Pop’Sciences répond à tous ceux qui ont soif de savoirs, de rencontres, d’expériences en lien avec les sciences.

EN SAVOIR PLUS

Avant-gardes et genres en Europe Centrale à travers le XXe siècle

AAvant-gardes et genres en Europe Centrale à travers le XXe siècle

Séminaire inter-laboratoires 2024-2025 : L’espace littéraire de Berlin à Vladivostok – SÉANCE 4

Tour à tour consacrées à l’écrivaine Isidora Sekulić, aux artistes Hannah Höch et Toyen, à la peintre Angela Hampel et à la poétesse Elke Erb, les trois interventions de ce séminaire couvrent plusieurs aires linguistiques et culturelles (Serbie, Tchécoslovaquie, France et RDA), de même que différentes époques (XIXe siècle, et première et deuxième moitiés du XXe siècle). Sur la base de ce corpus à multiples facettes, le séminaire proposera néanmoins une réflexion croisée au double prisme de l’avant-garde et du genre – le genre étant compris ici à la fois comme un processus social régulant les rapports entre femmes et hommes, et comme catégorie littéraire.

Au-delà des contextes particuliers et des spécificités de chacune des œuvres abordées, on accordera une attention particulière à la dimension de réseau, informel ou transnational, et à ses relations avec les courants et positions dominantes de l’époque ; un autre point d’attention portera sur les médiums et genres artistiques privilégiés par ces femmes artistes, à travers, par exemple, leurs pratiques intermédiales ; enfin, la question du renouvellement de certaines définitions et périodisations sera posée et l’on soulignera l’enjeu que revêtent les correctifs historiographiques susceptibles de contribuer, grâce à la perspective du genre, à une appréhension plus subtile et complexe de ce qu’ont été et sont les avant-gardes.

> Programme

  • Saputnici d’Isidora Sekulić – entre l’avant-garde serbe et le modernisme féminin transnational. (Lena Magnone)

Les chercheurs s’accordent généralement à dire que Isidora Sekulić (1877-1958) a ouvert la voie à l’avant-garde qui allait dominer la littérature serbe après 1918. Je propose une lecture de son livre Saputnici, paru en 1913, non pas comme la première manifestation de l’avant-garde dans la prose serbe mais comme le dernier exemple d’une série de recueils des nouvelles innovantes publiées par les autrices de l’espace slave de l’empire des Habsbourg depuis les années 1890. En effet, alors que tous les mouvements modernistes slaves privilégiaient la poésie, les autrices ont fait de la prose le principal domaine de leur exploration artistique. Au lieu de sortir Sekulić de son contexte immédiat et de la présenter comme une précurseure des tendances de l’entre-deux-guerres, je voudrais la recontextualiser comme faisant partie du modernisme féminin transnational de l’Europe Centrale.

  • L’Autre moitié du collage : une histoire de livres (Höch, Toyen). (Hélène Martinelli)

Dans le sillage d’une autre histoire du collage (Gowrley, 2024) qui en fait une pratique amateure remontant très en amont des avant-gardes (Calé ; McLeod ; Gruber Garvey), il s’agit de se pencher sur le scrapbooking comme prélude au livre de collages chez des artistes telles que l’Allemande Hannah Höch et la Tchèque Marie Čermínová dite Toyen. Tout en tâchant de reconstruire cette « autre moitié » du collage (sur le modèle de L’Autre moitié de l’avant-garde, 1910-1940, 1982), il s’agira de s’intéresser, d’une part, à toute une génération de collages féminins voire féministes qui se sont réalisés dans la forme d’un livre (fût-il d’images) et, d’autre part, aux filiations voire réseaux de sociabilité sur lesquels ils ont pu reposer, par-delà la traditionnelle historiographie des mouvements. La connexion entre Toyen et Höch est ici centrale sans être exclusive, mais toutes deux s’inscrivent dans une multiplicité de milieux et poursuivent leurs œuvres bien au-delà de leur adhésion fugitive à un groupe masculin, surréaliste pour l’une et dadaïste pour l’autre.

  • Avant-garde et genre : deux catégories opératoires pour parler des livres autoédités et des réseaux informels de femmes artistes dans l’underground de la RDA finissante. (Sibylle Goepper)

Dans le sillage du projet Bourgeon “Avant-garde au prisme du genre dans l’espace germanophone après 1945. D’une avant-garde à l’autre”, cette contribution entreprendra de montrer en quoi la notion d’avant-garde et le medium du livre d’artiste autoédité permettent de penser ce que serait le point de vue féminin, voire le féminisme dans les milieux et productions artistiques de l’underground des années 1980 en RDA. L’étude du livre d’artiste autoédité Winkelzüge, qui réunit en 1984 l’artiste plasticienne Angela Hampel et la poétesse Elke Erb, est l’occasion d’éclairer un lieu de rencontre privilégié entre une artiste et une poétesse, tant du point de vue topographique, puisqu’il est élaboré à la campagne, loin de la capitale, en terre sorabe, qu’idéel, dans la mesure où il participe, en particulier sur le plan graphique, à la diffusion d’une représentation alternative et plurielle du corps des femmes. L’idée est ainsi de dépasser le strict cadre spatio-temporel de la RDA et d’inscrire, par le biais du féminisme et du genre, les corpus de RDA dans des filiations artistiques historiques et transnationales plus vastes, au carrefour entre l’Ouest et l’Est.

>> Pour en savoir plus :

Bibliothèque Diderot

Festival À l’école de l’Anthropocène | 7e édition

FFestival À l’école de l’Anthropocène | 7e édition

Festival d’idées, unique en son genre en France, À l’école de l’Anthropocène est entièrement dédié au changement global au croisement des sciences, des arts et des sociétés. Il explore, via de multiples formats ouverts à toutes et tous, les enjeux à relever et les alternatives transformatrices et créatives nés de la crise de l’habitabilité que nous traversons.

Comment habiter à l’ère de l’Anthropocène ?

Les activités humaines, via les processus géochimiques enclenchés, sont responsables de perturbations telles que la Terre est en train de quitter l’équilibre climatique connu jusqu’au milieu du XXe siècle. C’est ce qu’on appelle l’Anthropocène. Ses conséquences sont visibles partout. Parmi les derniers événements catastrophiques, pensons aux inondations de la région de Valencia en Espagne, au cyclone Chido à Mayotte, aux incendies qui ont ravagé Los Angeles ou encore à l’île d’Amsterdam dévorée par les flammes.

À chaque fois, c’est la question de l’habitabilité des territoires qui est soulevée et remise en cause. Des scientifiques documentent ces phénomènes et nous aident à comprendre la complexité des interactions qui se jouent ; parallèlement, des citoyens, scientifiques, universitaires, acteurs des mondes politique, économique, associatif et artistique, relèvent ces enjeux en œuvrant à l’adaptation, la réparation et la transition, ouvrant des perspectives concrètes et réjouissantes.

Imaginer ensemble les possibles

À partir de cette double entrée, le festival À l’école de l’Anthropocène permet d’imaginer et de dessiner ensemble les possibles qui s’offrent à nous ; et de contribuer à construire une culture commune du changement global pour nourrir le débat démocratique sur les choix à opérer.

Cet événement grand public rassemble scientifiques, penseur·euse·s, artistes, écrivain·e·s et praticien·ne·s autour des questions liées au dérèglement climatique, à la chute de la biodiversité, qui renforcent toutes les formes d’inégalités et fragilise l’habitabilité de nos territoires.

Le programme comprend des rencontres inédites et de croisements audacieux :

51 invité·e·s, 3 soirées thématiques, 13 masterclasses, 2 séminaires, une exposition, un plateau radio, une librairie, des ateliers et balades, une journée une journée dédiée au cinéma anthropocénique en partenariat avec le Comoedia.

>> Aperçu du programme avec trois grandes soirées :

  • Le pire n’est jamais certain : contre-récits pour un monde réellement désirable | 27 mars, 20h30 – 22h – Salle Paul Garcin

Soirée d’ouverture avec Michel Feher, Kaoutar Harchi, Sanaa Saitouli, animée par Nora Hamadi. Comment façonner des récits capables de transformer le monde ? Cette rencontre explore les imaginaires qui façonnent nos sociétés et ceux qu’il nous faut réinventer pour un avenir plus juste.

>> En savoir plus et réserver

 

  • De la beauté, encore ! | 28 mars, 20h30 – 22h30 – Salle Paul Garcin

Soirée de lectures, performances et musique. Bucolique ou aride, naturelle ou façonnée, la beauté intrigue, fascine et questionne. À l’heure de l’Anthropocène, comment redéfinir ses canons ? Comment nous relie-t-elle au vivant ? A-t-elle une fonction vitale, biologique ? Avec Edie Blanchard, Sabrina Da Silva Medeiros, Yana Dombrowsky M’Baye, Raphaëlle Guidée, Olivier Hamant, Naomi Lulendo, Léo Magnin, Juliette Rousseau, Vahan Soghomonian et Géraldine Mosna-Savoye.

>> En savoir plus et réserver

 

  • Amazonie : nos futurs communs | 29 mars, 20h30 – 22h – Salle Paul Garcin

Dialogue entre Eduardo Viveiros de Castro et Patrick Boucheron. Face aux défis de la crise climatique, comment imaginer un avenir commun au-delà des récits de fin du monde ? Eduardo Viveiros de Castro et Patrick Boucheron mèneront une réflexion sur les récits qui façonnent notre vision du monde.

>> En savoir plus et réserver

 

>> Programme complet à télécharger 

 

>> Plus d’information sur le site de l’événement :

Festival À l’école de l’Anthropocène

Une coproduction Cité Anthropocène et October Octopus

Passeuses de mémoires : littératures et mémoires (post-)communistes des femmes dans les Balkans

PPasseuses de mémoires : littératures et mémoires (post-)communistes des femmes dans les Balkans

La Bibliothèque Diderot de Lyon accueillera le séminaire inter-laboratoires 2024-2025 : L’espace littéraire de Berlin à Vladivostok, pour la troisième séance

Réunissant les chercheurs des universités lyonnaises et grenobloises qui consacrent leurs travaux aux littératures d’Europe centrale et orientale, et de Russie.

>> Programme

  • (Dé)confiscation de mémoire ? Les écrits de femmes des camps communistes en Yougoslavie

La conférence se propose d’étudier les témoignages littéraires des femmes ayant été détenues dans les camps communistes en Yougoslavie. En examinant l’étiologie, les mécanismes et les étapes de la confiscation de la mémoire carcérale des femmes yougoslaves, nous analyserons comment l’écriture s’est transformée en un moyen de récupérer cette mémoire, et comment les textes sont devenus des lieux privilégiés de sa préservation. Pour mieux appréhender ce paysage littéraire ambigu, nous soulèverons la question de l’impact de la censure et de l’autocensure dans le processus de l’étouffement des voix des femmes. En outre, dans ce contexte spécifique, l’écriture ne se limite pas à être une réponse à la carence de la trace écrite, mais elle représente également un impératif face à l’absence totale de traces matérielles des camps féminins. Ainsi, en plus de les qualifier de « passeuses de mémoire », nous accorderons à ces femmes le statut de « déconfiscatrices ».

> Intervention de Andjela Radonjic, doctorante en études slaves (Eur’ORBEM – Sorbonne Université)

  • Pour une approche féministe de la (post)mémoire. Grand-mères et petites-filles dans les œuvres d’Anilda Ibrahimi, Marica Bodrožić et Melinda Nadj Abonji

Dans son ouvrage, The Generation of Postmemory, Marianne Hirsch (Marianne Hirsch, The Generation of Postmemory: Writing and Visual Vulture After the Holocaust, New York, Columbia University Press, 2012, p. 98) invite à penser la postmémoire « en féministe » : pour ce faire, elle invite à considérer avec plus d’attention la place de la fille (au sens de daughter) dans les modalités de fabrication et de transmission de la mémoire familiale. Dans cette communication, je propose de mettre au travail la proposition de Hirsch en analysant les relations entre grand-mères et petites-filles dans les œuvres de trois autrices contemporaines des migrations balkaniques : Anilda Ibrahimi, Melinda Nadj Abonji et Marica Bodrožić. Je m’intéresserai particulièrement aux modalités de transmission mémorielle que les grand-mères incarnent, et dont les autrices se font le relais par et dans l’écriture. Je me pencherai d’abord sur le travail de mise en récit des traumatismes familiaux et collectifs, que j’analyserai à la lumière des théories féministes du care ; puis je m’intéresserai aux liens qui se tissent entre les mort-es et les vivant-es à travers une analyse de la figure traditionnelle de la pleureuse ainsi qu’aux transformations littéraires dont elle est l’objet.

> Intervention de Lola Sinoimeri, doctorante en littérature comparée (LEGS – Paris 8 Vincennes-Saint Denis ; Eur’ORBEM – Sorbonne Université)

>> Pour en savoir plus, rendez-vous sur le site : 

Bibliothèque Diderot

Les écrits autobiographiques autochtones aux États-Unis

LLes écrits autobiographiques autochtones aux États-Unis

Continuités et ruptures entre la parole, l’écrit, et le livre aux XIXe-XXe siècles

Le séminaire du Centre Gabriel Naudé, laboratoire de recherche de l’Enssib, se propose d’inviter une fois par mois un chercheur ou une chercheuse à présenter ses travaux en cours ou tout juste achevées en histoire du livre et de l’imprimé, du Moyen Âge à nos jours.

Toutes les échelles, du micro au macro, toutes les approches, de l’histoire économique et sociale à l’histoire culturelle, de l’histoire politique à l’histoire religieuse, en passant par l’archéologie du livre et la bibliographie matérielle peuvent être mobilisées par les intervenants et intervenantes.

  • Séance du 13 février 2025 : Les écrits autobiographiques autochtones aux États-Unis: continuités et ruptures entre la parole, l’écrit, et le livre (XIXe – XXe siècles)

Des récits de type autobiographiques de la main de scripteurs autochtones apparaissent en Amérique du Nord avant même la naissance des États-Unis. Très liés à l’évangélisation et à la langue anglaise, ils ne sont pas destinés à être publiés. Mais dans les années 1830, alors que la jeune nation a entamé la conquête de terres indiennes au sud et à l’ouest, un marché se dessine pour des textes mettant en avant des locuteurs amérindiens. Ces grands orateurs, grands guerriers, ou grands convertis ne sont encore qu’une poignée. La véritable irruption des autochtones dans le genre autobiographique date en fait de la fin du 19e siècle, et elle a des sources multiples. Je reviendrai sur cette naissance complexe en examinant particulièrement les continuités et les discontinuités qu’elle révèle entre pratiques langagières (en langue anglaise ou autochtones), et notamment récit de soi; écriture et scolarisation; et enfin livre et monde éditorial. Parce qu’il n’existe pas d’autobiographie autochtone type, ni même à proprement de genre y correspondant, j’aborderai également la manière dont ces productions ont été cataloguées par les spécialistes de littérature et d’études amérindiennes.

Intervenant : Thomas Grillot est chargé de recherches au CNRS à l’UMR 8168 Mondes Américains et membre du Centre d’études nord-américaines de l’EHESS.

À suivre en présentiel et en visio-conférence.

>> Pour en savoir plus :

ENSSIB

 >> Pour en savoir plus sur le Centre Gabriel Naudé :

  Consultez le site web 

Œuvres théâtrales de Marina Tsvetaeva : mythes européens et questions de la traduction

ŒŒuvres théâtrales de Marina Tsvetaeva : mythes européens et questions de la traduction

La Bibliothèque Diderot de Lyon accueillera le séminaire inter-laboratoires 2024-2025 : L’espace littéraire de Berlin à Vladivostok – Séance 2

>> Programme

  • Le Phénix ou La fin de Casanova : œuvre palimpseste ou Casanova était-il une femme ?

Dans son article « Tvetaeva : le cycle dramatique de Casanova » Hélène Henry apporte un éclairage précieux sur les deux pièces écrites par Marina Tsvetaeva en 1918-1919 à Moscou, Une Aventure (Prikliučenie) et Le Phénix (Feniks). Il s’agira de prolonger l’analyse d’Hélène Henry en s’appuyant sur les travaux d’autres chercheurs, comme Véronique Lossky, sur Les Carnets de Tsvetaeva, sur sa Correspondance avec Boris Pasternak pour tenter de comprendre ces textes palimpsestes dans lesquels « l’androgynie des personnages est manifeste » et où la multiplicité des hypostases interroge sur la notion d’Amour chez Tsvetaeva, car pour elle l’Amour est une notion. La figure de Casanova à laquelle s’identifie Tsvetaeva est-elle celle d’un Homo eroticus (pour reprendre le titre de l’ouvrage de Claude Elsen), ou bien d’une femme pour laquelle l’amour est une forme idéalisée de l’érotisme et de l’esprit, d’un désir fixé non pas sur une femme ou sur un homme, mais sur la femme ou sur l’homme. Le désir sans illusion d’un Homo eroticus guidé par « le démon de la lucidité », esclave néanmoins de l’instant, de la diversité et du semper infidelis.

> Intervention de Gayaneh Armaganian

  • Ariane ou l’immortel féminin de Marina Tsvetaeva. Réécriture d’un mythe

Ariane (Ариадна) est le premier volet d’une trilogie inachevée de Marina Tsvetaeva, intitulée La colère d’Aphrodite (Гнев Афродиты). La pièce de théâtre, conçue en 1923-1924 et publiée à Paris en 1927, est une réécriture du mythe antique et une actualisation de ses symboles. La présente étude analyse l’interprétation qu’en fait Tsvetaeva. Le centre de gravité se déplace de Thésée vers Ariane pour mettre en lumière un archétype de la femme. Les instincts archaïques du masculin et la force obscure du refoulé, incarnés par le Minotaure, sont domptés par la puissance de l’amour. Le labyrinthe est une construction architecturale très élaborée qui reflète la complexité de l’œuvre. La forme du long poème permet de déployer les ramifications de la légende, elle est étayée par une structure visuelle et une instrumentation sonore, dynamisées par la langue. Le fil d’Ariane pourrait être une métaphore de la culture dans l’espace russe et européen : signe de continuité et d’enchevêtrement, il évoque la libre circulation d’un imaginaire féminin et amoureux.

> Intervention de Caroline Bérenger

  • Rendre à la poésie traduite le rang d’une œuvre d’art. Traduire Ariane de Tsvetaeva

Faut-il traduire les vers en vers ? – telle est la question à laquelle sera consacrée la communication de Florian Voutev. Après une brève rétrospective sur les deux tendances opposées dans la traduction de textes versifiés, il prendra position dans cette polémique littéraire, en tant que traducteur de poésie russe. Il argumentera en insistant sur l’importance de la reconstitution des schémas métriques et rimiques de l’original. Ses considérations théoriques seront étayées d’exemples de sa traduction de la pièce de théâtre Ariane de Marina Tsvetaeva, publiée par Vibration Éditions en 2024.

> Intervention de Florian Voutev

>> Pour en savoir plus, rendez-vous sur le site : 

Bibliothèque Diderot de Lyon

 

Enquêter sur les espaces de savoir : croisement de perspectives en design et en sciences de l’information et de la communication

EEnquêter sur les espaces de savoir : croisement de perspectives en design et en sciences de l’information et de la communication

Le séminaire Espaces-savoirs-identités se propose d’interroger les enjeux de médiation soulevés par les processus de transformation des espaces informationnels.

Divers travaux en sciences humaines et sociales insistent sur l’importance d’étudier les relations à l’espace pour appréhender les modes d’élaboration et de partage des connaissances sur le plan individuel et collectif. De plus, de nombreuses initiatives récentes menées par des acteurs des secteurs public et privé visent à faciliter ou à réorienter les modes de circulation des savoirs à différentes échelles : par la conception ou la reconfiguration d’espaces documentaires qu’ils soient physiques ou virtuels ; par le réaménagement des espaces d’apprentissage pour faciliter des activités de création, d’étude ou de co-working, entre autres.

Le séminaire répond à trois objectifs : il s’agit d’appréhender les pratiques sociales de l’espace en lien avec les cultures informationnelles de publics variés ; de cerner les conditions de possibilité de la mise en place de nouveaux environnements de partage des connaissances en réponse à des défis sociétaux variés d’ordre pédagogique, institutionnel, politique, économique, territorial ; et de questionner les imaginaires de la relation aux connaissances à travers l’étude des lieux de savoir en mutation.

Dans le cadre de ce séminaire, cette séance vous propose une réflexion critique sur l’apport des approches conceptuelles et méthodologiques en Design et en Sciences de l’information et de la communication (SIC) pour appréhender les relations de différents acteurs (étudiants et élèves, professionnels de l’information) aux « espaces de savoir » physiques et virtuels (de documentation, d’apprentissage…). La séance débutera par une mise en perspective des travaux sur l’espace du sociologue et philosophe Henri Lefebvre (1901-1991). Il s’agira ensuite de faire un bilan critique des méthodes d’investigation déployées en SIC pour saisir les rapports des individus à l’espace dans divers situations de la vie quotidienne, notamment dans le contexte de projets récents de réaménagement ou de construction de lieux de savoir au sein des territoires.

Organisée par : Susan Kovacs, professeure des universités en Sciences de l’information à l’Enssib.

>>>> Séance retransmise en directe sur la chaîne youtubede l’Enssib.

Consultez le programme

 

Littérature jeunesse et guerre froide : l’histoire de la malle joyeuse, entre Bridgeport et Versailles

LLittérature jeunesse et guerre froide : l’histoire de la malle joyeuse, entre Bridgeport et Versailles

Le séminaire du Centre Gabriel Naudé, laboratoire de recherche de l’Enssib, se propose d’inviter une fois par mois un chercheur ou une chercheuse à présenter ses travaux en cours ou tout juste achevées en histoire du livre et de l’imprimé, du Moyen Âge à nos jours.

Toutes les échelles, du micro au macro, toutes les approches, de l’histoire économique et sociale à l’histoire culturelle, de l’histoire politique à l’histoire religieuse, en passant par l’archéologie du livre et la bibliographie matérielle peuvent être mobilisées par les intervenants et intervenantes.

  • Séance du 12 décembre 2024 : Littérature jeunesse et guerre froide: l’histoire de la malle joyeuse, entre Bridgeport et Versailles.

Caroline Moine :  professeure des universités en histoire contemporaine à l’université de Versailles St-Quentin-en-Yvelines et directrice du Centre d’histoire culturelle des sociétés contemporaines.

En 1948, la Bibliothèque de l’Heure Joyeuse de Versailles a reçu une malle comprenant 136 livres en anglais, ainsi qu’un album de souvenirs contenant des lettres envoyées par des élèves de différentes écoles de Bridgeport (Connecticut) en anglais et en français. Cet envoi s’inscrivait dans le contexte d’une initiative née à New York, appelée « United Through Books » (Unis par les livres), visant à encourager la paix par la lecture, avec pour devise principale : « Books not Bullets » (Des livres, pas des balles).
Pendant un an, un groupe d’étudiants de M1 et M2 en Histoire culturelle et sociale a étudié le parcours de la malle, et son contenu. Or cette histoire s’est avérée étroitement liée à celle des bibliothèques de l’Heure joyeuse, nées dans l’entre-deux-guerres, à l’engagement international de femmes pour encourager la littérature jeunesse, et aussi à l’histoire des enjeux culturels transatlantiques du temps de la guerre froide. Cette intervention propose de revenir sur les principaux résultats de cette enquête.

Pour en savoir plus :

ENSSIB

 Pour en savoir plus sur le Centre Gabriel Naudé :

  Consultez le site web 

Franz Kafka, un écrivain allemand entre tradition juive et modernité pragoise

FFranz Kafka, un écrivain allemand entre tradition juive et modernité pragoise

La Bibliothèque Diderot de Lyon et l’Université Grenoble Alpes ouvre le bal de leur séminaire inter-laboratoires 2024-2025 L’espace littéraire de Berlin à Vladivostok avec la première séance du programme!;

Pour avoir toute  la programmation 2024-2025 du séminaire : ici

> Le Programme de la journée : 

  • « Was habe ich mit Juden gemeinsam ? » Franz Kafka, écrivain de la tradition juive interrompue. Marie-Odile Thirouin.

L’essai de Philippe Zard sur les judaïsmes apocryphes (De Shylock à Cinoc, Classiques Garnier, 2017) éclaire d’un jour nouveau la vocation de Kafka à la grande littérature, dans la situation historique qui était la sienne – celle d’un écrivain juif issu de la bourgeoisie germanophone pragoise, dans un contexte bilingue et binational largement sécularisé. Ce contexte a disparu au fil des catastrophes du XXe siècle, vite remplacé par divers contextes imaginaires plaqués sur l’œuvre de Kafka par une critique parfois peu scrupuleuse. Outre le vide laissé par la disparition violente du monde juif des pays tchèques, le caractère fragmentaire de l’œuvre de Kafka a favorisé ce type d’interprétations hasardeuses. Or depuis les années 1990, l’accès aux archives tchèques et la refonte éditoriale complète de l’œuvre de Kafka en ont profondément renouvelé l’approche critique, comme en témoigne l’ouvrage de Philippe Zard. Ce renouvellement ne consiste pas à expliquer l’œuvre par la biographie de l’auteur, ni à la réduire à sa dimension juive. Il permet, d’une part, de se débarrasser des contextes inventés et, d’autre part, de remettre à leur juste place les interrogations de Kafka quant à son identité juive brouillée, interrogations qui ont pris de l’ampleur avec le temps. Des exemples concrets, tirés des romans et nouvelles comme du Journal de Kafka, donneront une idée de la manière dont cet héritage juif morcelé informe discrètement l’œuvre de l’écrivain.

  • « Der Klang meines Deutsch » : l’écriture post-monolingue chez Franz Kafka. Myriam Geiser.

Franz Kafka grandit à Prague, ville appartenant jusqu’en 1918 à la Monarchie autrichienne des Habsbourg. En tant que juif germanophone, il parle le « Prager-Deutsch », l’allemand de Prague, c’est-à-dire un allemand aux contours perméables, sujet à des influences linguistiques diverses. Comme l’a montré Marek Nekula dans une étude minutieuse des « langues de Kafka » (Franz Kafkas Sprachen – « in einem Stockwerk des innern babylonischen Turms », 2003), les interférences perceptibles dans ses écrits relèvent autant du contexte plurilingue immédiat dans lequel l’auteur évolue que de ses propres stratégies poétiques et stylistiques (« Selbststilisierung »). Son rapport à la langue allemande (qu’il qualifie de ‘langue maternelle’) est complexe et doit être interrogée en lien avec son ethos d’écrivain juif. En atteste une réflexion sur « l’impossibilité d’écrire en allemand, l’impossibilité d’écrire autrement, l’impossibilité d’écrire, l’impossibilité de ne pas écrire », formulée dans une lettre à son ami Max Brod datant de 1921. Pour Yasemin Yildiz (Beyond The Mother Tongue, 2012), ce dilemme est relié à une crise moderne plus généralisée du « paradigme du monolinguisme » (postulant l’idée d’une corrélation étroite entre origine, langue et identité). Selon elle, l’écriture littéraire de Franz Kafka – d’expression exclusivement germanophone – relève d’une « condition post-monolingue » basée sur la coexistence de plusieurs langues et l’abandon du concept de l’identité monolingue. Face aux multiples interrogations quant à son appartenance aux univers juif, tchèque, allemand, Kafka définit sa « germanité » propre (Maïa Hruska), et revendique par là sa place légitime dans le monde littéraire allemand. Ma contribution souhaite mettre en lumière la façon dont cette conscience post-monolingue introduit une prise de distance et une réflexivité permanente dans le processus même d’écriture. La position décentrée de son œuvre fait de Kafka l’un des parrains d’une littérature germanophone transculturelle, comme l’affirme par exemple Narvid Kermani, né en 1967 en Allemagne de parents iraniens : « il n’y a pas de plus grande responsabilité pour moi que d’appartenir à la même littérature que le juif pragois Franz Kafka » (Zwischen Koran und Kafka : West-östliche Erkundungen, 2014).

>> Les intervenantes : 

  • Myriam Geiser, maîtresse de conférences en études germaniques à l’université Grenoble Alpes (ILCEA4)
  • Marie-Odile Thirouin, maître de conférences honoraire en littérature comparée à l’université Lumière Lyon 2

 

>> Pour en savoir plus, rendez-vous sur le site : 

Bibliothèque Diderot

L’engagement des scientifiques dans les luttes sociales et environnementales : quelles questions ?

LL’engagement des scientifiques dans les luttes sociales et environnementales : quelles questions ?

La Boutique des Sciences de l’Université Lumière Lyon 2 a le plaisir de vous inviter à la 2e séance de son séminaire « Faire société, faire sciences ensemble ? » : L’engagement des scientifiques dans les luttes sociales et environnementales : quelles questions ?

Médiatisés à leur insu ou volontairement, les discours scientifiques sont mobilisés dans le débat public, permettant d’apporter des arguments concrets et « objectivés » aux luttes sociales (dans le cas de la réforme des retraites par exemple) ou ajoutant un nouveau type d’activisme à des combats en cours (cas de la désobéissance civile pour la défense du climat). Du point de vue du chercheur : pourquoi engager sa parole dans ce contexte, quelles considérations éthiques amènent à rester en retrait ou au contraire à aller au devant des mobilisations ? Du côté des mouvements sociaux : est-ce que cela est un « plus » d’avoir un chercheur à ses côtés, pourquoi, dans quelles conditions ?

Intervenant.e.s :

  • Mickaël Zemmour, professeur de sciences économiques, chercheur au Laboratoire Triangle – ENS ;
  • Loïc Salmon, chercheur et membre de Scientist Rebellion ;
  • Françoise Lantheaume, référente intégrité scientifique à l’Université Lumière Lyon 2

En collaboration avec : la Fabrique des Questions Simples

Animé par : Cléa Chakraverty de The Conversation

>> Pour en savoir plus, rendez-vous sur le site :

Université Lumière Lyon 2

©Université Lumière Lyon 2

Les écrivains et la radio en URSS

LLes écrivains et la radio en URSS

La  Bibliothèque Diderot de Lyon vous invite a la troisième séance de séminaire organisée inter-laboratoires 2023-2024 : L’espace littéraire de Berlin à Vladivostok. Ce séminaire est l’occasion de présenter un ouvrage récent, d’annoncer un colloque, ou d’articuler communications et discussion autour d’un projet de recherches.

Intervenants :

  • Anna Saignes, organisatrice, professeure des universités en littérature comparée à l’Université de Lorraine – LIS (Littératures, Imaginaire, Sociétés) ;
  • Pavel Arsenev, poète, artiste et théoricien russe ;
  • Laure Thibonnier-Limpek, maîtresse de conférences en littérature russe à l’Université Grenoble Alpes – CESC | ILCEA 4.

>> Retrouver ce séminaire sur cite ou en ligne via le logiciel Zoom : rejoindre Zoom Réunion

ID de réunion: 856 8232 6998
Code secret: 947415

>> Pour plus d’information, rendez-vous sur le site :

Bibliothèque Diderot de Lyon

©Bibliothèque Diderot