LLe labo prend l’air | Les ateliers d’été du musée Claude Bernard Le musée Claude Bernard sort le laboratoire pour ces ateliers ludiques de l’été : « Le labo prend l’air ». Pour amuser les enfants de 7-12 ans, le musée lance des défis basés sur la sciences !Vendredis 12 juillet et 9 août : Fusées à eau©Canva IA generatorÀ l’ombre des arbres, tentons de comprendre la force de l’eau. Qui sait, peut-être réussirons-nous à faire décoller une fusée en exploitant la puissance de l’eau ?Durée : 45 min – à 11h et à 14h30Tarif : 4€/enfant (gratuit pour les accompagnateurs) –>> Sur réservation : musee.claudebernard@agglo-villefranche.fr.Vendredis 26 juillet et 23 août : Bulles géantes© flohrflohr de PixabayÀ travers des expériences ludiques, trouvons la meilleure recette de sauce à bulles. Le challenge ? Réussir à faire la plus grosse bulle possible avant qu’elle n’éclate…Durée : 45 min – à 11h et à 14h30Tarif : 4€/enfant (gratuit pour les accompagnateurs)>> sur réservation : musee.claudebernard@agglo-villefranche.fr. >> Pour plus d’information, rendez-vous sur le site :musée claude bernard
LLe génie végétal au service des villes « Dis Pourquoi ? est une chronique de vulgarisation scientifique de 5 minutes diffusée chaque mardi sur RCF Lyon à 11h50. Dis Pourquoi ? questionne et explore notre univers par les sciences. Chaque semaine, une ou un scientifique répond aux questions et dévoile ses travaux de recherche. > Émission du 2 juillet 2024On connaissait le génie civil, au service des infrastructures et de la construction : et si le génie végétal s’invitait comme alternative ? Il utilise les végétaux et leurs propriétés pour aménager les paysages, notamment les berges. Explications de Marylise Cottet-Tronchère, chercheuse en géographie sociale de l’environnement à l’ENS de Lyon et au laboratoire Environnement Ville Société, membre du comité scientifique du numéro 13 du Pop’Sciences Mag « Ville et vivant, une question d’équilibres » de l’Université de Lyon, paru en juin 2024.Écoutez le podcast :>> Écouter les podcasts des autres intervenants Pop’Sciences :Comprendre les concentrations de microplastiques dans les eaux de ruissellementQuelles questions éthiques soulève l’IA en santé ?Comment transmettre la danse jazz aujourd’hui ?>> Pour plus d’information, rendez-vous sur le site :RCF LyonPPour aller pus loinVille et Vivant, une question d’équilibres, Pop’Sciences Mag#13 – Jun 2024Le confinement, révélateur de l’attrait de la nature en ville, article The Conversation, Lise Bourdeau-Lepage – Oct. 2020 La crise écologique, un défi pour la santé mentale, article Pop’Sciences, Cléo Schweyer – Oct. 2021
SSommes-nous d’accord pour laver notre linge avec de l’eau recyclée ? | #3 Dossier Pop’Sciences Life RECYCLO Le projet Life RECYCLO a pour objectif de développer un procédé de recyclage des eaux usées adapté au secteur de la blanchisserie. Dans le cadre de ce projet, s’est alors posée la question suivante : cela est-il acceptable, à la fois pour les gérants et les clients de blanchisseries, de laver du linge avec de l’eau recyclée ?Article rédigé en septembre 2022Dans le cadre du projet européen Life RECYCLO, la société TreeWater, une start-up lyonnaise issue du laboratoire DEEP de l’INSA Lyon, développe un procédé de traitement et de recyclage des eaux usées pour le secteur de la blanchisserie. L’objectif ? Proposer un procédé qui éliminera plus de 90 % des polluants issus des eaux de lavage de blanchisseries, et qui recyclera 50 à 80 % de ces eaux, pour qu’elles puissent être réutilisées par ces mêmes entreprises dans leur processus de nettoyage.Une enquête socialeAu sein de ce même projet, il a été décidé de mener une enquête de perception auprès d’acteurs de la blanchisserie afin de mesurer leur degré de sensibilisation à la nécessité de préserver l’eau, mais également de mesurer le degré d’acceptation d’un procédé de recyclage des eaux usées. Organisée par Pop’Sciences, cette enquête a été menée de février à juin 2022 dans toute l’Europe. Elle visait alors à interroger des gérants de blanchisseries, mais aussi leurs clients, ainsi que des acteurs clés du secteur de l’eau et de la blanchisserie, tels que des membres de l’Agence de l’eau ou des représentants de syndicats du textile européens.Cette consultation a été conduite selon les méthodes de la psychologie sociale par le cabinet AD-HOC Lab. Elle s’est déroulée en deux étapes : une première phase d’entretiens avec 18 personnes, suivie de la diffusion d’un questionnaire pour obtenir des données quantitatives. Au total, 66 réponses exploitables ont été recueillies avec ce questionnaire. Si les résultats de cette étude ne sont pas généralisables, ils donnent néanmoins les tendances de ce secteur.Une conscience environnementaleÊtes-vous sensibles à la préservation de l’environnement ? Cela a été la première interrogation de cette consultation. Et la réponse est alors quasi unanime : oui ! La protection de l’eau n’est alors pas en reste. Pour 94 % des répondants, la préservation de l’eau est un enjeu important dans leur vie personnelle. Les participants vivant dans le sud de la France ou en Espagne sont d’autant plus sensibles à ces questions qu’ils sont déjà impactés par des pénuries d’eau. De nombreuses personnes interrogées rapportent avoir mis en place des actions dans leur quotidien pour préserver cette ressource. « Nous sommes en train de construire une maison avec ma conjointe et nous allons faire installer une citerne d’eau dans le jardin pour les toilettes, les machines à laver, l’arrosage du jardin », relate un participant.*La blanchisserie : un secteur à améliorerSuivant cette tendance, l’impact des blanchisseries sur l’environnement est alors perçu de manière négative, autant par les clients que par les gérants de blanchisseries eux-mêmes. Ils sont ainsi d’accord sur le fait que cet impact négatif est principalement dû à la consommation d’eau trop importante de cette activité. Sont, ensuite, mis en cause le rejet de matières polluantes et la consommation énergétique de ces entreprises.Pour contrer cela, 71 % des gérants estiment mettre en place des actions pour avoir un fonctionnement éco-responsable. Cela passe, par exemple, par l’utilisation de produits de lavage écologiques, l’achat de machines moins consommatrices en eau ou une attention portée à l’utilisation de l’énergie.Un procédé de recyclage attractifLe procédé proposé par Life RECYCLO attire ainsi l’intérêt de tous : 82 % des gérants le trouvent intéressant et 93 % des clients sont prêts à recourir aux services d’une blanchisserie utilisant une telle technologie. La plupart des personnes interrogées se disent confiantes dans ce type de procédé. Et les promesses de cette technologie leur apparaissent comme satisfaisantes, tant au niveau des économies d’eau que pour les économies financières qu’elles pourraient engendrer. Pour les gérants, ces économies apparaissent ainsi comme le facteur principal pouvant motiver la mise en place d’un procédé de recyclage. La motivation d’ordre environnementale est aussi un facteur important.Du point de vue des clients, le facteur économique est également un élément majeur. L’impact environnemental n’arrive qu’en quatrième position. Il y a, en effet, sur ce point-là une certaine ambivalence dans les réponses. Lors des entretiens, certains ont fait remarquer que si les blanchisseries consomment moins d’eau, alors ils espèrent que le prix va diminuer. Néanmoins, lors de la diffusion des questionnaires, 83,3 % des répondants se déclarent prêts à payer plus cher un service en blanchisserie pour que celle-ci réduise sa consommation d’eau.Des freins économiquesBien que ce procédé intéresse, les personnes interrogées ont soulevé un certain nombre de problématiques liées à la mise en place d’un tel procédé. Du point de vue des gérants, le principal problème est alors le coût initial. Tous les acteurs du secteur de la blanchisserie ont ainsi soulevé l’importance des aides financières gouvernementales pour inciter à la mise en place de ce procédé. Elles permettraient notamment d’offrir l’accès aux moyennes et petites blanchisseries, pour lesquelles le prix pourrait être une véritable barrière. Un représentant du syndicat du textile européen a ainsi souligné : « Je pense qu’il est clair qu’il est nécessaire de traiter l’eau. Mais si vous êtes une grosse entreprise, vous pouvez investir, alors que si vous êtes de petite taille, cela sera difficile. Et avec l’augmentation actuelle du gaz et de l’électricité, votre priorité est d’abord de survivre. Ils ne peuvent pas s’occuper de changements écologiques, s’ils ne peuvent pas survivre. »*Gérants, comme clients, ont également soulevé le besoin de preuves de l’efficacité du procédé, notamment pour être certains que cela ne dégrade pas la qualité de lavage du linge. L’accréditation de la technologie par un label a, ainsi, été fortement recommandée. Il sera donc nécessaire de démontrer l’efficience de la technique pour tout procédé de recyclage. Il s’agit alors de l’un des principaux objectifs du projet Life RECYCLO, au sein duquel la technologie sera testée jusqu’en 2024.Prêts à recycler l’eauUtiliser de l’eau recyclée pour le lavage du linge semble donc mettre d’accord les participants de l’enquête. Les consciences sont déjà éveillées concernant la nécessité de préserver l’eau. Et les solutions pour garantir sa protection sont donc bien accueillies. Le principal frein a la mise en place et à l’utilisation réelles de ce type de procédé semble donc économique.En France, des aides existent pour l’installation de telles technologies. Et Treewater proposera notamment d’accompagner les entreprises dans leurs recherches pour contribuer à la mise en place de ce procédé. Ils ont également pour objectif de maintenir un coût le plus faible possible pour cette technologie, pour permettre son accès aux petites blanchisseries.* Les citations au sein de cet article proviennent directement de l’enquête et sont donc anonymisées.
PPrivatisation des transports publics urbains en France : la remunicipalisation, l’autre tendance de fond |The conversation Voilà quelque temps maintenant que des craintes s’expriment un peu partout en France quant à la privatisation des transports publics et la mise en concurrence entre opérateurs. Celle planifiée du réseau francilien, géré par la RATP, inquiète ses salariés mais aussi les usagers. Pendant ce temps l’opérateur part à la conquête du marché lyonnais où Keolis exerçait un monopole depuis plus de trente ans.Au-delà néanmoins de ces cas d’ouverture au marché et de monopoles en fin de vie, des communes explorent un autre horizon, celui de la remunicipalisation des transports. Plusieurs métropoles ont franchi le pas : Toulouse en 2006, Nice et Clermont-Ferrand en 2013, Strasbourg en 2020, Grenoble en 2021, Montpellier en 2022… Comme nous l’observons dans nos travaux, la remunicipalisation de la gestion des réseaux de transports urbains en France n’est désormais plus un phénomène anecdotique, mais constitue une véritable tendance de fond que nous avons cherché à expliquer.Une tendance de plus en plus marquéeContrairement à ce que l’on peut parfois penser, le droit européen n’impose pas une privatisation des transports publics. Le règlement dit « Obligation de service public » reconnait le principe de libre administration des collectivités territoriales inscrit à l’article 72 de la Constitution française.Concrètement, deux options sont ouvertes pour les collectivités locales : la gestion externalisée (ou déléguée) et la gestion directe. Dans le premier cas, la gestion du réseau est confiée à un opérateur externe, qui doit être choisi en suivant une procédure qui garantit une mise en concurrence entre candidats. Dans le second cas, c’est la collectivité elle-même qui se place aux manettes.Lorsqu’elle s’engage dans cette voie, deux modèles lui sont ouverts. Il y a celui de la régie, comme la RATP qui a un budget indépendant, mais pas de personnalité juridique (son conseil d’exploitation est responsable devant le conseil municipal) : on parle de « régie autonome ». Elle peut parfois avoir une personnalité juridique propre et évolue alors sous le statut d’établissement public à caractère industriel et commercial (EPIC) : on parle alors de « régie personnalisée ». L’autre modèle est celui de la société publique locale, instaurée par la loi du 28 mai 2010. Ce sont des sociétés anonymes, à capital 100 % public, détenues par des collectivités territoriales. Bien que fonctionnant sous droit privé, elles ne sont pas soumises à l’obligation de publicité et de mise en concurrence.Notre base de données enregistre, entre 1995 et 2022, 29 cas de remunicipalisation en France, dont 18 vers le modèle de la société publique locale qui devient la forme quasi exclusive de gestion publique depuis sa création.Seuls deux communes, Beaune et Saint-Malo, ont fait le chemin inverse quand Thionville a fait l’aller-retour. Le mouvement reste assez marginal au regard du nombre de réseaux (9 % des réseaux). Il ne l’est néanmoins pas en termes de population concernée : presque 20 % des résidents bénéficiant de transports publics urbains. Le mouvement est, par ailleurs, en pleine accélération : si avant 2012 s’opérait moins d’un « basculement » tous les deux ans ; passée cette date, l’on en dénombre plus de deux par an.En outre, après avoir concerné principalement des villes de taille moyenne, de 100 000 à 250 000 habitants, dernièrement plusieurs métropoles d’importance ont fait ce choix d’internaliser pleinement la gestion de leur réseau de transport public. C’est le cas de Strasbourg en 2020, de Grenoble en 2021 et de Montpellier en 2022. Au final, sur les 22 métropoles, 6 ont remunicipalisé, soit 27 % d’entre elles. Alors qu’en France, la gestion déléguée était de très loin le modèle dominant, le mouvement de remunicipalisation a de fait pris de l’ampleur et a gagné en visibilité. Les collectivités locales sont néanmoins prudentes ; la plupart de celles qui ont remunicipalisé basculent d’un statut semi-public (de société à capitaux à la fois publics et privés) vers un statut intégralement public.Des motivations composites, mais avant tout d’ordre politiqueComment expliquer ce mouvement ? Deux éléments doivent être dissociés. Il y a d’une part les motivations de fond ; d’autre part un ou des éléments déclencheurs qui conduisent à passer à l’acte.Pour les identifier, nous avons interrogé des acteurs clefs de 13 villes ayant remunicipalisé leurs transports. Nous avons regroupé les motivations déclarées par les élus locaux en trois types, « politiques », « économiques » et « transactionnelles et organisationnelles ».Les motivations des élus sont le plus souvent d’ordre politique, qu’il s’agisse de répondre plus efficacement et plus globalement aux enjeux de mobilité du territoire, de raccourcir et fiabiliser la chaîne décisionnelle, ou encore de maîtriser l’ensemble des leviers de leur politique de transport et de mobilité. Ronan Kerdraon, vice-président de Saint-Brieuc Agglomération, explique par exemple :« Avec ce mode de gestion, la SPL, il est beaucoup plus facile de transmettre un message politique, décider d’une réorganisation de l’offre ou réorienter les investissements, qu’avec un délégataire privé. »Ces facteurs politiques vont encore probablement gagner en importance auprès des élus locaux, du fait des dispositions législatives prévues par la LOM de 2019, qui fait disparaître la notion d’autorité organisatrice de transport (AOT) au profit de celle d’autorité organisatrice de la mobilité (AOM). Par la même sont élargies les compétences des collectivités territoriales au-delà de la gestion des seuls transports publics : elles sont responsables dorénavant de l’ensemble de la mobilité, tous modes confondus. La gestion directe, et en particulier la société publique locale, leur apparaît alors comme « le plus court chemin » pour atteindre leurs objectifs, en comparaison avec la gestion externalisée.Des motivations idéologiques s’y ajoutent. Certains élus, comme Jean-Michel Lattès, Vice-Président de Toulouse Métropole, se montrant hostiles à confier au privé la gestion d’un service public local. Le transport public serait pour eux une « responsabilité régalienne », qui ne peut être confiée à un acteur privé, dont la logique s’éloigne de celle d’un service public :« Le privé maîtrise mieux les coûts, mais oublie parfois que sa mission, c’est aussi de transporter des gens, et non forcément de rechercher systématiquement la rentabilité. »De même, des motivations d’ordre économique sont très largement exprimées : gain de productivité, volonté d’obtenir davantage de trafic et de recettes et de réduire la subvention d’exploitation. Gérard Besnard est président de la SPL de Chartres :« Nous sommes entrés dans un cercle vertueux. L’augmentation des recettes commerciales, la maîtrise des coûts et les économies qui en découlent nous permettent d’investir. »Des motivations d’ordre transactionnel interviennent dans la décision de remunicipalisation. Le niveau effectif de la concurrence dans les transports publics urbains en France est faible, et de fait, le gain net à en attendre aussi, du fait de la lourdeur et des coûts impliqués par les procédures, sans compter les risques de contentieux juridiques. Yannick Jacob, directeur du service des mobilités de Montpellier Méditerranée Métropole, s’interroge :« Si c’est à chaque fois pour reprendre les mêmes, la mise en concurrence est quand même questionnée… »Les motivations des élus locaux restent au-delà composites et plurielles. À Montpellier, par exemple, le passage en SPL s’explique tout d’abord par des intentions politiques, mettant la mobilité au sommet de l’agenda politique local de la nouvelle municipalité. Elle avait la volonté d’aller progressivement vers une gratuité totale d’accès au réseau. En outre, des motivations économiques ont joué, telles que la recherche d’une plus grande fréquentation du réseau dans l’espoir d’un report modal des automobilistes. Les motivations d’ordre transactionnel ont aussi interféré, du fait d’un faible niveau de compétition lors des appels d’offres.Des éléments déclencheurs multiplesCes motivations ne suffisent néanmoins pas toujours à franchir le pas. Il faut souvent un élément déclencheur pour qu’il y ait concrétisation des intentions. Le cas le plus fréquent est l’opportunité offerte par l’arrivée à échéance du contrat avec l’opérateur en place.Ces déclencheurs peuvent aussi être liés au calendrier électoral ou bien à de nouvelles opportunités offertes par la loi. La création du modèle de la société publique locale en 2010 a, par exemple, catalysé de nombreux passages à l’acte.Des changements importants impactant le périmètre géographique du réseau ou son fonctionnement (construction d’un tramway ou passage à la gratuité par exemple) sont parfois aussi l’occasion de changer le mode de gestion. L’absence de concurrence suffisante lors de la procédure d’appel d’offres et des difficultés de relations avec l’opérateur en place sont également une occasion de rompre avec le mode de gestion préexistant. Gérard Besnard se souvient de ce qu’il s’est passé à Chartres en 2014 :« Seul l’opérateur sortant a répondu à la consultation et son offre était impossible à financer par l’agglomération. »Si cette étude illustre des faits peu éclairés jusqu’alors, elle appelle divers prolongements, en premier lieu une analyse de davantage de villes, en testant aussi l’hypothèse qu’il existerait des effets de grappe, de contagion de la remunicipalisation entre différents services publics locaux. Une approche comparée, croisant la situation en France avec celle d’autres pays, en particulier européens, serait également bienvenue. Il resterait enfin à établir un bilan ex post de cette remunicipalisation des transports publics urbains. Les promesses dont elle est affublée seront-elles tenues ?>> L’auteurChristian Desmaris, Maître de Conférences en Économie, Sciences Po Lyon, chercheur au LAET – Laboratoire Amménagement – Economie – Transports, Université Lumière Lyon 2 Cet article est republié sous licence Creative Commons.>> Lire l’article original :The Conversation
LLa manifestation des autres L’École nationale supérieure des beaux-arts de Lyon vous invite à l’exposition : La manifestation des autres, imaginée par l’artiste Sophie Lamm dans le cadre de la soutenance du Diplôme supérieur de recherche en art — DSRA — au sein de l’unité de recherche Art contemporain et temps de l’histoire — ACTH .L’exposition collective présente les œuvres d’artistes de générations différentes partageant une attention particulière aux autres et la création de formes qui, avec des approches diverses, répondent à l’im-pensée, au surgissement de ce qui pour l’artiste est au seuil de l’atelier.L’exposition a été pensée comme un éclairage sur ce qui dans la pratique picturale est souvent abordé comme une énigme, résultat d’une confrontation complexe de l’auteur avec des sources se référant à de multiples images déjà produites comme à des faits sociaux et politiques.Sophie Lamm revisite dans sa recherche la notion de métamorphose, présentée dans l’ouvrage anthropologique, poétique et politique Masse et Puissance d’Elias Canetti, pour étudier et rendre intelligible la relation qui se noue entre l’élaboration de sources et le travail de stratification de la matière peinte et sa qualité organique propre.Elle construit le dialogue avec les œuvres des artistes convoqués à partir de deux projets se situant au départ et à la conclusion du parcours de recherche au sein de l’unité Art contemporain et temps de l’histoire : l’installation La Ronde à l’intérieur, (2020), œuvre produite par le Frac Nouvelle-Aquitaine MÉCA avec le soutien de CDA-Développement et du Programme Résidence en entreprises du ministère de la Culture et la dernière série de peintures À la mémoire des sans noms.Remerciements : Galerie Papillon (Paris), IAC-Institut d’art contemporain (Villeurbanne), Frac Nouvelle-Aquitaine MÉCA (Bordeaux), pour les prêts d’œuvres accordés.>> Pour plus d’information rendez-vous sur le site :ENSBA
RRepenser l’espace urbain pour les personnes autistes AutiSenCité est un projet de recherche participative en faveur de l’inclusion des personnes autistes dans la ville. Nous avons interviewé Marie PIÉRON, élue à la Ville d’Ivry pour qu’elle nous présente ce projet qui a reçu le financement l’Agence Nationale de Recherche. Ce projet vise à favoriser l’autonomie et améliorer la qualité de vie des personnes autistes dans la ville, ainsi qu’à comprendre et atténuer les difficultés qu’elles rencontrent lors de leurs déplacements urbains.>> Retrouvez l’interview complète de Marie Piéron, la coordinatrice du projet, sur le site iMIND
SSoigner les cancers grâce à la médecine prédictive Dans le cas de cancers, les prédictions cliniques pourraient être améliorées grâce à des modèles d’intelligence artificielle. Loïc Verlingue, chercheur et médecin au Centre Léon Bérard, ainsi que son équipe nous parlent du projet SMAD-CC (pour SMArt Data for improved machine learning in Cancer Care) : ils travaillent sur les données intelligentes dans le but d’améliorer l’apprentissage automatique en cancérologie.L’équipe de SMAD-CC est installée dans une petite maison de ville attenante au Centre Léon Bérard à Lyon. Loïc Verlingue, Dounya Bourhani et Paul Minchella se sont prêté.es au jeu du questions/réponses dans une ambiance décontractée.Est-ce que vous pouvez nous parler du projet en quelques mots ?Paul Michella : « Notre problématique consiste à intégrer des multi-données dans nos modèles pour aider à améliorer nos objectifs cliniques. Peut-on améliorer la qualité de vie des patients en adaptant les traitements grâce aux outils d’intelligence artificielle ?Loïc Verlingue : « L’objectif du projet est de montrer qu’en utilisant plus de données de diverses natures, on améliore les prédictions cliniques à partir de modèles d’intelligence artificielle. Les différents types de données sont entre-autres :textuelles (narratives) donc les comptes rendus de consultation que les soignants génèrent.structurées qui peuvent être soit cliniques (des informations cliniques structurées) soit biologiques (des prises de sang, par exemple) ;moléculaires sur des biopsies et sur le plasma issu du séquençage des cancers de nos patients (données spécifiques à l’oncologie) ;d’imageries comme les scanners ou les lames anatomopathologiques, ce qui est abordé par d’autres projets du Centre Léon Bérard.On a une belle base de données moléculaires, avec à peu près 6000 patients qui ont été séquencés dans l’essai ProfilLER, c’est un essai du Centre Léon Bérard. Mais par rapport aux 140 000 patients dont on a les données textuelles, on se rend compte qu’il y a un différentiel.Lire l’article completEn 2022, le projet SHAPE-Med@Lyon (Structuring one Health Approach for Personnalized Medicine in Lyon), a été lauréat du Programme d’Investissement d’Avenir 4 « ExcellencES » de France 2030. SHAPE-Med@Lyon est avant tout une belle réussite collective qui fédère 12 partenaires : les universités Claude Bernard Lyon 1 (UCBL) et Lumière Lyon 2, les Hospices Civils de Lyon (HCL), le Centre Léon Bérard, le Centre hospitalier Le Vinatier, VetAgro Sup, CPE Lyon, avec les organismes nationaux de recherche Inserm, CNRS, INRAE, Inria et le Centre International de Recherche sur le Cancer de l’Organisation Mondiale de la Santé (OMS).SHAPE-Med@Lyon vous propose ses « Inter-Med@Lyon » : des échanges informels avec les chercheurs-euses de ses projets lauréats. Ce mois-ci, l’Inter-Med est consacré au projet SMAD-CC porté par Loïc Verlingue, chercheur au Centre Léon Bérard et Guillaume Metzler du laboratoire ERIC.
LLégislatives : le mode de scrutin actuel est-il juste ? | The Conversation C’est un sujet qui revient avec chaque élection nationale en France, qu’il s’agisse de la présidentielle ou des législatives. Le mode de scrutin actuel, appelé « scrutin majoritaire uninominal à deux tours », est-il juste ? Des deux côtés de l’échiquier, Marine Le Pen (RN) et Jean-Luc Mélenchon (LFI) estiment que ce mode de scrutin n’est plus compatible avec le « pluralisme de notre vie politique ».En 1947 déjà, Michel Debré déclarait dans son ouvrage La mort de l’état républicain :« Nous considérons volontiers, en France, le mode de scrutin comme un mécanisme secondaire. C’est une erreur, une erreur grave[…]. Le mode de scrutin fait le pouvoir, c’est-à-dire qu’il fait la démocratie ou la tue. »Nous ne pouvons qu’être d’accord avec M. Debré, l’un des rédacteurs de notre constitution et chacun pressent qu’effectivement le mode du scrutin est tout sauf neutre dans la détermination de qui est élu.En tant que chercheurs, nous nous efforçons de comprendre les propriétés, au sens mathématique, des différents modes de scrutins. En tant que citoyens, nous sommes persuadés d’un réel débat autour de cette question pourrait permettre de remobiliser nos concitoyennes et concitoyens autour de la question électorale, fondamentale à notre démocratie.Le scrutin majoritaire à deux tours : cet outil archaïqueS’il permet de dégager un ou une gagnante à chaque fois, le « scrutin majoritaire uninominal à deux tours », ne présente pas que des propriétés positives.La grande qualité de ce scrutin est, comme son nom l’indique, de dégager une majorité de votants en faveur du vainqueur. Majorité absolue dans le cas de l’élection présidentielle, éventuellement majorité relative dans le cadre de triangulaire lors des législatives, mais à chaque fois majorité tout de même.Mais cette majorité ne tient pas compte de la minorité : avec ce système un candidat peut être élu à la majorité absolue même si son programme est jugé très négativement par 49,9 % des électeurs. En ce sens, cette « tyrannie de la majorité », comme le dit Alexis de Tocqueville, peut mener à l’élection de candidats très clivants : convaincre une moitié des électeurs (plus un) suffit, quitte à se faire détester par l’autre moitié.Cette caractéristique forte se double de plusieurs défauts : le premier d’entre eux est qu’il peut nous pousser à « voter utile » plutôt que de voter pour notre candidat favori : à quoi sert de voter pour un candidat qui ne sera pas au deuxième tour ? A rien ! Donc autant voter dès le premier tour pour son meilleur choix parmi les candidats qui ont des chances de se qualifier.Souhaite-t-on vraiment un moyen d’expression démocratique qui incite fortement les votants à ne pas être sincères ? Un autre défaut bien connu est que le résultat du scrutin majoritaire à deux tours peut dépendre de la présence ou non de « petits » candidats. Par exemple, lors de l’élection présidentielle de 2002, la présence de plusieurs autres candidats de gauche au premier tour a vraisemblablement fait qu’il a manqué à Lionel Jospin les quelques centaines de milliers de voix qui lui auraient permis d’être qualifié au deuxième tour et, peut-être, de gagner l’élection. Souhaite-t-on vraiment un mode de scrutin qui soit si sensible aux manœuvres politiques ?Et ce ne sont pas les seuls défauts du scrutin majoritaire à deux tours. D’autres peuvent être trouvés dans notre ouvrage « Comment être élu à tous les coups ? » publié chez EDP Sciences.Mais c’est une chose de dire que le scrutin majoritaire à deux tours n’est pas un bon mode de scrutin, c’est autre chose de trouver le « meilleur » mode de scrutin. Depuis les travaux de Borda et Condorcet au XVIIIe, de nombreux chercheurs se sont penchés sur ce problème en proposant de non moins nombreux modes de scrutin, tous imparfaits. En 1951, l’économiste américain Kenneth Arrow semble mettre un terme à tout espoir en démontrant un théorème (dit d’impossibilité) indiquant que tout mode de scrutin ne pourra jamais vérifier de manière simultanée un petit ensemble de propriétés pourtant souhaitables. En ce milieu de XXe siècle, il semble que le mode de scrutin parfait n’existe pas et que les mathématiques ont tué la démocratie.Les modes de scrutin basés sur des évaluations : nouvel eldorado ?Cependant, Arrow ne parlait que des modes de scrutins utilisant des ordres de préférence, c’est-à-dire les modes de scrutin basés sur les classements des candidats (du plus apprécié au moins apprécié) par chaque électeur. Mais il existe une autre catégorie de modes de scrutin, qui utilise des évaluations : chaque votant peut donner une « note » ou une appréciation à chacun des candidats. L’avantage de ce mode de scrutin ? Disposer d’une information plus complète et souvent plus nuancée des votants sur les candidats.Deux familles de modes de scrutin basés sur les évaluations se distinguaient jusqu’à présent :les modes de scrutin « à la moyenne » (le « range voting », le vote par approbation) : le candidat élu est celui dont la moyenne des évaluations est la plus élevée.Les modes de scrutin « à la médiane » (le « jugement majoritaire » et autres variantes) : le candidat élu est celui dont la médiane des évaluations est la plus élevée.Le plus simple d’entre eux est le vote par approbation, chaque votant donne une voix à tous les candidats qu’il juge acceptables (l’échelle des évaluations est alors réduite au minimum : 0 : inacceptable, 1 : acceptable). Le candidat élu est celui qui reçoit au total le plus de voix. C’est exactement ce qui se passe lorsque l’on participe à un « doodle » : parmi des dates proposées, les votants choisissent celles leur convenant et la date la plus choisie l’emporte ! Ça serait très simple à mettre en pratique dans notre vie politique : il suffirait de permettre aux votants de glisser autant de bulletins différents qu’ils le désirent dans leur enveloppe (ou en d’autres termes de prévoir un « doodle » à 40 millions de lignes…).Notons que ces modes de scrutin utilisant des évaluations ne sont plus sensibles au vote utile et que le vainqueur ne dépend plus de la présence ou de l’absence d’un autre candidat proche de lui dans l’élection. Ils vérifient en outre l’ensemble des propriétés souhaitables défini par Arrow !Nous avons récemment proposé, avec Irène Gannaz et Samuela Leoni, un formalisme unificateur pour ces modes de scrutin, soit une manière de voir chacune de ces méthodes comme une variante particulière d’une unique méthode de vote.Dans une configuration où chaque votant donne une note à chaque candidat, chaque votant peut être représenté dans l’espace par un point dont les coordonnées sont ses évaluations données aux candidats. Un exemple pour une élection avec trois candidats est illustré dans la figure suivante : chaque axe représentant un candidat et chaque point un votant, les évaluations entre -2 et 2 ont été générées au hasard pour cette figure :Représentation graphique d’un système de vote par note pour 3 candidats. | ©Antoine RollandL’idée sous-jacente commune à tous ces derniers modes de scrutin est de repérer le point le plus « au centre » du nuage de points des évaluations (en rouge sur la figure), de le considérer comme le votant « type », et de déclarer élu son candidat préféré.Ce formalisme permet de proposer un modèle général pour les modes de scrutin utilisant les évaluations (range voting, vote par approbation, jugement majoritaire, etc.), mais aussi d’ouvrir la voie à de nombreux autres modes de scrutin, inconnus jusqu’alors. À chaque définition de point le plus « au centre » du nuage (et il y en a beaucoup !) est alors associé un mode de scrutin différent.Les modes de scrutin par évaluations sont bien meilleurs d’un point de vue logico-mathématique. Sociétalement parlant, ils permettraient de privilégier les candidats plus consensuels.À nous, société civile et citoyenne, de nous saisir de cette question pour redevenir acteur/actrice de notre destinée démocratique commune. Comme disait G. Bernanos : « On n’attend pas l’avenir comme on attend un train, l’avenir, on le fait. »> Les auteurs : Antoine Rolland, Maitre de conférence en statistique, Université Lumière Lyon 2 et Jean-Baptiste Aubin, Maître de conférence en statistique, INSA Lyon – Université de LyonCet article est republié sous licence Creative Commons.>> Lire l’article original :The Conversation
LLe détail et l’ensemble | Cartes et images du territoire rhodanien et lyonnais Les Archives départementales et métropolitaines proposent de suivre, au fil du temps, la façon dont la représentation de l’espace de ces territoires a évolué.Les cartes doivent répondre à des fonctions différentes, de plus en plus variées et complexes. Certaines demandes s’observent cependant à toutes les périodes, comme lorsqu’il s’agit de valoriser des terres ou de fortifier des places. Lyon occupe naturellement une place à part : les villes ont très tôt fait l’objet de l’attention du politique et du militaire, et les enjeux de cartographie y sont particulièrement importants.Organisée dans le cadre du Congrès international sur l’histoire de la cartographie – ICHC 2024 – aux Archives du département du Rhône et de la Métropole de Lyon.>> Pour plus d’information, rendez-vous sur la page :Le détail et l’ensemble
RReprésenter le lointain, un regard européen Qu’est-ce que le lointain ?Un autre monde, une contrée, un bout de terre ou de mer, un morceau d’univers qu’il est difficile – parfois impossible – d’atteindre et d’appréhender. Sa perception évolue dans le temps, en fonction des modes de vie, des projets politiques, des moyens techniques de celles et ceux qui le saisissent.Nous adopterons un point de vue : le lointain vu d’Europe et par les Européens entre 1450 et 1950 en s’interrogeant sur la dimension critique de ces représentations.Organisée dans le cadre du Congrès international sur l’histoire de la cartographie – ICHC 2024 – à la bibliothèque municipale de Lyon Part Dieu.>> Pour plus d’information, rendez-vous sur la page :Représenter le lointain