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Où il repose, vous ne devrez pas le déranger ! Tombes et inscriptions funéraires au Proche-Orient ancien, IIe-Ier millénaires av. J.-C.

OOù il repose, vous ne devrez pas le déranger ! Tombes et inscriptions funéraires au Proche-Orient ancien, IIe-Ier millénaires av. J.-C.

Où il repose, vous ne devrez pas le déranger ! Tombes et inscriptions funéraires au Proche-Orient ancien, IIe– Ier millénaires av. J.-C.

Virginie Muller, maître de conférences en assyriologie à l’université Lyon 2,
responsable du Diplôme Universitaire en Assyriologie et Archéologie du Proche-Orient, laboratoire Archéorient – MOM

Le Proche-Orient, berceau de l’écriture cunéiforme, nous a livré plus d’1 million de textes de nature variée mais seulement une vingtaine d’inscriptions dites « funéraires », qui datent pour la plupart du IIème et du Ier millénaire av. J.-C.
Elles ont été rédigées sur différents supports trouvés dans les tombes : tablettes en argile ou en pierre, cônes, éléments architecturaux et divers objets. Ces inscriptions comportent le plus souvent la désignation du défunt, bien souvent royal, et de la tombe, ainsi que des malédictions et bénédictions plus ou moins élaborées.
Bien que peu nombreux, ces textes apportent un éclairage précieux à notre connaissance des tombes et des défunts, en particulier de leur rapport à la mort et à l’éternité.

Il existe un Musée des moulages à Lyon. Le saviez-vous ? | Collections & Patrimoine #3

IIl existe un Musée des moulages à Lyon. Le saviez-vous ? | Collections & Patrimoine #3

On compte quatre musées universitaires de moulages en France, dont un se trouve à Lyon. Les trois autres sont à Bordeaux, Montpellier et Strasbourg. Inauguré il y a plus d’un siècle, le Musée des Moulages lyonnais (MuMo), conservé et administré par l’Université Lumière Lyon 2, a rouvert ses portes en mars 2019, après une grande campagne de rénovation des œuvres et du lieu.

L’engouement pour l’archéologie du XIXe siècle, favorisé par les grandes découvertes dans ce domaine, amène les universités à acquérir de nombreuses copies d’œuvres. Utilisées d’abord comme supports pédagogiques pour les étudiants et d’études pour les chercheurs, elles permettent d’étudier les œuvres, de les comparer entre elles, de les manipuler au sein d’un lieu unique. Pour les chercheurs, les étudiants et le grand public, elles assurent le témoignage d’œuvres originales, dont certaines peuvent avoir été dérobées, détruites ou endommagées au cours de l’Histoire.

La collection du MuMo abrite près de 1 600 moulages d’œuvres antiques, médiévales et modernes. Il serait d’ailleurs plus juste de parler de tirages puisque le moulage est l’acte de mouler ou de créer un moule alors que l’objet reproduit, par le moule, est un tirage.

Si, jusqu’à présent, l’intérêt du moulage portait essentiellement sur son caractère de copie fidèle de l’œuvre originale, on s’entend aujourd’hui pour dire que le moulage est bien plus que ça. Il possède son propre récit, témoigne de son temps et notamment des techniques et savoir-faire remarquables.

En effet, toute la difficulté du moulage réside davantage dans la fabrication du moule que dans celle des tirages. Pour le moulage par moule à pièces par exemple, ce sont souvent des centaines de pièces que le mouleur réalise. Elles sont ensuite assemblées les unes aux autres, comme un puzzle, et maintenues par une chape, ce qui constitue le moule. Ce n’est qu’alors qu’on tapisse de plâtre l’intérieur du moule en vue du tirage.

Cette technique de moule à pièces n’est pratiquement plus utilisée aujourd’hui, remplacée depuis les années 1970 par les moules en élastomère de silicone et plus récemment par des techniques issues du numérique.

La photogrammétrie est l’une d’entre elles. Par exemple, dans le cas de la Koré (sculpture grecque archaïque de jeunes femmes), elle consiste à prendre 200 à 300 photographies de l’objet selon tout autant de perspectives différentes.

Les photos sont importées sur un logiciel qui les lie entre elles pour reconstruire un modèle 3D. Celui-ci peut permettre de lancer des impressions 3D en vue d’une production multiple ou bien d’un seul modèle sur lequel il est ensuite possible d’utiliser la technique du moule à pièces. L’avantage est alors de ne plus avoir à toucher l’œuvre originale et, ainsi, de ne pas risquer de l’altérer.

La technique du scanner 3D à lumière structurée ressemble à celle de la photogrammétrie : le scanner projette un motif lumineux sur l’objet et en observe la déformation. L’objet scanné est reconstitué simultanément en 3D sur le logiciel. La suite possible, vous la connaissez maintenant.

Petits et grands ont justement pu observer et comprendre ces différentes techniques de moulage lors des Journées Nationales de l’Archéologie auxquelles le Musée des Moulages a participé les 14, 15 et 16 juin derniers. Les ateliers étaient animés par Shadi Shabo, doctorant au laboratoire Archéorient et Fabien Bièvre-Perrin, archéologue et chercheur à l’Institut de Recherche sur l’Architecture Antique (IRAA).

Le MuMo se situe au 87 cours Gambetta, dans le 7e arrondissement de Lyon. Lieu d’apprentissage, de médiation et de diffusion des savoirs pour l’Université et la population, il est ouvert les mercredis et samedis de 14h à 18h. L’entrée du MuMo est gratuite.

 

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Cet article a été réalisé dans le cadre du projet Collections & Patrimoine mené par la Direction Culture, Sciences et Société de l’Université de Lyon. Il est le troisième d’une série d’épisodes qui ont pour intention de donner à voir les collections et patrimoines scientifiques et artistiques des établissements d’enseignement supérieur. Plus d’informations auprès de camille.michel@universite-lyon.fr

Crédits photographiques : Vincent Noclin