Homme - société Article Université de Lyon RRetour sur… une rencontre sur le croisement des savoirs Le 12 février, la Boutique des Sciences proposait un échange autour de l’étude menée par ATD Quart Monde et l’Université d’Oxford sur les dimensions cachées de la pauvreté. Retour sur un moment de partage et de questionnements.Elena Lasida de l’Institut catholique de Paris, Marianne de Laat et Alexie Gasengayire du mouvement ATD Quart Monde : 3 intervenantes pour 3 approches et la présentation d’une méthodologie développée dans le cadre de l’étude « Les dimensions cachées de la pauvreté » menée par ATD Quart Monde et l’Université d’Oxford. L’occasion de découvrir les résultats de cette recherche internationale participative, de s’interroger sur ces formes de recherche basées sur le croisement des savoirs, et de réinterroger nos propres pratiques.Développée dans l’optique de mieux comprendre la pauvreté, la recherche présentée s’est déroulée entre 2017 et 2019, dans six pays : le Bangladesh, la Bolivie, les États-Unis, la France, le Royaume-Uni et la Tanzanie. Plus de mille personnes ont participé à ce programme, dont plus de la moitié étaient des personnes en situation de pauvreté. En mettant en œuvre la méthodologie du croisement des savoirs et des pratiques développées depuis vingt ans par ATD Quart Monde en lien avec des professionnels et des scientifiques, cette recherche participative a pour originalité de reconnaître les personnes en situation de pauvreté en qualité de co-chercheuses, à égalité avec les universitaires et les professionnels. Cette approche, qui met en confrontation différents savoirs, permet ainsi de changer de paradigme : les populations qui étaient l’objet de programmes pensés par d’autres deviennent source d’une connaissance indispensable pour lutter efficacement contre la pauvreté.Durant 2h, la centaine de personnes présentes ont pu apprendre de cette démarche et la questionner. Ont notamment été présentées les conditions d’une vraie participation, car il ne suffit pas de la décréter : prendre le temps, pour que chacun puisse s’emparer de la parole, porter une attention prioritaire au savoir d’expérience qui est le moins reconnu et le moins pré-élaboré; prendre une posture d’apprenant et non de défenseur de sa pensée à soi (se demander davantage ce que l’on apprend de l’avis de l’autre que chercher à imposer le sien); alterner temps de travail groupes de pairs et temps de travail collectif. Croiser savoirs universitaires, savoir professionnels et savoirs d’expériences n’est pas inné et nécessite de s’accompagner de dispositifs de médiation et d’animation.Pour en savoir plus sur cette recherche de nombreuses ressources sont mises en ligne par ATD Quart Monde, sur son site, et un film retrace également cette démarche unique : La Boutique des Sciences va proposer encore 3 séances de ce type au printemps, permettant de réfléchir aux approches et la construction des savoirs. Des séances gratuites et ouvertes à tou.te.s. Infos et inscriptions ici ! Croiser les savoirs c’est aussi ce que propose la Boutique des Sciences aux associations du territoire de l’Ain, du Rhône et de la Loire. Cette démarche vous intéresse ? Renseignez-vous sur notre appel à projets 2020 !