QQuel vocabulaire pour mieux lutter contre le racisme ? Lutter contre toutes les formes de racisme : voilà un objectif d’intérêt général largement partagé. Pour autant, les débats sont vifs quant aux manières de procéder et aux politiques à mettre en œuvre.Le propos portera sur l’un de ces débats, qui n’est pas le moins animé : quel vocabulaire, quel lexique, quels mots utiliser ? Cette question sera éclairée par des perspectives historiques et comparatives.Intervenant : Pap N’Diaye, enseignant-chercheur et historien ; ambassadeur, représentant permanent de la France auprès du Conseil de l’Europe.Organisée par : la Chaire lyonnaise des droits humains et environnementaux.Pour en savoir plus, consultez le site de :ENS de Lyon
ÉÉpidémie de grippe : pourquoi une telle ampleur cet hiver ? | Interview The Conversation Cette année, l’ampleur de l’épidémie de grippe est particulièrement importante. Au point que les autorités sanitaires ont repoussé au 28 février la fin de la campagne de vaccination antigrippale, initialement prévue pour le 31 janvier. Pourquoi une telle ampleur épidémique ? Peut-on attraper plusieurs fois la grippe cet hiver ? Quelles sont les complications possibles ? Que faire en cas de symptômes ?Bruno Lina, chef de service aux Hospices civils de Lyon et responsable du Centre national de référence des virus des infections respiratoires, fait le point.The Conversation : Quelles sont les particularités de l’épidémie de grippe actuellement en cours dans notre pays ?Bruno Lina : Une première spécificité de cette épidémie est son ampleur : elle affecte un très grand nombre de personnes. Une autre particularité est que, bien que tous les groupes d’âge soient concernés, les enfants et les adultes jeunes sont particulièrement touchés.Les raisons précises de l’importance de cette vague épidémique restent encore à déterminer. On sait que le virus de la grippe A/H1N1 est l’un des trois virus grippaux en circulation cet hiver (les autres étant les virus de la grippe A/H3N2 et le virus de la grippe B Victoria). Or, ce virus diffuse très bien dans la classe d’âge des 25-45 ans.Mais seule sa présence ne suffit pas à expliquer pourquoi l’épidémie de cette année est plus importante que celle de l’année dernière. Non seulement ces virus étaient-ils attendus, mais qui plus est, le virus B et le virus A/H1N1 avaient déjà circulé l’an passé. Bien qu’ils aient muté et soient cette année légèrement différents de ceux de l’an dernier, ces modifications n’expliquent pas l’ampleur de l’épidémie en cours.Sa dynamique a en revanche probablement été influencée par les mutations du troisième virus en circulation, le virus A/H3N2. Celui-ci a beaucoup évolué depuis l’hiver dernier. Or, les vaccins contiennent l’ancienne souche. Ils protègent donc moins bien contre celle qui circule cette année. Cela pourrait expliquer pourquoi ce virus infecte davantage les personnes les plus âgées. Il est à l’origine des formes les plus sévères chez les plus de 65 ans.Pourquoi les plus jeunes sont-ils particulièrement vulnérables face au virus H1N1 ?B.L. : Premièrement, probablement parce qu’un nombre significatif d’entre eux n’ont jamais été exposés à ce virus. Une autre raison est que, face à une souche virale donnée, la réponse immunitaire est en quelque sorte conditionnée par l’historique immunitaire, via des mécanismes que les scientifiques sont en train de décrypter.On sait par exemple que les « adultes jeunes » (une catégorie très large, puisqu’elle recouvre les adultes nés après 1968) qui ont d’abord été infectés par le virus A/H3N2 avant d’être exposés au virus A/H1N1 présentent une réponse immunitaire moins bonne face à ce dernier virus que des gens qui l’ont rencontré avant le A/H3N2.Autrement dit, la première grippe de l’existence conditionne la qualité et la puissance de la réponse immunitaire lors des infections ultérieures par des virus grippaux. Si la seconde grippe est due au même virus, la réponse immunitaire sera davantage protectrice que s’il s’agit d’un virus différent. Ce constat pourrait expliquer pourquoi les plus de 65 ans sont plus touchés par le A/H3N2 : ils ont été d’abord exposés au A/H1N1 avant d’être exposés au A/H3N2.Le virus A/H1N1 avait déjà circulé en 2009, lors de l’épidémie de grippe d’origine porcine. Si l’on avait été vacciné contre le A/H1N1 (ou infecté par lui), bénéficie-t-on d’une immunité aujourd’hui ?B.L. : L’immunité croisée qui résulte de la vaccination ou d’une infection datant de cette époque est très faible, car le virus A/H1N1 qui est en circulation à l’heure actuelle n’est plus du tout le même qu’en 2009, il a beaucoup évolué.Micrographie électronique à transmission colorisée de particules du virus de la grippe A/H1N1 (bleu). Le virus de la grippe A/H1N1 peut infecter à la fois les humains et les animaux, y compris les oiseaux et les porcs. Il s’agit de l’une des nombreuses souches liées aux épidémies de grippe saisonnière. | ©John Gallagher/Audray Harris/NIAIDCette année, quel est le degré de protection conféré par le vaccin ?B.L. : On estime que le niveau de protection moyen conférée par le vaccin est compris entre 40 et 45 %. Cela peut sembler faible, mais il faut bien comprendre qu’il s’agit du niveau de protection contre les trois virus circulants.Si l’on regarde dans le détail, la protection contre le virus B est excellente, puisqu’elle se situe aux alentours de 70 à 75 %, un niveau rarement atteint en matière de vaccin contre la grippe.L’efficacité contre le virus A/H1N1 est en revanche un peu moins bonne que prévu : elle est de 40 à 45 % alors qu’on s’attendait à un taux d’environ 60 %, car le virus sur lequel est basé le vaccin est censé être le même que celui qui circule dans la population. Cela signifie très probablement que le virus circulant a subi des modifications, qui restent encore à identifier.Enfin, l’efficacité contre le A/H3N2 est basse : environ 25 à 30 % seulement. Elle est particulièrement faible chez les plus de 65 ans, ce qui n’est pas surprenant, puisqu’on sait que la protection vaccinale diminue chez les personnes âgées. Leur système immunitaire répond en effet moins bien aux stimulations que celui des personnes plus jeunes (on parle d’immunoscénescence).Malgré cette efficacité relativement faible contre le A/H3N2 et moyenne contre le A/H1N1, se faire vacciner reste très utile.B.L. : Absolument, car le vaccin confère une protection vis-à-vis des formes graves. Par ailleurs, chez les personnes vaccinées qui tombent malades malgré tout, la durée de la maladie est réduite, tout comme son intensité. Donc même en cas d’échec vaccinal, les malades qui avaient reçu le vaccin ont un bénéfice clair par rapport aux autres.Autre point important : la vaccination freine considérablement la transmission du virus dans la population. À ce titre, la vaccination des soignants est un point clé en cas d’épidémie. Malheureusement, elle n’est clairement pas suffisante dans notre pays.L’Organisation mondiale de la santé recommande de faire vacciner les enfants de moins de 5 ans. Ce n’est pas le cas des autorités françaises. Pourquoi ?B.L. : La grippe est surtout dangereuse pour les enfants de moins de trois mois. Certes, chaque année, un petit nombre d’enfants plus âgés font des formes graves nécessitant une admission en réanimation, et il arrive que certains, malheureusement, en décèdent. Mais ces cas sont très rares. Chez les enfants qui ne présentent pas de maladie chronique ou d’autre problème de santé, la grippe se passe généralement relativement bien.La vaccination des enfants présente néanmoins un double bénéfice. Il s’agit tout d’abord d’éviter qu’ils ne s’infectent, ce qui permet de limiter l’encombrement des urgences et les arrêts de travail des parents (et protège des formes graves les enfants à risque). L’autre bénéfice est qu’une telle vaccination permet d’influer sur la dynamique de l’épidémie.En effet, lorsque les enfants sont vaccinés, la circulation du virus est freinée dans cette population, dont on sait qu’elle est le moteur de l’épidémie : quand les enfants sont infectés, ils contaminent leurs parents, puis leurs grands-parents. Limiter la circulation virale chez les plus jeunes permet donc de diminuer le niveau d’infection des plus âgés (ainsi que des autres personnes à risque, femmes enceintes ou nouveau-nés).C’est ce qu’a montré l’approche adoptée par la Grande-Bretagne, qui mène une campagne de vaccination des enfants en âge scolaire. Dans les endroits où la campagne est correctement suivie et où les taux de vaccination sont élevés, on observe la mise en place d’une immunité de groupe : le nombre de personnes de plus de 65 ans infectées est très significativement réduit, ce qui a un impact sur la mortalité.Limiter la circulation du virus chez les plus âgés est d’autant plus important qu’au-delà de la mortalité, les conséquences d’une grippe peuvent être graves pour ces personnes…B.L. : Effectivement. Lorsque les personnes âgées sont victimes d’une forme de grippe sévère, elles se retrouvent souvent alitées pendant une dizaine de jours, voire plus. Lorsqu’elles se remettent de l’infection, elles ont souvent perdu de l’autonomie, comme l’ont montré diverses études.Une autre source de complications est due au fait que la grippe peut déstabiliser l’état des patients qui souffrent de pathologies chroniques. L’infection peut provoquer une série d’altérations métaboliques aboutissant à une altération de l’état général. Cela peut se traduire par des poussées d’insuffisance cardiaque, un déséquilibre du diabète, etc.Autre point important, les personnes âgées ne sont pas les seules concernées par des complications potentiellement graves.B.L. : Il est aujourd’hui très clairement établi que chez les adultes de plus de 45 ans qui présentent des pathologies cardiaques et un risque vasculaire, la grippe est responsable d’un nombre extrêmement élevé d’infarctus et d’accidents vasculaires cérébrauxUne étude récente a montré que la vaccination contre la grippe chez les patients qui ont une pathologie cardiaque chronique était aussi efficace contre l’infarctus que l’arrêt du tabac.Pour le dire autrement, on conseille aux patients qui ont des antécédents cardiaques d’arrêter de fumer et de faire de l’exercice. Mais au-delà de ces recommandations, le conseil le plus important que l’on peut leur donner est de se faire vacciner contre la grippe.C’est d’autant plus important que les personnes concernées ne sont pas toujours au courant de leurs pathologies, qui ne sont pas systématiquement dépistées.Existe-t-il d’autres complications de la grippe ?B.L. : Très rarement, la grippe peut provoquer un syndrome de Guillain-Barré (le système immunitaire du malade attaque ses nerfs périphériques, ce qui se traduit par une faiblesse musculaire débutant généralement par les jambes et se propageant ensuite au reste du corps. Cette faiblesse peut évoluer en paralysie nécessitant une prise en charge. Dans l’immense majorité des cas, la situation revient à la normale en quelques semaines, ndlr).Rappelons que selon la majorité des études conduites, la vaccination antigrippale n’entraîne pas d’augmentation du risque de syndrome de Guillain-Barré.Par ailleurs, des cas de fatigue chronique ont aussi été documentés suite à l’infection par le virus de la grippe.Peut-on être contaminé plusieurs fois au cours d’un même hiver ?B.L. : Il faut distinguer deux cas de figure. Tout d’abord, la co-infection, autrement dit le fait d’être infecté en même temps par plusieurs virus, qui seront responsables des symptômes. Il s’agit d’une situation exceptionnelle : chaque année, alors que les données de surveillance portent sur des dizaines de milliers d’échantillons, seuls trois ou quatre cas de co-infection sont détectés.L’autre cas de figure correspond au fait de subir plusieurs infections au cours du même hiver, lorsque plusieurs virus circulent. Cela peut effectivement arriver, en particulier chez les enfants. Nous avons connu un cas il y a quelques années où un enfant avait été infecté par trois virus différents au cours du même hiver. Une situation heureusement très rare…Que faire en cas de symptômes ?B.L. : La période de contagion débute environ un jour avant les premiers symptômes, et dure au minimum deux jours après leur apparition. Dans la mesure du possible, il faut s’isoler, et éviter d’entrer en contact avec des personnes fragiles. Le port du masque permet également de limiter la transmission du virus.Par ailleurs, l’hygiène des mains est importante : il faut les laver régulièrement, avec des solutions hydroalcooliques ou avec de l’eau et du savon. À ce sujet, rappelons que simplement se passer les mains sous l’eau n’a jamais lavé quoi que ce soit : si l’on utilise du savon plutôt que des solutions hydroalcooliques, il est important de le faire mousser !Il est également important d’aérer les pièces. En effet, quand on est malade, le seul fait de respirer rejette des virus dans l’air ambiant. Ces derniers peuvent y flotter pendant un long moment, et contaminer ainsi d’autres occupants.Il ne faut pas oublier que la contamination peut également se faire via les surfaces : un éternuement peut disséminer des virus sur une table ; que quelqu’un y passe ensuite la main, et il peut s’infecter. Selon la surface considérée, les virus peuvent rester infectieux plus ou moins longtemps. S’ils sont immédiatement détruits sur les surfaces en cuivre, des chercheurs suisses ont montré que les virus de la grippe A peuvent rester infectieux pendant au moins 24 à 48 h sur les billets de banque.Enfin, il faut rappeler qu’en période épidémique, la prévention est importante : port du masque, hygiène des mains, distanciation (se faire moins la bise…) sont terriblement efficaces pour limiter la propagation des virus. Et se faire vacciner également, bien entendu.L’auteur :Bruno Lina, Directeur du centre national de référence pour les virus des infections respiratoires, ENS de Lyon, Université Claude Bernard Lyon 1, Hospices civils de Lyon.Cet article est republié sous licence Creative Commons.>> Lire l’article original :The Conversation
LL’école éduque-t-elle aux émotions ? | The Conversation Lieu de transmission des savoirs, l’école est aussi un espace de construction affective, à travers les relations entre élèves, mais aussi par la vision des émotions que proposent différentes disciplines.Dans l’imaginaire collectif, l’école est souvent perçue comme un lieu neutre, un décor où seules la transmission des savoirs et l’évaluation des compétences importent. Cette vision fait abstraction d’une dimension essentielle : l’école est aussi un espace de socialisation émotionnelle, un lieu où se forgent des valeurs, des attitudes et des représentations.Certes, on s’y initie aux mathématiques, aux langues vivantes, mais on apprend aussi à se faire des amies et des amis, à respecter l’autorité, à trouver sa place dans un groupe… La majorité des relations sociales entre jeunes d’âge scolaire (6 à 15 ans) ont d’ailleurs lieu dans un établissement scolaire.Les adultes de la communauté éducative jouent un rôle dans cette socia(bi) lisation, s’inquiétant lorsqu’un ou une élève semble ne pas avoir d’amis et endossant parfois le rôle de médiateurs dans les conflits entre élèves. Et, au-delà des espaces de vie scolaire, la classe elle-même est un lieu où se conjuguent apprentissages académiques et construction affective. C’est ce que l’on peut particulièrement observer dans les cours de français, où l’étude des œuvres littéraires joue un rôle insoupçonné dans l’éducation sentimentale des élèves.Une approche transversale des émotionsLe Bulletin officiel n°9 du 27 février 2003 du ministère de l’éducation nationale le stipule :« Tous les personnels, membres de la communauté éducative, participent, explicitement ou non, à la construction individuelle, sociale et sexuée des enfants et adolescents. »Intégrer les émotions dans les apprentissages ne déroge pas à la mission première de l’école mais en élargit plutôt la portée, en préparant les élèves à devenir non seulement des citoyennes et citoyens instruits, mais aussi des êtres humains capables de vivre et de s’épanouir en interaction avec les autres.Repenser la classe comme un lieu d’éducation émotionnelle ne signifie pas en faire un substitut aux familles ou aux autres espaces de socialisation. Il s’agit plutôt de reconnaître que l’école contribue, de manière indirecte mais fondamentale, à la construction des élèves en tant qu’êtres qui ressentent des émotions.L’éducation émotionnelle s’intègre de manière transversale dans l’ensemble des disciplines scolaires sans pourtant être présente au programme. C’est ce qu’on appelle le curriculum caché. Les différentes disciplines proposent des visions de ce que les émotions doivent être et comment on doit les exprimer en société.L’histoire, par exemple, offre des opportunités d’explorer les émotions collectives comme l’espoir ou la révolte, tandis que les sciences se tournent vers la dimension biologique des émotions. Dans le programme de sciences et vie de la Terre, on retrouve par exemple les entrées suivantes : prendre en charge de façon conjointe et responsable sa vie sexuelle, devenir homme ou femme, vivre sa sexualité.En éducation physique et sportive, ce sont les émotions générées par la victoire et la défaite qui sont enseignées. Les moments de récréation, gérés par les membres de la vie scolaire, sont forts en émotions amicales, amoureuses et même hostiles. Les assistants d’éducation (dits surveillants) jouent eux aussi un rôle dans l’éducation émotionnelle en décidant quels moments sont appropriés pour crier ou non, de quelle façon il est autorisé de pleurer ou d’exprimer la colère…La communauté éducative dans son ensemble inculque aux élèves des normes concernant l’expression des émotions acceptées dans le monde des adultes, en se basant sur un modèle occidental et professionnel.L’éducation sentimentale en classeLa séquence du programme de français intitulée « Dire l’amour » fait advenir l’irruption de l’intime dans un contexte scolaire. Les enseignantes et enseignants interrogés constatent les parallèles faits par les élèves entre les œuvres étudiées et leur vie sentimentale :« Ça fait assez écho à ce qu’ils peuvent vivre à l’extérieur, montrer que l’école c’est pas un microcosme à part, que c’est aussi intégrer l’école à ce qu’il se passe autour dans leur vie de tous les jours. » (Laurianne, 31 ans, neuf ans d’enseignement)Certains pensent même que les élèves peuvent s’inspirer des œuvres étudiées pour mettre en lumière leurs propres sentiments et situations sentimentales, parfois pour la première fois. Le documentaire de 2011 Nous, princesses de Clèves de Régis Sauder montre comment l’étude du roman de Madame de La Fayette par une classe de lycéennes et lycéens les amène à adopter un nouveau regard sur leur propre vie sentimentale.Tableau d’Albert Lynch, illustrant le roman de l’abbé Prévost, Manon Lescaut, au programme du bac de français. | ©Albert Lynch, via Wikimédia« Il y a un moment dans la construction de l’individu où on passe par une forme de pastiche, de modèle qui nous inspire. Que l’école puisse véhiculer des modèles qui soient plus contrôlés ou du moins explicités, replacés dans un contexte historique, et que ces modèles-là puissent être détournés, réappropriés par les élèves, en vrai je trouve ça cool », remarque Georges, 27 ans, et trois ans d’enseignement à son actif.Timothée, 24 ans et lui aussi enseignant depuis trois ans, fait un constat similaire :« En quatrième, l’amour c’est au cœur de pas mal d’histoires, de discussions, de sujets entre les élèves. Et puis je pense que, quel que soit le sujet, la littérature et les arts influencent notre façon de nous comporter. »Élèves comme enseignants ont alors en tête que ce moment d’enseignement a le potentiel de dépasser l’univers du scolaire pour entrer dans le cadre d’une éducation sentimentale.Le rôle des enseignantsLes enseignants et enseignantes engagés profitent de la séquence « Dire l’amour » pour diffuser des discours de prévention au sujet des violences sexistes et homophobes auprès de leurs élèves. Certains s’appuient sur les textes étudiés pour cultiver l’esprit critique des élèves quant à ce qui est présenté comme romantique dans certaines œuvres.Une enseignante observée profite d’un débat spontané en classe pour faire entendre un discours de prévention des violences dans les relations amoureuses. Ce débat éclot lors d’un exercice sur le champ lexical de l’amour, qui proposait aux élèves de ranger les verbes de l’amour par ordre d’intensité. Des élèves évoquent alors les « crimes passionnels », ce à quoi l’enseignante répond « c’est la justice qui décide que c’est extrême dans ces cas-là. C’est pour ça que, s’il y a un trop grand déséquilibre dans la relation, on peut arriver à des problèmes de harcèlement et même à des violences. » Ici la professeure de français relève l’intervention de ses élèves afin de diffuser un discours de prévention quant aux violences dans le couple.Nous, princesses de Clèves, de Régis Sauder (Shellac Films, bande-annonce, 2011).Pour la majorité des enseignants interrogés, la séquence « Dire l’amour » entraîne « forcément » des discussions en classe sur les relations amoureuses.Créer un cadre sécurisant, où chacun se sent libre d’exprimer ses ressentis, est une condition indispensable pour que l’éducation émotionnelle porte ses fruits. La question du genre et de l’orientation sexuelle s’est avérée déterminante pour différencier les pratiques enseignantes. Les femmes, les jeunes et les personnes LGBTQIA+ semblent plus susceptibles que les autres enseignants d’avoir des discours de prévention en classe, sortant occasionnellement du cadre strict du programme scolaire.Au sein du panel d’enseignants, ceux qui ne se saisissent pas de la séquence « Dire l’amour » pour proposer à leurs élèves des réflexions sur les violences dans les relations amoureuses sont les hommes hétérosexuels qui n’ont pas de personnes LGBTQIA+ dans leur entourage.> Autrice : Marine Lambolez, Doctorante en sociologie, ENS de LyonCet article est republié sous licence Creative Commons.>> Lire l’article original :THE CONVERSATION
NNouvel an Lunaire à l’ENS de Lyon ©IAOC’est devenu une tradition à l’ENS de Lyon : à l’initiative de l’Institut d’Asie Orientale (IAO), vous êtes invités à fêter le nouvel an lunaire. L’occasion de découvrir la culture asiatique lors d’une soirée thématique.En 2025, la nouvelle année lunaire est placée sous le signe du Serpent de bois. À cette occasion, l’Institut d’Asie Orientale vous invite à la projection du film Godzilla dans sa version de 1954. Ce tout premier film de la célèbre série est ici diffusé dans une version qui est longtemps restée méconnue en Occident, occultée par la version internationale, distribuée deux ans plus tard, en 1956, et épurée de nombreux éléments sensibles à l’époque. Ce film, réalisé par Honda Ishirō, est emblématique du cinéma japonais d’après-guerre.Un bateau de pêche est frappé par une explosion sous-marine et disparait des radars. S’en suivent d’autres disparitions de bateaux. Les témoins parlent d’une créature préhistorique. Une enquête est lancée par la Diète et confiée au professeur Yamane, paléontologue. Très vite la créature est baptisée Godzilla et s’en prend à un petit village de pêcheurs avant de se tourner vers Tokyo. Le gouvernement s’organise pour se protéger de la menace.> Programme :18h00 | Accueil du public18h30 | Ouverture du Nouvel An Lunaire, mot de bienvenue de Béatrice Jaluzot, directrice de l’Institut d’Asie Orientale18h40 |« Godzilla, une complexité sémantique » : Conférence de Frédéric Monvoisin, Premier assistant recherche en études cinématographiques et audiovisuelles, Université de Liège19h20 | Pause19h30 | Projection du film de Honda Ishirō , Godzilla ゴジラ (Gojira) (1954) avec la courtoisie de la maison de production Tōhō. Durée : 97 min (1954)21h10 – 21h30 |Echanges et commentaires avec Frédéric Monvoisin>> Pour plus d’information rendez-vous sur le site : Institut d’Asie Orientale
AAmpère 250 ans : conférence d’Alain Aspect, prix Nobel de physique 2022 Dans le cadre de la cérémonie d’ouverture des célébrations du 250e anniversaire d’André-Marie Ampère, Alain Aspect, prix Nobel de physique 2022, animera une conférence intitulée Ampère, un savant universel. S’ensuivront une table ronde sur le thème de « L’héritage d’Ampère » et une séance de dédicaces autour d’un cocktail d’anniversaire.À noter que cet événement est également la 5e Conférence FRAMA/SFP. Il clôture le cycle des grandes conférences d’automne 2024 de la FRAMA-SFP.Au programme :15h – Ouverture officielle et présentation15h30 – Conférence d’Alain Aspect : « Ampère, un savant universel »17h00 – Table ronde : « L’héritage d’Ampère »Avec Alain Aspect, prix Nobel de physique 2022, et :> Christine Blondel – British Society for History of SciencePierre Crépel – Académie des Sciences, Belles-Lettres et Arts de Lyon> Jean Dalibard – Collège de France> Patrick Flandrin – Académie des Sciences> François Gerin – Président de la SEE (Société de l’électricité, de l’électronique et des technologies de l’information et de la communication)18h30 – Cocktail d’anniversaire et séance de dédicacesAvec la participation d’Alain Aspect qui dédicacera ses ouvrages.Pour en savoir plus :ENS de lyon
LLa Science taille XX Elles L’exposition La Science taille XX Elles, créée par le CNRS et l’association Femmes & Sciences, célèbre le rôle des femmes scientifiques dans la recherche. Cette exposition itinérante est couplée à des rencontres et donne à voir des portraits de femmes scientifiques réalisés par le photographe Vincent Moncorgé. Le groupe lyonnais de Femmes & Sciences, la délégation Rhône Auvergne du CNRS et l’École normale supérieure de Lyon ont décliné le concept La Science taille XX Elles dans la région lyonnaise. Le photographe Vincent Moncorgé a fait les portraits de 20 ambassadrices, femmes scientifiques travaillant dans des domaines variés au sein de laboratoires publics ou d’entreprises privées lyonnais. Une belle manière de se rendre compte de toutes les carrières possibles dans la recherche, quel que soit son genre et son niveau d’étude.Cette exposition est également disponible en format itinérant (et gratuit !), notamment pour les lycées.> Vous pouvez découvrir l’exposition :Du 8 au 26 janvier à l’espace Guy de Chauliac de Brignais | Renseignements iciDu 8 au 21 avril au Musée Claude Bernard à Saint Julien | Renseignements iciConférence le 8 avril à 18h30 sur l’invisibilisation des femmes en sciences avec Olga Paris-Romaskevich, mathématicienne russe, et Isabelle Vauglin, astrophysicienne au CRAL.Du 2 à fin avril à la Médiathèque de Belleville-en-Beaujolais – Le Singulier(s)| Renseignements ici En savoir plus sur l’exposition :La science XX Elles
LLes « pétrosavoirs », alliés des climatosceptiques contre les énergies renouvelables Derrière l’insolent succès des ouvrages climatosceptiques en France, c’est une véritable guerre culturelle qui se joue. Son enjeu ? Les connaissances relatives à l’énergie. On y trouve notamment les « pétrosavoirs », portés par l’industrie fossile, qui font tout pour rendre inaudibles les bonnes nouvelles relatives aux énergies renouvelables. Il est pourtant possible de décarboner nos imaginaires et de sortir des narratifs dystopiques qui nous plongent dans l’impuissance.Une guerre culturelle a commencé. Continue, ouverte ou cachée, explicite ou détournée, elle concerne le destin de l’humanité tout entière. Elle concerne les savoirs autour de l’énergie, et plus particulièrement les contre-vérités diffusées par les « pétropouvoirs » internationaux.En témoigne l’insolent succès, en librairie, des ouvrages climatosceptiques qui nourrissent explicitement le doute.Le problème ? Ces « pétrosavoirs » retardent les engagements collectifs et individuels dans la sortie des énergies fossiles et la compréhension des fantastiques potentialités des énergies renouvelables de flux.Fossiles contre renouvelables : s’empoisonner, quoi qu’il en coûteL’IRENA (Agence internationale pour les énergies renouvelables, International Renewable Energy Agency en anglais) l’a exprimé clairement dans ses Perspectives des transitions énergétiques mondiales 2023 :« Les investissements mondiaux dans toutes les technologies de transition énergétique ont atteint un niveau record de 1 300 milliards de dollars en 2022, mais les investissements dans les combustibles fossiles étaient près de deux fois supérieurs à ceux dans les énergies renouvelables. »En termes clairs : les technologies renouvelables sont désormais largement disponibles et maîtrisées. Pourtant, le monde continue de foncer à pleine vitesse vers la catastrophe. Il faudrait tripler le niveau des capacités renouvelables installées annuellement pour conserver la possibilité de rester sur la trajectoire d’un réchauffement limité à 1,5 °C par rapport au niveau préindustriel à l’horizon 2050, ainsi que le prévoyait l’accord de Paris en 2015.Ce niveau pourrait être atteint dans la prochaine décennie, 2025 se présentant comme une année charnière. Même la nécessité d’une « électricité de base non renouvelable » (nucléaire ou autre) vient d’être récemment modélisée comme inutile et trop coûteuse dans la stabilisation d’un système électrique basé sur les renouvelables. Comprendre : les énergies renouvelables peuvent se suffire à elles-mêmes.Qu’il soit difficile d’arrêter de fumer est une chose. Mais que vous décidiez de continuer à augmenter continuellement votre consommation journalière de cigarettes (plus de 15 % d’augmentation des investissements dans les fossiles durant les deux dernières années), alors que l’on vous a diagnostiqué depuis plusieurs décennies un cancer du poumon, en est une autre. C’est pourtant ce que fait l’humanité avec les énergies fossiles.Les « Energy Humanities » à la rescousseD’où vient cet irrationalisme énergétique global qui, comme on l’a vu plus haut, confine au suicidaire ? Tant les problèmes que les solutions mobilisent des connaissances de dimensions collectives et individuelles. S’y ajoutent aussi des enjeux de désinformation et de déni, de manque de confiance dans les capacités d’agir et de différences dans la relation au temps. En témoignent la difficulté à se projeter et la domination dans l’espace médiatique d’un « présentisme perpétuel ».Ainsi, la proportion de Français et Françaises qui doutent du caractère anthropique du réchauffement climatique a doublé en 20 ans pour désormais atteindre 30 %. Les intérêts économiques ou politiques les plus immédiats sont souvent invoqués, sous forme conjointe, pour le justifier.Il existe toutefois une perspective de sciences humaines et sociales plus large et désormais bien documentée, notamment par les Environmental Humanities anglo-saxonnes. Le sous-champ des Energy Humanities – ou humanités énergétiques – est, à cet égard, particulièrement intéressant.Quand les « pétrosavoirs » s’emploient à amoindrir les bonnes nouvellesComme le souligne l’anthropologue Dominic Boyer, les grands acteurs des énergies fossiles mobilisent aujourd’hui un ensemble de « pétrosavoirs » très large afin de contrer la réalité de la transition énergétique et la possibilité de maîtriser le réchauffement climatique. Cela se fait soit frontalement, soit par la ruse : les faits sont déformés et émerge une « post-vérité » antidémocratique.Ces acteurs ont mobilisé d’importants moyens pour diluer ou masquer la « bonne nouvelle », ainsi que l’a illustré le récent film français Goliath (2022) à travers le personnage de lobbyiste incarné par Pierre Niney.Site éolien de La Ventosa, au Mexique, d’une puissance de 101 MW.Frédéric Caille, Fourni par l’auteurPourtant, les potentialités des techniques récentes des énergies renouvelables (solaire et éolien) sont bien réelles, de même que celles des réseaux intelligents ou de la sobriété énergétique. De nombreux chercheurs du domaine en témoignent, tels, en France, Daniel Lincot ou Philippe Bruyere. Ils soulignent que, grâce à ces progrès, une transition intégrale vers un mix énergétique totalement décarboné et dénucléarisé à l’échelle mondiale d’ici 2050 est possible.Les faits leur donnent raison. Dans l’indifférence générale ou presque, l’éolien et le solaire ont, pour la première fois, dépassé les énergies fossiles dans l’UE au premier semestre 2024. Au-delà de la France, ce constat est aujourd’hui fermement défendu de l’autre côté de l’Atlantique, et pas seulement par le pionnier du domaine Amory Lovins.Centrale solaire photovoltaque de 20 MW à Merina Ndakhar, au Sénégal.Frédéric Caille, Fourni par l’auteurMais il est plus tentant, pour les pétrosavoirs, d’envisager d’autres scénarios totalement farfelus, comme couvrir les déserts de panneaux photovoltaïques, ou de laisser entendre – à tort – que la poussière ou la chaleur empêcheraient la production d’électricité photovoltaïque en Afrique, surtout au moment même où l’Australie lance la plus grande centrale solaire au monde, d’une puissance équivalente à six réacteurs nucléaires.Sortir des narratifs dystopiquesLe combat est donc engagé pour sortir de la domination des énergies fossiles dans la culture et dans les imaginaires, comme en témoignent par exemple les travaux du groupe Petrocultures. Il s’agit de l’une des guerres « contre-hégémoniques » les plus importantes de l’histoire de l’humanité, dont l’issue pourrait décider de sa survie.Illustration représentant l’invention d’Augustin Mouchot pour concentrer l’énergie solaire.Le Petit inventeur, 1927Faute de connaître les solutions énergétiques positives possibles et leur inscription dans le temps long, les populations actuelles se trouvent facilement exposées aux sirènes du climato-dénialisme.Qui se souvient encore des travaux pionniers sur la récupération de la chaleur d’Augustin Mouchot (1825-1912) et des débuts de l’énergie solaire thermodynamique en France, dont Alexandre Mouthon a retracé les accomplissements dès les années 1970 ?Centrale électrique fossile abandonne sur l’île de Santiago, Cabo Verde.Frédéric Caille, Fourni par l’auteurLes narratifs dystopiques qui dominent les productions culturelles actuelles font ainsi écho aux saillies négationnistes de Donald Trump, et qu’importe si 2024 est une nouvelle fois l’année la plus chaude jamais enregistrée.Il est également possible, comme le suggère Dominic Boyer, que ces narratifs correspondent à une forme de pouvoir « gérontocratique » déréalisé, comparable à la fin du système soviétique, sinon à un véritable « fascisme fossile » toujours plus menaçant, où se mêlent confusément les peurs identitaires et la défense des énergies du passé.Dans ce contexte, les éditeurs qui prospèrent sur le marché du climatoscepticisme et des pétrosavoirs sont des assassins et doivent être stigmatisés comme tels. Plus que jamais, il est urgent de déconstruire, partout et par tous les moyens, les offensives culturelles des pétrosavoirs et de faire comprendre que les énergies renouvelables sont une source d’espoir considérable pour l’ensemble des femmes et hommes de la planète. Il est possible d’échapper à la fatalité de l’accélération du réchauffement climatique et de permettre le développement humain et l’accès aux services vitaux et énergétiques pour toutes et tous, notamment en Afrique.Auteur : Frédéric Caille, Maître de Conférences HDR en Science Politique, ENS de LyonCet article est republié à partir de The Conversation sous licence Creative Commons.>> Lire l’article original :The Conversation
LLe tricot, métamatériau du quotidien Léger, doux, résistant, déformable et parfois moche, le tricot n’est pas seulement un objet du quotidien ; c’est aussi un métamatériau dont les propriétés extraordinaires intéressent beaucoup les physiciens.Si la recherche en physique est souvent associée à des infrastructures techniques aussi gigantesques que le LHC, il lui arrive aussi de s’intéresser aux objets du quotidien. « J’ai depuis très longtemps un intérêt marqué pour les matériaux de la vie ordinaire qui présentent des propriétés extraordinaires, explique ainsi Audrey Steinberger, chargée de recherche CNRS au Laboratoire de physique de l’ENS de Lyon. Dans un article récemment publié avec des chercheurs français et japonais, Audrey Steinberger a ainsi présenté une étude menée sur des tricots en jersey, le mode de fabrication le plus courant et le plus facile à réaliser avec des machines industrielles. Ces résultats ouvrent un nouveau champ de recherche qui pourrait aboutir à l’élaboration de nouveaux matériaux antichocs et antivibrations.>> Lire l’article complet sur le site :CNRS
RRivalité des grandes puissances : vers une multiplication des domaines de confrontation Les États voient se développer des manifestations d’hostilité sur des terrains que la modernité rend précisément toujours plus critiques. L’École Normale Supérieure de Lyon – ENS de Lyon, vous invite à assister à une conférence traitant du sujet.La mondialisation du commerce, les innovations digitales ou numériques, sur les plans sociaux ou industriels, ont construit un monde de liaisons innombrables, aux nombreuses chambres d’écho, dans lesquelles la guerre se manifeste sous des formes larvées, du « soutien » distant de l’allié aux « rivalités » euphémisées.Ainsi dans ce contexte vague mais interdépendant, où guerre et paix se nuancent en un spectre nouveau, les opérations qui manifestent l’hostilité d’un État envers un autre se diffractent de même, se décomposent dans un ensemble de domaines. L’addition difficile des focales (technologiques, économiques, sociales…) dessine pourtant le « conflit complet », le profil hétéroclite de l’ennemi.Intervenant.e.s :Mme Muriel Domench, ex ambassadrice à l’OTAN,Le général Autellet, ex Major Général des Armées,M. Olivier Zajec, maître de conférences en sciences politiques. >> Pour plus d’informations, rendez-vous sur le site : ENS de Lyon
LLes Rencontres Montagnes et Sciences 2025 à Lyon Les Rencontres Montagnes & Sciences, c’est le festival de films d’aventures scientifiques en montagne qui vous offre une bouffée d’air frais. Au programme : une sélection de films d’aventures scientifiques, choisis pour leur qualité visuelle, scientifique et récréative.Après Grenoble, Valence ou encore Clermont-Ferrand, la tournée régionale de Montagnes et Sciences continue, pour proposer au public lyonnais un rendez-vous unique combinant défi scientifique et aventure en montagne. Pour cette 11e édition, cinq films documentaires vous mèneront des vallées désertiques de l’Himalaya jusqu’au sommet du Mont Olympe. Les projections seront suivies par des temps d’échanges avec des scientifiques locaux, des réalisateurs ou des spécialistes de certaines thématiques.En savoir plus