CComment vit-on dans un tiers lieu social et solidaire : les Grandes Voisines. Les Grandes Voisines : vous connaissez ? C’est un tiers lieu social et solidaire et dans ce troisième et dernier podcast dont le triptyque leur est consacré , nous découvrirons la méthodologie utilisée avant de nous concentrer sur les hébergés, écouter le point de vue des institutionnels et enfin, nous nous interrogerons sur l’avenir de ce type de lieux.Pour en discuter, nous sommes avec Salomé COUSINIE, doctorante en 4ème année à Triangle, dont le sujet de thèse est « Les Grandes Voisines, un tiers lieu redéfinissant le rapport au politique et à l’engagement des participants« . En route, direction Francheville pour notre dernier rendez-vous avec les Grandes Voisines.> Écoutez le podcast :https://popsciences.universite-lyon.fr/app/uploads/2025/04/podcast-triangle-salome_cousinie-3-v2.wav> Lire la retranscription des propos de l’interview :Vous avez passé beaucoup de temps chez les Grandes Voisines pour étudier les personnes, leurs relations, l’organisation des travailleurs, les relations avec l’extérieur, la création d’événements…Concrètement, comment avez-vous fait ? Comment se déroulait votre quotidien au Grandes Voisines ?Salomé Cousinié – J’ai en effet passé presque deux ans à aller aux « Grandes Voisines », à raison de deux à trois journées par semaine. Et je travaillais auparavant dans un des services qui a déménagé sur le site donc je connaissais déjà un peu les associations et les salariés, ce qui a facilité mon entrée sur le terrain. Je faisais essentiellement ce qu’on appelle des « observations participantes », c’est-à-dire que je participais et j’aidais aux activités à destination des personnes hébergées ou aux porteurs de projet. Je faisais aussi des observations non-participantes lors des différentes réunions par exemple, auxquelles j’ai pu assister. Enfin, j’ai mené plusieurs entretiens avec les différents participants des Grandes Voisines, des élus et d’autres personnes ayant travaillé dans des lieux similaires.Aussi, qu’en est-il ressorti concernant les personnes hébergées ? Est-ce qu’elles participent à la vie du site ? Est-ce qu’elles en ont envie ? Comment l’expliquez-vous ? Est-ce lié au fait qu’il y a des services qui sont différents de ceux existants dans un centre d’hébergement plus « classique » ?S.C. – Les personnes hébergées peuvent participer à l’organisation de la vie du site par le biais d’instances collectives et aussi profiter des activités qui leur sont proposé. Mais, en effet, la difficulté est que ces personnes ont d’autres priorités comme celles d’obtention de titre de séjour, d’un logement, de trouver un travail, l’école pour les enfants, etc. Dans ces conditions, il n’est pas évident d’être disponible en termes d’emploi du temps mais aussi mentalement pour participer à la vie du site (quand on est en souffrance, participer à des activités ou à l’organisation du site peut être compliqué et demander énormément d’énergie). C’est tout le paradoxe du principe de « participation », principe qui pour le dire rapidement, est de rendre actrice de son accompagnement la personne accueillie. Ca c’est une obligation dans plusieurs dispositifs du domaine du médico-social mais sa mise en œuvre est complexe. Donc si le tiers-lieu leur donne davantage de possibilités d’activités et de participation à l’organisation du site, il n’en reste pas moins que les difficultés liées au contexte social et administratif des personnes concernées restent les mêmes que dans n’importe quel centre d’hébergement. Il faut rappeler quand même qu’à la différence des autres personnes qui sont présentes sur le lieu, les hébergés n’ont pas la possibilité de choisir d’y être ou non, elles sont obligées d’accepter l’unique proposition d’hébergement qui leur ait faite dans le Rhône, que ce soit un tiers-lieu ou un hébergement plus classique.© Les grandes voisinesQuel est le regard des décideurs institutionnels et des associations gestionnaires sur ce lieu ? À quelles difficultés peuvent-ils faire ? S.C. – Alors ce type de lieu permet d’expérimenter de nouvelles manières de mettre en œuvre l’accueil des personnes en situation de précarité et migrantes, ce qui est donc intéressant pour les pouvoirs publics et les associations gestionnaires notamment si cela leur permet de réévaluer les budgets. Puis si l’occupation temporaire de locaux existe depuis longtemps dans le champ de l’hébergement d’urgence, l’organisation en « tiers-lieu » donne l’impression de favoriser en plus d’autres approches du travail social et de correspondre donc aux nouvelles normes, aux évolutions de ce champ d’action. Les difficultés, elles résident plutôt dans le fait que les associations et structures, à qui cette mission d’accueil a été déléguée par les pouvoirs publics, acceptent de modifier leur fonctionnement habituel et leur organisation habituelle. De plus, le site étant grand, les activités très diverses et variées, un public extérieur pouvant être présent lors d’événements, etc., il n’est pas toujours aussi facile de protéger, autant qu’ils ne souhaiteraient les personnes hébergées que ce qu’ils aimeraient (par exemple un filtrage à l’entrée n’étant pas toujours possible).N’est-ce pas un peu du gaspillage financier, émotionnel, affectif, social…qu’ensuite supprimer ce lieu ?S.C. – Cette question se pose pour nombre de dispositifs d’action publique temporaires et bien sûr « les Grandes Voisines » n’y échappent pas. Il s’agit d’un dispositif expérimental en quelque sorte qui permet donc de tester de nouvelles manières de faire, de penser le travail social mais aussi le travail en collectif. Il est donc difficile de parler de « gaspillage » puisque dans tous les cas, pendant sa durée, donc six ans ici, de nombreuses personnes auront bénéficié de ce lieu et auront essayé de mettre en place d’autres types d’accompagnement, d’actions. Cependant, si on regarde ça d’un point de vue plus « macrologique » (donc au niveau de l’action publique ici), on peut en effet se demander ce qui fait que les pouvoirs publics continuent de ne vouloir être que dans l’expérimentation et de ne pas chercher à pérenniser ce type de dispositifs. En fait comme pour l’accueil des migrants, il s’agit encore une fois de politiques de l’urgence, une gestion sur des délais courts et de proposer des « pansements » pour des problème structurels. Certains acteurs du site critiquent d’ailleurs le fait de parler d’expérimentation, comme si il s’agissait d’un laboratoire, alors que l’on parle aussi des vies de personnes en situation de vulnérabilité.Quelle conclusion tireriez-vous de cette expérience des Grandes Voisines ?S.C. – Alors la mise en œuvre d’une telle expérience demande beaucoup d’énergie, mais du fait que ce soit une expérience, ça permet quand même de réfléchir à des nouvelles modalités d’action. Cela autorise aussi de proposer des nouveaux services et une nouvelle conception de l’hébergement et d’autant plus ici auprès d’un territoire qui était peu enclin au départ à accueillir des centres d’hébergement.Précédemment : l’humain au coeur des Grandes Voisines> À suivre…Notre triptyque concernant les Grandes Voisines est terminé …Rendez-vous jeudi prochain pour un tout nouveau sujet !>> Pour en savoir plus :Triptyque – Laboratoire Triangle
LL’humain, au coeur des Grandes Voisines A la découverte d’un tiers lieu social et solidaire …Et nous revoici de nouveau chez les Grandes Voisines, car dans ce deuxième podcast dont notre triptyque leur est consacré, nous allons découvrir les personnes qui y travaillent, les enjeux auxquels elles sont confrontées, leur difficulté, leur utilité également. Pour en discuter, nous sommes avec Salomé COUSINIE, doctorante en 4ème année à Triangle, dont le sujet de thèse est « Les Grandes Voisines, un tiers lieu redéfinissant le rapport au politique et à l’engagement des participants« . Alors, prêts pour partir à la rencontre de ces travailleurs ?> Écoutez le podcast :https://popsciences.universite-lyon.fr/app/uploads/2025/04/podcast-triangle-salome_cousinie-2-v2.wav> Lire la retranscription des propos de l’interview :Pourquoi avez-vous choisi ce sujet de thèse ?Salomé Cousinié – Je l’ai choisi parce que, si la recherche sur les tiers-lieux est en pleine expansion, il n’y a pas encore beaucoup de littérature sur les tiers-lieux comme « Les Grandes Voisines ». Lorsque j’ai appris l’ouverture du lieu, je me suis dit que c’était l’occasion de faire une thèse sur le sujet. Je m’intéressais avant ma thèse aux questions d’organisation de l’accueil des personnes en situation de précarité et du travail social et du coup « Les Grandes Voisines » me semblait donc être une bonne opportunité pour réfléchir su ces questions.Comment s’organisent les travailleurs sociaux chez « Les Grandes Voisines » ?S.C. – Alors les travailleurs sociaux sont organisés par service, et il y en a 5 au total : deux gérés par Le Foyer Notre-Dame des Sans-Abris et trois par l’Armée du Salut. Il y a aussi des travailleurs sociaux et des encadrants techniques qui accompagnent les salariés en insertion (ceux qui s’occupent donc du ménage des locaux, de la maintenance, de la blanchisserie, de l’épicerie sociale, etc). En fait chacun a des missions spécifiques en fonction du public qu’il accompagne mais peut échanger sur des pratiques avec d’autres travailleurs sociaux, puisqu’en fait ils travaillent côte-à-côte, sur le même lieu, et créent et développent des projets en commun, comme un atelier partagé, un jardin partagé, un relai asso-femmes, etc.© les grandes voisinesOnt-ils choisi ce lieu ou, est-ce qu’ils sont placés d’office ici par leurs institutions respectives ?S.C. – Certains l’ont choisi et d’autres non. Il s’agissait pour certains services de déménagements, donc les travailleurs sociaux ont suivi leur service. D’autres ont pu postuler une fois le site installé et ont été attiré par le côté atypique du lieu. Tous et toutes ne connaissaient pas forcément le terme tiers-lieu, et encore moins un dispositif comme « Les Grandes Voisines » puisqu’il n’y en a pas beaucoup. C’était donc une découverte pour un grand nombre d’entre eux, y compris pour les directions des deux associations gestionnaires qui ont appris en faisant même s’ils avaient déjà visité d’autres lieux similaires. Seul Plateau Urbain, dont c’est le métier, connaissait ce type de dispositif.Et quelles sont les particularités de leur travail chez « Les Grandes Voisines », par rapport à d’autres structures disons plus traditionnelles ?S.C. – Une des particularités de leur travail sur ce site est qu’ils sont nombreux à travailler sur un même lieu mais en accompagnant des publics aux vulnérabilités différentes et amenés à vivre ensemble et à partager des mêmes espaces, à cohabiter, ce qui n’est pas toujours évident mais qui peut être très riche en terme de partage de pratiques et de réflexion sur l’accompagnement social. Puis, et surtout, ils ont une offre culturelle et artistique, de lieux et activités communes, assez importante. Et cette offre, elle est proposée par d’autres personnes que les travailleurs sociaux alors que sur un site disons un peu plus « classique », cet aspect est en général à la charge du travailleur social, même si un animateur est parfois présent. Attention, cela ne veut pas dire que les travailleurs sociaux ne prennent pas en charge cet aspect-là au sein des « Grandes Voisines », il peuvent et parfois doivent y contribuer, ce qui peut s’avérer très chronophage. Mais en tout cas,il vrai que les propositions affluent davantage dans ce type de lieu et que les travailleurs sociaux n’en sont pas forcément les instigateurs.Chez « Les Grandes Voisines », il existe un espace pour accueillir les porteurs de projets afin de leur permettre de lancer leur activité avec un petit budget. L’idée est que cela soit aussi un tremplin pour eux. Qui sont ces porteurs de projets ? Est-ce que le fait d’être chez les Grandes Voisines les aide vraiment ? Quelles sont les interactions sociales qu’ils ont avec les travailleurs sociaux mais également les habitants ?S.C. – Les porteurs de projet sont des entreprises, des associations, des artisans ou encore des artistes qui louent donc à prix réduit des locaux. Comme vous dites, cela leur permet de lancer leur activité sans trop de frais, donc oui, d’un point de vue économique être aux Grandes Voisines les aide vraiment. Cela étant, un autre aspect qui peut être intéressant pour eux, c’est la rencontre avec les autres porteurs de projet, ce qui est permis pas le lieu via des instances organisationnelles ou collectives mais aussi des temps festifs comme des apéros, des repas partagés ou les événements culturels, etc.. Ils peuvent ainsi être amenés à monter des projets ensemble. Pour d’autres encore, le fait que ce lieu accueille un public qui peut être destinataire de leurs activités leur permet de mettre en place des projets rémunérés plus facilement. Je pense par exemple aux artistes qui mettent en place des ateliers culturels et artistiques (donc art plastique, danse, ou chant…). Dans ces cas-là, ils travaillent avec les travailleurs sociaux et les personnes hébergées.Enfin, comment ces travailleurs sociaux envisagent-ils leur avenir dans ce type de projet ?S.C. – Alors tout dépend des travailleurs sociaux, de l’intérêt qu’ils avaient au départ pour le projet et de leur expérience du tiers-lieu. En fait certains y trouvent une opportunité pour échanger sur leurs pratiques, rencontrer d’autres corps de métier et univers sociaux, et cet aspect prend le pas sur certaines difficultés qu’ils peuvent rencontrer. D’autres ressentent une fatigue due au nombre important d’activités proposées sur le site et même si ils reconnaissent un certain intérêt au tiers-lieu, ils préfèrent se recentrer sur leur service d’hébergement. Dans la littérature scientifique qui commence à exister sur le sujet, il ressort souvent qu’il est demandé aux travailleurs sociaux d’être des « couteaux-suisses » les obligeant à porter différentes casquettes, donc que cette multiplication des missions est très énergivore.Précédemment : les Grandes Voisines : Tiers lieu social et solidaire > À suivre…Le prochain podcast, nous interrogera quant à l’avenir ce type de lieu……Rendez-vous jeudi prochain !>> Pour en savoir plus :Triptyque – Laboratoire Triangle
RRendez-vous chez Les Grandes Voisines, tiers-lieu social et solidaire | Triptyque Invitation… pour une visite ! Laquelle ? Les Grandes Voisines ! Mais qui sont-elles ? Et bien Les Grandes Voisines, c’est un Tiers lieu orienté vers le social et le solidaire, car c’est le sujet de notre nouveau triptyque. Et dans ce premier podcast, nous découvrirons ce que sont les Tiers lieux en général, Les Grandes Voisines en particulier, mais aussi pourquoi les institutions publiques s’impliquent dans ce type de projet. Pour en discuter, nous sommes avec Salomé Cousinié, doctorante en 4e année à Triangle, dont le sujet de thèse est « Les Grandes Voisines, un tiers lieu redéfinissant le rapport au politique et à l’engagement des participants« .Vous venez ? On vous emmène chez Les Grandes Voisines, à Francheville, dans le Rhône.> Écoutez le podcast :https://popsciences.universite-lyon.fr/app/uploads/2025/04/podcast-triangle-salome_cousinie-1-v2.wav> Lire la retranscription des propos de l’interview :Vous vous intéressez à un Tiers lieu : les Grandes Voisines. Pouvez-vous nous expliquer tout d’abord ce que sont les Tiers lieux en général. En effet, depuis combien de temps existent-ils, pourquoi se sont-ils développés… ? Et quant aux tiers lieux sociaux et solidaires, en existe-t-il beaucoup en France, dans le Rhône, et enfin, bien sûr qu’est-ce que « les Grandes Voisines » ?Salomé Cousinié – La notion de tiers-lieu aujourd’hui est surtout utilisée pour désigner des projets dits « coopératifs » et « alternatifs », dans le sens où ils émergeraient du rassemblement de personnes d’univers sociaux parfois différents qui souhaitent repenser des fonctionnements sociaux, de travail, aussi d’organisation de la société démocratique. Ce terme regroupe par exemple des fablabs (laboratoire de fabrication), des espaces de coworking, de partage d’outils et de savoirs informatiques, mais aussi des tiers-lieux dits « universitaires » ou de « formation », d’autres culturels et artistiques et enfin d’autres considérés comme « solidaires » puisqu’ils proposent des activités et des services à destination de quartiers de la ville ou de publics en situation de vulnérabilité. On voit donc que c’est un terme aux contours vastes, puisque de nombreux projets peuvent se réclamer de « l’appellation » tiers-lieu.L’idée la plus répandue derrière le tiers-lieu c’est de permettre la création de lien entre des personnes dans une société qui serait considérée comme atomisée, individualisée. Il n’existe pas beaucoup de tiers-lieu comme « les Grandes Voisines » qui est très spécifique puisqu’il comprend de l’hébergement d’urgence et d’insertion pour personne en situation de précarité. Il y en a eu d’autres comme les « Cinq Toits » et « les Grands Voisins » à Paris, qui sont maintenant fermés, « Coco Velten » aussi à Marseille, aussi fermé, et récemment « L’auberge marseillaise » qui est encore ouverte à ce jour.Pourquoi les Grandes Voisines se sont installées sur ce site à Francheville ?S.C. – Les Grandes Voisines ont été installées sur le site de l’ancien hôpital gériatrique Antoine Charial parce que les hospices civils de Lyon ont déménagé cet hôpital, laissant donc des locaux vacants à occuper en attendant le rachat du terrain. Les grands espaces, le nombre important de mètres carrés et l’architecture permettaient d’en faire un centre d’hébergement (même s’il a fallu bien sûr effectuer plusieurs travaux).© Les grandes voisinesDonc c’est un site appartenant aux Hospices Civils de Lyon en attente d’être racheté ? De ce fait, il n’est pas voué à la pérennité. Aussi, est-ce que la vocation des tiers lieux sociaux et solidaires est d’être pérenne ? Et pourquoi ?S.C. – En effet, en attendant le rachat, ou en tout cas de savoir ce qu’il allait advenir de ce site, en fait le terrain et les bâtiments ont été « prêtés » par les Hospices civils de Lyon. C’est à dire qu’il y a un accord qui a été passé avec la DDETS (Direction Départementale de l’Emploi, du Travail et des Solidarités) qui a ensuite lancé un appel à projet, et deux associations la Fondation Armée du Salut et le Foyer Notre-Dame des Sans-Abris ont eu la charge de gérer 475 places d’hébergement sur trois ans, de 2020 à 2023, renouvelable une fois, jusqu’en 2026 donc. Attention toutes ces places n’ont pas été créées en plus de celles déjà existantes dans le Rhône, certaines oui, mais il s’agissait aussi de déménagement de services déjà existants.Alors ce projet s’est fait avec l’aide de « Yes We Camp » au départ, qui ne fait plus partie du projet aujourd’hui et de « Plateau Urbaine qui lui est toujours présent sur le site, qui sont donc deux structures spécialisées dans l’urbanisme transitoire et la création de tiers-lieux. Par conséquent, c’est un projet temporaire, mais ce n’est pas le cas de tous les tiers-lieux sociaux et solidaires, cela dépend de nombreux facteurs, comme le site (s’il s’agit d’une occupation temporaire ou non, s’il s’agit d’un achat), les types de subventions aussi (étatiques ou des collectivités territoriales ou privés sur plusieurs années ou par appels à projet), etc. En tout cas, nombre d’entre eux sont quand même temporaires aujourd’hui : selon France Tiers-lieu 70% des tiers-lieux sont locataires ou occupants et 47% ont signé un contrat ou une convention d’occupation temporaire de moins de 4 ans. France Tiers-lieu c’est un groupement d’intérêt public créé pour permettre le développement des tiers-lieux.Parlons des Grandes Voisines : comment est organisé ce type de lieu ? Combien de personnes y vivent, y travaillent, quels sont les différents publics, ou encore les chantiers qui y sont mis en place… ?S.C. – Alors on y trouve cinq services d’hébergement, gérés par FADS (Fondation armée du salut) et FNDSA (Foyer notre dame des Sans Abris), qui accueillent au total 475 personnes en situation de précarité et la majorité migrante. Il y a aussi tout un pan d’insertion par l’activité économique qui emploie donc des personnes pour s’occuper notamment du ménage des locaux, de la maintenance, de la banque alimentaire, de l’épicerie sociale et la blanchisserie. Il y a aussi une entreprise d’insertion qui gère un hôtel trois étoiles à destination de tout le monde. Puis une quarantaine de porteurs de projet, ces sont des artisans, artistes, petites entreprises ou associations) qui louent à prix réduits des espaces afin de pouvoir lancer leur activité en limitant leurs frais. Il y a aussi un pôle santé solidaire ouvert au public, une ludothèque, un restaurant social et toute une programmation culturelle et artistique proposée à tout un chacun. Tout ce monde cohabite sur le site qui a quand même 8 hectares de terrain et 22000m2 de bâti, donc il y a de la place. Et pour faciliter cette cohabitation, des instances comme des comités de vie sont organisés pour que les personnes vivant et / ou travaillant sur le lieu puissent échanger sur les enjeux d’organisation de la vie du site.Est-ce qu’il existe des liens avec l’environnement extérieur ? Et lesquels ? D’ailleurs comment furent reçues les Grandes Voisines par la population vivant alentour ?S.C. – Oui, il existe des liens avec l’environnement extérieur puisque le site est ouvert au grand public. Toute personne qui le souhaite peut venir lors d’évènements culturels (concerts, spectacles, marchés de noël, brocantes, etc.) mais aussi il y a un pôle santé solidaire, une ludothèque, une ’épicerie sociale qui sont ouverts pour les riverains. Un des objectifs du lieu est justement de permettre la rencontre entre des personnes hébergées, des travailleurs, et des visiteurs. Puis sur un versement plus d’accompagnement social, il existe aussi des liens avec les structures sociales du territoire comme les maisons de la métropole, les centres communaux d’action sociale, les écoles, etc. Alors concernant l’accueil de ce tiers-lieu, il ne s’est pas fait sans difficultés au départ : il faut imaginer la crainte que peut susciter l’arrivée d’un grand centre d’hébergement sur un même territoire qui ne se sentait pas forcément bien préparé pour accueillir autant de monde. Depuis les relations se sont apaisées, notamment à partir du moment où des services ont aussi été proposés aux riverains et que le temps a passé, aussi tout simplement des rencontres ont pu se faire et les craintes liées au public accueilli ne semblaient plus fondées.Qui finance les Grandes Voisines ?S.C. – En majorité l’État puisque toute la partie hébergement est prise en charge par l’État, il s’agit d’une de ses prérogatives et il en donne la gestion à des associations comme FADS et FNDSA. Puis, il y a des financements aussi de la métropole de Lyon et des collectivités territoriales. Et enfin, pour toute la partie qu’on pourrait considérée comme « tiers-lieu » (donc les événements culturels, la location des salles par les porteurs de projet, etc.), ce sont des subventions très diverses, beaucoup par projets donc ponctuelles, et il y a un petit revenu généré par la location des salles des porteurs de projet.Donc les institutions publiques les soutiennent-elles ? Et en général, est-ce qu’elles s’impliquent dans ce type de projet en France ? Comment et pourquoi ?S.C. – Oui, les institutions publiques soutiennent « les Grandes Voisines », en tout cas au niveau étatique via la DDETS, et à des échelons plus locaux comme la métropole de Lyon et les villes. De manière générale, les tiers-lieux solidaires fonctionnent en majorité à l’aide de subventions publiques en France. On constate un véritable engouement depuis une quinzaine d’année pour ces tiers-lieux par les pouvoirs publics qui y voient probablement une nouvelle manière de faire l’action publique.> À suivre…Notre prochain podcast dont le triptyque concerne les Grandes Voisines nous permettra de partir à la rencontre des personnes qui y travaillent, les enjeux auxquels elles sont confrontées, leur difficulté, leur utilité également…Rendez-vous donc jeudi prochain !>> Pour en savoir plus :Triptyque – Laboratoire Triangle
SSemaine de l’industrie 2024 : Emmanuel Macron a-t-il eu un moment saint-simonien ? Au cœur de l’œuvre de Saint-Simon, l’industrie occupe une place centrale. Alors que débute la Semaine de l’industrie, dans quelle mesure Saint-Simon a-t-il inspiré la politique d’Emmanuel Macron ? Retour sur la pensée d’un auteur français majeur trop méconnu. Saint-Simon y apparaît comme un penseur de l’économie, du social, mais aussi du politique. Ni libéral, ni socialiste, mais terriblement moderne.En mai dernier, le 7ᵉ sommet Choose France 2024 a rappelé les nombreuses mesures en faveur de la réindustrialisation mises en œuvre par l’État : fiscalité attractive, investissements dans l’innovation avec France 2030, dans l’industrie verte et dans les compétences, délais d’implantation des sites industriels réduits, simplification et numérisation des procédures… De son côté, la semaine de l’industrie qui se déroule du 18 au 24 novembre 2024 a pour objectif de faire naître des vocations chez les jeunes en changeant leur regard sur l’industrie et ses métiers grâce à l’organisation d’événements sur l’ensemble du territoire national.L’an prochain la mission des commémorations nationales de l’Institut de France a décidé d’honorer la mémoire du philosophe et économiste Claude-Henri de Rouvroy, comte de Saint-Simon (1760-1825), philosophe, économiste et militaire français. Ce dernier est aussi le fondateur du saint-simonisme, une école de pensée qui eut un impact considérable dans le développement économique de la France et de ses colonies jusqu’au point de qualifier le XIXe siècle de siècle des saint-simoniens. Certains ont vu dans le président Emmanuel Macron le reflet de la pensée de Henri de Saint-Simon. En témoigne selon ces auteurs la volonté qui semble venue de Saint-Simon de liquider les réalités anciennes afin de leur substituer, sur tous les plans, un « nouveau monde » fluide, ouvert, sans identités ni barrières, afin que rien ne vienne gêner le mouvement perpétuel des individus et des biens qu’exige la mondialisation. Mais qu’en est-il vraiment ?L’entreprise et l’industrie sacraliséesHenri de Saint-Simon souhaitait laïciser le politique, poursuivant ainsi le travail des Lumières et de la Révolution, sans pour autant sacraliser l’État. La nouvelle force qui se substitue à l’arbitraire du pouvoir politique c’est l’industrie. La nouvelle force qui se substitue à l’inégalité des ordres nobiliaires, c’est le travail. La manifestation de la force du travail et de l’industrie est la construction d’infrastructures d’intérêt public maillant dans leur réseau le territoire national.C’est l’entreprise qui se trouve sacralisée en tant que nœud conférant au système sa solidité, sa résistance et son adaptabilité. Saint-Simon ne va pas concevoir une religion politique autour de la figure de l’État, mais une religion industrielle autour de la figure de l’Entreprise. La problématique à laquelle répondent ses écrits est la suivante : « comment occuper le vide créé par la critique de la religion et de l’État associé ? »Abeilles contre frelonsLa doctrine politique qu’il fonde est l’industrialisme qui n’est ni le libéralisme ni non plus le socialisme de certains de ses disciples comme Pierre Leroux. Ce qui pour Saint-Simon définit l’industrie c’est l’activité de production utile qu’elle soit théorique ou pratique. L’industrie forme un seul et vaste corps dont tous les membres se répondent et sont pour ainsi dire solidaires. Saint-Simon donne une définition très large de l’industriel : l’agriculteur, le savant, l’artiste, ou le banquier sont des industriels dans la mesure où ils contribuent à la production de richesses contrairement aux oisifs que sont les hommes politiques, les légistes, les nobles, les religieux, les fonctionnaires ou les militaires.Les industriels sont les « abeilles » opposées aux « frelons ». Ce ne sont pas des consommateurs, mais des producteurs de biens et de services matériels satisfaisant les besoins des membres de la société. Par le travail, la classe industrielle qu’ils constituent est en contact direct avec la nature et produit toutes les richesses par son travail.Ni libéral, ni socialisteSaint-Simon à partir de 1821 soulignera combien le libéralisme n’est pas l’industrialisme. Le parti libéral vise un changement d’hommes à l’intérieur du système féodalo-militaire, comme l’a montré la Révolution avec l’exercice du pouvoir par les légistes et les métaphysiciens coalisés, alors que le parti industrialiste vise le changement du système social. La conception libérale de l’égalité est formelle et arbitraire alors que la conception industrialiste évalue l’utilité productive concrète et mesurable de chacun.L’industrialisme de Saint-Simon est un utilitarisme moral qui valorise les productions pour leur contribution utile à la société. L’industrialisme consacre la valeur du travail créateur de richesses et célèbre la classe des travailleurs. Saint-Simon a pour objectif « d’améliorer le plus possible le sort de la classe qui n’a point d’autres moyens d’existence que le travail de ses bras ». L’amélioration du sort de la classe des travailleurs, la « classe la plus pauvre », passe par l’expansion des entreprises qui accroissent l’offre de travail. Le projet d’émancipation des hommes doit être achevé par la libération des forces productives propriétaires des outils et détentrices des capacités.La critique du consommateur oisifL’entreprise est identifiée à la modernité, au Nouveau Monde que Saint-Simon avait découvert en 1779 en Amérique et au système social à venir. Saint-Simon célèbre l’industrie contre les Églises et le vieil appareil étatique du système féodal et militaire. Il identifie société et industrie, conformément au traité d’économie politique de J.B. Say qui nomme « entrepreneur d’industrie, celui qui entreprend de créer pour son compte, à son profit et à ses risques, un produit quelconque ». La société légitime est formée des « hommes industrieux ».La glorification de l’industriel producteur va de pair avec la dénonciation de son terme opposé, le consommateur non producteur. Saint-Simon instaure un clivage majeur interne dans l’ordre temporel selon le critère du travail productif : plus que la propriété, c’est le travail qui démarque les gouvernants des gouvernés. La société légitime est celle de l’industrie et de la production définie par le travail ; la société illégitime est pour l’essentiel installée dans et autour de l’État, ce sont les purs parasites non producteurs qui vivent de la rente publique.Saint-Simon intègre dans le social le clivage production/consommation de l’économie politique classique. Ce clivage lui permet d’identifier la seule fonction utile du gouvernement, à savoir la protection de l’industrie : il doit empêcher les fainéants de voler le travail des industriels. Le gouvernement rend un service à la société en veillant à la sécurité de ceux qui produisent, mais il reste ambivalent. Soit il est analysé du point de vue de l’Industrie et il est son nécessaire gardien, soit il est analysé comme pouvoir politique, et il devient arbitraire et inutile : « La matière du gouvernent c’est l’oisiveté ; dès que son action s’exerce hors de là, elle devient arbitraire, usurpatrice et par conséquent tyrannique et ennemie de l’industrie ».Un pouvoir réduit de l’ÉtatEn fait la politique nouvelle visée par Saint-Simon est une économie politique, voire une économie du politique qui dépasse la division entre économie et politique telle qu’elle est définie par Jean-Baptiste Say. En même temps qu’il politise l’industrie, Saint-Simon dépolitise le gouvernement réduit à un simple service : son approche de l’économie est politique et celle de la politique est économique. La vérité du politique est dans la science et la science de la production.La science politique positive n’est pas une théorie du pouvoir, comme chez Machiavel, mais de la définition des intérêts généraux de la société. Le pouvoir de l’État est très réduit, car il est exclu du pouvoir spirituel qui revient aux intellectuels qui produisent les connaissances de leur temps, il est limité au pouvoir temporel de protection des industriels. Le politique est expulsé du pouvoir de l’État, pour s’incarner dans le travail productif, matériel ou intellectuel. C’est la société et non le gouvernement « qui seule peut savoir ce qui lui convient, ce qu’elle veut et ce qu’elle préfère ». Saint-Simon désacralise l’État et le pouvoir politique au profit de la société et de l’industrie.Ainsi pouvons-nous voir une résurgence de cette influence saint-simonienne non seulement dans sa « politique de l’offre » du président Emmanuel Macron, mais aussi dans la chasse à l’oisiveté qu’il mène en lançant en janvier 2024 l’« acte II d’une loi pour la croissance » et une nouvelle réforme du marché du travail.> L’auteur :Patrick Gilormini, Economie & Management, UCLy Cet article est republié sous licence Creative Commons.>> Lire l’article original :The Conversation
QQui est le Diable ? | Livre Les Presses Universitaires de Lyon – PUL – vous invitent à découvrir Qui est le diable ? une exploration captivante des multiples visages du diable à travers l’histoire, la culture et la religion.De l’Antiquité à la culture populaire contemporaine, le personnage du diable, toujours présent, évolue et se transforme au gré des mutations religieuses et sociales. Polymorphe, il n’en est pas moins durablement identifiable.Comment la figure satanique a-t-elle émergé dans la littérature biblique, s’est-elle affirmée au cours du Moyen Âge, a-t-elle traversé les réformes, les révolutions scientifiques et la rationalité des Lumières pour faire peau neuve sous forme symbolique, puis dans la culture de masse, du heavy metal aux comic books ? Quelle forme le Malin prend-il et quel rôle lui assigne-t-on, selon les époques, les lieux et les mentalités ? Est-il un auxiliaire divin ou un adversaire de la Création ? Un sombre tentateur ou l’idéal d’un individualisme libérateur ?Les vecteurs par lesquels il est dépeint ici sont aussi variés que les littératures savante et populaire, la théologie, le folklore, le cinéma ou la bande dessinée. Dans cette synthèse thématique et chronologique, l’auteur propose ainsi un panorama des multiples visages du Diable et de ses manifestations au cours des âges dans le monde occidental.> Visionnée la rencontre dessinée avec Philippe Martin.Un échange animé par Emmanuel Taïeb, professeur de science politique à Sciences Po Lyon et mis en dessin par Lou Herrmann (Cité Anthropocène). De l’Antiquité à la culture populaire contemporaine, le personnage du Diable, toujours présent, évolue et se transforme au gré des mutations religieuses et sociales. Polymorphe, il n’en est pas moins durablement identifiable. >> Pour plus d’information, rendez-vous sur le site : PUL©DR
LLa Société des Comics La Société des Comics est une exposition scientifique sur l’univers du comic book, la première exposition à s’intéresser ouvertement à la dimension sociale des comics, qui vise à montrer en quoi les comics sont le reflet des grands changements sociaux et historiques de notre société.Elle invite à s’interroger sur les évolutions de ces représentations sociales, historiques ou morales à travers les points de rupture dans l’histoire et l’industrie du comic. Miroir social extrêmement révélateur, le comic book révèle les thèmes forts de l’époque, les tensions et les paradoxes qui la travaillent mais aussi les attentes, les espérances qui agitent les esprits et les cœurs.Superman, symbole d’un peuple qui s’éveille du cauchemar de la crise de 1929, Batman protecteur de Gotham city, Wonder Woman qui incarne la vision conservatrice des relations hommes-femmes, Captain America icône patriotique des américains dans le combat contre le nazisme, Black Panther représentant des communautés noires, Hulk victime de l’atome, tant de super-héros confrontés aux dérives et aux évolutions de la société humaine. Les « nouveaux » super-héros apparus dans les années 1960 marquent encore davantage cette prise en compte des évolutions de la société : la crainte liée au progrès technique (notamment au nucléaire), la guerre froide, l’accent mis sur les problèmes de racisme ou de drogue et plus récemment la prise en compte de l’homosexualité ou le terrorisme.Cette dimension sociale des comics est abordée selon trois angles transversaux qui se complètent mutuellement :la place de la science dans les histoires et univers développés dans les comics. Les comic books s’inscrivent pleinement dans une tendance que l’on retrouve dans tous les médias de masse, reflétant les espoirs et les peurs qui traversent une société, à une époque donnée. Bien que celle-ci soit parfois un peu « maltraitée », la science n’en demeure pas moins une inépuisable source d’inspiration narrative et visuelle. Elle est souvent le moteur de nombreuses intrigues (ex. origine des super-pouvoirs, voyages dans le temps ou dans des dimensions parallèles, etc.) ;des questions proprement politiques (et géopolitiques) qui sous-tendent ces productions, donnant à voir notamment comment les États-Unis envisagent leurs rapports avec un monde de plus en plus multipolaire (ex.: les comics après le 11 septembre et le Patriot Act). Œuvre de propagande pour certains, les comics sont avant tout le thermomètre des relations des États-Unis avec le reste du monde de la seconde guerre mondiale jusqu’à nos jour ;la manière dont un certain nombre d’évolutions et de faits sociaux ont pu être abordés dans les comics tout au long des XXe et XXIe siècles (ex. représentations de la femme, évolution des mœurs, racisme, etc.) et comment ils ont été reçus aux États-Unis. Les comics permettent de retracer l’évolution d’un certain nombre de valeurs et de débats propres à la société américaine. […]Ce catalogue se veut la trace, illustrée et enrichie, de cette immersion fascinante dans la société des comics.Cette exposition s’est tenue du 22 septembre au 29 novembre 2018 à l’Université Jean Moulin Lyon 3.Lire la suite :La Société des Comics©Université Jean Moulin Lyon 3
FFace aux IA, faut-il sauver le travail ? Une révolution technique, sociale et économique est en cours pour les entreprises et les travailleurs, au fur et à mesure des fulgurantes innovations proposées par l’Intelligence Artificielle. Chacun d’entre nous pourrait être exposé, à plus ou moins long terme, au remplacement de tout ou partie de ses activités par un algorithme, un robot ou un logiciel. Les études d’impact se multiplient et offrent des scénarios plus ou moins « crépusculaire » pour le travail tel que nous le connaissons aujourd’hui.En collaboration avec le Mouvement UP, nous proposons un grand débat ouvert pour tenter de comprendre les grands bouleversements juridiques, sociaux et économiques que le développement des Intelligences Artificielles promet pour le travail des générations à venir.À quelles mutations des organisations du travail devons-nous nous préparer ? À quel point accepter et avoir confiance dans les décisions prises par tel robot ou tel algorithme ? L’intelligence Artificielle mettra-t-elle fin au salariat ? Participera-t-elle au déclin du droit social tel que nous le connaissons ?Le moment est venu de penser le travail du futur et de proposer les bases d’un nouveau contrat social.Gratuit et sur inscription Posez vos questions sur « Travail & I.A » en commentaire de la page Facebook de l’événement ! ❺ d’entre elles seront sélectionnées et posées à nos invités pendant la soirée !<Invités :Sylvaine Laulom | Professeure de droit privé – Directrice de l’Institut d’Études du Travail de Lyon – CERCRID (UMR 5137) – Université Lumière Lyon 2 Émilie Ducorps-Prouvost | Avocat au Barreau de Paris, spécialisée en droit du travail – Cabinet Soulier Cyril Couffe | Docteur en sciences cognitives – Université Lumière Lyon 2. Directeur de la Chaire « Talents de la transformation digitale » – École de Management de Grenoble. Pascal Corpet | Directeur Technique chez Bayes Impact Jérôme Chemin | Secrétaire national de la CFDT Cadres – en charge des questions numériques