » a été :Réalisé grâce à la contribution de chercheurs issus des établissements et instituts suivants : Université Claude Bernard Lyon 1, Université Lumière Lyon 2, Université Jean Moulin Lyon 3, École normale supérieure de Lyon (ENS de Lyon), Université Jean Monnet Saint-Étienne, Université Clermont Auvergne, Université de Bourgogne, Université de Toulouse, Institut catholique de Lyon (UCLy), Centre national de la recherche scientifique (CNRS), Institut national de la santé et de la recherche médicale (Inserm), Institut national de recherche pour l’agriculture, l’alimentation et l’environnement (INRAE), Hôpital Femme Mère Enfant (Hospices civils de Lyon).Développé avec le soutien de la Métropole de Lyon, de la Région Auvergne-Rhône-Alpes, du projet LYSiERES²– Sciences avec et pour la société et de la CASDEN. > Pour découvrir les articles du magazine :Pop’Sciences Mag#15> Pour télécharger la version en pdf :
DDiversité des formes d’intelligences : où en est la société ? / Soirée Pop’Sciences Mag Organisée à l’occasion du lancement du 15e numéro du magazine de l’Université de Lyon, le Pop’Sciences Mag « En quête de l’intelligence », cette rencontre se penchera sur le concept de neurodiversité et les travaux scientifiques qui permettent de mieux l’éclairer.A la Bibliothèque municipale de la Part-Dieu (Lyon).Le Mardi 16 septembre de 18h30 à 20h30Entrée libre dans la limite des places disponibles HPI, TDI, TSA, TDAH, troubles DYS… Autant de sigles, de plus en plus connus, faisant partie des troubles du neurodéveloppement (TDN) aux réalités encore largement ignorées. Reconnus comme des handicaps, les TND bénéficient cependant d’un nouveau regard, plus inclusif. Ainsi, le concept de neurodiversité a émergé dans la société, durant ces 20 dernières années, pour désigner la diversité dans les fonctionnements cognitifs des humains. Quelles situations concrètes ce concept révèle-t-il et quels enjeux lui sont attachés ?La rencontre abordera les travaux scientifiques, issus des neurosciences et de la psychologie, qui aident à comprendre le fonctionnement des différents profils cognitifs. Elle fera aussi le point sur le chemin qui reste à parcourir pour que l’école et l’ensemble de la société accompagnent mieux les personnes neuroatypiques et créent les conditions favorables au développement de leurs capacités.La rencontre-débat proposera un éclairage sur ces questions grâce aux regards croisés de : Laure Pisella, chercheuse au Centre de recherche en neurosciences de Lyon Anne-Lyse Demarchi, psychologue clinicienne et enseignante à l’Université Lumière Lyon 2 Nicole Philibert, Présidente de l’association AtoutDys______________________________________________________________________________________________________>> PROGRAMME :18h30 – Présentation du 15e numéro du Pop’Sciences Mag18h45 – Rencontre – débat19h45 – Discussion avec le publicUn exemplaire du Pop’Sciences Mag #15 vous sera remis dans le cadre de cette rencontre.Vous avez envie d’en savoir plus sur la réalisation du magazine ? Prolonger la réflexion autour de ses thématiques ? Rejoignez-nous le mardi 7 octobre, à 17h, également à la Bibliothèque municipale de la Part-Dieu, pour un Club de Lecture autour du Pop’Sciences Mag « En quête de l’intelligence ».________________________________________________________________________________________________________Cet événement Pop’Sciences – Université de Lyon est organisé en collaboration avec la Bibliothèque municipale de la Part-Dieu.Le Pop’Sciences Mag #15 « En quête de l’intelligence » a été :Réalisé grâce à la contribution de chercheurs issus des établissements et instituts suivants : Université Claude Bernard Lyon 1, Université Lumière Lyon 2, Université Jean Moulin Lyon 3, École normale supérieure de Lyon (ENS de Lyon), Université Jean Monnet Saint-Étienne, Université Clermont Auvergne, Université de Bourgogne, Université de Toulouse, Institut catholique de Lyon (UCLy), Centre national de la recherche scientifique (CNRS), Institut national de la santé et de la recherche médicale (Inserm), Institut national de recherche pour l’agriculture, l’alimentation et l’environnement (INRAE), Hôpital Femme Mère Enfant (Hospices civils de Lyon).Développé avec le soutien de la Métropole de Lyon, de la Région Auvergne-Rhône-Alpes, du projet LYSiERES²– Sciences avec et pour la société et de la CASDEN.
WWestworld : des androïdes, une étrange vallée et des neurosciences | Cortex Mag ©shutterstockD’après le film Her (2013), dans lequel Joaquin Phoenix tient le premier rôle, il serait possible de tomber amoureux d’une intelligence artificielle désincarnée. Une proposition voisine est faite par Westworld, une série qui met en scène des androïdes conçus pour satisfaire tous les désirs humains. L’idée est-elle envisageable ? Quand des œuvres de science-fiction interrogent les neurosciences : épisode #2À l’aéroport de Belfast, BellaBot et Holabot sont chargés de servir et de débarrasser les plateaux-repas. Ces deux droïdes se présentent sous la forme de chariots à plusieurs niveaux montés sur roulette. Ils sont également dotés d’une intelligence artificielle qui leur permet d’offrir un service rapide et efficace à leurs clients, un atout non négligeable pour des passagers toujours plus pressés. Cet exemple, parmi d’autres, reflète la place grandissante que prennent les robots dans notre monde moderne.[…]Un article rédigé par Quentin Moreau Postdoctorant à l’Institut des Sciences Cognitives Marc Jeannerod – ISC MJ (équipe DANC) avec l’expertise de Alessandro Farnè directeur de recherche Inserm, responsable de Neuro-I (CRNL)>> Article à lire en intégralité sur :CORTEX MAG
LL’intelligence artificielle au secours du décodage et de l’analyse du génome La génomique est la branche de la biologie qui étudie l’ensemble du matériel génétique d’un organisme, codé dans son ADN. L’analyse et le décodage de ce génome permet aujourd’hui des avancées dans les domaines de la médecine, de la biologie, de l’écologie ou des biotechnologies. La recherche spécifique de séquences particulières dans cet immense « livre génétique » et l’interprétation de leur rôle dans l’histoire du vivant est maintenant facilité par l’usage d’algorithmes d’intelligence artificielle dont le développement est le sujet d’intenses recherches.Explication de Laurent Jacob, chercheur en intelligence artificielle pour la génomique au Laboratoire de Biologie computationnelle, quantitative et synthétique en collaboration avec des membres du Laboratoire de Biométrie et biologie évolutive.>> L’intégralité de ce billet est disponible sur le blog :Focus science
LLa conscience, un mystère à décoder Qu’est-ce que la conscience ? Quand commence-t-elle ? Comment la mesurer ? L’IA en est-elle douée ? Le point sur un phénomène intime, universel mais mystérieux, que les neurosciences commencent tout juste à décrypter.D’un point de vue subjectif, la conscience semble être une notion simple : c’est l’état dans lequel nous sommes lorsque nous sommes éveillés. Pourtant, sa nature scientifique reste difficile à cerner. Le principal problème réside dans sa mesurabilité : comment déterminer si un être, humain ou non, est conscient ? À Lyon, Jean-Rémy Hochmann, directeur de recherche CNRS à l’Institut des sciences cognitives Marc-Jeannerod, explore les origines développementales de capacités humaines uniques telles que le langage et la logique, en étudiant la cognition chez les nourrissons.>> Lire l’article complet sur le site :CNRS le journal
LL’intelligence artificielle : nouvelle alliée pour sauver nos ressources en eau ? | #3 – Dossier Pop’Sciences : Les actualités de l’eau L’intelligence artificielle (IA) est une alliée discrète mais essentielle dans notre quotidien. Bien que son rôle dans la robotique et la santé soit bien établi, son implication dans la gestion de l’eau l’est beaucoup moins. Pourtant, des réseaux de distribution d’eau aux satellites en passant par le suivi des polluants, l’IA révolutionne notre compréhension et notre capacité à préserver cette ressource. Quels progrès permet-elle ? Sommes-nous prêts à l’intégrer pleinement à notre gestion de l’eau ? Jusqu’où devons-nous lui faire confiance ? Plongeons ensemble au cœur du débat.Un article rédigé par Sonagnon Donald Boko, Romain Dopierala et Louis Estienne, étudiants du master 2 IWS de Lyon et la classe de terminale BFI du lycée Jean Perrin (Lyon) de Mr Jonatan Christiansen (la liste des élèves est mentionnée en fin d’article) – Avril 2025.L’eau est une ressource vitale, mais elle fait face à de nombreux défis liés au changement global, notamment l’urbanisation et le changement climatique, qui entraînent des épisodes de pollution, de sécheresse et d’inondation. Pour y répondre, l’intelligence artificielle (IA) propose des solutions innovantes et ouvre de nouvelles perspectives.En analysant des données fournies ou collectées par des capteurs, l’IA traite l’information, résout des problèmes et détermine les actions les plus adaptées. Ses applications sont variées : l’IA prédictive permet d’anticiper des événements météorologiques ; l’IA embarquée, intégrée dans des objets connectés autonomes, facilite la surveillance des milieux aquatiques et de la biodiversité à distance ; enfin, l’IA générative, désormais bien connue avec des outils comme DALL·E ou ChatGPT, créée du contenu textuel ou audiovisuel.L’intelligence artificielle suscite des perceptions diverses, influencées par les expériences personnelles et professionnelles de chacun. Si elle transforme déjà notre quotidien, quel est son impact concret sur la gestion de l’eau et de l’environnement ?Observer et comprendre l’eau depuis le cielGrâce aux satellites comme Landsat ou Sentinel-2, il est désormais possible d’observer l’environnement à grande échelle avec une précision inédite en enregistrant diverses images essentielles, c’est la télédétection. Cependant, le traitement d’une telle quantité de données requiert des ressources considérables. C’est ici que l’IA intervient, par exemple, en filtrant les images dès leur acquisition (elle élimine celles où le couvert nuageux est trop important).Pour le suivi des sédiments fluviaux, l’IA permet de détecter leurs différentes tailles, une tâche laborieuse et ponctuelle sur le terrain. Or, la taille des sédiments est un paramètre clé pour comprendre la dynamique fluviale. Lorsque l’apport naturel en sédiments – qu’il s’agisse de sable, d’argile ou de galets – diminue, le cours d’eau compense en érodant les berges et son lit. Cette érosion fragilise les rives et perturbe l’équilibre entre l’eau de la rivière et la nappe souterraine. Ce phénomène a des répercussions majeures, non seulement sur la préservation des écosystèmes aquatiques, mais aussi sur les usages humains, notamment l’approvisionnement en eau et l’hydro-électricité.Granulométrie réalisée par Galet ©Styx4DIci, l’IA Galet développée par Styx4D permet d’établir la granulométrie d’un banc de galets avec un gradient de couleur (a – sur l’image ci-dessus) : rouge pour les plus grossiers, bleu pour les plus petits. En bas à droite (b – sur l’image ci-dessus), on retrouve un zoom sur le fonctionnement de l’IA, entraînée pour recomposer les galets partiellement visibles, pour avoir une plus juste mesure.Autre exemple, en agriculture, l’IA analyse des cartes d’humidité des sols et de structure des sols – qui reflète la capacité à retenir l’eau – pour recommander aux agriculteurs le meilleur moment pour arroser et la bonne quantité d’eau à utiliser. Cela assure une meilleure croissance des cultures, tout en préservant les ressources en eau.Lutter contre les fuites d’eauEn France, 20 % de l’eau potable transportée dans le réseau de distribution est perdue. Ce qui représente des millions de litres gaspillés chaque année et engendre un coût économique et environnemental considérable. Ce problème, souvent méconnu, nécessite des solutions efficaces pour limiter ces pertes. Grâce à l’IA intégrée aux capteurs connectés des canalisations, les fuites sont désormais détectées en temps réel avec une grande précision. Ces algorithmes permettent d’intervenir rapidement avant qu’elles ne s’aggravent, réduisant ainsi les coûts de maintenance et anticipant même certaines défaillances avant qu’elles ne surviennent.Prédire et prévenir les pollutions aquatiquesL’IA joue également un rôle clé dans la surveillance des réseaux d’eaux usées, en aidant à détecter les fuites qui peuvent être sources de pollution. Par exemple, des caméras connectées à des systèmes d’IA sont capables d’analyser l’état des canalisations et d’identifier d’éventuelles défaillances, permettant ainsi d’intervenir avant qu’une fuite ne se produise. L’entreprise suisse Pallon développe notamment des technologies innovantes dans ce domaine.Évaluation de l’état d’une canalisation d’eau usée ©e.g. Pallon Ltd., Zurich, Switzerland.Plus largement, la qualité de l’eau est un élément fondamental des écosystèmes aquatiques, et sa pollution constitue une menace majeure pour l’environnement et, par extension, pour la santé humaine. L’IA est essentielle dans l’analyse prédictive des événements futurs et la modélisation de scénarios. Grâce à ses capacités de calcul avancées, elle permet d’identifier le scénario le plus pertinent en fonction des critères définis.En croisant les données des capteurs de qualité de l’eau et des images satellites, l’IA identifie l’origine des pollutions (industrielles, agricoles ou accidentelles). Elle permet également de suivre et modéliser la dispersion des polluants, afin d’anticiper leur évolution et d’alerter les autorités avant que la situation ne devienne critique.De même, le réchauffement des cours d’eau met en péril la biodiversité aquatique et exacerbe les effets des pollutions organiques (engrais, rejets des stations d’épuration…). De nombreux organismes, comme les poissons, sont extrêmement sensibles aux variations de température. Là encore, l’IA joue un rôle clé en améliorant la modélisation de la température des cours d’eau selon différents scénarios. Ce qui aide à la mise en place de mesures de protection, telles que la revégétalisation des berges pour limiter le réchauffement de l’eau.Générer pour mieux gérerAprès avoir exploré l’impact de l’IA embarquée et prédictive sur les sciences de l’eau, penchons-nous à présent sur l’IA générative à travers deux exemples concrets. Pour faire évoluer Galet, vu précédemment, l’amélioration des modèles d’IA a nécessité un entraînement supervisé approfondi. Les images réelles et annotées disponibles ne suffisaient pas : elles étaient trop peu nombreuses, manquaient de diversité et ne permettaient pas une bonne compréhension des surfaces partiellement visibles. Cette limitation a conduit à la décision de générer des images encore plus réalistes que celles utilisées initialement. Grâce à l’utilisation de Stable Diffusion, des images photoréalistes ont été créées, avec des dimensions des galets connues, permettant ainsi d’entraîner le nouveau modèle de manière optimale. Les jeux de données générés par Styx4D sont présentés ci-dessous.Données d’entraînement générées (à droite) par Stable Diffusion. Les masques colorés (à gauche) sont les contraintes que l’image générée a dû suivre, permettant ainsi de constituer le jeu d’entrainement ©Styx4D.Un autre domaine où l’IA générative trouve des applications intéressantes est l’aide à la décision. Un exemple concret de cette application est celui des étudiants du Master Integrated Watershed Sciences de H2O’Lyon, qui ont utilisé Fooocus AI pour générer des images à partir d’une image de bonne qualité. L’IA, lorsqu’elle reçoit un « prompt » — instructions données à l’IA pour générer du contenu. — modifie l’image en fonction de ces instructions.L’implémentation des solutions fondées sur la nature nécessite souvent des supports visuels pour faciliter la communication et la projection de ces aménagements entre les différents intervenants — urbanistes, gestionnaires des eaux pluviales ou citoyens. Par exemple, pour la place Bellecour, les suggestions, étaient l’intégration d’arbres en pot ou en pleine terre, de pelouses, mais aussi l’optimisation de la circulation piétonne au sein de structures végétales (jardins à la française) et l’intégration d’espaces polyvalents tels que des aires de loisirs ou des terrains de sport.Images générées de la place Bellecour à Lyon selon différents aménagements. ©H2O’LyonCes visuels jouent également un rôle essentiel dans la sensibilisation des citoyens et des responsables politiques aux effets du changement climatique et à son impact sur des espaces urbains emblématiques. Enfin, deux scénarios de catastrophes naturelles ont été générés : une simulation de sécheresse sur le lac du parc de la Tête d’Or et une autre d’inondation dans le quartier de l’Hôtel-Dieu.Génération d’un scénario de sécheresse sur la lac de la Tête d’Or, Lyon. ©H2O’LyonGénération d’un scénario d’inondation à l’Hôtel-Dieu, Lyon. ©H2O’LyonVers une gestion intelligente et responsable de l’eauL’intelligence artificielle présente un fort potentiel, mais soulève également des défis majeurs, qui ne sont pas uniquement technologiques, mais aussi sociétaux et environnementaux. L’IA, fondée sur des algorithmes, hérite des biais des données utilisées pour son apprentissage. Si ces données sont incomplètes ou biaisées, les résultats peuvent être faussés. Un autre défi majeur est l’effet « boîte noire » : certains modèles d’IA manquent de transparence, rendant leurs décisions difficiles à expliquer, ce qui freine leur adoption en toute confiance. Ces limites alimentent des préoccupations sociétales et éthiques, notamment en matière de transparence et de confiance dans ces technologies.À cela s’ajoute un enjeu environnemental, particulièrement pertinent dans le domaine des sciences de l’eau : par exemple, l’entraînement de ChatGPT-3 a consommé 1 287 MWh d’électricité, générant 552 tonnes de CO₂, soit l’équivalent de plus de 300 allers-retours Paris-New York !Malgré ces défis, l’IA peut être une alliée stratégique, à condition d’être encadrée par des principes solides. Elle ne doit pas remplacer l’intelligence humaine, mais la compléter. Sa gouvernance et son développement nécessitent une supervision rigoureuse et des outils de contrôle adaptés. Pour cela, la communauté scientifique a identifié cinq piliers fondamentaux : la justice, pour garantir une représentation équitable des minorités ; l’explicabilité, afin de rendre ses décisions compréhensibles ; la robustesse, pour éviter erreurs et dérives ; la transparence, afin d’assurer un usage responsable ; et la protection des données, pour préserver leur confidentialité.Quoi qu’il en soit, les sciences de l’eau n’ont pas fini d’évoluer !Pour aller plus loinRegards croisés sur l’IA pour les sciences de l’eau : de la théorie à la pratique, École Universitaire de Recherche H2O’Lyon, rediffusion du webinaire de la Semaine de l’eau de l’École Universitaire de Recherche H2O’Lyon, 21 mars 2025.Regards croisés sur l’IA pour les sciences de l’eau : paroles d’étudiants, École Universitaire de Recherche H2O’Lyon, rediffusion du webinaire de la Semaine de l’eau de l’École Universitaire de Recherche H2O’Lyon, 18 mars 2025.Ont participé au travail d’écriture de cet article, en collaboration avec Sonagnon Donald Boko, Romain Dopierala et Louis Estienne, étudiants du master 2 IWS (par ordre alphabétique) : Al Barazi Omar, Ayadi Aya, Bolitho-Cummins Frédérick, Deglon Thomas, Desire-Piombo Pia, Hainaut Niagara , Mezrar Ilyan, Nedelec-Spencer Gaëlle Anne, Keissy Léna, Petit Melina and Thiery Yaelle.
TToujours plus de consommation d’hydrocarbures pour l’IA ? L’intelligence artificielle, et plus généralement le numérique, demandent des capacités énergétiques de plus en plus massives. Comment allier lutte contre le changement climatique, souveraineté et sécurité ?Au moment où le président américain signait l’executive order visant à assurer la domination américaine sur l’intelligence artificielle, l’irruption du chatbot chinois DeepSeek a semé une vague de panique. Les marchés de la tech et de l’énergie ont accusé le coup, propulsant Nvidia, qui produit des composants essentiels pour l’IA, dans une chute de presque 600 milliards de dollars, la plus grande perte de l’histoire en un jour.Il a suffit d’une innovation chinoise se revendiquant d’une plus grande frugalité, tant dans son développement que pour son fonctionnement, pour chahuter la course à l’intelligence artificielle. DeepSeek ouvre la voie pour des développements moins gourmands en calcul.Le développement de l’intelligence artificielle et de manière plus générale de l’industrie numérique est l’une des toutes premières priorités tant pour les États-Unis que pour la Chine.Dans la rivalité qui se joue entre les deux superpuissances, c’est une nécessité à la fois pour assurer leur sécurité intérieure et pour projeter leur puissance hors frontières. La croissance des besoins énergétiques de ces industries est donc une question secondaire, même si elle doit conduire à une augmentation de la production d’hydrocarbures. Aucune politique de réduction des émissions de gaz à effet de serre ne pourra ignorer cet ordre de priorité.Depuis la COP de Paris, une grande publicité a été accordée à l’objectif de transition énergétique et par conséquent de réduction de l’exploitation des hydrocarbures. Pour autant leur consommation n’a cessé d’augmenter. Les États-Unis, premier producteur mondial, ont continuellement augmenté leur production depuis le mandat du président Obama.Cette contradiction entre les politiques et les intentions est problématique. Selon le Global Carbon Project, les émissions mondiales de carbone provenant des combustibles fossiles ont atteint des niveaux record en 2023. Un rapport du Programme des Nations unies pour l’Environnement de novembre 2023 estime que les gouvernements prévoient de produire en 2030 le double des combustibles fossiles par rapport à la quantité permise pour limiter le réchauffement à 1,5 °C. Les émissions annuelles mondiales de dioxyde de carbone dépassent 40 milliards de tonnes, principalement issues des combustibles fossiles. Elles ont augmenté de 1,5 % par rapport aux niveaux prépandémiques.L’élection de Trump marque un tournantCette contradiction pourrait toutefois connaître prochainement une forme de résolution, mais dans une forme qui pourrait surprendre. Elle se fera en faveur de l’alignement des discours sur la réalité de l’augmentation des besoins énergétiques, et non l’inverse. Il ne s’agira donc pas de l’alignement des politiques sur les objectifs du développement durable. Les efforts actuels de réarmement sonnent le glas de bien des contraintes environnementales.L’élection américaine marque un tournant clair dans le discours. Le président nouvellement élu l’a affirmé très clairement dans son adresse inaugurale. « Nous possédons quelque chose qu’aucun autre pays manufacturier n’aura jamais – la plus grande quantité de pétrole et de gaz de tous les pays du monde – et nous allons l’utiliser. »Un certain nombre de banques avaient déjà quitté l’alliance Net Zero Banking (NZBA) avant même l’investiture, abandonnant ainsi les contraintes environnementales pesant sur leurs investissements. On peut alors s’interroger. La baisse de l’exploitation des hydrocarbures est-elle un objectif réalisable ? La rivalité des États-nations ne le favorise pas. De surcroît, il ne présente aucun intérêt propre pour aucun acteur. La bataille n’est pour autant pas perdue, mais elle doit s’adapter au réel et tirer avantage de la géopolitique au lieu de la subir. Les énergies dites vertes sont avant tout produites localement, elles doivent être promues pour leur contribution à la souveraineté.Le débat public sur les politiques énergétiques est focalisé sur la durabilité et le changement climatique, alors que la souveraineté et la sécurité nationale restent les principaux moteurs des décisions nationales. La logique du système énergétique actuel est guidée par les enjeux géopolitiques, structurée autour du contrôle des stocks et des flux d’énergie par des mécanismes, tangibles, comme le raffinage, les oléoducs et les tankers, et intangibles, comme les marchés et les assurances.Les besoins énergétiques du numérique sont en continuelle hausseLe numérique présente une singularité dans l’effort de transition écologique. Ses besoins énergétiques croissent à l’inverse de la plupart des secteurs engagés dans un mouvement de baisse. Ce n’est toutefois pas une anomalie. Les liens entre l’industrie numérique et les questions environnementales sont plus complexes qu’il n’y parait à première vue. La dégradation environnementale a en effet deux conséquences, la nécessaire atténuation et l’inévitable adaptation. Autrement dit, d’une part, la montée des interdépendances entre les activités humaines et l’environnement doit être prise en compte. D’autre part les risques de confrontation croissent avec les difficultés environnementales.Le numérique est au cœur de la réponse à ces deux défis. Il permet de prendre en compte les interactions avec l’environnement, et de distribuer les ressources avec une connaissance très fine des contraintes tant locales que globales. C’est ce que les plates-formes d’intermédiation, qui orchestrent les marchés entre producteurs et consommateurs de biens ou de services, font déjà dans de nombreux domaines, avec Google, Uber, etc. Distribuer l’électricité produite et stockée par d’innombrables acteurs est impossible sans les plates-formes numériques, qui seules savent orchestrer des marchés avec une connaissance fine et continue de la situation des acteurs. Il est remarquable d’ailleurs que les grands acteurs du numérique investissent désormais directement dans le secteur de la production de l’énergie, nucléaire ou renouvelable, d’abord pour alimenter leurs centres de données, mais à terme probablement comme gestionnaire global de l’électricité.Les plates-formes sont donc au cœur des solutions. Mais elles sont aussi des instruments de la confrontation. Si l’interconnexion de tous les acteurs de la société a permis des développements extraordinaires, la difficulté de garantir la sécurité du réseau conduit inexorablement à une militarisation de la société dans son ensemble. Les tentatives de régulation sont de peu d’impact sur cette évolution.Le numérique est devenu après les espaces physiques que sont la terre, la mer ou l’air, l’espace où se déploient les conflits. La guerre en Ukraine en offre la première démonstration avec la généralisation des armes sans pilote, l’utilisation des cryptomonnaies, les nouveaux moyens cartographiques basés sur les smartphones. L’intelligence artificielle connaît, comme de nombreuses technologies par le passé, un développement entraîné par la défense. Il serait illusoire dans cette période de militarisation d’espérer voir la consommation énergétique du numérique baisser.Alors que faire ? La solution pourrait être dans la recherche de souveraineté. Si la sécurité était acceptée comme l’objectif principal pour tous les États, en particulier par les principaux blocs géopolitiques, la question pourrait alors se ramener à celle de la transition vers une sécurité à long terme dans chacun d’eux. La réponse pourrait être double : construire la capacité des nations à dépendre de l’énergie produite localement, et briser les dépendances énergétiques internationales existantes. Les deux peuvent être atteints en substituant les sources d’énergie locales et les réseaux de distribution intelligents aux modèles de commerce de l’énergie à longue distance existants. Une telle transition est déjà à portée de main, le prix de l’énergie renouvelable par watt ayant considérablement diminué par rapport au prix des autres formes de production d’électricité. Il faut faire de la dure réalité de cette boucle infernale un atout et non un écueil. Auteurs :Stéphane Grumbach, Directeur de recherche Inria, ENS de LyonGary Dirks, Senior Director Global Futures Laboratory, Arizona State University Sander van der Leeuw, Emeritus Professor of Anthropology and Sustainability, Arizona State UniversityCet article est republié sous licence Creative Commons.>> Lire l’article original :THE CONVERSATION
UUnivers Programmés Le musée d’art contemporain de Lyon – MAC – vous invite à vous interroger sur l’évolution des pratiques artistiques à l’aune du développement de l’informatique, des réseaux et de l’intelligence artificielle.En 1995, cent ans après l’invention du cinéma à Lyon par les frères Lumière, la 3e Biennale d’art contemporain de Lyon, intitulée installation, cinéma, vidéo, informatique, explorait l’impact des « nouvelles technologies » dans l’art contemporain.Trente ans plus tard, les questionnements mis en exergue lors de cette manifestation historique restent toujours d’actualité qu’ils soient d’ordre technique ou éthique – la place des techniques traditionnelles dans la création contemporaine, le réel versus le virtuel, la co-création avec les publics, l’interactivité et l’immersion, etc.L’exposition Univers Programmés interroge l’évolution des pratiques artistiques à l’aune du développement de l’informatique, des réseaux internet, de l’intelligence artificielle, etc.À travers une sélection d’œuvres entrées dans la collection du macLYON à l’issue de la 3e biennale, puis acquises au fil des ans, complétée par des prêts de plusieurs musées internationaux et de nouvelles créations, l’exposition s’ouvre à une grande diversité de pratiques et de médiums tels que des installations, films, jeux vidéo, photographies, œuvres conceptuelles ou encore des tapisseries.> Le teaser : >> Pour plus d’information, rendez-vous sur le site : MAC