PPour limiter les troubles du sommeil liés à l’âge, il faut s’exposer à la lumière naturelle Lorsqu’on prend de l’âge, s’exposer davantage à la lumière naturelle aide à limiter les troubles du sommeil, suggèrent des travaux de recherche récents. Ces résultats plaident pour une exposition plus longue et à des lumières plus riches à l’intérieur des bâtiments, en particulier dans les Ehpad.La lumière est essentielle à la vision. Mais on sait aujourd’hui qu’elle joue également un rôle clé dans le sommeil. Des études ont montré que la lumière naturelle est le troisième régulateur du sommeil, avec l’horloge circadienne qui synchronise le sommeil sur l’alternance jour/nuit et l’homéostasie, un ensemble de mécanismes qui accroît le besoin de sommeil quand la période de veille se prolonge.Le fait que la lumière naturelle joue un rôle aussi important dans le sommeil est une bonne nouvelle parce que la lumière naturelle n’est pas un médicament. Tout le monde y a accès. Elle est gratuite et disponible à l’extérieur. Pour en bénéficier, il suffit de sortir !Notre équipe qui mène des travaux de recherche dans ce domaine vient d’identifier un nouveau mécanisme d’adaptation de la rétine au vieillissement. Notre étude suggère que, lorsqu’on prend de l’âge, il faut s’exposer plus longtemps à la lumière naturelle pour limiter les troubles du sommeil et bien dormir. Explications :La rétine synchronise l’horloge biologique et le sommeilAvant tout, il est indispensable de décrire la composition de la lumière naturelle. Elle est constituée de plusieurs longueurs d’ondes, et celles qui se situent entre 400 et 700 nm (le nanomètre ou nm correspond à l’unité de mesure des longueurs d’ondes) sont visibles par l’œil humain.En dessous de 400 nm, on est dans l’ultra-violet et, au-dessus de 700 nm, dans l’infrarouge. Si la lumière naturelle est blanche, c’est parce qu’elle est composée par toutes les longueurs d’ondes (couleurs du spectre) dans la même quantité (le bleu, le vert, le rouge, le jaune, etc.).Notre rétine a évolué sous l’influence de cette lumière naturelle pour optimiser notre vision (composantes bleu, vert et rouge de la lumière via des cellules appelées les cônes et les bâtonnets). Les travaux récents nous ont appris qu’elle a aussi évolué pour synchroniser notre horloge biologique et notre sommeil, via des cellules très spécifiques de la rétine (les cellules à mélanospine), spécifiquement sensibles à la lumière bleue du spectre lumineux.Quand la rétine s’adapte au vieillissementEn accord avec la littérature scientifique récente, nos résultats suggèrent qu’un sujet jeune pourrait se contenter d’être exposé à une lumière qui correspond au bleu du ciel, pour que ses rythmes biologiques soient bien synchronisés à la journée de 24 heures et que le sommeil soit nocturne. Chez le sujet plus âgé en revanche, ce n’est pas aussi simple.Au court du vieillissement, le cristallin – la lentille de l’œil qui permet à la lumière de converger sur la rétine – brunit, et diminue ainsi la quantité de lumière bleue qui atteint la rétine. Nos résultats montrent qu’avec l’âge, pour que la lumière naturelle continue à jouer son rôle de régulateur du sommeil de manière efficace, la rétine doit recevoir une lumière naturelle plus riche.À noter que dans notre étude, les sujets les plus âgés avaient environ 60 ans et les plus jeunes, autour de 25 ans. Il est également important de comprendre que le vieillissement de la rétine et le brunissement du cristallin sont des continuums, même si on observe une accélération entre 35-40 et 60 ans.Quand on vieillit, il semble que l’horloge biologique et le sommeil ne se contentent plus du bleu mais doivent percevoir une lumière présentant des couleurs additionnelles (dans les longueurs d’ondes rouge et vert).Ainsi, nous proposons qu’un mécanisme adaptatif pourrait s’être mis en place au cours de l’évolution afin de maintenir une bonne sensibilité à la lumière avec l’âge, et donc une bonne synchronisation de l’horloge biologique et du sommeil, pour faire face au brunissement inéluctable du cristallin.Des résultats à prendre en compte dans la vraie vieIl est impossible d’empêcher le vieillissement de la rétine. En revanche, nos résultats suggèrent qu’il est important de s’exposer plus longtemps et à des lumières plus riches quand on est plus âgés, surtout dans nos sociétés modernes où nous passons 80 % de nos journées dans des bâtiments, sous des lumières artificielles.Notre équipe travaille chez l’humain depuis toujours. Nous faisons le lien entre les mécanismes fondamentaux de la physiologie, et la santé dans la vraie vie. En pratique, différents paramètres influencent les comportements. En l’occurrence, l’hiver, la durée du jour plus courte et le froid représentent de réels freins à une exposition suffisante à la lumière naturelle.Le manque de lumière est corrélé à la saisonnalité. En France, nous bénéficions d’une exposition à la lumière de 16 heures l’été ; elle est limitée à 8 heures l’hiver. L’intensité lumineuse varie aussi : elle est comprise entre 2 000 et 20 000 lux à l’extérieur l’hiver, entre 10 000 et 100 000 lux l’été. Toutefois, même en hiver, nous conservons une intensité lumineuse qui est suffisante pour le bon fonctionnement de l’horloge biologique.Néanmoins, si le jour est deux fois plus court en hiver qu’en été, cela ne signifie pas pour autant qu’il convient de s’exposer à des lumières deux fois plus intenses durant cette saison. Les relations ne sont pas linéaires.Mieux dormir en Ehpad en apportant plus de lumièreNos résultats peuvent aussi avoir des implications concrètes pour nos parents et grands-parents qui résident dans des Ehpad. Quand nous leur rendons visite, nous voyons bien que les locaux sont souvent peu lumineux, et cela peut avoir des conséquences sur la qualité de leur sommeil la nuit.Nous recommandons donc aux responsables d’établissements de soin (Ehpad et hôpitaux) de prendre en compte l’importance de la lumière. Il est en effet indispensable d’apporter une certaine intensité lumineuse à l’intérieur des locaux, en installant des éclairages de plus forte intensité, même quand la vue des résidents ou des patients est très affaiblie.L’intensité lumineuse moyenne dans les Ehpad américains est en moyenne de 70 lux. C’est évidement très insuffisant et les études montrent que ce niveau de lumière trop faible explique, en partie, à la fois les troubles du sommeil nocturne, la somnolence diurne, et le déclin cognitif.L’éclairage devrait dépasser les 500 lux et sans doute atteindre au moins 1 000 lux durant la journée. À titre de comparaison, l’intensité lumineuse d’une lampe de chevet n’est que de 30 lux, celle du soleil au lever du jour de 10 000 lux.Et dans la mesure du possible, même en fauteuil roulant, il faut que les résidents des Ehpad bénéficient de la lumière extérieure en journée, surtout s’ils sont somnolents pendant la journée et/ou dorment mal la nuit.Pourquoi certains sont « couche-tard » et « lève-tard », d’autres « couche-tôt » et « lève-tôt »On découvre aujourd’hui l’importance de la lumière naturelle pour réguler le sommeil, alors que le rôle de l’horloge circadienne, cette petite structure localisée dans le cerveau, est lui connu depuis longtemps. L’horloge circadienne pulse avec une oscillation de presque 24 heures.L’étude des personnes non voyantes nous a appris que la synchronisation de l’horloge circadienne passe par la rétine à laquelle est connectée. La rétine capte la lumière qui est responsable de la synchronisation de l’horloge circadienne. Cette horloge biologique est en permanence synchronisée, c’est-à-dire remise à l’heure, sous l’effet de l’environnement, et en particulier de la lumière.L’horloge circadienne des personnes que l’on classe dans la catégorie des « couche-tard » ou « lève-tard » est lente et peut osciller avec une période de 24h30. Chaque jour, si les conditions lumineuses sont suffisantes, elle va être avancée de 30 minutes et permettre une physiologie au bon moment, sinon les horaires de coucher et de lever seront plus tardifs chaque jour, jusqu’à 30 minutes, par exemple chez l’aveugle.En revanche, l’horloge circadienne des « couche-tôt » et « lève-tôt » est rapide. Elle peut osciller sur 23h30 et doit être retardée quotidiennement. Là encore, c’est un cycle lumière-obscurité suffisant et stable qui va permettre la remise à l’heure de l’horloge biologique, et des horaires de sommeil réguliers.Encore une fois, il faut comprendre que la lumière ne sert pas qu’à la vision. On comprend désormais combien elle est au cœur de la santé humaine, pour le sommeil comme dans d’autres domaines.Auteur : Claude Gronfier, chercheur neurobiologiste à l’Inserm, Centre de Recherche en Neurosciences de Lyon (CRNL, Inserm/CNRS/Université Claude-Bernard Lyon 1), InsermNos travaux de recherche ont été soutenus par l’Agence nationale de la recherche (ANR), qui finance en France la recherche sur projets, dans le cadre des programmes TecSAN et IDEXLYON. L’ANR a pour mission de soutenir et de promouvoir le développement de recherches fondamentales et finalisées dans toutes les disciplines, et de renforcer le dialogue entre science et société. Pour en savoir plus, consultez le site de l’ANR. Ces recherches ont également reçu des financements de la région Auvergne-Rhône-Alpes et de l’Université Claude Bernard Lyon1.Cet article est republié à partir de The Conversation sous licence Creative Commons.>> Lire l’article original :The Conversation
SSensibilisation aux discriminations LGBTQIA+ Bien que leur impact soit minimisé face aux violences physiques et/ou sexuelles, les discriminations s’apparentent bien à un mécanisme d’extermination sociale. Délimitées par le droit, elles restent peu visibles et subissent un phénomène de dénégation massif. Les enjeux liés aux personnes LGBTQI+ ajoutent de la complexité à ces phénomènes éminemment sociaux. Le Centre de Recherche en Neurosciences de Lyon – CNRL – vous invite à assister à leur conférence, en collaboration avec le groupe de chercheurs Égalité Diversité du CRNL. À travers la restitution des résultats d’une enquête sociologique en collectivité territoriale, la présentation abordera les marges de manœuvre dont disposent les agent.es LGBTQI+ dans l’emploi, entre espaces de travail cis-hétéronormés, hétérocissexisme, et stratégies pour faire face. Les deux intervenants vous parlerons de ce sujet sous divers angles.Intervenants :Adèle Zufferey, psychologue-psychothérapeute, Centre de psychothérapie et sexologie inclusive et intégrative basé à Lausanne ;Valentin Brouttier, ingénieur de recherche, chef de projet Chaire LGBTQI+, Université Claude Bernard Lyon 1.>> Pour plus d’information, rendez-vous sur la page :CRNL
LLa recherche avance pour les Dys AtoutDys et la Fédération Française des DYS (FFDYS) vous invitent à découvrir comment « La recherche avance pour les Dys»,évènement en phase avec l’engagement 1 « Amplifier la dynamique de recherche et accélérer la diffusion des connaissances auprès de tous les acteurs » de la Stratégie Nationale 2023/2027 pour les troubles du neuro-développement (TND).>> Au programme :Les avancées du projet d’une « Maison des Dys pour Tous » | AtoutDys et la FFDYS.Les progrès scientifiques pour :La dyscalculie | Jérôme PRADO CRNL-CNRS-INSERM & Université Lyon1 et Charlotte CONSTANT doctorante.Les troubles neuro-visuels | Zoï KAPOULA PhD, DR CNRS & Université Paris Cité.La dysphasie | Nathalie BEDOIN CRNL-CNRS-INSERM & Université Lyon 2.L’aide à la lecture grâce à l’IA | Alice GOMEZ Université Lyon1-INSPE-CRNL, Eddy CAVALLI Université Lumière Lyon 2 et Baptiste BREJON pour la plateforme Glaaster.Débat avec la salle >> Des informations régulières sur cette soirée sur la page Facebook :AtoutDys©Atoutdys
RRéalité | Ciné-club scientifique En partenariat avec le CNRS, l’Aquarium Ciné Café propose un cycle de rendez-vous associant projections de films et rencontres avec des scientifiques. Ce Ciné-Club abordera le thème des rêves, avec la projection du film Réalité (Quentin Dupieux, 2015).À l’issue de la projection, le public sera invité à échanger avec Perrine Ruby, chercheuse en neurosciences cognitives à l’Inserm, membre du Centre de recherche en neurosciences de Lyon, qui cherche à comprendre pourquoi et comment nous rêvons.Après cette séance, vous ne rêverez plus jamais de la même façon…En savoir plus
TTrois notes pour un cerveau Comment la musique agit-elle sur nous ? Comment accompagne-t-elle nos vies ?Faire ou écouter de la musique nous permet de mieux grandir et évoluer. Faire ou écouter de la musique peut nous aider à surmonter les maux de l’existence. Faire ou écouter de la musique accroît la plasticité de notre cerveau… Voici quelques-uns des enseignements tirés des recherches des neuroscientifiques Emmanuel Bigand (Université de Bourgogne, Laboratoire d’étude de l’apprentissage et du développement) et Barbara Tillmann, directrice de recherche CNRS au Centre de recherche en neurosciences de Lyon, dont se sont inspirés Pauline Hercule et Pierre Germain pour créer le spectacle Trois notes pour un cerveau.Cette création révèle la manière dont la musique, loin d’être un simple loisir, est un trait fondamental de l’existence humaine, un moyen de façonner nos perceptions et de communiquer avec les autres.En savoir plus
RRêver pendant le confinement Quel impact le confinement a-t-il eu sur nos vies ? De quoi avons-nous rêvé ? Quelles métaphores le rêve a-t-il utilisées pour représenter cette situation inédite, sans frontière, menaçante et anxiogène ? Qu’est-ce que ces rêves nous disent sur le ressenti des Français(e)s pendant cette période, sur les enjeux de notre époque ?Cet ouvrage propose de répondre à ces questions à partir des résultats de l’enquête en ligne Confinement, Sommeil et Rêves lancée le 6 avril 2020 dans toute le France et menée par l’équipe de Perrine Ruby au Centre de recherche en neurosciences de Lyon.L’analyse de plus de 3 000 réponses permet d’estimer l’impact quantitatif et qualitatif que la crise sanitaire et le confinement ont eu sur nos vies, nos rêves, nos âmes. Cette enquête a mis en lumière de nombreuses modifications des modes de vie (e.g. sommeil, exercice, sexe, tabac, alcool). Pour ce qui est des rêves, ils ont été plus négatifs qu’habituellement ou, au contraire, plus positifs. Les métaphores oniriques ont révélé des ressentis et aspirations communs aux quatre coins de la France (e.g. inquiétude, impuissance, soumission). L’indignation, la colère et l’injustice sourdent de tous ces témoignages intimes, ainsi que la volonté de résistance et l’aspiration à des jours meilleurs, plus verts, plus libres, plus collectifs, plus ensemble.Auteure : Perrine Ruby – « Ce que le rêve nous apprend sur le vécu des Françaises et des Français », paru le 18 nov. 2021, essai (broché), edp sciences. (EAN : 978-2759825417)
CCovid-19 et effets sur le quotidien : participez à l’enquête ! Vous avez été atteint de la Covid-19 ? Des chercheurs du CNRS ont lancé un questionnaire pour mieux comprendre l’impact de la maladie sur la vie quotidienne et les besoins des personnes. Vous aussi, participez à la recherche !A ce jour, plus de 100 millions de personnes ont été touchées par la Covid-19 dans le monde. La connaissance de la maladie a largement évolué entre la déclaration de la pandémie début 2020, et aujourd’hui. Aux symptômes connus en début de pandémie sont venus s’ajouter de nouveaux symptômes parfois persistants.Si vous avez été atteint de la Covid-19, que vous soyez guéri ou non, aidez les chercheurs à mieux comprendre les effets de la maladie sur le quotidien et les besoins des personnes en répondant au questionnaire conçu par le Centre de recherche en neurosciences de Lyon.Ce questionnaire ne vous prendra que 10 à 15 minutes pour y répondre. Les chercheur.e.s vous remercient par avance de votre participation à la recherche.Participer à l’enquêteSSe documenterDe nombreux contenus sur le sujet de la Covid sont à votre disposition :De la variole à la Covid, les vaccins : entre peurs, espoirs et déraison, un dossier Pop’Sciences – 2021Retrouvez toutes les ressources en lien avec la Covid-19
CComment le Covid-19 perturbe-t-il notre odorat ? Alors qu’une large part des personnes atteintes du Covid-19 présentent des troubles de l’odorat, la neuroscientifique Camille Ferdenzi, membre du Centre de Recherche en Neurosciences de Lyon, analyse les diverses façons dont le virus peut altérer ce sens, mais aussi comment le retrouver grâce à la rééducation olfactive. Un podcast de la série La parole à la science #PodcastCNRS
AAvec la Covid-19, on met enfin le nez sur la perte de l’odorat Le déficit olfactif, l’un des effets de la Covid-19, génère de réelles difficultés dans la vie sociale, pouvant se traduire par une tendance à l’isolement ou des symptômes dépressifs.Dans ce billet publié dans CNRS le Journal avec Libération, Moustafa Bensafi, Catherine Rouby et Camille Ferdenzi-Lemaître, chercheurs en neurosciences et psychologie de l’olfaction au Centre de recherche en neurosciences de Lyon, livrent leur analyse et appellent à une meilleure prise en charge médicale.Lire l’article sur CNRS le Journal
LLa schizophrénie, une autre réalité Face à l’intérêt grandissant du grand public sur la schizophrénie, la Fondation Neurodis avait proposé en décembre 2018 une soirée avec des spécialistes qui ont ensuite répondu aux questions du public.La soirée était animée en deux temps par des spécialistes de cette prise en charge :Schizophrénie, évolution des concepts, par le Pr Emmanuel Poulet et Dr Haesebaert (Hospices Civils de Lyon et Centre hospitalier Le Vinatier)Schizophrénie : une meilleure compréhension pour des thérapeutiques innovantes, par le Dr Marie-Françoise Suaud Chagny et Dr Brunelin (Centre de recherche en neurosciences de Lyon – CRNL et Centre hospitalier Le Vinatier)Voir ou revoir la conférence :