SSaint-Valentin : la face cachée du diamant de synthèse En cette Saint-Valentin, vous avez peut-être pour projet d’acheter un diamant… et il se pourrait bien que votre bijoutier vous propose un diamant de synthèse. C’est le symbole de l’amour éternel depuis le judicieux slogan du diamantaire De Beers en 1947, « A diamond is forever« . Et quand on aime, on ne compte pas….Mais il se trouve qu’aujourd’hui le « solitaire » en diamant naturel n’est plus « seul » sur son marché. Depuis sa mise au point en 1954 par le chimiste américain Tracy Hall, le diamant de synthèse constitue en effet un concurrent sérieux. Si séduisant, qu’en 2018, l’entreprise De Beers elle-même a succombé. Après des années de dédain pour ces pierres artificielles qu’elle réservait à l’industrie… elle se mit à en proposer en joaillerie ![…]Autrice : Alice Riou, professeure et chercheuse, emlyon business school >> Lire l’article complet sur :The Conversation
EEntrepreneurs : tous égaux face au succès ? Les variations conjoncturelles des défaillances d’entreprises masquent des permanences que la sociologie peut éclairer. En effet, il existe une étrange stabilité dans le profil des entreprises qui échouent. La connaissance de ces phénomènes devrait amener les pouvoirs publics à revoir les dispositifs d’aides et de formation. Tout le monde n’est pas entrepreneur avec les mêmes chances de succès..Depuis le début de l’année 2024, la hausse importante des défaillances d’entreprises inquiète avec une augmentation de près de 25 % par rapport à l’année précédente, à tel point qu’on évoque un possible phénomène de « rattrapage ». Ces derniers mois, cette situation a fait les titres de plusieurs journaux comme Les Echos ou Le Figaro évoquant « une forte poussée des défaillances d’entreprises« , en particulier de PME et certains secteurs d’activité comme les activités immobilières.[…]Autrice : Virginie Blum, chercheuse postdoctorale, emlyon business school > Lire l’article complet sur :knowledge@emlyon
CComment réussir sa relocalisation en France ? Entre 2009 et 2020, la France compte 144 relocalisations contre 466 délocalisations. Heureusement, certaines entreprises (re)transfèrent avec succès leurs activités dans l’Hexagone. Notamment la coopérative Atol et Lucibel, pionnière française du LED.En ce mois de janvier 2025, sept nouveaux projets ont été soutenus par France 2030 pour renforcer ou relocaliser la production de 42 médicaments essentiels. L’objectif : réduire la dépendance aux importations, notamment de Chine ou d’Inde où sont produits 60 % et 80 % des principes actifs pharmaceutiques.Aujourd’hui, le manque de foncier abordable, la hausse des prix de l’énergie, auxquels il faut rajouter le manque de main-d’œuvre disponible, constituent trois freins à la relocalisation. Certains industriels relèvent cependant ces défis. Ils font de la relocalisation une stratégie de développement rentable, proposant des produits Made in France en phase avec les attentes d’une grande partie des consommateurs.Dans une étude sur Lucibel et Atol, nous analysons les conditions de réussite d’une relocalisation : nouvelle conception des produits, des « process » et des procédés, nouvelle organisation de la production et de la chaîne logistique.Prix de l’éloignementAu début des années 2000, les entreprises à capitaux étrangers ont contribué à près du tiers de la production manufacturière chinoise. Après l’engouement pour la production à l’étranger, les sociétés françaises constatent une hausse de leurs coûts liée à l’éloignement. Parmi les raisons, on trouve la hausse des salaires locaux, la suppression des subventions, des aides fiscales ou des délais de livraison allongés.La distance créée d’autres complications. Pour éviter la contrefaçon, les malfaçons et les vols, des contrôles fastidieux sont mis en place. Enfin, les conditions de production peu éthiques nuisent à l’image de certaines entreprises qui relocalisent pour préserver leur réputation. Des produits délocalisés créent aussi des clients insatisfaits.144 relocalisations contre 466 délocalisationsOn dénombre 144 relocalisations contre 466 délocalisations entre 2009 et 2020. Elles concernent principalement l’industrie manufacturière, même si le Brexit a entraîné une petite dizaine de relocalisations dans le secteur bancaire et financier. En part de créations d’emplois, les relocalisations pèsent peu. Moins de 1 % des créations d’emplois sont industriel, alors que les délocalisations représentent 6,6 % des pertes d’emploi industriel. Une hausse des délocalisations début 2020 montre que la tendance à la relocalisation n’est pas acquise. Les entreprises rencontrent des obstacles majeurs pour revenir vers des circuits locaux : manque de foncier abordable, hausse des prix de l’énergie ou manque de main-d’œuvre disponible.Bien qu’elles soient encore relativement limitées, des initiatives françaises témoignent d’un effort coordonné pour soutenir la relocalisation. Elles incluent des aides financières directes et indirectes aux entreprises, ainsi que deux plans de financement. En 2010, la certification « Origine France Garantie » est lancée pour valoriser la production des entreprises françaises. Entre 2012 et 2014, le ministère du redressement productif développe des outils comme la plate-forme Colbert 2.0 pour réaliser les études de faisabilité des projets de relocalisation. Des événements annuels mettent en valeur la production française à l’instar des assises « Produire en France » en 2018 ou des « Rencontres du Made in France en 2024.Atol et Lucibel : des relocalisations réussiesCertains industriels comme la société coopérative des opticiens Atol ou le groupe Lucibel réussissent à relocaliser leur production en France de manière durable. Comment ? En imaginant des modes de production plus efficaces et moins coûteux.Pour améliorer sa compétitivité et se différencier de ses concurrents, Atol a créé des lunettes connectées assemblées dans son usine de Beaune. Ses composants électroniques sont fabriqués dans les Côtes–d’Armor. Le célèbre opticien a également inventé les lunettes « zéro vis », déformables sans soudures, proposant à ses clients une garantie à vie. Atol a automatisé la production en investissant dans la robotique et réorganisé le temps de travail, en passant à 2×8, puis à 3×8 pour réduire ses coûts et accroître la productivité.Fondée en 2008, Lucibel conçoit et fabrique des produits et solutions d’éclairage de nouvelle génération issus de la technologie LED. Le groupe est pionnier dans les nouvelles applications permises par la LED au-delà de l’éclairage : l’accès à Internet par la lumière (LiFi), des produits cosmétiques et des lumières d’intérieur. Parce qu’en France en 2008, peu d’industriels connaissent la technologie LED, c’est à Shenzhen que Lucibel construit sa première usine. Mais confronté à des problèmes de qualité, des vols de ses technologies et des délais de livraison allongés, il décide en 2014 de relocaliser sa production en Normandie.Innover, innover et encore innoverPour être rentable, un re-ingineering complet à la fois des « process » et des produits est réalisé. La production est organisée par îlots. Contrairement à la Chine où les ouvriers travaillaient à la chaîne, ils sont responsabilisés et deviennent plus polyvalents. Cette mesure leur permet d’avoir un travail plus varié, de pouvoir remplacer plus facilement un collègue absent. L’entreprise arrive ainsi à diviser par trois le temps homme passé sur chaque produit par rapport à la Chine, réalisant de conséquents gains de productivité.Les produits montent en gamme avec un positionnement « plus premium ». Les équipes R&D et fabrication sont désormais regroupées sur le même site.« On a pu aller vite sur ces sujets d’innovation, car on était en France. La colocalisation des équipes sur le même site à Barentin nous a permis d’être plus efficaces et de monter en puissance »,souligne Frédéric Granotier, le président-directeur général de Lucibel. Depuis, l’entreprise ne cesse d’innover avec 20 % de ses effectifs dédiés à la R&D.En relocalisant, ces entreprises gagnent en créativité, en efficacité et en innovation. Pour les pouvoirs publics, il semble alors pertinent de renforcer les aides en lien avec l’innovation et de favoriser la (re)construction de filières : renforcer la coopération technologique distributeurs/fabricants/fournisseurs en favorisant l’achat local.Auteur.ice.s : Catherine Mercier-Suissa, Professeure des Universités en sciences économiques, iaelyon School of Management – Université Jean Moulin Lyon 3 ; Daniel Suissa, Responsable pédagogique master management industriel, ESDES – UCLy (Institut Catholique de Lyon)Cet article est republié sous licence Creative Commons.>> Lire l’article original :The Conversation
225 images SHS : « Visages de la recherche » À l’Institut des Sciences de l’Homme Lyon Saint-Etienne – ISH, une équipe s’est constituée pour produire des vidéos sur les différents laboratoires de recherche de l’institut.Ces vidéos s’articulent autour de 4 entrées :les enjeux,les acteurs,les outils,les résultats de recherche.Ces clips vidéos de 3 à 4 minutes balaient l’ensemble des disciplines de recherche, de l’Économie aux Sciences cognitives, en passant par l’Histoire religieuse.>> Pour plus d’information, rendez-vous sur le site : 25 images SHS
LLe défi des chercheurs face aux figures controversées La Public Factory de Sciences Po Lyon, fabrique de projets, a le plaisir de vous inviter à un nouvel événement de la programmation « Rendre justice ». Un programme qui mêle réflexion académique, arts et engagement citoyen pour ouvrir le dialogue entre chercheurs, artistes, citoyens, associations et entreprises.La Public Factory accueille Anne-Sophie Chambost, professeure des universités en histoire du droit et des institutions à Sciences Po Lyon, pour une rencontre animée par Nina Burattin, doctorante en histoire des féminismes anarchistes.Cette discussion portera sur les défis auxquels sont confrontés les chercheurs lorsqu’ils étudient des figures controversées, ouvrant ainsi une réflexion sur les enjeux éthiques et méthodologiques de telles recherches.>> Pour plus d’information : Public Factory
IInitiatives pour l’avenir des grands fleuves – IAGF Le Rhône / ©Needpix.com Initiative pour l’avenir des grands fleuves – IAGF – est une ONG internationale située à Lyon œuvrant pour l’avenir durable des fleuves, fondée par Erik Orsenna et la CNR – Compagnie nationale du Rhône – en 2015, en amont de la COP 21. C’est un collectif d’experts pluridisciplinaires, experts reconnus des sciences de la Terre et du Vivant, des sciences humaines et sociales, associés à des gestionnaires de bassin, des représentants des États, mais aussi des gestionnaires d’infrastructures hydroélectriques ou portuaires et professionnels du monde agricole ou industriel, qui propose un espace de dialogue international, ouvert aux parties prenantes, entre fleuves du monde entier.Parce que les fleuves sont essentiels à la vie, car de leur bonne santé dépend l’avenir du vivant et de nos sociétés, et parce qu’ils sont particulièrement impactés, menacés par les effets du changement climatique et les activités humaines, IAGF partage cette vision pluridisciplinaire, systémique et équilibrée des enjeux et usages, pour un avenir durable des fleuves et de leurs écosystèmes.Dans le cadre de son axe de sensibilisation auprès du public, IAGF produit un certain nombre de ressources sur les fleuves consultables en libre accès sur leur site, dont des informations sur le Rhône.Publications IAGFIAGF édite également un magazine trimestriel, le MAG des FLEUVES, à consulter en ligne :Le mag des fleuves>> Pour en savoir plus sur :IAGF
LLes « pétrosavoirs », alliés des climatosceptiques contre les énergies renouvelables Derrière l’insolent succès des ouvrages climatosceptiques en France, c’est une véritable guerre culturelle qui se joue. Son enjeu ? Les connaissances relatives à l’énergie. On y trouve notamment les « pétrosavoirs », portés par l’industrie fossile, qui font tout pour rendre inaudibles les bonnes nouvelles relatives aux énergies renouvelables. Il est pourtant possible de décarboner nos imaginaires et de sortir des narratifs dystopiques qui nous plongent dans l’impuissance.Une guerre culturelle a commencé. Continue, ouverte ou cachée, explicite ou détournée, elle concerne le destin de l’humanité tout entière. Elle concerne les savoirs autour de l’énergie, et plus particulièrement les contre-vérités diffusées par les « pétropouvoirs » internationaux.En témoigne l’insolent succès, en librairie, des ouvrages climatosceptiques qui nourrissent explicitement le doute.Le problème ? Ces « pétrosavoirs » retardent les engagements collectifs et individuels dans la sortie des énergies fossiles et la compréhension des fantastiques potentialités des énergies renouvelables de flux.Fossiles contre renouvelables : s’empoisonner, quoi qu’il en coûteL’IRENA (Agence internationale pour les énergies renouvelables, International Renewable Energy Agency en anglais) l’a exprimé clairement dans ses Perspectives des transitions énergétiques mondiales 2023 :« Les investissements mondiaux dans toutes les technologies de transition énergétique ont atteint un niveau record de 1 300 milliards de dollars en 2022, mais les investissements dans les combustibles fossiles étaient près de deux fois supérieurs à ceux dans les énergies renouvelables. »En termes clairs : les technologies renouvelables sont désormais largement disponibles et maîtrisées. Pourtant, le monde continue de foncer à pleine vitesse vers la catastrophe. Il faudrait tripler le niveau des capacités renouvelables installées annuellement pour conserver la possibilité de rester sur la trajectoire d’un réchauffement limité à 1,5 °C par rapport au niveau préindustriel à l’horizon 2050, ainsi que le prévoyait l’accord de Paris en 2015.Ce niveau pourrait être atteint dans la prochaine décennie, 2025 se présentant comme une année charnière. Même la nécessité d’une « électricité de base non renouvelable » (nucléaire ou autre) vient d’être récemment modélisée comme inutile et trop coûteuse dans la stabilisation d’un système électrique basé sur les renouvelables. Comprendre : les énergies renouvelables peuvent se suffire à elles-mêmes.Qu’il soit difficile d’arrêter de fumer est une chose. Mais que vous décidiez de continuer à augmenter continuellement votre consommation journalière de cigarettes (plus de 15 % d’augmentation des investissements dans les fossiles durant les deux dernières années), alors que l’on vous a diagnostiqué depuis plusieurs décennies un cancer du poumon, en est une autre. C’est pourtant ce que fait l’humanité avec les énergies fossiles.Les « Energy Humanities » à la rescousseD’où vient cet irrationalisme énergétique global qui, comme on l’a vu plus haut, confine au suicidaire ? Tant les problèmes que les solutions mobilisent des connaissances de dimensions collectives et individuelles. S’y ajoutent aussi des enjeux de désinformation et de déni, de manque de confiance dans les capacités d’agir et de différences dans la relation au temps. En témoignent la difficulté à se projeter et la domination dans l’espace médiatique d’un « présentisme perpétuel ».Ainsi, la proportion de Français et Françaises qui doutent du caractère anthropique du réchauffement climatique a doublé en 20 ans pour désormais atteindre 30 %. Les intérêts économiques ou politiques les plus immédiats sont souvent invoqués, sous forme conjointe, pour le justifier.Il existe toutefois une perspective de sciences humaines et sociales plus large et désormais bien documentée, notamment par les Environmental Humanities anglo-saxonnes. Le sous-champ des Energy Humanities – ou humanités énergétiques – est, à cet égard, particulièrement intéressant.Quand les « pétrosavoirs » s’emploient à amoindrir les bonnes nouvellesComme le souligne l’anthropologue Dominic Boyer, les grands acteurs des énergies fossiles mobilisent aujourd’hui un ensemble de « pétrosavoirs » très large afin de contrer la réalité de la transition énergétique et la possibilité de maîtriser le réchauffement climatique. Cela se fait soit frontalement, soit par la ruse : les faits sont déformés et émerge une « post-vérité » antidémocratique.Ces acteurs ont mobilisé d’importants moyens pour diluer ou masquer la « bonne nouvelle », ainsi que l’a illustré le récent film français Goliath (2022) à travers le personnage de lobbyiste incarné par Pierre Niney.Site éolien de La Ventosa, au Mexique, d’une puissance de 101 MW.Frédéric Caille, Fourni par l’auteurPourtant, les potentialités des techniques récentes des énergies renouvelables (solaire et éolien) sont bien réelles, de même que celles des réseaux intelligents ou de la sobriété énergétique. De nombreux chercheurs du domaine en témoignent, tels, en France, Daniel Lincot ou Philippe Bruyere. Ils soulignent que, grâce à ces progrès, une transition intégrale vers un mix énergétique totalement décarboné et dénucléarisé à l’échelle mondiale d’ici 2050 est possible.Les faits leur donnent raison. Dans l’indifférence générale ou presque, l’éolien et le solaire ont, pour la première fois, dépassé les énergies fossiles dans l’UE au premier semestre 2024. Au-delà de la France, ce constat est aujourd’hui fermement défendu de l’autre côté de l’Atlantique, et pas seulement par le pionnier du domaine Amory Lovins.Centrale solaire photovoltaque de 20 MW à Merina Ndakhar, au Sénégal.Frédéric Caille, Fourni par l’auteurMais il est plus tentant, pour les pétrosavoirs, d’envisager d’autres scénarios totalement farfelus, comme couvrir les déserts de panneaux photovoltaïques, ou de laisser entendre – à tort – que la poussière ou la chaleur empêcheraient la production d’électricité photovoltaïque en Afrique, surtout au moment même où l’Australie lance la plus grande centrale solaire au monde, d’une puissance équivalente à six réacteurs nucléaires.Sortir des narratifs dystopiquesLe combat est donc engagé pour sortir de la domination des énergies fossiles dans la culture et dans les imaginaires, comme en témoignent par exemple les travaux du groupe Petrocultures. Il s’agit de l’une des guerres « contre-hégémoniques » les plus importantes de l’histoire de l’humanité, dont l’issue pourrait décider de sa survie.Illustration représentant l’invention d’Augustin Mouchot pour concentrer l’énergie solaire.Le Petit inventeur, 1927Faute de connaître les solutions énergétiques positives possibles et leur inscription dans le temps long, les populations actuelles se trouvent facilement exposées aux sirènes du climato-dénialisme.Qui se souvient encore des travaux pionniers sur la récupération de la chaleur d’Augustin Mouchot (1825-1912) et des débuts de l’énergie solaire thermodynamique en France, dont Alexandre Mouthon a retracé les accomplissements dès les années 1970 ?Centrale électrique fossile abandonne sur l’île de Santiago, Cabo Verde.Frédéric Caille, Fourni par l’auteurLes narratifs dystopiques qui dominent les productions culturelles actuelles font ainsi écho aux saillies négationnistes de Donald Trump, et qu’importe si 2024 est une nouvelle fois l’année la plus chaude jamais enregistrée.Il est également possible, comme le suggère Dominic Boyer, que ces narratifs correspondent à une forme de pouvoir « gérontocratique » déréalisé, comparable à la fin du système soviétique, sinon à un véritable « fascisme fossile » toujours plus menaçant, où se mêlent confusément les peurs identitaires et la défense des énergies du passé.Dans ce contexte, les éditeurs qui prospèrent sur le marché du climatoscepticisme et des pétrosavoirs sont des assassins et doivent être stigmatisés comme tels. Plus que jamais, il est urgent de déconstruire, partout et par tous les moyens, les offensives culturelles des pétrosavoirs et de faire comprendre que les énergies renouvelables sont une source d’espoir considérable pour l’ensemble des femmes et hommes de la planète. Il est possible d’échapper à la fatalité de l’accélération du réchauffement climatique et de permettre le développement humain et l’accès aux services vitaux et énergétiques pour toutes et tous, notamment en Afrique.Auteur : Frédéric Caille, Maître de Conférences HDR en Science Politique, ENS de LyonCet article est republié à partir de The Conversation sous licence Creative Commons.>> Lire l’article original :The Conversation
LLa croissance durable des PME passe par un meilleur accompagnement humain : le cas du programme Elite Faire croître les PME européennes est impératif. Pourtant, les soutiens les plus efficaces ne sont pas forcément ceux qu’on imagine. Le programme Elite offre une approche et des outils originaux.La question de la croissance et du scale-up des PME européennes est un sujet d’actualité très discuté à la fois par les acteurs économiques, politiques et académiques. Comment permettre aux PME européennes de devenir exportatrices et compétitives à l’étranger ? Pendant longtemps, les PME allemandes ont été citées comme des modèles à suivre, mais face à la montée en puissance économique de nombreux pays comme l’Inde et la Chine, la pertinence de ce modèle est de plus en plus remise en question. S’agissant des obstacles rencontrés par les PME européennes depuis plusieurs décennies, de nombreux travaux de recherche conduits en sciences économiques et de gestion convergent vers les résultats suivants :l’accès aux ressources financières demeure une préoccupation essentielle ;la croissance des PME ne dépend pas des seules variables financières. Les questions d’organisation, de connaissances… ont même un effet autorenforçant.Multiplication des aidesFace à ces constatations, les acteurs publics nationaux et européens, ont multiplié les dispositifs d’aide destinés à stimuler la croissance et l’exportation des PME, le financement européen en cascade pour les entreprises, avec aussi des mesures orientées directement sur la question de la soutenabilité. On retrouve dans ces dispositifs, à la fois des mécanismes de financement (subventions, prêts, fonds de capital-risque). Simultanément, des mécanismes d’accompagnement des PME ont été développés, comme le font les chambres de Commerce en France avec le dispositif « Team France Export », qui propose une interface digitale pour guider les entrepreneurs.Il a été souvent mentionné qu’une des difficultés des PME est de se retrouver dans le maquis des dispositifs régionaux, nationaux ou européens, chacun jouant différents rôles parfois complémentaires. Au-delà de la question de la visibilité de ces dispositifs, et de leur accessibilité aux entrepreneurs, une question apparaît comme essentielle : quels sont les besoins réels des dirigeants de PME européennes pour s’orienter vers une croissance soutenable ?L’importance de l’humainNotre thèse est qu’au-delà de tous les dispositifs proposés, les entrepreneurs ont besoin d’un accompagnement « humain », c’est-à-dire d’une interaction continue sur un temps relativement long avec des individus, une équipe, ayant à la fois une vision globale, des compétences complémentaires et des réseaux pour les accompagner.Afin d’étayer cette thèse, nous avons conduit une étude et réalisé des entretiens auprès de l’équipe du groupe Elite issue de la place financière Euronext. Elite illustre selon nous, un exemple de ce qui peut être mis en place pour tenter d’accompagner des PME désireuses de croître et de faire face aux différents défis. Elite a été lancé en 2012 par la Bourse italienne, et est aujourd’hui intégré au Groupe Euronext. C’est un dispositif payant d’accompagnement des PME qui doivent remplir certaines conditions pour y accéder, généralement avoir un chiffre d’affaires supérieur à 10 millions d’euros.Un accompagnement globalL’originalité de ce programme est i) de s’interroger sur le mode de financement de l’entreprise le plus adapté à son stade de développement, ii) de ne pas se focaliser uniquement sur l’accès aux ressources financières mais de s’intéresser également aux connaissances et compétences que l’entrepreneur doit acquérir pour atteindre une croissance durable sur le long terme grâce à des formations ciblées, iii) et d’impliquer les entrepreneurs dans des ateliers (workshops), des événements de réseautage, des réunions et des échanges entre communautés industrielles et financières essentielles pour leur développement. Il s’agit donc de proposer un accompagnement global, et de dépasser ce qu’on entendait traditionnellement par l’intermédiation financière, via les banques ou via les marchés financiers.Nous avons conduit une série d’entretiens avec les membres de l’équipe d’Elite afin de mettre en lumière ce que nous appelons une nouvelle forme d’intermédiation de la part d’une place financière. Trois grands domaines d’action d’Elite ont été identifiés afin de mieux répondre aux défis rencontrés par les PME souhaitant croître de manière soutenable et durable.Le premier domaine concerne l’acquisition de nouvelles compétences et connaissances dans un processus dynamique. Dans un environnement très changeant, les entreprises doivent faire preuve d’anticipation, de réflexivité et de capacité à se transformer :« Nous sommes aussi une boîte à outils. Nous nous décrivons souvent comme une boîte à outils, pour l’entrepreneur, le PDG ou le directeur financier. Et ils sont libres de choisir les différents outils en fonction de leurs besoins » (chef du développement des produits).Roland Berger (cabinet de conseil privé).Le deuxième domaine : l’inscription dans des réseaux de manière agile et réactive ; celle-ci est devenue incontournable pour les PME.« Les compétences et la mise en réseau sont prioritaires. C’est notre premier objectif. Parce que, vous savez, tout le monde a besoin d’évaluer ses compétences ou d’en acquérir de nouvelles pour rester compétitif sur le marché ».Un accompagnement sur mesureEt enfin, faciliter l’accès à des financements alternatifs, comme l’émission de titres adossés à des actifs d’investisseurs institutionnels et éventuellement préparer les entreprises à accéder aux marchés de capitaux privés ou publics :« Nous mettons en avant le rôle et l’importance du reporting, de la transparence, de la structuration adéquate du plan financier et de l’importance de la soutenabilité. »La réussite des PME dans la trajectoire de croissance soutenable dépend le plus souvent des synergies entre ces trois domaines. Il est ainsi crucial d’adopter une approche holistique sur les actions à entreprendre et sur la manière d’agencer ces actions dans le temps et l’espace : « Les réalisations les plus importantes sont liées à la capacité de croissance de ces entreprises dans trois domaines en termes de management, d’emploi et de durabilité ». Elite propose aux entreprises engagées dans son programme un accompagnement avec une équipe dédiée. « Ainsi, chaque entreprise sait qu’une fois insérée dans le programme Elite, elle a un contact Elite personnel. Le dirigeant, le CEO, l’entrepreneur peut décrocher le téléphone, nous sommes là, pour eux, pour les questions de communication, de stratégie, etc., de sorte qu’ils soient très accompagnés ».Selon Elite, les entreprises bénéficiant de ce programme d’accompagnement affichent des performances supérieures sur trois critères : chiffre d’affaires, marge d’exploitation et création d’emplois. En moyenne, ces entreprises ont enregistré une augmentation annuelle de leur chiffre d’affaires de 11,8 ; %, contre 7,8 ; % pour l’échantillon de référence. Leur taux de marge atteint 17,1 ; %, nettement supérieur aux 12,4 ; % observés dans le groupe de comparaison. Enfin, elles ont vu leur taux d’emploi progresser de 15,5 ; %, bien au-delà des 0,8 ; % de l’échantillon de référence.Une nouvelle mission pour les places financièresPour assurer efficacement la croissance des PME, il est nécessaire de mettre en place un accompagnement global, que ce soit en termes de compétences, de formations, de réseaux et de financement. Cela est particulièrement important dans un contexte international extrêmement complexe et mouvant.Il est intéressant de noter que cette proposition émane de la place financière Euronext, qui, jusqu’à présent, était très focalisée sur les marchés financiers pour attirer les PME. Il semblerait que les places financières aient, à leur tour, intégré que l’accès aux ressources financières n’est pas le seul obstacle à la croissance soutenable des PME, et que d’autres variables doivent également être prises en compte. Quelques premières limites à ce programme peuvent être mentionnées. Premièrement, l’efficacité du programme reposant largement sur les interactions entre les entrepreneurs impliqués et l’équipe dédiée, comment conserver la qualité de cet accompagnement avec un nombre croissant d’entreprises ? Deuxièmement, Elite repose sur la coordination de nombreux intermédiaires spécialisés dans des domaines particuliers – banques, sociétés de conseil, cabinets juridiques. On peut s’interroger sur l’équilibre à trouver avec ces partenaires entre coopération et concurrence. Enfin, pour juger de l’efficacité d’un tel dispositif, il est nécessaire, dans une approche croisée, d’interroger les entreprises impliquées et de suivre leur évolution, afin d’évaluer l’impact réel du programme proposé.Autrices : Laurence Cohen, Maître de conférences en Finance, iaelyon School of Management – Université Jean Moulin Lyon 3 et Valérie Revest, Professeure des universités en sciences économiques, centre de recherche Magellan, iaelyon School of Management – Université Jean Moulin Lyon 3Cet article est republié à partir de The Conversation sous licence Creative Commons.>> Lire l’article original :The Conversation
PProlongez vos Jéco avec les conférences en replay… Afin de vous garantir un accès à l’information toute l’année, les conférences des Journées de l’économie – Jéco, sont enregistrées et mises en ligne sur la chaîne YouTube des Jéco et le site Touteconomie.org, site d’information économique.Vous avez manqué une conférence ?Vous souhaitez partager une intervention qui vous a marqué ?Retrouvez toutes les conférences des Jéco en libre accès ICI (YouTube) ou ICI (Touteconomie).> Zoom sur les conférences à ne pas manquer :Quel nouvel état du monde ? : Cette conférence qui se tient au lendemain des élections américaines s’interroge sur les effets de l’élection de Trump sur l’Europe et plus largement sur l’économie mondiale. Quel va être, en particulier, l’impact sur les stratégies concernant la transition environnementale Les défis de l’agriculture européenne : A l’heure des débats concernant le projet d’adhésion au Mercosur il apparaît essentiel de revenir sur les nécessaires évolutions à moyen et long terme de l’ensemble du secteur agro-alimentaire européen. Quel modèle économique face à l’antibiorésistance ? : 1.3 millions c’est le nombre de décès par an imputables à l’antibiorésistance (AMR), on peut aujourd’hui parler de pandémie silencieuse. Que faire face à la pénurie de molécules innovantes permettant de contrer l’émergence de nouvelles résistances ?>> L’ensemble des conférences des Jéco 2024 reste disponible ici :Tout économie
HHaro sur la « shrinkflation », une pratique commerciale décriée par les consommateurs La prochaine fois que vous prendrez un paquet de café ou de papier toilette, vous y regarderez de plus près. Vous remarquerez peut-être que l’emballage vous semble familier, mais que son contenu a subtilement diminué.C’est ce que l’on appelle la « shrinkflation », une stratégie d’augmentation des prix utilisée par les fabricants du monde entier. En réduisant la taille des produits et gardant les mêmes prix finaux, les entreprises tirent parti de la psychologie des acheteurs qui sont plus susceptibles de remarquer une augmentation de prix d’un produit qu’une légère réduction de sa taille.[…]Auteures : Monica Grosso, professeure et chercheuse, emlyon business school, Marta Pizzetti, professeure et chercheuse, emlyon business school, Diletta Acuti, Université de Bath. >> Lire l’article complet sur :knowledge@emlyon