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De la Terre à la Lune, vers un nouvel écosystème ? / Cours public 2023

DDe la Terre à la Lune, vers un nouvel écosystème ? / Cours public 2023

Alors que la relation de l’homme à sa planète est désormais une préoccupation croissante, il convient de s’interroger sur les modalités de notre relation à l’espace. Découvrez les 3 vidéos du cours public proposé par la géographe Isabelle Sourbès-Verger (CNRS – Centre Alexandre-Koyré).

Cela fait quelque temps que les États-Unis évoquent la mise en place progressive d’un système Terre-Lune au sein duquel s’établiraient de nouvelles relations avec notre satellite naturel à l’horizon 2035. Déjà, la multiplication des constellations au voisinage proche de la Terre, entre 300 et 1500 km, marque une nette accélération de l’occupation de l’espace extra atmosphérique. Et des états de plus en plus nombreux annoncent des projets spatiaux en parallèle des ambitions des acteurs privés.

Comment comprendre cette extension des activités humaines ? Quels en sont les traits majeurs ? Le Traité de 1967 posait que l’exploration et l’utilisation de l’espace étaient l’apanage de l’humanité toute entière. Cinquante-cinq ans plus tard, ces principes sont-ils toujours appliqués ? Alors que la relation de l’homme à sa planète est désormais une préoccupation croissante, il convient de s’interroger sur les modalités de notre relation à l’espace.

Intervenante : Isabelle Sourbès-Verger est géographe, directrice de recherche au CNRS. Ses travaux portent sur les modalités d’occupation de l’espace circumterrestre et l’analyse comparée des politiques spatiales nationales. Cette approche croisée met en lumière les enjeux transverses de l’activité spatiale, allant de la coopération scientifique à la problématique de la guerre dans l’espace.

>>> Voir la vidéo de la 1re séance :

>>> Voir la vidéo de la 2e séance :

>>> Voir la vidéo de la 3e séance :

 

 

 

Comment s’est formée la Lune et quel est son âge ? | The Conversation

CComment s’est formée la Lune et quel est son âge ? | The Conversation

La Lune n’a pas encore dévoilé tous ses mystères. Ganapathy Kumar / Unsplash, CC BY-SA

En regardant un ciel dégagé le soir, nous sommes habitués à voir la Lune qui nous apparaît comme une boule lumineuse avec des tâches grisées. La compagne de la Terre est beaucoup plus petite que celle-ci puisque sa masse représente environ 1 % de celle de la Terre.

La plupart des gens sont familiers avec l’idée que la Lune tourne autour de la Terre et non l’inverse ou que la Lune est responsable des marées. Il est bien moins courant de se demander comment la Lune s’est formée et depuis combien de temps elle accompagne la Terre dans son périple autour du Soleil.

Ces deux questions simples font pourtant l’objet de débats intenses, depuis que l’homme a pris conscience de son existence. George Darwin, le fils de Charles, connu pour sa théorie de l’évolution, proposa que la Lune aurait été formée en s’étant séparée de la Terre sous l’effet d’une rotation rapide, il y a très longtemps. Dans les détails, cette théorie n’a plus cours, mais elle ressemble tout de même par certains côtés avec les théories actuelles. En effet, George Darwin a suggéré que la rotation rapide de la Terre a pu engendrer la formation de la Lune qui représenterait un morceau de Terre qui se serait détaché à cause de l’instabilité lié à la rotation de la Terre.

Une collision phénoménale

Actuellement, nous penchons pour une explication sensiblement différente. Il semble plus vraisemblable que la Lune se serait formée à partir d’un impact géant, c’est-à-dire une collision entre la Terre et un objet de taille planétaire dont la taille pourrait varier entre celle de la Lune et de Mars, voire plus gros.

Il existe plusieurs justifications à cette théorie. L’une d’elles est que la composition chimique de la Lune telle qu’elle a pu être mesurée avec les échantillons rapportés par les missions Apollo des années 1969 à 1972 montre que la Lune et la Terre ont des compositions presque semblables pour une bonne partie des éléments de la classification périodique de Mendeleïev.

Cependant, la Lune est différente de la Terre, car elle est plus pauvre que la Terre pour tous ses éléments volatils, c’est-à-dire des éléments qui se vaporisent à des températures modérées (comme le zinc, l’étain ou le potassium). Ceci implique sans aucun doute que la Lune a dû se former à des températures très élevées pour que ces éléments-là n’aient pu se condenser en même temps que les autres.

Une autre caractéristique importante de la Lune est que contrairement à Mars, Vénus, ou la Terre, son noyau métallique est très petit (seulement 1 ou 2 % de sa masse, alors qu’il représente 32 % de la masse de la Terre), ce qui implique un mode de formation qui doit être très différent de celui de Mars ou la Terre.

Il semblerait qu’une des conditions qui permettent d’obtenir une Lune qui ressemble autant à la Terre est qu’avant l’impact géant, la Terre aurait dû tourner sur elle-même à grande vitesse, ce qui rejoint étrangement le modèle proposé par George Darwin. Mais un ingrédient important supplémentaire est qu’il y ait eu un impact, une idée que n’avait pas imaginée Darwin.

A la suite de cet impact géant, l’énergie colossale libérée par l’impact a pu vaporiser la matière éjectée dans l’espace, puis à la faveur d’un refroidissement, cette matière éjectée a pu à nouveau se condenser pour former un liquide. Des gouttelettes de ce liquide ont pu s’agglomérer et, petit à petit, former la Lune. Pour les conditions de température et pression qui régnaient dans cet environnement très chaud jusqu’à au moins 4000 °C, il est possible de calculer les compositions chimiques de la matière qui se condensent et la comparer à celle de la Lune.

Un aspect critique est que ces calculs doivent reproduire la composition moyenne mesurée dans la Lune. Nos travaux ont ainsi pu montrer qu’il était possible d’obtenir la composition de la Lune en calculant la composition de condensation et de préciser les températures auxquelles se sont formées ces condensats. Ces résultats sembler invalider d’autres propositions qui attribueraient la composition de la Lune à une perte par évaporation qui se serait produite plus tard, alors que la Lune se serait déjà formée et serait une boule fondue qu’on appelle océan de magma par analogie aux océans terrestres.

Quel est l’âge de la Lune ?

Une autre question brûlante est celle de l’âge de la Lune. Il faut bien avouer que déterminer l’âge de la Lune est une tâche délicate qui ne peut être réalisée que de façon indirecte. Une approche simple pourrait consister à identifier les roches échantillonnées à la surface de la Lune et de prendre la plus vieille pour en déduire un âge de la Lune en utilisant par exemple la méthode de datation uranium-plomb ou lutétium-hafnium.

En utilisant cette méthode sur Terre, on aurait une idée fausse sur l’âge de la Terre, d’environ 300 millions d’années car les roches terrestres présentes à la surface de la Terre ne sont pas aussi anciennes que la Terre elle-même. Pour la Lune, cette approche est un peu plus justifiée car l’histoire géologique de la Lune est considérée comme étant plus brève, les roches lunaires les plus jeunes ont pour la plupart plus de 3 milliards d’années (même si une récente mission chinoise Chang’e a trouvé des roches de 2 milliards d’années).

De ce fait, la surface de la Lune a été moins remaniée que celle de la Terre par une histoire tectonique complexe qui aurait fait disparaître les roches anciennes présentes en surface. Suite à l’impact géant mentionné ci-dessus, la Lune serait une boule de magma qu’on nomme couramment un océan de magma. Ces océans de magma ont une durée de vie limitée (de quelques millions d’années !) car ils se refroidissent rapidement par leur surface. Il s’y forme alors une croûte qui dans le cas de la Lune aurait pu subsister jusqu’au temps présent.

Cette histoire si elle est vraie justifierait l’approche consistant à dater les roches de la surface de la Lune. La datation de la croûte lunaire la plus ancienne donne un âge de 4,36 milliards d’années, contre un âge de 4,52 milliards d’années pour la Terre environ. Ceci implique que la Lune se serait formée environ 210 millions d’années après le début du Système solaire.

Une autre méthode indirecte fondée sur les analyses des isotopes du tungstène donne quant à elle, un âge maximum d’environ 50 Ma, après le début du Système solaire, pour la Lune, ce qui est bien plus ancien que les âges des roches lunaires les plus anciennes. Dans ce cas, le principe de la datation repose sur une comparaison des abondances des isotopes du tungstène entre la Lune et de la Terre.

Pour expliquer le principe de cette méthode de datation, il faut faire appel à la présence de 182Hf qui est un isotope radioactif que l’on trouve en trace dans les objets les plus anciens du système solaire. En se désintégrant le 182Hf produit du 182W dont l’abondance peut être mesurée en laboratoire.

En faisant l’hypothèse que la Terre et la Lune sont issues des mêmes matériaux originels, on peut estimer que la Lune a dû se former après 50 Ma après le début du système solaire afin d’expliquer les très faibles différences en 182W observées entre la Lune et la Terre. D’autres méthodes dont le principe est très différent donnent un résultat cohérent avec ce dernier. Il subsiste donc encore des doutes sur l’âge exact de la Lune. Trancher entre ces deux possibilités n’est pas encore possible. Il existe encore d’autres méthodes plus ou moins complexes qui sont en accord l’âge ancien mais leur crédibilité n’est pas forcément plus forte. On peut espérer que les futures missions à destination de la Lune, comme les missions sous la bannière Artemis ou les missions chinoises nous aideront à résoudre ce dilemme.

Auteur : Bernard Bourdon, Directeur de Recherche, École Normale Supérieure de Lyon – 14 mai 2023

Cet article est republié à partir de The Conversation sous licence Creative Commons.

>> Lire l’article original :

The conversation

De la Terre à la Lune, vers un nouvel écosystème ? / Cours public 2023

DDe la Terre à la Lune, vers un nouvel écosystème ? / Cours public 2023

Un cours public, en 3 séances, de la géographe et historienne de l’espace, Isabelle Sourbès-Verger, dans le cadre du Cycle 2023 des cours publics de l’Ecole urbaine de Lyon.

« Alors que la relation de l’homme à sa planète est désormais une préoccupation croissante, il convient de s’interroger sur les modalités de notre relation à l’espace ».

En savoir plus (présentation du cours, biographie, vidéos des séances). 

Venez suivre les prochaines séances du cours à la Cité des Halles, les lundis 27 février et 20 mars prochains (11h-13h).

Regarder la vidéo de la 1ère séance :

Rencontres Montagnes & Sciences

RRencontres Montagnes & Sciences

Après une édition 100% en ligne, le festival du film d’aventures scientifiques est heureux de revenir en salle ! Après Grenoble, Valence, Chambéry ou encore Clermont-Ferrand, la tournée régionale de Montagnes & Sciences continue, pour proposer au public lyonnais un rendez-vous unique combinant défi scientifique et aventure en montagne.

Les Rencontres Montagnes & Sciences, c’est le festival de films d’aventures scientifiques en montagne qui vous offre une bouffée d’air frais. Au programme : une sélection de films d’aventures scientifiques, choisis pour leur qualité visuelle, scientifique et récréative. La projection sera suivie par des temps d’échanges avec des scientifiques locaux, des réalisateurs ou des spécialistes de certaines thématiques.

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Objectif Lune

OObjectif Lune

En cette année anniversaire des premiers pas de l’Homme sur la Lune, l’INSA Lyon a monté toute une programmation événement pour célébrer la conquête spatiale. L’occasion de passer des messages aux futurs diplômés dans un contexte actuel où l’enjeu serait bien de sauver la planète.

50 ans. Cinquante années se sont écoulées depuis que l’Humanité a retenu son souffle, des minutes durant, devant son téléviseur ou à l’écoute de son transistor. Le temps suspendu, elle gardera, imprimé à jamais dans sa mémoire, l’image folle de Neil Armstrong posant le pied sur la Lune.

50 ans plus tard, l’heure est à la célébration. À l’INSA Lyon, l’occasion de fêter l’anniversaire des possibles humains et technologiques s’est présentée comme une évidence, pour se souvenir mais pas seulement.

AAu programme

  • Un cycle de conférences | Sur inscription
  • Des animations pour tous
  • Des expositions

 le programme complet 

 

L’inscription est obligatoire pour ces 2 conférences :

Affiche Objectif Lune-Insa Lyon

Espace dans ma ville | Une semaine d’activités spatiales

EEspace dans ma ville | Une semaine d’activités spatiales

Villefranche-sur-Saône fait partie des 11 villes sélectionnées par le CNES – Centre national d’études spatiales, pour participer à l’opération nationale 2019 Espace dans ma ville.

Sur le thème de la conquête spatiale et en lien avec le 50e anniversaire du premier pas de l’Homme sur la Lune, divers évènements sont proposés aux familles pendant une semaine.Cette opération a aussi pour objectif d’attirer les scientifiques en herbe, filles et garçons, afin de les sensibiliser à la culture scientifique et technique.

Un village de l’espace sera installé allée Laurent-Bonnevay (face à l’école jean-Bouthoux) accompagné d’ateliers scientifiques, de soirées d’observation du ciel, de conférences,de  soirées cinéma… des animations pour tous les âges et tout public !

> Consultez le programme :

Soirée de l’Observatoire de Lyon | Soirée spéciale « Lune »

SSoirée de l’Observatoire de Lyon | Soirée spéciale « Lune »

L’Homme a marché sur la Lune pour la première fois le 21 juillet 1969. A l’occasion de ce cinquantenaire, l’Observatoire de Lyon organise une soirée spéciale « Lune » : une conférence grand public, des ateliers et des observations seront proposés pendant cette soirée.

© Observatoire de Lyon

 

Un vendredi par mois, aux alentours du premier quartier de Lune, l’Observatoire de Lyon propose au public une soirée d’observations astronomiques. Ces soirées se font en partenariat avec la Société Astronomique de Lyon (SAL) et s’adressent à tous : petits (à partir de 7 ans) ou grands, passionnés ou néophytes.

 

La soirée du 12 juillet débutera à la tombée de la nuit par une conférence grand public Il y a 50 ans, Apollo 11 – passé et avenir de l’exploration spatiale habitée. 

Cette conférence sera donnée par deux chercheurs de l’Observatoire. Emmanuel Pécontal est chercheur au Centre de Recherche Astrophysique de LyonErwin Dehouck est chercheur au Laboratoire de Géologie de Lyon-Terre, Planètes, Environnement.

Puis, en fonction de la couverture nuageuse, les visiteurs pourront :

– Observer les astres dans le ciel grâce aux instruments d’observations de l’Observatoire et de la SAL.
 OU (si le temps est couvert) Visiter le site de l’Observatoire.

Enfin, deux ateliers vous seront proposés :

 Imaginer une base lunaire. Vous êtes un ingénieur de la NASA et vous avez pour mission de construire la première base lunaire pouvant accueillir des humains. Ce jeu de construction collaboratif vous fera découvrir toutes les facettes cachées de la Lune.

– Construire une carte du ciel. Vous pourrez fabriquer votre carte du ciel et devenir incollable sur les constellations visibles dans notre ciel tout au long de l’année.

Inscription obligatoire sur le site de l’Observatoire :

Soirée de l’Observatoire de Lyon

La conquête spatiale a-t-elle un sens ?

LLa conquête spatiale a-t-elle un sens ?

Les stratégies spatiales des grandes puissances reprennent des forces et promettent pour les prochaines décennies des alunissages en série ou des explorations martiennes plus nombreuses. Allons-nous vers l’installation permanente de l’homme en dehors de la Terre ?

Nous assistons à l’augmentation généralisée des fonds dédiés à l’exploration spatiale depuis et au delà de notre planète. En quoi cette course aux étoiles est-elle utile ou rentable pour nos sociétés ? Ce ciné débat vise à comprendre la formidable épopée spatiale, depuis les programmes américains et russes de la guerre froide, jusqu’aux récentes découvertes sur les trous noirs en passant par les mission à destination de Mars.

Invités :

  • Ghaouti Hansali. Maître de conférences, astrophysicien (ENISE, Centre de Recherche Astronomique de Lyon).
  • Patrick Thollot. Enseignant-chercheur, géologue (Laboratoire de Géologie de Lyon, ENS de LYON)
  • Modération : Florence Belaën (Université de Lyon)

Extraits :

  • First Man. Le Premier homme sur la Lune (Damien Chazelle, 2018)
  • Seul sur Mars (Ridley Scott, 2015)
  • Interstellar (Christopher Nolan, 2014)