CConférence IA 2/3 : La fabrique de l’IA juridique L’Enssib poursuit son cycle de conférences consacré aux enjeux politiques et sociaux de l’intelligence artificielle, en donnant la parole à de jeunes chercheuses qui explorent la manière dont ces technologies transforment nos institutions et nos pratiques. Cette deuxième conférence propose de plonger dans les coulisses de l’IA juridique. Un peu de contexteDepuis 2016, toutes les décisions de justice sont rendues publiques et librement accessibles en ligne. Cette ouverture a permis l’apparition des premiers algorithmes capables d’analyser ces données. Cela pose plusieurs questions :Que changent ces outils dans la manière dont la justice s’organise et s’exerce ?Quels choix humains, techniques et politiques façonnent les algorithmes que l’on présente souvent comme neutres ou autonomes ?S’appuyant sur une enquête empirique mêlant ethnographies, entretiens et analyse documentaire, cette conférence mettra en lumière les transformations institutionnelles et professionnelles induites par l’essor de l’IA.Intervenante : Camille Girard-ChanudetCamille Girard-Chanudet est post-doctorante à l’Institut Santé Numérique en Société (CNE-CNRS). Elle travaille sur les usages algorithmiques des données de santé. Sa thèse, réalisée en partenariat avec le laboratoire d’innovation numérique de la CNIL (LINC), et soutenue en 2023 à l’EHESS, est consacrée à la fabrique d’outils d’intelligence artificielle dans le domaine de la justice.Ses recherches croisent la sociologie des sciences et des techniques et l’étude de la modernisation de l’action publique. Son but est de mieux comprendre les implications sociales et politiques du développement des technologies algorithmiques. Elle est également cofondatrice de l’Observatoire des Algorithmes Publics.>> Suivez la conférence en direct :chaîne youtube de l’Enssib.
CConférence IA 1/3 : Les enjeux éthiques liés aux Large Language Models L’Enssib organise un cycle de trois conférences pour identifier et explorer les enjeux politiques et sociaux de l’Intelligence artificielle. Pour chaque conférence, la parole sera donnée à de jeunes chercheuses.Cette première conférence portera sur les enjeux éthiques liés aux LLMs (large language models) en particulier les corpus d’entraînement des modèles. Nous accueillerons Irène Girard, doctorante à l’Université Gustave Eiffel au sein du laboratoire LISIS .Son travail de thèse porte sur « L’agent public et les robots conversationnels : les reconfigurations du travail de bureau », une étude sociologique des transformations induites par l’intégration des chatbots dans l’administration française.>> Suivez la conférence en direct :chaîne youtube de l’Enssib.
DDe quelle IA avons-nous besoin ? | Pop’Sciences Mag #15 Ce qu’on appelle l’IA, est-ce vraiment de l’intelligence ? Jusqu’où ses capacités peuvent-elles la mener ? Qu’a-t-elle changé dans notre façon de penser, décider, agir, créer ? Que faire, au niveau individuel comme collectif, pour garder la maîtrise ?Découvrez les réponses de Mathieu Guillermin, philosophe des sciences à l’Institut catholique de Lyon, et Aurélien Garivier, mathématicien à l’École normale supérieur de Lyon.Une vidéo réalisée pour le Pop’Sciences Mag #15 « En quête de l’intelligence », paru en juillet 2025. © Pop’Sciences – Visée.A Pour aller plus loin, découvrez les articles du Pop’Sciences Mag #15 « En quête de l’intelligence » :Que nous fait l’IA ?, par Ludovic ViévardL’IA, une intelligence sans esprit, par Ludovic Viévard IA et créativité : une (presque) interview de Flavien Chervet, par Ludovic Viévard
CClub Pop’Sciences Mag : rendez-vous autour des Intelligences Venez dialoguer avec l’équipe de rédaction du Pop’Sciences Mag, magazine de vulgarisation scientifique de l’Université de Lyon, ainsi qu’avec un chercheur et un journaliste qui ont participé à la réalisation de son numéro 15 « En quête de l’intelligence ».Dans cette édition, à l’aide de travaux scientifiques variés (mathématiques, psychologie, philosophie, éthologie, biologie, neurosciences…), la rédaction propose d’explorer l’aventure de l’intelligence, à travers l’évolution de ce concept au cours de l’histoire, ses formes multiples dans le monde vivant et les défis qu’elle devra relever avec l’irruption de l’Intelligence Artificielle dans nos existences. Le lancement officiel du magazine, avec une soirée-débat, se déroulera le mardi 16 septembre, à 18h30, également à la Bibliothèque Municipale de la Part-Dieu. Participants– Grégory Fléchet, journaliste scientifique.– Rémi Gervais, neurobiologiste et professeur émérite à l’Université Claude Bernard Lyon 1.– Samantha Dizier et Anne Guinot, rédactrices en chef du Pop’Sciences Mag. Informations pratiquesMardi 7 octobre 2025, 17h à 19hBibliothèque Municipale de la Part-Dieu (salle de la Découverte, niveau 4)Entrée gratuite, sur inscription dès le 9 septembre, à partir du site web de la Bibliothèque Municipale de Lyon (rubrique les Rendez-vous, agenda culturel des bibliothèques). inscription à partir du site de la Bibliothèque
DDiversité des formes d’intelligences : où en est la société ? / Soirée Pop’Sciences Mag Organisée à l’occasion du lancement du 15e numéro du magazine de l’Université de Lyon, le Pop’Sciences Mag « En quête de l’intelligence », cette rencontre se penchera sur le concept de neurodiversité et les travaux scientifiques qui permettent de mieux l’éclairer.A la Bibliothèque municipale de la Part-Dieu (Lyon).Le Mardi 16 septembre de 18h30 à 20h30Entrée libre dans la limite des places disponibles HPI, TDI, TSA, TDAH, troubles DYS… Autant de sigles, de plus en plus connus, faisant partie des troubles du neurodéveloppement (TDN) aux réalités encore largement ignorées. Reconnus comme des handicaps, les TND bénéficient cependant d’un nouveau regard, plus inclusif. Ainsi, le concept de neurodiversité a émergé dans la société, durant ces 20 dernières années, pour désigner la diversité dans les fonctionnements cognitifs des humains. Quelles situations concrètes ce concept révèle-t-il et quels enjeux lui sont attachés ?La rencontre abordera les travaux scientifiques, issus des neurosciences et de la psychologie, qui aident à comprendre le fonctionnement des différents profils cognitifs. Elle fera aussi le point sur le chemin qui reste à parcourir pour que l’école et l’ensemble de la société accompagnent mieux les personnes neuroatypiques et créent les conditions favorables au développement de leurs capacités.La rencontre-débat proposera un éclairage sur ces questions grâce aux regards croisés de : Laure Pisella, chercheuse au Centre de recherche en neurosciences de Lyon Anne-Lyse Demarchi, psychologue clinicienne et enseignante à l’Université Lumière Lyon 2 Nicole Philibert, Présidente de l’association AtoutDys______________________________________________________________________________________________________>> PROGRAMME :18h30 – Présentation du 15e numéro du Pop’Sciences Mag18h45 – Rencontre – débat19h45 – Discussion avec le publicUn exemplaire du Pop’Sciences Mag #15 vous sera remis dans le cadre de cette rencontre.Vous avez envie d’en savoir plus sur la réalisation du magazine ? Prolonger la réflexion autour de ses thématiques ? Rejoignez-nous le mardi 7 octobre, à 17h, également à la Bibliothèque municipale de la Part-Dieu, pour un Club de Lecture autour du Pop’Sciences Mag « En quête de l’intelligence ».________________________________________________________________________________________________________Cet événement Pop’Sciences – Université de Lyon est organisé en collaboration avec la Bibliothèque municipale de la Part-Dieu.Le Pop’Sciences Mag #15 « En quête de l’intelligence » a été :Réalisé grâce à la contribution de chercheurs issus des établissements et instituts suivants : Université Claude Bernard Lyon 1, Université Lumière Lyon 2, Université Jean Moulin Lyon 3, École normale supérieure de Lyon (ENS de Lyon), Université Jean Monnet Saint-Étienne, Université Clermont Auvergne, Université de Bourgogne, Université de Toulouse, Institut catholique de Lyon (UCLy), Centre national de la recherche scientifique (CNRS), Institut national de la santé et de la recherche médicale (Inserm), Institut national de recherche pour l’agriculture, l’alimentation et l’environnement (INRAE), Hôpital Femme Mère Enfant (Hospices civils de Lyon).Développé avec le soutien de la Métropole de Lyon, de la Région Auvergne-Rhône-Alpes, du projet LYSiERES²– Sciences avec et pour la société et de la CASDEN.
JJournalisme et science, quelles relations ? | Un dossier Pop’Sciences D’un côté, entre demandes extemporanées, ambivalence face aux publications scientifiques, souhait de répondre à l’attente des lecteurs, auditeurs, et, de l’autre, une temporalité de la recherche sur un temps long, la prise de recul, le temps de la réflexion, d’ajustements, de confrontations… journalistes et chercheurs ont malgré tout un objectif commun de production et de diffusion des savoirs. Quelles relations entretiennent-ils ? Quelles en sont limites ? Et comment les dépasser pour diffuser une information scientifique fiable et accessible ?Pendant trois ans, Pop’Sciences a travaillé sur ces questions au travers d’une série d’actions mettant en relations régulières les communautés scientifiques et journalistiques sur les territoires de Lyon et Saint-Étienne. Au travers de rencontres avec du grand public, des classes de collège et lycée, et entre professionnels, ces acteurs ont débattu, interrogé la relation chercheur-journaliste. Retrouvez dans ce dossier la restitution de ces réflexions au travers de podcasts, vidéos, bandes dessinées et articles.LLes articles du dossier#1 – Résidence chercheur – journaliste 2023 : à la découverte du métier de l’autre © Muriel FlorinPop’Sciences a organisé deux résidences croisées entre un journaliste et une chercheuse, en 2023 et en 2024. Cette résidence avait pour objectif de faire se rencontrer les deux professions, qui sont parfois en relation, mais dont les fonctionnements et impératifs différent largement. Grâce à plusieurs semaines de travail en binôme chercheur – journaliste, la résidence permet de mieux comprendre les problématiques de chaque corps de métier et ainsi faciliter la collaboration entre les deux professions dans un objectif commun de production et de diffusion des savoirs.Découvrez la résidence 2023, avec un binôme de journalistes du Progrès et une chercheuse de l’Institut NeuroMyogène, au travers d’une bande dessinée, une vidéo, et une analyse de leur expérience par les résidentes.Lire l’article #1 #2 – Résidence chercheur – journaliste 2024 : comment mieux travailler ensemble© Vincent NoclinDécouvrez la résidence 2024, avec un journaliste de BFM Lyon et une chercheuse du Centre international de recherche en infectiologie, au travers d’une bande dessinée, d’une série de podcasts et d’un récit de leur expérience. Lire l’article #2 #3 – La relation chercheur – journaliste : vécus et expériences, rédigé par Étienne Richard pour Pop’Sciences – Avril 2025© Vincent NoclinAu cours d’un séminaire Pop’Sciences rassemblant les acteurs de la culture scientifique et technique de Lyon et Saint-Étienne, une table-ronde a été organisée sur la thématique de la relation entre chercheur et journaliste. Comment les chercheurs conçoivent-ils leurs relations avec la presse ? Quand et comment les journalistes sollicitent-ils les chercheurs ? Comment travaillent-ils ensemble ? Pour explorer ces questions, trois chercheurs, trois journalistes et une directrice de la communication sont venus partager leurs expériences.Lire l’article #3 ppour aller plus loinLe jeu « En Quête de Science »De toutes ces expérimentations, Pop’Sciences a choisi de réunir leurs enseignements dans un jeu pédagogique pour initier aux spécificités du journalisme scientifique. Un jeu autant à destination d’étudiants en journalisme et journalistes professionnels que de lycéens, ou encore de chercheurs, pour s’acculturer aux enjeux du traitement des sciences dans les médias.Découvrez le jeu « En Quête de Science » : ici
RRésidence chercheur-journaliste 2023 : à la découverte du métier de l’autre | #1 – Dossier Pop’Sciences : Journalisme et science, quelles relations ? En 2023, Pop’Sciences lançait sa première résidence croisée journaliste-chercheur qui vise à accueillir un ou une journaliste dans une équipe de recherche au sein d’un laboratoire, et un chercheur ou une chercheuse dans une rédaction. L’objectif ? Favoriser les interactions entre le monde de la recherche et le monde journalistique et co-créer des contenus. Revivez cette expérience au travers d’une bande dessinée, une vidéo, et une analyse de leur expérience par les résidentes.La première résidence croisée chercheur journaliste a eu lieu de septembre 2023 à mai 2024. Durant six semaines, la journaliste du Progrès Sylvie Montaron, accompagnée la plupart du temps de sa collègue Muriel Florin, et la chercheuse de l’Institut NeuroMyogène Caroline Brun ont partagé leur quotidien et échangé sur leurs métiers respectifs.La bande dessinée « Chercheurs, journalistes, qui sont-ils vraiment ? »Une BD qui décrypte les idées reçues sur les deux professions !Réalisée par Mathieu Bertrand.Téléchargez le pdf : iciLa vidéo « Quand une journaliste et une chercheuse échangent leur rôle »C’est quoi un journaliste ? C’est quoi un chercheur ? Découvrez les réponses des deux résidentes, avant, et après, leur immersion dans le monde de l’autre !Réalisée par Muriel Florin, Le Progrès.Le rapport d’étonnement des résidentesOrganisation de travail, temporalité, place des femmes…qu’est-ce qui a le plus surpris nos deux résidentes ?Écrit par Sylvie Montaron et Caroline Brun.Téléchargez le pdf : ici
RRésidence chercheur-journaliste 2024 : comment mieux travailler ensemble | #2 – Dossier Pop’Sciences : Journalisme et science, quelles relations ? En 2024, Pop’Sciences lançait sa seconde résidence croisée journaliste-chercheur qui vise à accueillir un ou une journaliste dans une équipe de recherche au sein d’un laboratoire, et un chercheur ou une chercheuse dans une rédaction. L’objectif ? Favoriser les interactions entre le monde de la recherche et le monde journalistique et co-créer des contenus. Revivez cette expérience au travers d’une bande dessinée, d’une série de podcasts et d’un récit de leur expérience.À l’automne 2024 a eu lieu la seconde résidence croisée chercheur-journaliste. Pour cette nouvelle édition, Guillemin Rosi, journaliste à BFM Lyon, et Coralie Bouchiat, chercheuse au Centre international de recherche en infectiologie ont été les deux résidents à partager leur quotidien.La bande dessinée « Chercheurs, journalistes, comment mieux se parler ? »Une BD qui décrypte les enjeux et différences entre les deux professions, et comment les dépasser pour parler davantage de sciences dans les médias.Réalisée par Mathieu Bertrand. Téléchargez le pdf : iciLe récit « Chercheur – journaliste : le temps de se comprendre pour mieux faire ensemble »Lors d’un séminaire Pop’Sciences en mars 2025, les deux résidents ont raconté leur expérience. Retrouvez un retour sur leur récit.Écrit par Anne Guinot.©Vincent Noclin – Séminaire Pop’Sciences mars 2025À découvrir : iciLes podcasts « Résidence chercheur-journaliste »Au travers de 6 épisodes, Guillemin Rosi et Coralie Bouchiat nous racontent leur expérience et ce qu’ils en retirent.Réalisé par Pascal Gauthier.Épisode 1 : La ruche et la fourmilière, deux ambiances de travailÉpisode 2 : Des métiers et un rapport au temps différentsÉpisode 3 : Des a priori sur les moyensÉpisode 4 : La place de la science dans les médiasÉpisode 5 : Comment parler de la science à la télé : la vulgarisation en questionÉpisode 6 : La relation chercheur-journaliste : si j’avais une baguette magique
CChercheur – journaliste : le temps de se comprendre pour mieux faire ensemble | Récit – Dossier Pop’Sciences : Journalisme et science, quelles relations ? Faire se rencontrer chercheurs et journalistes pour davantage se connaître et collaborer ? Tel est le pari du dispositif de résidence croisée mis en place par l’équipe Pop’Sciences de l’Université de Lyon, dans le cadre du projet LYSiERES². Un défi relevé avec succès lors d’une première résidence en 2023. Retours sur la seconde édition qui révèle une nouvelle expérience féconde et l’envie d’une meilleure coopération aux bénéfices partagés.210 heures, soit 30 jours : c’est le temps que Guillemin Rosi, en charge de la confection des programmes et des magazines thématiques sur BFM Lyon et Coralie Bouchiat, chercheuse au CIRI[1] , auront passé ensemble à la fin de cette seconde résidence croisée, débutée en octobre 2024. La chercheuse s’est rendue dans la rédaction de BFM, en binôme avec le journaliste, qui, par la suite, a rejoint la microbiologiste dans son laboratoire. Objectif : découvrir le métier de l’autre, « s’acculturer » à son univers, avec pour but de contribuer à améliorer les collaborations entre les deux professions. À l’issue de cette immersion, les deux acteurs vont créer des objets pour rendre compte de cette découverte mutuelle. Une bande dessinée ainsi qu’un podcast sont en projet.À l’origine : une méconnaissance mutuelle et une certaine curiosité…Avant de débuter l’aventure, Coralie Bouchiat et Guillemin Rosi partagent le même constat : les relations entre leurs deux métiers sont distantes, voire inexistantes pour la chercheuse : « Mon rapport avec les journalistes avant ? Aucun ! ». Le journaliste confirme que son lien avec la recherche est distendu et qu’il intervient plutôt selon les besoins de l’actualité. Travaillant dans un média grand public, il cherche à obtenir des informations facilement « vulgarisables » et accueillir un invité « bon client qui ne va pas ennuyer ou perdre le téléspectateur… ».Qu’est-ce qui a poussé les deux participants à répondre à l’appel à projet LYSIERES² ? La curiosité ! La chercheuse avait envie d’un projet alternatif et le journaliste souhaitait comprendre les raisons des difficultés entre médias et sciences.Souvenirs du premier jour de résidence : ça pique !Les premiers moments de la résidence vont bien vite les faire renoncer à leurs préjugés sur la profession de l’autre… À son arrivée au siège de BFM Lyon, la chercheuse est frappée par la discrétion des locaux et la modestie des moyens : « La journaliste qui allait rentrer sur le plateau n’avait ni maquilleuse, ni coiffeuse. La jeune reporter partait sur le terrain seule, avec son iPhone et son trépied dans un sac à dos. J’imaginais cet univers avec un peu plus de paillettes ! ». Le journaliste n’est pas, non plus, épargné par la surprise, en entrant, pour la première fois, dans les locaux du CIRI (dont les membres sont partis en congrès). Il découvre un bâtiment immense quasiment vide, assez froid, alors qu’il pensait accéder à lieu très fréquenté et collaboratif : « Les chercheurs ne sont pas là physiquement, ils sont toujours à droite, à gauche. C’est l’inverse de ce que je connais dans mon quotidien ! ». Et puis, il prend conscience que l’activité de recherche n’est pas la seule qui occupe le scientifique : « Il y a plein de temps qui ne sont pas consacrés à la recherche pure : démarches administratives, enseignement ».Des univers de travail aux antipodesChacun va connaître de nouvelles surprises, en approchant le milieu de son binôme. Coralie Bouchiat découvre six personnes réunies dans un open-space, qui se parlent du matin au soir et s’interrompent en permanence : une véritable ruche… « J’ai mis quelques jours à comprendre qu’ils coconstruisent (sur un reportage, l’un va couper les images un autre fait le liner[2] et un autre fait la voix off…) : et en fait, ça marche ! C’est à l’opposé de notre fonctionnement. Dans mon métier, chacun s’occupe de sa tâche de A à Z et il lui faut un minimum de concentration ». Guillemin Rosi confirme qu’il a perçu le métier de chercheur comme solitaire, penché sur sa paillasse ou devant l’ordinateur et conclut : « Je croyais que l’on faisait de la science comme moi je travaillais l’info ».©Vincent Noclin – Séminaire Pop’Sciences mars 2025« On n’a pas du tout le même espace-temps »Ce qui semble aussi différencier radicalement l’univers de la chercheuse de celui du journaliste, c’est la conception du temps. Le journaliste fonctionne dans l’urgence permanente et son unité de temps, c’est l’heure ou la journée, pour préparer le programme de son JT. Il a ainsi du mal à comprendre pourquoi un chercheur ne parvient pas à se rendre disponible immédiatement car « dans l’actualité, un délai d’un mois, une semaine, un jour, ce sera trop tard en fonction du sujet » résume Guillemin Rosi. Dans ce contexte, le journaliste se voit remettre, chaque matin, une tâche à accomplir qui se termine à la fin de la journée. À l’inverse, le processus de travail du chercheur semble infini : pour Coralie Bouchiat, « on n’a jamais de sentiment d’achèvement dans la recherche (y compris quand l’on termine la rédaction d’un article) et l’on ne travaille pas dans l’urgence ». En effet, même si le chercheur est confronté aussi à des délais (congrès, publications), on parle de mois, d’années alors que pour le journaliste, il s’agit d’heures ou de journées.Le sentiment d’illégitimité du chercheur : « je ne suis pas spécialiste de… »Autre obstacle à la collaboration : la difficulté, pour les journalistes, à trouver des chercheurs qui répondent à leurs sollicitations. Guillemin Rosi admet que les volontaires sont rares, à part quelques personnalités habituées et disponibles rapidement. Une cause possible serait ce fameux « sentiment d’illégitimité » du chercheur qui l’empêche d’intervenir. Coralie Bouchiat l’exprime ainsi : « Je suis spécialiste en recherche biomédicale. Pas spécialiste de la coqueluche. J’aurais l’impression de voler la légitimité à l’expert de la coqueluche si j’intervenais sur ce sujet dans les médias. Cela serait très mal vu par mes pairs ». S’ajoute à cela la peur du chercheur de voir ses propos déformés, alors qu’il est attaché à la nuance, à la précision et que le journaliste peut être tenté de prendre des raccourcis. Comme le souligne Coralie Bouchiat : « Il y a du travail à faire pour que les chercheurs arrivent à vulgariser ».Et l’avenir, ce serait mieux comment ?Du côté du journaliste, les attentes ne manquent pas mais les solutions sont possibles : en matière d’accès à l’information, tout d’abord. Celles qui figurent dans les revues scientifiques étant trop techniques et peu accessibles. Il faut aussi pouvoir contacter facilement les chercheurs : « c’est indispensable d’avoir un numéro de mobile pour joindre quelqu’un dans la journée ». Enfin, les laboratoires doivent accepter de donner à voir et mettre à disposition des banques d’images ou des vidéos.Qu’en est-il pour la chercheuse ? « Cette résidence m’a permis de découvrir le monde du journalisme, qui finalement ne fait pas si peur, et surtout de prendre conscience de notre incapacité dans la vulgarisation et communication de nos résultats, ce qui est bien dommage… ». Selon elle, il faut convaincre le chercheur que parler de son travail peut valoriser son activité. Cette sensibilisation doit intervenir au plus tôt, dans le cadre du doctorat, par exemple.Enfin, le sentiment d’illégitimité du chercheur peut être vaincu avec l’aide du journaliste, qui, comme le rappelle Guillemin Rosi, peut cadrer son intervention, le mettre à l’aise sur sa légitimité pour aborder quelque chose de plus vaste que sa spécialité. À condition qu’il accepte de se placer à la portée du journaliste et du public. Comme le résume le physicien Patrice Abry, qui assiste à la restitution : « la vulgarisation scientifique, c’est peut-être renoncer à l’usage de la technique, mais pas renoncer à parler de la science ».Un article rédigé par Anne Guinot, co-rédactrice en chef Pop’Sciences Mag – 16 avril 2025 ————————————————–Notes[1] CIRI – Centre International de Recherche en Infectiologie : https://ciri.ens-lyon.fr/[2] Liner : en communication, un liner est un court message écrit (à la TV) ou parlé (à la radio) permettant au destinataire d’identifier ce qui est présenté : nom de la chaîne, de l’émission, de l’artiste, de la personne interviewée, du titre, du produit, de la marque (source : Wikipedia).
SSatellites de télécommunications et cybersécurité Dans l’espace gravitent une multitude d’objets. Parmi eux, des satellites de télécommunications, placés en orbite autour de la terre, jouent le rôle de messagers, fournissant entre autres, services Internet, téléphonie, télévision et assistance à la sécurité civile et à la Défense. Parmi les menaces de cybersécurité guettant les satcoms, l’interception de données est reine. En 2020, un doctorant d’Oxford démontrait lors de la Black Hat Conf aux États-Unis qu’il était parvenu à intercepter les données de dix-huit satellites à l’aide d’un équipement bon marché. Cette expérience soulignait déjà la nécessité d’un renforcement urgent de mesures de cybersécurité, dans un secteur en pleine expansion.C’est une affaire qui avait finalement causé peu de bruit dans les médias français, mais qui avait suscité autant l’admiration que le trouble chez les spécialistes des satcoms : en août 2020, James Pavur, jeune étudiant américain d’Oxford, avait démontré la vulnérabilité d’une quinzaine de satellites à haute orbite. À l’aide d’une antenne parabolique et d’un tuner satellite DVB-S achetés pour moins de 300 dollars en ligne, le jeune White hat1, montrait comment il était possible d’intercepter du trafic non-chiffré échangé par satellite, en temps réel.« En interceptant certains des flux de ces satellites qui transitaient des informations non-sécurisées vers un fournisseur d’accès à internet, il a réussi à récupérer des données envoyées à des internautes, mais aussi à des avions et des bateaux. Cela a rappelé l’importance de renforcer les mesures de sécurité, et la marge de progression dans le domaine de la sécurité des télécoms par satellite », explique Nicolas Lepotier, élève-ingénieur au département télécommunications de l’INSA Lyon et passionné de cybersécurité.©Nicolas LepotierLes satellites de télécommunications : kesako ?Placé dans l’espace pour répondre à des besoins de communication, un satellite de télécommunications relaie des signaux diffusés par des stations émettrices, vers des stations réceptrices. Apparue dans les années 1960, cette technologie a d’abord été développée pour transporter des communications téléphoniques et télévisuelles sur de grandes distances, pour ensuite être étendue à la télévision et à internet.>> Lire la suite de l’article sur le site :Insa lyon