PPharma, cosmétique… et si les déchets végétaux aidaient à développer l’économie circulaire ? La renouée du Japon (Fallopia japonica), une plante invasive, présente des propriétés intéressantes pour sa teneur en resvératrol, un polyphénol utilisé par l’industrie cosmétique. | ©CC BY SA harum.koh from Kobe city, JapanAujourd’hui considérés comme des déchets, les sous-produits de la biomasse – issus notamment de l’agriculture et de l’industrie agroalimentaire – pourraient pourtant jouer un rôle central dans la transition vers une économie circulaire.Ces résidus, souvent compostés ou incinérés, renferment des molécules précieuses utilisables dans des secteurs aussi variés que la cosmétique, la pharmacie ou encore les bioplastiques.Face à l’urgence environnementale et aux limites planétaires atteintes, réduire l’usage des ressources pétrochimiques devient indispensable. La valorisation de ces « déchets » végétaux permettrait non seulement de préserver les ressources naturelles, mais aussi de créer des filières locales et durables.Certaines plantes invasives ou résidus alimentaires, comme le thé ou le marc de gingembre, sont riches en antioxydants et autres composés bioactifs. Leur transformation, grâce à des procédés innovants comme l’éco-extraction ou l’usage de solvants verts, ouvre la voie à une bioéconomie plus propre.Au cœur de ce changement : les bioraffineries, qui optimisent chaque étape de valorisation pour atteindre l’objectif « zéro déchet ». Encore faut-il lever les freins technologiques, économiques et réglementaires.Une analyse à découvrir dans un article écrit par : Maher Abla, Enseignant-chercheur en chimie à l’ESTBB et membre du groupe de recherche « Biotechnologies, Santé, Ethique » de l’unité de recherche UR CONFLUENCE: Sciences et Humanités (EA 1598), UCLy (Institut catholique de Lyon) ;Grégory Chatel, Enseignant-chercheur en chimie verte au laboratoire EDYTEM, Université Savoie Mont Blanc ;Philip Lawrence, Professeur de l’UCLy en virologie, responsable du groupe de recherche « Biotechnologies, Santé, Éthique » de l’UR CONFLUENCE : Sciences et Humanités (EA 1598), UCLy (Institut catholique de Lyon) ;Thanh-Nhat Pham, Enseignant-chercheur en chimie et biochimie à l’ESTBB et membre du Groupe de recherche » Biotechnologies, Santé, Éthique » de l’Unité de recherche CONFLUENCE : Sciences et Humanités (EA 1598), UCLy (Institut catholique de Lyon).>> Lire l’article :THE CONVERSATION
LLa réalité diverse du vélo à la campagne, derrière les clichés de grands sportifs ou de néo-ruraux militants Saviez-vous que le vélo, autrefois omniprésent dans nos campagnes, peine aujourd’hui à retrouver sa place ? Pourtant, loin des clichés du Tour de France ou des cyclistes du dimanche, une nouvelle étude révèle qu’il existe bel et bien des usagers du vélo au quotidien dans les territoires ruraux.Ces hommes et ces femmes, jeunes ou retraités, cadres ou ouvriers, pédalent pour aller travailler, faire leurs courses ou simplement profiter de leur environnement.Mais comment pédaler dans un territoire pensé avant tout pour la voiture ? Routes dangereuses, distances importantes, absence d’aménagements : les obstacles sont nombreux. Pourtant, près de la moitié des trajets en zone rurale font moins de 5 km, un potentiel énorme pour développer la mobilité douce. L’arrivée du vélo électrique change aussi la donne, en rendant les reliefs plus accessibles et en séduisant de nouveaux publics.Au-delà de l’utilitaire, choisir le vélo à la campagne, c’est aussi une manière de redécouvrir son territoire, de prendre le temps, de renouer avec les autres et avec la nature. Entre plaisir, engagement écologique et nécessité économique, ces pratiques invitent à repenser la place de la bicyclette dans nos villages.Une analyse à découvrir dans un article écrit par Alice Peycheraud, Doctorante en géographie, Université Lumière Lyon 2.>> Lire l’article :THE CONVERSATION
DDéconstruire les idées reçues sur les violences conjugales par l’anthropologie La violence conjugale n’épargne aucun milieu, et son analyse révèle bien plus qu’un simple dérapage individuel. Derrière chaque histoire, il y a des rapports de pouvoir, des normes sociales, et des modèles patriarcaux bousculés. De la Polynésie au Groenland, des classes populaires aux élites, les enquêtes anthropologiques montrent que cette violence est profondément ancrée dans des systèmes sociaux, où le contrôle masculin reste un enjeu central.Au-delà des clichés et des explications toutes faites, ces violences prennent racine dans des contextes de domination — qu’elle soit sociale, raciale, économique ou coloniale — et se manifestent souvent quand des équilibres de genre sont remis en cause. Les milieux favorisés, eux, savent mieux dissimuler et esquiver la justice.Plutôt que d’en rester à une lecture morale ou pathologique, il devient urgent d’écouter ce que disent les sciences sociales : transformer les normes de genre, comprendre les masculinités en crise et repenser la prise en charge, y compris des agresseurs. Car c’est dans cette complexité qu’on peut vraiment espérer faire reculer ce fléau silencieux.Une analyse à découvrir dans un article écrit par Rougeon Marina, UCLy (Institut catholique de Lyon)>> Lire l’article :THE CONVERSATION
QQue sont les GPU, cette technologie à laquelle on doit l’essor des jeux vidéo et de l’IA ? Derrière l’explosion de l’intelligence artificielle, il y a un composant informatique : le GPU (graphical processing unit). Né pour faire tourner les jeux vidéo des années 90, ce composant capable de traiter des millions de calculs en parallèle s’est peu à peu imposé comme le moteur discret de l’IA moderne.Nvidia, le géant américain du secteur, s’est hissé au sommet, mais voit aujourd’hui sa suprématie bousculée par la concurrence chinoise.Au départ conçu pour afficher des images à toute vitesse, le GPU s’est vite révélé redoutable pour exécuter les opérations complexes des réseaux de neurones. C’est lui qui a rendu possible l’apprentissage profond et permis aux systèmes d’IA de décoller. Face à cette demande, les GPU se spécialisent, optimisés pour des calculs toujours plus rapides, quitte à sacrifier la précision.Mais cette technologie est aussi au cœur d’une bataille mondiale : Taïwan, où sont fabriqués ces bijoux technologiques, est sous tension, et l’Europe peine à suivre. Une dépendance stratégique qui soulève des questions sur notre souveraineté numérique et le coût énergétique colossal de cette révolution invisible.Une analyse à découvrir dans un article écrit par Jonathan Rouzaud-Cornabas, Maître de conférences au Laboratoire d’informatique en image et systèmes d’information, INSA Lyon – Université de Lyon.>> Lire l’article :THE CONVERSATION
CChoisir ou être choisi : ce que le sport révèle des logiques sociales à l’adolescence Dans la cour, sur le terrain ou en salle, les choix d’équipes à l’adolescence racontent bien plus qu’une simple partie de sport. Derrière chaque sélection, des logiques invisibles se dessinent : popularité, genre, origine sociale et statut scolaire dictent qui est choisi et qui reste sur la touche.Les garçons dominent l’espace, valorisés pour leur force et leur audace, tandis que les filles oscillent entre discrétion et marginalité, prises dans des injonctions contradictoires.Le terrain devient le théâtre où se rejouent les inégalités sociales, mais aussi l’endroit où certains peuvent, par la performance physique, renverser l’ordre établi. Les enfants des milieux favorisés y circulent plus librement, forts de codes qu’ils maîtrisent depuis l’enfance. Pour d’autres, l’éducation physique et sportive (EPS) reste un lieu de lutte, où chaque passe et chaque choix d’équipe marquent symboliquement leur place dans le groupe.Et pourtant, cet espace collectif détient aussi un potentiel rare : briser les frontières, créer des alliances inattendues, et ouvrir des brèches dans la ségrégation ordinaire. À condition de repenser les règles du jeu.Une analyse à découvrir dans un article écrit par Raffi Nakas, chercheur associé au laboratoire ECP (Éducation, Cultures, Politiques), Université Lumière Lyon 2 >> Lire l’article :THE CONVERSATION
LLibrairies françaises : un rôle culturel essentiel dans une économie instable Le Festival du livre de Paris 2025 a mis en lumière les défis auxquels font face les librairies françaises. Bien que l’impact du Covid semble s’estomper, le secteur souffre d’une rentabilité faible, avec une moyenne de seulement 1 %.Cette situation est accentuée par l’augmentation des charges (loyers, salaires, transport), créant un effet ciseau qui fragilise le modèle économique des librairies. Les grandes enseignes résistent mieux, mais les petites librairies, souvent indépendantes, sont plus vulnérables. Les prévisions pour 2025 sont pessimistes, avec des baisses d’activité attendues.En parallèle, les libraires continuent de jouer un rôle essentiel dans la diversité culturelle, en sélectionnant des livres au-delà des best-sellers et en soutenant des auteurs moins médiatisés. Malgré des ventes stagnantes et des tensions économiques, leur rôle de curation reste crucial pour préserver une offre littéraire variée, avec plus de 67 000 nouveautés vendues en 2023. Toutefois, l’avenir des librairies semble incertain face à ces multiples pressions économiques et structurelles.Une analyse à découvrir dans un article écrit par David Piovesan, Maître de conférences HDR en sciences de gestion, Université Jean Moulin Lyon 3.>> Lire l’article :THE CONVERSATION
LLa Première Guerre mondiale du point de vue des chevaux Retracer l’histoire du point de vue des animaux, tâcher de trouver des sources pouvant témoigner de leur vécu et de leur évolution. Telle est l’ambition du dernier livre supervisé par Éric Baratay aux éditions Tallandier.Dans ces bonnes feuilles que nous vous proposons, cet historien se penche sur la Grande Guerre qui, sur le seul front de l’Ouest, mobilisa pas moins de huit millions de chevaux. Indispensable pour la cavalerie, l’infanterie mais également l’artillerie, pour tirer canons, munitions, vivres et hommes, ils ont façonné l’évolution de cette guerre.Saviez-vous par exemple qu’en 1914 c’est le manque de chevaux des Français comme des Allemands qui a empêché qu’un camp ou l’autre réussisse à contourner son adversaire, ce qui a provoqué la fixation du front et quatre ans de guerre de tranchées.En examinant les écrits de poilus et des vétérinaires au front, Éric Baratay tâche ici de retracer la douloureuse mobilisation de ces millions de chevaux.Lors de leur réquisition, les chevaux éprouvent d’abord un stress psychologique et physique en perdant leurs repères habituels du fait d’une succession de lieux, de mains, de voix. Leur embarquement dans les wagons est souvent difficile ; ils résistent, hennissent, se sentent poussés, frappés, se font serrer les uns contre les autres. Les plus rétifs continuent à hennir, à frapper les parois ; beaucoup sont apeurés par les trains qui passent, éprouvés par les secousses, irrités par les congénères inconnus.Ils vivent un autre bouleversement lors de leur affectation, devant s’habituer à de nouveaux noms, de nouvelles voix et conduites, de nouveaux gestes et mots en divers patois changeant au gré des réaffectations, permissions, disparitions des hommes. Ainsi, les chevaux de trait affectés à la cavalerie se retrouvent avec un soldat sur le dos, rarement plus aguerri, tout aussi craintif, et ceux qui réagissent, hennissent, ruent, subissent alors des coups, entendent des cris, ce qu’ils connaissaient assez rarement auparavant s’ils viennent des campagnes.Escorte de prisonniers allemands par la cavalerie française, le 24 août 1914. | © William Heinemann, London, CC BYDans les services attelés, les chevaux doivent apprendre à travailler avec des congénères pour les solitaires d’autrefois ou de nouveaux partenaires pour les habitués à cet emploi. Ils sont assemblés selon leur taille, leur force, voire leur couleur, rarement selon leur caractère, que les hommes ne connaissent pas et ne cherchent pas. Des chevaux manifestent des incompatibilités d’humeur, obligent ces humains à les séparer jusqu’à ce qu’une répartition soit trouvée, qu’une paix plus ou moins durable s’installe. Lors des essais à tirer ensemble, beaucoup se heurtent, glissent, tombent, s’empêtrent dans les traits, s’épuisent. L’adaptation est remise en cause par les changements d’affectation et les arrivées de nouveaux partenaires, tels ces chevaux américains, que les alliés vont chercher à partir de l’automne 1914 pour compenser les pertes.D’autant que leur traversée de l’Atlantique s’avère un calvaire côté français, où l’on ne donne qu’une avance aux marchands américains, les laissant assurer le transport à moindres frais. Dès l’Amérique, les équidés choisis se retrouvent concentrés et mélangés dans des parcs puis entassés à 15 ou 20 dans des wagons, sans attache et sans surveillance interne. Les conflits, les coups, les chutes s’ajoutent au stress du voyage durant lequel ces animaux ne bénéficient guère d’arrêts le long d’un parcours de quatre à huit jours. Au port, ils sont de nouveau concentrés en enclos puis placés sur des barges et hissés par des grues sur des navires restés au large, une opération très stressante pour les équidés.Perturbés par le déracinement, les importants changements climatiques à l’échelle américaine, le bouleversement du régime alimentaire, beaucoup s’affaiblissent et contractent des maladies infectieuses, d’autant qu’ils ne bénéficient pas de désinfection des enclos et des wagons ou de contrôles épidémiologiques, encore peu usités côté français.À bord des navires, ces équidés se retrouvent entassés les uns contre les autres, en quatre rangées parallèles par étage, attachés de près, et comme ils ne font pas d’exercice dans des enclos ou de promenade sur le pont extérieur, qu’ils restent inactifs trois semaines au minimum, ils endurent des fourbures aiguës aux jambes. L’entassement est tel que des équidés se voient placés sur le pont extérieur où, malgré les couvertures mises sur eux ou les toiles tendues par-dessus, ils endurent de fortes variations de température, une humidité incessante, des courants d’air permanents, subissent d’importants refroidissements tout en devant résister aux tempêtes qui balaient l’endroit.Au moins, ces animaux ne souffrent-ils pas de l’atmosphère confinée des étages internes, de la chaleur moite, du gaz carbonique, des fortes odeurs que les équidés enfermés produisent mais qui les indisposent vivement, d’autant que l’aération, guère pensée, est très insuffisante, que les excréments, le fumier, les aliments avariés sont irrégulièrement évacués et ces ponts mal nettoyés par des équipages négligents, peu impliqués financièrement dans le maintien en bonne santé des bêtes, bien qu’ils pâtissent aussi de la situation. Les morts sont laissés au milieu des vivants tout au long du voyage parce qu’on n’a pas prévu de les évacuer à la mer ! Les rescapés ressentent évidemment les phéromones de stress dégagés par les agonisants puis les odeurs des cadavres.Chevaux et mulets souffrent souvent de la soif et de la faim, les marchands ayant trop peu prévu, les matelots s’évitant des corvées régulières, les aliments n’étant que de médiocre qualité. Ces équidés doivent souvent manger des aliments simplement jetés à terre, avalant en même temps la paille souillée, voire leurs excréments pour compenser la faim, mais les bêtes attachées trop court, incapables de baisser autant leur tête, sont forcées de jeûner. Beaucoup s’affaiblissent, contractent ou amplifient des maladies, mangent encore moins, respirent toujours plus mal, tombent au premier tangage, ont de plus en plus de peine à se relever, se blessent facilement lors des heurts avec d’autres ou contre les parois et lors de ces chutes, se fracturant des os ou se rompant des ligaments, contractant alors le tétanos ou la gangrène.À l’arrivée, les sorties sont souvent retardées car, dans nombre de navires, les rampes reliant les ponts ont été enlevées pour mieux entasser, d’autant qu’on ne prévoyait pas de promenade extérieure. Les équidés doivent attendre plusieurs jours que de nouvelles pentes soient installées, sur lesquelles ils se précipitent pour sortir de cet enfer. Les blessés et les malades ne pouvant pas les gravir attendent d’être sanglés puis soulevés à la grue. À terre, les chevaux, souvent des mustangs plus ou moins sauvages, achetés à moindre coût, se montrent rebelles à la discipline. Ils déconcertent autant leurs congénères européens, habitués au travail, que les conducteurs qui font alors pleuvoir les coups.Chevaux transportant des munitions à la 20ᵉ Batterie de l’Artillerie canadienne de campagne à Neuville | © Saint-Vaast, France.Archives du Canada, CC BYDes incompréhensions réciproquesCes incompréhensions sont nombreuses, d’autant que nombre de soldats n’ont jamais côtoyé de chevaux auparavant et que ces derniers ne sont pas habitués à de tels environnements. Nous avons vu que beaucoup d’équidés réquisitionnés refusent d’entrer dans les wagons ou les camions. Cela conduit les soldats à les qualifier de « bêtes », à se grouper jusqu’à six ou sept pour les forcer et à manier la violence. Or cette attitude des chevaux s’explique par leur vision, mieux connue de nos jours : étroite en hauteur mais très panoramique en largeur, d’un flanc à l’autre. Ils ont donc le sentiment d’être bêtement précipités contre un obstacle alors que la voie est libre autour ! D’autant qu’ils détectent mal l’intérieur noir des wagons, mettant du temps à accommoder leur vue à l’obscurité, et qu’ils rechignent logiquement à entrer dans cet inconnu… à la manière d’un automobiliste qui, par temps ensoleillé, freine devant une section très ombragée de la route formant un mur noir.Des soldats français essayant de tirer une mule épuisée hors de la boue d’un trou d’obus. | ©National Library of Scotland, CC BYUn autre exemple d’incompréhension concerne l’abreuvement des chevaux durant l’été 1914. Ils ne peuvent pas boire suffisamment, souvent une fois la nuit car les cavaliers limitent ces moments dangereux pour eux, et cela provoque une importante mortalité. On peut invoquer la guerre de mouvement, qui réduit les possibilités de nourrir et d’abreuver, et la négligence des hommes, qui est réelle, mais la situation est confortée par un aspect inconnu des humains et même des animaux : on sait maintenant que les chevaux connaissent une forme de déshydratation qui ne provoque pas une soif importante, ce qui signifie que ces chevaux de guerre n’ont sans doute pas suffisamment manifesté leur besoin.Auteur :Éric Baratay, Professeur d’histoire, Université Jean Moulin Lyon 3Cet article est republié sous licence Creative Commons.>> Lire l’article original :THE CONVERSATION
LLibre-service, caisses automatiques : quand les magasins facilitent (involontairement) le vol | The Conversation © On Shot de PexelEntrée libre, libre-service, encaissement automatique… toutes ces innovations ont amélioré la rentabilité des magasins, mais aussi augmenté le nombre des vols à l’étalage. Ce qui montre la grande capacité d’adaptation des resquilleurs.« Si ça ne tente pas le voleur, ça ne tentera pas le client ! » C’est le dilemme des grandes surfaces, fondé sur la tentation des clients. Plus on tente le client, plus on vend… mais plus on risque de se faire voler. Ce problème n’est pas nouveau : le vol a toujours existé, il existe depuis la création des premiers magasins.Il constitue ce que les chercheurs en gestion appellent des « fuites » (managing leaks) au même titre que la perte, la casse, les erreurs de pesée… Les vols peuvent aussi s’accroître à l’occasion de grandes innovations commerciales comme celles qui ont jalonné l’histoire du commerce. C’est le cas de l’entrée libre, avec les grands magasins au XIXe siècle, mais aussi du libre-service au début du XXe siècle. Plus récemment, l’apparition de l’encaissement automatique (self-scanning) a entraîné, lui aussi, une recrudescence des vols.L’entrée libreLe grand magasin apparaît à la fin du XIXe siècle dans la plupart des pays européens ainsi qu’aux États-Unis. On peut le définir comme un magasin de grande taille qui regroupe sous un même toit au moins quatre départements séparés, vendant des produits différents : vêtements, accessoires, produits ménagers…La France fait partie des précurseurs avec la création du Bon Marché à Paris en 1870.Le grand magasin remplace le magasin traditionnel dans lequel on entrait pour satisfaire un besoin précis : acheter un vêtement, une paire de chaussures. Le comptoir, derrière lequel se trouvait un vendeur, était le passage obligé. Le grand magasin instaure un nouveau paradigme : celui du client roi qui a le droit d’entrer librement, de regarder sans être obligé d’acheter. L’achat cède la place à une notion plus large, celle du shopping : fréquenter l’espace de vente librement et sans aucune contrainte. Les femmes, et particulièrement celles de la classe moyenne, deviennent adeptes du shopping et vont constituer la clientèle principale des grands magasins.Un univers où tout est possibleCette nouvelle liberté d’aller et venir dans l’espace commercial n’est pas sans conséquences. En effet, la femme qui pénètre dans un grand magasin se retrouve dans un univers onirique où tout est possible : regarder, toucher, sentir et essayer tous les articles destinés à sa « toilette ».Tout est fait pour aiguiser la tentation et pousser à l’achat voire au vol. En effet, la pulsion positive ressentie par le visiteur peut devenir plus forte que ses inhibitions et l’inciter à commettre un délit. Paul Dubuisson, un psychiatre du début du XXe siècle, s’est intéressé aux voleurs des grands magasins et plus particulièrement aux femmes qui sont responsables du plus grand nombre de vols : « Les femmes trouvent dans le grand magasin un environnement où leur résistance morale n’est plus en mesure de les protéger. » Ces facteurs permettent d’expliquer l’augmentation des vols qui est allée de pair avec le développement des grands magasins.Le libre-service dans le commerce alimentaireAvant la Deuxième Guerre mondiale, les achats alimentaires se faisaient dans des commerces traditionnels. La vente se faisait au comptoir, les clients attendant à la queue leu leu qu’un vendeur les serve en prélevant les marchandises dans les rayons derrière lui ou dans les réserves. Cette méthode présentait de nombreux inconvénients : frais de personnel élevés, temps d’attente important pour la clientèle, faible débit… En outre, le comptoir constituait une barrière visuelle entre le client et la marchandise, ce qui favorisait peu les ventes.À partir de 1930, le libre-service commence à se mettre en place aux États-Unis. Laisser les clients se servir dans les rayons permet de sortir de l’impasse : éviter l’attente des clients tout en fluidifiant leur circulation dans le point de vente. En outre, cela permet de réduire les coûts salariaux tout en vendant plus.Les dirigeants du grand commerce européen décident alors de faire des voyages d’études aux États-Unis pour voir si ces avantages sont bien réels. Si les distributeurs français sont convaincus de l’intérêt économique du libre-service, le consommateur va mettre plus de temps pour l’accepter. Le premier libre-service hexagonal est implanté par Goulet-Turpin en 1947, puis par Casino dans ses succursales. Cependant, ces tentatives s’avèrent peu fructueuses : les Français n’apprécient pas les produits préemballés et surtout ne comprennent pas pourquoi ils doivent payer le même prix pour se servir eux-mêmes.Il faudra attendre l’arrivée du premier hypermarché Carrefour en 1963, avec des prix bas tous les jours, pour que les Français acceptent le libre-service.Une hausse vertigineuse des volsSi le libre-service conduit à réduire les coûts et à augmenter le chiffre d’affaires, il contribue aussi à augmenter les vols. En Angleterre, où il a été introduit dans la distribution alimentaire à partir des années 1950, l’augmentation des vols a été vertigineuse. En 1949, plus de 10 000 personnes ont été inculpées pour vol à l’étalage ; ce chiffre a doublé au cours des dix années suivantes. Par rapport à la vente au comptoir où seul le vendeur manipule les produits, le libre-service autorise la prise en main d’un grand nombre d’articles par le client.Ce dernier peut ensuite parcourir le magasin avec les articles choisis avant leur encaissement. C’est dans ce laps de temps que la plupart des vols sont commis. Il faut dire qu’avec le libre-service tout est fait pour tenter le consommateur ce qui a fait dire à un distributeur : « Si cela ne tente pas le voleur, cela ne tentera pas le client. »L’encaissement automatiqueL’encaissement automatique (self-scanning) consiste à proposer au client de réaliser lui-même l’encaissement de ses produits grâce à un automate et ainsi d’éviter l’attente. Une majorité de commerces alimentaires sont équipés de ce dispositif (57 %, selon Nielsen). C’est une innovation rentable pour le magasin.D’après Thierry Cotillard, dirigeant de l’enseigne Intermarché, une seule vendeuse peut surveiller un îlot de quatre caisses automatiques et permet « d’économiser » trois caissières. Mais cela veut dire aussi trois emplois supprimés et moins de lien social entre le client et le personnel. En outre, l’encaissement automatique favorise le vol.TF1 2025.Selon le magazine professionnel LSA, les vols volontaires, les oublis… peuvent être estimés en moyenne à 1 % du CA. L’étude de ce problème sur le terrain montre que l’imagination des fraudeurs est sans limite : faire semblant de scanner en masquant le code-barre, acheter plusieurs articles identiques et tricher sur la quantité, changer le code-barre… C’est ainsi qu’une chercheuse, Emmeline Taylor a identifié une « fraude à la carotte » dans un supermarché australien : ce dernier avait vendu plus de carottes qu’il n’en avait en stock, certains consommateurs affichant même 18 kilos sur un seul ticket. Les gérants du magasin se sont alors aperçus que les consommateurs remplaçaient les légumes coûteux comme les avocats par des carottes moins chères au moment de l’encaissement. Pour autant, ayant payé quelque chose, ils ne se considéraient pas comme des voleurs.De nouvelles paradesPour faire face à ce fléau, on peut avoir recours à l’intelligence artificielle (IA). Selon LSA, une caméra reliée à un logiciel de détection d’images peut permettre de repérer les gestes suspects qui indiquent qu’un vol est en cours. On peut aussi identifier le défaut de scans ou l’utilisation de faux codes-barres…L’enseigne Intermarché a équipé ses caisses automatiques de tels dispositifs dans certains de ses magasins. Selon Thierry Cotillard, dirigeant d’Intermarché, cela permet de diminuer la démarque inconnue (vol, perte, casse) sans augmenter les prix. En revanche, l’utilisation de l’IA se heurte en France à un problème de non-conformité à la législation européenne sur l’utilisation des données personnelles (règlement européen RGPD).L’histoire du commerce est ponctuée par de grandes innovations commerciales : entrée libre, libre-service, encaissement automatique… Ces innovations ont permis aux enseignes de développer leurs ventes et d’améliorer leurs marges. Cependant, ces évolutions ont entraîné à chaque fois une hausse des comportements peu scrupuleux. Malgré tout, le fait que ces innovations existent toujours montre bien qu’elles restent rentables pour les commerçants.Auteur :Jean-Pierre Lacour, PHD Marketing, Doctorant en Histoire contemporaine, Université Lumière Lyon 2Cet article est republié sous licence Creative Commons.>> Lire l’article original :THE CONVERSATION
PPourquoi a-t-on la sensation de tomber avant de s’endormir ? Après une journée fatigante, vous êtes enfin confortablement installé dans votre lit, prêt à tomber dans les bras de Morphée… quand soudain, votre corps sursaute, comme si vous tombiez dans le vide. Mais pourquoi notre cerveau nous joue-t-il ce tour juste avant de sombrer dans le sommeil ? Et d’ailleurs, que se passe-t-il réellement dans notre cerveau lorsqu’on s’endort ?Ce « sursaut du sommeil » porte le nom de secousse hypnique (du grec upnos, qui signifie sommeil) ou myoclonie (toujours des termes grecs myo pour muscle, et clonie pour agitation) d’endormissement, en référence à la contraction musculaire brève qui en est à l’origine.Il s’agit d’une contraction musculaire brève et involontaire qui survient au moment de l’endormissement. Elle peut toucher l’ensemble du corps ou se limiter à un groupe musculaire, comme les bras ou les jambes. Bien souvent, elles sont assez intenses nous tirer du sommeil, mais il arrive qu’elles soient assez légères pour ne pas s’en rendre compte.D’une certaine manière, ces secousses ressemblent au hoquet, qui est lui aussi une myoclonie sauf qu’ici, c’est une partie bien plus grande du corps qui est impliquée.Environ 70 % de la population en a déjà fait l’expérience au moins une fois dans sa vie, et cette secousse touche autant les femmes que les hommes.Un endormissement mal synchroniséPlusieurs théories ont été formulées quant à son origine, mais les scientifiques ne se sont, à ce jour, pas accordés sur une cause certaine.L’une des théories répandues propose une explication assez simple : lorsqu’on s’endort, on passe par différentes phases de sommeil, jusqu’à atteindre le sommeil paradoxal (qui permet notamment de consolider les souvenirs, et de faire les rêves dont on se souvient au réveil). Ce serait ce passage entre sommeil léger et profond qui engendrerait une relaxation des muscles (l’atonie musculaire), parfois trop soudaine pour le corps. Ce relâchement musculaire soudain pourrait surprendre le cerveau, qui, en réaction à cette perte de tonus, déclencherait une contraction réflexe des muscles.Un certain nombre de scientifiques parlent également d’un déséquilibre dans l’endormissement du cerveau. Le passage d’un état d’éveil à un état de sommeil est géré au sein du tronc cérébral qui intervient dans un grand nombre de fonctions vitales. Parfois, la transition entre l’éveil et le sommeil est assez instable pour que ce système envoie accidentellement des signaux vers les muscles, qui vont alors se contracter.Un vestige évolutifUne autre hypothèse repose sur une erreur d’interprétation du cerveau. Lorsqu’on s’endort, nos muscles se relâchent progressivement, notre respiration ralentit et notre rythme cardiaque diminue. Or, le cerveau pourrait interpréter cette détente musculaire soudaine comme une chute, déclenchant un réflexe primitif de sursaut pour éviter un danger potentiel. Cette théorie trouve ses racines dans notre passé évolutif : nos ancêtres dormaient parfois en hauteur (sur des branches, des rochers…) et un relâchement incontrôlé du corps pouvait être synonyme de chute dangereuse. Ce réflexe serait donc un vestige de ce mécanisme de protection.Cette vigilance résiduelle du cerveau ne se limite d’ailleurs pas aux secousses hypniques : elle se retrouve aussi dans l’effet de première nuit.Il n’est pas rare, lorsqu’on dort dans un nouvel endroit pour la première fois, de mal dormir, ou moins bien dormir que d’habitude, et l’évolution semble aussi en être la cause. Lors de cette première nuit, une partie de notre cerveau, et plus précisément l’hémisphère gauche, reste plus éveillée que l’autre. L’objectif ? Surveiller l’environnement pour détecter d’éventuelles menaces pour se réveiller rapidement en cas de danger.Un mécanisme de protection que l’on retrouve aussi chez certaines espèces animales, comme les oiseaux et les dauphins, qui dorment avec un hémisphère (et même un œil) éveillé pour rester en alerte.Quand notre mode de vie s’en mêleL’évolution n’est bien sûr pas la seule fautive possible. Certains facteurs peuvent également favoriser ces sursauts nocturnes : le stress, la consommation excessive de caféine ou de nicotine, et même certains médicaments !Si ces sursauts nocturnes peuvent être surprenants, voire agaçants, ils restent totalement bénins dans la grande majorité des cas. Ils rappellent simplement que la transition entre l’éveil et le sommeil est un mécanisme complexe, encore imprégné des traces de notre passé évolutif.Auteur :Astrid Thébault Guiochon, ingénieure et enseignante, Université Lumière Lyon 2Cet article est republié sous licence Creative Commons.>> Lire l’article original :THE CONVERSATION
IInsultes entre élèves : lutter contre le sexisme dès l’école primaire | The Conversation Le sexisme peut se manifester dès l’école primaire à travers des insultes dont les enfants mesurent plus ou moins la portée, et que les enseignants s’efforcent de déconstruire lors de séances spécifiques, dans le cadre de l’éducation à la vie affective, relationnelle et sexuelle.Le nouveau programme d’éducation à la vie affective, relationnelle et sexuelle (Evars) a été publié le 6 février 2025, en vue d’une mise en œuvre à la prochaine rentrée.Progressif, adapté aux besoins des élèves en fonction de leur âge et niveau scolaire, ce programme poursuit les objectifs définis par la circulaire de 2018, notamment « la lutte contre les stéréotypes, la prévention des violences et la tolérance » et fait du renforcement de l’égalité filles-garçons et de la lutte contre le sexisme à l’école l’un de ses axes majeurs.Le sexisme peut se manifester dès les petites classes de primaire, en CE1 ou CE2 (cycle 2), en raison de la tendance des élèves à se regrouper par sexe. Entre 6 et 12 ans, garçons et filles évitent souvent les contacts entre eux et entretiennent des stéréotypes négatifs à l’égard du sexe opposé. Cette séparation favorise une hiérarchisation des rapports sociaux et génère des comportements sexistes : jeux stéréotypés, insultes et dévalorisation des filles par certains groupes de garçons.Pour y remédier, le programme prévoit, dès le CM1, un travail sur les stéréotypes et les préjugés, ainsi qu’une approche des violences (verbales, physiques, sexistes, etc.) dès le CM2.Comprendre la portée sexiste de certaines expressionsComme le souligne la sociologue Élise Devieilhe, « les enfants vivent dans le même monde que les adultes, ils questionnent sur la vie quotidienne et sont exposés aux médias ». À travers leurs échanges avec leurs groupes de pairs, avec leur famille, avec leurs connaissances, ils intègrent certaines normes genrées, dès tout-petits, c’est-à-dire « des représentations des rôles respectifs des hommes et des femmes ». Ce faisant, ils vont parfois aussi assimiler des propos sexistes, dont ils ne connaissent pas toujours réellement la signification.Dans les 60 entretiens menés dans le cadre de ma thèse, des enseignantes expliquent ainsi combien il faut aider les enfants à prendre du recul par rapport aux « réflexions sexistes ou grossières » auxquelles ils peuvent être confrontés, à l’école ou dans la rue.« Être sifflée dans la rue ou recevoir un “Ah, tu es trop bonne”, ce n’est pas normal, ce n’est pas un compliment », relève l’une d’elles. Or, « il y a des enfants qui pourraient le prendre comme un compliment », ajoute une autre.« Et c’est toute l’éducation des garçons à revoir aussi. C’est bien d’apprendre aux petits garçons à se comporter correctement, et ça commence dès l’école primaire en disant qu’on n’a pas de jugement, qu’on ne dit pas “tu es beau, tu es laid”. »L’échange qui suit, entendu lors d’une des séances en cours moyen sur les compliments que l’on peut faire à autrui, reflète cette démarche :– L’enseignante : « Quoi d’autre comme compliments ? »– Un élève : « Bonne. »– L’enseignante : « C’est-à-dire ? Quelqu’un de gentil ? De joli ? »– Un élève (ne répond pas tout de suite) : « Oui, jolie. »– L’enseignante : « C’est familier de dire ça, on dirait plutôt “quelqu’un de joli” ».Cette situation montre que les enfants peuvent ne pas saisir la portée sexiste de certains propos, et qu’il est important de déconstruire ces stéréotypes dès leur plus jeune âge.Déconstruire les insultesLors de la récréation, les enfants mettent en œuvre les codes sociaux qu’ils ont appris dans leur environnement familial et scolaire. C’est un moment où se cristallisent des rapports de pouvoir. Les insultes y sont fréquemment échangées, car elles sont un moyen rapide d’affirmer une position de domination ou d’exclure les autres.Pour lutter contre ce phénomène, les enseignantes adoptent différentes approches. Certaines n’hésitent pas à proposer en classe une séquence entière sur les insultes, comme l’explique une enseignante en cours moyen :« Nous pouvons avoir des discussions avec les élèves, notamment sur les discriminations, à travers des outils comme le mur des insultes. En effet, on entend beaucoup d’insultes à l’école, et cela représente une occasion de discuter de ce qu’elles signifient et de qui elles visent. Pour cela, je fais d’abord une première séance où nous échangeons sur les différentes insultes entendues, puis une deuxième et une troisième séances au cours desquelles nous les classons en catégories : sexistes, racistes, grossophobes, homophobes, tout en essayant de comprendre qui elles visent et ce qu’elles signifient. »À travers ces activités, les élèves apprennent à comprendre que les insultes ne sont pas anodines et qu’elles touchent profondément les personnes, notamment les femmes, comme le montrent les insultes sexistes qui sont souvent formulées en lien avec des stéréotypes de genre.D’autres enseignants montent des séances spécifiques après avoir été témoins d’une insulte.« Mes élèves utilisaient des termes très vulgaires sans en comprendre réellement le sens, raconte une enseignante en réseau d’éducation prioritaire. Ils n’avaient aucune maîtrise de ces mots. J’ai donc abordé ce sujet avec eux. Par exemple, je leur demandais : “Que signifie vraiment le terme ‘pute’ ? Est-ce que tu sais ce que cela veut dire ?” Lorsque l’élève comprenait enfin le sens du mot, je lui posais la question : “Penses-tu que tel ou tel enfant mérite d’être qualifié de ‘pute’ ?” »Avec cette approche, il s’agit de déconstruire l’insulte, en aidant l’enfant à saisir la violence qui la sous-tend et en faisant ressortir combien il est inacceptable d’avoir recours à ce vocabulaire.Pour favoriser un véritable vivre-ensemble et permettre aux élèves de mieux comprendre ce qui dépasse les bornes, les enseignants peuvent intervenir avec des outils quotidiens, en aidant les élèves à mieux communiquer pour résoudre leurs conflits, par exemple avec la méthode des « messages clairs ».D’autres optent pour des systèmes de « réparations », comme la rédaction d’excuses ou la réalisation de dessins, permettant aux élèves de prendre conscience des conséquences de leurs actes. Ces pratiques, accompagnées de séances d’éducation morale et civique, visent à construire une école où chacun se sent respecté, écouté et compris.Autrice :Prescillia Micollet, Doctorante en Sciences de l’Éducation et de la Formation, Université Lumière Lyon 2Cet article est republié sous licence Creative Commons.>> Lire l’article original :THE CONVERSATION