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La sobriété médicamenteuse : comment faire bon usage des médicaments ? | The Conversation

LLa sobriété médicamenteuse : comment faire bon usage des médicaments ? | The Conversation

Le principal risque d’un arrêt précoce d’un traitement antibiotique ou antifongique est l’échec thérapeutique. Plus grave encore, la bactérie ou le champignon responsable de l’infection peut devenir résistant.

Nous entendons tous beaucoup parler de sobriété énergétique. Qu’en est-il de la sobriété médicamenteuse ? Faut-il être sobre vis-à-vis des médicaments dans toutes les situations – c’est-à-dire en consommer le moins possible – ou existe-t-il des situations où la prise de médicament n’est pas négociable ?

Vous comprenez donc que le sujet n’est pas aussi simple qu’il n’en a l’air. Prenons l’exemple du Dry January : le principe est simple à appliquer car être sobre en alcool est forcément bénéfique pour tous.

Respectez la durée du traitement prescrit en cas d’infection ou de maladie chronique

Ce n’est pas le cas de la sobriété médicamenteuse qui n’est pas un principe qui peut s’appliquer à tout le monde et dans toutes les situations. Lorsque vous prenez des antibiotiques, dans le cadre par exemple d’une infection urinaire ou pulmonaire due à une bactérie, ou des antifongiques pour traiter une mycose cutanée provoquée par des champignons, vous savez que la durée de traitement prescrit par votre médecin doit être respectée scrupuleusement.

Il s’agit de ce que l’on appelle l’observance thérapeutique qui permet le bon usage du médicament. Le principal risque d’un arrêt précoce du traitement est l’échec thérapeutique. Plus grave encore, la bactérie ou le champignon en cause dans votre infection peut devenir résistant.

Dans le cas d’une infection traitée par des antibiotiques ou des antifongiques, il ne vous est donc pas possible d’être sobre en médicaments. De la même manière, dans le cas de maladies chroniques appelées aussi affections de longue durée (diabète, cancers, maladies cardiovasculaires…), vous devez prendre votre médicament conformément à votre ordonnance : dans le cas contraire, votre maladie pourrait s’aggraver ce qui pourrait nuire gravement à votre santé.

Attention aussi aux mésusages, notamment chez les sujets âgés

Poursuivons sur l’exemple des antibiotiques ou des antifongiques. Si, en revanche, vous poursuivez votre traitement au-delà de la durée prescrite par votre médecin, vous êtes dans une situation de mésusage du médicament car vous n’avez plus besoin de prendre cet antibiotique ou cet antifongique.

A noter que les mésusages de médicaments sont particulièrement fréquents chez les sujets âgés. En effet, l’âge est souvent associé à la coexistence de maladies qui nécessitent la prise de plusieurs traitements médicamenteux en même temps. C’est ce que l’on appelle la polymédication.

Automédication : se poser avant les bonnes questions

Cela nous amène au sujet de l’automédication qui se définit comme l’utilisation par un patient d’un médicament sans avoir préalablement échangé avec un professionnel de santé, qu’il s’agisse de médicaments présents dans l’armoire à pharmacie familiale, ou de médicaments conseillés par un proche.

Avant de prendre un médicament en automédication, posez-vous la question de savoir si vous en avez réellement besoin et au moindre doute, prenez conseil auprès de votre médecin ou de votre pharmacien. En cas d’automédication, il est impératif de respecter les conditions d’utilisation qui figurent dans la notice des médicaments.

Il existe un cadre de bon usage des médicaments en automédication consultable sur le site de l’Agence nationale de sécurité du médicament et des produits de santé (ANSM).

« Le bon médicament, au bon patient, à la bonne dose et pendant la bonne durée »

Pourquoi chercher à être sobre dans le domaine du médicament ? La première raison est médicale. Tout médicament contient un principe actif qui a des effets thérapeutiques bénéfiques, mais également des effets indésirables délétères.

Donc, si vous prenez un médicament à bon escient, la balance du bénéfice par rapport au risque est positive, c’est-à-dire que la survenue d’un éventuel effet indésirable est acceptable au regard du bénéfice thérapeutique.

En revanche, si vous prenez un médicament inutile sans bénéfice thérapeutique, le risque de survenue d’effet indésirable n’est plus acceptable et dans ce cas, la balance du bénéfice par rapport au risque est négative.

Appliquer ce principe simple du « bon médicament, au bon patient, à la bonne dose et pendant la bonne durée » qui est à la base du bon usage du médicament permet de répondre en partie à l’enjeu de la sobriété médicamenteuse.

Des outils numériques pour favoriser le bon usage

Il existe une Association pour le bon usage du médicament (ABUM) qui réunit des experts du sujet et la plupart des acteurs concernés, notamment médecins, pharmaciens, kinésithérapeutes, infirmiers, patients, politiques, assureurs, acteurs médico-sociaux, industriels, éditeurs de logiciels.

L’ABUM est un lieu ouvert pour analyser, échanger, proposer des solutions concrètes et valoriser les meilleures innovations liées au bon usage du médicament. Parmi ces innovations, se développent des outils numériques pour promouvoir le bon usage des médicaments.

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C’est le cas de l’outil ANTIFON-CLIC qui a été développé et évalué aux Hospices Civils de Lyon par des professionnels de santé et des informaticiens : cet outil pourrait permettre de garantir une prescription antifongique optimale pour tous les patients atteints de mycoses invasives à l’hôpital (les candidoses dues à des levures du genre Candida et les aspergilloses invasives dues à des champignons filamenteux du genre Aspergillus). D’autres initiatives de ce type existent, certaines étant soutenues par l’ABUM.

L’ABUM mène également de nombreuses actions de sensibilisation du grand public au bon usage des médicaments : sur son site Internet, par l’organisation d’un forum annuel ou des campagnes ciblées, comme, récemment, dans les vitrines des pharmacies sur les interactions médicamenteuses. Cette dernière campagne (« les médicaments vous veulent tous du bien mais ont parfois du mal à vivre ensemble ») sera reprise en septembre 2024.

Une sobriété médicamenteuse pour répondre aussi aux enjeux environnementaux

La seconde raison est environnementale. En effet, si nous réduisons notre consommation en médicaments, nous pouvons avoir un impact environnemental positif. Tout médicament contient un principe actif qu’il faut produire dans des industries chimiques, conditionner dans des boites, transporter chez les distributeurs, dispenser aux patients, puis éliminer.

A toutes ces étapes, nous devons avoir conscience que le médicament a une empreinte carbone non négligeable. Notre message n’est pas de dire « Arrêtons de prendre des médicaments », mais « Prenons uniquement les médicaments utiles selon des préconisations médicales ». Nous devons et pouvons être sobres en médicament uniquement lorsque cela est compatible avec son état de santé.

A ce stade de la réflexion, il convient de réserver la prise en compte de l’impact environnemental dans les choix de production, de prescription, de dispensation ou d’utilisation, aux seuls cas de médicaments d’efficacité et de tolérance similaires pour le patient. Donc, soyons sobres en médicaments, mais avec modération !

Auteurs : Anne-Lise Bienvenu – Pharmacienne, PhD, Service Pharmacie, Hospices Civils de Lyon et ICBMS, UMR 5246 CNRS – INSA – CPE – Université Claude Bernard Lyon 1, et Éric Baseilhac – MD, Association bon usage du médicament.The Conversation

Cet article est republié sous licence Creative Commons.

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The Conversation

« Associer son activité clinique à la recherche est une évidence  » | Visages de la science

«« Associer son activité clinique à la recherche est une évidence  » | Visages de la science

Lauréat de l’appel à projets « jeunes chercheurs » 2023 des Hospices Civils de Lyon, Paul Clottes explore les relations entre le microbiote et le cerveau. Ses recherches visent à identifier de nouveaux biomarqueurs prédictifs du risque de récidive chez les personnes ayant vécu un AVC.

Son parcours hospitalo-universitaire témoigne de sa conviction que « Tout médecin exerçant dans un CHU contribue d’une manière ou d’une autre à la recherche médicale », que ce soit en participant aux protocoles de recherche ou en s’impliquant personnellement dans l’investigation scientifique.

Actuellement chef de clinique dans le service neurologie vasculaire à l’hôpital Pierre Wertheimer, Paul Clottes poursuit en marge de son activité de praticien hospitalier, une thèse de science qu’il devrait soutenir en 2027. Diplômé de la faculté de médecine Lyon Est (Université Lyon 1), c’est d’abord comme externe puis comme interne qu’il a découvert la neurologie et développer le goût pour la recherche.

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HOSPICEs CIVILs DE LYON

Entre arts et médecine

EEntre arts et médecine

Médecine, architecture, sciences, arts… Depuis des siècles, l’hôpital apporte des soins à toutes et à tous, et contribue à façonner la ville et son paysage comme à développer les sciences.

>> Dates des visites :

  • Le Grand Hôtel-Dieu et la Chapelle, entre arts et médecine : samedi 6 avril, samedi 4 mai, samedi 29 juin >> Réserver
  • Du Grand Hôtel-Dieu à l’Université : médecine et sciences dans la ville : samedi 20 avril 2024, samedi 18 mai, samedi 15 juin 2024 >> Réserver

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Patrimoine hospitalier des HCL

Marie Estournet, tête chercheuse en soins infirmiers | Visages de la science

MMarie Estournet, tête chercheuse en soins infirmiers | Visages de la science

L’année prochaine, elle soutiendra sa thèse de doctorat en sciences de l’éducation appliquée aux soins infirmiers. Ses recherches interrogent l’identité de ces soignants, à la fois cadres de santé et formateurs, avec en toile fond la reconnaissance des savoirs infirmiers.

Pour l’heure, en ce mois d’octobre 2023, elle a rédigé 80 pages. Il lui en reste plus de 200 à noircir pour achever la rédaction de sa thèse. Nous la rencontrons sur son lieu de travail, à l’École de formation en soins infirmiers Clemenceau, située sur le site de l’hôpital Lyon Sud. Cette doctorante n’est pas une étudiante comme les autres. Née en 1972, c’est donc à plus de cinquante ans qu’elle a choisi d’emprunter à nouveau les voies universitaires. On peut dire que Marie Estournet est bien souvent là où on ne l’attend pas.

Ce parcours, qui continue à s’écrire selon sa volonté de persévérer dans la recherche et l’enseignement, a débuté dans les années 80. Fille d’un cheminot et d’une assistante maternelle, elle ne brille pas spécialement au collège. Elle est orientée vers un BEP sanitaire et social qu’elle obtiendra en 1990. Mais elle décide de ne pas s’en contenter malgré les avis contraires. Pendant les vacances scolaires, elle est agent de service hospitalier à l’hôpital Pierre Garraud. À la rentrée, elle retrouve le chemin du lycée technologique, et passe un baccalauréat « secrétaire médicale ». Elle veut continuer à se former et aussi, pouvoir travailler rapidement afin de prendre son indépendance. Passer le concours d’infirmière semble être l’évidence. Pendant ses études, elle travaille comme aide-soignante à domicile. Et, en 1995, après trois ans et demi, elle peut s’enorgueillir d’être infirmière diplômée d’État.

Son premier poste en clinique lui fait découvrir le monde clos et aseptisé du bloc opératoire. « La pratique au bloc est passionnante. J’ai beaucoup appris aux côtés des chirurgiens. » Faisant fonction d’infirmière de bloc opératoire (Ibode) pendant cinq ans, elle ne validera sa spécialisation avec un diplôme que sept ans plus tard, en 2002.

« Je découvrais qu’il était possible de se spécialiser, de continuer à apprendre, à progresser. Je suis rentré aux HCL parce que j’avais la possibilité d’être formée. Je débute au bloc digestif à l’hôpital de la Croix-Rousse et finit par suivre la formation accessible sur concours à l’Ifsi Clemenceau. »

Une fois diplômée, elle intègrera l’équipe du bloc de gynécologie obstétrique de l’Hôtel-Dieu. C’est là, au bord du Rhône, que la Lyonnaise va confirmer sa trajectoire ascensionnelle.

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Hospices civils de Lyon

« Se faire plaisir, aimer son sujet de recherche est essentiel » | Visages de la science

«« Se faire plaisir, aimer son sujet de recherche est essentiel » | Visages de la science

Lauréat en septembre 2023 au titre de maître de conférence des universités, praticien hospitalier (MCU-PH), Baptiste Balança est un esprit curieux, ouvert et persévérant. Son parcours hospitalo-universitaire est à son image : riche d’expériences, de savoirs et de possibilités.

Ce Lyonnais pur jus n’est pas issu du sérail. Il a été élevé par un père ingénieur et une mère orthophoniste. C’est après un séjour dans le pavillon T de l’hôpital Edouard Herriot, pavillon dédié à la pédiatrie à l’époque, que sa vocation est née. Quelques années plus tard, l’enfant devenu ado n’a pas oublié. En classe de troisième, il écrit au chef de service du pavillon pédiatrique pour sa demande de stage, qui lui est accordée ! « J’ai assisté à une opération au bloc opératoire », se souvient-il, encore ému. Cette redécouverte du monde hospitalier, cette fois-ci de l’autre côté du lit, ne fait que confirmer son désir de devenir médecin.

C’est à la faculté de médecine Lyon Nord (Est aujourd’hui) qu’il suit son cursus universitaire. Mais Baptiste Balança n’est pas un étudiant comme les autres. Lui, il veut aller plus loin, comprendre les mécanismes de la physiologie. Il aime les sciences, les mathématiques, la physique, la biologie. En deuxième année, il s’inscrit à l’École de l’Inserm et poursuit dès lors un double cursus science et médecine.

« En 2004, on ne savait pas trop dans quoi on se lançait. Nous étions la deuxième promotion. On nous proposait de continuer à approfondir nos connaissances, faire de la recherche. Moi, ça me plaisait… »

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Hospices civils de Lyon

« Si on m’enlève la clinique, tout le reste n’a plus de sens » | Visages de la science

«« Si on m’enlève la clinique, tout le reste n’a plus de sens » | Visages de la science

Elle vient d’être nommée professeure des universités praticien hospitalier, parmi les douze lauréats nommés au 1er septembre 2023. Leur mission est dévolue au soin, à l’enseignement et à la recherche. Chez Alice Blet, ce statut unique s’incarne pleinement dans toutes ses dimensions.

Diplômée de la faculté de médecine Denis Diderot (Paris VII) en 2006, elle suit son internat à Nancy. Durant ce troisième cycle des études médicales, l’interne obtient également deux stages inter-CHU, c’est-à-dire en dehors de sa subdivision d’origine, l’un à Paris et l’autre à Lyon. Elle a choisi l’anesthésie-réanimation.

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Hospices civils de Lyon

 

 

« On sait pourquoi l’on se bat » | Visages de la science

«« On sait pourquoi l’on se bat » | Visages de la science

Carine Halfon-Domenech devient la première femme à occuper le poste de chef du service d’immunohématologie pédiatrique au sein de l’Institut d’hématologie et d’oncologie pédiatrique (IHOPe).

Cet établissement, géré conjointement avec le Centre Léon Bérard, est l’un des instituts européens les plus importants dans le traitement et la recherche sur les cancers et les maladies du sang de l’enfant et de l’adolescent.

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Hospices Civils de Lyon

Journée de la santé

JJournée de la santé

La santé occupe une place centrale dans nos préoccupations actuelles. Rejoignez-nous lors d’une journée gratuite et ouverte à tous, qui vous permettra de vous informer et d’en apprendre davantage sur les grandes thématiques de santé !

Cet événement est articulé autour de deux temps forts :

  • Une journée de conférences et tables rondes sur inscriptions gratuites et ouverte à tous : le samedi 30 septembre 2023 à l’Hôpital Saint Joseph Saint Luc, de 9h30 à 17h >> Consulter le programme

  • Un deuxième temps fort, réservé aux professionnels, mettra en avant les innovations et les initiatives locales les plus remarquables en matière de santé, le lundi 2 octobre 2023 à l’Embarcadère.

Organisé par : Le Progrès

En partenariat avec : Agence régionale de santé, Laboratoire arrow, Hospices Civils de Lyon, Centre Léon Bérard, Sanofi, Centre hospitalier Saint Luc – Saint  Joseph.

Pour en savoir plus :

Journée de la santé

Un biomédicament pour restaurer l’élasticité des tissus et des organes

UUn biomédicament pour restaurer l’élasticité des tissus et des organes

À la faculté de médecine et de pharmacie Lyon Est, l’équipe de l’unité mixte de recherche 5305 du laboratoire de biologie tissulaire et ingénierie thérapeutique (CNRS/Lyon 1) explore depuis une dizaine d’années la piste du biomédicament pour traiter les personnes atteintes de cutis laxa. Cette maladie rare caractérisée par « une peau ridée, abondante et qui pend, ayant perdu son élasticité, associée à des anomalies squelettiques, du développement et, dans certains cas, à une atteinte systémique sévère1 », concerne 400 familles dans le monde. Pour l’heure, aucune thérapie ne permet de la soigner.

Une protéine de synthèse pour recréer l’élasticité de la peau…

La peau et, plus largement, tous les tissus et organes élastiques du corps humain doivent leur capacité à reprendre leur forme initiale après pincement, étirement ou dilatation à plusieurs facteurs et proté­ines, dont la tropoélastine, précurseur de l’élastine. Sécrétée pendant la croissance, l’élastine a une demi-vie de soixante-dix ans ; cela signifie qu’à cet âge, le corps humain a perdu la moitié de son élasti­cité. Or, cette propriété est essentielle pour notre santé, sa disparition pouvant être la cause d’infarctus, d’anévrisme, ou encore de cécité.

Ce à quoi est parvenue l’équipe lyonnaise relève d’une véritable prouesse de biologie de synthèse et d’ingénierie. Le Dr Romain Debret, docteur en biologie moléculaire et chercheur au CNRS, Fabrice Pirot, PU-PH, pharmacien et coordinateur de la plate­forme hospitalo-universitaire Fripharm implantée à l’hôpital Édouard Herriot, Aurore Berthier, assistante ingénieure bio­chimiste, Marie Hoareau, doctorante en biologie, et Valentin Lequeux, interne en pharmacie aux Hospices Civils de Lyon – HCL, forment l’équipe qui a réussi à fabriquer une protéine synthétique analogue à la tropoélastine naturelle, d’une étonnante stabilité.

Pour obtenir ce résultat, il a d’abord fallu « sélectionner les “meilleurs” exons, c’est-à-dire les zones codantes du gène de la protéine naturelle impliquées dans l’élasticité. Une fois assemblés, nous avons pu démarrer la production et vérifier que les propriétés physico-chimiques de la protéine répondaient bien à nos attentes », résume Romain Debret.

Pour la bioproduction, les biologistes font couramment appel à Escherichia coli, bactérie naturellement présente dans le tube digestif des êtres humains et des animaux à sang chaud. Son génome est modifié par l’introduction d’un gène supplémentaire codant pour la protéine de synthèse. Ensuite, elles fermentent en nombre. Cette étape est assurée par l’Institut Pasteur, à Paris. Et c’est à Lyon que les bactéries sont broyées, puis transférées dans une centrifugeuse afin d’extraire, après plusieurs cycles, la protéine de synthèse la plus pure requise, et ce sans aucun solvant.

Les premiers essais au laboratoire dans l’incubateur de culture cellulaire ont été très encourageants : « Les cellules étaient capables non seulement de reconnaître notre protéine de synthèse, mais aussi de la tisser en fibres élastiques ou de l’associer à des fibres déjà existantes. » Ainsi, les images de microscopie électronique à balayage ont-elles permis d’observer l’autoassemblage de la protéine élastique synthétique en sphère, puis la coalescence des sphères donnant une architecture plus complexe de type polymère ou fibreux.

Les essais suivants sur le poisson-zèbre, sujet de la thèse de doctorat de Marie Hoareau, menés en collaboration avec Élise Lambert, maître de conférence à l’Université Claude Bernard Lyon 1, ont confirmé le comportement attendu. L’injection de la protéine synthétique a mis en évidence sa capacité à se fixer tout au long des parois vasculaires du poisson et de surcroît de façon stable dans le temps et sans toxicité.

Vers la production de biomédicaments

En cette année 2023, l’équipe de recherche vient de bénéficier d’un deuxième finance­ment par l’Agence nationale de la recherche. Le nouveau projet d’investigation vise à évaluer l’efficacité de la protéine de syn­thèse sur l’emphysème pulmonaire. Cette pathologie se caractérise par la destruction progressive des alvéoles pulmonaires per­mettant l’absorption de l’oxygène. L’enjeu est de formuler la protéine pour l’adminis­trer sous la forme d’un aérosol. « Un défi de taille », soulève le Pr Fabrice Pirot, « car les biopolymères, les macromolécules, les protéines, présentent des problématiques de stabilité. De plus, l’interaction de la protéine avec l’air sera majorée par la voie d’adminis­tration, ce qui nécessite la prise en compte de paramètres thermodynamiques fonda­mentaux qui devront garantir une stabilité à long terme satisfaisante. »

La formule sera testée au sein de l’hôpital Henri Mondor à Créteil par l’équipe du Pr Serge Adnot. Si les essais s’avèrent concluants, ils ouvriront la voie à la prochaine étape : la fabrication, sur la plateforme Fripharm des HCL2, de biomédicaments expérimentaux dans le cadre de tests précliniques avec, en ligne de mire, les essais cliniques.

Auteur : F.F., Direction de la marque et de la communication des Hospices Civils de Lyon – 20 juillet 2023

 

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Notes

(1) Orpha.net / Voir aussi : www.arterylastic.com

(2) www.chu-lyon.fr/fripharm

Les maladies du foie | Dossier

LLes maladies du foie | Dossier

Les maladies du foie touchent 1,5 milliard de personnes dans le monde. Les infections chroniques par les virus des hépatites restent un fléau avec 58 millions de personnes infectées par le virus de l’hépatite C (VHC) et 300 millions par le virus de l’hépatite B (VHB).

10 % de la population est exposée à un risque de maladie du foie liée à l’alcool due à une consommation excessive d’alcool ; en raison de l’augmentation continue de l’obésité et du syndrome métabolique, 25 % de la population présente une stéatose hépatique non alcoolique. Deux millions de personnes meurent chaque année des complications de maladie du foie, en faisant un enjeu majeur de santé publique dans le monde.
Mais l’univers de l’hépatologie est depuis quelques années en plein changement, grâce aux avancées de la recherche et de la prise en charge médicale. À Lyon, chercheurs, médecins et cliniciens travaillent ensemble pour améliorer les traitements et les rendre accessibles à toutes et tous.

Au travers d’un dossier issu d’une collaboration entre l’Université Claude Bernard Lyon 1 et les Hospices civils de Lyon, nous vous proposons de découvrir ces maladies silencieuses qui touchent près d’une personne sur six dans le monde.

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