CChoisir ou être choisi : ce que le sport révèle des logiques sociales à l’adolescence Dans la cour, sur le terrain ou en salle, les choix d’équipes à l’adolescence racontent bien plus qu’une simple partie de sport. Derrière chaque sélection, des logiques invisibles se dessinent : popularité, genre, origine sociale et statut scolaire dictent qui est choisi et qui reste sur la touche.Les garçons dominent l’espace, valorisés pour leur force et leur audace, tandis que les filles oscillent entre discrétion et marginalité, prises dans des injonctions contradictoires.Le terrain devient le théâtre où se rejouent les inégalités sociales, mais aussi l’endroit où certains peuvent, par la performance physique, renverser l’ordre établi. Les enfants des milieux favorisés y circulent plus librement, forts de codes qu’ils maîtrisent depuis l’enfance. Pour d’autres, l’éducation physique et sportive (EPS) reste un lieu de lutte, où chaque passe et chaque choix d’équipe marquent symboliquement leur place dans le groupe.Et pourtant, cet espace collectif détient aussi un potentiel rare : briser les frontières, créer des alliances inattendues, et ouvrir des brèches dans la ségrégation ordinaire. À condition de repenser les règles du jeu.Une analyse à découvrir dans un article écrit par Raffi Nakas, chercheur associé au laboratoire ECP (Éducation, Cultures, Politiques), Université Lumière Lyon 2 >> Lire l’article :THE CONVERSATION
LLibre-service, caisses automatiques : quand les magasins facilitent (involontairement) le vol | The Conversation © On Shot de PexelEntrée libre, libre-service, encaissement automatique… toutes ces innovations ont amélioré la rentabilité des magasins, mais aussi augmenté le nombre des vols à l’étalage. Ce qui montre la grande capacité d’adaptation des resquilleurs.« Si ça ne tente pas le voleur, ça ne tentera pas le client ! » C’est le dilemme des grandes surfaces, fondé sur la tentation des clients. Plus on tente le client, plus on vend… mais plus on risque de se faire voler. Ce problème n’est pas nouveau : le vol a toujours existé, il existe depuis la création des premiers magasins.Il constitue ce que les chercheurs en gestion appellent des « fuites » (managing leaks) au même titre que la perte, la casse, les erreurs de pesée… Les vols peuvent aussi s’accroître à l’occasion de grandes innovations commerciales comme celles qui ont jalonné l’histoire du commerce. C’est le cas de l’entrée libre, avec les grands magasins au XIXe siècle, mais aussi du libre-service au début du XXe siècle. Plus récemment, l’apparition de l’encaissement automatique (self-scanning) a entraîné, lui aussi, une recrudescence des vols.L’entrée libreLe grand magasin apparaît à la fin du XIXe siècle dans la plupart des pays européens ainsi qu’aux États-Unis. On peut le définir comme un magasin de grande taille qui regroupe sous un même toit au moins quatre départements séparés, vendant des produits différents : vêtements, accessoires, produits ménagers…La France fait partie des précurseurs avec la création du Bon Marché à Paris en 1870.Le grand magasin remplace le magasin traditionnel dans lequel on entrait pour satisfaire un besoin précis : acheter un vêtement, une paire de chaussures. Le comptoir, derrière lequel se trouvait un vendeur, était le passage obligé. Le grand magasin instaure un nouveau paradigme : celui du client roi qui a le droit d’entrer librement, de regarder sans être obligé d’acheter. L’achat cède la place à une notion plus large, celle du shopping : fréquenter l’espace de vente librement et sans aucune contrainte. Les femmes, et particulièrement celles de la classe moyenne, deviennent adeptes du shopping et vont constituer la clientèle principale des grands magasins.Un univers où tout est possibleCette nouvelle liberté d’aller et venir dans l’espace commercial n’est pas sans conséquences. En effet, la femme qui pénètre dans un grand magasin se retrouve dans un univers onirique où tout est possible : regarder, toucher, sentir et essayer tous les articles destinés à sa « toilette ».Tout est fait pour aiguiser la tentation et pousser à l’achat voire au vol. En effet, la pulsion positive ressentie par le visiteur peut devenir plus forte que ses inhibitions et l’inciter à commettre un délit. Paul Dubuisson, un psychiatre du début du XXe siècle, s’est intéressé aux voleurs des grands magasins et plus particulièrement aux femmes qui sont responsables du plus grand nombre de vols : « Les femmes trouvent dans le grand magasin un environnement où leur résistance morale n’est plus en mesure de les protéger. » Ces facteurs permettent d’expliquer l’augmentation des vols qui est allée de pair avec le développement des grands magasins.Le libre-service dans le commerce alimentaireAvant la Deuxième Guerre mondiale, les achats alimentaires se faisaient dans des commerces traditionnels. La vente se faisait au comptoir, les clients attendant à la queue leu leu qu’un vendeur les serve en prélevant les marchandises dans les rayons derrière lui ou dans les réserves. Cette méthode présentait de nombreux inconvénients : frais de personnel élevés, temps d’attente important pour la clientèle, faible débit… En outre, le comptoir constituait une barrière visuelle entre le client et la marchandise, ce qui favorisait peu les ventes.À partir de 1930, le libre-service commence à se mettre en place aux États-Unis. Laisser les clients se servir dans les rayons permet de sortir de l’impasse : éviter l’attente des clients tout en fluidifiant leur circulation dans le point de vente. En outre, cela permet de réduire les coûts salariaux tout en vendant plus.Les dirigeants du grand commerce européen décident alors de faire des voyages d’études aux États-Unis pour voir si ces avantages sont bien réels. Si les distributeurs français sont convaincus de l’intérêt économique du libre-service, le consommateur va mettre plus de temps pour l’accepter. Le premier libre-service hexagonal est implanté par Goulet-Turpin en 1947, puis par Casino dans ses succursales. Cependant, ces tentatives s’avèrent peu fructueuses : les Français n’apprécient pas les produits préemballés et surtout ne comprennent pas pourquoi ils doivent payer le même prix pour se servir eux-mêmes.Il faudra attendre l’arrivée du premier hypermarché Carrefour en 1963, avec des prix bas tous les jours, pour que les Français acceptent le libre-service.Une hausse vertigineuse des volsSi le libre-service conduit à réduire les coûts et à augmenter le chiffre d’affaires, il contribue aussi à augmenter les vols. En Angleterre, où il a été introduit dans la distribution alimentaire à partir des années 1950, l’augmentation des vols a été vertigineuse. En 1949, plus de 10 000 personnes ont été inculpées pour vol à l’étalage ; ce chiffre a doublé au cours des dix années suivantes. Par rapport à la vente au comptoir où seul le vendeur manipule les produits, le libre-service autorise la prise en main d’un grand nombre d’articles par le client.Ce dernier peut ensuite parcourir le magasin avec les articles choisis avant leur encaissement. C’est dans ce laps de temps que la plupart des vols sont commis. Il faut dire qu’avec le libre-service tout est fait pour tenter le consommateur ce qui a fait dire à un distributeur : « Si cela ne tente pas le voleur, cela ne tentera pas le client. »L’encaissement automatiqueL’encaissement automatique (self-scanning) consiste à proposer au client de réaliser lui-même l’encaissement de ses produits grâce à un automate et ainsi d’éviter l’attente. Une majorité de commerces alimentaires sont équipés de ce dispositif (57 %, selon Nielsen). C’est une innovation rentable pour le magasin.D’après Thierry Cotillard, dirigeant de l’enseigne Intermarché, une seule vendeuse peut surveiller un îlot de quatre caisses automatiques et permet « d’économiser » trois caissières. Mais cela veut dire aussi trois emplois supprimés et moins de lien social entre le client et le personnel. En outre, l’encaissement automatique favorise le vol.TF1 2025.Selon le magazine professionnel LSA, les vols volontaires, les oublis… peuvent être estimés en moyenne à 1 % du CA. L’étude de ce problème sur le terrain montre que l’imagination des fraudeurs est sans limite : faire semblant de scanner en masquant le code-barre, acheter plusieurs articles identiques et tricher sur la quantité, changer le code-barre… C’est ainsi qu’une chercheuse, Emmeline Taylor a identifié une « fraude à la carotte » dans un supermarché australien : ce dernier avait vendu plus de carottes qu’il n’en avait en stock, certains consommateurs affichant même 18 kilos sur un seul ticket. Les gérants du magasin se sont alors aperçus que les consommateurs remplaçaient les légumes coûteux comme les avocats par des carottes moins chères au moment de l’encaissement. Pour autant, ayant payé quelque chose, ils ne se considéraient pas comme des voleurs.De nouvelles paradesPour faire face à ce fléau, on peut avoir recours à l’intelligence artificielle (IA). Selon LSA, une caméra reliée à un logiciel de détection d’images peut permettre de repérer les gestes suspects qui indiquent qu’un vol est en cours. On peut aussi identifier le défaut de scans ou l’utilisation de faux codes-barres…L’enseigne Intermarché a équipé ses caisses automatiques de tels dispositifs dans certains de ses magasins. Selon Thierry Cotillard, dirigeant d’Intermarché, cela permet de diminuer la démarque inconnue (vol, perte, casse) sans augmenter les prix. En revanche, l’utilisation de l’IA se heurte en France à un problème de non-conformité à la législation européenne sur l’utilisation des données personnelles (règlement européen RGPD).L’histoire du commerce est ponctuée par de grandes innovations commerciales : entrée libre, libre-service, encaissement automatique… Ces innovations ont permis aux enseignes de développer leurs ventes et d’améliorer leurs marges. Cependant, ces évolutions ont entraîné à chaque fois une hausse des comportements peu scrupuleux. Malgré tout, le fait que ces innovations existent toujours montre bien qu’elles restent rentables pour les commerçants.Auteur :Jean-Pierre Lacour, PHD Marketing, Doctorant en Histoire contemporaine, Université Lumière Lyon 2Cet article est republié sous licence Creative Commons.>> Lire l’article original :THE CONVERSATION
PPourquoi a-t-on la sensation de tomber avant de s’endormir ? Après une journée fatigante, vous êtes enfin confortablement installé dans votre lit, prêt à tomber dans les bras de Morphée… quand soudain, votre corps sursaute, comme si vous tombiez dans le vide. Mais pourquoi notre cerveau nous joue-t-il ce tour juste avant de sombrer dans le sommeil ? Et d’ailleurs, que se passe-t-il réellement dans notre cerveau lorsqu’on s’endort ?Ce « sursaut du sommeil » porte le nom de secousse hypnique (du grec upnos, qui signifie sommeil) ou myoclonie (toujours des termes grecs myo pour muscle, et clonie pour agitation) d’endormissement, en référence à la contraction musculaire brève qui en est à l’origine.Il s’agit d’une contraction musculaire brève et involontaire qui survient au moment de l’endormissement. Elle peut toucher l’ensemble du corps ou se limiter à un groupe musculaire, comme les bras ou les jambes. Bien souvent, elles sont assez intenses nous tirer du sommeil, mais il arrive qu’elles soient assez légères pour ne pas s’en rendre compte.D’une certaine manière, ces secousses ressemblent au hoquet, qui est lui aussi une myoclonie sauf qu’ici, c’est une partie bien plus grande du corps qui est impliquée.Environ 70 % de la population en a déjà fait l’expérience au moins une fois dans sa vie, et cette secousse touche autant les femmes que les hommes.Un endormissement mal synchroniséPlusieurs théories ont été formulées quant à son origine, mais les scientifiques ne se sont, à ce jour, pas accordés sur une cause certaine.L’une des théories répandues propose une explication assez simple : lorsqu’on s’endort, on passe par différentes phases de sommeil, jusqu’à atteindre le sommeil paradoxal (qui permet notamment de consolider les souvenirs, et de faire les rêves dont on se souvient au réveil). Ce serait ce passage entre sommeil léger et profond qui engendrerait une relaxation des muscles (l’atonie musculaire), parfois trop soudaine pour le corps. Ce relâchement musculaire soudain pourrait surprendre le cerveau, qui, en réaction à cette perte de tonus, déclencherait une contraction réflexe des muscles.Un certain nombre de scientifiques parlent également d’un déséquilibre dans l’endormissement du cerveau. Le passage d’un état d’éveil à un état de sommeil est géré au sein du tronc cérébral qui intervient dans un grand nombre de fonctions vitales. Parfois, la transition entre l’éveil et le sommeil est assez instable pour que ce système envoie accidentellement des signaux vers les muscles, qui vont alors se contracter.Un vestige évolutifUne autre hypothèse repose sur une erreur d’interprétation du cerveau. Lorsqu’on s’endort, nos muscles se relâchent progressivement, notre respiration ralentit et notre rythme cardiaque diminue. Or, le cerveau pourrait interpréter cette détente musculaire soudaine comme une chute, déclenchant un réflexe primitif de sursaut pour éviter un danger potentiel. Cette théorie trouve ses racines dans notre passé évolutif : nos ancêtres dormaient parfois en hauteur (sur des branches, des rochers…) et un relâchement incontrôlé du corps pouvait être synonyme de chute dangereuse. Ce réflexe serait donc un vestige de ce mécanisme de protection.Cette vigilance résiduelle du cerveau ne se limite d’ailleurs pas aux secousses hypniques : elle se retrouve aussi dans l’effet de première nuit.Il n’est pas rare, lorsqu’on dort dans un nouvel endroit pour la première fois, de mal dormir, ou moins bien dormir que d’habitude, et l’évolution semble aussi en être la cause. Lors de cette première nuit, une partie de notre cerveau, et plus précisément l’hémisphère gauche, reste plus éveillée que l’autre. L’objectif ? Surveiller l’environnement pour détecter d’éventuelles menaces pour se réveiller rapidement en cas de danger.Un mécanisme de protection que l’on retrouve aussi chez certaines espèces animales, comme les oiseaux et les dauphins, qui dorment avec un hémisphère (et même un œil) éveillé pour rester en alerte.Quand notre mode de vie s’en mêleL’évolution n’est bien sûr pas la seule fautive possible. Certains facteurs peuvent également favoriser ces sursauts nocturnes : le stress, la consommation excessive de caféine ou de nicotine, et même certains médicaments !Si ces sursauts nocturnes peuvent être surprenants, voire agaçants, ils restent totalement bénins dans la grande majorité des cas. Ils rappellent simplement que la transition entre l’éveil et le sommeil est un mécanisme complexe, encore imprégné des traces de notre passé évolutif.Auteur :Astrid Thébault Guiochon, ingénieure et enseignante, Université Lumière Lyon 2Cet article est republié sous licence Creative Commons.>> Lire l’article original :THE CONVERSATION
IInsultes entre élèves : lutter contre le sexisme dès l’école primaire | The Conversation Le sexisme peut se manifester dès l’école primaire à travers des insultes dont les enfants mesurent plus ou moins la portée, et que les enseignants s’efforcent de déconstruire lors de séances spécifiques, dans le cadre de l’éducation à la vie affective, relationnelle et sexuelle.Le nouveau programme d’éducation à la vie affective, relationnelle et sexuelle (Evars) a été publié le 6 février 2025, en vue d’une mise en œuvre à la prochaine rentrée.Progressif, adapté aux besoins des élèves en fonction de leur âge et niveau scolaire, ce programme poursuit les objectifs définis par la circulaire de 2018, notamment « la lutte contre les stéréotypes, la prévention des violences et la tolérance » et fait du renforcement de l’égalité filles-garçons et de la lutte contre le sexisme à l’école l’un de ses axes majeurs.Le sexisme peut se manifester dès les petites classes de primaire, en CE1 ou CE2 (cycle 2), en raison de la tendance des élèves à se regrouper par sexe. Entre 6 et 12 ans, garçons et filles évitent souvent les contacts entre eux et entretiennent des stéréotypes négatifs à l’égard du sexe opposé. Cette séparation favorise une hiérarchisation des rapports sociaux et génère des comportements sexistes : jeux stéréotypés, insultes et dévalorisation des filles par certains groupes de garçons.Pour y remédier, le programme prévoit, dès le CM1, un travail sur les stéréotypes et les préjugés, ainsi qu’une approche des violences (verbales, physiques, sexistes, etc.) dès le CM2.Comprendre la portée sexiste de certaines expressionsComme le souligne la sociologue Élise Devieilhe, « les enfants vivent dans le même monde que les adultes, ils questionnent sur la vie quotidienne et sont exposés aux médias ». À travers leurs échanges avec leurs groupes de pairs, avec leur famille, avec leurs connaissances, ils intègrent certaines normes genrées, dès tout-petits, c’est-à-dire « des représentations des rôles respectifs des hommes et des femmes ». Ce faisant, ils vont parfois aussi assimiler des propos sexistes, dont ils ne connaissent pas toujours réellement la signification.Dans les 60 entretiens menés dans le cadre de ma thèse, des enseignantes expliquent ainsi combien il faut aider les enfants à prendre du recul par rapport aux « réflexions sexistes ou grossières » auxquelles ils peuvent être confrontés, à l’école ou dans la rue.« Être sifflée dans la rue ou recevoir un “Ah, tu es trop bonne”, ce n’est pas normal, ce n’est pas un compliment », relève l’une d’elles. Or, « il y a des enfants qui pourraient le prendre comme un compliment », ajoute une autre.« Et c’est toute l’éducation des garçons à revoir aussi. C’est bien d’apprendre aux petits garçons à se comporter correctement, et ça commence dès l’école primaire en disant qu’on n’a pas de jugement, qu’on ne dit pas “tu es beau, tu es laid”. »L’échange qui suit, entendu lors d’une des séances en cours moyen sur les compliments que l’on peut faire à autrui, reflète cette démarche :– L’enseignante : « Quoi d’autre comme compliments ? »– Un élève : « Bonne. »– L’enseignante : « C’est-à-dire ? Quelqu’un de gentil ? De joli ? »– Un élève (ne répond pas tout de suite) : « Oui, jolie. »– L’enseignante : « C’est familier de dire ça, on dirait plutôt “quelqu’un de joli” ».Cette situation montre que les enfants peuvent ne pas saisir la portée sexiste de certains propos, et qu’il est important de déconstruire ces stéréotypes dès leur plus jeune âge.Déconstruire les insultesLors de la récréation, les enfants mettent en œuvre les codes sociaux qu’ils ont appris dans leur environnement familial et scolaire. C’est un moment où se cristallisent des rapports de pouvoir. Les insultes y sont fréquemment échangées, car elles sont un moyen rapide d’affirmer une position de domination ou d’exclure les autres.Pour lutter contre ce phénomène, les enseignantes adoptent différentes approches. Certaines n’hésitent pas à proposer en classe une séquence entière sur les insultes, comme l’explique une enseignante en cours moyen :« Nous pouvons avoir des discussions avec les élèves, notamment sur les discriminations, à travers des outils comme le mur des insultes. En effet, on entend beaucoup d’insultes à l’école, et cela représente une occasion de discuter de ce qu’elles signifient et de qui elles visent. Pour cela, je fais d’abord une première séance où nous échangeons sur les différentes insultes entendues, puis une deuxième et une troisième séances au cours desquelles nous les classons en catégories : sexistes, racistes, grossophobes, homophobes, tout en essayant de comprendre qui elles visent et ce qu’elles signifient. »À travers ces activités, les élèves apprennent à comprendre que les insultes ne sont pas anodines et qu’elles touchent profondément les personnes, notamment les femmes, comme le montrent les insultes sexistes qui sont souvent formulées en lien avec des stéréotypes de genre.D’autres enseignants montent des séances spécifiques après avoir été témoins d’une insulte.« Mes élèves utilisaient des termes très vulgaires sans en comprendre réellement le sens, raconte une enseignante en réseau d’éducation prioritaire. Ils n’avaient aucune maîtrise de ces mots. J’ai donc abordé ce sujet avec eux. Par exemple, je leur demandais : “Que signifie vraiment le terme ‘pute’ ? Est-ce que tu sais ce que cela veut dire ?” Lorsque l’élève comprenait enfin le sens du mot, je lui posais la question : “Penses-tu que tel ou tel enfant mérite d’être qualifié de ‘pute’ ?” »Avec cette approche, il s’agit de déconstruire l’insulte, en aidant l’enfant à saisir la violence qui la sous-tend et en faisant ressortir combien il est inacceptable d’avoir recours à ce vocabulaire.Pour favoriser un véritable vivre-ensemble et permettre aux élèves de mieux comprendre ce qui dépasse les bornes, les enseignants peuvent intervenir avec des outils quotidiens, en aidant les élèves à mieux communiquer pour résoudre leurs conflits, par exemple avec la méthode des « messages clairs ».D’autres optent pour des systèmes de « réparations », comme la rédaction d’excuses ou la réalisation de dessins, permettant aux élèves de prendre conscience des conséquences de leurs actes. Ces pratiques, accompagnées de séances d’éducation morale et civique, visent à construire une école où chacun se sent respecté, écouté et compris.Autrice :Prescillia Micollet, Doctorante en Sciences de l’Éducation et de la Formation, Université Lumière Lyon 2Cet article est republié sous licence Creative Commons.>> Lire l’article original :THE CONVERSATION
LLes Journées Arts et Culture dans l’Enseignement Supérieur : Sciences et BD à l’honneur Dans le cadre des Journées des Arts et de la Culture dans l’Enseignement Supérieur (JACES) 2025, l’Université Lumière Lyon 2 vous invite à découvrir ses actions artistiques et culturelles, favorisant ainsi l’accès de toutes et tous à la culture.Expositions, ateliers d’initiation à la bande dessinée et rencontres avec des chercheuses et chercheurs, conférences ou encore spectacles de danse seront proposés tout au long de l’édition.>> Au programme :Du 31 mars au 11 avril : Expo Sciences & BD | Campus Berges du Rhône – De 9h à 17hVenez découvrir les bandes dessinées issues de projets de recherche financés par l’Agence Nationale de Recherche (ANR). Ces projets réalisés par le collectif lyonnais l’Epicerie Séquentielle et coordonnés par la Direction Sciences et société, abordent des sujets tels que les effets de l’automatisation de la conduite sur notre cerveau, le micro-travail en ligne ou encore l’impact du partage musical sur notre mémoire.Lundi 31 mars et mercredi 2 avril : Ateliers d’initiation à la bande dessinée | De 12h à 14h – Campus Berges du RhôneInitiez vous à la bande dessinée dans des ateliers d’initiation décontractés et conviviaux. Animés par Léonore Stuckens et Alexandra Lolivrel, vous aurez l’occasion de découvrir les étapes essentielles pour créer et réaliser une BD ainsi que ses codes de narration. >>> Réservation obligatoireMardi 1er et mercredi 2 avril : « Aprèm Sciences & BD » | Le 1er avril, de 12h à 17h, BU Chevreul – Le 2 avril, de 12h à 17h, Maison des Étudiants, Campus Porte des AlpesVenez échanger autour de projets de recherche en rencontre avec les chercheuses et chercheurs qui les ont inspirés, tout en découvrant comment les bandes dessinées peuvent rendre accessible des thématiques variées et actuelles. Ces après-midis seront l’occasion de discuter autour de sujets comme la récupération de la chaleur fatale, le droit des micro-travailleurs, l’archéologie ou encore les représentations culturelles.Mardi 1er avril : Temps Danse | À 18h15, Campus Porte des Alpes, amphithéâtre culturel Laissez vous emporter par la danse le temps d’une soirée ! Les étudiantes et étudiants de l’Université Lumière Lyon 2 monteront sur scène pour présenter des chorégraphies en danse contemporaine, jazz, hip-hop, salsa et bien d’autres styles, accompagnés par les enseignantes et enseignants du Service Universitaire des Activités Physiques et Sportives (SUAPS). >>> Réservation obligatoireJeudi 3 avril : Show devant | À 12h15, Campus Porte des Alpes, Amphithéâtre culturel Participez à la scène ouverte de l’Université Lumière Lyon 2 ! Poésie, slam, beat-box , danse, cirque… Cet événement donne l’opportunité aux étudiantes et étudiants de Lyon 2, amatrices ou amateurs ou en émergence de se produire sur la scène de l’amphi culturel. >>> RéserverJeudi 3 avril : Conférence La médiation du savoir dans la BD franco-belge| De 18h30 à 20h, Amphi Benveniste, 7 rue Raulin, Lyon 7eCette conférence sera animée par Pascal Robert, enseignant chercheur à l’enssib, spécialiste de la bande dessinée. Il proposera un panorama de l’histoire des bandes dessinées qui abordent des sujets scientifiques, des récits populaires (comme Tintin ou Astérix) aux BD plus récentes qui se consacrent à la vulgarisation scientifique (Tu mourras moins bête). >>> InscriptionPour en savoir plus, rendez vous sur : Les JACES sur le site Lyon 2
CCarnaval de Rio : dans les écoles de samba, les revendications politiques mènent la danse | The Conversation À Rio, après des mois de préparation, le carnaval bat actuellement son plein. Derrière l’exubérance et les paillettes, les défilés des écoles de samba portent des messages très politiques.Depuis la fin des années 1920, les écoles de samba se sont imposées comme une vitrine culturelle du Brésil. Issues des quartiers périphériques et associées aux « favelas », elles engagent des disciplines variées (chant, danse, arts plastiques, musique, littérature, histoire, etc.) et symbolisent le brassage des peuples propre au Brésil.À Rio, environ quatre-vingts écoles de samba s’affrontent au carnaval du sambodrome – divisé en cinq groupes de niveau. Une quarantaine de jurés les évalue en fonction de dix critères techniques et esthétiques. Un « bon » défilé est une narration structurée comme les chapitres d’un livre : au son de la chanson, l’histoire est matérialisée par des artefacts visuels (chars allégoriques, costumes), sonores (musique, choix des rythmes, paroles) et chorégraphiques. En 2024, Unidos do Viradouro a remporté le championnat, confirmant la tendance de défilés contestataires identifiée depuis 2016, malgré une ré-émergence de défilés se voulant légers et apolitiques. Quels processus influent sur la tendance des thématiques des défilés ?Jusqu’en 1990 : déférence politique et irrévérenceDepuis leur apparition dans les années 1920, les écoles de samba traitent de thématiques politiques lors du carnaval. Mettre en défilé un épisode de l’histoire nationale devient obligatoire en 1947. Les écoles de samba s’y plient avec conviction pour tenter de faire leur place dans la communauté nationale. En 1949, Império Serrano réalise par exemple une « Exaltation à Tiradentes », héros républicain de l’indépendance. En 1956, Estação Primeira de Mangueira fait l’éloge de l’homme d’État et dictateur Getulio Vargas.Historiquement, les écoles de samba ont développé des rapports de déférence vis-à-vis du pouvoir politique, afin de survivre aux répressions et d’obtenir une reconnaissance symbolique et financière. Néanmoins, la contestation politique a toujours été présente dans les défilés. Subtile ou frontale, elle remet en cause du mythe national de « démocratie raciale », selon lequel il n’existerait pas d’inégalités en raison des rapports sociaux de race.1990-2015 : l’ère des défilés sponsorisésDans les années 1990, l’obligation de thématique nationale prend fin, tandis que les sponsors sont autorisés.S’ouvre alors une époque de défilés dits « commerciaux ». Marques de préservatifs, shampooings, yaourts, machines-outils agricoles, multinationales agro-alimentaires, compagnies aériennes : les défilés sponsorisés se multiplient et les messages transmis perdent en « profondeur ». En contre-partie, l’aisance financière permet aux écoles de donner davantage de costumes à leurs membres, souvent issus des classes populaires et paupérisées. Mais un lien trop flagrant avec un produit commercial réduit à néant les chances de gagner la compétition du carnaval. La réussite des défilés « commerciaux » dépend de l’ajustement avec une thématique pertinente aux yeux du jury – qui valorise les thématiques dites « culturelles ».Dans les années 2000 et 2010, il est possible de gagner le carnaval avec des sponsors commerciaux. En 2013, la quasi-totalité des écoles est sponsorisée. Cette année-là, un défilé portant sur le monde rural financé par une multinationale de pesticides et semences transgéniques l’emporte. En 2014, c’est un défilé sur Ayrton Senna réalisé grâce à des financements de constructeurs automobiles qui gagne la compétition.Le tournant militant de 2016En 2016, le maire évangéliste de Rio supprime les subventions aux écoles de samba. En parallèle, la crise économique fait s’évaporer les sponsors privés. La déférence aux élites politiques et économiques disparaît.De jeunes conceptrices et concepteurs de défilé (au cachet moins élevé) sont embauchés, produisant une nouvelle dynamique dans la définition des thèmes. Les victoires sont conquises en abordant l’esclavage, l’intolérance religieuse, la torture pendant la dictature, dans un contexte de montée de l’extrême droite au Brésil.À Rio, le carnaval est loin de se limiter à la compétition entre écoles de samba. En 2025, comme chaque année, une folie carnavalesque s’empare de chaque recoin de la ville. | ©Sophie Janinet, CC BY-ND2020-2023 : vers un essoufflement des revendications politiques ?À partir de 2020, le contexte politique se fait moins menaçant pour les écoles de samba, notamment avec l’élection à Rio, puis la réélection au premier tour en 2024, d’un maire qui se revendique « procarnaval ». La tendance se confirme avec le retour de Lula à la présidence de la République en 2023 (son marketing politique est basé sur la défense des populations minorisées).En parallèle, la crise sanitaire, particulièrement mortifère au Brésil, a conduit à l’annulation du carnaval en 2021 et à son report en 2022 : un besoin de « légèreté » et d’insouciance se traduit dans certains défilés.De surcroît, les dynamiques propres au carnaval ont pour effet de toujours faire évoluer la narrativité des défilés. L’injonction d’innovation est si importante que de grands succès seraient perçus comme dépassés s’ils étaient reproduits quelques années plus tard. L’articulation de ces facteurs craquelle le caractère incontournable des thématiques politisées pour le carnaval 2024.2024 : l’affrontement de deux tendancesCertes, la majorité des écoles présentent des défilés contestataires en 2024, mais parmi celles qui se disputent la première place, plusieurs concurrentes sérieuses investissent des thématiques culturelles légères ou politiquement neutres : la sensualité du peuple brésilien, la culture tzigane au Brésil, la mythologie fondatrice de la nation portugaise et son héritage.C’est finalement Unidos do Viradouro qui l’emporte haut la main, avec un défilé dont la « mission » revendiquée est de « dédiaboliser le culte vodum » (dans un contexte d’augmentation des actes de violence fondés sur l’intolérance religieuse).Les vainqueurs du Carnaval de Rio 2024 : Unidos do Viradouro.Elle devance largement l’école en seconde place. Le jury fait acte de sa préférence pour des défilés clairement engagés dans une perspective antiraciste, féministe et décoloniale (si la technique et l’esthétique suivent).L’école de samba arrivée seconde au Carnaval de Rio 2024 : Imperatriz Leopoldinense.2025 : l’impact du championnat sur les nouvelles tendancesQuelques semaines plus tard, les premiers effets des résultats se concrétisent. Ils sont surtout flagrants pour Imperatriz Leopoldinense (seconde position en 2024 avec le défilé sur la culture tzigane). Jusqu’alors, la direction de l’école ne souhaitait pas s’engager dans les thématiques dites « afro », valorisant les héritages africains de la culture brésilienne. Les résultats du carnaval 2024 l’amènent à opérer un changement radical. Dès le 8 avril, l’école annonce sa nouvelle thématique : la cosmologie yoruba.L’une après l’autre, les autres écoles de samba annoncent leurs thèmes. Pas moins de 10 écoles – sur 12 du Groupe Spécial – embrassent ce mouvement. En 2025, c’est la valorisation des brassages culturels et religieux d’origine africaine et autochtone qui est à l’honneur, ainsi que la cosmologie de matrice africaine.Rappelant qu’elles sont essentiellement composées par des populations minorisées en résistance contre l’héritage esclavagiste du pays, les écoles de samba persistent et signent en affrontant le racisme religieux – actes de violence majoritairement commis contre les religions de matrice africaine – et ses dérivés comme la LGBTphobie – quant à elle décuplée à l’encontre des afrodescendants pratiquant une religion non monothéiste.Au vu de la qualité narrative des thématiques contestataires proposées, de l’engouement des membres autour de ces dernières, et de l’ingéniosité des concepteurs et conceptrices de défilé engagés depuis la crise de 2016, il y a fort à parier que la tendance soit consolidée pour 2026. Néanmoins, un problème technique ou climatique peut bouleverser tout pronostic. Les aficionados le savent : à carnaval, tout est possible.Autrice :Antoinette Kuijlaars, chercheuse postdoctorale, Université Lumière Lyon 2 Cet article est republié sous licence Creative Commons.>> Lire l’article original :The Conversation
«« Liberté, égalité, sororité : les femmes révolutionnaires en lutte » – Une exposition itinérante Dans le cadre de sa politique d’ouverture des sciences à la société, la Direction Sciences et Société de l’Université Lumière Lyon 2, vous propose d’emprunter une de ses expositions « Liberté, égalité, sororité : Femmes révolutionnaires en lutte » sur l’histoire des femmes révolutionnaires. Cette exposition, réalisée par Olivier Ferret, enseignant-chercheur en littérature et civilisation française du XVIIIe siècle, ainsi que ses étudiantes en master Genre, Littérature, Cultures, permet de découvrir la Révolution Française sous un angle nouveau. Elle met particulièrement l’accent sur les luttes pour les droits des femmes, montrant ainsi leur continuité du XVIIIe au XXIe siècle.À travers des panneaux informatifs, des vidéos et des extraits audios, cette exposition est facilement montable et prêtée gratuitement, sous condition de prise en charge des frais de transports par la structure d’accueil.>> Téléchargez le dossier d’itinérance pour plus d’information sur cette exposition.Pour en savoir plus, merci de contacter par mail la Direction Sciences et Société
SSciences et BD à l’Université Lumière Lyon 2 La BD est un outil puissant pour transmettre des idées, raconter des découvertes et susciter l’intérêt d’un large éventail de lecteurs. Mêlant narration et illustration, elle offre un moyen ludique et innovant de vulgariser des recherches complexes, permettant ainsi de mieux transmettre les savoirs.L’Université Lumière Lyon 2, par le biais de sa Direction Sciences et Société, a collaboré avec l’Épicerie Séquentielle et des chercheurs et chercheuses pour rendre la science accessible grâce à la bande dessinée. Chaque projet résulte d’un travail collectif entre scientifiques, scénaristes et illustrateurs alliant rigueur scientifique, narration visuelle et accessibilité.>> Découvrez les BD :AUTODRIVE : une étude du lien entre l’humain, la machine et son impact sur le cerveau.Coordonné par Jordan Navarro, chercheur en psychologie ergonomique et illustré par Bastien Castres.DYSSUCCESS : présente un modèle pour anticiper la réussite scolaire des lycéens dyslexiques.Coordonné par Eddy Cavalli, chercheur en sciences cognitives et illustré par Léonore Stuckens.RECUPERTE : explore comment récupérer la chaleur des industries pour l’utiliser en énergie urbaine.Coordonné par Laurence Rocher, chercheuse en urbanisme et illustré par Camille Mertz.REFLECTOR : une étude sur comment le cerveau gère et conserve les informations en mémoire.Coordonné par Gaën Plancher, chercheuse en psychologie cognitive, scénarisé par Damien Martinière et dessiné par Alexandra Lolivrel.REMEMUS : explore comment le partage de la musique intensifie le plaisir de l’écoute.Cordonné par Laura Ferreri, chercheuse en psychologie et Neurosciences cognitives, scénarisé par Tam Jouvray et illustré par KiWeen.TRAPLANUM : une étude du phénomène du micro-travail (ou « crowd-working ») sous l’angle de droit du travail.Cordonné par Emmanuelle Mazuyer, chercheuse en droit, scénarisé par Benoît Connin et illustré par Marianne Tesseraud.Pour en savoir plus, consultez le site de :Université Lumière Lyon 2
AAsie sous toutes les coutures | Cycle de conférences Eurasia 2025 Des chercheuses et chercheurs confirmés et de jeunes talents partagent leurs analyses sur des thématiques aussi variées que l’art, l’histoire, la linguistique, le droit, l’anthropologie et la sociologie. Cette année, la Chine, le Japon et le Viêt-Nam sont à l’honneur, offrant une plongée au cœur de cultures riches et complexes.Chaque jeudi, de 16h à 18h, un voyage intellectuel vous est proposé.En partenariat avec : la Fondation Eurasia (From Asia)Pour en savoir plus et consulter le programme :Eurasia 2025
LLa face cachée de la sobriété Couverture La face cachée de la sobriété | ©L’aubeEt si la sobriété n’était pas si vertueuse ? Souvent envisagée sous son aspect mystique ou dans sa dimension la plus dure de pauvreté subie, elle est rarement considérée d’un point de vue économique. Que se passe-t-il dans une société riche où le plus grand nombre se trouve libéré de la faim ?La critique de notre société de consommation n’est pas nouvelle et pourtant, on consomme toujours plus. Comme si chacune de nos actions menées pour modérer nos consommations ne faisait qu’accroître notre capacité à consommer, révélant ce que l’auteur de ce livre appelle une face cachée de la sobriété.Consommer moins pour consommer plus, l’idée est paradoxale. Cependant, on le fait tous les jours, souvent inconsciemment, dans nos actes d’achat. Quand on pense agir avec sobriété pour satisfaire notre bonne conscience, c’est notre pouvoir d’achat qui nous remercie… C’est ce point crucial que cet essai décrypte, en une lecture salutaire.>> Pour plus d’information, rendez-vous sur le site : La face cachée de la sobriété