Pop’Sciences répond à tous ceux qui ont soif de savoirs, de rencontres, d’expériences en lien avec les sciences.

EN SAVOIR PLUS

Mémoires collectées

MMémoires collectées

18 Mars 1962, les accords d’Evian sont signés et le Général de Gaulle annonce un cessez-le-feu marquant la fin de la guerre d’Algérie. À travers les histoires de différents personnages, évoluant sur des temporalités allant de 1945 à 2022, le spectateur est amené à observer trois familles, trois générations qui vivent et racontent, voyageant entre les deux pôles France / Algérie, ce que fut l’intime de cette guerre, les conséquences de la non-transmission, les traumatismes de ce que l’on commence enfin à déplier. Entre humour et moments suspendus de témoignages, ces personnages donnent corps à la mémoire et aux paroles rapportées d’hier et d’aujourd’hui.

Distribution

collectif 81 %
Texte : Manon Agostini
Mise en scène : Rodolphe Harrot
Interprètes : Camille Muche Prieux, Alice Vigneau et Manon Agostini
Scénographie : Jason Dinant
Création musicale : Jeanne Chaucheyras

Contagion

CContagion

Stéphane est professeur d’histoire et « il sait ».

On assiste à la remise en question d’un homme qui croyait savoir et qui, dans le contexte de l’actualité des attentats et du terrorisme, et à travers trois rencontres, va voir s’ébranler ses convictions sur l’éducation, les médias, la culture, la radicalisation des jeunes…
On le suit là où il se débat pour essayer de comprendre la cacophonie ambiante. Comment y voir clair à travers toutes les images des médias, tous ces mots, toutes ces émotions ? Comment fuir ces sujets toxiques et s’extirper de ce climat de peur ? Un chemin à parcourir avec lui.

Distribution : Collectif Yggdrasil

Texte : François Bégaudeau
Mise en scène : Pierre-Hugo Proriol
Interprète : Arnaud Gagnoud, Franck Regnier et Pierre-Hugo Proriol
Lumières et scénographie : Jonathan Argémi
Régie : Charlie Henry
Création vidéo : Le Pixel Mort

>> Pour en savoir plus :

Théâtre Astrée

Ice Memory | Spectacle de danse

IIce Memory | Spectacle de danse

Force énigmatique de la nature, la glace, somptueuse et mystérieuse, garde en son fond les mémoires de la vie. Dans son silence et sa beauté, elle se métamorphose en cristaux de formes diverses et variées, invitant à la poésie et à la créativité. Élément essentiel à la vie des hommes, elle est pourtant menacée et au fil du temps disparait. Le spectacle est un éloge et un hommage à la glace.
Dans un duo de danse hip hop, les interprètes nous emmènent par leurs mouvements fluides et tantôt saccadés à redécouvrir cette matière vitale et essentielle à l’équilibre planétaire. Par la lenteur, ils nous donnent le temps de rêver et de se questionner sur l’importance de préserver ce diamant blanc.

La représentation sera suivie d’une conférence d’Emmanuel Salim, Maître de conférence à l’ISTHIA – Université de Toulouse, sur les impacts du changement climatique sur la haute montagne et sur le tourisme autour des grands glaciers alpins, et co-Président du Collectif Perce-Neige et éditeur associé à la Revue de Géographie Alpine.

Distribution

Compagnie Anothaï
Chorégraphie : Thô Anothaï
Interprètes : Julie Anothaï et Ludovic Piscioneri
Glaciologue : Hugo Mansoux
Musicien plateau : Adrien Kanter et Christian Kleiner
Régisseuse lumière : Catherine Chavériat
Costumière – Loon Couture : Aurélie Poletti

Eiffel, en fer et contre tous

EEiffel, en fer et contre tous

Plongez dans l’incroyable aventure de la Révolution industrielle avec ses grands hommes, ses formidables inventions et ses coups bas. Découvrez comment le visionnaire Eiffel, emblème du progrès, de l’inventivité et du génie du XIXe siècle, fut jeté en pâture aux Français et releva fièrement la tête, de la manière la plus inattendue.

1888. À trois mois de l’inauguration de la Tour Eiffel, les ouvriers se mettent en grève. Comment Eiffel va-t-il gérer cette crise ?
Mais, au-delà de l’anecdote, que s’est-il passé pour que, à la fin du XIXe siècle, la France entière haïsse à ce point Gustave Eiffel, rendu responsable du suicide de milliers de personnes ?

Découvrez Eiffel moderne, qui inventa le Management.
Découvrez Eiffel visionnaire, qui fit entrer la France dans la démocratisation technologique comme Steve Jobs imposa la démocratisation numérique.
Découvrez Eiffel génie, qui créa l’emblème de la France et lui redonna sa fierté de grande puissance mondiale.
Découvrez l’homme impitoyable et juste qu’était Gustave Eiffel.

De et par Alexandre Delimoges

En partenariat avec l’IUT Génie Civil et Construction Durable de Lyon 1, à l’initiative de Didier Langlois et Florence Playe-Faure, dans le cadre de l’année Eiffel 2023. Un bord de plateau avec le comédien aura lieu à l’issue de la représentation.

Conférence gesticulée : Vous désirez ?

CConférence gesticulée : Vous désirez ?

Issu des sciences sociales, le concept de « culture du viol » permet de mettre en lumière les liens entre le viol comme crime et les normes sociales qui banalisent l’extorsion de rapports sexuels non-désirés, fournissent un large éventail d’excuses aux agresseurs et blâment les victimes. Dans une culture du viol, on enseigne aux filles comment éviter de se faire violer plutôt que d’apprendre aux garçons à ne pas agresser. Résultat : selon l’Union Européenne, 1 femme sur 3 a subi des violences sexuelles.
Pour faire reculer ces statistiques, il est urgent de commencer à construire une « culture du consentement enthousiaste », basée sur l’idée que le sexe n’est pas quelque chose qui se prend mais quelque chose qui se partage, dans le respect et le plaisir mutuel. Dans cette société basée sur l’égalité et l’empathie à laquelle nous croyons, la norme serait que chacun·e s’assure systématiquement que sa ou son partenaire est sur la même longueur d’ondes… et sans « oui », c’est « non » !

Les culottées du bocal.
Co-programmation avec la Mission Égalité – Diversité de Lyon 1, dans le cadre de la journée de lutte contre les violences faites aux femmes.

Spectacle jeune public : Descendre de Jeanne

SSpectacle jeune public : Descendre de Jeanne

Levez-vous pour accueillir la cour !
Le Tribunal des Affaires Historiques Sensibles et Controversées ouvre le procès de Jeanne d’Arc. Objection votre honneur ! Aujourd’hui Jeanne n’est plus accusée : c’est elle qui porte plainte ! Elle en a assez que l’on raconte tout et n’importe quoi à son sujet, alors ça va chauffer ! Le tribunal parviendra-t-il à bouter hors de nos têtes les mythes, récupérations et idées reçues qui la poursuivent ?

Quoi de mieux qu’un polar judiciaire pour enquêter avec humour sur ce sujet brûlant ?
Un spectacle tout public mêlant plaidoirie loufoque, reconstitution historique et combat médiéval.

Spectacle jeune public, à partir de six ans
en extérieur, au square Evariste Gallois (6 avenue Gaston Berger, au pied du bâtiment Astrée)

Distribution

compagnie Colegram
Texte : L. Bernardi, C. Bouvarel, G. Dubreuil et C. Schneider
Interprètes : Coline Bouvarel, Gaël Dubreuil, Michel Le Gouis et Cécilia Schneider
Régie : Thibault Deloche

Quand la lumière éclaire le vivant | Un dossier Pop’Sciences

QQuand la lumière éclaire le vivant | Un dossier Pop’Sciences

Pour son dossier consacré à la lumière, Pop’Sciences est allé à la rencontre des scientifiques et professionnels des métiers de la lumière de la région Lyon Saint-Étienne. Un dossier sous les feux de la rampe … Un dossier en clair-obscur !

« Ce n’est pas Versailles ici ! ». Au-delà du slogan publicitaire qui nous enjoint, à juste titre, d’appliquer des gestes éco-responsables, la lumière, et l’absence de lumière, a de multiples implications dans le monde vivant. Action sur notre biorythme, innovations en matière d’éclairages, impact environnemental, mise en lumière dans les arts de la scène, pollution lumineuse… sont quelques unes des multiples facettes que Pop’Sciences vous propose de découvrir tout au long de ce dossier.

  Les articles du dossier

  • #1 Comment la lumière régule notre santé

©Pixabay

Comment la lumière agit-elle sur notre biorythme ? Pour le savoir, des dispositifs expérimentaux ont été spécialement conçus à Lumen, la Cité de la lumière de Lyon. À la clé, une étude qui s’intéresse aux troubles du sommeil des travailleurs de nuit. Reportage.

Lire l’article #1

 

  • #2 En ville, innover pour éclairer mieux et moins 

©PxHere.com

Double innovation de rupture, la led présente des atouts qui permettent d’envisager son utilisation dans l’éclairage urbain en limitant au mieux ses impacts sur l’environnement. Mais d’autres solutions innovantes émergent qui utilisent la capacité du vivant à émettre de la lumière, sans électricité.

Lire l’article #2

 

  • #3 Concevoir la lumière et faire rêver les spectateurs, tout un art 

©Ensatt

Illuminer un sujet, savamment, c’est le mettre en valeur. C’est vrai pour les paysages nocturnes lyonnais, mais aussi, et surtout, pour une pièce de théâtre. Un exercice qui demande d’avoir l’œil sensible et de suivre certaines règles pour créer l’émotion, comme l’explique Christine Richier, éclairagiste et responsable du master Conception Lumière à l’École nationale supérieure des arts et techniques du théâtre – Ensatt – de Lyon.

Lire l’article #3

 

  • #4 Préserver la nuit : un enjeu de sciences pour nous tous

L’environnement lumineux de Lyon la nuit. / monlyon – free download

Responsable d’effets en cascade sur la biodiversité et de dégradation de la qualité du ciel, la pollution lumineuse s’est accentuée au cours de la dernière décennie. Des solutions technologiques existent pour en diminuer les impacts en ville. À nous toutefois de redécouvrir comment la nuit est belle !

Lire l’article #4

 

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MMerci !

Ce dossier a été réalisé grâce à la collaboration de différents chercheuses et chercheurs en sciences de l’Université de Lyon :

  • Raphaël Labayrade, chercheur au Laboratoire de Tribologie et Dynamique des Systèmes – LTDS (École Nationale des Travaux Publics de l’État – ENTPE, École Centrale de Lyon, CNRS Rhône Auvergne) ;
  • Dominique Dumortier, chercheur en physique au LTDS ;
  • Claude Gronfier, spécialiste en chronobiologie chercheur au Centre de recherche en neurosciences de Lyon – CRNL, au sein de l’équipe Waking (UMR CNRS, Inserm, Université Claude Bernard Lyon 1) ;
  • Christine Richier, spécialiste conception lumière, chercheuse au Laboratoire Passages Arts et Littérature – XX-XXI – de l’Université Lumière Lyon 2 ;
  • Isabelle Vauglin, astrophysicienne au Centre de recherche en astrophysique de Lyon – CRAL (CNRS / Université Claude Bernard Lyon 1 / ENS de Lyon).

Ainsi qu’avec la participation de :

  • Philippe Badaroux, président du Cluster Lumière, Lyon ;
  • François Brunet, directeur général du Cluster Lumière, Lyon ;
  • Hélène Foglar, écologue et conseillère en éclairage public au sein du bureau d’étude Athena-Lum, membre de l’Observatoire de l’environnement nocturne (CNRS) ;
  • Pascal Moeschler, biologiste, ex-conservateur au Muséum d’histoire naturelle de Genève et co-fondateur de la noctilogie ;
  • Éric Achkar, ex-président de la société astronomique de Genève et co-fondateur de la noctilogie.

Nous les remercions pour le temps qu’ils nous ont accordé.

Un dossier rédigé par : Caroline Depecker, journaliste scientifique, pour Pop’Sciences.

 

 

Concevoir la lumière et faire rêver les spectateurs, tout un art | #3 Dossier Pop’Sciences « Quand la lumière éclaire le vivant »

CConcevoir la lumière et faire rêver les spectateurs, tout un art | #3 Dossier Pop’Sciences « Quand la lumière éclaire le vivant »

Article #3 – Dossier Pop’Sciences Quand la lumière éclaire le vivant

Illuminer un sujet, savamment, c’est le mettre en valeur. C’est vrai pour les paysages nocturnes lyonnais, mais aussi, et surtout, pour une pièce de théâtre. Un exercice qui demande d’avoir l’œil sensible et de suivre certaines règles pour créer l’émotion, comme l’explique Christine Richier, éclairagiste et responsable du master Conception Lumière à l’École nationale supérieure des arts et techniques du théâtre – Ensatt de Lyon.

Une interview réalisée par Caroline Depecker, journaliste scientifique,
pour Pop’Sciences – 29 juin 2023

À travers le Plan Lumière, Lyon utilise l’éclairage urbain pour mettre en beauté ses paysages nocturnes depuis 1989. Certaines compositions lumineuses vous touchent-elles plus que d’autres ?

Je ne fréquente pas toutes les rues lyonnaises, mais j’ai un souvenir qui me parle, celui de la passerelle Saint-Vincent. Rouge, elle enjambe la Saône en reliant les 1er et 5e arrondissements. J’aime aussi un bout de tunnel, du côté de la gare Part-Dieu [le tunnel du passage des Emeraudes, ndlr]. Il est éclairé délicatement, en bleu. J’apprécie les petites choses, celles qui font que mon œil rêve, plutôt que les grosses façades RVB1. Avec ses couleurs et ses jeux de lumière, l’éclairage urbain est un outil fantastique de transformation de la ville. En cela, il suscite l’imaginaire et invite à la rêverie …tant qu’il est utilisé avec goût. Que la lumière puisse donner à voir, et non à se voir. À ce titre, l’excès qu’en fait régulièrement l’éclairage urbain me paraît contre-productif. Comme les gestes artistiques : ceux qui consistent par exemple à faire de sur une façade, ou une falaise bien en vue.

La lumière urbaine est, par essence, chaotique. Les éclairages des enseignes commerciales s’ajoutent à celles des fenêtres citadines, de la voirie ou de certains bâtiments enluminés : de ce mélange-là naissent parfois des moments où l’œil s’émerveille. Et, la rétine, me semble-t-il, n’est jamais aussi heureuse que lorsqu’une multitude de petites lumières non éblouissantes et de couleurs variées s’offrent à elle. À la différence des éclairagistes urbains qui se réfèrent à des abaques pour éclairer la ville, au théâtre, nous disposons d’une grande liberté pour concevoir la lumière de nos spectacles. Et cela, c’est un plaisir immense.

Rêveries lumineuses de Leonard, un projet participatif avec des étudiants de 8 écoles de Lyon, piloté par C.Richier, T. Huet et JLL. Lanteri / ©Ensatt

La lumière donne à voir ou laisse dans l’obscurité. Au théâtre, sa distribution influe le spectateur en modifiant imperceptiblement l’histoire qui se joue sous ses yeux. Elle résulte de choix délibérés. Comment procédez-vous ?

« En laissant infuser. Encore. » Ces propos du peintre et écrivain Henri Michaux, je les répète souvent aux étudiants. Ne pas installer les projecteurs dès la première répétition, mais chercher à comprendre, avant tout, le monde qu’on est en train de fabriquer avec les autres corps de métier présents au théâtre. Le grand scénographe J. Svoboda avait coutume de comparer la représentation théâtrale au jeu d’un orchestre. Chaque instrument : le son, la scénographie, les costumes, le maquillage, les mouvements, la direction d’acteurs… y joue une partition originale pour former un tout harmonieux. À l’instar de la lumière. Mais si les premiers instruments peuvent être accordés bien avant le spectacle, grâce au travail sur plan, la conception lumière se fait, elle, quasi exclusivement lors des répétitions. Elle nécessite en effet le corps des comédiens en mouvement dans l’espace pour en dessiner les contours et nourrir l’émotion. Et elle doit beaucoup à la sensibilité et à la créativité de son concepteur.

Pour composer cette partition lumineuse, quels grands principes suivez-vous ?

Garder le point de vue du spectateur à l’esprit est un fondamental.  Selon sa position dans la salle, le visuel scénique diffère, mais à quelque endroit que ce soit, il doit emmener chacun là où la mise en scène désire aller. Bien sûr, il y a des incontournables. La sensation de luminosité diminue ainsi fortement avec la distance : en fonction de l’inverse de son carré. On sait aussi que l’œil a besoin de temps pour accommoder [faire la mise au point, ndlr] selon les variations d’intensité lumineuse. Cet effet peut être utilisé à dessein ! Profiter, pourquoi pas, d’un effet d’aveuglement temporaire pour faire apparaitre ou disparaitre un personnage, ou bien un accessoire.

Apprendre la conception lumière se fait sur maquette / ©Ensatt

 

Enfin, l’ennui visuel est une préoccupation constante. Ce phénomène d’usure de l’œil s’opère dans la durée : la perception de l’observateur s’émousse alors qu’il s’habitue à la présence de la lumière. Sous l’effet de sa monotonie, du terne, à cause de l’éblouissement ou de la succession d’effets injustifiés, le regard se détourne ou les yeux se ferment. Heureusement, l’ennui redouté peut disparaître subitement, grâce à ce qui se trame sur scène. Ce qu’Ariane Mouchkine, metteuse en scène et fondatrice du Théâtre du Soleil, nomme un « instant de théâtre ». L’attention se trouve relancée.

Donner un spectacle nécessite de plonger la salle dans le noir complet et induit certains effets recherchés. Or, cette règle n’a pas toujours eu cours. Depuis quand la pratique-t-on ?

Suite à un hasard ! Depuis un incident de régie qui a eu lieu en 1876, lors de l’inauguration du Festspielhaus de Bayreuth, en Bavière. Cette salle, conçue par Richard Wagner pour y exécuter ses opéras était éclairée au gaz. À l’époque, l’usage voulait qu’on mette les lustres de la salle au quart de feu en début du spectacle : on baissait doucement l’arrivée du gaz, et donc la flamme, pour laisser davantage place au visuel scénique. Les exigences de la bourgeoisie qui, dans les loges, se donnait à voir interdisaient toutefois l’obscurité totale. Sur ordre du compositeur allemand, le chef gazier a réduit l’éclairage dès les premiers accords de l’Anneau du Nibelung. Dans l’empressement, il a eu la main lourde et a éteint complètement la salle… Séduit par l’état de réceptivité nouveau induit chez les spectateurs à cette occasion, Wagner a ordonné que les feux ne soient pas rallumés à l’entracte et en aurait, dès lors, adopté le principe. L’évènement a fait scandale à vrai dire, mais l’usage du noir complet a fini par s’imposer et s’est répandu en Europe par la suite.

Rêveries Lumineuses de Léonard 2019- La machine de Vitruve / ©Ensatt

Ce noir total agit sur la perception du spectateur : il permet d’en concentrer l’attention, de favoriser l’écoute et d’augmenter l’impact des effets scéniques sur l’imaginaire. Il isole aussi le comédien qui ne voit plus son public, livrant ainsi un jeu plus naturel et plus concentré. Du côté de la régie, reléguée au fond de la salle, tout le monde agit de concert afin de préserver la fragilité de ce qui se joue sur scène, contribuant à créer un visuel fragile qui n’a pas l’attrait des images rapides et saturées des écrans. Pour conserver l’attention du public, il est question de maintenir le rythme ! Celui de la lumière aussi.

 

 

 

Depuis les premiers théâtres antiques, l’histoire de l’éclairage scénique a connu de nombreux bouleversements techniques. Aujourd’hui, il est question d’une nouvelle révolution ?

Oui, l’arrivée massive des leds et du numérique est un réel changement de paradigme car il modifie le paysage lumineux. La technologie led recèle un potentiel créatif réel. Certes, elle agrandit la palette du concepteur en proposant un accès rapide et immédiat à toute une gamme colorée, car avec une seule source lumineuse, on peut faire varier les teintes instantanément. Mais c’est surtout le fait de pouvoir jouer avec les températures de couleur qui la rend intéressante. Commencer une scène dans un blanc un peu chaud par exemple puis, sans que personne ne s’en aperçoive, passer à un blanc froid : l’effet de montée en tension sur scène est garanti.

Mais l’éclairage led n’est pas une panacée. Les lampes à incandescence, bannies pour leur côté énergivore, offrent une lumière d’une qualité d’ambiance incomparable. Avec le point chaud qui les caractérise, les projecteurs PAR2 sont formidables quand il s’agit de mettre en valeur un artiste. Leur faisceau ovale présente un centre très lumineux qui se fond progressivement dans l’obscurité en donnant un éclairage « organique » sur les bords. Le faisceau led n’a pas cette qualité, lui qui garde la même forme et reste homogène quelle que soit l’intensité d’éclairage. Au sein de l’association internationale des « Lightning designers », les concepteurs lumière se mobilisent pour retarder l’arrêt de la fabrication des lampes PAR. Mais nous savons le changement de pratiques inéluctable. Aussi bien pour la conception de l’éclairage que pour la partie technique.

Montage des projecteurs robotisés. / ©Ensatt

Il faut dire que le matériel s’est largement sophistiqué : les projecteurs sont dorénavant robotisés et programmables. Alors qu’autrefois, un projecteur ne nécessitait qu’un seul circuit de commande, aujourd’hui, il peut en compter plus d’une douzaine ! Le technicien qui pilote et assure la programmation des projecteurs asservis est devenu un spécialiste. Le pupitreur – c’est son nom – travaille étroitement avec le concepteur lors de la phase de création, puis assure la restitution des effets pendant la représentation.

À l’Ensatt, vous êtes responsable d’une formation de niveau master en conception lumière, la seule existant à l’échelon national. Comment intégrez-vous ces évolutions technologiques ?

Le master en question se déroule sur trois ans. Notre recrutement est le plus large possible : des jeunes qui ont un Diplôme National des Métiers d’Art et du Design (Bac + 3) avec une formation en régie lumière, mais aussi des étudiants venant de Philosophie, des Beaux-arts, des géographes… Car ce que nous recherchons, c’est avant tout un œil, un regard, une sensibilité… Si la formation est à la fois artistique et théorique, nous nous efforçons de donner aux étudiants le bagage technique maximal sur l’éclairage. Nous faisons une mise à niveau pour certains de sorte à nous assurer qu’ils maîtrisent les outils du régisseur, c’est-à-dire de celui qui met en œuvre les choix du concepteur lumière, lorsqu’ils ont leur diplôme. En effet, en début de carrière, il n’est pas rare de devoir porter les deux casquettes pour faire sa place dans le milieu. L’enseignement pratique est au cœur de la formation : beaucoup de travail en équipe et de mises en situation réelle, sur les planches. Ce qui les attend par la suite !

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Notes :

[1] RVB : Rouge Vert Bleu

[2] Projecteur PAR : projecteur à réflecteur parabolique aluminisé.

 

PPour en savoir plus

Mi Amor | Parlez-moi d’amour

MMi Amor | Parlez-moi d’amour

Car on a souvent tendance à idéaliser les relations de couple, on vous propose d’y réfléchir autrement avec ce spectacle de théâtre drôle et émouvant de la Cie. Relativement !

Dans le cadre de la semaine Parlez-moi d’amour !

Tout le monde tombe amoureux, mais personne n’a encore trouvé le mode d’emploi du couple parfait. Mi Amor n’est pas ce mode d’emploi. Sinon, il serait vendu bien plus cher qu’un spectacle ! Solène et Romain s’aiment, mais se questionnent : pourquoi est-ce parfois si dur d’être en couple ? Et puis d’abord, ça veut dire quoi “être en couple” ? Par le rire et les larmes, Mi Amor déconstruit l’étiquette du couple et invite à se poser la question de ce qui compte vraiment.

Texte : Solène Le Métayer et Romain Fortier
Mise en scène : Benoît Cornet
Lumières : Arthur Blondeau
Musique originale : Raphaël Donger et Valère Laurent
Durée : 1h

Spectacle gratuit et ouvert à tous

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Y’a pas rien !

YY’a pas rien !

Quand le théâtre et la science se rencontrent…  L’île logique propose aussi de la vulgarisation par des spectacles autour des sciences théoriques, des mathématiques, de la logique… Les clowns de la compagnie offrent des spectacles pour tous les âges, des tout-petits aux adolescents !

  • Monsieur Linotte a perdu la tête. Il cherchait quelque chose, mais il ne sait plus quoi, alors il cherche… Peut-être que ce n’est pas lui qui cherchait, mais quelqu’un d’autre ? Qui est là ? Et si on allait au bord du bord… on serait au bord ? Il y a forcément quelque chose, on va faire deux groupes de un… Monsieur Linotte a bien du mal à distinguer le réel de l’imaginaire. Et 3, ça existe ? Heureusement que les spectateurs vont l’aider !

Plus d’informations :

MMI