Homme - société Article Pop'Sciences - Université de Lyon LLa crise écologique, un défi pour la santé mentale | Un article Pop’Sciences Alors que l’impact de la crise écologique sur la santé mentale apparaît de plus en plus clairement, chercheurs et praticiens multiplient les initiatives pour définir le phénomène d’ « éco-anxiété » et les réponses à lui apporter.Un article rédigé par Cléo Schweyer, journaliste scientifique, Lyon, pour Pop’Sciences – 29-10-2021« La crise écologique, c’est aussi une crise existentielle » : pour Charline Schmerber, psychothérapeute à Montpellier et co-fondatrice du premier réseau français de thérapeutes dédiés à l’« éco-anxiété », la catastrophe environnementale met le bien-être en crise. Et pas seulement celui des acteurs de première ligne, qu’ils soient salariés ou militants dans des associations environnementales, scientifiques ou journalistes spécialisés.« Je reçois beaucoup de personnes jeunes, entre 15 et 40 ans, parfois épuisées physiquement et émotionnellement », détaille la praticienne. « Avant 20 ans, elles s’interrogent sur la pertinence de leur choix d’étude ; à 30 ans, sur le sens de leur emploi dans ce contexte, ou sur l’opportunité d’avoir ou non un enfant ; à 40 ans, elles angoissent pour l’avenir de leurs enfants… »Au moins une personne sur quatre traversera des troubles psychiques à un moment ou un autre de sa vie1. C’est même notre première dépense de santé : 19,3 milliards d’euros par an en France, où les pouvoirs publics estiment que 7,5 % des 15-85 ans ont souffert de dépression au cours des 12 derniers mois.La crise écologique peut-elle encore noircir cet état des lieux ? C’est la conviction d’un nombre croissant d’acteurs de la santé, qui s’organisent actuellement pour faire inscrire le lien entre environnement et bien-être psychique à l’agenda des politiques publiques.L’éco-anxiété, un terme déjà ancienLe terme d’ « éco-anxiété » se rencontre régulièrement dans les médias français depuis 2019. Son usage semble s’être intensifié au cours des deux dernières années, à mesure que les événements climatiques extrêmes devenaient plus fréquents et aiguisaient la prise de conscience du grand public.Evolution des recherches avec les termes « éco-anxiété », « eco-anxiete » et « eco anxiety » dans le moteur de recherche Google, de 2004 (la plus ancienne année prise en compte par l’outil Google Trends) à aujourd’hui. C’est à la journaliste américaine Lisa Leff que revient la maternité, sinon du terme, du moins de son usage médiatique. C’est la première à l’avoir utilisé dans un article pour le Washington Post (en anglais, accès libre) d’août 1990. Elle y décrit comment la géographie particulière d’Anne Arundel, conté situé dans la baie de Chesapeake à une cinquantaine de kilomètres à l’est de Washington DC, induit « une solide éthique environnementale » chez ses 430 000 habitants. Avec 685 kilomètres de côtes maritimes et quatre rivières sillonnant le paysage, la population y est en effet particulièrement concernée par les risques liés à la gestion de l’eau, inondations et pollution en tête. L’article s’ouvre sur la remarque de Leff que l’éco-anxiété serait devenue, cette année-là, « un mal national » américain. Trente ans plus tard, l’éco-anxiété s’est implantée dans l’imaginaire collectif occidental et une variété de termes plus ou moins synonymes a fleuri : solastalgie, deuil écologique, burn-out écologique, angoisse climatique, mélancolie du futur… souvent accolés, dans les médias, à l’expression « mal du siècle ». Dans ces usages, elle est synonyme de troubles anxieux ou troubles de l’humeur subis face à la conscience de l’effondrement en cours, ou encore de « stress pré-traumatique », selon l’expression du psychiatre Antoine Pelissolo, à la pensée de ce qui attend l’humanité dans les années qui viennent.Un foisonnement de définitions scientifiquesLes travaux scientifiques manquent encore, cependant, pour situer clairement l’éco-anxiété en tant que concept opérant pour la recherche scientifique. Cela contribue sans doute à expliquer le scepticisme, voire l’hostilité ou le sarcasme, que la mention de troubles psychiques liés à la situation environnementale a longtemps provoqué en France : « Quand j’ai décidé d’ouvrir mon cabinet aux problématiques d’éco-anxiété, cela a beaucoup surpris mon entourage professionnel et personnel », raconte ainsi Charline Schmerber. Faute d’interlocuteurs, elle-même s’est d’ailleurs tournée vers l’association britannique Climate Psychologie Alliance pour échanger avec d’autres thérapeutes quand elle a commencé à travailler ces questions en 2018.Une synthèse critique de la littérature disponible, parue à l’été 2021 dans la revue Journal of Climate Change and Health[1] (en anglais, accès libre) relève que l’expression est un « terme-parapluie » englobant « une vaste gamme d’émotions difficiles [challenging emotions] », comme la « peur chronique du désastre environnemental », « la détresse ou l’anxiété associées à la dégradation de ses conditions de vie », ou encore « l’anxiété face à la crise écologique ». Les auteurs regroupent dans le tableau ci-dessous (traduit par nos soins) les différentes définitions rencontrées dans les 68 articles épluchés (retenus parmi 1392 articles moissonnés sur diverses bases de données académiques) : Opérationnalisation du terme éco-anxiété dans la littérature scientifique (in Coffey et al., 2021).Yumiko Coffey et ses co-auteurs relèvent que si les travaux couverts par leur synthèse se concentrent majoritairement sur les jeunes (15-24 ans), aucun ne se penche sur les populations dites indigènes, leur scope restant largement occidental. Des études, non incluses dans cette revue, montrent cependant que ces populations sont particulièrement sujettes aux troubles psychiques provoqués par la dégradation de leur milieu de vie. La destruction environnementale est en effet synonyme pour elles de destruction socio-culturelle, par exemple par l’altération des liens entre les générations face à l’impossibilité de transmettre des savoirs anciens (voir ainsi l’étude exploratoire réalisée en 2013 par Ashley Cunsolo Willox auprès de populations Inuit du Canada, en anglais, accès réservé).Outre ces populations ayant conservé un lien étroit avec le milieu naturel, la littérature fait apparaître une vulnérabilité accrue chez les personnes ayant été blessées ou malades suite à des événements liés à la crise écologique : les personnes ayant perdu leur logement ou à risque de le perdre en raison d’un risque accru d’inondation ou autre événement climatique extrême ; les scientifiques et les militants travaillant sur les questions environnementales. Les jeunes et les femmes semblent également davantage exposés.Un point est au centre de ces tentatives de définition et des réactions parfois agacées qu’elles suscitent : le rapport au réel. Peut-on, comme le font certains auteurs, qualifier d’ « excessive » l’inquiétude face à des catastrophes de grande ampleur ? Pour Julie Donjon, co-référente santé mentale à l’IREPS-Auvergne-Rhône-Alpes (voir plus bas), la réponse est clairement non : l’éco-anxiété n’est pas une maladie mais une réaction tout-à-fait logique.« Il faut informer les praticiens sur la réalité et la gravité de la crise écologique, car la perception qu’ils en ont va orienter leur diagnostic », alerte de son côté Charline Schmerber.« La souffrance exprimée peut être perçue comme excessive, ou l’environnement comme un objet relais cachant la véritable cause du mal-être, alors qu’on peut considérer comme tout-à-fait rationnel d’être pris par des émotions douloureuses face à l’ampleur de ce qui nous attend. »Elle est actuellement en train de créer, avec d’autres psychologues, un équivalent français de la britannique Climate Psychologie Alliance, ou de Psy4Future, qui fédère des praticiens germanophones.Une problématique collective et non individuelle Autre reproche fait à la récente fortune du terme d’éco-anxiété : la réduction du bien-être psychique à des compétences et déterminants individuels. Une étude de Marks et al., financée par l’association AVAAZ, incluant 10 000 répondants et dont le pré-print a circulé à l’été 2021, montre pourtant que la perception du changement climatique, et le niveau de stress induit par cette perception, sont directement corrélés à l’évaluation de l’action publique par les répondants. Plus les politiques sont perçues comme indifférentes ou inefficaces, et plus le niveau de mal-être est élevé.« Le terme d’éco-anxiété permet de faire exister médiatiquement certaines préoccupations, mais il est incomplet », relève ainsi Lucie Pelosse, référente régionale Santé-Environnement à l’IREPS Auvergne-Rhône-Alpes.« La politique de santé publique se focalise beaucoup sur les habitudes individuelles, avec une approche très hygiéniste. En réalité, les déterminants sociaux ont un poids beaucoup plus fort, ce qui exige d’agir sur les conditions de vie.» En cela, la notion de « santé globale », qui souligne l’interrelation entre santé humaine et santé environnementale, lui paraît plus pertinente que celle de « santé environnement », « très anthropocentrée ».Lucie Pelosse travaille depuis 2016 en lien étroit avec l’Agence Régionale de Santé (ARS) pour développer des politiques et actions de promotion en santé basées sur le rapport entre santé et questions environnementales. Pour elle, les problématiques de santé mentale environnement sont encore peu documentées, mais bien réelles :« La question de l’épuisement professionnel chez les militants et les salariés associatifs est très prégnante, ainsi que l’anxiété chez certains de nos publics. On commence, par exemple, à se demander si des questions comme le suicide des agriculteurs ne pourraient pas être abordées sous cet angle, de même que les troubles du comportement ou la dépression chez les jeunes urbains. »Les liens multiples entre santé mentale et environnementActuellement, les observations des praticiens en santé mentale portent sur deux aspects liés l’un à l’autre : la souffrance induite par la perception de la crise environnementale, d’une part, souffrance qui peut dans certains cas se doubler d’un épuisement professionnel. D’autre part, les praticiens relèvent la prévalence croissante de troubles psychiques provoqués par les conditions climatiques elles-mêmes.Le site de ressources en santé environnement Agir-ESE a rassemblé une sélection de ressources illustrant la corrélation entre troubles psychiques et phénomènes climatiques : l’agressivité et les violences interpersonnelles augmentent avec les températures, les données abondent sur le lien entre pollution et troubles psychiques et neurodéveloppementaux chez les enfants et adolescents, certains médicaments psychiatriques altèrent les mécanismes de régulation corporelle de la chaleur et rendent d’autant plus dangereux les épisodes de forte chaleur, les troubles anxieux augmentent à chaque épisode de canicule…Il semble donc y avoir un effet cumulatif de la crise environnementale sur la santé mentale. Même les personnes n’en ayant pas encore pris la mesure peuvent en subir les conséquences, en particulier celles dont les conditions de vie les exposent particulièrement à l’impact du changement climatique. Et les personnes chez qui la prise de conscience de l’urgence écologique provoque des troubles psychiques sont d’autant plus vulnérables à ses effets délétères sur le bien-être. Dans les deux cas, des actions de promotion en santé mentale et de prévention sont nécessaires, en sus d’une offre de prise en charge adaptée. Il n’est pas rare que les personnes sollicitant l’aide d’un professionnel pour faire face à leurs difficultés finissent par jeter l’éponge face à l’incompréhension qui leur est opposée.Faire émerger une prise en compte spécifique du lien entre environnement et santé, en particulier santé mentale, est à présent à l’agenda de nombreuses organisations. L’appel Healthy Climate, lancé par des associations en santé et santé environnementale du monde entier à la veille de la COP 26 (qui a lieu en novembre 2021), exhorte ainsi les dirigeants à prendre enfin en compte la dimension de santé publique des changements climatiques. La santé mentale figure, pour la première fois, au nombre des points de vigilances soulevés.Les acteurs de terrain s’organisent et s’outillentPour Charline Schmerber, la canicule de juin 2019 a confirmé l’existence d’une demande de prise en charge des troubles anxieux en lien avec la crise écologique : elle a vu arriver dans son cabinet un nombre significatif de personnes exprimant une souffrance restée jusqu’alors plutôt discrète dans sa pratique. C’est ce qui l’a poussée à lancer, via son site www.solastalgie.fr, un questionnaire sur l’anxiété liée à l’environnement, rempli par 1 066 personnes (10 septembre-10 octobre 2019) : « Je souhaitais mieux cerner les caractéristiques de cette anxiété liée à l’environnement », raconte-t-elle.La restitution de son enquête fait apparaître, de manière cohérente avec ce qui est relevé par ailleurs dans la littérature scientifique, une variété d’émotions : dépression (fatigue, tristesse, perte de la légèreté de vivre), colère, peur, impuissance, culpabilité.« Les émotions relèvent des compétences psychosociales des personnes », remarque Lucie Pelosse, « compétences dont le développement est un objectif notamment de la Feuille de route en santé mentale publiée à l’issue du Ségur de la santé en 2020. »Les liens entre santé mentale et environnement apparaissent ainsi à l’interface d’au moins deux types de politiques publiques pour l’instant conçues de manière autonome : la promotion et prévention en santé environnement, et la promotion et prévention en santé mentale. Termes en lien avec les émotions relevés dans la littérature scientifique (in Coffey et al., 2021).Un grand nombre d’acteurs de la santé se fédèrent et s’organisent actuellement, d’abord pour s’outiller dans leur propre pratique, ensuite pour faire remonter à leurs financeurs et partenaires publics le besoin de politiques spécifiques.Comme sa collègue Lucie Pelosse, Julie Donjon, co-référente santé mentale à l’IREPS, estime que mettre au travail les liens multiples entre santé psychique et environnement est actuellement un enjeu fort. Elles organisent jusqu’en décembre 2021 un cycle de webinaires sur ce thème, accessible aux professionnels de la région souhaitant monter en compétence et partager des initiatives.En parallèle de son activité professionnelle, Julie Donjon est à l’origine avec d’autres professionnelles de la « Psycho-team », un collectif de psychologues volontaires proposant un soutien aux activistes des luttes sociales, féministes et environnementales de la région :« Certaines actions donnent lieu à des réponses musclées de la part des autorités », relate Julie Donjon. « Les militants, pour certains très jeunes, peuvent être choqués par la violence reçue ou par leur incompréhension d’être ainsi réprimés quand ils estiment œuvrer pour le bien commun ». Si la Psycho-Team est une initiative personnelle accompagnée dans le cadre de ses activités associatives, son expérience professionnelle dans le champ de la santé mentale l’a amenée à identifier un risque de troubles du stress post-traumatique chez ces militants, risque non pris en charge à ce jour par les dispositifs de droit commun des CUMP (Cellule d’Urgence Médico-Psychologique), ainsi qu’un risque de burn-out.Le GRAINE Rhône-Alpes, membre du réseau national éponyme d’éducation à l’environnement, a quant à lui développé un kit d’animation en trois séquences, pour accompagner et outiller des publics face aux crises sociales, sanitaires et environnementales. L’IREPS y a apporté une quatrième séance, pour développer les compétences psychosociales en lien avec ces thématiques : « Le fait qu’on ait pu commencer à mettre en place des actions financées par nos soutiens est très positif », souligne Lucie Pelosse. « On sent que ça bouge, y compris chez nos partenaires.»Vers une meilleure prise en compte de la santé mentale pour tousCaroline Mignot, chargée de projet en santé mentale à l’ADES du Rhône, alter ego de l’IREPS, se veut optimiste. Pour elle, la crise du Covid-19 est une opportunité de renforcer les actions en santé mentale environnement, car elle a amorcé une évolution bienvenue dans la manière dont le bien-être psychique est perçu :« Avant le Covid, presque toutes nos actions portaient sur la déstigmatisation et la sensibilisation, pour favoriser un recours plus précoce au soin », rapporte-t-elle. « Aujourd’hui, nos actions sont plus larges, et les partenaires publics paraissent davantage prêts à soutenir la promotion en santé mentale. »Les professionnels, rappelle d’ailleurs Julie Donjon, parlent plutôt de bien-être que de santé mentale :« La notion de bien-être souligne le caractère subjectif de la santé : on peut aller bien avec une pathologie bien gérée, comme très mal sans pathologie diagnostiquée. Il s’agit d’un continuum, pas d’un état binaire malade/pas malade, bien/pas bien. »L’ADES s’apprête à lancer une campagne « Ma santé mentale » dans les transports en commun de la métropole lyonnaise, une opération inédite et difficilement concevable en contexte pré-Covid. La relation à la nature y sera mentionnée spécifiquement, dans la mesure où passer régulièrement du temps en plein air et « au vert » contribue grandement à l’amélioration du bien-être. Le Sytral, syndicat mixte de transports en commun pour le Rhône et l’agglomération lyonnaise, va également lancer sur son site une page dédiée aux balades nature accessibles en transports, en collaboration avec la Fédération française de randonnée. Une campagne conçue comme un encouragement à la prévention des troubles psychiques liés à l’environnement urbain : il a été démontré que vivre en ville est associé à un risque plus élevé de troubles psychiques, en raison de la pollution, du bruit, de la chaleur, autant de nuisances dont on peut atténuer un peu les effets en passant du temps hors de la ville.La prise en compte progressive de l’éco-anxiété par les acteurs de la santé se joue ainsi sur deux fronts : identifier et prendre en charges les troubles provoqués par la crise écologique, mais aussi développer les ressources permettant d’améliorer sa propre santé mentale, dans un contexte de risques accrus. A commencer par le caractère pathogène de la ville, lieu de vie de 80% de la population mondiale, et dont la densification paraît pourtant indispensable dans le contexte actuel. Travailler le lien au vivant de populations qui en sont coupées au quotidien, pour accroître leur conscience environnementale et leur offrir l’accès à des ressources naturelles permettant de prendre soin d’elles, apparaissent indispensables pour l’avenir, et inextricablement liés.Des ressources françaises à structurerContrairement à d’autres pays, où des praticiens en santé mentale se fédèrent depuis plusieurs années en réseaux offrant des ressources aux particuliers comme aux professionnels, la France semble un peu à la traîne sur la question des troubles psychiques en lien avec l’environnement. Elle est pour l’instant investie plutôt par le secteur du développement personnel et de la « spiritualité », avec le risque de dérives qui l’accompagne.Pour commencer à pallier ce manque, IREPS-Auvergne Rhône-Alpes consacrera l’année 2022 a travailler le lien entre santé mentale et environnement, via un dispositif baptisé Emergence, dont le but est de repérer et fédérer les initiatives existantes sur des thématiques encore peu prises en compte par les politiques publiques. Un comité scientifique composé de chercheurs lyonnais est en cours de constitution.Tous les professionnels le soulignent : on se sort de l’angoisse par l’action, quand le déni ou la sidération ont, eux, tendance à nous paralyser.« Problème : c’est une réponse qui conduit à l’éco-burn-out, sans d’ailleurs répondre à l’angoisse sinon dans une brève phase euphorique initiale, car on constate vite la faiblesse de nos possibilités, même au sein de mouvements dynamiques et motivés, face aux bulldozers de la dévastation »,critique un salarié à la Ligue de Protection des Oiseaux et lui-même mis à rude épreuve. Il souligne que les professionnels, dont l’activité professionnelle est bien souvent un moyen pour eux de justement s’engager dans l’action, sont pour l’instant démunis face à leurs difficultés.Comment éviter de renvoyer encore et encore les individus à leurs propres responsabilités, quand nous vivons un événement collectif d’une ampleur sans précédent ?« Nous devons nous adapter ensemble à ce que nous n’avons pas su empêcher », conclut Lucie Pelosse. « L’intégration à toutes nos politiques d’une réflexion articulant environnement et santé mentale, de manière transversale, doit absolument être mise à l’ordre du jour ». ————————————————-Notes[1] Source : Organisation Mondiale de la Santé[2] Yumiko Coffey, Navjot Bhullar, Joanne Durkin, Md Shahidul Islam, Kim Usher, Understanding Eco-anxiety: A Systematic Scoping Review of Current Literature and Identified Knowledge Gaps, The Journal of Climate Change and Health, Volume 3, 2021, 100047, ISSN 2667-2782.PPour aller plus loinPour trouver des ressources en santé mentale, consultez le site web PSYCOM , de l’IREPS et l’ ADES.Cycle de 5 webinaires Santé psychique et environnement proposés par l’Agir-ESE et l’IREPS – prochaines dates les 30 nov. et 9 déc. 2021.Pour (télé)consulter un.e praticien.ne sensibilisé.e : contacter Charline Schmerber via www.solastalgie.frPour contacter la Psychoteam : psycho-team-ara@lists.riseup.netL’Impact Des Catastrophes Écologiques Sur Notre Bien-Être Et Comment Y Faire Face !, Célie Massini, Antoine Pelissolo, 2021 (Flammarion)