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EN SAVOIR PLUS

Décarboner la santé pour soigner durablement

DDécarboner la santé pour soigner durablement

Du bilan carbone de la santé humaine à la décarbonation de la santé animale
L’économie française a pour ambition d’arriver à la neutralité carbone en 2050, afin de ne plus contribuer au dérèglement climatique. Quel qu’en soit le scénario, il passe par une réduction de nos émissions de gaz à effet de serre de près de 80%. Le Shift project a fait une analyse approfondie du secteur de la santé humaine et des leviers de décarbonation possible. Nous examinerons ensemble ces travaux et ces leviers de transformation pour imaginer un secteur de santé vétérinaire désirable pour 2050.”

Intervenant : Stéphane Renard

>> A suivre :

  • en ligne sur Youtube ,
  • en présentiel, sur inscription.

« Avant d’aller sur Mars », est un cycle de conférences proposé par les étudiants de VetAgro Sup pour ouvrir le débat sur des sujets environnementaux.

Pour plus d’information, rendez-vous sur le site :

Vetagro sup

IA : prometteuse pour optimiser les parcours de soins

IIA : prometteuse pour optimiser les parcours de soins

Et s’il était possible, grâce à l’intelligence artificielle, de soulager les pressions opérationnelles des équipes soignantes et offrir une meilleure qualité de suivi aux patients en prédisant leurs parcours de soins ?​

C’est le sujet qui a occupé Alice Martin, désormais docteure, lors de sa thèse menée au laboratoire DISP – Decision and Information Systems for Production systems1. Alors que les structures de santé françaises rencontrent des difficultés structurelles, celles-ci tentent d’améliorer la prise en charge des patients notamment en cas de maladies chroniques. Pour anticiper l’évolution de la consommation des actes thérapeutiques, Alice Martin a cherché à comprendre les aspects du profil des patients à travers la donnée.

Aujourd’hui, les structures de santé rencontrent des difficultés structurelles dans l’organisation des soins et la prise en charge de leurs patients. Quelles sont-elles ?
L’accès aux soins souffre de fractures multiples : augmentation du nombre de maladies chroniques, vieillissement de la population, fracture territoriale dans l’accès aux soins médicaux, pressions financières et recherche d’efficience à tout prix… Beaucoup de structures de santé tentent de s’adapter à ces transformations en optimisant les parcours patients, notamment grâce à la prédiction des évènements cliniques. Cela suppose de mieux comprendre les patients pour leur proposer des prises en charge adaptées à leurs besoins et à leur profil clinique. D’autre part, il y a une disponibilité croissante des données de santé et une meilleure applicabilité de l’intelligence artificielle. Près de 30 % des données stockées dans le monde sont des données de santé et l’exploitation de celles-ci peuvent aider notamment  à assurer la viabilité du système de santé français, qui n’a pas de visée de rentabilité.

Durant votre thèse, vous avez travaillé à cette prédiction des parcours patients. Comment mieux prévoir et soulager les structures dans leurs organisations ? 
Pour anticiper des évènements cliniques sur un profil de patient donné, il a fallu étudier de près beaucoup de données médico-économiques. Ces données, notamment celles issues de la facturations des hôpitaux, sont très révélatrices des parcours de soins. (…)

LIRE LA SUITE DE L’ARTICLE

Coalition Secrets Toxiques

CCoalition Secrets Toxiques

Visuel Table ronde Secrets toxiques

En 2023 et 2024, la campagne Secrets Toxiques sera sur les routes de France pour des dizaines d’événements visant à alerter l’opinion publique sur la sous-évaluation de la toxicité des pesticides autorisés.

Projections-débats, colloques, rassemblements jalonneront ce Tour de France citoyen qui vise à obtenir un changement des pratiques d’homologation des pesticides pour faire face aux dangers sanitaires et à la destruction en cours de la biodiversité.

 

Pesticides : la prochaine bombe sanitaire ? Secteur associatif, citoyen, scientifique…Comment se protéger, qui peut agir ?

Intervenants :

  • Pierre Athanaze, Vice-président de la Métropole de Lyon,
  • Jean-Marc Bonmatin, chercheur au CNRS en chimie et toxicologie,
  • Aline Verrier, référente prévention à Mutuelle Entrain,
  • Guillaume Tumerelle, avocat spécialiste en droit de l’environnement.

Animée par : Andy Battentier -bdirecteur de campagne de Secrets toxiques.

La table-ronde sera précédée d’une projection du film Secrets toxiques à 18h et sera suivie d’un temps convivial d’échanges.

Pour en savoir plus :

Maison de l’environnement

Santé mentale : entre pathologies et bien-être | Un dossier Pop’Sciences

SSanté mentale : entre pathologies et bien-être | Un dossier Pop’Sciences

À la rentrée universitaire 2024, la ComUE Université de Lyon inaugure un centre de santé mentale pour les étudiants dans le 7e arrondissement de Lyon. À cette occasion, Pop’Sciences sintéresse à la recherche qui est menée dans le champ de la santé mentale sur le site universitaire de Lyon Saint-Étienne.

« Nous sommes tous concernés ! » nous interpelle le service de la vie étudiante de l’Université de Lyon sur ses pages dédiées à la santé mentale.

Voilà qui pourrait surprendre… mais la définition de la santé formulée par l’organisation mondiale de la santé (OMS) – qui proclame que « la santé est un état de complet bien-être physique, mental et social, et ne consiste pas seulement en une absence de maladie ou d’infirmité » nous dit combien nous sommes toutes et tous concernés ! Ainsi la santé mentale s’envisage dans un continuum qui va du bien-être, de l’épanouissement personnel, en passant par notre capacité à disposer de ressources psychologiques pour nous permettre d’agir dans la société, aux situations de détresse psychologique réactionnelle, pouvant être provoquées lorsque nous traversons des situations éprouvantes, des difficultés existentielles, jusqu’aux troubles psychiatriques plus ou moins handicapants. Notre santé mentale se réalise ainsi par la qualité des relations que nous entretenons dans le contexte social, économique, biologique et environnemental de nos existences.  Comment la qualité de ce système de relations conditionne notre santé mentale ?

S’il est incontournable d’explorer ce qu’il se passe du côté des politiques de santé et du soin, il se révèle nécessaire d’explorer les travaux d’études et de recherches qui sont menées, tant à l’échelle de l’individu que de la société, par les chercheurs en neurosciences, en médecine, en sciences humaines, en droit, en philosophie… il se révèle alors un système foisonnant d’institutions qui travaillent ensemble.

Avec Leslie Wallart du l’équipe de recherche PsyR2, nous avons composé une représentation de ces institutions et leurs interactions. Cette « carte mentale » n’a pas pour ambition d’être un inventaire exhaustif, il s’agit avant tout de montrer le grand nombre et la variété des institutions qui travaillent dans le champ de la santé mentale, selon trois entrées, que sont les politiques publiques, le soin et la recherche.

Nous vous invitons à ouvrir la carte et cliquer sur les liens afin de mieux découvrir les travaux et missions des différentes institutions et programme de recherche.

>> Cliquer sur la carte mentale pour l’afficher en grand écran :

>> La santé mentale une question médicale, sociale et politique ?

Et si s’intéresser à la santé mentale, à sa santé mentale, était une invitation à nourrir une réflexion et à agir pour mieux faire société, cela en développant des capacités à diversifier les liens que nous tissons avec nos environnements, en étant plus inclusif et attentif aux différents régimes de relations au monde que chacun peut construire. Et si s’intéresser à la santé mentale nous permettait de changer nos regards sur nos vulnérabilités et celle des personnes qui nous entourent ?

Pour penser ces questions, nous avons traversé les travaux de la philosophe Élodie Giroux, rencontré l’historienne Isabelle Von Bueltzingsloewen, les Professeurs Nicolas Franck, Frédéric Haesebaert, et Benjamin Rolland,  tous les trois psychiatres, ainsi que Rebecca Shankland, professeur en psychologie, Guillaume Sescousse, chercheur en neurosciences, Benoît Eyraud et Nicolas Chambon, tous les deux sociologues, Gwen Le Goff, politiste, et Nathalie Dumet, psychologue clinique.

Nous les remercions pour leur contribution à la réalisation de ce dossier.

  Les articles du dossier

  • #1 Penser la santé

Tête de femme « Méduse », Lumière et Ombre, 1923 au musée des Beaux-Arts de Lyon / ©Jawlensky Alexej von – Wikimédia commons

Si la santé est un état, c’est aussi un concept. La question de la santé peut alors être envisagée autrement que sous l’angle de la médecine, comme situation particulière d’un organisme, mais aussi à partir de ce qu’implique sa définition. La philosophie s’est ainsi emparée du terme et de ce qu’il entend décrire, conduisant une véritable enquête réflexive à la recherche des contours d’un objet polymorphe.

 

Lire l’article #1

 

  • #2 La santé mentale : un champ en perpétuelle transformation

A Woman Suffering from Obsessive Envy, circa 1819-1820, au Musée des beaux arts de Lyon / ©Alain Basset, Stéphane Degroisse – Wikimédia commons

La conception de la maladie mentale et de sa prise en charge a considérablement changé au fil du temps. Mais c’est à partir de 1950, et surtout depuis les années 1990, qu’interviennent les ruptures les plus fortes et que s’impose le terme de santé mentale. Celle-ci est intégrée au champ de la santé globale alors que la priorité est désormais de maintenir les personnes atteintes de troubles psychiques dans l’espace social.

 

 

Lire l’article #2

 

  • #3 Le rétablissement en santé mentale

Revolution of the Viaduct, 1937 of the collection Hamburger Kunsthalle / ©Rachedi Kamel – Wikimédia commons

Apparue dans les pays anglo-saxons dans les années 1970, la notion de rétablissement en santé mentale a peiné à se faire une place en France. Du chemin a été parcouru depuis et, aujourd’hui, le rétablissement est l’un des objectifs affichés de la prise en charge psychiatrique.

 

 

LIRE L’ARTICLE #3

 

  • #4 L’autonomie : un droit humain – Exemple de la démarche Capdroits

After Right – to the Left, 1932 in Christie’s London / ©wassily kandinsky – Wikimédia commons

Les sociétés démocratiques reposent sur le principe d’une égale capacité civile et politique de tous les citoyens à décider et à agir pour eux-mêmes. Dans de nombreuses situations de vulnérabilité (liées notamment à des difficultés de santé mentale), cet idéal d’égale autonomie est fragilisé, conduisant des proches ou des professionnels à intervenir pour la personne, parfois à sa place, pour la protéger d’une décision – ou absence de décision – qui pourrait mettre la personne en danger. Les mesures civiles de protection (curatelles, tutelles) ou de soin sans consentement donnent un cadre juridique à ces interventions visant à protéger ou soigner des personnes vulnérabilisées. Ces mesures prévoient dans différentes traditions juridiques que cette intervention doit se faire « dans le meilleur intérêt de la personne », ce qui a constitué pendant longtemps le paradigme de régulation du soin et de l’accompagnement.

Lire l’article #4

 

  • #5 Le psychotrauma

The Great Wave off Kanagawa, between circa 1830 and circa 1832 in Metropolitan Museum of Art / ©Metropolitan Museum of Art – Wikimédia commons

Enquêter sur la dimension sociale et politique du psychotraumatisme. Accident, violences, attentats, viols, maltraitances, harcèlement : les liens entre ces évènements et la santé mentale paraissent aujourd’hui évidents. Prévenir l’apparition d’un état de stress post-traumatique est devenu un enjeu de santé publique majeur. Dès lors, éviter les situations et les actes traumatogènes se révèlent être un enjeu social et politique d’envergure.

 

Lire l’article #5

 

  • #6 Addictions : la fatalité n’existe pas

The Card Players, between 1890 and 1892 in the Metropolitan Museum of Art / ©Bequest of Stephen C. Clark – Wikimédia commons

Certes, nous ne sommes pas tous égaux face aux addictions. Chacun possède des facteurs de risque et de protection, individuels et environnementaux, qui nous rendent plus ou moins vulnérables. Pour autant, nos destins ne sont pas tracés d’avance et l’évolution des comportements des individus recèle aussi une part de mystère. Face à une hétérogénéité de profils et de trajectoires, les vérités générales sur les addictions doivent être combattues.

 

  • #7 Orthorexie : quand manger sain dessert l’équilibre de l’individu

Untitled, 1907 in Christie’s / ©Christie’s – Wikimédia commons

Si la psychologie et la psychopathologie cliniques d’orientation psychanalytique ont traditionnellement pour objet l’étude de l’Homme, sa personnalité, son équilibre psychique et ses souffrances subjectives, force est de reconnaître que la frontière est parfois bien ténue entre ce qui relève du normal et du pathologique1. Le souci particulièrement exacerbé en France aujourd’hui du « bien manger », autrement dit le souci d’une alimentation saine, en constitue une illustration.

[1] Même si de fait certains troubles psychopathologiques majeurs (hallucinations et délires de patients psychotiques, dépression et troubles bipolaires de certains autres sujets, etc.) laissent peu de doute planer.

Lire l’article #7

 

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MMerci !

Ce dossier a été réalisé grâce à la collaboration de différents chercheuses et chercheurs, et enseignants-chercheurs, des établissements de la ComUE Université de Lyon :

  • Élodie Giroux, professeure des universités en philosophie des sciences et de la médecine à l’Université Jean Moulin Lyon 3 et chercheure à l’Institut de Recherches Philosophiques de Lyon –  IRPhiL .

Nous les remercions pour le temps qu’ils nous ont accordé.

 

Un dossier rédigé par :

  • Isabelle Vio, chargée de projet Pop’Sciences (introduction) ;
  • Ludovic Viévard, Docteur en philosophie de l’Université Paris Sorbonne, (articles #1 et #2) ;
  • Clémentine Vignon, journaliste scientifique (articles #3 et #6) ;
  • Benoît Eyraud, Maître de conférences en sociologie Université Lumière Lyon 2 (article #4) ;
  • Nicolas Chambon, sociologue, responsable du Pôle Recherche à l’Orspere-Samdarra, et Gwen Le Goff, directrice-adjointe de l’Orspere-Samdarra (article #5) ;
  • Nathalie Dumet, Psychologue clinicienne et psychanalyste Institut de Psychologie de l’Université Lumière Lyon 2 (article #7).

Le rétablissement en santé mentale | #3 Dossier Pop’Sciences « Santé mentale : entre pathologies et bien-être »

LLe rétablissement en santé mentale | #3 Dossier Pop’Sciences « Santé mentale : entre pathologies et bien-être »

Apparue dans les pays anglo-saxons dans les années 1970, la notion de rétablissement en santé mentale a peiné à se faire une place en France. Du chemin a été parcouru depuis, et aujourd’hui, le rétablissement est l’un des objectifs affichés de la prise en charge psychiatrique.

Un article de Clémentine Vignon, journaliste scientifique, rédigé
pour Pop’Sciences – 29 février 2024

L’idée qu’une personne présentant des troubles psychiques puisse réussir à mener une vie ordinaire n’allait pas de soi. En santé mentale, un certain fatalisme l’emportait, y compris chez les soignants.
Mais le champ de la psychiatrie n’a cessé d’évoluer. Aujourd’hui, le rétablissement est reconnu et constitue même l’une des principales cibles de la prise en charge en santé mentale. Au centre hospitalier Le Vinatier, à Bron, les patients qui présentent des troubles sévères, de l’ordre de la schizophrénie ou du trouble bipolaire, peuvent notamment bénéficier de techniques de réhabilitation psychosociale. « Leur objectif n’est ni la diminution ni la disparition des symptômes, mais le rétablissement de la personne, c’est-à-dire de lui permettre de réussir sa vie selon ses propres critères », indique le Pr Nicolas Franck,
psychiatre et chef du pôle Centre Rive Gauche, où se situe le centre ressource de réhabilitation psychosociale, une structure nationale reconnue.

La réhabilitation psychosociale
En renforçant le pouvoir de décision et d’action des patients, la réhabilitation psychosociale vise avant tout leur réinsertion sociale et/ou professionnelle. Elle s’appuie sur une panoplie d’outils tels que la remédiation cognitive, dont l’objectif est de réduire l’impact des troubles cognitifs sur la vie du patient, ou encore l’entraînement des compétences sociales (capacités d’écoute empathique, résolution de conflits, etc.). Ces techniques ont pour point commun de se focaliser sur les capacités des personnes plutôt que sur leurs limitations. Elles consistent en des exercices de résolution de problèmes concrets, des mises en situation, ou encore des jeux de rôle.
Tout l’enjeu est d’amener les patients à mieux se connaître afin qu’ils puissent construire leur projet de soin en fonction de leur projet de vie, selon des objectifs professionnels, familiaux, amicaux ou autres.
Les bénéfices de la réhabilitation psychosociale sont largement démontrés. « Grâce à elle, de nombreux patients reprennent des trajectoires de vie favorables après avoir été interrompues par la maladie », soutient le Pr Nicolas Franck (Université Claude Bernard Lyon1 / Centre hospitalier Le Vinatier). Ils retrouvent un travail, des relations sociales satisfaisantes, fondent une famille, et certains finissent même par se détacher complètement de la psychiatrie. Pour d’autres, la poursuite d’un traitement médicamenteux demeure une condition essentielle du rétablissement. Dans tous les cas, seul le patient est à même de se prononcer sur son rétablissement.

Tangotee, between 1919 and 1921 of the Private collection / © Christie’s – Wikimédia commons

Prise en charge précoce : une priorité
Plus la prise en charge du patient est précoce, plus la réhabilitation psychosociale aura de chance d’aboutir à un rétablissement. Or, les patients qui bénéficient aujourd’hui de la réhabilitation sont souvent déjà bien avancés dans la maladie. La détection précoce des troubles psychotiques, notamment auprès des jeunes, est donc une priorité. Dans cet objectif, le dispositif PEP’s a été créé en 2019 par le Pr Frédéric Haesebaert (Université Claude Bernard Lyon 1/Centre hospitalier Le Vinatier), chef de service au Vinatier, pour accueillir des jeunes adultes de 18 à 35 ans présentant un premier épisode psychotique.
Accolé au centre référent de réhabilitation psychosociale de Lyon, ce dispositif permet de proposer rapidement de la réhabilitation aux personnes qui en ont besoin. « On sait que c’est dans les 2 à 5 premières années qui suivent le premier épisode qu’on obtient un maximum de bénéfices de nos interventions », soutient Frédéric Haesebaert. La prise en charge précoce, rappelle le psychiatre, réduit fortement la mortalité.
Afin de repérer encore plus efficacement les jeunes en souffrance psychique, Frédéric Haesebaert a eu l’idée d’aller au devant d’eux directement dans les universités. Avec le service de santé universitaire (SSU) de l’Université Claude Bernard Lyon 1, il a co-construit le projet PRIOR-ETU. Dans les faits, un psychiatre du Vinatier est détaché sur le campus LyonTech-la Doua pour mener des consultations auprès des étudiants. En fonction des situations, les étudiants sont ensuite suivis à l’université ou peuvent intégrer le dispositif PEP’s. Une action qui a du sens, quand une étude scientifique publiée en 2020 a montré que seuls 6 % des étudiants qui avaient présenté des troubles psychologiques pendant le confinement, déclaraient avoir consulté un professionnel de la santé (étude nationale portant sur plus de 69 000 étudiants1).

Lutter contre la stigmatisation
D’autres actions sont mises en place afin de sensibiliser les étudiants sur la santé mentale. C’est le cas du programme ETUCARE, financé par l’ARS Bourgogne-Franche-Comté et conçu par des chercheurs en psychologie du laboratoire DIPHE de l’Université Lumière Lyon 2 en collaboration avec l’IREPS BFC. « Il s’agit d’une plateforme en ligne que nous avons co-construite avec les étudiants et qui les sensibilise sur différentes thématiques en lien avec la
santé mentale, comme la régulation des émotions ou encore la gestion du stress » explique Rebecca Shankland, professeur en psychologie du développement au sein du laboratoire DIPHE (département PsyDev). Ce type d’initiative vise aussi à lutter contre la stigmatisation en santé mentale. Tout comme le dispositif ZEST (zone d’expression contre la stigmatisation), porté par le centre ressource national de réhabilitation psychosociale, qui encourage la prise de parole des personnes concernées par des troubles psychiques. Ou encore l’engagement des pair-aidants, ces patients rétablis qui s’appuient sur leur expérience pour accompagner les personnes concernées par un trouble mental. Preuves vivantes qu’il est possible d’être en bonne santé mentale malgré un syndrome psychiatrique, ils laissent entrevoir une issue positive, insufflent de l’espoir, et guident les patients sur le chemin du rétablissement.

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Note :

[1] JAMA Netw Open. 2020 Oct; 3(10): e2025591.

PPour aller plus loin

Santé et corps au féminin à Rome dans l’Antiquité

SSanté et corps au féminin à Rome dans l’Antiquité

Lugdunum – Musée et théâtres romains propose une conférence sur le sujet de la santé et du corps féminin à Rome dans l’Antiquité.

Cette conférence apportera des réponses à divers questionnements comme :

  • Quelle était l’approche de la médecine concernant les femmes dans l’Antiquité ?
  • Existait-il une médecine spécifiquement dédiée à leur santé ?
  • Quel traitement était réservé aux femmes atteintes d’une maladie incurable ? »

>> Pour plus d’information rendez-vous sur le site :

Lugdunum-Musée et théâtres romains 

 

Épidémies, prendre soin du vivant

ÉÉpidémies, prendre soin du vivant

Alors que nous venons de traverser collectivement la pandémie de la COVID-19, quelle mémoire conservons-nous des épidémies du passé et comment nous préparer à celles à venir ?

Depuis des millénaires, les épidémies touchent les sociétés humaines mais aussi les autres espèces animales, sur tous les continents. En s’appuyant sur des collections de médecine, d’ethnographie, des spécimens d’histoire naturelle ou encore des œuvres contemporaines, l’exposition nous invite à envisager les épidémies comme un phénomène non seulement biologique mais également social, dans un monde où santé humaine, santé animale et santé environnementale sont liées.

Une exposition du musée des Confluences d’après un concept original du National Museum of Natural History, Smithsonian Institution de Washington

Plus d’informations sur le site du :

MUSÉE DES CONFLUENCES

Bertin Nahum : quand l’ingénierie sauve des vies | Visages de la science

BBertin Nahum : quand l’ingénierie sauve des vies | Visages de la science

Bertin Nahum fait partie des innovateurs les plus brillants de sa génération. Père des robots chirurgicaux made in France, ce visionnaire imagine la médecine de demain. Après avoir conçu un robot destiné à la chirurgie du genou, puis un deuxième pour la chirurgie du cerveau, cet ingénieur s’attaque aujourd’hui, avec un nouveau prototype, à la lutte contre le cancer du foie. Animé par la volonté de se sentir utile et de rendre l’acte chirurgical plus sûr, il s’efforce aussi de faire connaître au monde entier, l’excellence des technologies médicales françaises.

  • Réduire les aléas

« Quand j’ai commencé à travailler dans ce secteur-là, j’ai été très étonné de voir que la chirurgie était une discipline très artisanale. La robotique est en mesure de faire ce qu’elle a fait dans plein de secteurs de la vie quotidienne : réduire les aléas. Il ne s’agit pas de remplacer le praticien mais d’optimiser l’acte chirurgical en le rendant plus précis et plus fiable. »

  • Des robots révolutionnaires

Après avoir occupé des postes de terrain, Bertin Nahum a été confronté à la réalité et à la pratique sur la façon dont la technologie pouvait répondre aux besoins des chirurgiens. Visionnaire, il s’est fait père de robots chirurgicaux révolutionnaires. « Nos robots sont des outils intelligents. Ils utilisent des images pour planifier un acte chirurgical ; aident à la décision du praticien ; puis assistent la réalisation dans le geste à proprement dit. Ils utilisent de l’imagerie, de l’intelligence artificielle et de la robotique. »

  • De l’importance du made-in-France

« La prochaine révolution numérique se fera dans le secteur de la santé. Les robots et l’intelligence artificielle pénétreront dans ce secteur. Cependant, quand on touche à la santé de gens, il faut s’assurer que cette activité ne reproduise pas ce qu’il s’est passé jusque-là avec les GAFA. Il est important que l’Europe se saisisse du sujet. »

 

Portrait de Bertin Nahum

Diplômé de l’INSA Lyon, Bertin Nahum a été sacré quatrième entrepreneur high-tech le plus révolutionnaire du monde par la revue canadienne Discovery en 2012, juste derrière Steve Jobs, Mark Zuckerberg et James Cameron. Il était l’invité du podcast « Les cœurs audacieux », un contenu audio proposé par l’INSA Lyon (Saison 2 – Épisode 1).

 

ÉCOUTER L’ÉPISODE

 

 

Les phages et la phagothérapie, de 1896 à nos jours

LLes phages et la phagothérapie, de 1896 à nos jours

Félix d’Hérelle : les phages et la phagothérapie. De 1896 à nos jours avec PHAGEinLYON

La diffusion rapide de bactéries résistantes aux antibiotiques est l’un des défis majeurs en termes de santé publique et la recherche d’alternatives thérapeutiques. De ce fait, ce phénomène est identifié comme une priorité nationale (ex. : Plan National Antibiotiques), mais aussi internationale (Campagne Aware et plan GARDP-OMS).

La phagothérapie constitue l’une des alternatives face aux bactéries multi-résistantes et aux infections chroniques. Elle correspond à l’utilisation de bactériophages pour traiter des patients, c’est-à-dire de virus capables d’infecter et tuer spécifiquement les bactéries multi-résistantes, une tehcnique inventée par Félix d’Hérelle (biologiste français, XIX-XXe siècle).

Le recours à la phagothérapie prend peu à peu sa place en France, en Europe et à travers le monde. Les Hospices Civils de Lyon sont en pointe sur cette stratégie thérapeutique grâce à l’obtention d’autorisations ayant permis le traitement à titre compassionnel d’une soixantaine de patients ces dernières années, avec des succès cliniques prometteurs ayant eu un fort impact médiatique. La stratégie des Hospices Civils de Lyon (HCL) et de l’Université Claude Bernard Lyon 1 (UCBL) est aujourd’hui de renforcer son positionnement comme un acteur clef de la phagothérapie en France et Europe, en mettant en place une plateforme nationale d’orientation et de recours à la phagothérapie, et en développant une production publique de phages thérapeutiques en France avec la création d’un établissement français des phages thérapeutiques.

La conférence présentée s’attachera à expliquer le développement de la phagothérapie, à mettre en lumière les enjeux de sa production et de son utilisation au travers de l’expérience des équipes HCL et UCBL, du programme PHAGEinLYON et du projet ANR (Agence nationale de la recherche) PHAG-ONE.

Dans le cadre des Soirées scientifiques de l’Université Ouverte Lyon 1. Conférence organisée en partenariat avec la ville de Villeurbanne.

 

Pour en savoir plus :

Les phages et la phagothérapie

 

             

Transformer les plastiques recyclés en appareillages orthopédiques pour les populations vulnérables

TTransformer les plastiques recyclés en appareillages orthopédiques pour les populations vulnérables

D’après l’OMS, seulement 5 à 15 % des personnes ayant besoin d’un appareil orthopédique y ont accès dans les pays à faibles revenus ou en contexte de guerre. Pour pallier ce constat, Handicap International a intégré l’impression 3D sur ses territoires d’intervention depuis 2017. Aujourd’hui, l’organisation non gouvernementale se voit confrontée à des problématiques logistiques coûteuses, liées à l’importation de la matière première depuis l’Europe. Et s’il était désormais possible de fabriquer des appareillages orthopédiques à base de plastiques recyclés, trouvés localement ?

Au sein de l’INSA Lyon, Valentine Delbruel, ingénieure INSA et doctorante, travaille sur l’optimisation de la composition d’un plastique recyclé, qui pourrait convenir à la fabrication additive d’orthèses : une façon de lutter contre la pollution plastique tout en rendant plus accessibles les solutions orthopédiques. Réalisés en collaboration avec Handicap International et trois laboratoires de l’INSA Lyon (MatéIS, IMP et LaMCoS), les travaux de la doctorante serviront aux équipes terrain d’Handicap International.  

L’impression 3D : une innovation pratique mais une logistique difficile
Traditionnellement réalisés par thermoformage, les appareillages orthopédiques relèvent d’un procédé de fabrication long et coûteux. Dans les zones où l’accès aux centres de soin est déjà difficile, les aller-retours nécessaires aux ajustements et le temps de rééducation sont des freins supplémentaires, rallongeant la procédure de soin de plusieurs semaines pour une prothèse. Depuis 2017, Handicap International utilise l’impression 3D pour pallier ce problème. Les fabrications sont facilitées, plus rapides et personnalisables à chaque patient. « L’impression 3D a changé la façon de prendre les mensurations des patients car elles peuvent être prises à distance grâce à un scanner 3D », explique Valentine Delbruel. « Seulement, ce type de fabrication nécessite des filaments composés de plastique qui sont actuellement fabriqués en Europe. Cela pose des problèmes logistiques, notamment aux niveaux des frontières. En constatant cette problématique rencontrée par ses équipes, Handicap International s’est interrogé : est-il possible de continuer à faire de l’impression 3D, avec des matières plastiques locales, si possible recyclées ? »

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