GGermaine TillIon, résistante & ethnologue

Deuxième femme à recevoir la légion d’honneur après sa grande amie Geneviève de Gaulle Anthonioz, avec qui elle a été internée au camp de Ravensbrück, Germaine Tillion était une grande résistante, ethnologue et femme politique française. Déportée en 1943, elle consacre sa détention à l’étude ethnologique du fonctionnement du camp de concentration, en observant et analysant les mécaniques de cette société.

Ce travail lui a permis de transmettre à ses codétenues les clés de compréhension du système d’un camp de concentration. Pour Germaine Tillion, « démontrer mentalement, comprendre une mécanique, même si elle vous écrase, envisager lucidement et dans tous ses détails une situation, parfois désespérée, est une puissante source de sang-froid, de sérénité et de force d’âme… ».

Une ethnologue engagée

Libérée en 1945, elle s’engage dans la défense des droits humains et contre toute forme de régime concentrationnaire, notamment pendant la Guerre d’Indépendance d’Algérie. Menant une commission d’enquête internationale sur les lieux de détention en Algérie, elle révèlera l’usage systématique de la torture : « Ce que nous avions stigmatisé quelques années auparavant chez les nazis, la France libérale, démocratique, socialiste l’applique à son tour et à sa manière. La preuve qu’aucun peuple n’est à l’abri d’une infection par ce mal absolu. ». Se rapprochant du FLN, elle réussira à établir un dialogue avec l’État français qui amènera à éviter la peine capitale à de nombreux militants algériens, et à stopper les attentats à l’aveugle frappant les civils.

Elle rentre ensuite au ministère de l’Éducation Nationale et participera à la mise en place des projets d’accès à l’éducation pour les détenues et détenus des prisons françaises. Elle devient également directrice de recherche à l’École des Hautes Études en Sciences Sociales, où elle fait référence en ethnologie, principalement sur les sujets du statut des femmes autour de la Méditerranée.

Pour découvrir le portrait de nombreuses autres femmes laissées sur le côté de l’histoire (ou non), rendez-vous sur le site de Si/Si les femmes existent :

Germaine Tillion

Caroline Herschel

Eugénie Eboué-Tell