[[RDV UCLy Expert] Valorisation de la biomasse : transformez vos déchets industriels en composés à haute valeur ajoutée ! La raréfaction des ressources pétrochimiques invite à repenser nos modèles économiques.La biomasse végétale, ressource renouvelable et durable, offre une alternative stratégique face au risque de pénurie. En effet, la chimie verte et les biotechnologies permettent de valoriser les déchets industriels en composés à haute valeur ajoutée.C’est dans cette démarche d’économie circulaire que nos enseignants-chercheurs vous proposent de vous intégrer.Comment valoriser les déchets ou sous-produits de biomasse issus de vos industries ?Quelles applications envisager dans les secteurs agroalimentaire, cosmétique ou pharmaceutique ?C’est à ces questions que répondront nos enseignants-chercheurs en biotechnologies. À l’aide d’exemples concrets, ils vous proposent d’identifier vos sources de biomasse (déchets ou sous-produits végétaux, plantes invasives…) et de développer des méthodes respectueuses de l’environnement pour extraire et transformer des composés à haute-valeur ajoutée issus de vos déchets.Vos intervenantsMaher ABLA, Enseignant-chercheur à l’ESTBB et à l’UR Confluence Sciences et Humanités, Pôle « Biotechnologies, Santé, Ethique »Thanh-Nhat PHAM, Enseignant-chercheur à l’ESTBB et à l’UR Confluence Sciences et Humanités, Pôle « Biotechnologies, Santé, Ethique » Table ronde animée par Benoit FROMENT, Directeur Partenariats et Développement de l’UCLy.DATEJeudi 20 février 2025 | 18h00 à 19h30LIEUMaison de la Recherche et de l’Entreprise (5ᵉ étage) – Campus Saint-Paul de l’UCLy10 place des archives, 69002 LYON
QQu’est-ce que le biomimétisme ? Comment s’inspirer des principes du vivant tout en respectant la biosphère ? Le biomimétisme nous invite à replacer l’homme comme une espèce vivante parmi les autres espèces vivantes. Explications.Quel point commun entre les vitrages auto-nettoyants, les verres fabriquées par chimie douce et le traitement des eaux usées ECOSTP ? Tous relèvent du biomimétisme, une démarche visant à résoudre des problèmes et concevoir des solutions en s’inspirant des principes du vivant tout en respectant la biosphère et les limites planétaires.Ainsi, les vitrages auto-nettoyants reproduisent l’effet superhydrophobe observé à la surface des feuilles de Lotus : une surface microtexturée et très hydrophobe qui ne retient ni la saleté ni l’eau. La chimie douce fabrique du verre à température ambiante en s’inspirant des processus biologiques identifiés chez les Diatomées, des microalgues qui fabriquent des « carapaces » transparentes en verre de silice. Quant au procédé ECOSTP, il s’inspire du fonctionnement de l’estomac à plusieurs chambres des vaches pour purifier l’eau sans alimentation électrique.Les solutions identifiées par cette démarche sont ainsi par essence même économes en matière et en énergie, robustes et résilientes, elles s’insèrent dans leur milieu sans le dégrader et elles ne génèrent pas de déchets non réutilisables, au même titre que les processus développés par l’ensemble des êtres vivants au long des 3,8 milliards d’années d’évolution de la vie sur Terre.Le tournant des années 1990Cette démarche de biomimétisme a toujours existé spontanément dans les populations humaines mais elle s’est structurée et théorisée récemment. Le terme lui-même de biomimétisme a été proposé pour la première fois en 1969 par le biophysicien américain Otto Herbert Schmitt dans le titre de son article Some interesting and useful biomimetic transforms.Une étape majeure dans la structuration du concept a été la publication en 1997 du livre de l’Américaine diplômée en gestion des ressources naturelles Janine Benuys Biomimétisme : quand la nature inspire des innovations durables (Biomimicry : Innovation Inspired by Nature). L’auteure a regroupé et structuré de nombreuses approches hétérogènes comme la permaculture, la symbiose industrielle, l’écoconception… et a proposé de quitter la vision très technique de la bionique (démarche qui crée des systèmes technologiques inspirés du vivant) pour construire la vision systémique du biomimétisme, qui prend en compte les conditions d’équilibre et les interactions entre les différents éléments du système vivant étudié.Sous l’impulsion de ce livre, des think tanks et des cabinets de conseil se sont ensuite créés, tels que Biomimicry 3.8 et le Biomimicry Institute aux États-Unis, ou le CEEBIOS (Centre d’excellence en biomimétisme de Senlis) en France.Ainsi le biomimétisme s’est développé et installé dans le paysage mondial ces vingt-cinq dernières années : la mise en œuvre technologique du concept s’est accompagnée d’une définition par une norme ISO, les politiques s’en sont également emparés et les chercheurs ont commencé à livrer des analyses critiques, notamment sous l’angle de la philosophie et de l’éthique.Des enjeux éthiquesLe biomimétisme doit désormais faire ses preuves. Se contenter de reproduire des concepts techniques ne suffira pas, seule l’intégration d’une dimension systémique peut répondre aux enjeux environnementaux de manière réellement soutenable. Quelques réalisations indiquent que c’est possible, comme celles relevant de l’écologie industrielle et territoriale ou encore les démarches de type permaentreprise.Cette dimension systémique est rendue visible par le terme d’écomimétisme parfois utilisé à la place de biomimétisme : il enjoint de nous inspirer non pas seulement des fonctions biologiques mais des propriétés des écosystèmes, donc de prendre en compte les interrelations entre les espèces et les populations, la circularité des flux de matière et d’énergie, la frugalité dans l’utilisation des ressources… : des propriétés des écosystèmes garantes du respect de la biosphère et des limites planétaires.Le biomimétisme et l’écomimétisme doivent également faire leurs preuves dans leur capacité à intégrer une réflexion éthique : imiter la nature pour des applications purement techniques n’est qu’une instrumentalisation de plus de la nature.De nombreux auteurs invitent au contraire à un changement de paradigme philosophique : replacer l’homme comme une espèce vivante parmi les autres espèces vivantes. Car c’est la position dominante de l’homme vis-à-vis de la nature qui a abouti à notre économie extractiviste, linéaire et mondialisée, destructrice de nos milieux de vie et des conditions d’habitabilité de la Terre.Autrice :Cathy Grosjean, Enseignante-chercheuse sur la transition écologique, UCLy – Institut catholique de LyonCet article est republié sous licence Creative Commons. >> Lire l’article original :The Conversation
SSemaine de l’industrie 2024 : Emmanuel Macron a-t-il eu un moment saint-simonien ? Au cœur de l’œuvre de Saint-Simon, l’industrie occupe une place centrale. Alors que débute la Semaine de l’industrie, dans quelle mesure Saint-Simon a-t-il inspiré la politique d’Emmanuel Macron ? Retour sur la pensée d’un auteur français majeur trop méconnu. Saint-Simon y apparaît comme un penseur de l’économie, du social, mais aussi du politique. Ni libéral, ni socialiste, mais terriblement moderne.En mai dernier, le 7ᵉ sommet Choose France 2024 a rappelé les nombreuses mesures en faveur de la réindustrialisation mises en œuvre par l’État : fiscalité attractive, investissements dans l’innovation avec France 2030, dans l’industrie verte et dans les compétences, délais d’implantation des sites industriels réduits, simplification et numérisation des procédures… De son côté, la semaine de l’industrie qui se déroule du 18 au 24 novembre 2024 a pour objectif de faire naître des vocations chez les jeunes en changeant leur regard sur l’industrie et ses métiers grâce à l’organisation d’événements sur l’ensemble du territoire national.L’an prochain la mission des commémorations nationales de l’Institut de France a décidé d’honorer la mémoire du philosophe et économiste Claude-Henri de Rouvroy, comte de Saint-Simon (1760-1825), philosophe, économiste et militaire français. Ce dernier est aussi le fondateur du saint-simonisme, une école de pensée qui eut un impact considérable dans le développement économique de la France et de ses colonies jusqu’au point de qualifier le XIXe siècle de siècle des saint-simoniens. Certains ont vu dans le président Emmanuel Macron le reflet de la pensée de Henri de Saint-Simon. En témoigne selon ces auteurs la volonté qui semble venue de Saint-Simon de liquider les réalités anciennes afin de leur substituer, sur tous les plans, un « nouveau monde » fluide, ouvert, sans identités ni barrières, afin que rien ne vienne gêner le mouvement perpétuel des individus et des biens qu’exige la mondialisation. Mais qu’en est-il vraiment ?L’entreprise et l’industrie sacraliséesHenri de Saint-Simon souhaitait laïciser le politique, poursuivant ainsi le travail des Lumières et de la Révolution, sans pour autant sacraliser l’État. La nouvelle force qui se substitue à l’arbitraire du pouvoir politique c’est l’industrie. La nouvelle force qui se substitue à l’inégalité des ordres nobiliaires, c’est le travail. La manifestation de la force du travail et de l’industrie est la construction d’infrastructures d’intérêt public maillant dans leur réseau le territoire national.C’est l’entreprise qui se trouve sacralisée en tant que nœud conférant au système sa solidité, sa résistance et son adaptabilité. Saint-Simon ne va pas concevoir une religion politique autour de la figure de l’État, mais une religion industrielle autour de la figure de l’Entreprise. La problématique à laquelle répondent ses écrits est la suivante : « comment occuper le vide créé par la critique de la religion et de l’État associé ? »Abeilles contre frelonsLa doctrine politique qu’il fonde est l’industrialisme qui n’est ni le libéralisme ni non plus le socialisme de certains de ses disciples comme Pierre Leroux. Ce qui pour Saint-Simon définit l’industrie c’est l’activité de production utile qu’elle soit théorique ou pratique. L’industrie forme un seul et vaste corps dont tous les membres se répondent et sont pour ainsi dire solidaires. Saint-Simon donne une définition très large de l’industriel : l’agriculteur, le savant, l’artiste, ou le banquier sont des industriels dans la mesure où ils contribuent à la production de richesses contrairement aux oisifs que sont les hommes politiques, les légistes, les nobles, les religieux, les fonctionnaires ou les militaires.Les industriels sont les « abeilles » opposées aux « frelons ». Ce ne sont pas des consommateurs, mais des producteurs de biens et de services matériels satisfaisant les besoins des membres de la société. Par le travail, la classe industrielle qu’ils constituent est en contact direct avec la nature et produit toutes les richesses par son travail.Ni libéral, ni socialisteSaint-Simon à partir de 1821 soulignera combien le libéralisme n’est pas l’industrialisme. Le parti libéral vise un changement d’hommes à l’intérieur du système féodalo-militaire, comme l’a montré la Révolution avec l’exercice du pouvoir par les légistes et les métaphysiciens coalisés, alors que le parti industrialiste vise le changement du système social. La conception libérale de l’égalité est formelle et arbitraire alors que la conception industrialiste évalue l’utilité productive concrète et mesurable de chacun.L’industrialisme de Saint-Simon est un utilitarisme moral qui valorise les productions pour leur contribution utile à la société. L’industrialisme consacre la valeur du travail créateur de richesses et célèbre la classe des travailleurs. Saint-Simon a pour objectif « d’améliorer le plus possible le sort de la classe qui n’a point d’autres moyens d’existence que le travail de ses bras ». L’amélioration du sort de la classe des travailleurs, la « classe la plus pauvre », passe par l’expansion des entreprises qui accroissent l’offre de travail. Le projet d’émancipation des hommes doit être achevé par la libération des forces productives propriétaires des outils et détentrices des capacités.La critique du consommateur oisifL’entreprise est identifiée à la modernité, au Nouveau Monde que Saint-Simon avait découvert en 1779 en Amérique et au système social à venir. Saint-Simon célèbre l’industrie contre les Églises et le vieil appareil étatique du système féodal et militaire. Il identifie société et industrie, conformément au traité d’économie politique de J.B. Say qui nomme « entrepreneur d’industrie, celui qui entreprend de créer pour son compte, à son profit et à ses risques, un produit quelconque ». La société légitime est formée des « hommes industrieux ».La glorification de l’industriel producteur va de pair avec la dénonciation de son terme opposé, le consommateur non producteur. Saint-Simon instaure un clivage majeur interne dans l’ordre temporel selon le critère du travail productif : plus que la propriété, c’est le travail qui démarque les gouvernants des gouvernés. La société légitime est celle de l’industrie et de la production définie par le travail ; la société illégitime est pour l’essentiel installée dans et autour de l’État, ce sont les purs parasites non producteurs qui vivent de la rente publique.Saint-Simon intègre dans le social le clivage production/consommation de l’économie politique classique. Ce clivage lui permet d’identifier la seule fonction utile du gouvernement, à savoir la protection de l’industrie : il doit empêcher les fainéants de voler le travail des industriels. Le gouvernement rend un service à la société en veillant à la sécurité de ceux qui produisent, mais il reste ambivalent. Soit il est analysé du point de vue de l’Industrie et il est son nécessaire gardien, soit il est analysé comme pouvoir politique, et il devient arbitraire et inutile : « La matière du gouvernent c’est l’oisiveté ; dès que son action s’exerce hors de là, elle devient arbitraire, usurpatrice et par conséquent tyrannique et ennemie de l’industrie ».Un pouvoir réduit de l’ÉtatEn fait la politique nouvelle visée par Saint-Simon est une économie politique, voire une économie du politique qui dépasse la division entre économie et politique telle qu’elle est définie par Jean-Baptiste Say. En même temps qu’il politise l’industrie, Saint-Simon dépolitise le gouvernement réduit à un simple service : son approche de l’économie est politique et celle de la politique est économique. La vérité du politique est dans la science et la science de la production.La science politique positive n’est pas une théorie du pouvoir, comme chez Machiavel, mais de la définition des intérêts généraux de la société. Le pouvoir de l’État est très réduit, car il est exclu du pouvoir spirituel qui revient aux intellectuels qui produisent les connaissances de leur temps, il est limité au pouvoir temporel de protection des industriels. Le politique est expulsé du pouvoir de l’État, pour s’incarner dans le travail productif, matériel ou intellectuel. C’est la société et non le gouvernement « qui seule peut savoir ce qui lui convient, ce qu’elle veut et ce qu’elle préfère ». Saint-Simon désacralise l’État et le pouvoir politique au profit de la société et de l’industrie.Ainsi pouvons-nous voir une résurgence de cette influence saint-simonienne non seulement dans sa « politique de l’offre » du président Emmanuel Macron, mais aussi dans la chasse à l’oisiveté qu’il mène en lançant en janvier 2024 l’« acte II d’une loi pour la croissance » et une nouvelle réforme du marché du travail.> L’auteur :Patrick Gilormini, Economie & Management, UCLy Cet article est republié sous licence Creative Commons.>> Lire l’article original :The Conversation
LLa prolifération du nucléaire militaire : un risque inévitable ? | The Conversation L’arme nucléaire reste plus que jamais perçue comme l’élément de dissuasion le plus convaincant. Plusieurs États pourraient s’en doter, ou chercher à le faire, tandis que la menace de son utilisation est souvent évoquée par les leaders de certains pays qui la possèdent.Les menaces d’utilisation de l’arme nucléaire régulièrement brandies par le Kremlin à l’encontre de l’Ukraine et de ses alliés, mais aussi le programme nord-coréen, les avancées iraniennes en la matière ou encore la montée en puissance nucléaire de la Chine inquiètent profondément les gouvernements et les populations du monde entier. Le terrifiant spectre d’une déflagration nucléaire mondiale n’est d’ailleurs sans doute pas pour rien dans l’attribution du prix Nobel de la paix 2024 au groupe japonais Nihon Hidankyo, qui lutte pour l’abolition de l’arme atomique.Il est donc opportun, en ces temps particulièrement troublés, de faire un point sur la prolifération nucléaire militaire – qui doit être distinguée de la construction des centrales nucléaires destinées à produire de l’électricité – et d’en jauger le degré de dangerosité.La prolifération nucléaire : un phénomène qui n’est pas nouveauL’arme nucléaire a, dès sa première utilisation par les États-Unis en 1945, démontré au monde son extraordinaire pouvoir destructeur et l’avantage en termes de puissance et d’influence qu’elle confère à celui qui la possède. Dès lors, la période de la guerre froide a initié une course à l’armement nucléaire pour installer la dissuasion entre puissances.Ainsi, l’Union soviétique a acquis l’arme en 1949, suivie du Royaume-Uni (1952), de la France (1960), d’Israël (années 1960), de la Chine (1964), de l’Inde (1974), du Pakistan (en 1998) et de la Corée du Nord (premier essai réussi en 2006).L’entrée en vigueur en 1970 du Traité de Non-Prolifération (TNP) n’a pas réussi à enrayer cette dynamique prolifératrice. Toutefois, les superpuissances américaine et soviétique ont voulu, notamment au travers du Traité sur la limitation des missiles antibalistiques de 1972 ou des différents accords dits Strategic Arms Limitations Talks (SALT), limiter l’expansion de leurs arsenaux nucléaires.L’après-guerre froide : une dynamique paradoxale de réduction des arsenaux et de nouvelles proliférationsAvec la fin de la guerre froide (1991), la menace d’un affrontement nucléaire entre superpuissances a diminué. Les immenses arsenaux de ces deux pays ont considérablement diminué grâce à l’application du traité dit Strategic Arms Reduction Treaty (START).Toutefois, des dynamiques négatives se sont installées (ainsi, le Pakistan a acquis l’arme nucléaire pour dissuader l’Inde). De nouvelles menaces ont émergé de la part d’États parias et d’acteurs non étatiques. La Corée du Nord, pays agressif et imprévisible, n’a eu de cesse de développer sa capacité nucléaire pour sanctuariser son régime. L’Iran, s’il ne possède pas encore l’arme nucléaire, met en œuvre d’importants efforts pour l’obtenir – des efforts qu’a encouragés la dénonciation en 2018 par Donald Trump de « l’accord sur le nucléaire iranien » de 2015, le Joint Comprehensive Plan of Action (JCPOA).En outre, la perspective du terrorisme nucléaire – à savoir la menace que des groupes terroristes acquièrent des matériaux nucléaires afin de créer des « bombes sales », c’est-à-dire des bombes capables de disperser des éléments radioactifs – suscite la plus grande préoccupation. Les réseaux de contrebande internationale, soutenus par des États parias, corrompus ou ayant intérêt à la déstabilisation, peuvent faciliter la diffusion des briques technologiques nécessaires à la fabrication de telles armes ou à l’obtention de matière fissile.Les années 2010 sont marquées par un regain de tension internationale en de nombreux points du globe, ce qui entraîne une augmentation des arsenaux de plusieurs pays nucléaires (en particulier de la Chine et de la Russie) et une modernisation de ceux-ci, notamment au travers du développement de c’est bizarre (vecteurs dépassant Mach 5, recherches visant à accéder à des vitesses dépassant Mach 10…), des portées ou des mesures de protection des vecteurs durant la phase de vol.De plus, les mécanismes de contrôle des armements peinent de plus en plus à remplir leur rôle. Le Traité sur les forces nucléaires de portée intermédiaire (INF) n’a plus cours depuis 2019, le traité de limitation du nombre d’ogives et de bombes nucléaires stratégiques New Start est à l’arrêt, laissant craindre une nouvelle période d’instabilité stratégique où le nucléaire prendra une place de plus en plus importante dans les doctrines militaires des pays qui en sont dotés et parfois dans le discours des dirigeants concernés.Les technologies modernes comme facteur facilitateur de la proliférationAutre ombre au tableau : les technologies modernes ont tendance à faciliter la prolifération. Internet et les technologies de l’information ont rendu plus accessible l’accès aux connaissances et données techniques, par exemple en physique des matériaux, en physique nucléaire ou bien encore en technologie balistique.Cela inclut les bases de données numériques et les publications scientifiques en accès libre. De plus, le cyberespionnage, utilisé par les États ou des groupes non étatiques, permet de s’approprier des informations sensibles.La technologie 3D peut également faciliter la fabrication des composants avec précision comme l’utilisation de l’intelligence artificielle permet d’optimiser la gestion des programmes d’armement.Les instabilités régionales ravivent la prolifération et les risques d’escaladeDans les régions sous tension, les armes nucléaires sont perçues par les États comme une forme d’« assurance-vie », a fortiori lorsqu’il existe une asymétrie conventionnelle entre deux États rivaux. C’est le cas par exemple de l’Inde et du Pakistan, ou de la Corée du Nord face à son voisin du sud, soutenu par les États-Unis. Ce schéma peut se reproduire dans des régions où l’arme nucléaire n’existe pas ou n’est pas évoquée.À titre d’exemple, les tensions entre Israël et plusieurs États arabo-musulmans mais également la rivalité entre l’Arabie saoudite et l’Iran peuvent pousser certains pays, notamment l’Arabie saoudite, l’Égypte et la Turquie, à chercher à se doter de l’arme nucléaire.En Asie, l’accession de la Corée du Nord à l’arme atomique provoque des débats au Japon et en Corée du Sud, pouvant les mener à terme à vouloir à leur tour devenir des États dotés.L’impuissance des organisations et des sanctions internationalesL’Agence Internationale de l’énergie atomique (AIEA) joue un rôle majeur en s’assurant que la technologie nucléaire n’ait que des fins pacifiques, en dehors des pays dotés légalement, en menant des inspections de toutes les installations nucléaires du monde en application du TNP. Malheureusement, l’efficacité de cette organisation dépend de la volonté des États quant à l’accès aux installations. Par exemple, l’Iran et la Corée du Nord n’ont pas hésité à interdire aux membres de l’AIEA l’accès à leurs infrastructures nucléaires.Le Conseil de sécurité des Nations unies peut également jouer un grand rôle dans la limitation de la prolifération nucléaire. Il a par exemple été impliqué dans l’élaboration du JCPOA. Mais là encore, son efficacité souffre de la divergence politique de ses membres, à commencer par celle qui caractérise les États-Unis d’une part, la Chine et la Russie de l’autre.Les sanctions internationales (le plus souvent américaines et/ou européennes) peinent également à restreindre la prolifération. Si elles cherchent à affaiblir les capacités économiques et technologiques des États proliférants (interdiction du commerce de certains biens, gels des avoirs financiers à l’étranger, restrictions sur l’approvisionnement énergétique et ont un impact significatif sur les économies des pays concernés, elles n’en demeurent pas moins d’une efficacité limitée. En effet, les sanctions peuvent accentuer le caractère paranoïaque de certains régimes et, par conséquent, les inciter à multiplier les efforts afin de se doter au plus vite de la bombe.Sans oublier que les sanctions sont souvent détournées par l’organisation de réseaux de contrebande ou de sociétés écran, et que certains pays désireux d’acquérir l’arme nucléaire peuvent bénéficier de l’aide d’acteurs extérieurs comme la Chine, la Russie ou le Pakistan, pour n’évoquer que la période récente. Ainsi, la Corée du Nord a bénéficié de l’aide de la Russie et de la Chine, le Pakistan a profité d’un large transfert de connaissances de la Chine, et l’Iran de la Russie.Comment sortir de cette impasse ?Si la conjoncture géopolitique s’y prêtait, il serait extrêmement utile de tenter de raviver le TNP, et de renforcer les mesures techniques (par l’utilisation de l’IA et du big data ainsi que des drones et robots) afin de permettre à l’AIEA de mieux vérifier que les États respectent leurs engagements internationaux de ne pas détourner leur production nucléaire civile à des fins militaires. Il serait également utile de promouvoir des accords multilatéraux élargis.Malheureusement, la situation actuelle n’est guère favorable à un tel scénario. La Chine et la Russie se sont lancées dans une politique impériale, les États-Unis veulent maintenir leur imperium et peuvent réélire un président aussi brutal qu’imprévisible en la personne de Donald Trump.La déstabilisation du Moyen-Orient menace de précipiter la région entière dans la guerre.Qu’en est-il du droit international ? Jugé par beaucoup de nations comme étant d’extraction occidentale, il ne peut être à l’origine d’un consensus général. La seule orientation imaginable, une fois que les guerres d’Ukraine et de Gaza auront pris fin, serait la réactivation de dialogues stratégiques entre grandes puissances qui pèseront sur les orientations de leurs alliés ou partenaires, et qui, en réaffirmant leurs assurances de sécurité, pourront persuader ceux-ci de ne pas poursuivre dans la voie du nucléaire militaire. Enfin, la diplomatie coercitive, mélange de sanctions et d’offres de coopération, doit être explorée de manière encore plus approfondie.La prolifération nucléaire, un risque inévitable ? L’avenir pousse au pessimisme. Il apparaît en dernier ressort que seul un apaisement des différentes zones de tension pourrait faire s’estomper le spectre de la prolifération. Sacré défi !>> L’auteur :Laurent Vilaine, Docteur en sciences de gestion, ancien officier, enseignant en géopolitique à ESDES Business School, Institut catholique de Lyon (UCLy)Cet article est republié sous licence Creative Commons.>> Lire l’article original :The Conversation
ÉÉco-conception, les premières clés pour vous lancer ! Raisons écologiques, sociales, sociétales… plus que jamais les entreprises sont encouragées à réduire leur empreinte carbone. L’UCLy vous invite à son rendez-vous Expert, un événement essentiel pour découvrir les fondamentaux et les meilleures pratiques de l’éco-conception.Face aux défis du changement climatique et aux pressions croissantes des clients, l’entreprise se trouve au cœur de la transition écologique. Plus que jamais, elle est encouragée à réduire son empreinte environnementale pour contribuer à un avenir durable.« Les entreprises, par leur capacité à proposer de nouveaux produits, procédés, organisations ou mode de commercialisation, doivent participer à ce changement. » Marie-France Vernier dans son ouvrage Eco-conception et transition écologique, le modèle économique en question.Mais par où commencer pour que cette démarche ne reste pas un vœu pieux et se transforme en bénéfice ? Comment convertir son système de production et intégrer l’économie circulaire à sa stratégie pour en faire un levier d’innovation ? Nos experts vous apporteront des réponses concrètes, notamment sur la manière dont les pratiques fondées sur l’éco-conception et l’économie circulaire peuvent jouer un rôle central dans cette transition.Avec l’entrée en vigueur, en juillet 2024, de nouvelles directives de l’Union Européenne, il est essentiel pour les entreprises de s’adapter et de transformer ces contraintes en opportunités : réduire son impact environnemental ne conduit pas fatalement à augmenter ses coûts.Et parce que cette démarche ne peut pas se réaliser de manière isolée, ils vous donneront des bonnes pratiques pour mobiliser la chaîne des acteurs de votre secteur d’activité et créer avec eux une dynamique collective. Car l’innovation responsable ne s’arrête pas aux frontières de l’entreprise : elle s’inscrit dans un écosystème plus large où clients, fournisseurs, collectivités et universités collaborent pour relever ensemble ces défis.1 enseignant-chercheur,1 réseau d’accompagnement,2 entreprises4 points de vue et 4 fois plus de conseils pour vous guider et vous aider à vous lancer ! >> Pour plus d’information rendez-vous sur le site : RDV UCLY EXPERT
QQuelles questions éthiques soulève l’IA en santé ? | « Dis pourquoi ? » ©RCF radio« Dis Pourquoi ?« est une chronique de vulgarisation scientifique de 5 minutes diffusée chaque mardi sur RCF Lyon à 11h50. Dis Pourquoi ? questionne et explore notre univers par les sciences. Chaque semaine, une ou un scientifique répond aux questions et dévoile ses travaux de recherche.> Émission du 7 mai 2024Mathieu Guillermin, enseignant-chercheur et maître de conférences au sein de l’unité de recherche Confluence à l’Institut Catholique de Lyon – UCLy -, a participé au dossier Pop’Sciences Diagnostic 2.0 : quand l’IA intervient paru en septembre 2023.Il soulève une question importante : avec l’intelligence artificielle qui s’est immiscée dans les pratiques de santé et dans le quotidien des praticiens depuis quelques années, quels sont les risques d’un point de vue éthique ?Écoutez le podcast :>> Écoutez les podcasts des autres intervenants Pop’Sciences :Comprendre les concentrations de microplastiques dans les eaux de ruissellementComment transmettre la danse jazz aujourd’hui ?Le génie végétale au service des villesL’étonnante capacité des muscles à se régénérerLa reconstruction du paysage littoral de la cité étrusque de Populonia en BDÉpidémies : de la détection à l’alerte>> Pour plus d’information, rendez-vous sur le site :RCF LyonPPour aller plus loinUne médecine revisitée à l’aune des algorithmes : quelles questions éthiques soulève l’IA ? , Mathieu Guillermin, Dossier Pop’Sciences Diagnostic 2.0 : quand l’IA intervient – sept. 2023IA : prometteuse pour optimiser ls parcours de soin, Insa Lyon – Mars 2024Nouvel humanisme au temps des neurosciences et de l’intelligence artificielle – Projet NHNAI, Mathieu Guillermin, UCLy – Nov. 2023
CComment faire face à la violence ? La comprendre et l’humaniser par l’exemple de la Psychoboxe Loin d’être logée en une personne, la violence circule, elle s’établit aussi dans le corps de celui qui la reçoit. La violence appelle la violence : elle résonne en nous, laisse des traces et mobilise nos souvenirs. Chacun réagit alors en miroir, reflet de son vécu personnel.Notre RDV UCLy Expert vous propose d’ouvrir la réflexion pour mieux comprendre la violence, tant il est nécessaire de revisiter son propre rapport à elle pour l’humaniser et ainsi mieux l’accueillir et la transformer dans sa pratique professionnelle.Comment se ressourcer face à un cas de violence, pour mieux accompagner ?A quels outils recourir pour renverser ce réflexe d’exclusion ou d’auto-exclusion qui surgit alors ?Nos intervenants vous feront la démonstration de la méthode Psychoboxe, dispositif qui permet de mieux appréhender ce qui (nous) fait violence pour traverser ces situations, les exploiter de manière créative et faire collectif dans l’apaisement.>> Pour en savoir plus :UCLY EXPERT©UCLy
TTant de crises… Temps d’espérance | Les journées de l’UCLy – 2e édition ©UCLyQuels moteurs de reconstruction pour nos sociétés ?Tout est en crise, tout s’effondre ? Ou faudrait-il dire que tout se transforme, se récrée et se réinvente ? La seconde édition des Journées de l’UCLy se tiendra les 10 et 11 avril 2024, à Lyon, autour du thème : « Tant de crises… temps d’espérance. Quels moteurs de reconstruction pour nos sociétés ? »Une vingtaine de personnalités du monde économique, politique et universitaire, dialogueront autour d’une question cruciale de notre temps : peut-on voir dans les crises bouleversant nos sociétés le moteur d’une transformation globale, l’occasion de réanimer notre vie en commun ?Intervenants : personnalités des mondes de la recherche, économique, de la santé, politique…>> Au programme :Mercredi 10 avril – 19h-20h30 | Conférence inaugurale : Résilience des institutions face aux crises et à l’effondrement des systèmesIntervenante : Florence PARLY, ancienne Ministre des Armées. | Animée par : Guillaume TABARD, Rédacteur en chef et éditorialiste Le Figaro.Jeudi 11 avril | Trois tables rondes viendront rythmer cette 2e édition des Journées de l’UCLy :Le récit contemporain de l’effondrement (des effondrements) est-il crédible ?Nos systèmes de vie en commun » sont-ils voués à s’effondrer ? Si on peut à raison parler d’un risque d’effondrement avéré pour notre habitat, en est-il de même pour nos institutions ?La fragilité supposée de la démocratie et des institutionsLa démocratie est-elle en péril ? Les systèmes démocratiques sont-ils plus vulnérables que les régimes autoritaires, ou ont-ils des ressources pour se repenser et reconstruire ?L’entreprise comme lieu de résilience face aux défis contemporainsMoteur de créativité et de solutions innovantes, l’entreprise, peut-elle être un lieu de réponse et de résilience, voire d’action et de transformation face à la fragilisation croissante de nos systèmes de vie ?Pour en savoir plus et consulter l’ensemble de la programmation :Les journées de l’UCLy
IIA et économie de l’attention Nous nous inquiétons du potentiel de l’intelligence artificielle, mais s’inquiète-t-on assez du déclin potentiel de l’intelligence humaine et collective ?Face au modèle économique des plateformes numériques et des réseaux sociaux, façonnés pour générer l’addiction, pour capter le plus de « temps de cerveau disponible » et cela afin de récupérer le plus de données possible sur les utilisateurs, ce sont nos capacités cognitives qui en sont directement impactées, menacées d’appauvrissement, et cela d’autant plus chez les plus jeunes.Pourtant, il est possible de transformer ces technologies en de véritables espaces démocratiques, servant l’intelligence collective. Alors, comment faire ? Que peut faire le droit pour contrer la mainmise des grands acteurs de la Silicon Valley ?>> Exprimez-vous sur ce sujet en rejoignant le débat en ligne de la Bibliothèque Municipale de Lyon dans le cadre du projet #NHNAI – Nouvel Humanisme au temps des Neurosciences et de l’Intelligence Artificielle et du Printemps du numérique :Rejoindre le débat
SSous surveillance : quelle protection des données dans un monde numérique ? | RDV UCLy Expert Reconnaissance faciale, protection de la voie publique, vidéosurveillance… les enregistrements vidéos s’immiscent dans nos vies quotidiennes et posent la question du respect des libertés fondamentales et de l’importance de protéger ses données personnelles.C’est donc un vaste sujet, qui concerne chacun de nous aussi bien dans le cadre personnel que professionnel, dont nos experts vont se saisir. Ils vous proposent d’interroger, au regard du cadre réglementaire et légal, les multiples enjeux d’un monde sous surveillance.Comment s’assurer de la conformité au RGPD de son installation de vidéosurveillance ou de vidéoprotection ?Peut-on évaluer la capacité de ces technologies à répondre aux enjeux sécuritaires qu’elles servent ? Comment composer avec des législations qui diffèrent, entre le pays qui fabrique la technologie et celui qui l’utilise ?>> Il sera également question des conflits de valeurs qui entourent le sujet :Peut-on conjuguer lutte contre l’insécurité et respect de la vie privée ?Quand il devient nécessaire de maintenir l’éclairage public nocturne pour que les caméras captent des images, comment concilier protection de l’environnement et vidéoprotection ?Photos de smartphones, enregistrements d’enceintes connectées… quel usage envisager pour ces données complémentaires, qui ne relèvent ni de la vidéosurveillance, ni de la vidéoprotection ?UCLy Expert vous donne rendez-vous à la croisée des enjeux numériques, juridiques et éthiques, pour vous donner des clés et vous aider à mieux appréhender les risques et bénéfices liés à ces nouvelles technologies !>> Pour en savoir plus :UCLY EXPERT