JJournée Élisée Reclus : rencontre lecture à la librairie des PUL Lundi 27.01 les Presses universitaires de Lyon (PUL) vous convient à une rencontre en présence de Benoît Bodlet, auteur de l’ouvrage Les Histoires d’Élisée Reclus. Divulgation scientifique et émancipation.12h30 – 13h30 / RENCONTRE LECTURE À LA LIBRAIRIE DES PUL Benoît Bodlet entrera en dialogue avec des extraits de son texte lus par Isabelle Paquet (Compagnie Chiloé) et les étudiantes de l’atelier « De la lecture au jeu théâtral ». Rencontre modérée par Emmanuel Taïeb.Réservation conseillée en cliquant sur ce lien (c’est gratuit !)Univ. Lyon 2, Campus Berges du Rhône – RDC coursive Déméter > DEM 052/053 – Lyon 7eTram T1 : Rue de l’Université / Quai Claude BernardPoursuivez vos réflexions sur le travail de Benoît Bodlet en rejoignant le café-géo de La Géothèque, intitulé « Géographie et pensée anarchiste : entre science et émancipation », à 19h le même jour.
RRencontre : Corps réparé, corps modifié Entre réparation et régénération, les avancées scientifiques laissent présager des évolutions médicales impressionnantes dans un futur plus ou moins proche. Quel corps voudront-nous demain ?Quelles transformations serons-nous prêts à accepter pour être en meilleure santé ?Ces modifications relèveront-elles du strict domaine médical ou bien intégreront elles l’envie personnelle et le choix individuel ?Quel impact peuvent-elles avoir sur nous-mêmes, et sur les autres ?Entre éclairage historique et innovation, entre réflexion scientifique et éthique, venez en débattre avec une équipe scientifique pluridisciplinaire.> Avec la participation de :Jean-Baptiste Cabaud, écrivain et poèteChristophe Marquette, biochimiste, spécialiste de l’impression 3D pour la santé à l’Institut de chimie et biochimie moléculaires et supramoléculaires, directeur de la plateforme 3d.FABEmma Petiot, biologiste, spécialiste de l’impression 3D pour la santé à l’Institut de chimie et biochimie moléculaires et supramoléculaires, plateforme 3d.FABCette rencontre est organisée par le CNRS et le café-librairie Carbone.>> Pour en savoir plus : CNRS ©CNRS
MMichel Foucault et le christianisme Avec l’aimable autorisation d’Henri-Paul Fruchaud | ©DRLongtemps, l’aveu des péchés, comme analyse et verbalisation de soi, a semblé être l’horizon principal des recherches de Foucault sur le christianisme, alors que s’élaborait son vaste projet d’Histoire de la sexualité. Depuis l’édition des cours au Collège de France (en particulier Du gouvernement des vivants, 1980) et du grand inédit sur les Pères de l’Église, Les aveux de la chair, mais aussi avec l’entrée des archives du philosophe à la Bibliothèque nationale de France, il nous faut prendre la mesure de la diversité et de la richesse des lectures « chrétiennes » de Foucault.Une journée d’étude en présentera quelques facettes en s’appuyant sur les dernières publications et les découvertes récentes que permet l’archive.Elle aura lieu au couvent Sainte-Marie de la Tourette, chef d’œuvre de l’architecture moderne signé Le Corbusier organisée à l’occasion du 40e anniversaire de la mort du philosophe et de la nouvelle édition de l’essai de Philippe Chevallier Michel Foucault et le christianisme.> Programme :10h-10h45 : Pascal David Ouverture : Comment Foucault en vient-il au christianisme ?10h45-12h15 : Michel Senellart Cynisme et parrhèsia chrétienne. Bonhoeffer et Foucault12h30 : déjeuner (sur place, inscription au préalable)14h-15h30 : Philippe Chevallier Le salut dans la non-perfection : une clé du christianisme selon Foucault ?15h30-15h45 : Pause15h45-17h : Frédéric Gros L’aventure éditoriale des Aveux de la chair > À propos de l’ouvrage :Michel Foucault et le christianisme, Nouvelle édition revue et augmentée, Philippe Chevallier, ENS Éditions, 2024Michel Foucault et le christianisme, Nouvelle édition revue et augmentée, Philippe Chevallier, ENS Éditions, 2024Des rites antiques à la confession moderne, le christianisme fut pour Foucault une interrogation constante, aiguillée par notre actualité : quel destin cette religion a-t-elle eu dans nos vies, dans la manière de nous conduire, de connaître notre désir, de chercher notre salut ? Ce livre propose la première synthèse de l’ensemble des lectures chrétiennes de Foucault, d’Histoire de la folie au grand livre posthume Les aveux de la chair, enrichie par la consultation de ses archives. Écartant les conclusions hâtives, ce parcours épouse la logique d’un travail que Foucault voulut autant historique que philosophique : une certaine manière de lire les textes anciens et d’inciser notre passé. Loin des lieux communs d’un christianisme ascétique et intransigeant, Foucault définit l’originalité chrétienne comme la reconnaissance d’un rapport précaire à la vérité.Initialement publié en 2011, cet ouvrage pionnier bénéficie d’une mise à jour intégrale, qui tient compte des découvertes les plus récentes que permet l’archive.« Cette enquête remarquable nous offre l’aperçu le plus complet et le mieux informé d’un nouveau terrain de recherche. Toute personne intéressée par l’œuvre de Foucault doit le lire. » (Colin Gordon, Foucault News)> Avec :Philippe Chevallier | Philosophe, spécialiste de Michel Foucault, il a participé à l’édition Pléiade de ses œuvres (Gallimard, 2015). Il est l’auteur de Michel Foucault, le pouvoir et la bataille (Puf, 2014) et a co-dirigé le collectif Foucault, les Pères, le sexe (éditions de la Sorbonne, 2021). Il travaille à la Bibliothèque nationale de France.Pascal David, o. p. | Philosophe, il s’intéresse aux liens entre philosophie, littérature et spiritualité. Au couvent de la Tourette, il a organisé de nombreux colloques et journées d’étude avec, notamment, Jean-Luc Nancy, Bruno Latour, Catherine Chalier.Frédéric Gros | Philosophe, essayiste et professeur d’humanités politiques à Sciences Po Paris. Spécialiste de la pensée de Michel Foucault, il a édité plusieurs de ses cours au Collège de France – Subjectivité et vérité, L’Herméneutique du sujet, Le Gouvernement de soi et des autres, Le Courage de la vérité.Michel Senellart | Professeur émérite de philosophie politique à l’ENS de Lyon, Il a établi l’édition de trois cours de Michel Foucault au Collège de France : Sécurité, territoire, population, Naissance de la biopolitique et Du gouvernement des vivants. Il publie au Seuil en 1995, Les arts de gouverner : du regimen médiéval au concept de gouvernement.>> Pour plus d’information rendez-vous sur le site : ENS Lyon
DDe philosophie en philosophie | Cycle de conférences 2024-2025 La Société Rhodanienne de Philosophie (SRP) est une association rattachée à la Faculté de philosophie de l’Université Jean Moulin Lyon 3. Elle a pour objectif de diffuser la philosophie à un large public à travers un débat d’idées vivant.Celle-ci vous propose un cycle de conférences 2024- 2025 :Mercredi 13 novembre 2024 : Spinoza, Leibniz et deux sortes de nécessit, avec Jean-Pascal Anfray (ENS Paris) – salle CaillemerMercredi 11 décembre 2024 : Soi-même comme modèle : la création selon Thomas d’Aquin, avec Charles Ehret, historien de la philosophie et maître de conférences à l’Université Jean Moulin Lyon 3. Il est spécialisé sur Thomas d’Aquin et ses sources (Albert le Grand, Averroès et Avicenne) – amphithéâtre HuvelinJeudi 16 janvier 2025 : Servitude et Empire : Montesquieu, des Lettres persanes à L’Esprit des lois, avec Céline Spector (Sorbonne Université) – amphithéâtre HuvelinJeudi 13 février 2025 : Une défense du pluralisme moral, avec Laurent Jaffro (Université Paris 1) – amphithéâtre HuvelinJeudi 20 mars 2025 : L’épistémologie de Leibniz : de la logique aux mathématiques, avec Valérie Debuiche (Université d’Aix-Marseille) – salle Garraud>> Plus d’information sur le site :société Rhodanienne de Philosophie
RRencontre : corps réparé, corps modifié Les rendez-vous des bibliothèques municipales de Lyon – BML !Entre réparation et régénération, les avancées scientifiques laissent présager des évolutions médicales impressionnantes dans un futur plus ou moins proche.Quel corps voudrons-nous demain ?Quelles transformations serons-nous prêts à accepter pour être en meilleure santé ?Ces modifications relèveront-elles du strict domaine médical ou bien intègreront-elles l’envie personnelle et le choix individuel ?Quel impact peuvent-elles avoir sur nous-mêmes, et sur les autres ?Entre éclairage historique et innovation, entre réflexion scientifique et éthique, venez en débattre avec une équipe scientifique pluridisciplinaire.La rencontre sera introduite par la nouvelle Faut-il réveiller les endormis ? lue par son auteur, Jean-Baptiste Cabaud.Avec la participation de :Jean-Baptiste Cabaud, écrivain et poèteChristophe Marquette, biochimiste, spécialiste de l’impression 3D pour la santé à l’Institut de chimie et biochimie moléculaires et supramoléculaires, directeur de la plateforme 3d.FABEmma Petiot, biologiste, spécialiste de l’impression 3D pour la santé à l’Institut de chimie et biochimie moléculaires et supramoléculaires, membre de la plateforme 3d.FABPhilippe Liotard, anthropologue spécialiste du corps et de ses modifications au Laboratoire sur les vulnérabilités et l’innovation dans le sport (sous réserve)>> Cet événement est organisé en partenariat avec le CNRS.En savoir plus
LL’Université pour tous ! | Cycle de conférences L’Université Jean Monnet – UJM – propose un programme de conférences qui répond à la mission d’ouverture des savoirs vers la société qui est celle de l’université et qui reflète les grands champs disciplinaires de celle-ci. L’objectif est d’enrichir la culture générale et scientifique de chacun, mais aussi d’inviter à la réflexion sur de grands sujets de société. Les conférences sont assurées par des enseignants et chercheurs de l’Université Jean Monnet qui ont à cœur de partager les connaissances issues de leur recherche ou de leur domaine de spécialité. Elles s’adressent à tous les publics, sans condition d’âge ou de niveau d’études.>> Devenir adhérent : cliquez ici >> Programmes 2024-2025 :Saint-ÉtienneUn cycle de 30 conférences sur 5 grands thèmes : Arts et Littératures / Histoire, Philosophie, Patrimoine / Débats de Société / Sciences / Santé, Médecine.Jours et horaires : Les vendredis de 14h30 à 16h30 du 4 octobre 2024 au 4 juillet 2025 (hors vacances scolaires).RoanneUn cycle de 15 conférences sur 4 grands thèmes : Arts et Littératures / Histoire, Philosophie, Patrimoine / Débats de Société / Santé, Médecine.Jours et horaires : les jeudis de 14h à 16h du 3 octobre 2024 au 26 juin 2025 (hors vacances scolaires).>> Pour plus d’information, rendez-vous sur le site : UJM
OOrdre(s) – désordre(s) À la rentrée 2024, le Collège des hautes études Lyon – Sciences – CHELS – vous propose de suivre dans le cadre de son cours commun, une série de 12 conférences originales sur la thématique Ordre(s) – Désordre(s).Dans notre société contemporaine, l’ordre et le désordre sont omniprésents, jouant un rôle essentiel dans la structuration de nos vies individuelles et collectives. Il s’agit là de concepts, de principes, de notions qui ont un sens et un usage différents selon le contexte employé, qu’il soit social, culturel, politique, économique, environnemental ou scientifique. Le Cours Commun du CHELS invite à discuter et réfléchir sur la thématique « ordre(s) et désordre(s) » à travers des interventions plurielles et multidisciplinaires.>> Retrouver la diffusion en direct ou en différée sur la chaine YouTube : Collège des Hautes Études Lyon Science[s]>> Le programme des cours ouverts (PDF) Le jeudi 19 septembre 2024 :> Le chaos ou l’ordre dans le désordre|Christophe Bailly, professeur des Universités à l’ENS de Lyon.L’ordre peut être associé à notre capacité à prévoir l’avenir avec des modèles mathématiques déterministes. Cette vision des choses va cependant être bousculée au début du XXe siècle, où même des questions d’apparence simple, comme l’emblématique, problème des trois corps en mécanique céleste, vont s’avérer impossible à résoudre. Nous discuterons de la signature de ce chaos déterministe, et des répercutions dans notre vie quotidienne.> Ordre et désordre en physiologie animale et en santé : le visage de Janus|Vanessa Louzier, professeure à VetAgro Sup de Lyon.Dans la plupart des mythes le désordre chaotique est vaincu par des forces triomphantes faisant émerger l’ordre du monde. Autant le désordre apparaît effrayant, autant l’ordre nous rassure. En physiologie animale l’ordre n’est-il pas gage de bonne santé et le désordre de dysfonction chaotiques conduisant à des maladies mortelles ? Ou les maladies résultent-elles d’un nouvel équilibre délétère ?Le jeudi 26 septembre 2024 :Nouvel ordre climatique de l’anthropocène et désordre organisationnel |Bertand Valiorgue, professeur de stratégie et gouvernance des entreprises à EMlyon business school.Le changement climatique est là. Il est massif, irréversible et incroyablement rapide. Il se traduit par l’installation progressive d’un nouvel ordre climatique qui bouscule tous les repères et les habitudes des sociétés humaines. Le basculement dans l’ère de l’Anthropocène fabrique un désordre institutionnel et organisationnel auquel les dirigeants d’entreprises devront faire face. Dans le cadre de cette conférence, nous reviendrons sur les caractéristiques de ce désordre institutionnel et organisationnel et donneront des clés d’analyse et de compréhension.Le jeudi 3 octobre 2024 :Ordre et désordre : de l’écoulement de la matière à la propagation d’épidémies|Denis Mazuyer, professeur des Universités en tribologie à l’ENS de Lyon.L’objectif de ce cours est de montrer comment l’organisation des atomes, des molécules ou des particules élémentaires constituant un matériau, continu ou divisé, modifie sa réponse à une contrainte mécanique. Le propos sera illustré avec des matériaux d’usage courant comme les caoutchoucs, les verres, les cosmétiques, les lubrifiants ou les cristaux liquides. Les concepts décrivant les transitions ordre/désordre et leurs conséquences sur l’écoulement de la matière seront appliqués à d’autres phénomènes liés à la transmission d’une information entre des objets ou des êtres humains interconnectés (contagion ou mouvements sociaux).Le jeudi 10 octobre 2024 :L’ordre normatof du désordre : la globalisation comme chaos ordonné|Eric Carpano, professeur des Universités en Droit Public et présidant à Lyon III.La globalisation est un chaos ordonné. Loin d’être un monde sans règles, la globalisation est un espace de libre circulation et de confrontations économiques, sociales et politiques affranchi des contraintes nationales organisé par le droit. Nous proposons une réflexion critique sur la construction de cet ordre normatif du capitalisme globalisé.Le jeudi 17 octobre 2024 :Mettre de l’ordre dans le désordre naturel ou comment classer le vivant |Lionel Zenner, professeur des Universités à VetAgro Sup de Lyon.Depuis Aristote jusqu’à la phylogénie moléculaire, les scientifiques ont toujours cherché à ordonner l’étonnante diversité des êtres vivants. Mais à chaque tentative de classification rationnelle ont répondu de nouvelles découvertes bousculant les certitudes établies. Des premiers systèmes en accord avec les croyances de leur temps aux remises en cause par les avancées de la biologie moléculaire, entre volonté de rationalisation et complexité du réel, nous retracerons cette quête obstinée d’organisation du monde vivant, ses succès comme ses difficultés conceptuelles et pratiques, jusqu’aux limites mêmes d’une classification idéale du vivant.Le jeudi 24 octobre 2024 :À la recherche de l’ordre interactionnel|Isabel Colо́n De Carvajal, maître de conférences en Sciences du langage à l’ENS de Lyon,La conversation ordinaire est un phénomène profondément ordonné, structurellement organisé. Ce constat constitue la théorie de départ qui est au fondement de notre approche qu’est l’analyse conversationnelle. Après avoir présenté les caractéristiques d’une interaction ordonnée, on s’intéresse particulièrement à des situations d’interaction, aussi bien privées (activité de jeux entre amis) que professionnelles (consultation médicale, séance de rééducation), dans lesquelles émergent du désordre conversationnel. L’objectif de notre propos est d’expliquer les procédés linguistiques et les mécanismes langagiers mises en œuvre par les individus pour revenir à une interaction ordonnée, et plus globalement à un ordre social de l’activité.Le jeudi 7 novembre 2024 :Quand le désordre devient socle poétique|Violeta Todo Gonzales, artiste-chorégraphe, professeure de Danse Contemporaine au Conservatoir Nationale Supérieur de Musique et de Danse – CNSMD– de Lyon.Nous le savons, le cerveau humain a une capacité folle d’adaptation, et même d’absorption très rapide d’immenses changements en les transformant en une toute nouvelle normalité. Nous pouvons changer aisément l’ordre des lettres dans un mot et encore le lire sans encombre. Nous pouvons ne rien comprendre ni connaître du processus de création ou du sens d’une œuvre abstraite et encore être saisie par sa beauté. Nous pouvons aller au théâtre, au cinéma, dans un parc et ne rien comprendre à ce que l’on voit et encore être extrêmement ému. Nous pouvons…Dans ce temps de rencontre je souhaiterai explorer avec vous la charge poétique qui est intrinsèque à tout désordre, à tout acte, geste ou réaction inattendue. Pour cela, ensemble, nous mettrons la main à la pâte et la patte dans la main.Le jeudi 14 novembre 2024 :Ordre-désordre : le temps, sa flèche, et le énigmes de l’entropie|Emmanuel Trizac, professeur des Universités et président de l’ENS de Lyon.La notion d’entropie quantifie le degré de désordre d’un système physique. Son augmentation permet ainsi de mesurer l’irréversibilité des phénomènes ; on parle de la flèche du temps. Mais pourquoi le temps semble-t-il toujours s’écouler dans la même direction ? Comment comprendre cette irréversibilité étant donnée la réversibilité de la description microscopique des systèmes ? Si la lecture à l’envers du film de nos vies n’a guère de sens, il n’en va en effet pas même pour la vie des atomes. Regard d’un physicien sur une question… renversante et source de paradoxes.Le jeudi 21 novembre 2024 :Ordre/ désordre/ des ordres. Penser l’anarchie par le droit… et réciproquement ?|Anne-Sophie Chambost, professeure des Universités en Histoire du droit à Sciences Po Lyon.Pour le sens commun, l’anarchie est le « désordre produit dans une société par l’affaiblissement de l’État, la vacance du pouvoir, l’inobservation des lois ». En vertu du refus de l’État, synonyme pour eux de refus du droit, les juristes ne s’intéressent pas à l’anarchie. Or sauf exceptions dont il faudra prendre la mesure, si l’anarchie refuse de réduire le droit au seul droit étatique, elle ne refuse pas le droit et les règles. On verra même qu’à l’instar de l’athée qui est obsédé par Dieu, l’anarchiste l’est par l’ordre.Le 28 novembre 2024 :De l’explosion cambrienne des paiement à la pluralité monétaire : la monnaie dans tous sens états|Jérôme Blanc, professeur des Universités en Économie à Sciences Po Lyon.L’anthropologue Bill Maurer a qualifié d’explosion cambrienne le foisonnement contemporain des moyens de paiement, incluant paiements numériques, cryptomonnaies, monnaies locales, etc. A ces transformations s’ajoutent les crises monétaires qui, dans certains pays, provoquent par exemple des processus de dollarisation. Pour comprendre comment l’ordre monétaire ainsi débordé se recompose, on raisonnera à partir d’un cadre interprétatif mettant en regard trois types de pluralité monétaire et donnant les moyens de comprendre les dynamiques monétaires.Le jeudi 5 décembre 2024 :Ordre et désordre dans les matériaux|Andras Borbely, directeur de recherche au centre science des matériaux et des structures – SMS– de l’École des Mines de Saint-Étienne.Les matériaux sont probablement plus importants dans notre culture que nous le réalisons. Ils sont présents à chaque instant de notre vie quotidienne et reflètent le niveau d’avancement technique de notre société. Ils forment le socle des technologies utilisées dans des domaines aussi disparates que la santé, le transport, la communication, ou les arts. La présentation donnera un aperçu des bases physiques de la science des matériaux avec une attention particulière sur l’ordre et le désordre atomique qui déterminent de manière générale les propriétés des matériaux.Le jeudi 12 décembre 2024 :> Profession vétérinaire : que permet sa structuration par un ordre professionnel ? Un réponse pour dépasser les défis qui se profilent ?|Agnès Benamou-Smith, maître de conférences en médecine des équidés à VetAgroSup de LyonLa profession vétérinaire est utilisée comme point de départ pour débattre sur ordre et désordre au sein de cette profession règlementée. Cette profession rencontre des réformes, des remous voire des séismes (représentativité démographique, crises règlementaires ou fiscales, failles générationnelles). Une structuration ordinale permet-elle de mieux aborder les vagues de changements qui génèrent du désordre ? Nous nous poserons ces questions ensemble et en mode numérique interactif avec les auditeurs.> Quand la santé devient écologique|Léonie Varobieff, doctorante en philosophie, chercheuse à l’Agence nationale de sécurité sanitaire de l’alimentation, de l’environnement et du travail – ANSES – CNRS – Lyon III.« One Health », voilà le nouveau concept porté par l’OMS. Le secteur public, puis le secteur privé affichent partout ce paradigme directeur. Mais changer la définition d’un concept aussi important que celui de santé n’est pas anodin. Si les végétaux, milieux, animaux ont une santé commune avec les humains, quelle nouvelle éthique construire ? Perspective sérieuse ou greenwashing en santé publique ?>> Pour plus d’information rendez-vous sur le site :CHELS ©DR
DDes enfants et des fous © Fonds Henri Manuel | Médiathèque de l’ENPJJUne conversation en terrasse… à 3 voix, autour de 3 livres, au croisement de la philosophie, de l’histoire de la psychiatrie et de l’anthropologie.Orphelins, aliénés, délinquants : comment ces individus en marge sont-ils désignés depuis la fin du 19e siècle ? Comment sont-ils pris en charge et parfois ballotés d’une institution à l’autre ? Quelles furent au fil de l’histoire, les trajectoires de ces hommes, femmes, enfants et de ceux qui ont décidé de travailler avec eux ? Dans ou hors les murs, quelle peut-être la vie, dans les entours de l’enfermement ?En croisant l’histoire de l’enfance en marge et le travail de l’inclassable Fernand Deligny, l’histoire de l’aliénisme et celle de la prise en charge des adolescents difficiles, cette rencontre nous aidera à comprendre comment, d’hier à aujourd’hui, ont été traités ces individus dits difficiles, vulnérables ou parfois dangereux.Un événement proposé à l’occasion du colloque interdisciplinaire organisé par Michaël Pouteyo L’enfant : représentations, institutions, écritures, en partenariat avec l’IHRIM, le Labex Comod et l’ENSEIS.Intervenants :Michaël Pouteyo est docteur en philosophie, formateur en travail social et éducateur spécialisé. Il est l’auteur de l’ouvrage Fernand Deligny, enfant et institution. Pour une histoire de l’enfance en marge (ENS Éditions, 2024).Anatole Le Bras est agrégé et docteur en histoire, chercheur post-doctorant au Center for History and Economics in Paris (CHEP). Il est l’auteur de l’ouvrage Aliénés. Une histoire sociale de la folie au XIXe siècle (CNRS Éditions, 2024).Yannis Gansel est psychiatre et anthropologue, attaché à l’Institut d’histoire des représentations et des idées dans les modernités (IHRIM à l’ENS de Lyon). Il est l’auteur de l’ouvrage Vulnérables ou dangereux ? Une anthropologie du souci des adolescents difficiles (ENS Éditions, 2019).>> Pour en savoir plus :ENS éditions
PPenser la santé | #1 Dossier Pop’Sciences « Santé mentale : entre pathologies et bien-être » Tête de femme « Méduse », Lumière et Ombre, 1923 au musée des Beaux-Arts de Lyon / ©Jawlensky Alexej von – Wikimédia commonsSi la santé est un état, c’est aussi un concept. La question de la santé peut alors être envisagée autrement que sous l’angle de la médecine, comme situation particulière d’un organisme, mais aussi à partir de ce qu’implique sa définition. La philosophie s’est ainsi emparée du terme et de ce qu’il entend décrire, conduisant une véritable enquête réflexive à la recherche des contours d’un objet polymorphe.Un article rédigé par Ludovic Viévard, rédacteur,pour Pop’Sciences – 29 février 2024 Absence de maladie ou bien-être ?Longtemps comprise comme un déséquilibre des humeurs composant le corps, la santé ne se conçoit qu’à partir du 19e siècle comme l’absence de maladie. Elle devient science de la pathologie et, dans ce modèle dit biomédical, elle est le domaine exclusif du médecin. En 1946, l’Organisation mondiale de la santé en formule une nouvelle définition :« un état de complet bien-être physique, mental et social, [qui] ne consiste pas seulement en une absence de maladie ou d’infirmité ».Un état positif donc, dans la mesure où il n’est pas l’effet d’un manque, mais sous-tend une forme de plénitude de l’être que celui-ci soit envisagé dans sa dimension relationnelle ou individuelle. Avec l’explosion des maladies chroniques, la santé évolue encore ; puisqu’il s’agit de vivre avec et non d’en guérir, elle sera considérée comme « la capacité d’adaptation et d’autonomie face à des défis sociaux, physiques et émotionnels »1.Engelshut, 1931 / ©Gemäldescan Christian Mantey – Wikimédia commonsLa santé comme objet d’enquête philosophiqueCe (trop) rapide tour des conceptions de la santé vise seulement à souligner combien la notion de santé a varié. Mais au-delà de l’histoire des idées – qui en décrit l’évolution des formes dans le temps –, la santé peut être interrogée en tant que concept. C’est tout l’objet de la philosophie de la santé explique Élodie Giroux, professeure des universités en philosophie des sciences et de la médecine – Université Jean Moulin Lyon 3, pour qui il s’agit « d’interroger des concepts du sens commun, de les critiquer ou de questionner leur usage »2. Une entreprise d’autant plus nécessaire que la santé est un concept « vulgaire », dira le philosophe G. Canguilhem, au sens où il appartient à tout le monde. Cette enquête philosophique, indique la chercheure, « engage des questions [telles que] : qu’est-ce que la normalité humaine ? Qu’est-ce que l’identité, la norme, la différence, la ressemblance, les rapports entre le même et l’autre ? Y a-t-il une définition biologique de la norme et de l’espèce humaine ? Comment s’articulent les dimensions biologiques, sociales, psychiques de la vie humaine dans les notions de santé et de maladie ? »3L’individu, la société, la planètePour comprendre la pleine portée de ce questionnement philosophique, on peut évoquer quelque unes des frontières qu’il bouscule. Georges Canguilhem, par exemple, portera son effort critique sur la rationalité médicale. La médecine, essentiellement empirique et statistique, édicte un état normal qu’elle oppose au pathologique. Or, dira Canguilhem, la vie est normative, au sens où elle produit ses propres normes nécessaires à son maintien et à son développement. Ainsi, écrit Élodie Giroux, « les concepts de normal et de pathologique n’ont de signification que par rapport à cette normativité du vivant, qui elle-même ne peut se comprendre que dans la relation d’influence réciproque d’un vivant avec son milieu »4. On voit que la question de la santé quitte le registre de la pure objectivité pour faire part à la subjectivité de la personne.Mais la santé peut aussi s’interroger dans sa dimension sociale. On retrouve ici la définition de l’OMS dans laquelle « la santé est envisagée comme un état qui permet avant tout à l’individu humain d’assumer ses fonctions relationnelles, sociales et familiales et son rôle professionnel »5. Si pour Élodie Giroux cette définition pose difficulté en ce qu’elle fait insuffisamment la différence entre santé et bonheur, elle installe une conception dite bio psychosociale de la santé. Dans ce modèle, l’individu est relié à un ensemble de systèmes de plus en plus extérieurs à lui-même et qui, de ses cellules à la biosphère, contribuent à en définir la santé.Ainsi, au-delà de la dimension sociale, la santé peut-elle être analysée dans le lien de l’individu à l’environnement. Se font alors jour des perspectives globalisantes, avec la notion de santé environnementale, de santé globale ou d’une seule santé (One Health). Si cette dernière approche « ne repose pas encore sur une définition consensuelle », souligne Élodie Giroux, elle permet « d’alerter sur l’interdépendance entre santés humaine, animale et environnementale et l’importance de l’interdisciplinarité »6.On le voit, la santé n’engage pas que le corps et l’esprit. Penser la santé, c’est conduire une réflexion sur l’humain, son rapport à lui-même et aux autres, humains et non humains, ainsi que son environnement.—————————————————————Notes[1] : Huber, M., Knottnerus, J.A., Green, et al. (2011), « How should we define health? », BMJ 2011, 343(4163)[2] : « Note de fin », Revue Phares, vol. XVI, hiver 2016[3] : « Note de fin », Revue Phares, vol. XVI, hiver 2016[4] : Philosopher sur les concepts de santé : de l’Essai de Georges Canguilhem au débat anglo-américain », Dialogue, 52 (2013)[5] : « Concept de santé », Encyclopædia Universalis [s.d.][6] : « Concept de santé », Encyclopædia Universalis [s.d.]
ÉÉmilie Du Châtelet dans la littérature clandestine du 18e siècle | Visages de la science Confluences des mondes de la recherche – Les entretiens du CollegiumLe Collegium de Lyon est un Institut d’études avancées (IEA) inscrit dans l’Université de Lyon, membre des réseaux français (RFIEA) et européens (NETIAS) des IEA. Il accueille des chercheurs habituellement en poste à l’étranger pour mener leur projet de recherche innovant pendant 5 à 10 mois.Dans ce podcast, le Collegium revient sur le travail de la philosophe Natalia Zorrilla Sirlin. Chercheuse au Conseil national de la recherche scientifique et technologique (CONICET) en Argentine, est résidente au Collegium pour cette année 2023-24.Elle y mène des recherches sur les relations entre la littérature clandestine de la fin du 17e siècle – début du 18e siècle et l’œuvre d’Émilie Du Châtelet, une scientifique et philosophe (la distinction n’a pas grand sens à l’époque) française du 18e siècle. Émilie Du Châtelet est elle-même la seule femme identifiée comme autrice de textes clandestins à l’époque.Pour analyser les textes du « siècle des Lumières », Natalia Zorrilla Sirlin fait notamment appel au concept de gynodicée. Il s’agit d’un néologisme forgé sur le modèle de la théodicée, la tentative de concilier l’existence d’un Dieu omniscient et omnipotent avec l’existence du mal. La gynodicée est donc une tentative de concilier la reconnaissance de l’égalité des droits entre les hommes et les femmes avec la permanence du patriarcat, ce système fondé sur la domination des femmes par les hommes.Pour conduire cette recherche, Natalia Zorrilla Sirlin travaille notamment en collaboration avec Susana Seguin au sein de l’Institut d’Histoire des Représentations et des Idées dans les Modernités (IHRIM).>> Lire l’article sur le site :COLLEGIUM DE LYON