SSurchauffe urbaine : pourquoi a-t-on si chaud en ville, l’été ? Presque chaque été désormais, les villes étouffent sous des chaleurs accablantes. Plusieurs pays d’Europe n’ont pas été épargnés par les fortes chaleurs, et les projections climatiques sont formelles : une irrémédiable hausse des températures moyennes, et une intensification des vagues de chaleur et une augmentation de leur durée et fréquence sont à prévoir dans les années à venir. Lucie Merlier, diplômée INSA du département génie civil et génie urbain et maîtresse de conférence au CETHIL, étudie de près le phénomène de surchauffe urbaine.La surchauffe urbaine : les causesEn ville, la chaleur accumulée le jour ne se dissipe pas facilement la nuit. Cette surchauffe nocturne, connue sous le nom de phénomène d’ilot de chaleur urbain, est induite par différents facteurs : la morphologie des rues, les matériaux utilisés et les surfaces comme les revêtements sombres de chaussée qui absorbent et stockent la chaleur, la faible part donnée au végétal dans l’espace, ou la concentration des activités humaines. « L’agencement des bâtiments tend à piéger les rayonnements, notamment solaires, et à réduire l’ouverture au ciel, qui joue pourtant un rôle important dans le rafraichissement. Plus la ville est dense, moins l’énergie stockée la journée peut être renvoyée vers le ciel la nuit, ce qui affecte le rafraichissement nocturne. De la même façon, des bâtiments limitent le passage du vent et donc, la ventilation de la canopée urbaine », explique Lucie Merlier.[…]>> Lire la suite de l’article sur :point2bascule.fr
SSociologie des émotions | Livre ©DunodDestiné aussi bien aux spécialistes qu’au grand public, ce livre, co-écrit par Christine Détrez et Kevin Diter, a pour vocation de faire découvrir le paysage des émotions sous l’angle de la sociologie, tout en encourageant le lecteur à faire ses propres recherches et expériences.Les dix dernières années se sont caractérisées en France par un essor de publications, en sciences sociales, sur et autour des émotions, au point qu’on a pu évoquer l’existence d’un « emotional turn ». Ce manuel rend compte de ce récent champ de recherche qu’est la sociologie des émotions, avec ses fondements théoriques, des exemples empiriques et les enjeux épistémologiques de sa constitution.Il s’agit de s’interroger, dans un premier temps, sur les raisons historiques du rejet ou de la dévalorisation des émotions chez les « pères fondateurs » de la scoiologie. Seront explorés ensuite les apports de la sociologie des émotions, en posant la question de ce que peut la sociologie en matière d’émotions : doit-elle se limiter à l’analyse des variations sociales de la gestion et des expressions émotionnelles ?Ou son ambition peut-elle aller jusqu’à explorer les variations sociales des ressentis eux-mêmes, voire à expliciter leur origine et leur développement, souvent relégués dans le champ de la biologie ou de la psychologie ?En quoi la prise en compte des émotions vient-elle enrichir des thématiques classiques comme la sociologie politique, la sociologie de la culture, de l’enfance, du travail ou du goût ?Enfin, la réflexion portera sur la place du chercheur dans cette prise en compte des émotions : les émotions ne sont-elles qu’un objet, sociologiquement construit, ou viennent-elles interroger la place, extérieure, surplombante, du chercheur, exigeant de lui d’être, également, « affecté » ?>> Pour plus d’informations, rendez-vous sur le site : ENS de lyon
WWestworld : des androïdes, une étrange vallée et des neurosciences | Cortex Mag ©shutterstockD’après le film Her (2013), dans lequel Joaquin Phoenix tient le premier rôle, il serait possible de tomber amoureux d’une intelligence artificielle désincarnée. Une proposition voisine est faite par Westworld, une série qui met en scène des androïdes conçus pour satisfaire tous les désirs humains. L’idée est-elle envisageable ? Quand des œuvres de science-fiction interrogent les neurosciences : épisode #2À l’aéroport de Belfast, BellaBot et Holabot sont chargés de servir et de débarrasser les plateaux-repas. Ces deux droïdes se présentent sous la forme de chariots à plusieurs niveaux montés sur roulette. Ils sont également dotés d’une intelligence artificielle qui leur permet d’offrir un service rapide et efficace à leurs clients, un atout non négligeable pour des passagers toujours plus pressés. Cet exemple, parmi d’autres, reflète la place grandissante que prennent les robots dans notre monde moderne.[…]Un article rédigé par Quentin Moreau Postdoctorant à l’Institut des Sciences Cognitives Marc Jeannerod – ISC MJ (équipe DANC) avec l’expertise de Alessandro Farnè directeur de recherche Inserm, responsable de Neuro-I (CRNL)>> Article à lire en intégralité sur :CORTEX MAG
NNaviguer dans l’apprentissage tout au long de la vie à l’ère de l’intelligence artificielle Dans un monde où la technologie progresse à un rythme sans précédent, comment s’assurer que l’apprentissage des adultes et le développement professionnel évoluent en conséquence ?C’est la question aborder lors du prochain séminaire hybride de l’Académie de l’OMS : ils auront l’honneur d’accueillir Daniel Baril, Président de l’Institut de l’UNESCO pour l’apprentissage tout au long de la vie, qui présentera cinq modèles innovants redéfinissant l’avenir de l’apprentissage des adultes à l’ère de l’IA. > Pourquoi participer ?Découvrir comment les outils basés sur l’IA permettent un apprentissage personnalisé et continuExplorer comment les plateformes évoluent vers des écosystèmes d’apprentissage adaptatifsApprendre à intégrer l’apprentissage dans les routines professionnelles, notamment en santéComprendre l’impact du feedback en temps réel et des évaluations adaptativesCe séminaire se déroulera en format hybride (présentiel et distanciel), en langue anglaise. Pour les participants en présentiel, une visite guidée des locaux de l’Académie de l’OMS sera proposée de 12h à 12h30, à la suite du séminaire. >> Pour plus d’informations, rendez-vous sur le site : Académie de l’OMS
JJournalisme et science, quelles relations ? | Un dossier Pop’Sciences D’un côté, entre demandes extemporanées, ambivalence face aux publications scientifiques, souhait de répondre à l’attente des lecteurs, auditeurs, et, de l’autre, une temporalité de la recherche sur un temps long, la prise de recul, le temps de la réflexion, d’ajustements, de confrontations… journalistes et chercheurs ont malgré tout un objectif commun de production et de diffusion des savoirs. Quelles relations entretiennent-ils ? Quelles en sont limites ? Et comment les dépasser pour diffuser une information scientifique fiable et accessible ?Pendant trois ans, Pop’Sciences a travaillé sur ces questions au travers d’une série d’actions mettant en relations régulières les communautés scientifiques et journalistiques sur les territoires de Lyon et Saint-Étienne. Au travers de rencontres avec du grand public, des classes de collège et lycée, et entre professionnels, ces acteurs ont débattu, interrogé la relation chercheur-journaliste. Retrouvez dans ce dossier la restitution de ces réflexions au travers de podcasts, vidéos, bandes dessinées et articles.LLes articles du dossier#1 – Résidence chercheur – journaliste 2023 : à la découverte du métier de l’autre © Muriel FlorinPop’Sciences a organisé deux résidences croisées entre un journaliste et une chercheuse, en 2023 et en 2024. Cette résidence avait pour objectif de faire se rencontrer les deux professions, qui sont parfois en relation, mais dont les fonctionnements et impératifs différent largement. Grâce à plusieurs semaines de travail en binôme chercheur – journaliste, la résidence permet de mieux comprendre les problématiques de chaque corps de métier et ainsi faciliter la collaboration entre les deux professions dans un objectif commun de production et de diffusion des savoirs.Découvrez la résidence 2023, avec un binôme de journalistes du Progrès et une chercheuse de l’Institut NeuroMyogène, au travers d’une bande dessinée, une vidéo, et une analyse de leur expérience par les résidentes.Lire l’article #1 #2 – Résidence chercheur – journaliste 2024 : comment mieux travailler ensemble© Vincent NoclinDécouvrez la résidence 2024, avec un journaliste de BFM Lyon et une chercheuse du Centre international de recherche en infectiologie, au travers d’une bande dessinée, d’une série de podcasts et d’un récit de leur expérience. Lire l’article #2 #3 – La relation chercheur – journaliste : vécus et expériences, rédigé par Étienne Richard pour Pop’Sciences – Avril 2025© Vincent NoclinAu cours d’un séminaire Pop’Sciences rassemblant les acteurs de la culture scientifique et technique de Lyon et Saint-Étienne, une table-ronde a été organisée sur la thématique de la relation entre chercheur et journaliste. Comment les chercheurs conçoivent-ils leurs relations avec la presse ? Quand et comment les journalistes sollicitent-ils les chercheurs ? Comment travaillent-ils ensemble ? Pour explorer ces questions, trois chercheurs, trois journalistes et une directrice de la communication sont venus partager leurs expériences.Lire l’article #3 ppour aller plus loinLe jeu « En Quête de Science »De toutes ces expérimentations, Pop’Sciences a choisi de réunir leurs enseignements dans un jeu pédagogique pour initier aux spécificités du journalisme scientifique. Un jeu autant à destination d’étudiants en journalisme et journalistes professionnels que de lycéens, ou encore de chercheurs, pour s’acculturer aux enjeux du traitement des sciences dans les médias.Découvrez le jeu « En Quête de Science » : ici
RRésidence chercheur-journaliste 2023 : à la découverte du métier de l’autre | #1 – Dossier Pop’Sciences : Journalisme et science, quelles relations ? En 2023, Pop’Sciences lançait sa première résidence croisée journaliste-chercheur qui vise à accueillir un ou une journaliste dans une équipe de recherche au sein d’un laboratoire, et un chercheur ou une chercheuse dans une rédaction. L’objectif ? Favoriser les interactions entre le monde de la recherche et le monde journalistique et co-créer des contenus. Revivez cette expérience au travers d’une bande dessinée, une vidéo, et une analyse de leur expérience par les résidentes.La première résidence croisée chercheur journaliste a eu lieu de septembre 2023 à mai 2024. Durant six semaines, la journaliste du Progrès Sylvie Montaron, accompagnée la plupart du temps de sa collègue Muriel Florin, et la chercheuse de l’Institut NeuroMyogène Caroline Brun ont partagé leur quotidien et échangé sur leurs métiers respectifs.La bande dessinée « Chercheurs, journalistes, qui sont-ils vraiment ? »Une BD qui décrypte les idées reçues sur les deux professions !Réalisée par Mathieu Bertrand.Téléchargez le pdf : iciLa vidéo « Quand une journaliste et une chercheuse échangent leur rôle »C’est quoi un journaliste ? C’est quoi un chercheur ? Découvrez les réponses des deux résidentes, avant, et après, leur immersion dans le monde de l’autre !Réalisée par Muriel Florin, Le Progrès.Le rapport d’étonnement des résidentesOrganisation de travail, temporalité, place des femmes…qu’est-ce qui a le plus surpris nos deux résidentes ?Écrit par Sylvie Montaron et Caroline Brun.Téléchargez le pdf : ici
RRésidence chercheur-journaliste 2024 : comment mieux travailler ensemble | #2 – Dossier Pop’Sciences : Journalisme et science, quelles relations ? En 2024, Pop’Sciences lançait sa seconde résidence croisée journaliste-chercheur qui vise à accueillir un ou une journaliste dans une équipe de recherche au sein d’un laboratoire, et un chercheur ou une chercheuse dans une rédaction. L’objectif ? Favoriser les interactions entre le monde de la recherche et le monde journalistique et co-créer des contenus. Revivez cette expérience au travers d’une bande dessinée, d’une série de podcasts et d’un récit de leur expérience.À l’automne 2024 a eu lieu la seconde résidence croisée chercheur-journaliste. Pour cette nouvelle édition, Guillemin Rosi, journaliste à BFM Lyon, et Coralie Bouchiat, chercheuse au Centre international de recherche en infectiologie ont été les deux résidents à partager leur quotidien.La bande dessinée « Chercheurs, journalistes, comment mieux se parler ? »Une BD qui décrypte les enjeux et différences entre les deux professions, et comment les dépasser pour parler davantage de sciences dans les médias.Réalisée par Mathieu Bertrand. Téléchargez le pdf : iciLe récit « Chercheur – journaliste : le temps de se comprendre pour mieux faire ensemble »Lors d’un séminaire Pop’Sciences en mars 2025, les deux résidents ont raconté leur expérience. Retrouvez un retour sur leur récit.Écrit par Anne Guinot.©Vincent Noclin – Séminaire Pop’Sciences mars 2025À découvrir : iciLes podcasts « Résidence chercheur-journaliste »Au travers de 6 épisodes, Guillemin Rosi et Coralie Bouchiat nous racontent leur expérience et ce qu’ils en retirent.Réalisé par Pascal Gauthier.Épisode 1 : La ruche et la fourmilière, deux ambiances de travailÉpisode 2 : Des métiers et un rapport au temps différentsÉpisode 3 : Des a priori sur les moyensÉpisode 4 : La place de la science dans les médiasÉpisode 5 : Comment parler de la science à la télé : la vulgarisation en questionÉpisode 6 : La relation chercheur-journaliste : si j’avais une baguette magique
CChercheur – journaliste : le temps de se comprendre pour mieux faire ensemble | Récit – Dossier Pop’Sciences : Journalisme et science, quelles relations ? Faire se rencontrer chercheurs et journalistes pour davantage se connaître et collaborer ? Tel est le pari du dispositif de résidence croisée mis en place par l’équipe Pop’Sciences de l’Université de Lyon, dans le cadre du projet LYSiERES². Un défi relevé avec succès lors d’une première résidence en 2023. Retours sur la seconde édition qui révèle une nouvelle expérience féconde et l’envie d’une meilleure coopération aux bénéfices partagés.210 heures, soit 30 jours : c’est le temps que Guillemin Rosi, en charge de la confection des programmes et des magazines thématiques sur BFM Lyon et Coralie Bouchiat, chercheuse au CIRI[1] , auront passé ensemble à la fin de cette seconde résidence croisée, débutée en octobre 2024. La chercheuse s’est rendue dans la rédaction de BFM, en binôme avec le journaliste, qui, par la suite, a rejoint la microbiologiste dans son laboratoire. Objectif : découvrir le métier de l’autre, « s’acculturer » à son univers, avec pour but de contribuer à améliorer les collaborations entre les deux professions. À l’issue de cette immersion, les deux acteurs vont créer des objets pour rendre compte de cette découverte mutuelle. Une bande dessinée ainsi qu’un podcast sont en projet.À l’origine : une méconnaissance mutuelle et une certaine curiosité…Avant de débuter l’aventure, Coralie Bouchiat et Guillemin Rosi partagent le même constat : les relations entre leurs deux métiers sont distantes, voire inexistantes pour la chercheuse : « Mon rapport avec les journalistes avant ? Aucun ! ». Le journaliste confirme que son lien avec la recherche est distendu et qu’il intervient plutôt selon les besoins de l’actualité. Travaillant dans un média grand public, il cherche à obtenir des informations facilement « vulgarisables » et accueillir un invité « bon client qui ne va pas ennuyer ou perdre le téléspectateur… ».Qu’est-ce qui a poussé les deux participants à répondre à l’appel à projet LYSIERES² ? La curiosité ! La chercheuse avait envie d’un projet alternatif et le journaliste souhaitait comprendre les raisons des difficultés entre médias et sciences.Souvenirs du premier jour de résidence : ça pique !Les premiers moments de la résidence vont bien vite les faire renoncer à leurs préjugés sur la profession de l’autre… À son arrivée au siège de BFM Lyon, la chercheuse est frappée par la discrétion des locaux et la modestie des moyens : « La journaliste qui allait rentrer sur le plateau n’avait ni maquilleuse, ni coiffeuse. La jeune reporter partait sur le terrain seule, avec son iPhone et son trépied dans un sac à dos. J’imaginais cet univers avec un peu plus de paillettes ! ». Le journaliste n’est pas, non plus, épargné par la surprise, en entrant, pour la première fois, dans les locaux du CIRI (dont les membres sont partis en congrès). Il découvre un bâtiment immense quasiment vide, assez froid, alors qu’il pensait accéder à lieu très fréquenté et collaboratif : « Les chercheurs ne sont pas là physiquement, ils sont toujours à droite, à gauche. C’est l’inverse de ce que je connais dans mon quotidien ! ». Et puis, il prend conscience que l’activité de recherche n’est pas la seule qui occupe le scientifique : « Il y a plein de temps qui ne sont pas consacrés à la recherche pure : démarches administratives, enseignement ».Des univers de travail aux antipodesChacun va connaître de nouvelles surprises, en approchant le milieu de son binôme. Coralie Bouchiat découvre six personnes réunies dans un open-space, qui se parlent du matin au soir et s’interrompent en permanence : une véritable ruche… « J’ai mis quelques jours à comprendre qu’ils coconstruisent (sur un reportage, l’un va couper les images un autre fait le liner[2] et un autre fait la voix off…) : et en fait, ça marche ! C’est à l’opposé de notre fonctionnement. Dans mon métier, chacun s’occupe de sa tâche de A à Z et il lui faut un minimum de concentration ». Guillemin Rosi confirme qu’il a perçu le métier de chercheur comme solitaire, penché sur sa paillasse ou devant l’ordinateur et conclut : « Je croyais que l’on faisait de la science comme moi je travaillais l’info ».©Vincent Noclin – Séminaire Pop’Sciences mars 2025« On n’a pas du tout le même espace-temps »Ce qui semble aussi différencier radicalement l’univers de la chercheuse de celui du journaliste, c’est la conception du temps. Le journaliste fonctionne dans l’urgence permanente et son unité de temps, c’est l’heure ou la journée, pour préparer le programme de son JT. Il a ainsi du mal à comprendre pourquoi un chercheur ne parvient pas à se rendre disponible immédiatement car « dans l’actualité, un délai d’un mois, une semaine, un jour, ce sera trop tard en fonction du sujet » résume Guillemin Rosi. Dans ce contexte, le journaliste se voit remettre, chaque matin, une tâche à accomplir qui se termine à la fin de la journée. À l’inverse, le processus de travail du chercheur semble infini : pour Coralie Bouchiat, « on n’a jamais de sentiment d’achèvement dans la recherche (y compris quand l’on termine la rédaction d’un article) et l’on ne travaille pas dans l’urgence ». En effet, même si le chercheur est confronté aussi à des délais (congrès, publications), on parle de mois, d’années alors que pour le journaliste, il s’agit d’heures ou de journées.Le sentiment d’illégitimité du chercheur : « je ne suis pas spécialiste de… »Autre obstacle à la collaboration : la difficulté, pour les journalistes, à trouver des chercheurs qui répondent à leurs sollicitations. Guillemin Rosi admet que les volontaires sont rares, à part quelques personnalités habituées et disponibles rapidement. Une cause possible serait ce fameux « sentiment d’illégitimité » du chercheur qui l’empêche d’intervenir. Coralie Bouchiat l’exprime ainsi : « Je suis spécialiste en recherche biomédicale. Pas spécialiste de la coqueluche. J’aurais l’impression de voler la légitimité à l’expert de la coqueluche si j’intervenais sur ce sujet dans les médias. Cela serait très mal vu par mes pairs ». S’ajoute à cela la peur du chercheur de voir ses propos déformés, alors qu’il est attaché à la nuance, à la précision et que le journaliste peut être tenté de prendre des raccourcis. Comme le souligne Coralie Bouchiat : « Il y a du travail à faire pour que les chercheurs arrivent à vulgariser ».Et l’avenir, ce serait mieux comment ?Du côté du journaliste, les attentes ne manquent pas mais les solutions sont possibles : en matière d’accès à l’information, tout d’abord. Celles qui figurent dans les revues scientifiques étant trop techniques et peu accessibles. Il faut aussi pouvoir contacter facilement les chercheurs : « c’est indispensable d’avoir un numéro de mobile pour joindre quelqu’un dans la journée ». Enfin, les laboratoires doivent accepter de donner à voir et mettre à disposition des banques d’images ou des vidéos.Qu’en est-il pour la chercheuse ? « Cette résidence m’a permis de découvrir le monde du journalisme, qui finalement ne fait pas si peur, et surtout de prendre conscience de notre incapacité dans la vulgarisation et communication de nos résultats, ce qui est bien dommage… ». Selon elle, il faut convaincre le chercheur que parler de son travail peut valoriser son activité. Cette sensibilisation doit intervenir au plus tôt, dans le cadre du doctorat, par exemple.Enfin, le sentiment d’illégitimité du chercheur peut être vaincu avec l’aide du journaliste, qui, comme le rappelle Guillemin Rosi, peut cadrer son intervention, le mettre à l’aise sur sa légitimité pour aborder quelque chose de plus vaste que sa spécialité. À condition qu’il accepte de se placer à la portée du journaliste et du public. Comme le résume le physicien Patrice Abry, qui assiste à la restitution : « la vulgarisation scientifique, c’est peut-être renoncer à l’usage de la technique, mais pas renoncer à parler de la science ».Un article rédigé par Anne Guinot, co-rédactrice en chef Pop’Sciences Mag – 16 avril 2025 ————————————————–Notes[1] CIRI – Centre International de Recherche en Infectiologie : https://ciri.ens-lyon.fr/[2] Liner : en communication, un liner est un court message écrit (à la TV) ou parlé (à la radio) permettant au destinataire d’identifier ce qui est présenté : nom de la chaîne, de l’émission, de l’artiste, de la personne interviewée, du titre, du produit, de la marque (source : Wikipedia).
CCancer : de la paillasse au patient | Micro-Conférence « Les Échappées inattendues » Environ une personne sur cinq est touchée par un cancer au cours de sa vie. Grâce à la recherche, notre compréhension des mécanismes biologiques de cette maladie s’est considérablement améliorée, conduisant à des avancées significatives en matière de prévention et de traitement. En intégrant l’expérience des patients dans la recherche et en adoptant une approche personnalisée des soins, les patients peuvent être considérés dans toute leur pluralité. À travers des exemples concrets de recherches en cours, découvrez comment cette maladie grave est au cœur des préoccupations des scientifiques.Les 15, 16 et 17 novembre 2024, Les Échappées inattendues du CNRS ont investi le Collège Truffaut, lieu de vie créatif dédié à la bande dessinée en plein cœur des Pentes de la Croix-Rousse à Lyon. À ceux qui affirment ne pas raffoler de science, le CNRS a relevé le défi avec ce festival scientifique teinté de BD en proposant l’exploration, la découverte, l’émerveillement, la rencontre et le partage ! Cette micro-conférence a été enregistrée le 17 novembre 2024.Intervenants :00:00 « Quand une bactérie s’en mêle ! » par Laurent Terradot, chercheur CNRS en biologie structurale au Laboratoire microbiologie moléculaire et biochimie structurale (MMSB, CNRS | Université Claude Bernard Lyon 1) 08:12 « Quand le cancer fait société » par Sylvain Besle, chercheur en sociologie au Centre de Recherche Médecine, Sciences, Santé mentale, Société (CERMES3, CNRS | Inserm | Université Paris Cité) 19:35 « Exposition ou terrain de recherches ? » par Justine Lascar, ingénieure de recherche CNRS en sciences du langage, et Julien Thiburce, ingénieur de recherche en sciences de l’éducation au Laboratoire Interactions, Corpus, Apprentissages, Représentations (ICAR, CNRS | ENS de Lyon | Université Lumière Lyon 2)>> Pour en savoir plus :Les Échappées inattendues
PPrès d’un étudiant sur cinq se réoriente à bac +1 : ajustement, rupture ou échec ? Alors que les lycéens découvrent leurs résultats sur Parcoursup, un autre mouvement, plus discret mais tout aussi révélateur, agite les bancs de l’enseignement supérieur : près d’un étudiant sur cinq se réoriente après une première année post-bac.Derrière ce chiffre record se dessine bien plus qu’un simple changement de voie, une analyse saisissante des inégalités, des espoirs et des limites de notre système éducatif.Massification scolaire, promesse méritocratique et orientation à l’aveugle : ce trio façonne des parcours qui, loin d’être linéaires, ressemblent souvent à des labyrinthes d’essais, d’erreurs, et de réajustements. Si la réorientation peut être une opportunité d’exploration, elle reste un privilège inégalement distribué, lié au type de bac, au milieu social, ou encore au genre.Entre ajustements progressifs, filières-passerelles comme le BTS, et zones de turbulences comme la filière santé, l’article plonge dans les coulisses d’une dynamique encore trop peu anticipée par les politiques publiques. Résultat : ceux qui ont les ressources pour naviguer le système s’en sortent, les autres rament en silence.Une analyse à découvrir dans un article écrit par Dorian Vancoppenolle, Doctorant en Sciences de l’Éducation et de la Formation, Université Lumière Lyon 2>> Lire l’article :THE CONVERSATION