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Nouvel humanisme au temps des neurosciences et de l’intelligence artificielle – Projet NHNAI : les premiers résultats

NNouvel humanisme au temps des neurosciences et de l’intelligence artificielle – Projet NHNAI : les premiers résultats

Que signifie être humain au temps des neurosciences et de l’intelligence artificielle ? C’est la principale question que tente d’élucider le projet NHNAI ! Pourquoi ? Pour apporter une boussole éthique afin d’encadrer les actions humaines. Comment ? En provoquant une prise de conscience éthique au moyen du débat sociétal. Qui ? Grâce à un réseau international de chercheurs issus d’établissements supérieurs d’enseignement et de recherche Avec qui ? Des acteurs pertinents dans différents pays du monde entier.

L’équipe du projet NHNAI – New Humanism in the time of Artificial Intelligence and Neurosciences – de l’Institut Catholique de Lyon – UCLy – vient de publier un dossier qui revient sur les objectifs et la démarche du projet, son évolution depuis trois ans, ses activités ainsi que les résultats de la première vague des débats internationaux. Retrouvez également trois fiches thématiques en annexe qui abordent des controverses évoquées par les participants et auxquelles le réseau de chercheurs du projet s’est efforcé d’apporter des éclairages.

> Nouvel humanisme au temps des neurosciences et de l’IA :

Le projet NHNAI

Projet NHNAI : les premiers résultats

 

Fusée Ariane 6 : comment le comportement des turbopompes a-t-il été testé avant le grand lancement ?

FFusée Ariane 6 : comment le comportement des turbopompes a-t-il été testé avant le grand lancement ?

Elle a décollé le 9 juillet dernier, depuis le port spatial européen de Kourou, en Guyane Française : Ariane 6, très attendue tant par la communauté scientifique que le grand public, incarne un enjeu stratégique majeur pour l’Europe dans la conquête spatiale. Développé depuis près d’une décennie, le lanceur est le fruit de recherches pointues et de collaborations scientifiques d’envergure, auxquelles des membres du LaMCoS1 ont pris part.
Grâce à un logiciel de modélisation de dynamique de machines tournantes embarquées, complété par un excitateur multiaxial – dispositif expérimental unique dans la recherche académique nationale, le comportement dynamique de turbopompes du moteur d’Ariane 6 a été analysé sous excitations similaires aux conditions de lancement de la fusée. Cette collaboration étroite le CNES, ArianeGroup et le LaMCoS contribue à garantir la performance et la robustesse des turbopompes du lanceur. 

Du travail d’orfèvre, à l’échelle d’un vaisseau
Au cœur de la version 62 du lanceur européen se trouve deux éléments cruciaux à la bonne réussite du décollage : les turbopompes. Situées de chaque côté de l’organe central de l’appareil, le moteur Vulcain, les turbopompes sont chargées de pressuriser les ergols, ses carburants et comburants composés d’hydrogène et d’oxygène liquides, avant leur injection dans la chambre de combustion. La turbopompe remplit ainsi deux fonctions : d’une part, elle assure l’alimentation en ergols, en garantissant une combustion optimale dans le réacteur. D’autre part, elle maintient la pression dans les réservoirs pour assurer la continuité du flux, même lors des différentes phases du vol. Une gestion, qui se doit d’être fine, lorsque près de 150 tonnes d’ergols se consument en quelques minutes pour propulser la fusée vers l’espace. Le rôle de la turbopompe est essentiel, car la poussée dépend directement de la pression des ergols injectés : le comportement, notamment dynamique de chaque machine doit être vérifié. (…)

>> Rendez-vous sur le site insa-lyon.fr pour :

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Les Échappées inattendues – Conférence immersive | Alliages métalliques : quand le désordre devient une force

LLes Échappées inattendues – Conférence immersive | Alliages métalliques : quand le désordre devient une force

La deuxième saison des Échappées inattendues se poursuit au Planétarium de Vaulx-en-Velin !

Âge du bronze, âge du fer… Ces alliages métalliques ont marqué des étapes clés de notre Histoire et continuent de façonner notre quotidien. Pourtant, nous ne maîtrisons pas encore tous les secrets de leur formation et de leur déformation.

À travers des simulations numériques menées à l’échelle atomique, plongez au cœur de la matière pour explorer les mécanismes fondamentaux qui rendent certains alliages facilement déformables ou au contraire extrêmement résistants. Explorez comment les scientifiques repoussent les limites de la connaissance pour imaginer les alliages métalliques du futur, matériaux essentiels à la transition énergétique de demain !

> Intervenants :

>> Pour plus d’information rendez-vous sur le site :

Les échappées inattendues

Cette rencontre est réalisée en partenariat avec le Planétarium de Vaulx-en-Velin et RSA Cosmos.

Ces recherches et cette conférence immersive ont été financées en tout ou partie par l’Agence Nationale de la Recherche (ANR).

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L’archéologue sonore au chevet des sons de Notre-Dame de Paris | « Dis pourquoi ? »

LL’archéologue sonore au chevet des sons de Notre-Dame de Paris | « Dis pourquoi ? »

 

©RCF radio

Dis Pourquoi ? est une chronique de vulgarisation scientifique de 5 minutes diffusée chaque mardi sur RCF Lyon à 11h50. Dis Pourquoi ? questionne et explore notre univers par les sciences. Chaque semaine, une ou un scientifique répond aux questions et dévoile ses travaux de recherche.

> Émission du 24 décembre 2024

Ses principaux outils de travail sont… son oreille ainsi que des dizaines de micros ! Mylène Pardoen, ingénieure de recherche CNRS en poste à la Maison des Sciences de l’Homme de Lyon Saint-Étienne, est archéologue du patrimoine sonore. Elle a notamment participé à la reconstruction de la cathédrale Notre-Dame de Paris en tant qu’experte scientifique et travaille sur la sensorialité des métiers de l’artisanat.

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RCF Lyon

PPour aller plus loin

La société est biaisée, et cela biaise les IA… voici des pistes de solutions pour une IA vertueuse et une société plus inclusive

LLa société est biaisée, et cela biaise les IA… voici des pistes de solutions pour une IA vertueuse et une société plus inclusive

Les données utilisées pour entraîner les IA reflètent les stéréotypes et les préjugés de la société, par exemple envers des groupes sous-représentés. Pour conserver la confidentialité de données sensibles, comme les données de santé, tout en garantissant qu’elles ne sont pas biaisées, il faut adapter les méthodes d’apprentissage.

Plusieurs scandales ont éclaté ces dernières années, mettant en cause des systèmes d’aide à la décision basés sur l’intelligence artificielle (IA) qui produisent des résultats racistes ou sexistes.

C’était le cas, par exemple, de l’outil de recrutement d’Amazon qui exhibait des biais à l’encontre des femmes, ou encore du système guidant les soins hospitaliers dans un hôpital américain qui privilégiait systématiquement les patients de couleur blanche par rapport aux patients noirs. En réponse au problème de biais dans l’IA et les algorithmes d’apprentissage automatique, des législations ont été proposées, telles que le AI Act dans l’Union européenne, ou le National AI Initiative Act aux États-Unis.

Un argument largement repris concernant la présence de biais dans l’IA et les modèles d’apprentissage automatique est que ces derniers ne font que refléter une vérité de terrain : les biais sont présents dans les données réelles. Par exemple, des données de patients ayant une maladie touchant spécifiquement les hommes résultent en une IA biaisée envers les femmes, sans que cette IA soit pour autant incorrecte.

Si cet argument est valide dans certains cas, il existe de nombreux cas où les données ont été collectées de manière incomplète et ne reflètent pas la diversité de la réalité terrain, ou encore des données qui incluent des cas statistiquement rares et qui vont être sous-représentés, voire non représentés dans les modèles d’apprentissage automatique. C’est le cas, par exemple, de l’outil de recrutement d’Amazon qui exhibait un biais envers les femmes : parce que les femmes travaillant dans un secteur sont statistiquement peu nombreuses, l’IA qui en résulte rejette tout simplement les candidatures féminines.

Et si plutôt que refléter, voire exacerber une réalité actuelle dysfonctionnelle, l’IA pouvait être vertueuse et servir à corriger les biais dans la société, pour une société plus inclusive ? C’est ce que proposent les chercheurs avec une nouvelle approche : l’« apprentissage fédéré ».

Vers une IA décentralisée

Les systèmes d’aide à la décision basés sur l’IA se basent sur des données. En effet, dans les approches classiques d’apprentissage automatique, les données provenant de plusieurs sources doivent tout d’abord être transmises à un dépôt (par exemple, un serveur sur le cloud) qui les centralise, avant d’exécuter un algorithme d’apprentissage automatique sur ces données centralisées.

Or ceci soulève des questions de protection des données. En effet, conformément à la législation en vigueur, un hôpital n’a pas le droit d’externaliser les données médicales sensibles de ses patients, une banque n’a pas le droit d’externaliser les informations privées des transactions bancaires de ses clients.

Par conséquent, pour mieux préserver la confidentialité des données dans les systèmes d’IA, les chercheurs développent des approches basées sur une IA dite « distribuée », où les données restent sur les sites possesseurs de données, et où les algorithmes d’apprentissage automatique s’exécutent de manière distribuée sur ces différents sites — on parle également d’« apprentissage fédéré ».

Concrètement, chaque possesseur de données (participant à l’apprentissage fédéré) entraîne un modèle local sur la base de ses propres données, puis transmet les paramètres de son modèle local à une entité tierce qui effectue l’agrégation des paramètres de l’ensemble des modèles locaux (par exemple, via une moyenne pondérée selon le volume de données de chaque participant). Cette dernière entité produit alors un modèle global qui sera utilisé par les différents participants pour effectuer leurs prédictions.

Ainsi, il est possible de construire une connaissance globale à partir des données des uns et des autres, sans pour autant révéler ses propres données et sans accéder aux données des autres. Par exemple, les données médicales des patients restent dans chaque centre hospitalier les possédant, et ce sont les algorithmes d’apprentissage fédéré qui s’exécutent et se coordonnent entre ces différents sites.

Avec une telle approche, il sera possible pour un petit centre hospitalier dans une zone géographique moins peuplée que les grandes métropoles — et donc possédant moins de données médicales que dans les grands centres hospitaliers, et par conséquent, possédant a priori une IA moins bien entraînée — de bénéficier d’une IA reflétant une connaissance globale, entraînée de manière décentralisée sur les données des différents centres hospitaliers.

D’autres cas d’applications similaires peuvent être mentionnés, impliquant plusieurs banques pour construire une IA globale de détection de fraudes, plusieurs bâtiments intelligents pour déterminer une gestion énergétique appropriée, etc.

Les biais dans l’IA décentralisée sont plus complexes à appréhender

Comparée à l’approche classique d’apprentissage automatique centralisé, l’IA décentralisée et ses algorithmes d’apprentissage fédéré peuvent, d’une part, exacerber encore plus le biais, et d’autre part, rendre le traitement du biais plus difficile.

En effet, les données locales des participants à un système d’apprentissage fédéré peuvent avoir des distributions statistiques très hétérogènes (des volumes de données différents, des représentativités différentes de certains groupes démographiques, etc.). Un participant contribuant à l’apprentissage fédéré avec un grand volume de données aura plus d’influence sur le modèle global qu’un participant avec un faible volume de données. Si ce dernier est dans d’une certaine zone géographique qui représente un groupe social en particulier, celui-ci ne sera malheureusement pas, ou très peu, reflété dans le modèle global.

Par ailleurs, la présence de biais dans les données d’un des participants à un système d’apprentissage fédéré peut entraîner la propagation de ce biais vers les autres participants via le modèle global. En effet, même si un participant a veillé à avoir des données locales non biaisées, il héritera du biais présent chez d’autres.

Et plus difficiles à corriger

De plus, les techniques classiquement utilisées pour prévenir et corriger le biais dans le cas centralisé ne peuvent pas s’appliquer directement à l’apprentissage fédéré. En effet, l’approche classique de correction du biais consiste principalement à prétraiter les données avant l’apprentissage automatique pour que les données aient certaines propriétés statistiques et ne soient donc plus biaisées ?

Or dans le cas d’une IA décentralisée et d’apprentissage fédéré, il n’est pas possible d’accéder aux données des participants, ni d’avoir une connaissance des statistiques globales des données décentralisées.

Dans ce cas, comment traiter le biais dans les systèmes d’IA décentralisée ?

Mesurer le biais de l’IA sans avoir accès aux données décentralisées

Une première étape est de pouvoir mesurer les biais des données décentralisées chez les participants à l’apprentissage fédéré, sans avoir directement accès à leurs données.

Avec mes collègues, nous avons conçu une nouvelle méthode pour mesurer et quantifier les biais dans les systèmes d’apprentissage fédéré, sur la base de l’analyse des paramètres des modèles locaux des participants à l’apprentissage fédéré. Cette méthode a l’avantage d’être compatible avec la protection des données des participants, tout en permettant la mesure de plusieurs métriques de biais.

Capturer l’interdépendance entre plusieurs types de biais, et les corriger dans l’IA décentralisée

Mais il peut aussi y avoir plusieurs types de biais démographiques, qui se déclinent selon différents attributs sensibles (le genre, la race, l’âge, etc.), et nous avons démontré qu’atténuer un seul type de biais peut avoir pour effet collatéral l’augmentation d’un autre type de biais. Il serait alors dommage qu’une solution d’atténuation du biais lié à la race, par exemple, provoque une exacerbation du biais lié au genre.

Nous avons alors proposé une méthode multi-objectifs pour la mesure complète des biais et le traitement conjoint et cohérent de plusieurs types de biais survenant dans les systèmes d’apprentissage fédéré.


Ces travaux sont le fruit d’une collaboration avec des collègues chercheurs, doctorants et stagiaires : Pascal Felber, (Université de Neuchâtel), Valerio Schiavoni (Université de Neuchâtel), Angela Bonifati (Université Lyon 1), Vania Marangozova (Université Grenoble Alpes), Nawel Benarba (INSA Lyon), Yasmine Djebrouni (Université Grenoble Alpes), Ousmane Touat (INSA Lyon).

Le projet CITADEL est soutenu par l’Agence nationale de la recherche (ANR), qui finance en France la recherche sur projets. Elle a pour mission de soutenir et de promouvoir le développement de recherches fondamentales et finalisées dans toutes les disciplines, et de renforcer le dialogue entre science et société. Pour en savoir plus, consultez le site de l’ANR.The Conversation

>> L’autrice : 

Sara Bouchenak, Professeure d’Informatique – INSA Lyon, INSA Lyon – Université de Lyon

Cet article est republié sous licence Creative Commons.

>> Lire l’article original :

The Conversation

Semaine de l’industrie 2024 : Emmanuel Macron a-t-il eu un moment saint-simonien ?

SSemaine de l’industrie 2024 : Emmanuel Macron a-t-il eu un moment saint-simonien ?

Au cœur de l’œuvre de Saint-Simon, l’industrie occupe une place centrale. Alors que débute la Semaine de l’industrie, dans quelle mesure Saint-Simon a-t-il inspiré la politique d’Emmanuel Macron ? Retour sur la pensée d’un auteur français majeur trop méconnu. Saint-Simon y apparaît comme un penseur de l’économie, du social, mais aussi du politique. Ni libéral, ni socialiste, mais terriblement moderne.

En mai dernier, le 7ᵉ sommet Choose France 2024 a rappelé les nombreuses mesures en faveur de la réindustrialisation mises en œuvre par l’État : fiscalité attractive, investissements dans l’innovation avec France 2030, dans l’industrie verte et dans les compétences, délais d’implantation des sites industriels réduits, simplification et numérisation des procédures… De son côté, la semaine de l’industrie qui se déroule du 18 au 24 novembre 2024 a pour objectif de faire naître des vocations chez les jeunes en changeant leur regard sur l’industrie et ses métiers grâce à l’organisation d’événements sur l’ensemble du territoire national.

L’an prochain la mission des commémorations nationales de l’Institut de France a décidé d’honorer la mémoire du philosophe et économiste Claude-Henri de Rouvroy, comte de Saint-Simon (1760-1825), philosophe, économiste et militaire français. Ce dernier est aussi le fondateur du saint-simonisme, une école de pensée qui eut un impact considérable dans le développement économique de la France et de ses colonies jusqu’au point de qualifier le XIXe siècle de siècle des saint-simoniens. Certains ont vu dans le président Emmanuel Macron le reflet de la pensée de Henri de Saint-Simon. En témoigne selon ces auteurs la volonté qui semble venue de Saint-Simon de liquider les réalités anciennes afin de leur substituer, sur tous les plans, un « nouveau monde » fluide, ouvert, sans identités ni barrières, afin que rien ne vienne gêner le mouvement perpétuel des individus et des biens qu’exige la mondialisation. Mais qu’en est-il vraiment ?

L’entreprise et l’industrie sacralisées

Henri de Saint-Simon souhaitait laïciser le politique, poursuivant ainsi le travail des Lumières et de la Révolution, sans pour autant sacraliser l’État. La nouvelle force qui se substitue à l’arbitraire du pouvoir politique c’est l’industrie. La nouvelle force qui se substitue à l’inégalité des ordres nobiliaires, c’est le travail. La manifestation de la force du travail et de l’industrie est la construction d’infrastructures d’intérêt public maillant dans leur réseau le territoire national.

C’est l’entreprise qui se trouve sacralisée en tant que nœud conférant au système sa solidité, sa résistance et son adaptabilité. Saint-Simon ne va pas concevoir une religion politique autour de la figure de l’État, mais une religion industrielle autour de la figure de l’Entreprise. La problématique à laquelle répondent ses écrits est la suivante : « comment occuper le vide créé par la critique de la religion et de l’État associé ? »

Abeilles contre frelons

La doctrine politique qu’il fonde est l’industrialisme qui n’est ni le libéralisme ni non plus le socialisme de certains de ses disciples comme Pierre Leroux. Ce qui pour Saint-Simon définit l’industrie c’est l’activité de production utile qu’elle soit théorique ou pratique. L’industrie forme un seul et vaste corps dont tous les membres se répondent et sont pour ainsi dire solidaires. Saint-Simon donne une définition très large de l’industriel : l’agriculteur, le savant, l’artiste, ou le banquier sont des industriels dans la mesure où ils contribuent à la production de richesses contrairement aux oisifs que sont les hommes politiques, les légistes, les nobles, les religieux, les fonctionnaires ou les militaires.

Les industriels sont les « abeilles » opposées aux « frelons ». Ce ne sont pas des consommateurs, mais des producteurs de biens et de services matériels satisfaisant les besoins des membres de la société. Par le travail, la classe industrielle qu’ils constituent est en contact direct avec la nature et produit toutes les richesses par son travail.

Ni libéral, ni socialiste

Saint-Simon à partir de 1821 soulignera combien le libéralisme n’est pas l’industrialisme. Le parti libéral vise un changement d’hommes à l’intérieur du système féodalo-militaire, comme l’a montré la Révolution avec l’exercice du pouvoir par les légistes et les métaphysiciens coalisés, alors que le parti industrialiste vise le changement du système social. La conception libérale de l’égalité est formelle et arbitraire alors que la conception industrialiste évalue l’utilité productive concrète et mesurable de chacun.

L’industrialisme de Saint-Simon est un utilitarisme moral qui valorise les productions pour leur contribution utile à la société. L’industrialisme consacre la valeur du travail créateur de richesses et célèbre la classe des travailleurs. Saint-Simon a pour objectif « d’améliorer le plus possible le sort de la classe qui n’a point d’autres moyens d’existence que le travail de ses bras ». L’amélioration du sort de la classe des travailleurs, la « classe la plus pauvre », passe par l’expansion des entreprises qui accroissent l’offre de travail. Le projet d’émancipation des hommes doit être achevé par la libération des forces productives propriétaires des outils et détentrices des capacités.

La critique du consommateur oisif

L’entreprise est identifiée à la modernité, au Nouveau Monde que Saint-Simon avait découvert en 1779 en Amérique et au système social à venir. Saint-Simon célèbre l’industrie contre les Églises et le vieil appareil étatique du système féodal et militaire. Il identifie société et industrie, conformément au traité d’économie politique de J.B. Say qui nomme « entrepreneur d’industrie, celui qui entreprend de créer pour son compte, à son profit et à ses risques, un produit quelconque ». La société légitime est formée des « hommes industrieux ».

La glorification de l’industriel producteur va de pair avec la dénonciation de son terme opposé, le consommateur non producteur. Saint-Simon instaure un clivage majeur interne dans l’ordre temporel selon le critère du travail productif : plus que la propriété, c’est le travail qui démarque les gouvernants des gouvernés. La société légitime est celle de l’industrie et de la production définie par le travail ; la société illégitime est pour l’essentiel installée dans et autour de l’État, ce sont les purs parasites non producteurs qui vivent de la rente publique.

Saint-Simon intègre dans le social le clivage production/consommation de l’économie politique classique. Ce clivage lui permet d’identifier la seule fonction utile du gouvernement, à savoir la protection de l’industrie : il doit empêcher les fainéants de voler le travail des industriels. Le gouvernement rend un service à la société en veillant à la sécurité de ceux qui produisent, mais il reste ambivalent. Soit il est analysé du point de vue de l’Industrie et il est son nécessaire gardien, soit il est analysé comme pouvoir politique, et il devient arbitraire et inutile : « La matière du gouvernent c’est l’oisiveté ; dès que son action s’exerce hors de là, elle devient arbitraire, usurpatrice et par conséquent tyrannique et ennemie de l’industrie ».

Un pouvoir réduit de l’État

En fait la politique nouvelle visée par Saint-Simon est une économie politique, voire une économie du politique qui dépasse la division entre économie et politique telle qu’elle est définie par Jean-Baptiste Say. En même temps qu’il politise l’industrie, Saint-Simon dépolitise le gouvernement réduit à un simple service : son approche de l’économie est politique et celle de la politique est économique. La vérité du politique est dans la science et la science de la production.

La science politique positive n’est pas une théorie du pouvoir, comme chez Machiavel, mais de la définition des intérêts généraux de la société. Le pouvoir de l’État est très réduit, car il est exclu du pouvoir spirituel qui revient aux intellectuels qui produisent les connaissances de leur temps, il est limité au pouvoir temporel de protection des industriels. Le politique est expulsé du pouvoir de l’État, pour s’incarner dans le travail productif, matériel ou intellectuel. C’est la société et non le gouvernement « qui seule peut savoir ce qui lui convient, ce qu’elle veut et ce qu’elle préfère ». Saint-Simon désacralise l’État et le pouvoir politique au profit de la société et de l’industrie.

Ainsi pouvons-nous voir une résurgence de cette influence saint-simonienne non seulement dans sa « politique de l’offre » du président Emmanuel Macron, mais aussi dans la chasse à l’oisiveté qu’il mène en lançant en janvier 2024 l’« acte II d’une loi pour la croissance » et une nouvelle réforme du marché du travail.The Conversation

> L’auteur :

Patrick Gilormini, Economie & Management, UCLy

Cet article est republié sous licence Creative Commons.

>> Lire l’article original :

The Conversation

250 ans d’Ampère : Ampère en continu …

2250 ans d’Ampère : Ampère en continu …

Il y aura des étincelles ! En préparation du 250e anniversaire de la naissance d’André-Marie Ampère en 2025, la Bibliothèque universitaire et ses partenaires célèbrent Ampère et ses découvertes. Pour être au jus, venez redécouvrir l’histoire de l’électricité, les découvertes d’aujourd’hui et les nouveaux défis pour la science de demain.

La BU vous invite à plonger dans la vie de ce scientifique de génie qui a révolutionné l’électricité et dont les intuitions ont inspiré nombre de ses successeurs.
L’exposition proposera différents coups de projecteurs sur l’homme et ses découvertes. Pour cela elle vous propose des visites de l’exposition en compagnie de spécialistes de ce scientifique lyonnais de génie.

> Les dates :

  • Mardi 26 novembre à 13h
  • Jeudi 5 décembre à 13h
  • Lundi 9 décembre à 13h
  • Mardi 17 décembre à 13h
  • Lundi 13 janvier à 13h
  • Jeudi 16 janvier à 13h
  • Mardi 21 janvier à 13h

Les recherches en cours dans des laboratoires lyonnais feront écho aux instruments et documents d‘époque pour éclairer l’élaboration de l’électricité.

En savoir plus :

BU Lyon 1

Visite de laboratoire

VVisite de laboratoire

La plateforme d’imagerie par magnéto encéphalo graphie – MEG –  du Centre d’Étude et de Recherche Multimodal Et Pluridisciplinaire – CERMEP – ouvre ses portes au public. Vous pourrez découvrir de nouvelles possibilités d’imagerie fonctionnelle et non-invasive du cerveau.

Ces techniques de pointe, déjà utilisées pour les épilepsies, seront applicables à d’autres pathologies et troubles cognitifs.

La visite est ouverte à toute personne intéressée.

Intervenants :

  • Dr Denis Schwartz, ingénieur Inserm au CERMEP (Centre d’Étude et de Recherche Multimodal Et Pluridisciplinaire en imagerie du vivant)
  • Dr Julien Jung, neurologue, professeur associé dans le Service de neurologie fonctionnelle et épileptologie, Hospices Civils de Lyon – HCL et Centre de Recherche en Neurosciences de Lyon – CRNL

> Programme :

  • Accueil à la délégation Inserm Auvergne-Rhône-Alpes
  • Visite de la plateforme d’imagerie

Le campus du LIBRE

LLe campus du LIBRE

Le Campus du LIBRE donne rendez-vous pour sa 7e édition : un événement autour du LIBRE organisé par des personnes issues du milieu universitaire (étudiants et personnels) pour les étudiants lyonnais. L’évènement réunit toutes les personnes intéressées, ou simplement curieuses, par la culture du libre ou les logiciels libres lors d’une journée entière.

Le Campus du Libre fait partie des évènements majeurs des logiciels libres à ne pas manquer sur Lyon et ses environs. Il promeut et présente des alternatives libres aux logiciels propriétaires, échange sur la culture et les valeurs du libre, cela sous différentes formes :

  • Village associatif : des associations / entreprises présentent leurs domaines et produits aux visiteurs ;
  • Ateliers : les participants peuvent acquérir des connaissances sur des logiciels présentés lors des ateliers, obtenir de l’aide pour installer Linux sur leur ordinateur personnel, et /e/OS sur leur smartphone ;
  • Démonstrations / Ateliers pratiques : présentation ou partage d’expérience sur des logiciels présentés par un professionnel ou un intervenant ;
  • Conférences : la durée des conférences est de 30 minutes suivies de 15 minutes de questions/débats.

L’objectif est de partager différents aspects du libre et des communs, allant par exemple du logiciel libre (Linux, Firefox, etc.) aux espaces communs gérés collaborativement (Wikipedia, OpenStreetMap). Il est bien sûr gratuit de participation et de contribution.

>> Consultez le programme 

>> Pour plus d’information, rendez-vous sur le site : 

Le campus du libre

©Campus Du Libre

Concert scientifique Immersons

CConcert scientifique Immersons

Comment votre oreille et votre cerveau perçoivent-ils les sons ? Comment localisez-vous une source sonore dans l’espace ? Comment entendrait-on avec une seule oreille ? Pour répondre à ces questions, le quintet OPHONIUS vous invite dans un espace sonore à trois dimensions au cours d’un spectacle mêlant musique, expériences, illustrations et phénomènes perceptifs. Entrez ainsi dans le monde de la perception sonore et découvrez comment sont perçus les sons par l’oreille humaine.

Le Laboratoire Centre Lyonnais d’Acoustique – LabEx CeLyA – de l’Université de Lyon, en collaboration avec le théâtre Astrée de l’Université Lyon 1, organise un concert scientifique à l’attention des Lycéens de la Région Auvergne Rhône Alpes.

Ce concert est donné grâce au soutien financier du LABEX CeLyA (ANR-10-LABX-0060) de l’Université de Lyon, dans le cadre du Plan France 2030 mis en place par l’État et géré par l’Agence Nationale de la Recherche (ANR) en collaboration avec le laboratoire LAUM, Le Mans Université,Adamson, Le Mans sonore.

>> Pour en savoir plus, consultez le site du :

LabEx CelyA