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EN SAVOIR PLUS

Alexandre Lacassagne et le tatouage

AAlexandre Lacassagne et le tatouage

Affiche exposition : « Alexandre Lacassagne et le tatouage » | ©DR

Alors que les spécialistes les pensaient disparus, les carnets de tatouages d’Alexandre Lacassagne, fondateur de l’anthropologie criminelle, étaient précieusement préservés dans les locaux de la Faculté de médecine Lyon Est.
L’exposition propose de suivre les traces du Professeur Lacassagne (1843-1924) et sa passion pour le tatouage.
Découvrez la richesse de ces « biographies encrées » décalquées sur la peau des prisonniers : cœurs percés, zouaves, ancres marines, danseuses… et parcourez l’histoire du tatouage d’hier à aujourd’hui.

La bibliothèque universitaire Lyon 1 a le plaisir de vous accueillir à l’exposition : « Alexandre Lacassagne et le tatouage ».

>> Les journées spéciales :

  • Mardi 2 avril à 18h30 (Inauguration) | Amphithéâtre Lacassagne, Faculté de Médecine Lyon Est et en ligne sur YouTube.

©DR

Démonstration de tatouage réalisée et commentée, suivie d’une visite de l’exposition.

Intervenante : Lucile Jorland alias MacBernik, tatoueuse lyonnaise

 

 

  • Mardi 9 avril, de 12h15 à 13h45 |Médiathèque Paul Zech, Faculté de Médecine Lyon Est et en ligne sur YouTube

©DR

Débats du Campus : Le tatouage post-opératoire : comment aimer son corps après la maladie ?
Après un accident ou une lourde maladie, la peau conserve les marques de l’épreuve traversée. Le tatouage est utilisé comme un moyen de se réapproprier un corps altéré, en reprenant le contrôle sur son image. Dans cette optique, quelles spécificités comporte le tatouage réalisé sur des cicatrices ou des brûlures ? Comment les malades abordent-ils cet outil thérapeutique d’un nouveau genre ?

Intervenants :

> Nathalie Kaïd, plasticienne et photographe, directrice générale de l’association Sœurs d’Encre

> Philippe Liotard, sociologue et maître de conférences à l’Université Claude Bernard Lyon 1

> Aurélie Matias Ferreira alias Vulpera, tatoueuse à l’Atelier Tattoo Shop de Lyon et membre de l’association Sœurs d’Encre.

Modératrice : Muriel Salle, historienne et maîtresse de conférence à l’Université Claude Bernard Lyon 1.

>> Pour plus d’information, rendez-vous sur le site :

BU Lyon1

Femmes artistes, des parcours entre lutte et création

FFemmes artistes, des parcours entre lutte et création

Les femmes occupent une place essentielle dans la création artistique. À l’occasion de la Journée internationale des droits des femmes, découvrez les parcours et les œuvres de femmes créatives et engagées, de l’Algérie, à l’île de La Réunion en passant par la Syrie, à travers un cycle de trois jours de rencontres, projections et concerts.

>> Au programme :

  • Le 7 mars à partir de 18h30, Nocturne « Femmes d’ici et d’ailleurs »
  • Le 8 mars à 18h30, rencontre et discussion autour du thème « De la Méditerranée à l’Océan Indien, parcours de femmes artistes »

Trois femmes artistes, de trois générations et de trois origines différentes (Algérie, Syrie et Ile de la Réunion) nous parlent de leur rapport à la création. Quels sont leurs parcours ? Quels obstacles ont-elles rencontrés ? Comment sont-elles parvenues à les affronter et même à s’en nourrir ?

Avec : Houria Aïchi, chanteuse, anthropologue et Ann O’aro, musicienne, chanteuse.

Discussion animée par : Isabelle Barbéris, universitaire et journaliste, spécialiste des arts du spectacle

  • Le 8 mars à 20h, projection et rencontre autour du film Behind the lines (Au-delà des lignes) de Alaa Amer et Alisar Hasan
  • Le 9 mars à 20h, concert « Le maloya d’Ann O’aro quartet »

Plus d’informations sur le site du :

MUSÉE DES CONFLUENCES

Nuit de la Lecture 2024 à la bibliothèque de la MOM

NNuit de la Lecture 2024 à la bibliothèque de la MOM

Tendez l’oreille et écoutez la voix des livres grâce à des lecture théâtralisées…
Explorez des imaginaires lors d’un déambulatoire interactif autour des cinq sens…
Découvrez autrement les espaces et le fonds de la Maison de l’Orient et de la Méditerranée…

Nous vous proposons une soirée en lecture déambulatoire et quelques activités (détails à venir)

Horaires : 17h30 – 21h30
Lectures déambulatoires de 19h00 à 21h30 suivies d’un moment convivial.

L’inscription est obligatoire, dans le cadre de vigipirate renforcé :
https://framaforms.org/inscription-nuit-de-la-lecture-2024-bibliotheque-de-la-maison-de-lorient-et-de-la-mediterranee

Théâtre de femmes du XVIe au XVIIIe siècle : archive, édition, dramaturgie

TThéâtre de femmes du XVIe au XVIIIe siècle : archive, édition, dramaturgie

Il y a trente ans paraissait la première anthologie du théâtre de femmes à l’initiative de Perry Gethner : Femmes dramaturges en France (1650-1750), 1993. Depuis, l’entreprise éditoriale n’a cessé de s’étendre autour de cette anthologie fondatrice et la recherche sur la littérature française d’Ancien Régime s’est orientée, dans une proportion significative, vers la découverte ou la relecture d’œuvres dramatiques écrites et publiées par des femmes.

Celles-ci sont également remises à l’honneur sur la scène théâtrale depuis le début des années 2000 avec plusieurs types de performances : lectures, mises en scène, scènes filmées, etc.

Le festival international Théâtre de femmes du du XVIe au XVIIIe siècle : archive, édition, dramaturgie s’inscrit dans cette dynamique, et entend mettre en lumière des aspects de ce théâtre qui excèdent, tout en le fondant, son contenu textuel.

En cohérence avec cette attention portée aux conditions de vie et de survie des œuvres dramatiques écrites par des femmes du XVIe au XVIIIe siècle, le colloque accueille trois représentations théâtrales > sur inscription :

  • Le Mallade (v. 1535) de Marguerite de Navarre
    Par la compagnie Oghma sous la direction de Charles di Meglio
    Mercredi 15 novembre 2023 à 19h
    Université Jean Moulin Lyon 3, Amphithéâtre de l’IUT
  • La Folle Enchère (1691) de Madame Ulrich
    Dans la mise en scène d’Aurore Evain avec la compagnie « La Subversive »
    Jeudi 16 novembre 2023 à 20h
    ENS de Lyon, Théâtre Kantor
  • L’Amoureux extravagant (1657) de Françoise Pascal
    Mise en scène par le collectif Les Herbes Folles
    Vendredi 17 novembre 2023 à 12h
    Université Lumière Lyon 2, Grand amphithéâtre.

Pour en savoir plus et consulter le rogramme :

Théâtre de femmes

Processus créatifs en danse jazz

PProcessus créatifs en danse jazz

Vivien Visentin est interprète, chorégraphe de la Cie Accord des nous, enseignant et formateur pour le diplôme d’État, et Frédérique Seyve, Doctorante à l’Université Lumière Lyon 2 – Laboratoire Passages XX-XXI, chargée de développement culturel pour plusieurs compagnies et responsable pédagogique au Centre chorégraphique Calabash, ont tenu à se rassembler lors de cette co-écriture d’article afin de réfléchir ensemble sur les processus créatifs en danse jazz.

Les processus de création… en danse jazz ?

Longtemps décriée, la danse jazz en France est encore trop souvent associée à une danse facile, légère voire totalement dépourvue de processus créatifs. Ces processus peuvent être perçus comme peu recherchés voire inexistants au sein de l’esthétique de la danse jazz. Et d’ailleurs qu’est-ce qu’un processus en création chorégraphique (jazz) ? Zoom sur la création en danse jazz : rencontre et éclaircissements.

Vous avez dit “processus créatifs” ? 

Tout d’abord le mot processus apparu au XVIe siècle, du latin pro, au sens de l’action vers l’avant, et de cessus, cedere, dans le sens aller, marcher, signifie aller vers l’avant, avancer. Dans sa définition, apparaît la notion de savoir faire : “actions constituant la manière de faire, de fabriquer quelque chose”1. Ceci nous renvoie à la dimension de la créativité et à l’action de créer dans le temps. Rappelons que la création est l’action de donner naissance, de créer, et renvoie au créateur comme peuvent le décrire Laurence Louppe2 ou encore Jacqueline Robinson3.

Nous pensons de prime abord au chorégraphe, agissant comme professionnel dans le secteur de l’art chorégraphique. Celui qui va créer, ordonner, organiser un ensemble de pas, de concepts en mouvement ayant pour finalité une représentation sur scène. Au-delà du simple fait de coordonner un certain nombre de combinaisons corporelles, ce dernier, ou cette dernière, va aussi défendre un propos, une idée et innover. Depuis le début du XXe siècle, avec l’émergence de courants comme la danse expressive allemande, des formes chorégraphiques dénoncent ou questionnent notre société. Ce fût le cas pour les chorégraphes allemands comme Kurt Jooss (La table verte) ou Pina Bausch.

Ces derniers ont notamment travaillé sur la thématique de la guerre, traumatisés par les deux conflits mondiaux. Ils initieront dans leurs processus créatifs, des gestes et des décors du quotidien.  L’expression humaine prendra le dessus sur la technique, la virtuosité, pour laisser place à l’expression d’une certaine intériorité.

Tout comme l’ont fait ces personnalités fortes de la danse expressionniste allemande, des chorégraphes américains associés à une corporéité4 jazz ont aussi su dénoncer les horreurs de l’humanité. Donald McKayle dans Rainbow Round my Shoulder saura par différents mouvements comme les contractions du haut du corps ou des implorations à genoux, traduire la souffrance et l’espoir des esclaves noirs afro-américains. Il ne sera pas le seul : West Side Story, l’une des comédies musicales les plus connues au monde, traduit les problèmes sociétaux d’une Amérique inégalitaire et clivée. Rick Odums5, Géraldine Armstrong6 parleront également de ces sujets dans leurs œuvres. Néanmoins, il faut bien comprendre que les processus créatifs sont propres – au-delà des esthétiques – à chaque créateur.  L’esthétique jazz en France est très associée au monde de l’enseignement, du divertissement et de la télévision depuis les années 80, mais peu à la création. Aussi, la mode de la fusion des esthétiques actuelles, de la pluridisciplinarité au sein de la création n’aide en rien à sa reconnaissance. Alors que la danse contemporaine ne cesse de puiser dans les danses dites “Pop” (prenons exemple de Lasseindra Ninja ou du collectif La Horde), la danse jazz tente encore d’avoir une certaine reconnaissance au sein de la création. Faisons donc connaissance avec certains chorégraphes qui aiment utiliser cette corporéité pour créer, valorisant ainsi l’’existence de processus créatifs au sein de cette esthétique.

La création en danse jazz : état des lieux 

Comme nous venons de l’évoquer, les chorégraphes en danse jazz ont su aborder différents thèmes au fil des décennies. Ils ont également eu des approches différentes afin de composer et de créer leurs œuvres. Les mises en lumière sur ce répertoire étant plutôt rares, il est essentiel de faire un tour d’horizon afin de pouvoir approfondir ce sujet.

Il faut savoir que des reproches autour de la danse jazz fusent souvent : “frontalité”, “divertissante”, “technicité omniprésente”, “trop plein d’énergie”. Ces aspects négatifs sont souvent associés à la danse jazz en lien avec le divertissement. On observe cependant un réel engouement du public pour ces œuvres comme Stories par la RB Dance Company dirigée par le chorégraphe Romain Rachline, mais aussi pour d’autres spectacles d’un autre genre qui relèvent de ces dispositifs.  Des créateurs – et ce depuis les années 1950 aux États-Unis, puis ensuite en France – on su exprimer un désir créatif pour défendre un propos. Il existe des foyers de résistances portées par des chorégraphes qui se démènent depuis des décennies pour porter des œuvres jusqu’à la représentation. C’est par exemple le cas de Jean-Claude Marignale (Répercussions), Wayne Barbaste et bien d’autres.

Ces personnalités au sein de leur propre compagnie effectuent un travail de recherche réflectif et corporel lors d’un nouveau projet de création. Les influences vont être multiples. Cela peut partir d’une œuvre littéraire. Ce fut le cas pour les Sœurs Brontë de Raza Hammadi au sein du Ballet Jazz Art, créé en 1992. Cette œuvre a donné lieu à un travail de notation du mouvement réalisé par Sylvie Duchesne, et subventionné par le dispositif d’aide à la recherche et au patrimoine de danse en 2010 par le CND7.

Patricia Greenwood Karagozian, directrice artistique de la Compagnie PGK, a elle-même été inspirée par six poèmes de la poétesse américaine Charis Southwell pour son spectacle Unfinished Fragments. Hubert Petit Phar, chorégraphe de la Compagnie La Mangrove, située sur le territoire guadeloupéen, a créé Ustium, une pièce traitant de la lutte des consciences. Une recherche inspirée de la théorie de l’existentialisme de Jean-Paul Sartre, et développée en partie dans Huis clos.

Comme évoqué au début de l’article, les sujets sociétaux deviennent très fréquents au sein de l’art chorégraphique contemporain, et donc actuel. Jan Martens8 avec Any attempt will end in crushed bodies and shattered bones questionnait en 2022 la résistance, les rébellions actuelles face aux enjeux climatiques et aux mutations sociétales que nous subissons. Sidi Larbi Cherkaoui9 présente lors de la Biennale de la danse de Lyon de 2023 Ukiyo-e, pour savoir comment continuer à vivre dans un monde incertain et en déconstruction. Le groupe Grenade porté par Josette Baīz10, propose en 2019 Baobabs pour montrer à quel point la jeune génération s’interroge sur les questions climatiques.

Il est tout à fait possible de faire la même chose avec une corporéité jazz si le chorégraphe le décide. Ce n’est pas l’esthétique qui permet d’être revendicatif, mais la façon de dire les choses par la danse et selon les envies du créateur. Avec tous les croisements que connaît l’art chorégraphique aujourd’hui, il serait difficile de ne citer qu’une influence ou qu’une seule corporéité.  D’ailleurs HOMME|ANIMAL est au cœur du parcours de la chorégraphe Vendetta Mathea. La pièce est née de son engagement pour la lutte des droits civiques du temps de John Fitzgerald Kennedy aux côtés de Martin Luther King ce fameux jour d’août 1963. Elle interroge ici la nature humaine et sa part d’animalité.

Alors que Bruce Taylor crée I have a dream au sein de sa compagnie – Cie Choréonyx, les discours de Martin Luther King contre le racisme sont revisités par le chorégraphe. Dans la pièce I Have A Dream, Bruce Taylor tente de démontrer l’empreinte que ce moment historique a laissée sur nos corps.

Dans Joy is my middle name, il évoquera la mort de George Floyd et les émeutes qui ont suivi son décès en 2020. Aussi Wayne Barbaste n’est pas en reste sur les questions sociétales au sein de la Compagnie Calabash :  “Les questions sociétales, politiques et culturelles sont au cœur de cette compagnie. Depuis son origine, elle se donne pour objectif de questionner nos sociétés, de mettre en lumière les nombreux  dysfonctionnements et injustices qu’elles engendrent11.”

La danse jazz étant une danse faite pour et par l’humain, certains artistes se sont aussi interrogés sur les cultures. James Carlès aime interroger la diaspora africaine en occident du 19e siècle à nos jours. Ainsi dans Coupé Décalé en 2014, le chorégraphe travaille autour de cette danse traditionnelle, mais aussi de toute une culture. Il s’entoure pour cela de Robyn Orlin. Cela nous rappelle la relation à un certain héritage africain au sein de la danse jazz.

Anne-Marie Porras dans Fils du Vent évoquera le rapport de entre la communauté gitane et la musique.

Pour finir cette liste non exhaustive, certains créateurs s’inspirent même de la technique de certains grands maîtres et font donc le lien entre pédagogie et création. En effet, Carole Bordes a réalisé un travail sur la technique Mattox pour créer son spectacle Matt et Moi. Il s’agit dans cette œuvre, de jouer avec les différents éléments de la méthode, mais aussi de la déstructurer pour mieux en tirer l’essence.

Circulation entre héritage et contemporanéité 

> Le langage du corps

Il est possible pour ces artistes chorégraphiques d’utiliser un vocabulaire dansé, ou du moins une expression corporelle pouvant exprimer les émotions souhaitées. Longtemps oubliée, ou du moins rattachée uniquement à la pédagogie, la terminologie en danse jazz est depuis quelques années perçue comme une source d’inspiration inépuisable. Vivien Visentin et Aurore Faurous, explorent cette possibilité depuis maintenant quelques années.

Hubert Petit-Phar, chorégraphe de la Cie la Mangrove et pédagogue jazz, défend une vision de dépassement du vocabulaire établi. La terminologie apparaît comme un socle possible pour développer  la créativité. À la condition de ne pas s’enfermer et de la relier à la notion de possible transformation et d’évolution. L’enjeu pour le chorégraphe réside dans sa capacité à révéler le potentiel poétique d’un pas de base12. Observons, par exemple, le travail de Fosse qui a fait de la jazz hand, un élément expressif et poétique.

La tradition n’est pas un héritage que l’on reçoit en tant que tel, mais il s’agit d’un point de vue actuel et d’un regard porté sur le passé.

> L’improvisation : un processus originel

L’improvisation dans les danses jazz a une source différente qu’en danse contemporaine. Mais n’est-il pas question de penser l’improvisation au présent, comme un outil au service de la création ? Dans les danses afro-américaines qui constituent, en partie, les racines de la danse jazz, on observe que ces danses ont permis la liberté et le renouvellement : elles étaient centrées avant tout sur des processus et des états de corps en lien avec l’improvisation, véritable lieu de l’expérimentation corporelle. Cela a débouché sur un vocabulaire codifié, mais il y a toujours eu la notion intrinsèque de transformation et de développement.

Patricia Greenwood Karagozian aime traverser le travail d’improvisation en relation avec la musique afin de créer. C’est notamment ce qui a été réalisé dans Light Motif.

 

Marianne Isson poursuit un travail de fond autour de la pratique de l’improvisation.

 

> La relation musicale dans la création

Longtemps critiquée pour son attachement à la musique, les créateurs en danse jazz savent pourtant s’amuser des silences et apprécier leur musique intérieure. C’est le cas pour Anne-Marie Porras qui avoue créer dans un premier temps en écoutant la musique qui l’habite, comme une introspection. Elle ne travaillera qu’ensuite avec un musicien. Patricia Greenwood Karagozian quant à elle, n’a aucune peur d’inclure le silence au sein de sa partition chorégraphique afin de créer une rupture. Cela fait partie pour elle également des solutions créatives.

Aussi, si dans d’autres esthétiques la bande son est seulement un support, en danse jazz le danseur va venir ajouter sa propre proposition sur celles des musiciens, comme dans un réel orchestre. Ainsi, cela rend subtil les processus créatifs. Les moments collectifs et individuels où un des artistes va prendre le « lead » vont se succéder. Ceci est la réelle essence du jazz. C’est d’ailleurs ce que souhaite communiquer Patricia Greenwood Karagozian avec sa nouvelle création The Spirit of Swing13. Ceci pourrait être également une métaphore de notre société : l’individualisme dans une communauté qui ne cesse de chercher le vivre ensemble.

De même, des chorégraphes s’affranchissent des codes et gagnent en liberté dans leurs choix musicaux au sein de leur création. Lhacen Hamed Ben Bella s’appuie notamment sur des textes forts servant de bandes sonores, Alain Gruttadauria aime aller dans des sonorités plus rock.

La formation à la création : un vivier pour l’art chorégraphique jazz de demain 

> De l’éducation nationale…

Des cours de danse moderne jazz du mercredi après-midi en MJC, école privée ou conservatoire aux ateliers de danse au sein du milieu scolaire, beaucoup d’élèves auront traversé cette discipline. Parfois en ayant la liberté de pouvoir créer à leur guise. Les nouveaux programmes des lycées, de l’enseignement commun de l’Éducation physique et sportive (EPS), indiquent qu’il est nécessaire pour les élèves de traverser un processus de création durant leur scolarité. Cette expérience créatrice et esthétique, initiée dès le cycle 1, poursuivie au collège, devient un impératif au lycée. Tout comme dans les textes officiels encadrant l’enseignement artistique, la notion d’atelier de composition apparaît clairement.

> …à la formation professionnelle

Lors d’un entretien réalisé avec Françoise Dupuy en février 2022, dans le cadre de la recherche doctorale menée par Frédérique Seyve sur la transmission de la danse jazz, la chorégraphe et pédagogue déplorait le cloisonnement qu’il y avait entre pédagogie et création. Pour cette grande dame de la danse, tout venait de cette créativité y compris au sein du cours. Aussi, toujours au sein de cette même recherche – même si de nombreux professeurs ayant obtenu leurs diplômes d’État de 2000 à 2020, constatent le manque d’une dimension artistique dans la formation au diplôme d’État – la notion d’atelier émerge de plus en plus. Cette dernière est notamment amenée par les formateurs. Cela devient d’ailleurs un critère dans l’évaluation finale. Cette inclusion de la créativité au sein du cours de la formation au terrain, permettrait à l’élève de s’exprimer davantage mais aussi de valoriser le contenu pédagogique et artistique qu’il acquiert au fil du temps.

Cette mise en place de l’atelier au sein de la pédagogie – et donc de la dimension créative – questionne le cloisonnement qu’il peut y avoir entre les différentes activités de chorégraphe, danseur et professeur de danse. Un professeur de danse jazz n’est-t’il pas un peu des trois de part l’investissement corporel engagé dans ses cours et les différents projets artistiques proposés (spectacles de fin d’année, participation à des évènements collectifs, concours…) ?

Actuellement, le PSPBB14 propose depuis 2007 le DNSPD15 en danse jazz , seule formation publique en Europe pour la danse jazz. Ce cursus permet de créer un vivier d’interprètes avec un bagage jazz, mais aussi des créateurs contemporains (jazz).

> Étiquetage non obligatoire et contemporanéité assumée

Il est fondamental aujourd’hui de parler de la création en danse jazz. Non pas pour valoriser une certaine catégorisation et cloisonner les disciplines, mais simplement pour démontrer que la création existe au sein de cette esthétique. Que cette dernière est dotée comme n’importe quel autre de processus lui permettant de porter des propos avec une réelle portée poétique et artistique assumée.

Jacques Alberca, à l’honneur lors d’un week-end de Mémoires Vives organisé par Codajazz et le Centre National de la Danse de Pantin, affirme lors d’une conférence qu’il était professeur et formateur en danse jazz, mais qu’en tant que chorégraphe il était simplement lui-même avec quelque chose à dire et à porter. En effet, de par les formations pluridisciplinaires, la pratique accrue de la danse jazz (assumée ou non par certains chorégraphes contemporains), pouvons-nous nous interroger sur l’usage de cette esthétique au sein des compagnies dites contemporaines ? Est-ce que la danse jazz ne ferait pas partie de part son vocabulaire, de l’essence de certains processus créatifs contemporains ?

Peut-être que la solution réside dans la recherche d’un juste milieu entre le rejet total de l’appartenance à cette esthétique, devoir catégoriser et réprimer les artistes, et ne pas du tout reconnaître la danse jazz ? Il serait donc temps à la fois d’actualiser la connaissance de cette esthétique, de ses fonctionnements et de lui laisser le bénéfice du doute. Sans oublier de ne plus avoir peur de citer son nom quand elle fait partie d’un processus, et ce peu importe le contexte. L’humilité et la générosité de cette esthétique n’empêchent pas sa reconnaissance créative, surtout quand les processus de création en danse jazz sont utilisés sur les scènes françaises actuelles.

Un article écrit par Fréderique Seyve et Vivien Visentin pour Pop’Sciences – 10 novembre 2023.

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Notes

[1] Définition de « processus » – Larousse

[2] Écrivaine, critique et historienne de la danse, spécialisée en esthétique de la danse et des arts visuels et artiste chorégraphique. Son ouvrage, Poétique de la danse contemporaine est devenu une référence.

[3] Elle a écrit notamment Éléments du langage chorégraphique (Vigot, 1981) et est considérée comme une des principales figures de la danse moderne en France.

[4] Concept où le corps n’est pas une simple identité unique, mais davantage une pluralité de dimensions.

[5] Diplômé de la High School of Performing and Visual Arts de Houston, ce danseur, chorégraphe (créateur en 1983 des Ballets jazz Rick Odums) et professeur (Directeur de l’Institut de Formation Professionnelle Rick Odums jusqu’en 2023) reconnaît deux influences importantes dans sa formation, celles de Patsy Swayze et de Frank Hatchett.

[6] Elle reçoit sa formation en danse classique et jazz sous la tutelle de Matt Mattox.Elle danse pour sa compagnie Jazz Art qu’elle suit à Paris en 1975. Elle danse et/ou chorégraphie pour de nombreuses compagnies, notamment pour Les Ballets Jazz Rick Odums, Reney Deshauteurs et la Compagnie Off Jazz de Gianin Loringett.

[7] Centre Nationale de la Danse à Pantin.

[8] Danseur, chorégraphe, il aime travailler sur la relation avec le public et les danseurs mais aussi sur la croyance que le corps peut communiquer et à quelque chose à dire.

[9] Danseur et chorégraphe contemporain, issu de la nouvelle génération émergente des chorégraphes flamands. Son travail se base sur une physicalité importante. 

[10] Danseuse et chorégraphe en danse contemporaine, connue pour son travail de pédagogue et de chorégraphe avec les enfants et les adolescents au sein du Groupe Grenade. 

[11] A propos de la compagnie Calabash

[12] VISENTIN, V, Vocabulaire et créativité : pour un langage au service de la création, p.49.

[13] Soutenue par la DRAC Ile de France pour l’aide à la création en 2023.

[14] Pôle Supérieur d’enseignement artistique de Paris Boulogne Billancourt.

[15] Diplôme National Supérieur Professionnel de Danseur.

PPour aller plus loin

  • Les autrices sur la composition chorégraphique 

> Poétique de la danse contemporaine – Laurence Louppe

> Outillage chorégraphique Manuel de composition – Karin Waehner

> Éléments du langage chorégraphique– Jacqueline Robinson

  • Travail autour des Sœurs Brontë 

> Aide à la recherche et au patrimoine en danse 2010, Sylvie Duchesne

  •  Dans le domaine de l’éducation nationale

> Revue AEEPS « Enseigner L’EPS 288«  – Septembre 2022.

> Sandrine Beulaigne et Cédric Préhaut, paru sous le titre :  Processus de création artistique ; Mobiliser par CONTRAINTES / Réguler par CONTRASTES

Le patrimoine en temps de guerre

LLe patrimoine en temps de guerre

L’association culturelle lyonnaise créée par le master Patrimoine et Musées de l’Université Jean Moulin Lyon 3, le Patrimuse, propose une conférence sur le patrimoine en temps de guerre.

Intervenants :

  • Camille Freyermuth, chargée de recherche à la M2RS, interviendra sur la recherche de provenance de biens culturels spoliés entre 1933 et 1945, son histoire, ses actualités et ses débouchés ;
  • Ariane Pinauldt, commandant, interviendra sur l’expérience militaire dans le domaine ;
  • Vincent Negri, chercheur à l’Institut des sciences sociales du politique, interviendra sur le droit international et le droit comparé du patrimoine culturel et ses musées.

Plus d’information :

Patrimuse

Eiffel, en fer et contre tous

EEiffel, en fer et contre tous

Plongez dans l’incroyable aventure de la Révolution industrielle avec ses grands hommes, ses formidables inventions et ses coups bas. Découvrez comment le visionnaire Eiffel, emblème du progrès, de l’inventivité et du génie du XIXe siècle, fut jeté en pâture aux Français et releva fièrement la tête, de la manière la plus inattendue.

1888. À trois mois de l’inauguration de la Tour Eiffel, les ouvriers se mettent en grève. Comment Eiffel va-t-il gérer cette crise ?
Mais, au-delà de l’anecdote, que s’est-il passé pour que, à la fin du XIXe siècle, la France entière haïsse à ce point Gustave Eiffel, rendu responsable du suicide de milliers de personnes ?

Découvrez Eiffel moderne, qui inventa le Management.
Découvrez Eiffel visionnaire, qui fit entrer la France dans la démocratisation technologique comme Steve Jobs imposa la démocratisation numérique.
Découvrez Eiffel génie, qui créa l’emblème de la France et lui redonna sa fierté de grande puissance mondiale.
Découvrez l’homme impitoyable et juste qu’était Gustave Eiffel.

De et par Alexandre Delimoges

En partenariat avec l’IUT Génie Civil et Construction Durable de Lyon 1, à l’initiative de Didier Langlois et Florence Playe-Faure, dans le cadre de l’année Eiffel 2023. Un bord de plateau avec le comédien aura lieu à l’issue de la représentation.

Concevoir la lumière et faire rêver les spectateurs, tout un art | #3 Dossier Pop’Sciences « Quand la lumière éclaire le vivant »

CConcevoir la lumière et faire rêver les spectateurs, tout un art | #3 Dossier Pop’Sciences « Quand la lumière éclaire le vivant »

Article #3 – Dossier Pop’Sciences Quand la lumière éclaire le vivant

Illuminer un sujet, savamment, c’est le mettre en valeur. C’est vrai pour les paysages nocturnes lyonnais, mais aussi, et surtout, pour une pièce de théâtre. Un exercice qui demande d’avoir l’œil sensible et de suivre certaines règles pour créer l’émotion, comme l’explique Christine Richier, éclairagiste et responsable du master Conception Lumière à l’École nationale supérieure des arts et techniques du théâtre – Ensatt de Lyon.

Une interview réalisée par Caroline Depecker, journaliste scientifique,
pour Pop’Sciences – 29 juin 2023

À travers le Plan Lumière, Lyon utilise l’éclairage urbain pour mettre en beauté ses paysages nocturnes depuis 1989. Certaines compositions lumineuses vous touchent-elles plus que d’autres ?

Je ne fréquente pas toutes les rues lyonnaises, mais j’ai un souvenir qui me parle, celui de la passerelle Saint-Vincent. Rouge, elle enjambe la Saône en reliant les 1er et 5e arrondissements. J’aime aussi un bout de tunnel, du côté de la gare Part-Dieu [le tunnel du passage des Emeraudes, ndlr]. Il est éclairé délicatement, en bleu. J’apprécie les petites choses, celles qui font que mon œil rêve, plutôt que les grosses façades RVB1. Avec ses couleurs et ses jeux de lumière, l’éclairage urbain est un outil fantastique de transformation de la ville. En cela, il suscite l’imaginaire et invite à la rêverie …tant qu’il est utilisé avec goût. Que la lumière puisse donner à voir, et non à se voir. À ce titre, l’excès qu’en fait régulièrement l’éclairage urbain me paraît contre-productif. Comme les gestes artistiques : ceux qui consistent par exemple à faire de sur une façade, ou une falaise bien en vue.

La lumière urbaine est, par essence, chaotique. Les éclairages des enseignes commerciales s’ajoutent à celles des fenêtres citadines, de la voirie ou de certains bâtiments enluminés : de ce mélange-là naissent parfois des moments où l’œil s’émerveille. Et, la rétine, me semble-t-il, n’est jamais aussi heureuse que lorsqu’une multitude de petites lumières non éblouissantes et de couleurs variées s’offrent à elle. À la différence des éclairagistes urbains qui se réfèrent à des abaques pour éclairer la ville, au théâtre, nous disposons d’une grande liberté pour concevoir la lumière de nos spectacles. Et cela, c’est un plaisir immense.

Rêveries lumineuses de Leonard, un projet participatif avec des étudiants de 8 écoles de Lyon, piloté par C.Richier, T. Huet et JLL. Lanteri / ©Ensatt

La lumière donne à voir ou laisse dans l’obscurité. Au théâtre, sa distribution influe le spectateur en modifiant imperceptiblement l’histoire qui se joue sous ses yeux. Elle résulte de choix délibérés. Comment procédez-vous ?

« En laissant infuser. Encore. » Ces propos du peintre et écrivain Henri Michaux, je les répète souvent aux étudiants. Ne pas installer les projecteurs dès la première répétition, mais chercher à comprendre, avant tout, le monde qu’on est en train de fabriquer avec les autres corps de métier présents au théâtre. Le grand scénographe J. Svoboda avait coutume de comparer la représentation théâtrale au jeu d’un orchestre. Chaque instrument : le son, la scénographie, les costumes, le maquillage, les mouvements, la direction d’acteurs… y joue une partition originale pour former un tout harmonieux. À l’instar de la lumière. Mais si les premiers instruments peuvent être accordés bien avant le spectacle, grâce au travail sur plan, la conception lumière se fait, elle, quasi exclusivement lors des répétitions. Elle nécessite en effet le corps des comédiens en mouvement dans l’espace pour en dessiner les contours et nourrir l’émotion. Et elle doit beaucoup à la sensibilité et à la créativité de son concepteur.

Pour composer cette partition lumineuse, quels grands principes suivez-vous ?

Garder le point de vue du spectateur à l’esprit est un fondamental.  Selon sa position dans la salle, le visuel scénique diffère, mais à quelque endroit que ce soit, il doit emmener chacun là où la mise en scène désire aller. Bien sûr, il y a des incontournables. La sensation de luminosité diminue ainsi fortement avec la distance : en fonction de l’inverse de son carré. On sait aussi que l’œil a besoin de temps pour accommoder [faire la mise au point, ndlr] selon les variations d’intensité lumineuse. Cet effet peut être utilisé à dessein ! Profiter, pourquoi pas, d’un effet d’aveuglement temporaire pour faire apparaitre ou disparaitre un personnage, ou bien un accessoire.

Apprendre la conception lumière se fait sur maquette / ©Ensatt

 

Enfin, l’ennui visuel est une préoccupation constante. Ce phénomène d’usure de l’œil s’opère dans la durée : la perception de l’observateur s’émousse alors qu’il s’habitue à la présence de la lumière. Sous l’effet de sa monotonie, du terne, à cause de l’éblouissement ou de la succession d’effets injustifiés, le regard se détourne ou les yeux se ferment. Heureusement, l’ennui redouté peut disparaître subitement, grâce à ce qui se trame sur scène. Ce qu’Ariane Mouchkine, metteuse en scène et fondatrice du Théâtre du Soleil, nomme un « instant de théâtre ». L’attention se trouve relancée.

Donner un spectacle nécessite de plonger la salle dans le noir complet et induit certains effets recherchés. Or, cette règle n’a pas toujours eu cours. Depuis quand la pratique-t-on ?

Suite à un hasard ! Depuis un incident de régie qui a eu lieu en 1876, lors de l’inauguration du Festspielhaus de Bayreuth, en Bavière. Cette salle, conçue par Richard Wagner pour y exécuter ses opéras était éclairée au gaz. À l’époque, l’usage voulait qu’on mette les lustres de la salle au quart de feu en début du spectacle : on baissait doucement l’arrivée du gaz, et donc la flamme, pour laisser davantage place au visuel scénique. Les exigences de la bourgeoisie qui, dans les loges, se donnait à voir interdisaient toutefois l’obscurité totale. Sur ordre du compositeur allemand, le chef gazier a réduit l’éclairage dès les premiers accords de l’Anneau du Nibelung. Dans l’empressement, il a eu la main lourde et a éteint complètement la salle… Séduit par l’état de réceptivité nouveau induit chez les spectateurs à cette occasion, Wagner a ordonné que les feux ne soient pas rallumés à l’entracte et en aurait, dès lors, adopté le principe. L’évènement a fait scandale à vrai dire, mais l’usage du noir complet a fini par s’imposer et s’est répandu en Europe par la suite.

Rêveries Lumineuses de Léonard 2019- La machine de Vitruve / ©Ensatt

Ce noir total agit sur la perception du spectateur : il permet d’en concentrer l’attention, de favoriser l’écoute et d’augmenter l’impact des effets scéniques sur l’imaginaire. Il isole aussi le comédien qui ne voit plus son public, livrant ainsi un jeu plus naturel et plus concentré. Du côté de la régie, reléguée au fond de la salle, tout le monde agit de concert afin de préserver la fragilité de ce qui se joue sur scène, contribuant à créer un visuel fragile qui n’a pas l’attrait des images rapides et saturées des écrans. Pour conserver l’attention du public, il est question de maintenir le rythme ! Celui de la lumière aussi.

 

 

 

Depuis les premiers théâtres antiques, l’histoire de l’éclairage scénique a connu de nombreux bouleversements techniques. Aujourd’hui, il est question d’une nouvelle révolution ?

Oui, l’arrivée massive des leds et du numérique est un réel changement de paradigme car il modifie le paysage lumineux. La technologie led recèle un potentiel créatif réel. Certes, elle agrandit la palette du concepteur en proposant un accès rapide et immédiat à toute une gamme colorée, car avec une seule source lumineuse, on peut faire varier les teintes instantanément. Mais c’est surtout le fait de pouvoir jouer avec les températures de couleur qui la rend intéressante. Commencer une scène dans un blanc un peu chaud par exemple puis, sans que personne ne s’en aperçoive, passer à un blanc froid : l’effet de montée en tension sur scène est garanti.

Mais l’éclairage led n’est pas une panacée. Les lampes à incandescence, bannies pour leur côté énergivore, offrent une lumière d’une qualité d’ambiance incomparable. Avec le point chaud qui les caractérise, les projecteurs PAR2 sont formidables quand il s’agit de mettre en valeur un artiste. Leur faisceau ovale présente un centre très lumineux qui se fond progressivement dans l’obscurité en donnant un éclairage « organique » sur les bords. Le faisceau led n’a pas cette qualité, lui qui garde la même forme et reste homogène quelle que soit l’intensité d’éclairage. Au sein de l’association internationale des « Lightning designers », les concepteurs lumière se mobilisent pour retarder l’arrêt de la fabrication des lampes PAR. Mais nous savons le changement de pratiques inéluctable. Aussi bien pour la conception de l’éclairage que pour la partie technique.

Montage des projecteurs robotisés. / ©Ensatt

Il faut dire que le matériel s’est largement sophistiqué : les projecteurs sont dorénavant robotisés et programmables. Alors qu’autrefois, un projecteur ne nécessitait qu’un seul circuit de commande, aujourd’hui, il peut en compter plus d’une douzaine ! Le technicien qui pilote et assure la programmation des projecteurs asservis est devenu un spécialiste. Le pupitreur – c’est son nom – travaille étroitement avec le concepteur lors de la phase de création, puis assure la restitution des effets pendant la représentation.

À l’Ensatt, vous êtes responsable d’une formation de niveau master en conception lumière, la seule existant à l’échelon national. Comment intégrez-vous ces évolutions technologiques ?

Le master en question se déroule sur trois ans. Notre recrutement est le plus large possible : des jeunes qui ont un Diplôme National des Métiers d’Art et du Design (Bac + 3) avec une formation en régie lumière, mais aussi des étudiants venant de Philosophie, des Beaux-arts, des géographes… Car ce que nous recherchons, c’est avant tout un œil, un regard, une sensibilité… Si la formation est à la fois artistique et théorique, nous nous efforçons de donner aux étudiants le bagage technique maximal sur l’éclairage. Nous faisons une mise à niveau pour certains de sorte à nous assurer qu’ils maîtrisent les outils du régisseur, c’est-à-dire de celui qui met en œuvre les choix du concepteur lumière, lorsqu’ils ont leur diplôme. En effet, en début de carrière, il n’est pas rare de devoir porter les deux casquettes pour faire sa place dans le milieu. L’enseignement pratique est au cœur de la formation : beaucoup de travail en équipe et de mises en situation réelle, sur les planches. Ce qui les attend par la suite !

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Notes :

[1] RVB : Rouge Vert Bleu

[2] Projecteur PAR : projecteur à réflecteur parabolique aluminisé.

 

PPour en savoir plus

Nuit européenne des Musées – Faites vos jeux ! Au Musée des Moulages

NNuit européenne des Musées – Faites vos jeux ! Au Musée des Moulages

Les statues du MuMo s’amusent avec vous. Entre un « Qui est ce ? » grandeur nature et une enquête pour démasquer « Qui a volé la tête de Méduse ? », laissez-vous surprendre par cette collection de plâtres qui ne vous laissera pas de marbre.

Jeu « Qui est ce ? » A partir de 5 ans.
Jeu « Qui a volé la tête de Méduse ? » A partir de 8 ans.

Visule Nuit europeenne des musees musee des moulages

Inauguré en 1899 au sein de l’université de Lyon, le Musée des Moulages est aujourd’hui installé dans un ancien local industriel du 3e arrondissement. Initialement dévolu à l’enseignement de l’histoire de l’art et de l’archéologie, il est aujourd’hui également un lieu de médiation et de diffusion des savoirs ouvert sur la cité.
Son exceptionnelle collection rassemble près de 1600 moulages en plâtre, copies fidèles et grandeur nature de célèbres rondes-bosses, bas-reliefs et statuettes. Elle est le reflet de l’évolution de la sculpture occidentale depuis la Grèce archaïque jusqu’au XIXe siècle. Une sélection de 200 moulages est actuellement présentée le long d’un parcours thématique.

Plus d’informations ici

Site du programme des Nuits européennes des musées

Des danses jazz aux danses hip-hop, il n’y a qu’un pas (de charleston) : des racines communes pour des inspirations chorégraphiques multiples

DDes danses jazz aux danses hip-hop, il n’y a qu’un pas (de charleston) : des racines communes pour des inspirations chorégraphiques multiples

Camille Thomas Konaté professeure de danse Jazz, responsable pédagogique du Centre de Formation Danse de Cergy, et Frédérique Seyve, Doctorante à l’Université Lyon 2 – Laboratoire Passages XX-XXI, Chargée de développement culturel pour plusieurs compagnies et responsable pédagogique au Centre Chorégraphique Calabash, ont tenu à se rassembler lors de cette co-écriture d’article afin de réfléchir ensemble sur les danses jazz et hip hop. Tout ceci dans une démarche de mise en lumière de l’histoire de ces danses, mais aussi d’analyse des différentes corporéités qui les traversent, sans oublier l’importance que ces pratiques peuvent avoir dans nos sociétés culturelles.

La richesse de la culture chorégraphique jazz : un même socle pour trois esthétiques – Contextualisation et historique

Les danses hip-hop, jazz1 et swing sont connues du plus grand nombre et s’articulent autour d’un patrimoine commun fédérant des communautés identifiées et identifiables. Ces disciplines populaires, parce qu’elles rassemblent, notamment au sein d’une pratique amateure, ont su ces dernières années s’imposer et évoluer sur le territoire français.

Ces trois esthétiques ont des racines communes qui découlent de traces restées profondément inscrites dans les mémoires corporelles et affectives des esclaves africains déportés sur le sol américain à partir du XVIIe siècle. À partir de ces traces, une nouvelle culture émerge au sein de laquelle danse, chant et rythmes sont indissociables de la vie collective et quotidienne2. L’évolution des danses dans le temps et l’émergence de nouvelles esthétiques sont donc influencées par celle de la musique et des rythmes.

Danses swing, jazz et hip-hop sont apparues dans des espaces collectifs de liberté3, propices au développement de nouvelles gestuelles nées d’échanges entre danseurs. Ces espaces étaient et sont encore multiples. Il peut s’agir de lieux de pratiques informels tels que la rue ou d’espaces festifs, souvent nocturnes, tels que les juke house, par exemple, dans le sud des États-Unis4. Pour la période swing des années 30-40, nous pouvons citer le célèbre dancing Savoy Ballroom (Harlem, New York) et son “coin des chats” où les meilleurs danseurs se défient et élaborent les évolutions de leur stylistique. Concernant les danses hip-hop, plus proches de nous dans le temps et l’espace, citons des lieux de pratique comme le Bataclan, La Grange aux Belles ou le Djoon en région parisienne5. Jeunes et moins jeunes s’y retrouvaient entre amis pour danser ensemble et mettre en avant leur talent aux yeux des autres participants de la soirée ou de l’après-midi avec le développement du jazz rock, stylistique méconnue de beaucoup qui fait pourtant le lien entre danses vernaculaires jazz et hip-hop.

Les danses swing sont et restent des danses sociales,  alors que la danse jazz, ou dite modern jazz (notamment par le fait qu’elle ne se pratique plus forcément sur la musique du même nom), se développe essentiellement au sein de lieux institutionnels (MJC, conservatoires, écoles privées ou centres de formation) ou est liée au monde de la compétition. Et, même si cela reste un vaste sujet, n’écartons en rien l’espace scénique où ces stylistiques ont entièrement leur place. Le hip-hop, lui, a su rester en lien avec ses origines de danses sociales et populaires, mais aussi s’imposer sur les scènes internationales quitte à tendre parfois vers une fluidité de corps plus en lien avec l’esthétique contemporaine. Nous en avons l’exemple avec Zéphyr, de Mourad Merzouki (danseur et chorégraphe français de danse hip-hop et de danse contemporaine).

Que ce soit de manière visible ou invisible, c’est à dire plus ou moins assumé de la part des chorégraphes, les danses hip-hop, swing et jazz représentent aujourd’hui une source d’inspiration inépuisable pour la création y compris pour la danse contemporaine6. Ce passage de la salle de danse, du ballroom ou de la rue à la scène entraîne bien sûr des différences de perceptions considérables pour les danseurs comme pour les spectateurs.

Quel que soit leur contexte et les personnes qui les pratiquent, ces danses savent entretenir une certaine magie de l’effervescence, mais aussi un pouvoir indescriptible de plus en plus rare de nos jours : celui de fédérer et de rassembler. La sollicitation des sens, l’importance de la relation à la musique, les revendications que portent ces esthétiques ou leur côté performatif permettent aux pratiquants de repousser leurs limites. Tant celles des créateurs par les métissages interdisciplinaires à créer, que des artistes à pousser l’engagement corporel, que des spectateurs ou danseurs amateurs à être toujours aussi nombreux.

Le charleston à travers les âges comme exemple

Fondamentalement liées par leur histoire commune, danses swing, jazz et hip-hop sont imbriquées les unes aux autres comme des évolutions logiques en lien avec la société et le progrès. Afin d’argumenter notre réflexion sur l’émergence et l’évolution de pas spécifiques selon les époques, nous avons décidé de partir de l’exemple du charleston. Pratiqué par la population noire de la ville de Caroline du Sud qui lui donne son nom, il figure dans plusieurs spectacles de Broadway dès 1922 et connaît la consécration en 1923 dans les Ziegfeld Follies.

Il va alors se répandre dans les salles de bal de la communauté blanche et susciter un engouement mondial7 jusqu’en France, avec Joséphine Baker dans la Revue Nègre présentée à Paris en 1925.

Le charleston intervient dans une période de révolution sociale, de renouveau et de liberté, notamment pour la femme après une seconde guerre mondiale traumatisante. Cette danse révolutionnaire des années 20 repose sur une grande vélocité du bas des jambes grâce, notamment, aux genoux pliés, l’utilisation de l’en-dedans et de l’en-dehors dans une rapidité intense, avec une pointe de pied qui simule un écrasé de cigarette. Ceci sans oublier la distinction de mouvement entre partie haute et partie basse du corps pour permettre notamment une expression du visage (yeux roulants, sourire, mimiques …), qui a su rester présente au fil des années. Le corps est totalement engagé, car elle sollicite l’articulation de la hanche dans les mouvements de rebond (caractéristiques des danses swing), mais aussi le haut du buste, bras compris, qui accompagne cette trépidation rythmique. Contrairement au cake walk8 fondé sur une marche, le charleston se danse sur place de manière saccadée et très syncopée. Les mouvements symbolisent une certaine angularité et induisent à la fois dissociation et coordination de tout le corps. Le charleston se danse seul comme le shimmy, et en cela il bouscule les codes des danses de société de l’époque.

Souvent en face à face avec ou sans contact, il sollicite tout de même une interaction communautaire sans hiérarchie entre les partenaires, reprenant ainsi les codes du jazz.

Même si le charleston reste le symbole des années folles et de l’émancipation des femmes, il va être concurrencé par le black bottom et supplanté par les danses swing  dans les années 40. Néanmoins, son histoire ne s’arrête pas là. Il va connaître plusieurs résurrections. Vers 1950 il sera baptisé charley bop et dansé au rythme du rock’nroll. Tout comme la musique, la danse jazz évolue avec son temps en interaction avec la société. Or, il est intéressant d’étudier comment ce pas de danse a su s’adapter à son époque tel un caméléon intemporel.

Le charleston au sein de la culture hip hop : pas de danse fondateur et héritage

Le contexte lié à l’arrivée du hip-hop dans les années 70, et notamment celle du breaking au sein des premières Block Party organisées à New York par les communautés noires américaines sur des sonorités funk ou soul, rappelle celui dans lequel ont émergé les danses jazz. L’essor de la culture hip-hop est rapide. Elle arrive en France dans les années 80 et, tel un raz de marée, s’impose en soirée, engloutissant sur son passage les rythmes et les danses à la mode, à l’instar du jazz rock, par exemple.  Quoi qu’il en soit, partout où les danses hip-hop se développent, le lien avec les danses jazz, sur lesquelles elles fondent leur ADN (racines africaines, pratique sociale, recherche d’une signature personnelle, mode de revendication), est indiscutablement présent. Voilà pourquoi nous y retrouvons notre pas de charleston avec, cette fois, une énergie plus détendue.

Moncell Durden, universitaire et professeur de danse hip-hop aux États-Unis, travaille à la valorisation de ces danses vernaculaires jazz comme héritage pour la danse hip-hop et démontre que le charleston est toujours présent dans cette stylistique. Le passage de l’en-dedans à l’en-dehors est moins prononcé, l’énergie plus cool, mais le lien au sol très présent notamment à travers ce que l’on nomme le bounce, caractéristique fondamentale de la danse hip-hop des années 90. Moncell Durden fait ressortir cette analogie entre les deux genres en reprenant une dizaine d’autres pas empruntés aux danses jazz vernaculaires comme le stomp off ou le twist. L’appropriation de ces pas par les danseurs hip-hop implique simplement une stylisation nouvelle. La danse jazz reste donc bien présente dans le genre hip hop et le reconnaître permet de mieux en cerner l’histoire.

Les danses swing : retour aux sources

Le chemin du charleston ne s’arrête pas là. En effet, on le retrouve également dans des compétitions de danses swing. Ces disciplines ont retrouvé un engouement tout particulier sur le territoire national, européen et mondial, depuis une dizaine d’années. Des concours sont organisés afin de valoriser les meilleurs danseurs comme autrefois. C’est le cas de la Savoy Cup où les danseurs français ne sont pas en reste.

Aussi, les concours de charleston sont encore nombreux à travers le monde et suscite un engouement :

Le charleston et la terminologie jazz comme inspiration au sein de la création chorégraphique française…

Quant à la danse dite modern jazz, elle s’est quelque peu détachée dans un premier temps des danses vernaculaires pour aller à la fois vers l’académisme, mais aussi vers la création savante ou en lien avec le monde du divertissement (télévision, cinéma…). Elle s’est aussi éloignée de la musique jazz pour des sonorités plus actuelles. Néanmoins, elle ne les a pas oubliées pour autant puisque les petits pas issus des danses sociales swing font partie de son vocabulaire. La terminologie jazz ainsi constituée favorise la transmission d’un héritage aux jeunes générations au travers des cours et de la création. Des ouvrages résument d’ailleurs cette terminologie dans l’apprentissage du diplôme d’état de professeur de danse jazz et des travaux de recherche portés par Vivien Visentin et Aurore Faurous9, sont actuellement menés à ce sujet.

Au sujet de l’utilisation de la terminologie au sein de la création jazz, la Compagnie PGK illustre bien ce fait dans sa dernière pièce The Spirit of Swing, où la présence de solis réactualisent avec finesse quatre personnalités de la danse jazz comme Joséphine Baker et son célèbre charleston, ainsi que Jack Cole, Gwen Verdon et Earl Snakehips Tucker, ceci sans porter le poids du passé, mais seulement comme socle solide pour tendre vers une certaine contemporanéité dans le traitement créatif. Cette création emploie régulièrement le vocabulaire issu des danses vernaculaires, dont le charleston, tout en le rendant actuel (c’est le cas dans le solo de Magali Vérin, danseuse de la Compagnie PGK). Il est traversé par des corps de danseurs qui déconstruisent ces petits pas en permettant à la danse d’être en perpétuelle évolution.

>> Pour illustrer :

… jusqu’à la création chorégraphique internationale pour une présence de la danse jazz vivante

Nous avons tendance à valoriser davantage les territoires européens et américains lorsque nous parlons de l’évolution de ces esthétiques. Cependant, il ne faut pas oublier l’héritage africain de cette histoire, même si elle porte le poids de l’esclavage. D’un point de vue stylistique, il est flagrant que ce continent lie parfaitement les deux autres. Ceci est frappant dans le travail du collectif sud-africain Via Katlehong, créé en 1992 pour lutter contre la criminalité à la suite de l’Apartheid.

Cette compagnie fait très bien le lien entre le passé et notre monde chorégraphique actuel. Son répertoire s’inspire de danses traditionnelles telles que la pantsula, le gumboots, mais aussi des steps, des claquettes et des percussions corporelles entremêlés à la modernité des danses urbaines portées par les jeunes générations de danseurs. Ainsi, dans Via Sophiatown (et notamment à la dixième minute trente du reportage) nous pouvons à la fois constater l’influence culturelle américaine des années 40 sur l’Afrique du Sud, mais aussi cette mixité d’esthétiques dans le solo gumboots.

La création Via Injabulo vient exacerber la présence des danses urbaines et renforcer notre argumentaire de l’analogie des pas de danses jazz vernaculaires à la danse hip-hop notamment avec de nouvelles œuvres créées par des chorégraphes comme Amala Dianor.

Ce que nous retiendrons en parlant de ces différentes esthétiques jazz, swing, modern jazz ou hip hop, c’est l’envie communautaire de rassembler par la danse comme un besoin, une nécessité, une survie, une rébellion de l’âme et ce, peu importe le contexte culturel. Ce qui explique qu’elles remportent, malgré les années qui passent, tous les suffrages des spectateurs, mais aussi de jeunes danseurs toujours aussi présents. Ces danses sont comme le phœnix : elles savent renaître de leurs cendres d’une manière nouvelle sans oublier leur essence première, animer une envie de vivre et de s’exprimer malgré tout avec humilité et en sachant souvent s’éclipser sans s’effacer, pour faire place à un renouveau. Nous sommes donc certaines que d’autres charlestons sauront enflammer de nouvelles pistes de danses.

Un article écrit par Camille Thomas Konaté et Frédérique Seyve, pour Pop’Sciences – 1er mars 2023

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Notes

[1] Précisons que l’emploi des termes danses jazz, danses swing réfère aux danses vernaculaires des années 20 à 40, et que celui de modern jazz fait référence à l’esthétique née à partir des années 50 (emprunt à la fois des danses vernaculaires et des techniques modern, classique et autres métissages).

[2] SEGUIN Éliane, Histoire de la danse Jazz, Édition Broché, 2002.

[3] Terme développé par Camille Thomas dans son mémoire de fin d’études pour le Certificat d’Aptitude au CNSMD de Lyon intitulé : investir des espaces collectifs de liberté pour développer sa danse: regard croisé sur l’apprentissage des danses jazz et hip-hop.

[4] COUGOULE Odile, Enseigner la danse jazz, Ouvrage collectif sous la direction d’Odile Cougoule avec Patricia Greenwood Karagozian, Daniel Housset et Cathy Grouet, Collection Cahiers de la Pédagogie, Édition Centre National de la Danse, 2007.

[5] Entretiens de P. Almeida, mai 2022 et J-C. Marignale, janvier 2022, menés dans le cadre du même mémoire de fin d’études de Camille Thomas Konaté.

[6] La danse contemporaine s’est développée en Europe surtout dans les années 1970, sous plusieurs influences, notamment la « Nouvelle Danse française ». Ce courant voulait se détacher de la danse moderne américaine, et de l’influence de l’Opéra de Paris sur la scène artistique française. En Allemagne, on peut notamment citer Pina Bausch et son travail sur la danse-théâtre, ou encore Mary Wigman, pionnière dans la danse expressionniste. La danse contemporaine en Europe reste actuellement une scène riche avec une multitude d’artistes d’horizons variés. Source Numéridanse – Théma Les danses contemporaines européennes .

[7] Article écrit par Daniel Housset dans un document pédagogique remis aux stagiaires de la formation au Certificat d’Aptitude du professeur de danse jazz au CNSMDL.

[8] Danse populaire afro-américaine née dans le sud des États-Unis vers 1850 et importée en Europe en 1900.

[9] Vivien Visentin est danseur, chorégraphe, enseignant au conservatoire de Troyes en danse jazz et formateur au D.E, diplômé du C.A. Aurore Faurous est danseuse, chorégraphe, enseignante en danse jazz au conservatoire de Clichy sous Bois et actuellement en formation au Certificat d’Aptitude au CNSMDL.

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