DDe Vive Voix #23. Cristian Fulas L’Europe : le centre et ses margesNourri par l’espace culturel français et européen, l’écrivain roumain au style proustien Cristian Fulaş crée, dans le roman Iochka, un personnage hors normes qui traverse le temps sous différents régimes de pouvoir, de la Seconde Guerre mondiale à nos jours. Les gens simples et anonymes comme ce personnage de maréchal-ferrant qui donne le titre au livre, ne sont que « des chiffres dans l’engrenage du monde, des êtres sans visage et sans gloire ». L’isolement spatial de la montagne les place dans une marge géographique, à la limite de Braşov, dans les Carpates roumaines, là où l’âpreté de la vie est contrebalancée par l’amitié et l’amour qui donnent sens et unité à une communauté qui sait encore respecter les coutumes ancestrales.La dichotomie centre-marge se poursuit dans La Pire Espèce, où le narrateur imagine, dans une prose au rythme intense, une journée dense à l’intérieur du cercle du pouvoir même. Dans un monde hyperconnecté où l’accumulation et la domination sont les objectifs premiers de différentes strates de la société, les gens ne sont que des chiffres pouvant être utilisés à des fins personnelles.L’énorme travail de traduction de Florica et Jean-Louis Courriol permet de transmettre aux lecteurs l’authenticité du message et de l’image du monde que l’auteur a essayé de nous faire parvenir, avec sa diversité, dans une Europe à plusieurs vitesses. Finalement, la littérature lit la vie, comme un « miroir du monde ». Avec la présence deJuliane Rouassi, Docteure en Littérature comparée, chercheuse associée EHIC – UR 13334Florica Courriol et Jean-Louis Courriol, traducteurs du roman. En partenariat avec :PartenairesConsulat général de Roumanie à LyonInstitut culturel roumainEn savoir plus ici
DDe Vive Voix #22 | Rita Carelli Il s’agit de la touchante histoire d’Ana, une petite fille qui doit habiter avec son père archéologue, en pleine forêt, dans un village indigène après la mort soudaine de sa mère. Entre les souvenirs de son existence antérieure et des passages de sa vie adulte à Paris où elle fait ses études, Ana doit apprendre à maîtriser le nouveau quotidien chez les autochtones dont la cosmogonie et les coutumes la fascinent.Une rencontre avec Rita Carelli, actrice, réalisatrice et écrivaine brésilienne. Elle est notamment connue pour être la plume du penseur et dirigeant autochtone Ailton Krenak ainsi que pour ces livres pour enfants et pour son roman Terre Noire, publié en français en 2024 chez les Éditions Métailié.Intervenants :Bruno Anselmi Matangrano, Maître de Langue de Portugais, ENS de Lyon ; Docteur ès Lettres, Université de Sao Paulo ;Mélusine O’Connor, étudiante de Master 2 en Études Hispaniques, ENS de Lyon.Pour en savoir plus :Bibliothèque Diderot
QQuand nos grand-mères donnaient la vie. La maternité en France dans l’entre-deux-guerres Les Presses universitaires de Lyon – PUL – vous proposent une rencontre dessinée autour de l’ouvrage Quand nos grand-mères donnaient la vie. La maternité en France dans l’entre-deux-guerres en présence de son autrice, Françoise Thébaud.Françoise Thébaud, historienne, professeure émérite d’histoire et spécialiste de l’histoire des femmes, dialoguera avec la dessinatrice Lou Herrmann, qui réalisera en direct des illustrations inspirées par l’ouvrage présenté, lors d’une rencontre modérée par Guillaume Gourgues, maître de conférences en science politique à l’Université Lyon 2 et chercheur au laboratoire Triangle.Une occasion de se pencher sur l’histoire de la maternité en France, qui retrouve une actualité dans les recherches en sciences humaines et sociales.Intervenants :Françoise Thébaud, professeure émérite en histoire contemporaine, spécialiste des femmes et du genre. Elle est cofondatrice de la revue Clio. Femmes, genre, histoire. Elle est une des pionnières de la recherche sur la maternité. Ses travaux portent également sur la place des femmes en temps de guerre et ses effets de genre, les féminismes, l’historiographie de l’histoire des femmes et du genre.Lou Herrmann, docteure en urbanisme et dessinatrice. Au sein de l’École urbaine de Lyon, elle pilotait en particulier le studio Sciences dessinées. Elle est cofondatrice de la Cité anthropocène.Guillaume Gourgues, maître de conférences en science politique à l’UFR d’Anthropologie, sociologie et science politique (ASSP) au sein de l’Université Lumière Lyon 2,chercheur au laboratoire Triangle et responsable scientifique des Presses universitaires de Lyon – PUL.Pour en savoir plus :Rencontre dessinée
AAsie sous toutes les coutures | Cycle de conférences Eurasia 2025 Des chercheuses et chercheurs confirmés et de jeunes talents partagent leurs analyses sur des thématiques aussi variées que l’art, l’histoire, la linguistique, le droit, l’anthropologie et la sociologie. Cette année, la Chine, le Japon et le Viêt-Nam sont à l’honneur, offrant une plongée au cœur de cultures riches et complexes.Chaque jeudi, de 16h à 18h, un voyage intellectuel vous est proposé.En partenariat avec : la Fondation Eurasia (From Asia)Pour en savoir plus et consulter le programme :Eurasia 2025
PParlez-nous de… Gadda et Mussolini S’inscrivant dans le sillon du plus célèbre pamphlet Eros et priape, Les Mythes du Baudet, inédits en français, en constituent en quelque sorte le laboratoire à la fois linguistique et psychanalytique ; un libelle dans lequel éclate la prodigieuse fureur gaddienne contre le mythe factice du fascisme et de son baudet de représentant : Mussolini.Une traduction inédite en français : I miti del somaro en édition bilingue annotée et commentée.Intervenants : Jean-François Lattarico, professeur des universités en études italiennes, Université Jean Moulin Lyon 3, membre du laboratoire IHRIM UMR 5317.Animé par : Stéphanie Lanfranchi, maîtresse de conférences en études italiennes, ENS de Lyon, membre du laboratoire Triangle UMR 5206. Pour en savoir plus :Bibliothèque Diderot
PPasseuses de mémoires : littératures et mémoires (post-)communistes des femmes dans les Balkans La Bibliothèque Diderot de Lyon accueillera le séminaire inter-laboratoires 2024-2025 : L’espace littéraire de Berlin à Vladivostok, pour la troisième séanceRéunissant les chercheurs des universités lyonnaises et grenobloises qui consacrent leurs travaux aux littératures d’Europe centrale et orientale, et de Russie.>> Programme(Dé)confiscation de mémoire ? Les écrits de femmes des camps communistes en YougoslavieLa conférence se propose d’étudier les témoignages littéraires des femmes ayant été détenues dans les camps communistes en Yougoslavie. En examinant l’étiologie, les mécanismes et les étapes de la confiscation de la mémoire carcérale des femmes yougoslaves, nous analyserons comment l’écriture s’est transformée en un moyen de récupérer cette mémoire, et comment les textes sont devenus des lieux privilégiés de sa préservation. Pour mieux appréhender ce paysage littéraire ambigu, nous soulèverons la question de l’impact de la censure et de l’autocensure dans le processus de l’étouffement des voix des femmes. En outre, dans ce contexte spécifique, l’écriture ne se limite pas à être une réponse à la carence de la trace écrite, mais elle représente également un impératif face à l’absence totale de traces matérielles des camps féminins. Ainsi, en plus de les qualifier de « passeuses de mémoire », nous accorderons à ces femmes le statut de « déconfiscatrices ».> Intervention de Andjela Radonjic, doctorante en études slaves (Eur’ORBEM – Sorbonne Université)Pour une approche féministe de la (post)mémoire. Grand-mères et petites-filles dans les œuvres d’Anilda Ibrahimi, Marica Bodrožić et Melinda Nadj AbonjiDans son ouvrage, The Generation of Postmemory, Marianne Hirsch (Marianne Hirsch, The Generation of Postmemory: Writing and Visual Vulture After the Holocaust, New York, Columbia University Press, 2012, p. 98) invite à penser la postmémoire « en féministe » : pour ce faire, elle invite à considérer avec plus d’attention la place de la fille (au sens de daughter) dans les modalités de fabrication et de transmission de la mémoire familiale. Dans cette communication, je propose de mettre au travail la proposition de Hirsch en analysant les relations entre grand-mères et petites-filles dans les œuvres de trois autrices contemporaines des migrations balkaniques : Anilda Ibrahimi, Melinda Nadj Abonji et Marica Bodrožić. Je m’intéresserai particulièrement aux modalités de transmission mémorielle que les grand-mères incarnent, et dont les autrices se font le relais par et dans l’écriture. Je me pencherai d’abord sur le travail de mise en récit des traumatismes familiaux et collectifs, que j’analyserai à la lumière des théories féministes du care ; puis je m’intéresserai aux liens qui se tissent entre les mort-es et les vivant-es à travers une analyse de la figure traditionnelle de la pleureuse ainsi qu’aux transformations littéraires dont elle est l’objet.> Intervention de Lola Sinoimeri, doctorante en littérature comparée (LEGS – Paris 8 Vincennes-Saint Denis ; Eur’ORBEM – Sorbonne Université)>> Pour en savoir plus, rendez-vous sur le site : Bibliothèque Diderot
JJournée d’étude Quais du polar Chaque année, l’Enssib et Quais du Polar organisent une journée d’étude dédiée au genre du polar, accessible à tous les professionnels du livre, de la documentation et des bibliothèques, aux enseignants ainsi qu’à toute personne intéressée.Cette journée est menée en partenariat avec PAGE des libraires et Les Artisans de la Fiction.Programme9h | Accueil des participant.e.s, café de bienvenue dans le hall de l’Enssib9h30-10h30 | Aux origines du polarRencontre avec Claire Caland, autrice d’Histoire du polar (Les Humanoïdes associés)10h30-11h15 | Noirs anniversaires et secrets de longévitéRencontre avec Stéfanie Delestré, directrice littéraire de la collection Série Noire aux éditions Gallimard, et Oliver Gallmeister, fondateur des éditions Gallmeister11h30-12h45 | Panorama des nouveautés polar adulte 2024-2025Présenté par PAGE des libraires et animé par Jean-Baptiste Hamelin (librairie Le Carnet à Spirales, Charlieu) et Stanislas Rigot (librairie Lamartine, Paris 16e)14h30-15h30 |Panorama des livres et jeux polar jeunesse 2024-2025Présenté par Cédric Chaffard, libraire spécialisé jeunesse et expert en jeux de société15h45-16h30 | Élixir de jouvence : de l’adulte à la jeunesseRencontre avec Caryl Férey (Inspecteur Gambas et l’agente spéciale La Crevette, Robert Laffont). Animée par Cédric Chaffard16h30-17h30. Aux frontières du genre : l’hybridation en littératureMasterclass avec Lionel Tran, fondateur des Artisans de la Fiction, Olivier Truc, auteur, et Marie Leroy, directrice du département littérature des éditions de La Martinière Inscrivez-vous
UUne défense du pluralisme moral La Société Rhodanienne de Philosophie – SRP – de l’Université Jean Moulin Lyon 3 a pour objectif de diffuser la philosophie à un large public, à travers un débat d’idées vivant. Celle-ci vous invite a réfléchir autour du pluralisme moral.La bonne doctrine morale est-elle à choisir entre l’utilitarisme, le kantisme, l’éthique des vertus, etc., ou bien avons-nous de bonnes raisons de nous inspirer des enseignements des uns et des autres et de les combiner dans un pluralisme moral ?Une défense du pluralisme moral peut s’appuyer sur des raisons tirées de l’épistémologie et de la psychologie morales (comment les évaluations morales correctes se présentent-elles ?), mais aussi de la métaphysique de la morale (quelles sont les bases naturelles et sociales de la morale ?), et enfin, quoi qu’il en soit, de considérations pragmatiques sur les conditions de ce qu’il est convenu d’appeler éthique appliquée.Intervenant : Laurent Jaffro, professeur des universités à l’Université Paris 1 Panthéon-Sorbonne et membre de l’Institut des sciences juridique et philosophique de la Sorbonne (UMR 8103). Son domaine de spécialité est la philosophie morale.>> Pour plus d’information rendez-vous sur le site SRP
BBibliothèque de manuscrits au début de l’époque moderne Journée d’étude ouverte à toutes et tous organisée par le Centre Gabriel Naudé (Enssib) en collaboration avec le projet Greek manuscripts in Renaissance Venice : The library of Guillaume Pellicier and its contribution to Europe’s intellectual heritage.Coordinatrice de la journée : Raphaële Mouren (British School at Rome, Centre Gabriel Naudé)Le programme> 9h30 | Accueil café et mot de bienvenueErika Elia (Università di Torino) et Rosa Maria Piccione (Università di Torino) : La biblioteca di un intellettuale per i Duchi di Savoia: i manoscritti greci di Gabriele Severo a TorinoElisa Bianchi (Warburg Institute, Londres) et Paola Degni (Università Ca’ Foscari, Venise) : Inside the Greek library of the San Salvatore monastery in Bologna: manuscripts and scribes between the 15th and 16th centuriesLaurent Calvié (Philologie de l’avenir, Merry-sur-Yonne) : La Bibliotheca manuscripta Graeca d’Aimar de Ranconet (1506-1559)Elodie Attia (TDMAM, CNRS – Aix-Marseille Université) : Une collection de manuscrits hébreux de la première moitié du XVIe siècle : les manuscrits de Raphaël de Prato> 12h30 | Pause déjeunerDamien Plantey (Institut national d’histoire de l’art, Paris) : “esmaille dessus a fuillaiges de toute colleurs”, broder et feuilleter la terre de mère en fille : les manuscrits émaillés des princesses de Navarre au XVIe siècle. Un champ bibliothécaire à recoudre.Hervé Baudry (CHAM, Universidade Nova de Lisboa) : Bibliothèques de manuscrits dans la première modernité : le cas du Portugal. Ébauche et problématiques d’inventaire.Eef Overgaauw (Staatsbibliothek zu Berlin) : La collection de manuscrits médiévaux en allemand de Daniel Sudermann (1550-1631), théologien protestant à StrasbourgAnnafelicia Zuffrano (Università di Bologna) : Lectissima ex omni disciplinarum genere. La domestica Libraria di Benedetto XIV (Bologna, 1675 – Roma,1758)Conclusions >> Pour en savoir plus rendez-vous sur le site ENSSIB
LLes écrits autobiographiques autochtones aux États-Unis Continuités et ruptures entre la parole, l’écrit, et le livre aux XIXe-XXe sièclesLe séminaire du Centre Gabriel Naudé, laboratoire de recherche de l’Enssib, se propose d’inviter une fois par mois un chercheur ou une chercheuse à présenter ses travaux en cours ou tout juste achevées en histoire du livre et de l’imprimé, du Moyen Âge à nos jours.Toutes les échelles, du micro au macro, toutes les approches, de l’histoire économique et sociale à l’histoire culturelle, de l’histoire politique à l’histoire religieuse, en passant par l’archéologie du livre et la bibliographie matérielle peuvent être mobilisées par les intervenants et intervenantes.Séance du 13 février 2025 : Les écrits autobiographiques autochtones aux États-Unis: continuités et ruptures entre la parole, l’écrit, et le livre (XIXe – XXe siècles)Des récits de type autobiographiques de la main de scripteurs autochtones apparaissent en Amérique du Nord avant même la naissance des États-Unis. Très liés à l’évangélisation et à la langue anglaise, ils ne sont pas destinés à être publiés. Mais dans les années 1830, alors que la jeune nation a entamé la conquête de terres indiennes au sud et à l’ouest, un marché se dessine pour des textes mettant en avant des locuteurs amérindiens. Ces grands orateurs, grands guerriers, ou grands convertis ne sont encore qu’une poignée. La véritable irruption des autochtones dans le genre autobiographique date en fait de la fin du 19e siècle, et elle a des sources multiples. Je reviendrai sur cette naissance complexe en examinant particulièrement les continuités et les discontinuités qu’elle révèle entre pratiques langagières (en langue anglaise ou autochtones), et notamment récit de soi; écriture et scolarisation; et enfin livre et monde éditorial. Parce qu’il n’existe pas d’autobiographie autochtone type, ni même à proprement de genre y correspondant, j’aborderai également la manière dont ces productions ont été cataloguées par les spécialistes de littérature et d’études amérindiennes.Intervenant : Thomas Grillot est chargé de recherches au CNRS à l’UMR 8168 Mondes Américains et membre du Centre d’études nord-américaines de l’EHESS.À suivre en présentiel et en visio-conférence.>> Pour en savoir plus :ENSSIB >> Pour en savoir plus sur le Centre Gabriel Naudé : Consultez le site web